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Les relations entre une banque et son client nécessitent une formalité juridique
préalable simple, la signature d’une convention destinée à fixer les règles qui
s’appliqueront à toutes les opérations entre les parties. Grâce à cette convention,
appelée compte bancaire, une négociation complète ne sera pas nécessaire avant
chaque opération. Ainsi, à travers cette convention, le banquier et son client
pourront mettre en œuvre une variété d’opérations.
Les opérations de banque peuvent être faites par caisse ou en compte. Elles sont
faites par caisse lorsqu’elles sont isolées et font l’objet d’un règlement immédiat en
l’espèce. Ex. une opération de change. Mais lorsque ces opérations sont amenées à
se multiplier et impliquent une relation permanente entre la banque et son client,
l’ouverture d’un compte s’impose. Seront successivement étudiés la théorie
générale du compte (section I) et le compte courant qui présente des particularités
(section II).
A. Le consentement
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l’un des Etats membres, possédant un revenu régulier dont la notion est définie par
une instruction de la Banque Centrale, a droit à l’ouverture d’un compte auprès
d’une banque, telle que définie par l'article 3 de la Loi portant Réglementation
Bancaire, ou auprès des services financiers de la Poste.
En cas de refus d’ouverture de compte opposé par trois établissements
successivement, la Banque Centrale peut désigner d’office une banque qui sera
tenue d’ouvrir un compte donnant droit à un service bancaire minimum.
En dehors de cette hypothèse particulière, le banquier peut refuser l’ouverture d’un
compte au demandeur. Seulement, il doit l’en informer par écrit mais il n’est pas
nécessaire que la décision de refus soit motivée.
B. La capacité et le pouvoir
1. Le cas du mineur
Le majeur en tutelle est dans les mêmes conditions que le mineur non émancipé et
ne peut se faire ouvrir un compte sans l’assistance du tuteur. Le majeur sous
sauvegarde de justice pour sa part, conserve la faculté de se faire ouvrir un compte
sans assistance. Mais le juge peut néanmoins désigner un mandataire à cet effet. Le
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majeur sous curatelle peut se faire ouvrir et faire fonctionner le compte avec
l’assistance du curateur.
Toute personne morale de droit privé ou de droit public peut se faire ouvrir un
compte en banque. Le problème se pose surtout du pouvoir des représentants
légaux que le banquier doit vérifier sinon il engage sa responsabilité à l’égard de la
société et même des tiers.
Une société commerciale en cours de création n’a pas de personnalité juridique
avant son inscription au RCCM. Mais il est admis qu’elle peut se faire ouvrir un
compte dont le sort dépend de deux situations :
-Si la société reprend les actes de fondateurs, ceux-ci sont réputés avoir été faits dès
l’origine par la société elle-même. Le compte sera considéré comme ouvert dès
l’origine au nom de la société.
- Si la société ne reprend pas les actes de fondateurs par exemple parce qu’elle n’a
pas été constituée par la suite, les fondateurs demeurent personnellement et
solidairement responsables.
En cas de dissolution de la société, sa personnalité morale subsiste ou survit pour
les besoins de la liquidation, le compte est donc maintenu jusqu’à la clôture de la
liquidation.
La diversité de leurs services a conduit les banques à concevoir une diversité
de types de comptes selon la nature des opérations qu’ils ont destinés à recevoir.
La question qui demeure est de savoir qui peut être titulaire d’un compte bancaire.
La réponse est double. Une même personne peut se faire ouvrir plusieurs comptes ;
un seul compte peut être ouvert au nom de plusieurs personnes.
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Le compte bancaire individuel est le plus courant qui existe. Une unique personne
ouvre un ou plusieurs comptes auprès d’une ou de plusieurs banques, et sera la
seule à même de réaliser des opérations sur ce(s) compte(s). Personne ne pourra
retirer de l’argent ou mettre en place des prélèvements sans son autorisation
explicite comme une procuration. Cette situation répond à une certaine logique.
Elle permet au client d’adapter ses comptes à ses besoins en les spécialisant. Ainsi
une seule et même personne peut ouvrir un compte de dépôt, un compte courant, un
compte d’épargne … Il se pose alors la question de savoir si ces comptes sont
indépendants les uns des autres. Cette question ne se pose pas lorsque les comptes
sont ouverts dans des établissements bancaires différents. Dans cette hypothèse,
l’indépendance des comptes s’impose. La question se limite donc à l’hypothèse où
les comptes sont ouverts dans un seul établissement bancaire. Le principe est là
aussi, l’indépendance des comptes. Cela veut dire qu’une opération réalisée sur un
compte débiteur ne pourra pas être payée sur un compte créditeur ; et surtout en cas
de procédure collective ou de déconfiture, le solde créditeur d’un compte sera versé
à l’ensemble des créanciers. La banque sera obligée de concourir avec les autres
créanciers pour le solde des comptes débiteurs. La compensation n’est pas possible
en raison de l’indépendance des comptes. Pour obtenir la dépendance, il est
nécessaire que le client et la banque aient recours à une convention expresse. Il peut
alors s’agir soit d’une convention de gage ou d’affectation de garantie, soit d’une
convention de fusion des comptes ou d’unicité des comptes. Au nombre des
comptes individuels, on peut citer le compte à vue, le compte à terme, le compte de
dépôt, le compte courant.
Dans le compte à vue, les fonds peuvent être retirés à tout moment c’est-à-dire par
caisse, par chèque ou par virement. Dans le compte à terme, les fonds sont déposés
dans une perspective de placement ou d’épargne. C’est le cas du compte d’épargne.
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Le compte de dépôt ou compte chèque ou compte ordinaire est celui ouvert par le
banquier à son client en contrepartie d’un dépôt généralement fait par les
particuliers qui procèdent à des opérations de retrait par caisse, chèque, virement au
fur et à mesure de leurs besoins. Le compte courant par contre, généralement ouvert
aux commerçants, est un compte destiné à recevoir des remises de fonds
réciproques.
Il est ouvert au nom de plusieurs titulaires qui sont appelés les indivisaires. La
signature de l'ensemble des indivisaires est indispensable pour le fonctionnement
du compte (sauf mandataire commun). Ce type de compte se rencontre notamment
à l'ouverture d'une succession. Les co-titulaires du compte seront tenus
solidairement de tous les engagements contractés dans le cadre du fonctionnement
du compte.
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Généralement les opérations sur le compte sont effectuées par les titulaires dans les
conditions de pouvoir et de capacité précédemment étudiées. Mais le titulaire peut
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1. L’entrée en compte
sous forme d’intérêt débiteur. Ce, même si la position du compte est créditrice. Le
taux d’intérêt doit être fixé lors de l’ouverture du compte. Dans le cas contraire, il
est celui qui ressort des conditions générales de banque mais il doit répondre aux
exigences légales.
Le problème se pose en cas de clôture de savoir si le compte clôturé continue à
produire intérêts et à quel taux. On admet que, à compter de la clôture, le solde
débiteur continue à produire intérêts mais à défaut de convention expresse, c’est le
taux légal.
- Les commissions : La tenue d’un compte implique pour le banquier l’obligation
d’effectuer un certain nombre d’opérations. En contrepartie, il a droit à une
rémunération. C’est la commission.
Les commissions sont donc les frais qui rémunèrent les différents services rendus
par la banque à son client. Il s’agit : des commissions de mouvement, des
commissions de découvert, de la commission d’engagement et des commissions
diverses non assises sur les crédits notamment commission de transfert et de
change, de virement, de certification de chèques, etc. La loi impose au banquier
d’informer le public sur les différentes conditions de banque parmi lesquelles
figurent les commissions. Cette information se fait principalement par voie
d’affichage dans les locaux de l’établissement de crédit ou de microfinance.
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malgré la saisie, effectuer des retraits dans la limite des portions insaisissables ou
incessibles.
La détermination du solde objet de la saisie pose des problèmes. En effet, des
opérations peuvent être en cours au jour de la saisie de même que d’autres peuvent
apparaître postérieurement à la signification de l’exploit de saisie arrêt.
Le résultat de ces opérations doit-il modifier le solde saisi et par là, la créance
saisie arrêtée ?
Le jour où la saisie est signifiée à la banque, celle-ci bloque les sommes disponibles
sur les comptes concernés pendant une certaine durée ; à l’exception du solde
bancaire insaisissable. Ce délai permet de procéder au calcul des sommes
effectivement disponibles sur le compte pour payer les créanciers, en intégrant les
opérations initiées avant la saisie et non encore comptabilisées.
Il faut donc distinguer entre les opérations nouvelles, postérieures à la saisie et les
opérations en cours, antérieures à la saisie.
-Les premières (opérations nouvelles, postérieures à la saisie), c’est-à-dire celles
dont le processus est commencé après la saisie ou qui sont conclues après cette
saisie, ne peuvent en aucune façon modifier le solde tel qu’il apparaît au jour de la
saisie ni être affectées par cette saisie. La saisie opère à ce niveau une sorte de
blocage du compte.
-Les secondes (opérations en cours, antérieures à la saisie) doivent être liquidées et
leur résultat peut éventuellement modifier le solde du compte tel qu’il apparaît au
jour de la signification.
Le solde peut donc être affecté à l’avantage ou au préjudice du saisissant par les
opérations suivantes :
Ainsi, à son avantage, le solde des comptes peut être augmenté des remises à
l’encaissement antérieures à la saisie. À son préjudice, il sera diminué du montant
des chèques émis par le débiteur et déjà remis à l’encaissement par leurs
bénéficiaires, des retraits effectués dans les distributeurs, des chèques revenus
impayés, ou d’intérêts dus à la banque mais non encore comptabilisés.
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