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Histoire de la Belgique contemporaine : Les ruptures du XIXème


siècle.
La révolution industrielle (de 1770 à 1847).

Une rupture est un changement majeur et brutal, impactant fortement l'évolution d'une ou de
plusieurs variables d'un système, voire le système tout entier.
1. Introduction
La Révolution industrielle s’est inscrite sur le long terme. Elle constitue le passage de la
structure de transition à la société industrialisée. Cette transformation ne concerne pas qu'un
seul domaine particulier mais l'ensemble des domaines ! Ce développement se fera sur tous
les continents, et non pas qu’en Belgique.
Dans nos provinces, cette mutation s'est réalisée de 1770 à 1847 en 4 phases :
 Une étape préparatoire ;
 Une étape de décisions et réalisations majeures ;
 Une étape de « technico manie » et d'emballement financier ;
 Une étape finale.
Cette transformation s'est réalisée à partir de « pôles de croissances » (A) et « d'industries-
clefs » (B) et non avec une économie uniforme1:
A. Les pôles de croissances sont des régions où sont concentrées les potentialités. Elles se
succèdent dans le temps : Liège, Verviers, Gand... ;
B. Les industries-clefs sont des grandes entreprises très développées grâce à la créativité
de certains entrepreneurs comme par exemple les filateurs gantois, les métallurgistes
et les houillers liégeois... ;

2. 1ère étape donc... l’étape préparatoire


Il s’agit d’une étape où l'esprit des entrepreneurs et les entreprises évoluent. La révolution
industrielle se prépare... Nous sommes dans une période de génération de l'esprit d'entreprise
et de maturation d'un groupe d'entrepreneurs potentiels ainsi que de la création d'un stock de
connaissances (le capitalisme commence à naitre).
Cette étape de destructions des anciennes structures correspond à des facteurs extérieurs et
intérieurs :
Les facteurs extérieurs.
La révolution industrielle anglaise : les progrès technico-scientifiques sont en train de se
propager dans les autres pays (exemple : le mécanisme de la machine à vapeur amélioré par

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Économie qui ne change pas, qui ne connait pas de changements, différences.
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James Watt et Matthew Boulton). La propagation se fait avec plusieurs moyens : les journaux,
l’espionnage, l’immigration de techniciens...
La transformation de la société française avec la révolution (1789) : suppression des
privilèges, métiers accessibles à tous, interdiction des corporations, syndicats et grèves par la
loi du Chapelier (14 juin 1791) ainsi que les biens du clergé qui sont supprimés et qui laissent
des capitaux et des bâtiments. Il y aussi le libéralisme.
L’entrée des Pays-Bas Autrichiens et la principauté de Liège dans un grand marché
continental protégé : le rattachement à la République favorise le commerce, de même que le
blocus continental imposé aux Anglais empêche la concurrence de leurs produits. Après 1815,
un nouveau marché se fonde avec l’espace hollandais, y compris colonial.
Facteurs intérieurs.
Une augmentation démographique à cause de différentes modifications : la reprise de l'activité
scolaire, amélioration de l’agriculture...
Les progrès de l'infrastructure (les routes, les canaux, le développement des chemins de fers
dû au fait que la bourgeoisie est au pouvoir (1830) et possède un grand esprit pour
entreprendre...
L'État est « interventionniste » : manufactures sont édifiées ce qui entrainent une destruction
de l'organisation du travail (fin du travail à domicile, la misère, ...).

3. 2ème étape : l’étape des décisions et des réalisations majeures (1798 - 1834)
Cette étape voit l'installation du premier ensemble mécanisé et son imitation par un nombre
d'entreprises pilotes.
La métallurgie liégeoise (période plus ou moins de l'occupation des Pays-Bas) est l'œuvre de 4
personnes : John Cockerill (Seraing), Joseph-Michel et Henri-Joseph
Orban (Grivegnée) ainsi que Gilles-Antoine Lamarche (Ougrée). Ce développement s’appuie
sur les nouvelles techniques et procédés et une politique d'intégration des entreprises. L'atelier
jouera un rôle central dans le développement de la Principauté de Liège.
Dans le Hainaut, les ateliers parmentiers vont mener en 1838 à la société anonyme des forges,
usines et fonderies qui fabrique des machines à vapeur et des locomotives.
Il y a aussi le charbonnage avec l'atelier du Grand Hornu.

4. 3ème étape : l'étape de technico manie et d'emballement financier (1834 - 1839)


Après la crise économique et la perte de marchés suite à la révolution belge, la création de
chemins de fer va relancer l'économie.
En revanche, l'enthousiasme et l'évolution technique des entrepreneurs vont faire que celui-ci
va prendre des décisions démesurées : crise de la production et du crédit. Le système bancaire
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va alors saisir l'occasion de dominer certaines entreprises très endettées. La création de


sociétés anonymes va permettre de financer des investissements en capital fixe que les
entreprises familiales ne pouvaient pas envisager.
De plus, depuis 1830-31, Bruxelles est devenu un centre économique et politique important
qui apparait comme un nouveau pôle pour structurer la Belgique (pouvoirs, finances et
relations) et pour provoquer la « bruxellisation de la Wallonie ».

5. 4ème étape : l'étape finale, de consolidation (1839 - 1847)


Après l'arrivée des différentes transformations, il est important de consolider la structure
technico-industrielle afin que celle-ci soit bien stable. C'est dès ce moment- là qu'il va y avoir
l'élimination des entrepreneurs les plus faibles car les conditions sont difficiles et il faut
pouvoir s'adapter et évoluer avec les différents marchés.
Avec le passage des hauts fourneaux aux charbons de bois aux hauts fourneaux aux charbons
au coke, le centre des industries de la fonte va se déplacer de Namur et du Luxembourg aux
provinces de Liège et du Hainaut pour le charbon de terre.
Vers 1850, nous pouvons constater que la Belgique s'est beaucoup développée grâce à la
révolution industrielle qui a instauré la structure du capitalisme et que celle-ci est devenue un
sérieux concurrent pour l'Angleterre.

6. Bilan de cette révolution industrielle ?

 Ce n'est pas le nombre d'ouvriers qui a changé mais bien l'apparition de nouvelles
machines qui ont entrainés une augmentation de la production ;
 Les investissements de la révolution industrielle belge de 1798 à 1847 ont coûté 1.165
millions de francs si on comptabilise aussi les frais de l'état pour les chemins de fer ;
 Les bénéfices de la révolution industrielle belge sont de 2500 millions de francs. Cela
est dû à l'augmentation du nombre d'entrepreneurs et à l'autofinancement du système ;
 L'augmentation du capital provoque l'exploitation d'une partie de la rémunération (voir
chapitre 3 sur la question sociale) ;
 En 1833, les banques possèdent un grand nombre d'entreprises en Wallonie et les
sociétés générale transforme d'autres entreprises, également endettées, en sociétés
anonymes ;
 Dégradation importante des écosystèmes avec la pollution quantitative et qualitative.
Des systèmes non-durables sont mis en place.

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