L’histoire du droit des affaires a été brillamment mise en lumière par l’ouvrage « Les
aspects juridiques du capitalisme moderne » (1952) par l’économiste français George Ripert..
Le droit commercial est né au Moyen-âge et s’exprimait par des coutumes avant de donner lieu
à plusieurs vagues de codification. La naissance du droit commercial remonte à l’Antiquité. Le
droit Romain connaissait également des règles en matière d’échanges mais elles sont restées au
stade d’usages verbaux. C’est à partir de la période napoléonienne que le droit commercial s’est
affirmé comme une branche du droit.
Le droit commercial a été créé en raison de la particularité de la vie des affaires. Il est
apparu en effet que les activités commerciales appelaient des réglementations particulières
compte tenu des impératifs de rapidité et de sécurité.
Le droit commercial constitue une branche mixte de droit privé et de droit public. si
certaines de ses règles telles que celles applicables aux opérations commerciales nouées par les
parties (le contrat de vente, le prêt, le mandat, la commission, le courtage) puisent leurs sources
dans la théorie générale des obligations, il y a d’autres règles qui relèvent du droit public, telles
que celles qui s’occupent de la réglementation de l’activité commerciale, c'est-à-dire de l’accès
à la profession, de la réglementation des prix, de la réglementation de la concurrence, de
l’organisation du commerce extérieur. Quelques-unes de ces règles peuvent être rattachées au
droit économique.
Par ailleurs, il est indéniable que le droit commercial a pris naissance avec la codification
du droit commercial en France avec les ordonnances royales de 1673 et 1682. En effet, Les
commerçants demandèrent au pouvoir royal de codifier les règles de droit commercial en usage
dans le Royaume de France.
– L’ordonnance de 1673 posait des règles du droit commun du commerce, et a notamment
permis d’uniformiser les règles applicables à la faillite sur tout le territoire français.
– L’ordonnance de 1682 contenait des règles de droit commercial spécial en matière maritime
(le « Code Savary »). La révolution a marqué une grande étape dans l’histoire du droit
commercial. L’approche du droit commercial était contradictoire puisqu’elle a conservé
l’ancien système tout en adoptant des principes nouveaux. L’ancien droit se marquait par
l’existence de juridictions spéciales et de privilèges pour les commerçants. L’émergence
effective de la matière a été marquée par deux textes majeurs intervenus en 1791. Tout d’abord
la loi des 2 et 17 mars 1791, décret d’Allarde qui prévoit la liberté du commerce et de l’industrie.
Ensuite la loi Le Chapelier des 14 et 17 juin 1791 prévoyant la suppression des corporations.
Le succès de ces textes a débouché sur l’adoption du code de commerce napoléonien.
- L’adoption du Code de commerce napoléonien
C’est à partir de la période napoléonienne que le droit commercial s’est affirmé comme
une branche du droit. En 1807 le Code est promulgué, bien qu’imparfait. Les imperfections de
ce Code ont été très vite soulignées. Trois reproches ont été formulés à son encontre. Tout
d’abord le Code s’est vu reproché son caractère incomplet (aucune disposition relative aux
sociétés, pas non plus de dispositions relatives aux banques, excepté un article prévoyant que
le commerce de banque était une activité commerciale, muet en matière d’assurances et de
transport). On lui a également reproché son manque de cohérence. On l’a par ailleurs critiqué
sur le fond de n’avoir pas pu choisir entre deux conceptions de la commercialité (conception
objective fondée sur les opérations commerciales effectuées (est commerçant celui qui réalise
des opérations commerciales) et conception subjective fondée sur la qualité des personnes (on
est dans la sphère commerciale lorsque l’on est face à un commerçant).
La Révolution Industrielle a bouleversé le contexte économique et social dans lequel se
déroulent les échanges. La crise économique des années 1930 a par ailleurs conduit à une
intervention croissante dans la vie économique. Enfin, les grands mouvements de
concentrations économiques connus depuis la seconde guerre mondiale dans le cadre de la
mondialisation sont venus toucher au secteur du droit commercial. Des facteurs politiques ont
eu leur rôle à jouer avec l’ouverture des frontières au sein de l’Europe mais également dans le
monde avec les pays les plus développés.
Enfin, des facteurs idéologiques sont à prendre en compte à travers le mouvement des
idées au cours des siècles. Le début du XIXème siècle est marqué par le mouvement socialiste,
dépassé bientôt par les idées marxistes qui s’opposent alors aux idées libérales qui l’ont emporté
sur le long terme.
Depuis la loi Le Chapelier des 14 et 17 juin 1791, on craignait en effet les sociétés de
trop grande importance. Cette loi vient donc libéraliser la création des sociétés anonymes,
permettant un essor de l’entreprise. La société anonyme va alors apparaître comme l’instrument
juridique de la Révolution Industrielle. C’est pourquoi Georges Ripert décrivait ces sociétés
comme « le merveilleux instrument du capitalisme moderne ».
Etant par essence un droit de la liberté, le droit commercial ne devrait pas en principe
faire intervenir la notion d’ordre public. Mais à l’heure actuelle, l’ordre public économique, de
direction1 ou de protection2 a envahi la vie des affaires. L’on assiste ainsi progressivement au
développement rapide des lois impératives dont l’objet est la réglementation des intérêts
1
L'ordre public économique de direction se réfère à un corpus de règles destinées à orienter la vie
contractuelle dans une direction favorable à l'utilité sociale. La part essentielle de l'ordre public de direction
revient aujourd'hui au droit de la concurrence avec la prohibition des ententes, des abus de position
dominante ou encore des pratiques discriminatoires.
2
L'ordre public économique de protection se propose quant à lui de rétablir entre le faible (par exemple le
salarié, le consommateur ou l'assuré) et le fort (par exemple l'employeur, la grande surface ou l'assureur) un
équilibre que ne réalise pas spontanément le jeu contractuel. Cet ordre public se rattache directement à
l'émergence d'un Etat-Providence qui se donne pour mission d'assurer plus de justice sociale et qui se distingue
donc naturellement de l'Etat-gendarme.
économiques. Pour certains auteurs, l’extension marquée de la discipline légitime l’usage de la
notion de droit des affaires.
Certains auteurs ont mis l’accent sur l’influence subie par le droit commercial classique
du fait de l’intervention croissante de l’Etat dans les relations commerciales : cette intervention
serait telle que l’expression droit commercial serait devenue inappropriée, ils parlent désormais
de droit des affaires ou droit économique.
La notion de droit des affaires, aurait en effet l’avantage de prendre en compte l’extension
du domaine du droit commercial. Le droit commercial serait ainsi le fond, la colonne vertébrale
du droit des affaires, nul ne pouvant accéder au droit des affaires sans passer par lui. Dans une
conception large, le droit des affaires englobe la réglementation des différentes composantes de
la vie économique: ses cadres juridiques (réglementation du crédit, de la concurrence), ses
acteurs (commerçants, société, intermédiaires de commerce). De la sorte, il se rapproche du
droit économique avec lequel on le compare volontiers, lequel désigne l’ensemble des règles
de droit concourant au développement de l’économie industrielle et commerciale relevant de
l’Etat, de l’initiative privée ou du concours de l’un et de l’autre.
Il a ainsi été soutenu que le choix de la terminologie droit des affaires au détriment de
celle droit commercial sied mieux à l’organisation actuelle des relations marchandes faisant
intervenir des règles publiques (droit fiscal) et privées, appliquant le droit des affaires à des
personnes publiques exerçant des activités commerciales. Le droit des affaires reste cependant
une catégorie complexe. Dans son domaine figurent notamment des matières telles que: le droit
des sociétés, le droit commercial, le droit des sûretés, le droit des procédures collectives,
le droit de l’arbitrage, le droit comptable, le droit des transports, le droit des procédures
simplifiées de recouvrement du passif, le droit du travail, etc.
Enfin, on constate aujourd’hui que la notion d’entreprise ne permet pas d’épuiser les
évolutions contemporaines du droit commercial. Les règles du droit commercial s’appliquent
de plus en plus aux entreprises, mais en réalité ces règles s’appliquent également à toutes sortes
de professionnels dont on ne peut pas vraiment dire qu’ils soient assimilables aux entreprises.
Décidés à remédier à l’insécurité juridique et judiciaire due en grande partie à la vétusté des
textes en vigueur et à l'insuffisance de la formation du personnel judiciaire, les Chefs d'Etats de
la Zone Franc, réunis à Libreville en Octobre 1992, désignèrent un Directoire chargé d'élaborer
un projet de Traité qui fut adopté le 17 Octobre 1993 à l'occasion de la Conférence des Chefs
d'Etats et de Gouvernement de la Francophonie de Port Louis (Ile Maurice).
Après plus de quinze (15) années de mise en œuvre, l'Acte Uniforme Relatif au Droit des
Sociétés Commerciales et du GIE dans l'espace OHADA a connu sa mue. Entré en vigueur en
1998, l'Acte a été revisité et le Conseil des Ministres de l'OHADA a adopté le 30 Janvier 2014
à Ouagadougou (Burkina Faso) une nouvelle version de l’acte uniforme. Celle-ci est entrée en
vigueur le 5 Mai 2014.
L'Acte uniforme révisé est applicable dans les dix-sept (17) Etats parties au Traité de
l'OHADA (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Comores, Congo, Côte d'Ivoire,
Gabon, Guinée Conakry, Guinée Bissau, Guinée Equatoriale, Mali, Niger, République
Démocratique du Congo, Sénégal, Tchad, Togo).
En effet le critère retenu pour l'applicabilité de l'Acte Uniforme est celui du siège social.
L'article 1er de l'Acte Uniforme énonce ainsi que « toute société commerciale, y compris celle
dans laquelle un Etat ou une personne de droit public est associé ou actionnaire, dont le siège
social est situé sur le territoire de l'un des Etats Parties au Traité OHADA, est soumise aux
dispositions de l'Acte Uniforme. »
II s'agit principalement selon l'article 6 de l'Acte Uniforme, des sociétés en nom collectif, des
sociétés en commandite simple, des SARL ou des S.A et les sociétés par actions simplifiées
(nouveau). Les sociétés de fait, les sociétés en participation et les groupements d'intérêt
économique sont également régis par l'Acte Uniforme.
La commercialité d'une société étant déterminée par sa forme ou par son objet (cf. article 6
de l'Acte Uniforme), il convient de préciser que les sociétés civiles à objet commercial
seraient soumises à l'Acte Uniforme par le biais d'une requalification. En effet les sociétés
civiles à objet commercial ne sont plus reconnues comme juridiquement valables car l'Article
3 de l'Acte Uniforme impose à toute personne désirant exercer en société une activité
commerciale dans l'OHADA, de choisir l'une des formes prévues par l'AUSC.
L’AUSC-R comporte :
A) Des dispositions générales sur la société commerciale [Livre 1 - Constitution de la société
commerciale ; Livre 2 - Fonctionnement de la société commerciale ; Livre 3 - Action en
responsabilité civile contre les dirigeants sociaux ; Livre 4 - Les liens de droit entre les sociétés;
Livre 5 - Transformation de la société commerciale ; Livre 6 - Fusion, scission et apport partiel
d’actifs ; Livre 7 - Dissolution - Liquidation de la société commerciale ; Livre 8 - Nullité de la
société et des actes sociaux ; Livre 9 - Formalités - Publicité]
B) Des dispositions particulières aux sociétés commerciales [Livre 1 - La Société en Nom
Collectif (SNC) ; Livre 2 - La Société en Commandite Simple (SCS) ; livre 3 – LA SARL ;
Livre 4 - La Société Anonyme (SA) (dont un titre sur les valeurs mobilières et une section sur
la SA unipersonnelle); Livre 4-1 et Livre 4-2 sur la Société par actions simplifiée, Livre 5 - La
société en participation ; Livre 6 - La société de fait ; Livre- 7 Le Groupement d'Intérêt
Économique (GIE).
C) Des dispositions pénales [Infractions relatives à la constitution des sociétés, à la gérance, à
l’administration et à la direction des sociétés, aux assemblées générales, aux modifications du
capital des SA, au contrôle des sociétés, à la dissolution des sociétés, à la liquidation des
sociétés, en cas d’appel public à l’épargne.]
3
J.O. OHADA, n° 7 du 1er juillet 1998, p. 1 et s. L’Acte uniforme portant organisation des procédures collectives
d’apurement du passif (JO OHADA, n° 7, 1er juill. 1998, p. 1 ; v. également OHADA, Traité et Actes uniformes
commentés et annotés, Juriscope, 2002, p. 867 et s., avec le commentaire de Sawadogo F. M.).
4
Ce traité crée l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA).
5
Sur les procédures prévues par l'AUPC, voy. Issa-Sayegh J., Présentation de l'Acte uniforme de l'OHADA sur
les procédures collectives d'apurement du passif, communication au séminaire de formation à l'ERSUMA, mai
1999, dactylographiée, 27 pages.
garanties ou non garanties6.
Cette évolution législative est cependant éclairante en ce qui concerne l’instabilité qui
caractérise le droit des procédures collectives. De plus, elle permet de faire plusieurs constats :
constat de la primauté de plus en plus prononcée du droit pour des solutions de
redressement prévalant sur le seul objectif d’apurement du passif et de sanction du
débiteur fautif. Or ces solutions qui sacrifient quelque peu les intérêts des créanciers
ne permettent pas toujours d’atteindre les objectifs de sauvegarde des entreprises ;
constat de l’élargissement du champ d’application des procédures collectives, la
dernière évolution en date en droit français étant l’extension de ces procédures aux
personnes physiques exerçant une profession libérale (L. n° 2005-845, 26 juill. 2005,
JO 27 juill. 2005) ;
constat de la volonté du législateur de permettre une intervention du juge beaucoup
plus précoce : à un stade, par exemple, où l’entreprise n’est pas encore en cessation
des paiements. On est passé ainsi en droit français d’un droit des procédures collectives
à un droit dit des entreprises en difficulté. Malgré ces évolutions, certains traits
caractéristiques des procédures collectives demeurent dans les législations
contemporaines :
l’aspect collectif de ces procédures subsiste. Il s’agit d’éviter qu’un créancier puisse
profiter du prix de la course, d’où la nécessaire organisation des créanciers de telle
manière que soient disciplinés leurs comportements ;
demeure également pris en compte le conflit d’intérêts qui existe entre le débiteur et
ses créanciers et, parmi les créanciers, entre les créanciers titulaires de sûretés et les
créanciers chirographaires ;
le rôle du juge, même s’il évolue, demeure primordial. En effet, malgré l’introduction
d’une procédure de règlement amiable, l’existence d’un procès de nature judiciaire
demeure essentielle.
Au total, l’évolution des législations contemporaines consacre la poursuite simultanée de trois
objectifs dont la hiérarchie peut varier d’un droit à l’autre.
Il s’agit certes d’obtenir le paiement des créanciers et éventuellement de punir le débiteur fautif,
mais il s’agit également de faciliter chaque fois que possible la sauvegarde de l’entreprise, dont
on sait l’impact négatif que peut avoir sa disparition sur l’économie d’une zone géographique.
À l’examen des textes récents, un autre objectif plus spécifiquement économique a été souligné.
Les procédures collectives ont une fonction concurrentielle dans une économie de marché. Il
s’agirait ainsi de permettre des restructurations d’entreprises en organisant l’élimination des
entreprises inadaptées au marché et en facilitant pour les autres leur rachat ou leur prise de
contrôle7.
Conscient de ces nombreux enjeux de la discipline, le législateur Ohada en 2015, effectue une
révision de l’acte uniforme de 1998 et adopte un texte nouveau qui se soucie profondément du
6
Actualité : Le nouvel acte uniforme portant organisation des procédures collectives, Http://www.ohada.com
consulté le 13 octobre 2016.
7
Jeantin M., Droit commercial, Instruments de paiement et de crédit, Entreprises en difficulté, Dalloz, 2e éd.,
1990, n° 551 ; dans le même sens, Boy L., Guillaumond R., Jammeaud A., Jeantin M., Pagès J. et Pirovano A.,
Droit des faillites et restructuration du capital, PU Grenoble, 1982
sort de l’entreprise8. Par cette réforme, il s’agit surtout pour le législateur Ohada de renforcer
les méthodes préventives et d’assurer une plus grande efficacité des procédures de sauvetage
de l’entreprise. A travers l’acte uniforme portant organisation des procédures collectives de
2015, on assiste surtout à l’instauration de la procédure dite de conciliation. Cette dernière est
une procédure préventive, consensuelle et confidentielle, destinée à éviter la cessation des
paiements de l’entreprise débitrice afin d’effectuer, en tout ou partie, sa restructuration
financière ou opérationnelle pour la sauvegarder.
Le nouvel acte uniforme portant organisation des procédures collectives d'apurement du passif
reprend les 258 articles de l'ancien acte uniforme et les complète en ajoutant de nouvelles
dispositions. Les grandes nouveautés apportées par le législateur OHADA sont les suivantes :
la détermination et l’extension du champ d'application de l’AU (article 1-2 AUPC).
la possibilité pour toute entreprise de demander, avant la cessation des paiements,
l'ouverture d'une procédure de médiation selon les dispositions légales de l'Etat partie
concerné et la faculté laissée aux petites entreprises de demander le bénéfice d'une
procédure simplifiée de règlement préventif, de redressement judiciaire ou de
liquidation des biens (article 1-2 AUPC) ;
la mise en place d'une procédure préventive de conciliation (articles 5-1 et s. AUPC) ;
la définition d'expressions et de termes repris dans l'acte uniforme révisé (article 1-3
AUPC). A titre d'exemple, l'acte uniforme définit désormais les termes « cessation des
paiements », « petite entreprise », « Etat partie » ou encore « établissement » ;
l'une des principales nouveautés du nouvel acte uniforme est qu'il définit également la
réglementation applicable aux mandataires de justice (articles 4-1 à 4-23 AUPC). En
cela, cette nouvelle législation OHADA innove puisqu'elle entend désormais encadrer
et professionnaliser la fonction de mandataire de justice et en faire un acteur à part
entière dans les procédures collectives d'apurement du passif. L'objectif du législateur
OHADA est que chaque Etat membre « prévoie, selon des modalités appropriées, la
régulation et la supervision des mandataires judiciaires agissant sur son territoire, au
besoin en mettant en place à cet effet une autorité nationale dont il fixe l'organisation,
la composition et le fonctionnement » (article 4 AUPC).
La durée des procédures collectives est plus étroitement encadrée. Une mise en œuvre
rapide des mesures de restructuration est essentielle à la sauvegarde des entreprises. Les
différentes procédures prévues par l’AUPC sont à présent assorties de délais stricts dont
le non-respect est sanctionné. Enfin,
Des règles de droit international sont introduites. En effet, l'AUPC inclut des
dispositions permettant la reconnaissance et la mise en œuvre dans les pays de l'OHADA
des procédures collectives ouvertes à l'étranger. Ces dispositions règlent le sort des
entreprises comportant des démembrements (filiales ou succursales à l’Etranger) dans
l’hypothèse où des procédures collectives seraient ouvertes contre elles.
8
Le 40ème Conseil des Ministres de l'OHADA a adopté le 10 septembre 2015 le nouvel acte uniforme portant
organisation des procédures collectives d'apurement du passif (AUPC). Il est entré en vigueur le 24 décembre
2015, c'est-à-dire 90 jours à compter de sa publication au Journal officiel de l'OHADA, en application de l'article
9 du Traité OHADA et de l'article 258 de l'AUPC.
On peut donc relever à partir de la lettre de l'Acte uniforme, la coexistence de deux finalités (la
sauvegarde de l'entreprise et l'apurement du passif) que le droit des entreprises issu de
l'OHADA doit légalement poursuivre9.
9
Cf. Art. 2 de l'AUPC
Il réglemente le contrat et les documents de transport ; l'exécution du contrat de
transport ; la responsabilité du transporteur ; le Contentieux.
-Acte uniforme relatif au droit des sociétés coopératives (AUSCOOP)
Acte adopté le 15 décembre 2010 et paru au JO OHADA du N° 23 du 15 Février 2011
Sa préparation remonte aux années 2000. Au départ, il était question de mettre en place une
législation sur les coopératives et les mutuelles. Pour des raisons techniques (difficultés à
agencer des dispositions relatives à deux entreprises en un seul texte, évolution d’un projet de
règlement relatif aux mutuelles sociales dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine,
doutes sur l’appartenance du droit des mutuelles au droit des affaires…), le projet a finalement
été limité aux seules coopératives en 2005.(Willy Tadjudje (revue internationale de l'économie
sociale).
Les sociétés coopératives qui ont pour objet l’exercice d’activités bancaires ou
financières demeurent soumises aux dispositions du droit interne ou communautaire relatives à
l’exercice de ces activités. Il s'applique aux sociétés coopératives, à toute union ou fédération
de sociétés coopératives, dont le siège social est situé sur le territoire de l'un des Etats Parties.
Il vient introduire un nouveau mode d’entrepreneuriat plus social, moins libéral propre aux
réalités africaines.
La CIMA est un organisme communautaire du secteur des assurances. Il est issu de l'évolution
de la Conférence internationale des contrôles d’assurances (CICA née le 17 juillet 1962
à Paris entre la France d’une part et quatorze États africains et Malgache d’autre part.
Le 10 juillet 1992, la CICA devient Conférence interafricaine des marchés
d’assurance (CIMA). Le traité signé à Yaoundé (Cameroun) ce jour-là institue une Organisation
intégrée de l'industrie des assurances dont l'organe communautaire est la CIMA. Les États
signataires sont: Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo, Comores, Côte
d’Ivoire, Gabon, Guinée, Guinée équatoriale, Mali, Niger, Sénégal, Tchad et Togo. Des
quatorze États signataires de 1961, seule la République fédérale islamique des Comores n’a pas
encore ratifié le Traité. La Guinée-Bissau a ratifié le traité en 2002 et est le premier État non-
francophone à adhérer à la CIMA.
La CIMA gère une société de réassurance interétatique dénommée CICA-RE.
Instituée en 1981, cette société réassure obligatoirement 10 % des primes d'assurance payées
localement dans un des États membres de la CIMA. Le but est d'éviter l'exportation des capitaux
vers les pays développés, où se trouvent l'essentiel des grands réassureurs. CICA-RE a été créée
à la suite d'Africa Re, société de réassurance basée au Nigeria, qui retient 15 % des primes
réassurées dans plus de 40 États d'Afrique. Africa Re avait été créée par la Banque africaine de
développement.
Il est annexé au traité un ensemble de textes législatifs et réglementaires notamment :
- Le Code Unique des Assurances des Etats membres de la CIMA;
- Le Règlement Intérieur du Conseil des Ministres des Assurances;
- Le Règlement Intérieur du Comité des Experts des Assurances;
- Le Statuts de la Commission Régionale de Contrôle des Assurances;
- Le Statuts du Secrétariat Général de la CIMA;
- Le Statuts du Personnel du Secrétaire Général de la CIMA;
- Le Règlement Financier et Comptable de la CIMA;
- Le Règlement du Concours de Recrutement des Commissaires Contrôleurs des Assurances.
- Le Textes organiques de la CICARE (Compagnie Commune de Réassurance des Etats membres
de la CICA)
- Le Textes organiques de l‘lIA (Institut International des Assurances).
- La première partie du COCC adoptée par la loi n° 63-62 du 10 Juillet 1963 couvrait les règles
générales du droit des obligations. Elle est entrée en vigueur le 15 Janvier 1967 en même temps
que:
- La seconde partie (Loi n° 66-70 du 13 Juillet 1966) relative aux contrats spéciaux: la vente et
les autres contrats translatifs de propriété - les contrats d'entreprise - le mandat – les
intermédiaires de commerce - le dépôt - le prêt - le transport terrestre - l'assurance – les contrats
aléatoires - les sociétés civiles - les associations
- La troisième partie est consacrée à la garantie des créanciers (Loi n° 76-60 du 12 Juin 1976) :
- le cautionnement - les suretés mobilières les suretés immobilières – règlement judiciaire et
liquidation des biens.
- La quatrième partie (Loi n° 85-40 du 29 Juillet 1985) portant Code des Sociétés et du
Groupement d'intérêt Économique.
Par la suite, le Sénégal, en association avec quatorze autres pays d'Afrique, adopta le
Traité pour l'harmonisation du droit des affaires en Afrique (OHADA) qui conduisit à
l'élaboration des Actes Uniformes, couvrant des domaines assez variés, dont une frange
importante du COCC Sénégalais. L'Acte uniforme sur les sociétés commerciales et le
groupement d'intérêt économique s'inspira du Texte sénégalais et en adopta l'essentiel : cet acte
fait l'objet d'une publication séparée. L'Acte uniforme sur les suretés fit de même pour le
cautionnement, la lettre de garantie, le droit de rétention, le gage, le nantissement, les privilèges
et les hypothèques – auquel s'ajoutera un Acte uniforme sur le règlement judiciaire et la
liquidation des biens (les procédures collectives).
Ces deux textes, bien que publiés séparément par l'OHADA, doivent se retrouver sous
le titre plus général de Garantie des créanciers.
Un Acte uniforme portant sur le droit commercial général et couvrant le statut du commerçant
- le registre du commerce- le bail commercial et le fonds de commerce, les intermédiaires de
commerce et la vente commerciale, pénètre profondément le domaine de la deuxième partie du
COCC sénégalais consacré aux contrats spéciaux, en modifiant, les principales dispositions.
Enfin le législateur sénégalais, pour se conformer à l'OHADA, a pris certains textes notamment
la loi n° 98-21 du 26 Mars 1998 abrogeant les dispositions de son COCC modifiées et
remplacées par celles de l'OHADA.
Il existe aussi d’autres textes spécifiques qui régissent le droit des affaires au plan interne.