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Tous, enfants d’Ève que nous sommes, avons été touchés dès la
conception par le péché originel. Tous doivent donc être sauvés, rachetés par les
mérites de la Rédemption. Puisque Marie est une fille d’Ève, Elle devrait
normalement avoir été touchée par le péché originel, et elle devrait donc Elle
aussi avoir besoin de Rédemption, comme il en est pour tous. Mais afin de SE
donner une Mère digne de Lui, le Fils de Dieu décida de sauver sa Mère non
pas après sa conception, mais PAR AVANCE, dès le commencement de son
existence. C’est cette Rédemption ANTICIPÉE de Marie que Pie IX proclama
solennellement le 8 décembre 1854: «La bienheureuse Vierge Marie fut, dès le
premier instant de sa Conception, préservée et exempte de toute souillure
de la faute originelle, par une grâce et un privilège spécial de Dieu
tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain.»
probablement pas si rares ceux qui pressentaient que Marie était «plus divine
qu’humaine», et que ce dogme ne disait donc encore que bien peu de choses
sur le grand Mystère de Marie. D’ailleurs, certains passages du dogme
lui-même, semblaient déjà nous inviter à aller beaucoup plus loin.
de peu inférieure à Dieu» (p. 79), qu’Elle «touche à la divinité» (p. 90), qu’Elle
est «divine selon un mode indicible» (p. 87), et même, que l’Immaculée est
«complètement divine» (p. 126).
Mais pour pouvoir être en mesure d’embrasser cette foi nouvelle qui
est désormais la nôtre, il fallait tout d’abord bien établir la préexistence de
Marie. André Frossard écrivait à ce sujet: «Le dogme de l’Immaculée
Conception, qui semble impliquer une étrange sorte d’antériorité à Elle-même
de la Vierge Marie, se situe en plein coeur de la Sainte Trinité. C’est un
mystère éblouissant qui exerce un effet de sidération sur l’intelligence qui a la
hardiesse de le fixer.» (N’oubliez pas l’Amour, La Passion de Maximilien Kolbe, p. 121)
Puis, le 31 mai 2012, ce qui peut être considéré comme le dernier coin
du voile fut soulevé. En effet, jusque-là, Marie-Mère et Marie-Paule-Fille étaient
considérées comme «complètement divine», mais sans être Dieu (cf. Marc
Bosquart, L’Immaculée, la divine Épouse de Dieu, p. 26). Ce jour-là, le Roi Marc-
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André I er commença par clarifier les deux sens du mot Dieu: en tant qu’Être
originel et en tant que Personne partageant la nature divine. En effet, au sein
de la Trinité divine, le Père est l’Être originel, Celui de qui les deux autres
Personnes procèdent. Et le «Père serait toujours Dieu même s’Il n’avait pas de
Fils, tandis que Celui-ci ne saurait exister sans Père. Il en va de même pour
l’Esprit qui procède de l’un et de l’autre». En appliquant cette distinction à la
Quinternité, il concluait: «Marie-Mère et Marie-Paule ne sont pas Dieu si l’on
considère que l’Être originel seul est Dieu, mais, si l’on appelle Dieu toutes les
Personnes qui partagent la nature divine, alors Marie-Mère et Marie-Paule
sont Dieu comme L’est Jésus-Christ.» (Le Royaume, n/ 215, p. 8-9)
LA PRÉEXISTENCE DE MARIE
Tout ce prodigieux dévoilement du Mystère de Marie, jusqu’à en
arriver à croire que l’Immaculée est Dieu, a pour fondement la croyance en la
préexistence de Marie, cette «étrange sorte d’antériorité à Elle-même de la
Vierge Marie» dont parlait André Frossard. En effet, comment concevoir que
l’Immaculée se soit incarnée en Marie de Nazareth et réincarnée en
Marie-Paule, si Elle n’était pas déjà là, «avant» l’existence terrestre de Marie?
Et comment comprendre que l’Immaculée soit la Co-Créatrice de l’univers et la
Mère Universelle, si son origine ne remonte pas bien avant la conception de
Marie?
Raoul, le «Je suis» dans l’expression «Je suis l’Immaculée Conception», indique
que Marie ne nous révèle rien de moins que son Nom d’éternité. D’ailleurs,
en 1947, à Rome, Marie se fit un parfait écho du «Je suis Celui qui suis» du
Sinaï en déclarant cette fois: «Je suis Celle qui suis... dans la Trinité divine.»
«Le Seigneur m’a faite pour lui, commencement de ses voies, avant
ses œuvres les plus anciennes. Avant les siècles, j’ai été fondée, dès
le commencement, avant l’origine de la terre. Quand l’abîme
n’existait pas encore, qu’il n’y avait pas encore les sources
jaillissantes, je fus enfantée. Avant que les montagnes ne soient fixées,
avant les collines, je fus enfantée. Alors que Dieu n’avait fait ni la
terre, ni les champs, ni l’argile primitive du monde, lorsqu’il
disposait les ciels, j’étais là. Lorsqu’il traçait un cercle à la surface
de l’abîme, chargeait de puissance les nuages dans les hauteurs et
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Pour les Pères de l’Église, cette Sagesse éternelle décrite dans les
Proverbes, ne peut être que le Verbe par qui tout fut fait (cf. Jn 1, 1-3), ou
encore, le Saint-Esprit, comme le croyait saint Irénée (cf. Contre les hérésies IV, 20,
3). Pourtant, à partir des 7 e et 8 e siècles, l’Église n’hésita plus à proposer aux
chrétiens, pour ses liturgies en l’honneur de Marie, les textes bibliques décrivant
la Sagesse incréée et éternelle. Mais, comme le rappelait Pie IX, c’était parce
que, dans l’éternel présent de Dieu, l’Incarnation du Verbe et la Maternité
divine de Marie furent «l’objet d’un même décret» (dogme de l’Immaculée). En
général, les théologiens qui se sont penchés sur cette question, disent que Marie
existait éternellement, non pas réellement, mais «dans sa pensée», comme une
idée.
côtés comme maître d’oeuvre» (Pr 8, 30). Et donc, après nous avoir présenté
l’Immaculée Co-éternelle, Raoul ne pouvait pas ne point nous inviter à
contempler l’Immaculée Co-Créatrice. Raoul écrit:
devenu l’amant de sa beauté, cette Sagesse qu’il s’est efforcé d’avoir pour
épouse (cf. Sg 8, 2), est en fait l’éternelle Épouse de Dieu. En effet, nous dit
Salomon, «son intimité avec Dieu fait éclater sa noble origine, car le maître de
l’univers l’a aimée» (Sg 8, 3).
Il est écrit au livre d’Isaïe (Is 62, 5): «Comme un jeune homme épouse
une vierge, ainsi tes fils t’épouseront.» Alors, comme autrefois le roi Salomon,
nous aussi, devenons amants de sa beauté, et efforçons-nous de L’avoir pour
Épouse (cf. Sg 8, 2). Elle sera alors pour nous un trésor inépuisable. Par Elle,
nous puiserons aux innombrables richesses de l’Amour du Père (cf. Sg 7, 11.14).