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Utilisation en

hydrogéologie des données


de l’analyse chimique
Données d’analyse
chimique de l’eau
Les éléments chimiques (anions et cations)
Le résidu sec qui rend compte de la minéralisation totale
d’une eau
Le titre hydrotimétrique (T.H) ou dureté de l’eau
Le pH
La température
Résidu sec

Il exprime en mg/L la totalité des sels dissous et il est


obtenu par dessiccation de la solution aqueuse à
110°C. C’est une donnée de la minéralisation d’une
eau, liée en conséquence à la conductivité de celle-ci.

L’OMS classe les eaux naturelles non potables sur le


plan chimique lorsque leur minéralisation totale est
supérieure à 2g/L, d’où l’intérêt de connaître le résidu
sec (RS)
La dureté (T.H)

Exprime la teneur globale en Ca2+ et Mg2+

En hydrogéologie, on utilise le TH total, c.à.d.


dosé sur une eau brute (ni filtrée ni bouillie)
Il est s’exprime soit en mg/l, soit en meq/l ou en
degré Français °F:

TH= [(Ca2+ + Mg2+) meq/L] x 5


Concentration en meq/l
C’est le rapport de la concentration [c] en mg/l d’un ion
donné à son équivalent chimique A/N
Avec A : masse atomique de l’ion considéré
N : la valence de l’ion
Le degrés français (°f)
Il correspond à une concentration de 10mg/l de CaCO3
dans une solution.
1°F = 0.2meq/l
1meq/l = 5°f
Exemple
Soit une solution aqueuse contenant 200 mg/l de Ca++
et 60 mg/l de Mg++
[Ca++ ] = 200 mg/l = 200/(40/2)= 10 meq/l soit tH= 50°f
[Mg++ ] = 60 mg/l = 60/(24/2)= 5 meq/l soit tH= 25°f

T.H. = 260 mg/l ou 15 meq/l ou 75°f


Classification de l’eau

TH en °F Dureté de l’eau
0 < TH ≤ 7 Eau très douce
7 < TH ≤ 14 Eau douce
14 < TH ≤ 22 Eau moyennement dure
22 < TH ≤ 32 Eau assez dure
32 < TH ≤ 42 Eau dure
42 < TH Eau très dure
La dureté de l’eau influe essentiellement sur l’état des
canalisations et des appareils de chauffage, et sur le
lavage du linge.

Une eau trop douce est agressive vis-à-vis des


canalisations; en particulier la corrosion des
canalisations en plomb devient dangereuse pour la
santé du consommateur.

Une eau dure donne des dépôts de tartre dans les


canalisations, les bouilloires et chauffe-eau, ainsi que
dans les filtres des robinets
Quelques exemples :
-Les eaux des sources d’oum Rbia fournissent 80%
du débit de l’oued Oum Rbia en période de
tarissement
rCa = 3.8 meq/l rMg = 2.4 meq/l
Son TH = 5*3.8+5*2.4=31°f
C’est une eau assez dure

-Ain chegag AEP de Fès


-Ca = 40mg/l Mg= 42 mg/l
TH = 27.5°f

On constate, en général, que les eaux produites


pour la consommation humaine sont assez dures à
dures
Le pH

Le pH de l’eau conditionne les équilibre physico-


chimiques, en particulier l’équilibre calco-carbonique
et donc l’action de l’eau sur les carbonates (attaque ou
dépôt). Le pH est acide dans les eaux des aquifères
sableux ou granitiques. Il est alcalin dans les calcaires..

pH Acidité de l’eau

6,5 ≤ pH ≤ 8.5 Neutre, Majorité des eaux souterraines


≤ 6,5 Corrosive, présence d'acides minéraux ou organiques dans les
eaux
≥ 8,5 Incrustante et Entartrage Alcalinité forte, évaporation intense
Le pH est un paramètre relatif au degré d’acidité de l’eau
et contrôle donc les réactions chimiques qui se
produisent dans l’eau et celles entre la roche et l’eau. Il
suit les variations de la température, de la salinité des
eaux et du taux de gaz carbonique dissous. Il dépend
aussi de la nature lithologique des terrains traversés.
Pour cela, sa mesure immédiate à côté du lieu de
prélèvement est capitale pour la compréhension des
équilibres.
La conductivité électrique.

Propriété liée à la concentration et à la charge des


ions d’une eau, et en moindre mesure au type
d’ions. Plus un ion est petit et plus il est chargé
plus il sera mobile et contribuera à la conductivité
de la solution au-delà du simple effet de charge.
L’eau à l’état pur possède une très faible conductivité ;
en effet, ce sont les ions qui transportent le courant
électrique. La conductivité électrique d’une solution
dépend donc de la nature des éléments dissous, de leur
concentration et de la température de la solution.
La mesure directe de la conductivité au moment de
l’échantillonnage permet de donner une approche
rapide sur la minéralisation totale de l’eau, mais ne
donne pas d’indications sur les quantités relatives aux
différents composants.
La turbidité
La mesure de la turbidité permet de préciser les
informations visuelles sur l'eau. La turbidité traduit la
présence de particules en suspension dans l'eau (débris
organiques, argiles, organismes microscopiques…).

La turbidité peut être importante dans les aquifères


karstique. Elle occasionne des désagréments dans l’aspect
de l’eau et sa saveur (goût de terre). Les pics de turbidité
suivent les fortes précipitations.
Ions Majeurs

La minéralisation de la plupart des eaux est dominée


par huit ions appelés couramment les ions majeurs.
On distingue:
les cations: calcium, magnésium, sodium et potassium,
et les anions: chlorure, sulfate, nitrate et bicarbonate.
Les éléments mineurs se retrouvent dans les eaux à
moindre quantité par exemple : le bore (B), le fer
(Fe2+et Fe3+), le fluore (F-) et le manganèse (Mn2+).

Les autres ions sont qualifiés d’éléments traces,


apparaissant généralement en concentrations très
faibles.
Calcium (Ca2+)

Le calcium est l'un des éléments majoritaires des roches


carbonatées (calcaires [CaCO3], dolomies [(Ca,Mg)CO3]
et craies [CaCO3]). Il est également abondant dans
d'autres types de roches sédimentaires telles que le
Gypse [CaSO4, 2(H2O)], ainsi que dans certaines roches
magmatiques.
Dans les aquifères carbonatés, les teneurs en calcium
sont de l'ordre de la centaine de mg.L-1
Dans les aquifères gypsifères, les concentrations en Ca2+
peuvent atteindre plusieurs centaines de mg.L-1

Dans les roches magmatiques, les concentrations sont


généralement plus faibles, de quelques mg.L-1 à
quelques dizaines de mg.L-1.
Magnésium (Mg2+)

D'un point de vue chimique, le magnésium s'apparente


au calcium. Il est donc souvent présent dans les roches
carbonatées (calcaires dolomitiques, dolomies), les
roches évaporitiques (sels de magnésium [MgSO4]), et les
roches magmatiques.

Les minéraux magnésiens sont moins solubles que les


minéraux contenant du calcium.
Dans les roches carbonatées magnésiennes (ex :
dolomies), les concentrations en Mg2+ sont le l'ordre de
quelques dizaines de mg.L-1.

Les aquifères évaporitiques riches en minéraux


magnésiens peuvent contenir de fortes teneurs en
magnésium, de quelques centaines de mg.L-1 à quelques
g.L-1.

Dans les roches magmatiques, les concentrations sont


généralement plus faibles, de quelques mg.L-1 à
quelques dizaines de mg.L-1.
Sodium (Na+)

Le sodium est essentiellement présent dans les


roches magmatiques. Dans les roches
sédimentaires, il est moins abondant mais les
minéraux auxquels il s'incorpore peuvent être
très solubles (par exemple halite [NaCl] )
Les plus fortes concentrations en Na+ se rencontrent dans
les aquifères contenant des sels tel que la halite (exemple
: 250 mg.L-1 ).

Dans eaux souterraines drainant des roches


magmatiques, les teneurs en Na+ peuvent être de
quelques dizaines de mg.L-1.

Enfin, le sodium est également abondant dans les


aquifères sableux (ex : sables provenant de l'érosion
d'anciens massifs cristallins), avec des concentrations en
Na+ atteignant souvent quelques dizaines à quelques
centaines de mg.L-1.
Potassium (K +)

Malgré son abondance dans certaines roches


magmatiques et certaines roches sédimentaires
(argiles, grés), le potassium est généralement peu
concentré dans les eaux souterraines.

Les concentrations ne dépassent généralement pas


10 mg.L-1

De plus fortes teneurs peuvent cependant être


observées dans des eaux ayant traversées des
formations évaporitiques riches en sylvite [KCl].
Bicarbonate (HCO3-)

Les ions bicarbonates se forment à partir de la


dissolution des minéraux carbonatés par des eaux
météoriques qui se chargent en CO2 lors de leur
percolation à travers le sol :
Dans les aquifères carbonatés, les teneurs en
bicarbonates sont de quelques centaines de mg.L-1.

Certaines eaux minérales drainant des roches


magmatiques présentent des teneurs encore plus
élevées (quelques g.L-1), sous l'influence d'un CO2
d'origine profonde.
Chlorure (Cl-)
Quelle que soit la lithologie, les teneurs en chlorure sont
généralement faibles dans les eaux souterraines.

Dans les aquifères libres, la concentration en chlorure est


directement liée à la teneur en chlorure des précipitations. Les
concentrations généralement mesurées dans les nappes libres
sont de quelques mg.L-1 et dépendent finalement plus de la
distance à la côte que de la lithologie.

La dissolution de halite [NaCl] ou bien la présence d'un biseau


salé (aquifère côtier) peuvent éventuellement engendrer des
teneurs en chlorures élevées (de quelques centaines de mg.L-1 à
quelques g.L-1).
Sulfate (SO42-)

Dans les nappes libres, la présence de sulfate est


généralement liée à l'oxydation de pyrite [FeS2] : minéral
riche en souffre que l'on rencontre dans tous les types
de lithologie (calcaires, sables, roches magmatiques).

Dans ce contexte, les concentrations en sulfate sont de


l'ordre de quelques mg.L-1 à quelques dizaines de mg.L-1
Dans les nappes captives, le souffre est également
présent mais sous sa forme réduite [H2S].
Les sulfates peuvent également provenir du
lessivage de formations évaporitiques (ex : gypse
[CaSO4, 2(H2O)]).

Dans ce cas, les teneurs en sulfates sont très fortes


(quelques centaines de mg.L-1 à quelques g.L-1).
Le silicium est quasi-inexistant dans les roches
carbonatées  dans les aquifères carbonatées, les
teneurs en silice n'excèdent généralement pas quelques
mg.L-1.

Il est en revanche très abondant dans les roches


magmatiques, les grés et les argiles, mais les minéraux
silicatés sont souvent peu altérables si bien que les
teneurs mesurées dans ces environnements demeurent
relativement faibles (quelques mg.L-1 à 10-20 mg.L-1).
Nitrate (NO3-)

L'ion nitrate est la forme la plus oxydée de l'azote. Au


niveau des eaux naturelles, l’azote provient
essentiellement des pluies et du drainage des sols.

A l'état naturel, les concentrations en nitrates dans les


eaux souterraines sont faibles (quelques mg.L-1 au
maximum). On admet généralement qu'une teneur
supérieure à 10 mg.L-1 traduit un apport anthropique
(lessivage d'engrais, rejets domestiques ou industriels, …).
D’un point de vue sanitaire, les nitrates sont reconnus
dangereux. En effet ils sont réduits en nitrites dans
l’intestin et se fixent sur l’hémoglobine diminuant ainsi le
transfert d’oxygène : c’est la métamoglobinémie qui
affecte les nourrissons.

La limite admise par l’OMS est de 50mg/l


Autres éléments dissous

Le Fer
Le fer dans les eaux souterraines a plusieurs origines.
Le Fer sous forme de pyrite (FeS2), toujours associé aux
roches sédimentaires (marnes, argiles) et aux roches
métamorphiques.
Le fer sous forme réduite Fe++, le fer est oxydé par
l’oxygène de l’air et précipite sous forme ferrique Fe+++
lorsque l’eau est pompée
oxydation

Les dalles de forages ou puits sont alors colorées en


brun/rouille.
Le Fluor
Les sources principales du fluor dans les eaux naturelles
sont les roches sédimentaires (fluoroapatite des bassins
phosphatés). On le trouve aussi dans les roches
magmatiques et certains filons.

Au Maroc, les concentrations varient de 5 à 8 mg/l (la


limite est de 1.5 mg/l OMS)

Le fluor prévient les caries dentaires (dentifrices fluorés),


Mais, une ingestion en fluor > 1.5mg/l peut entraîner des
problèmes de fluorose osseuse dentaire (coloration en
brun des dents pouvant évoluer jusqu’à leur perte)

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