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Pression, viscosité, perte de

charge ... : « la mécanique des fluides


pour les nuls »
TOUTES INDUSTRIES
 3 mars 2020
 
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Viscosité des solvants, perte de charge à la traversée du filtre, pression


nominale, gradient de pression, débit, fluide newtonien … Pas facile de savoir ce qui
se cache derrière ces différents paramètres physiques et caractéristiques des fluides.
Or, pour choisir et dimensionner les filtres adaptés à des circuits de production
donnés, décrypter une documentation technique de filtres, assurer la maintenance
des dispositifs filtrants et les remplacer de façon optimale, il est important de
comprendre à quoi correspondent ces notions et quelle importance elles ont en
pratique. Sofise a dressé pour vous un petit précis de mécanique des fluides appliquée.

Filtration et mécanique des fluides


La mécanique des fluides est la branche de la physique qui étudie les écoulements de
fluides liquides ou gazeux. Lorsque les fluides sont au repos, on parle de statique des
fluides. Lorsqu’ils sont en mouvement, ce qui est typiquement de cas dans
les systèmes de filtration, on parle de dynamique des fluides.

Débit
Le débit volumique d'un fluide désigne le volume de fluide qui traverse une section
donnée par unité de temps. Il s'exprime en m3/s.
Dans le cas d'une installation mettant en œuvre des dispositifs de filtration, il est
important de dimensionner les filtres et les pompes en fonction du volume de fluide
que l'on souhaite traiter par unité de temps.
La géométrie et la structure du média filtrant utilisé (fibres creuses, fibres
tissées …) conditionnera la surface de filtration disponible et in fine le débit de
fluide qui peut le traverser.

Pression
Dans un fluide, les particules sont en mouvement désordonné. À chaque instant,
certaines d'entre elles vont entrer en collision et rebondir sur les parois du récipient
contenant le fluide. La force exercée par le fluide sur la paroi, perpendiculairement à
celle-ci, est appelée force de pression. Cette force de pression est proportionnelle à
la surface considérée. On définit donc une grandeur appelée pression, qui correspond
à la force par unité de surface, exprimée en Pascal (1 Pa = 1 N/m2).

Compressibilité
Lorsqu'on exerce une contrainte sur un fluide, celui-ci va se déformer plus ou moins, en
fonction de sa nature. La compressibilité d'un fluide traduit la diminution relative de
son volume sous l'effet de la pression. Elle est élevée pour les gaz et beaucoup plus
faible pour les liquides. Autrement dit, il est généralement facile de compresser un gaz,
alors que c'est beaucoup moins aisé pour un liquide.

Viscosité
Certains fluides, comme l'huile ou la glycérine,
présentent une certaine résistance à l'écoulement. D'autres fluides, comme l'eau par
exemple, s'écoulent avec beaucoup moins de difficulté. On dit que l'huile et la glycérine
sont plus visqueuses que l'eau.
La viscosité d'un fluide caractérise donc sa résistance à l'écoulement. Elle est définie
comme le rapport entre le gradient de vitesse et la contrainte. Elle est liée aux forces
de frottement qui existent entre les particules du fluide lorsqu'on met ce dernier en
mouvement.
La viscosité d'un fluide doit être prise en compte par exemple dans le choix de la
puissance des pompes et la géométrie des filtres utilisés. La viscosité (dynamique)
s'exprime en Pascal seconde (Pa·s).
Elle est parfois aussi exprimée en poise (1Pa·s = 10 P) ou centiPoise (1 cP = 1 mPa·s).
La viscosité dissipe l'énergie du fluide. Elle est associée à la notion de perte de
charge.
Conseil de l'expert  :
La viscosité importante des encres et peintures (quelques centaines de cP) contraint
par exemple à utiliser des filtres bien spécifiques.
 
Découvrez nos solutions de filtration des encres et solvants

Fluide newtonien
Les fluides peuvent se classer en deux familles, selon le comportement de
leur viscosité vis-à-vis de la contrainte mécanique qu'ils subissent.
Un fluide est dit newtonien lorsque sa viscosité est indépendante de la contrainte.
La viscosité des fluides newtoniens, comme l'eau, l'air et la plupart des gaz, est donc
constante ou ne varie qu'avec la température.
Lorsque la viscosité du
fluide varie avec la contrainte mécanique exercée, il est dit non newtonien.
C'est le cas de la plupart des fluides : gels, boues, pâtes, suspensions, émulsions ...
Dans certains cas, leur viscosité augmente quand on applique une action mécanique ;
les fluides sont alors dits rhéoépaississants.
C'est le cas par exemple du sable mouillé ou des préparations à base d'amidon de
maïs : ils coulent comme un liquide quand ils sont au repos mais deviennent au contraire
très durs quand on les remue ou qu’on appuie dessus.
 
A l'inverse, il existe des fluides dont la viscosité diminue avec la contrainte qu'ils
subissent : on parle alors de fluides rhéofluidifiants ou pseudo-plastiques. C’est le
cas de certaines encres, vernis ou peintures. Ainsi, alors que les peintures s'étalent bien
sous contrainte (le pinceau), elles cessent de couler dès que le pinceau est passé, c'est-
à-dire dès qu'elles ne subissent plus de contrainte. Une propriété très utile en pratique,
lorsqu'on réalise des travaux de peinture.
Enfin, certains fluides voient leurs propriétés d'écoulement varier avec le temps lorsqu'ils
sont soumis à une contrainte. Si, comme le yaourt ou le ketchup, ils deviennent de plus
en plus liquides, ils sont appelés  thixotropes. Dans le cas contraire, si
leur viscosité augmente, on parle de fluides antithixotropes.
 

Perte de charge

On appelle perte de charge la dissipation, par


frottement, de l’énergie mécanique d’un fluide en mouvement. Dans une conduite
horizontale, cette dissipation d'énergie se traduit par une chute de pression le long de
l'écoulement.
Pour entretenir le déplacement d'un fluide à travers un circuit, il faut donc lui apporter de
l'énergie correspondante pour compenser celle dissipée par frottement. Les pertes de
charge dépendent de la forme, des dimensions et de la rugosité des éléments (tuyaux,
pompes …), de la vitesse d'écoulement et de la viscosité du fluide.
Les pertes de charges sont dites linéiques ou régulières lorsqu'elles surviennent lors
de l’écoulement le long des conduites. On les qualifient de singulières lorsqu'elles se
produisent aux niveaux des pièces qui modifient la direction ou la section de passage
du fluide (raccord, vannes, soupapes, échangeurs ...).
 

Lors d'une opération de filtration, le fluide perd de


l'énergie (perte de charge singulière) à la traversée du dispositif filtrant, ce qui se
traduit par une chute de pression. Cette dernière dépend notamment de la structure
du filtre, de la nature du media filtrant mais aussi du degré d'encrassement du filtre.
Les constructeurs indiquent généralement la perte de charge liée à la traversée
du filtre sur la fiche produit correspondante.
C'est un paramètre important à prendre en compte dans le choix du dispositif
filtrant adopté. Il conditionne ses performances, les coûts de fonctionnement de
l'installation, etc.
 
Conseil de l'expert  :
Certaines cartouches de filtration, comme les cartouches FiberFlo® utilisées
pour filtrer bactéries et endotoxines, ont une grande surface de filtration pour un
encombrement réduit. Cette surface de filtration importante permet le passage
d’un débit important de fluide pour une faible perte de charge. 

 
Ecoulement laminaire, écoulement
turbulent
Un écoulement laminaire est un écoulement
dans lequel les couches de fluide glissent parallèlement les unes sur les autres, sans se
mélanger. Le régime laminaire est un régime où les forces de viscosité sont
prépondérantes et déterminent l'écoulement.
Un écoulement turbulent est au contraire un écoulement qui se produit de façon
désordonné. Les couches de fluide se mélangent les unes aux autres sous l'effet des
tourbillons qui se créent dans le fluide.
Le régime d'écoulement observé dépend notamment de la viscosité du fluide et de sa
vitesse.
Suivant le régime d'écoulement, les pertes de charge varient car le comportement du
fluide change. L'écoulement laminaire est généralement privilégié dans l'industrie car il
limite les pertes de charge, et donc la consommation d’énergie.   

Cisaillement
Une contrainte de cisaillement est une contrainte mécanique appliquée de
manière tangentielle à une face d'un matériau, par opposition
aux contraintes normales qui s'exercent perpendiculairement à la surface.
Prenons l'exemple d'un liquide circulant entre deux plaques parallèles. Si la plaque
inférieure est fixe alors qu'on exerce une force sur celle située au-dessus pour lui
communiquer de la vitesse, on exerce sur le liquide des contraintes tangentielles, qui
mettent en mouvement les couches de liquide.
La vitesse qu'elles acquièrent dépendant de la viscosité du liquide. Les couches de
liquide se déplacent d'autant plus vite qu'elles sont situées près de la plaque en
mouvement. S'établit alors en son sein un gradient de vitesse. Le fluide est cisaillé.
Dans le cas des fluides dits complexes (comme par exemple une solution
liquide contenant des polymères, ou les mousses et émulsions produits par l'industrie
pharmaceutique), la viscosité dépend généralement du taux de cisaillement qu'ils
subissent. Ces fluides peuvent en outre être dénaturés si le cisaillement est trop fort.
 
Conseil de l'expert  :
pour le transfert des fluides fragiles, il est recommandé d'utiliser une pompe à
diaphragmes, qui limite le cisaillement dommageable au fluide.
 
Vous êtes concerné par une problématique de filtration en milieu
industriel ? Contactez nos experts pour des conseils avisés sur les choix de
filtres industriels à opérer.

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