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Paille humide

Cela commença quelques mois après la mort de sa femme.

Il avait emménagé dans une pension de famille. il y menait une existence


tranquille ; la vente des titres de son épouse lui avait procuré l’argent nécessaire.
Un livre par jour, des concerts, des repas solitaires, des visites au musée…il n’en
fallait pas plus pour le combler. Il écoutait la radio, s’accordait de petits sommes
et de longues séances de méditation. La vie n’était pas si désagréable.

Un soir, il posa son livre et se déshabilla. Il éteignit la lumière et ouvrit la


fenêtre. Assis au bord du lit, il contempla un moment le plancher. Puis, il
s’allongea, les mains croisées derrière la nuque. Un courant d’air froid lui
parvenait de la fenêtre ; il tira les couvertures sur sa tête et ferma les yeux.

Tout était calme .Il entendait le bruit régulier de sa respiration. Une douce
chaleur commençait à l’envahir, tendre et apaisante. Il poussa un gros soupir et
sourit.
Soudain il ouvrit les yeux et se leva. Le vent dehors grondait et claquait
les volets de sa chambre. Il alluma la lumière et vit au pied de son lit sa femme,
son seul et unique amour qui avait disparu quelques mois plus tôt. Elle était
belle, brune couleur santal, son teint d’une pâleur extrême, entourée d’une aura
qui illuminait la pièce. Elle était debout, à le fixer un long moment. Lui, souriait
d’un air hébété. Pas un seul instant, il n’avait cessé de penser à elle. Même à
travers la Mort, il l’aimait et continuerait à l’aimer. Il alla doucement devant
elle, essaya de la toucher en vain. Le malheureux ne parvenait juste qu’à sentir
une masse légère qui le fit tressaillir. La défunte tendit le bras comme pour lui
demander d’avancer, de la suivre. Il la suivit, jusqu’au dehors, dans un
labyrinthe de fleurs. Le parfum des roses et des hortensias embaumaient l’air.
Après quelques minutes de marche à travers ce dédale parfumé, ils arrivèrent au
centre où se tenait une fontaine. Dans cet endroit, l’éclat de la Lune illuminait
l’onde et se reflétait dans l’eau. L’endroit ne lui paraissait pas inconnu.

Effectivement, leur première rencontre et leur premier « Je t’aime » s’était


fait ici. C’était le berceau de leur amour infini, le berceau de leur passion. A ces
souvenirs, il s’effondra de tristesse, emplit de mélancolie, il n’avait qu’une idée
en tête, La rejoindre…

Richard Matheson, paille humide (1953), Au bord du précipice


et autres nouvelles, Ed-Flammarion, 2015
I- Observation du texte :
1- Quels sont les éléments périphériques de ce texte ?
2- D’après les éléments périphériques du texte, dégagez
quelques hypothèses de sens 
3- Remplissez le schéma de communication suivante 
Qui ? A qui ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ?

II- Analyse du texte :

1- Quels sont les personnages de ce texte ?


2- Quelle est la situation familiale de l’époux ?
3- L’époux aime-t-il sa femme ? dégagez une phrase qui le montre.
4- Qui est le narrateur de ce récit ?
5- Quel est le phénomène fantastique dans ce texte ?
6- Dégagez l’imagination du narrateur ?

7- L’époux, à quoi pense-t-il à la fin du récit ? expliquez


8- Quels sont les temps verbaux dominants dans ce texte ? justifiez

III- Synthèse :

Dégagez le plan du texte

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