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B. Ischi
(MaTheX - http://www.mathex.net)
3
CHAPITRE 1
1. Introduction
Jusqu’à présent, nous avons décrit le mouvement d’une masse ponctuelle. Dans ce chapitre,
nous allons étudier la dynamique des corps étendus que nous considérons comme des systèmes de
N masses ponctuelles en interaction.
Par exemple, ces masses ponctuelles peuvent représenter les molécules constituant le corps
étendu. Cette description de la matière est appelée le modèle “discret” par opposition au modèle
continu dans lequel un objet est représenté par sa masse volumique ρ(~r), c’est-à-dire une fonction
continue de R3 dans R donnant pour chaque position ~r de l’espace la masse volumique de l’objet
en ~r. Celle-ci est définie par
M
ρ(~r) = lim
R→0 V
où M est la masse de la partie de l’objet contenue dans la sphère de rayon R centrée en ~r et V
est le volume de cette sphère.
La matière se présente sous différents états. Dans les gaz, en dehors des brèves interactions
répulsives lors des chocs entre elles, les molécules n’interagissent pas. Dans les fluides, les liaisons
entre molécules sont permanentes mais les distances les séparant sont variables. Finalement, dans
un solide, en très bonne approximation, les distances entre les molécules sont constantes. Nous
allons considérer des corps solides rigides et négliger les éventuelles déformations qui peuvent
découler de l’application de forces sur un corps (élasticité).
Nous allons énoncer des lois générales concernant le mouvement des corps étendus puis nous
étudierons plus en détails la dynamique des corps solides. L’étude de la mécanique des fluides et
des gaz nécessite des connaissances concernant les équations aux dérivées partielles et est abordée
uniquement de façon empirique au collège.
Nous commençons par quelques rappels concernant le mouvement d’une masse ponctuelle.
~
L(t) = ~r(t) × p~(t)
5
Centre de masse (page 6/65)
Le moment d’une force F~ (t) agissant sur m (par rapport à l’origine du référentiel R) est
défini par
~ ~ (t) = ~r(t) × F~ (t)
M unités: m · N = kg · m2 /s2 = J
F
Quand il n’y a pas d’ambiguı̈té, on ne précise pas par rapport à quelle origine le moment de force
est calculé.
L’équation suivante est connue sous le nom de Théorème du Moment Cinétique:
~˙
L(t) ~ ~ (t)
=M Fres
En effet, en vertu de la règle de dérivation d’un produit et de la deuxième Loi de Newton, il vient
˙ d
~
L(t) = ~r(t) × m~r(t) = ~r˙ (t) × m~r˙ (t) +~r(t) × m~r¨(t) = ~r(t) × F~res (t) = M
˙ ~ ~ (t)
Fres
dt | {z } | {z }
=~0 ~res (t)
=F
Il suit que si le moment de la force résultante est nul, alors le moment cinétique de la masse
m est constant
~ ~ = 0 ⇒ L(t)
M ~ = vecteur constant
Fres
C’est le cas en particulier pour une force centrale comme, par exemple, la force de gravitation. Il
en découle notamment que le mouvement d’une planète a lieu dans un plan.
3. Centre de masse
Notons ~ri (t) (i entre 1 et N ) les positions à un instant t donné des masses ponctuelles mi
constituant un corps étendu S. On définit le centre de masse (ou centre de gravité) de S par
N
1 X
~rCM (t) = mi~ri (t)
M i=1
Remarque 3.1. Pour calculer le centre de masse du système S, on peut: (1) le diviser en K
sous-systèmes S1 , S2 , · · · , SK ; (2) calculer le centre de masse de chaque sous-système; (3) calculer
le centre de masse des centres de masse. En effet, notons Ij l’ensemble des i tels que mi est dans
Sj :
Ij = {i ∈ N mi ∈ Sj } ⇒ {1, · · · , N } = I1 ∪ I2 ∪ · · · ∪ IK et Ij ∩ Il = ∅ ∀ j 6= l
et Mj la masse du sous-système Sj :
X
Mj = mi
i∈Ij
Centre de masse (page 7/65)
Alors
N K K K
1 X 1 X X 1 X 1 X 1 X
~rCM = mi~ri = mi~ri =
Mj mi~ri =
Mj ~rCM Sj
M i=1 M j=1 i∈I M j=1 Mj i∈I M j=1
j j
| {z }
=~
rCM S
j
N
~ 0
1 X ~ 0 (t)
= ~rCM (t) − R (t) mi = ~rCM (t) − R
M i=1
| {z }
1
~ 0 (t) = −
Figure 1. Remarque 3.2: R
−→
OO0 (t)
Les intégrales de surface ou de volume n’étant pas étudiées au collège, donnons quelques
exemples en guise d’explication des formules qui précèdent.
3.1. Exemples en une dimension.
Exemple 3.3. Commençons par un exemple en une dimension. Considérons une barre ho-
mogène de longueur l. Notons ρ0 sa masse linéique (en kg/m) supposée constante. Alors
Z l Z l l
1 1 1 1 2 1 l
xCM = xρ0 dx = ρ0 x dx = x = l2 =
M 0 ρ0 l 0 l 2 0 2l 2
Centre de masse (page 8/65)
Nous trouvons que le centre de masse est au milieu de la barre, comme nous le savions déjà !
Si la barre n’est pas homogène et que, par exemple, ρ(x) = ax (par exemple une barre en
forme de flèche plate), alors
l
l
al2
Z
1 2
M= ρ(x) dx = ax =
0 2 0 2
l l
l
2l3
Z Z
1 1 2 2 1 3 2
xCM = xρ(x) dx = al2
a x dx = 2 x = 2 = l
M 0 2 0 l 3 0 3l 3
Exemple 3.4. Poursuivons par un deuxième exemple en une dimension. Nous considérons
une barre courbe homogène de masse linéique ρ0 (en kg/m) supposée constante décrite par le
graphe pour x ∈ [a, b] d’une fonction continûment dérivable f .
Premièrement, la masse de la barre est donnée par
Z bp
M = ρ0 1 + f 0 (x)2 dx
a
N
X p
M ≈ ρ0 f 0 (xi )2 + 1 · δ
i=1
Cette somme est plus grandep que la petite somme de Darboux et plus petite que la grande somme
de Darboux de la fonction f 0 (x)2 + 1 relativement à la division {x0 = a, x1 , · · · , xN −1 , xN = b}.
Cette fonction est continue, donc intégrable et il suit que
N
X Z bp
p
M = lim ρ0 0 2
f (xi ) + 1 · δ = ρ0 1 + f 0 (x)2 dx
N →∞ a
i=1
Centre de masse (page 9/65)
Pour les mêmes raisons, nous trouvons pour les coordonnées du centre de masse de la barre
courbe
N Z b p
1 X p 0 1
xCM = lim ρ0 2
xi f (xi ) + 1 · δ = ρ0 x 1 + f 0 (x)2 dx
N →∞ M M a
i=1
N Z b
1 X p
0
1 p
yCM = lim ρ0 2
f (xi ) f (xi ) + 1 · δ = ρ0 f (x) 1 + f 0 (x)2 dx
N →∞ M M a
i=1
Exemple 3.5. Nous reprenons l’exemple de la barre courbe homogène de masse linéique ρ0
(en kg/m) supposée constante. Nous supposons que la barre est décrite par une paramétrisation,
c’est-à-dire une application continûment dérivable de ~r : [0, 1] → R3 telle que la barre courbe soit
décrite par l’image par ~r de l’intervalle [0, 1]: ~r([0, 1]) (la trajectoire). Notons δ = N1 et ti = i · δ
(NB: tN = 1), l la longueur de la courbe et
x(t)
~r(t) = y(t)
z(t)
Alors,
N −1 N −1 1
~r(ti ) − ~r(ti−1 )
X X Z
M = ρ0 · l = lim ρ0 k~r(ti ) − ~r(ti−1 )k = ρ0 lim k kδ = ρ0 k~r˙ (t)k dt
N →∞
i=0
N →∞
i=0 | δ
{z } 0
r˙ (ti−1 )
≈~
Z 1p
= ρ0 ẋ(t)2 + ẏ(t)2 + ż(t)2 dt
0
De plus,
N −1
1 1
Z
1 X p
xCM = lim x(ti−1 )ρ0 k~r(ti ) − ~r(ti−1 )k = x(t) ẋ(t)2 + ẏ(t)2 + ż(t)2 dt
N →∞ M l 0
i=0
et Z 1
1 p
yCM = y(t) ẋ(t)2 + ẏ(t)2 + ż(t)2 dt
l 0
Z 1
1 p
zCM = z(t) ẋ(t)2 + ẏ(t)2 + ż(t)2 dt
l 0
Cette somme est plus grande que la petite somme de Darboux et plus petite que la grande somme
de Darboux associée à la division {x0 = a, x1 , · · · , xN −1 , xn }. Comme x · f (x) est une fonction
continue, elle est intégrable et nous trouvons que
N Z b
1 X δ 1
xCM = lim xi + ρ0 · f (xi ) · δ = xρ0 f (x) dx
N →∞ M 2 M a
i=1
De façon similaire, nous trouvons que la coordonnée verticale du centre de masse de la plaque
est donnée par
Z b
1
yCM = ρ0 f (x)2 dx
2M a
En effet, la coordonnée verticale du centre de masse de la bande délimitée par xi et xi+1 = xi + δ
vaut en bonne approximation
f (xi )
yi =
2
Par conséquent,
N N
1 X 1 X f (xi )
yCM ≈ yi · ρ0 · f (xi ) · δ = · ρ0 · f (xi ) · δ
M i=1 M i=1 2
a b
Par conséquent,
N
1 X
xCM ≈ ρ0 π xi f (xi )2 δ
M i=1
Centre de masse (page 12/65)
Cette somme est plus grande que la petite somme de Darboux et plus petite que grande somme
de Darboux de la fonction xf (x)2 associée à la division {x0 = a, x1 · · · , xN −1 , xn = b}. Comme la
fonction xf (x)2 est continue, elle est intégrable et il suit que
N Z b
1 X
2 1
xCM = lim ρ0 π xi f (xi ) δ = ρ0 π xf (x)2 dx
N →∞ M M a
i=1
Exemple 3.8. Considérons une fonction de R2 dans R. Un exemple bien connu en Suisse est
la fonction qui à chaque point du territoire suisse (repéré par deux coordonnées x et y) associe
son altitude. Désignons cette fonction par fCH . Par exemple, en prenant les coordonnées utilisées
pour les cartes de la Confédération (système “CH1903” introduit en 1903), nous trouvons que
x = 6010 277 m, y = 930 305 m ⇒ fCH (x, y) = z = 3790 m
Donnons quelques précisions: le point x = 0, y = 0 des cartes suisses est le clocher de Saint-
Emilion près de Bordeaux ! Donc le point x = 6010 277 m, y = 930 305 m est le point à 601’277 m
à l’est et à 93’305 m au nord du clocher de Saint-Emilion. Il s’agit du sommet du Pigne d’Arolla
qui culmine à 3790 m au-dessus du niveau de la mer (voir figure 4).
Le graphe d’une telle fonction peut être représenté en 3 dimensions comme une carte en relief
(que l’on trouve parfois sur les cartes postales). Une telle carte en relief peut être représentée en
deux dimensions par une vue en perspective.
Soit g une fonction de R dans R positive continue définie sur un intervalle [a, b] et une fonction
f de R2 dans R continue positive définie sur le domaine 2D délimité par le graphe de g, l’axe des
abscisses et les droites x = a, z = 0 et x = b, z = 0. Par exemple, pour
√ p
g(x) = 1 − x2 et f (x, y) = 1 − x2 − y 2 et a = 0, b = 0.8
on obtient un portion de la sphère de rayon 1 centrée en (0, 0, 0) dont la surface extérieure courbe
est représentée sur la figure 4 à l’aide du code Octave suivant:
1 clear
2 a =0;
3 b=0.8;
4 pasx = 0 . 0 2 5 ;
5 pasy = 0 . 0 2 5 ;
6 nx=(b−a ) / pasx +1;
7 ny=1/pasy +1;
Système de particules (page 13/65)
8 x=a : pasx : b ;
9 y =0: pasy : 1 ;
10 [ xx , yy ]=meshgrid ( x , y ) ;
11 function z=f ( x , y )
12 i f ( x .ˆ2+ y.ˆ2 <=1)
13 z=sqrt (1−x.ˆ2 −y . ˆ 2 ) ;
14 else
15 z = −0.01;
16 endif
17 end
18 f o r i =1: nx
19 f o r j =1: ny
20 z z ( j , i )=f ( x ( i ) , y ( j ) ) ;
21 end
22 end
23 s u r f ( xx , yy , z z )
24 xlabel ( ’ x ’ )
25 ylabel ( ’ y ’ )
26 zlabel ( ’ z ’ )
27 axis ([ −1 1 −1 1 0 1 ] )
28 view ( 3 1 , 4 8 )
29 print v o l . png
Soit S le corps homogène de masse volumique ρ0 supposée constante délimité par la surface
de la figure 4 le plan horizontal z = 0 et les deux plans verticaux x = 0, y = 0. La masse de S est
donnée par
Z x=0.8 Z √1−x2 Z √1−x2 −y2 ! !
M = ρ0 dz dy dx
x=0 y=0 z=0
Z x=0.8 Z √
1−x2 Z √1−x2 −y2 ! !
1
yCM = ρ0 y dz dy dx
M x=0 y=0 z=0
Z x=0.8 Z √
1−x2 Z √1−x2 −y2 ! !
1
zCM = ρ0 z dz dy dx
M x=0 y=0 z=0
4. Système de particules
Considérons un système S de N masses ponctuelles mi dont les positions à un temps t rela-
tivement à un référentiel d’inertie R sont notées ~ri (t) pour 1 ≤ i ≤ N . Notons M la masse totale
du système:
X N
M= mi
i=1
Parmi les forces agissant sur la masse mi , nous distinguons les interactions avec les autres masses
du système des forces provenant de l’extérieur du système:
N
X
F~res/i = F~res ext/i + F~j/i
j=1, j6=i
où F~j/i désigne la force exercée par la masse j sur la masse i et F~res ext/i la résultante de toutes
les forces extérieures agissant sur la masse i. De l’équation du mouvement pour la masse i, nous
déduisons que
N N N N
X X X 1 X ¨
F~res/i (t) = p~˙i (t) = ¨
mi~ri (t) = M mi~ri (t) = M~aCM (t)
i=1 i=1 i=1
M i=1
| {z }
r¨CM (t)
=~
De plus,
N N N
! N N N
X X X X X X
F~res/i = F~res ext/i + F~j/i = F~res ext/i + F~j/i = F~res ext
i=1 i=1 j=1, j6=i
|i=1 {z } i=1 j=1, j6=i
| {z }
~res ext
=F =~0
où F~res ext désigne la résultante de toutes les forces extérieures agissant sur le système S. La
deuxième somme est nulle en raison de la troisième Loi de Newton (action=réaction):
F~j/i = −F~i/j
Par conséquent, le mouvement du centre de masse d’un corps étendu S correspond à celui d’un
point matériel dont la masse est celle du corps S et sur lequel une force égale à la résultante de
toutes les forces extérieures est appliquée.
4.2. Théorème du moment cinétique.
Pour chaque masse ponctuelle, on a
L~˙ i (t) = M
~~ ri (t) × F~res/i (t)
Fres/i (t) = ~
Il suit que
N N
~˙ i (t) =
X X
L ~ri (t) × F~res/i (t)
i=1 i=1
De plus,
N N N
! N N N
X X X X X X
~ri × F~res/i = ~ri × F~res ext/i + F~j/i = ~ri × F~res ext/i + ~ri × F~j/i
i=1 i=1 j=1, j6=i
|i=1 {z } i=1 j=1, j6=i
| {z }
~ res ext
=M =~0
~ res ext
=M
Système de particules (page 15/65)
~ res ext désigne la somme de tous les moments, calculés par rapport à l’origine du référentiel
où M
R, de toutes les forces extérieures agissant sur le système de particules S. Par la troisième Loi de
Newton (action=réaction), la deuxième somme est nulle:
~ri × F~j/i + ~rj × F~i/j = ~ri × F~j/i − ~rj × F~j/i = (~ri − ~rj ) × F~j/i = ~0
N N
!
~˙ i (t) = d ~˙ tot
X X
L ~i
L (t) = L
i=1
dt i=1
~˙ tot (t) = M
L ~ res ext (t)
Il suit que
et
~ri (t) × ~vi (t) = ~rCM (t) + ~si (t) × ~vCM (t) + ~s˙ i (t) = ~rCM (t) × ~vCM (t) + ~si (t) × ~s˙ i (t)
Remarquons que
N
X N
X N
X N
X
mi~si (t) = mi (~rCM (t) − ~ri (t)) = mi~rCM (t) − mi~ri (t)
i=1 i=1 i=1 i=1
| {z }
=M~
rCM (t)
N
!
X
= ~rCM (t) mi − M~rCM (t) = ~0
i=1
Système de particules (page 16/65)
Par conséquent,
N
X N
X
~ tot =
L ~i =
L mi ~ri (t) × ~vi (t)
i=1 i=1
N
!
X
= mi ~rCM (t) × ~vCM (t) + ~si (t) × ~s˙ i (t) + ~rCM (t) × ~s˙ i (t) + ~si (t) × ~vCM (t)
i=1
N
X XN
= mi ~rCM (t) × ~vCM (t) + ˙
mi ~si (t) × ~si (t)
i=1 i=1
N
X XN
+ ˙
mi ~rCM (t) × ~si (t) + mi ~si (t) × ~vCM (t)
i=1 i=1
N
X ! N
X
= ~rCM (t) × ~vCM (t) mi + ˙
mi ~si (t) × ~si (t)
i=1 i=1
| {z }
=M ! !
N
X N
X
+~rCM (t) × mi~s˙ i (t) + mi~si (t) ×~vCM (t)
i=1 i=1
| {z }
=~0
N N
!
X d X
= ~rCM (t) × (M~vCM (t)) + mi ~si (t) × ~s˙ i (t) + ~rCM (t) × mi~si (t)
i=1
dt i=1
| {z }
=~0
N
X
= ~rCM (t) × (M~vCM (t)) + ˙
mi ~si (t) × ~si (t)
i=1
avec
N
X
~ tot CM =
L ˙
mi ~si (t) × ~si (t)
i=1
Par définition
XN N
X
~
Mres ext = ~
~ri × Fres ext/i = (~rCM + ~si ) × F~res ext/i
i=1 i=1
N N N
! N
X X X X
= ~rCM × F~res ext/i + ~si × F~res ext/i = ~rCM × F~res ext/i + ~si × F~res ext/i
i=1 i=1 i=1
| {z } |i=1 {z }
~res ext/S
=F ~ res ext CM
=:M
~ res ext CM , est par définition, la somme de tous les moments, calculés par rapport au centre
où M
de masse, de toutes les forces extérieures agissant sur le système de particules S.
Remarquons que
~˙ tot (t) = ~r˙CM (t) × (M~vCM (t)) +~rCM (t) × (M~aCM (t)) +L
L ~˙ tot CM (t)
| {z } | {z }
=~0 ~res ext/S
=F
Par conséquent, en vertu du théorème du moment cinétique et de ce qui précède, il suit que
~˙ tot CM (t) = M
L ~ res ext CM (t)
c’est-à-dire, l’énergie cinétique du centre de masse plus l’énergie cinétique des particules calculée
dans le référentiel du centre de masse.
CHAPITRE 2
Le corps solide
Figure 1. Rotations autours des trois axes x, y et z (haut) et angles d’Euler (bas).
Ces vecteurs forment une base de R3 appelée la base canonique. Après la rotation, les vecteurs
e~1 , e~2 et e~3 seront donnés par
Rx (ϕx )
e~1 =⇒ e~1 0 = e~1
0
Rx (ϕx )
e~2 =⇒ e~2 0 = cos(ϕx )
sin(ϕx )
0
Rx (ϕx )
e~3 =⇒ e~3 0 = − sin(ϕx )
cos(ϕx )
La matrice associée à f (relativement à la base canonique e~1 , e~2 , e~3 ) est définie par
a11 a12 a13
Af = a21 a22 a23
a31 a32 a33
le produit matriciel des matrices Af et Ag . Finalement, rappelons que la matrice de l’identité est
donnée par
1 0 0
AId = Id = 0 1
0
0 0 1
Par conséquent,
Af A−1
f = Id
où A−1
f est la matrice de la réciproque de f .
Cinématique (page 22/65)
Par conséquent,
1 0 0 1 0 0 1 0 0
Rx (−ϕz )Rx (ϕz ) = 0 cos(ϕz ) sin(ϕz ) 0 cos(ϕz ) − sin(ϕz ) = 0 1 0
0 − sin(ϕz ) cos(ϕz ) 0 sin(ϕz ) cos(ϕz ) 0 0 1
0 0 0 0 0 0
= 0 − sin(ϕx (t))ϕ˙x (t) − cos(ϕx (t))ϕ˙x (t) = ϕ˙x (t) 0 − sin(ϕx (t)) − cos(ϕx (t))
0 cos(ϕx (t))ϕ˙x (t) − sin(ϕx (t))ϕ˙x (t) 0 cos(ϕx (t)) − sin(ϕx (t))
0 0 0
= ϕ˙x (t) 0 − sin(ϕx (t)) − cos(ϕx (t)) Rx (−ϕx (t))Rx (ϕx (t))
0 cos(ϕx (t)) − sin(ϕx (t))
0 0 0 1 0 0
= ϕ˙x (t) 0 − sin(ϕx (t)) − cos(ϕx (t)) 0 cos(ϕx (t)) sin(ϕx (t)) Rx (ϕx (t))
0 cos(ϕx (t)) − sin(ϕx (t)) 0 − sin(ϕx (t)) cos(ϕx (t))
| {z }
0 0 0
0 0 −1
=
0 1 0
0 0 0
= ϕ˙x (t) 0 0 −1 Rx (ϕx (t))
0 1 0
En notant
ω
~ R (t) = ϕ̇x (t)e~1
il vient
~s(t) = Rx (ϕx (t))s~0 ⇒ ~s˙ (t) = ω
~ R (t) × ~s(t)
Le vecteur ω ~ R (t) est appelé la vitesse angulaire. Remarquons que sa longueur est égale (au
signe près) à la vitesse angulaire ϕ˙x (t):
k~ωR (t)k = |ϕ˙x (t)|
Remarquons que
ϕ˙x (t) 0 0
ϕ˙x (t)e~1 = 0 , ϕ˙y (t)e~2 = ϕ˙y (t) , ϕ˙z (t)e~3 = 0 ,
0 0 ϕ˙z (t)
car une rotation préserve les normes des vecteurs ~a et ~b ainsi que l’angle entre les vecteurs ~a et ~b.
Par conséquent,
~s(t) = Rd~(θ(t))s~0
!
d
⇒ ~s˙ (t) = R Rx (θ(t)) R−1 s~0 = R θ̇(t)e~1 × Rx (θ(t))R−1 s~0
dt
!
= θ̇(t) Re~1 × R Rx (θ(t))R−1 s~0 = θ̇(t)d~ × ~s(t)
| {z } | {z }
=d~ =~s(t)
Généralement, on note
~ R (t) = θ̇(t)d~
ω
Cinématique (page 24/65)
Remarquons qu’en effectuant deux rotations successives ont obtient une rotation qui dépend de
l’ordre dans lequel on effectue ces rotations. En d’autres termes, les matrices des rotations ne
commutent pas (sauf si un des angles est nul !). Par exemple,
Rx (ϕx )Ry (ϕy ) 6= Ry (ϕy )Rx (ϕx )
!
+Rz (ϕz (t)) ϕ˙y (t)e~2 × (Ry (ϕy (t))Rx (ϕx (t))s~0 )
!
+ Rz (ϕz (t)) Ry (ϕy (t)) ϕ˙x (t)e~1 × (Rx (ϕx (t))s~0 )
= ϕ˙z (t)e~3× ~s(t) + ϕ˙y (t)Rz (ϕz (t))e~2 × Rz (ϕz (t))Ry (ϕy (t))Rx (ϕx (t))s~0
| {z }
~s(t)
+ ϕ˙x (t) Rz (ϕz (t)) Ry (ϕy (t)) e~1 × Rz (ϕz (t)) Ry (ϕy (t)) Rx (ϕx (t))s~0
| {z }
~s(t)
= ϕ˙z (t)e~3 + ϕ˙y (t)Rz (ϕz (t))e~2 + ϕ˙x (t)Rz (ϕz (t)) Ry (ϕy (t))e~1 ×~s(t)
| {z }
=:~
ωR (t)
Cinématique (page 25/65)
En définissant le vecteur ω
~ R (t) comme ci-dessus, on trouve à nouveau
~s˙ (t) = ω
~ R (t) × ~s(t)
Or
Rξ~(θ) = Rz (ϕ)Rx (θ)Rz (−ϕ)
et
Rζ~ (ψ) = Rξ~(θ)Rz (ψ)Rξ~(−θ)
De plus, si des rotations se font autour d’un même axe, alors elles commutent:
Rη~ (α)Rη~ (β) = Rη~ (β)Rη~ (α)
Cinématique (page 26/65)
et ainsi
Rζ~ (ψ)Rξ~(θ)Rz (ϕ) = Rz (ϕ)Rx (θ)Rz (ψ)Rx (−θ) Rz (−ϕ)Rz (ϕ) Rx (θ) Rz (−ϕ)Rz (ϕ)
| {z } | {z }
=Id =Id
Notons
~s(t) = Rz (ϕ(t))Rx (θ(t))Rz (ψ(t))s~0
Alors
d
~s˙ (t) = Rz (ϕ(t)) Rx (θ(t))Rz (ψ(t))s~0
dt
d d
+Rz (ϕ(t)) Rx (θ(t)) Rz (ψ(t))s~0 + Rz (ϕ(t))Rx (θ(t)) Rz (ψ(t)) s~0
dt dt
!
+Rz (ϕ(t)) θ̇(t)e~1 × (Rx (θ(t))Rz (ψ(t))s~0 )
!
+ Rz (ϕ(t))Rx (θ(t)) ψ̇(t)e~3 × (Rz (ψ(t))s~0 )
= ϕ̇(t)e~3 × ~s(t) + θ̇(t)Rz (ϕ(t))e~1 × Rz (ϕ(t))Rx (θ(t))Rz (ψ(t))s~0
| {z }
~s(t)
+ ψ̇(t) Rz (ϕ(t)) Rx (θ(t)) e~3 × Rz (ϕ(t))Rx (θ(t)) Rz (ψ(t))s~0
| {z }
~s(t)
= ϕ̇(t)e~3 + θ̇(t)Rz (ϕ(t))e~1 + ψ̇(t)Rz (ϕ(t)) Rx (θ(t))e~3 ×~s(t)
| {z }
=:~
ωR (t)
Cinématique (page 27/65)
Notons
f~1 (t) = R(t)e~1 , f~2 (t) = R(t)e~2 , f~3 (t) = R(t)e~3
Rappelons qu’une rotation ne change pas l’angle entre deux vecteurs, par conséquent, elle préserve
le produit scalaire
R(t)~a • R(t)~b = ~a • ~b
En particulier, une rotation ne change pas la norme des vecteurs et pour tout temps t,
kf~1 (t)k = kf~2 (t)k = kf~3 (t)k = 1 et f~1 (t) • f~2 (t) = f~1 (t) • f~3 (t) = f~2 (t) • f~3 (t) = 0
Par conséquent, pour tout t, les vecteurs f~1 (t), f~2 (t) et f~3 (t) forment une base orthonormée de R3
que nous notons Ft :
Ft = f~1 (t), f~2 (t), f~3 (t)
Cinématique (page 28/65)
Les vecteurs f~1 (t), f~2 (t) et f~3 (t) peuvent être représentés par trois flèches perpendiculaires
entre elles de longueur 1 tournant avec le solide et attachées au centre de masse du solide. Elles
définissent donc un système d’axes lié au solide que nous appellerons repère lié au solide.
Soit ~a un vecteur dont les composantes dans le référentiel R sont
a1
~aR = a2 = a1 e~1 + a2 e~2 + a3 e~3
a3
Que valent les composantes du vecteur ~a dans le repère lié au solide (i.e. relativement à la base
Ft ) ? Notons les composantes de ~a dans le repère lié au solide par
A1
~aS = A2
A3
Alors
~a = A1 f~1 (t) + A2 f~2 (t) + A3 f~3 (t) = A1 R(t)e~1 + A2 R(t)e~2 + A3 R(t)e~3
R(t)11 R(t)12 R(t)13 a1
= A1 R(t)21 + A2 R(t)22 + A3 R(t)23 = a1 e~1 + a2 e~2 + a3 e~3 = a2
R(t)31 R(t)32 R(t)33 a3
c’est-à-dire
~aR = R(t)~aS et donc ~aS = R(t)−1~aR
= ϕ̇(t)Rz (−ψ(t))Rx (−θ(t)) Rz (−ϕ(t))e~3 +θ̇(t)Rz (−ψ(t))Rx (−θ(t)) Rz (−ϕ(t))Rz (ϕ(t)) e~1
| {z } | {z }
=e~3 =Id
1 0 0 0
= ϕ̇(t)Rz (−ψ(t)) 0 cos(−θ(t)) − sin(−θ(t)) 0
0 sin(−θ(t)) cos(−θ(t)) 1
cos(−ψ(t)) − sin(−ψ(t)) 0 0
= ϕ̇(t) sin(−ψ(t)) cos(−ψ(t)) 0 sin(θ(t))
0 0 1 cos(θ(t))
cos(−ψ(t)) − sin(−ψ(t)) 0 1
+θ̇(t) sin(−ψ(t)) cos(−ψ(t)) 0
0 + ψ̇(t) Rz (−ψ(t))e~3
0 0 1 0
| {z }
=e~3
sin(ψ(t)) sin(θ(t)) cos(ψ(t)) 0
= ϕ̇(t) cos(ψ(t)) sin(θ(t)) + θ̇(t) − sin(ψ(t)) + 0
cos(θ(t)) 0 ψ̇(t)
ϕ̇(t) sin(ψ(t)) sin(θ(t)) + θ̇(t) cos(ψ(t))
= ϕ̇(t) cos(ψ(t)) sin(θ(t)) − θ̇(t) sin(ψ(t))
ϕ̇(t) cos(θ(t)) + ψ̇(t)
2. Moment d’inertie
Dans le référentiel d’inertie R, les positions des masses mi constitutives du corps solide rigide
S sont notées
~ri (t) = ~rCM (t) + s~i (t) = ~rCM (t) + R(t)~si0
où R(t) est la matrice d’une rotation.
Calculons le moment cinétique L~ tot CM . Dans le référentiel d’inertie R, nous trouvons
N
X XN !
~ tot CM =
L mi ~si (t) × ~s˙ i (t) = mi ~si (t) × ω ~ R (t) × ~si (t)
i=1 i=1
il suit que !
N
X
~ tot CM =
L mi ~si (t) • ~si (t) ω~ R (t) − ~si (t) • ω
~ R (t) ~si (t)
i=1
Remarquons que
~si (t) • ~si (t) = R(t)~si0 • R(t)~si0 = ~si0 • ~si0 = k~si0 k2
car les rotations préservent le produit scalaire. Par ailleurs, rappelons que
ω
~ R (t) = R(t)~ωS (t)
Par conséquent,
~si (t) • ω
~ R (t) = R(t)~si0 • R(t)~ωS = ~si0 • ω
~S
Moment d’inertie (page 30/65)
Notons
Ω1 (t) si01
~ S (t) = Ω2 (t) et ~si0 = si02
ω
Ω3 (t) si03
Alors
N !
X
~ tot CM =
L mi k~si0 k2 R(t)~ωS (t) − ~si0 • ω
~ S R(t)~si0
i=1
N
X !!
2
= R(t) mi k~si0 k ω
~ S (t) − ~si0 • ω
~ S ~si0
i=1
XN Ω 1 (t)
s2i01 + s2i02 + s2i03 Ω2 (t)
= R(t) mi
i=1 Ω3 (t)
!
si01
− (si01 Ω1 (t) + si02 Ω2 (t) + si03 Ω3 (t)) si02
si03
2 2 2
X N (s i01 + s i02 + s i03 ) Ω1 (t) − (s i01 Ω1 (t) + s i02 Ω2 (t) + s i03 Ω3 (t)) s i01
= R(t) mi (s2i01 + s2i02 + s2i03 ) Ω2 (t) − (si01 Ω1 (t) + si02 Ω2 (t) + si03 Ω3 (t)) si02
i=1 (s2i01 + s2i02 + s2i03 ) Ω3 (t) − (si01 Ω1 (t) + si02 Ω2 (t) + si03 Ω3 (t)) si03
2
X N (si02 + s2i03 ) Ω1 (t) − si01 si02 Ω2 (t) − si01 si03 Ω3 (t)
= R(t) mi (s2i01 + s2i03 ) Ω2 (t) − si01 si02 Ω1 (t) − si02 si03 Ω3 (t)
i=1 (s2i01 + s2i02 ) Ω3 (t) − si01 si03 Ω1 (t) − si02 si03 Ω2 (t)
2
X N si02 + s2i03 −si01 si02 −si01 si03 Ω1 (t)
= R(t) mi −si01 si02 s2i01 + s2i03 −si02 si03 Ω2 (t)
i=1 −si01 si03 −si02 si03 s2i01 + s2i02 Ω3 (t)
PN
mi (s2i02 + s2i03 ) − N − N
P P
i=1 mi si01 si02 i=1 mi si01 si03
i=1 Ω1 (t)
N N
− N
2 2
P P P Ω2 (t)
− i=1 mi si01 si02
= R(t) i=1 mi (si01 + si03 ) i=1 mi si02 si03
Ω3 (t)
− N − N
P P PN 2 2
i=1 mi si01 si03 i=1 mi si02 si03 i=1 mi (si01 + si02 )
| {z }
=:I
il vient Z Z Z
2 2
ρ(~r)(y + z ) dV − ρ(~r)xy dV − ρ(~r)xz dV
VS Z Z VS VS
Z
I= −
ρ(~r)xy dV ρ(~r)(x2 + z 2 ) dV − ρ(~r)yz dV
VS VS VS
Z Z Z
− − ρ(~r)(x2 + y 2 ) dV
ρ(~r)xz dV ρ(~r)yz dV
VS VS VS
où
1 si i = j
δij =
0 sinon
est le symbole de Kronecker.
3. Axes principaux
Le système d’axes lié au solide défini par les vecteurs
f~1 (t) = R(t)e~1 , f~2 (t) = R(t)e~2 , f~2 (t) = R(t)e~2 ,
la base canonique de R3 .
Soit
G = (g~1 , g~2 , g~3 )
Axes principaux (page 32/65)
= A1 (S11 e~1 + S21 e~2 + S31 e~3 ) + A2 (S12 e~1 + S22 e~2 + S32 e~3 ) + A3 (S13 e~1 + S23 e~2 + S33 e~3 )
⇒ ~acan = S~aG
où ~ui sont les composantes de ~si0 dans un autre repère d’axes orthogonaux lié au solide défini
par une base orthonormée G = (g~1 , g~2 , g~3 ). Rappelons que la j ème colonne de la matrice S contient
le vecteur g~j écrit dans la base canonique. Comme G est orthonormée
il suit que
S > S = SS > = Id
S > ij := Sji
(S~a) • (S~a) = ~a • ~a
Axes principaux (page 33/65)
En effet,
3 3 3
!2 3 X
3 X
3
X X X X
kS~ak2 = (S~a) • (S~a) = (S~a)2m = Smp ap = Smp ap Smq aq
m=1 m=1 p=1 m=1 p=1 q=1
3 X
3 3
! 3 X
3 3
X X X X
>
= ap Spm Smq aq = ap δpq aq = ap ap = ~a • ~a = k~ak2
p=1 q=1 m=1 p=1 q=1 p=1
| {z }
=(S > S )
pq
N 3 X
3
!
X X
>
= mk k~uk k2 Sip δpq Sqj − (S~uk )i (S~uk )j
k=1 p=1 q=1
| {z }
=δij
N 3 X
3 3
! 3
!!
X X X X
>
= mk k~uk k2 Sip δpq Sqj − Sip ukp Sjq ukq
k=1 p=1 q=1 p=1 q=1
3 X
X 3 N
X !
>
= Sip mk k~uk k2 δpq − ukp ukq Sqj
p=1 q=1 k=1
| {z }
G
=:Ipq
3 X
X 3
G >
= Sip Ipq Sqj
p=1 q=1
= SI G S >
ij
où I G désigne le moment d’inertie calculé avec les coordonnées des vecteurs ~sk0 relativement à la
base G. Nous avons montré que
I can = SI G S >
ou encore (rappelons que S > S = Id)
S > I can S = S > SI G S > S = S > S I G S > S = I G ⇒ I G = S > I can S
| {z } | {z }
=Id =Id
Comme la matrice I est symétrique, en vertu du théorème spectral, il existe une base
orthonormée G de R3 telle que
I1 0 0
S > I can S = 0 I2 0 = I G
0 0 I3
Exemples (page 34/65)
où S est la matrice dont les colonnes sont les vecteurs de la base orthonormée G.
Nous avons montré que pour tout solide, il existe une système d’axes perpendiculaires lié au
solide par rapport auquel le moment d’inertie I G est une matrice diagonale. Ces axes s’appellent les
axes principaux du solide et les termes diagonaux de I G s’appellent les moments principaux
d’inertie. Ce résultat est connu sous le nom de théorème des axes principaux.
4. Exemples
Exemple 4.1. Soit un bloc parallélépipédique homogène de masse volumique ρ0 et de masse
M (voir figure 3). Les axes principaux sont trois axes passant par le centre de masse (au centre
du bloc) et parallèles aux faces. En effet, relativement à ce système d’axes, le tenseur d’inertie est
donné par
!
Z l2 Z l3 Z l1
y2 + z 2
I1 = I11 = ρ0 dx dz dy
y=−l2 z=−l3 x=−l1
! l3 !
Z l2 Z l3 Z l2 3
z
y2 + z 2
y2z +
= ρ0 2l1 dz dy = ρ0 2l1 dy
y=−l2 z=−l3 y=−l2 3 z=−l3
l2 l
l33
3
2 3 2
Z
2 y
= ρ0 2l1 y 2l3 + 2 dy = ρ0 2l1 2l3 + l3 y
y=−l2 3 3 3 y=−l2
8 8 M 2
= ρ0 l1 l23 l3 + l33 l2 = ρ0 l1 l2 l3 l22 + l32 = l2 + l32
3 3 3
De manière similaire, on trouve
M 2
l1 + l32
I2 = I22 =
3
M 2
l1 + l22
I3 = I33 =
3
Exemples (page 35/65)
!
Z l2 Z l3 Z l1
I12 = ρ0 (xy) dx dz dy = 0
y=−l2 z=−l3 x=−l1
| {z }
=0
I13 = I23 = 0
En résumé,
(l22 + l32 ) 0 0
M
I= 0 (l12 + l32 ) 0
3 0 0 (l1 + l22 )
2
z
x
z
y y
x2 + y 2 dV = r2 2πr2h dr
Ainsi
R R
r4
Z
= 1 ρ0 πR2 2h R2 = 1 M R2
2
I3 = I33 = r ρ0 2πr2h dr = ρ0 2π2h
0 4
0 2 | {z } 2
=V
Exemples (page 36/65)
Pour calculer I1 = I11 (ou I2 qui est égal à I1 vu la symétrie) on décompose le cylindre en
plaques perpendiculairement à l’axe 1:
Z R Z √R2 −r12 Z h !
r22 + z 2 dz dr2 dr1
I1 = I11 = ρ0 √
r1 =−R r2 =− R2 −r12 z=−h
Z R Z √R2 −r12 !
2 2 3
= ρ0 √ 2 2 r2 2h + 3 h dr2 dr1
r1 =−R r2 =− R −r1
√R2 −r12
Z R
2
r23 + h2 r2
= ρ0 h √ 2 2 dr1
3 r1 =−R − R −r1
Z R Z Rq
4 2
3
2 2 2 2 2
= ρ0 h
R − r1 dr1 + h R − r1 dr1
3 −R
| −R {z }
= 21 πR2
Il vient
M 2 4 q
l2 + l32 = ρ0 R2 − r12 h R2 − r12 + h2 dr1
3 3
et
Z R
4
q
R2 − r12 h R2 − r12 + h2 dr1
I1 = I11 = ρ0
−R 3
0 2
R4 0
1 − cos(2α)
Z Z
4
1 − 2 cos(2α) + cos(2α)2 dα
= −R dα = −
π 2 4 π
0
R4 R4 3π
1
=− α − sin(2α) + (2α + sin(2α) cos(2α)) =
4 4 π 4 2
Ainsi,
R4 3π R2 h2 R2 h2
4 1
I1 = ρ0 h + h2 πR2 = ρ0 πR 2h 2
+ =M +
3 4 2 2 | {z } 4 3 4 3
=M
Rotation autour d’un axe fixe (page 37/65)
Soit ∆ un axe principal d’un solide S. Nous notons I∆ le moment d’inertie principal par
rapport à cet axe, c’est-à-dire, I∆ = I1 si ∆ est le premier axe principal, I∆ = I2 si ∆ est le
deuxième axe principal et I∆ = I3 si ∆ est le troisième axe principal.
Exemple 4.3. Soit f : [a, b] → R une fonction continue positive et soit S le corps de révo-
lution engendré par la rotation du graphe de f autour de l’axe des abscisses (plus précisément par
la rotation de la surface délimitée par le graphe de f , l’axe des abscisses et les deux axes verticaux
passant par a et b). Nous supposons que le corps est homogène de masse volumique constante ρ0 .
Par conséquent
Z b
M = ρ0 π f (x)2 dx
a
Pour des raisons de symétrie, l’axe des abscisses, que nous notons ∆, est un axe principal. Les
autres axes principaux sont perpendiculaires à ∆. En fait, toute paire d’axes perpendiculaires
entre eux et à ∆ forme avec ∆ un système d’axes principaux.
Calculons I∆ . Le corps de révolution peut être décomposé en disques de rayon f (x) et
d’épaisseur dx. Le moment d’inertie par rapport à ∆ d’un tel disque vaut, comme nous l’avons
vu ci-dessus,
1
ρ0 πf (x)2 dx f (x)2
2 | {z } | {z }
2
| {z=V } R
=M
Par conséquent,
Z b
1
I∆ = ρ0 π f (x)4 dx
2 a
De plus,
ω ~ S (t) = Rx (−θ(t))~ωR (t) = Rx (−θ(t)) θ̇(t)e~1 = θ̇(t) Rx (−θ(t))e~1 = ω
~ R (t) = θ̇(t)e~1 et ω ~ R (t)
| {z }
=e~1
ainsi
ω
~ R (t) = ω
~ S (t) = θ̇(t)e~1
De plus,
~ R (t) = θ̇(t)d~ et ω
ω ~ S (t) = Rd~(−θ(t))~ωR (t) = Rd~(−θ(t)) θ̇(t)d~ = θ̇(t) Rd~(−θ(t))d~
| {z }
=d~
ainsi
ω ~ S (t) = θ̇(t)d~
~ R (t) = ω
Exemples d’applications (page 39/65)
!
= Rd~ RR > can ~
| {z } I θ̇(t)d
=Id
= θ̇(t)I1 Rd~d~
|{z}
=d~
= I1 ω
~ (t)
Le vecteur ω ~ (t) est appelé la vitesse angulaire. Remarquons que sa longueur est égale (au signe
près) à la vitesse angulaire θ̇(t):
k~ωS (t)k = |θ̇(t)|
De l’équation
~˙ tot CM (t) = M
L ~ res ext CM (t)
il suit dans le cas d’une rotation autour d’un axe fixe ∆ égal à un des axes principaux,
~˙ (t) = M
I∆ ω ~ res ext CM (t)
Rappelons que
M ~aCM (t) = F~res ext (t)
6. Exemples d’applications
6.1. Trajectoire d’un rotateur.
Considérons deux masses m liées par un barreau de longueur 2a de masse négligeable. On
appelle un tel système un rotateur. Les deux masses glissent sans frottement sur un plan hori-
zontal. Le rotateur est initialement au repos. Choisissons un système d’axes x, y de manière à ce
Exemples d’applications (page 40/65)
que les positions initiales des masses du rotateur soient données par
0 0
et
0 2a
Cela signifie qu’au temps 0, le rotateur est parallèle à l’axe des y avec une masse à l’origine(voir
figure 5).
Figure 5. Rotateur
Au temps t = 0 on communique à la masse qui se trouve à la position (0, 2a) une quantité de
mouvement P . On aimerait connaı̂tre la trajectoire de l’autre masse. Les équations du mouvement
sont données par
P
~0 = F~res ext (t) = 2m~aCM (t) ~aCM =~v˙ CM P 1 r˙CM
~vCM =~ t
⇒ ~vCM (t) = ⇒ ~xCM (t) = 2m
2m 0 a
~0 = M ~˙ tot CM (t) ⇒ kL
~ res ext CM (t) = L ~ tot CM (t)k = kL
~ tot CM (0)k = aP
ω(t)=θ̇(t) P
⇒ I3 ω = 2a2 mω(t) = aP ⇒ θ(t) = − t
2am
Remarquons que le moment cinétique initial de la masse du haut est un vecteur qui “rentre
dans le plan”. En combinant le mouvement du centre de masse et le mouvement de rotation du
rotateur, on trouve que l’horaire de la masse initialement à l’origine est donné par
P P
a sin(θ(t)) t a sin(θ(t)) t + a sin(θ(t))
~r(t) = ~rCM (t) + = 2m + = 2m
−a cos(θ(t)) a −a cos(θ(t)) a − a cos(θ)
P P
! !
2m
t − a sin 2am t P
ω0 = 2am ω0 t − sin ω0 t
= P
= a
a − a cos 2am t 1 − cos(ω0 t)
rad
La trajectoire est affichée sur le graphique de la figure 6 pour a = 1 m et ω0 = 1 s
.
M ~˙ tot CM = I~
~ res ext CM = L α(t) (Dessin: Collège de Candolle)
M g sin(β) − T − Ff r = M aCM
mam = T − mg
Remarquons, par exemple, que le moment de force de la tension calculé par rapport au centre
de masse, est un vecteur qui “rentre dans le dessin”. Remarquons également que la force de
frottement est dirigée vers le haut, ce qui “fait tourner le cylindre vers le bas”. Les différentes
accélérations sont reliés comme suit
R+r
aCM = rα et am = aCM
r
La deuxième égalité s’explique ainsi: en déroulant x mètres de fil, le cylindre tourne de − Rx radians;
par conséquent son centre monte de Rx r mètres et la masse m descend de Rx r + x = x R+r R
mètres;
x R
il suit que si le centre du cylindre monte de y = R r mètres (⇒ x = y r ), la masse m descend de
x R+r
R
= y Rr R+r
R
= y R+r
r
.
rad
Figure 6. Trajectoire du rotateur pour a = 1 m et ω0 = 1 s
.
Règle de Steiner (page 42/65)
M aCM = M g sin(β) − T − Ff r
mam = T − mg
1
M R2 α = −RT + rFf r
2
aCM = rα
R+r
am = aCM
r
Ecin rot 2 L2 ω2 ω2 ω2
= = ⇒ Ecin rot 2 = Ecin rot 1 ⇒ Ecin rot 2 > Ecin rot 1
Ecin rot 1 L1 ω2 ω1 ω1
L’énergie cinétique supplémentaire est fournie par le travail de la force des muscles (énergie mus-
culaire).
Considérons l’exemple d’une personne sur un tabouret
tournant, tenant dans ses mains une roue de bicyclette qui
tourne également. La somme de tous les moments de toutes
les forces extérieures est bien nul. Le moment cinétique to-
tal, la norme du moment cinétique de la roue et le moment
d’inertie de la personne sont les mêmes dans les deux situ-
ations. Par conséquent, la vitesse angulaire de la personne
est plus grande dans la situation de gauche. (Dessin: CdC)
Règle de Steiner (page 43/65)
7. Règle de Steiner
Si le corps solide S est contraint de tourner autour d’un axe fixe ∆, parallèle à un axe principal
0
∆ de S, mais ne passant pas par le centre de masse de S, alors il est plus commode, comme nous
le verrons sur un exemple, de ne pas décomposer le mouvement relativement au centre de masse
comme nous l’avons fait jusqu’à présent.
Reprenons le calcul du moment cinétique total. Nous supposons que ∆ est un des axes d’un
référentiel d’inertie R (i.e. l’axe ∆ est fixe dans le laboratoire). Sans perte de généralité, nous
pouvons supposer que e~3 est un vecteur directeur de ∆ (voir figure 7)
0
∆ = he~3 i avec e~3 = 0
1
Remarquons que
d
~ = 0
d(0)
0
où nous avons adopté les notations utilisées plus haut. De plus,
0
ωR (t) = ωS (t) = 0
θ̇(t)
Alors, en reprenant le calcul présenté plus haut, nous trouvons que le moment cinétique total est
donné par
~ tot = I~ωS (t)
L
Exemple d’application de la règle de Steiner: le pendule physique (page 44/65)
avec
I1 0 0
I = 0 I2 + M d2 0
2
0 0 I∆0 + M d
où M désigne la masse du solide S. Ce résultat est appelé la règle de Steiner. En particulier,
I∆ = I∆0 + M d2
N
X
mk (s0k1 + d)2 + s20k2
I∆ = I33 =
k=1
N
X
mk s20k1 + 2s0k1 d + d2 + s20k2
=
k=1
N N
! N
!
X X X
mk s20k1 + s20k2 + 2d +d2
= mk s0k1 mk
k=1 k=1 k=1
| {z } | {z }
=0 =M
= I∆0 + M d2
N
X
mk s20k2 + s20k3 = I1
I1 =
k=1
N
X
I12 = mk (s0k1 + d) s0k2
k=1
N N
!
X X
= mk s0k1 s0k2 +d mk s0k2
k=1 k=1
| {z } | {z }
=I12 =0 =0
En mots, la période du pendule physique est toujours plus grande que la période du pendule simple
où toute la masse du pendule physique est concentrée au centre de masse.
Sur le dessin, si nous supposons que le corps est homogène, alors l’axe z est un axe principal.
En effet, comme l’épaisseur du corps est constante (nous la notons 2e), le centre de masse est au
Exemple d’application de la règle de Steiner: le pendule physique (page 46/65)
Par conséquent,
I11 I12 0
I = I21 I22 0
0 0 I3
De plus, la rotation a lieu autour de l’axe z, par conséquent,
0
ω ~ R (t) = 0
~ S (t) = ω
ϕ̇(t)
et donc
I11 I12 0 0 0
I~ωS (t) = I21 I22 0 0 = 0
0 0 I3 ϕ̇(t) I3 ϕ̇(t)
où ϕ est l’angle défini sur la figure représentant le pendule physique. (NB ϕ = 0 correspond à la
position verticale du pendule.)
8.1. Référentiel lié à l’axe de rotation.
Les forces subies par le pendule physique sont la gravitation plus la force exercée par l’axe sur
le pendule (sur le pallier). Relativement au référentiel lié à l’axe, le moment de la force exercée
par l’axe est nul et seul le moment de la force de gravitation n’est pas nul. Il est donc commode
d’écrire les équations du mouvement dans le référentiel lié à l’axe plutôt que de travailler dans le
référentiel lié au centre de masse. En vertu du théorème du moment cinétique, nous trouvons que
M ~˙ tot = I∆ α
~ res ext = L ~ (t) = I∆ α(t)e~3 = I∆ ϕ̈(t)e~3
où e~3 est le vecteur directeur de longueur 1 de l’axe z (voir dessin). De plus, en vertu de la règle
de Steiner,
2
I∆ = I∆0CM + mlCM
Par ailleurs,
N N
!
X X
~ res,ext =
M ~ri × (mi~g ) = mi~ri ×~g = m~lCM × ~g = −mglCM sin(ϕ)e~3
i=1 i=1
| {z }
=m~lCM
(NB Sur le dessin ϕ < 0). Par conséquent, l’équation du mouvement s’écrit
I∆ ϕ̈(t) = −mglCM sin(ϕ(t))
Exemple d’application de la règle de Steiner: le pendule physique (page 47/65)
il vient
I∆ ϕ̈(t) = −mglCM ϕ(t)
c’est-à-dire
mglCM
ϕ̈(t) + ϕ(t) = 0
I∆
ou encore r
2 mglCM
ϕ̈(t) + ω ϕ(t) = 0 avec ω =
I∆
C’est l’équation d’un oscillateur harmonique dont la solution générale est donnée par
ϕ(t) = a cos(ωt + δ)
et nous devons déterminer le moment de la force exercée par l’axe sur le solide. Dans le repère lié
à l’axe, les coordonnées du centre de masse sont
sin(ϕ(t))
~rCM (t) = ~lCM = lCM − cos(ϕ(t))
0
cos(ϕ(t))ϕ̇(t) cos(ϕ(t))ω(t)
⇒ ~vCM (t) = lCM sin(ϕ(t))ϕ̇(t) = lCM sin(ϕ(t))ω(t)
0 0
− sin(ϕ(t))ω(t)2 cos(ϕ(t))ω̇(t)
⇒ ~aCM (t) = lCM cos(ϕ(t))ω(t)2 + lCM sin(ϕ(t))ω̇(t)
0 0
cos(ϕ(t))
= −ω(t)2~lCM + lCM α(t) sin(ϕ(t))
0
Energie cinétique d’un corps solide (page 48/65)
Par conséquent,
F~res ext (t) = m~aCM (t) = F~axe/pend + m~g ⇒ F~axe/pend = m~aCM (t) − m~g
cos(ϕ(t)) sin(ϕ(t)) 0
2~ ~ ~
= mω(t) lCM × lCM −mα(t)lCM lCM × sin(ϕ(t)) + mglCM − cos(ϕ(t)) × −1
0 0 0
| {z }
=~0
− sin(ϕ(t)) cos(ϕ(t)) 0
2
= mα(t)lCM cos(ϕ(t)) × sin(ϕ(t)) − mglCM sin(ϕ(t)) 0
0 0 1
0
2
= − mglCM sin(ϕ(t)) + mα(t)lCM 0
1
Il suit
2
I∆0 α(t) = − mglCM sin(ϕ(t)) + mα(t)lCM
Nous trouvons donc la même équation pour ϕ(t) en nous plaçant dans le référentiel du centre de
masse qu’en nous plaçant dans le référentiel lié à l’axe et en utilisant la règle de Steiner.
~ S (t) := R(t)−1 ω
~si (t) = R(t)~si0 , ω ~ R (t)
et que nous notons les coordonnées du vecteur ω~ S (t) relativement au repère lié au solide par
Ω1 (t)
~ S (t) = Ω2 (t)
ω
Ω3 (t)
Energie cinétique d’un corps solide (page 49/65)
Il suit que
N
X 1
0
Ecin tot = mi k~s˙ i (t)k2
i=1
2
N
1X
= mi k~ωR (t) × ~si (t)k2
2 i=1
N
1X
mi k~ωR (t)k2 k~si (t)k2 − (~ωR (t) • ~si (t))2
=
2 i=1
2
N
1 X
= mi kR(t)~ωS (t)k2 kR(t)~si0 k2 − (R(t)~ωS (t)) • (R(t)~si0 )
2 i=1
| {z } | {z } | {z }
ωS (t)k2
=k~ =k~si0 k2 =~
ωS (t)•~si0
N
1X 2 2 2 2 2 2
= mi Ω1 (t) + Ω2 (t) + Ω3 (t) si01 + si02 + si03
2 i=1
2 !
− Ω1 (t)si01 + Ω2 (t)si02 + Ω3 (t)si03
N
1X
= mi Ω1 (t)2 s2i01 + Ω2 (t)2 s2i01 + Ω3 (t)2 s2i01 + Ω1 (t)2 s2i02 + Ω2 (t)2 s2i02 + Ω3 (t)2 s2i02
2 i=1
!
−2Ω1 (t)si01 Ω2 (t)si02 − 2Ω1 (t)si01 Ω3 (t)si03 − 2Ω2 (t)si02 Ω3 (t)si03
Energie cinétique d’un corps solide (page 50/65)
N
1X
= mi Ω2 (t)2 s2i01 + Ω3 (t)2 s2i01 + Ω1 (t)2 s2i02 + Ω3 (t)2 s2i02 + Ω1 (t)2 s2i03 + Ω2 (t)2 s2i03
2 i=1
!
−2Ω1 (t)si01 Ω2 (t)si02 − 2Ω1 (t)si01 Ω3 (t)si03 − 2Ω2 (t)si02 Ω3 (t)si03
N
1X 2 2 2 2 2 2 2 2 2
= mi Ω1 (t) si02 + si03 + Ω2 (t) si01 + si03 + Ω3 (t) si01 + si02
2 i=1
!
−2Ω1 (t)si01 Ω2 (t)si02 − 2Ω1 (t)si01 Ω3 (t)si03 − 2Ω2 (t)si02 Ω3 (t)si03
P N PN PN
i=1 mi (s2i02 +s2i03 ) − i=1 mi (si01 si02 ) − i=1 mi (si01 si03 ) Ω1 (t)
1 PN
=
PN PN
mi (s2i01 +s2i03 )
Ω1 (t) Ω2 (t) Ω3 (t) − i=1 mi (si01 si02 ) i=1 − i=1 mi (si02 si03 ) Ω2 (t)
2 PN PN PN
− i=1 mi (si01 si03 ) − i=1 mi (si02 si03 ) i=1 mi (s2i01 +s2i02 ) Ω3 (t)
| {z }
=I
1
= ω~ S (t)> I~ωS (t)
2
En résumé, nous trouvons que
1 1
Ecin tot = M k~vCM k2 + ω~ S (t)> I~ωS (t)
2 2
Le deuxième terme est appelé l’énergie cinétique de rotation. Nous le noterons Ecin rot . Ainsi
Ecin tot = Ecin CM + Ecin rot
C’est l’équation d’un ellipsoı̈de dans l’espace des Ω (voir figure 8). Il est appelé l’ellipsoı̈de
d’inertie.
Energie cinétique d’un corps solide (page 51/65)
et
x(t)
~r(t) = y(t) ∈ S ∀ t ∈] − 1, 1[ c’est-à-dire f (~r(t)) = 0 ∀ t ∈] − 1, 1[
z(t)
une courbe sur cette surface. Notons ~r0 = ~r(0). Alors
! !
d ∂f ∂f ∂f
0 = f (~r(t)) = ẋ(t) + ẏ(t) + ż(t) = ~
∇f (~r(t)) • ~r˙ (t) ⇒ ~ )(~r0 )
(∇f • ~r˙ (0) = 0
dt ∂x ∂y ∂z
Ω3
Ω2
Ω1
où
L1
~ tot CM
L = L2 = I~ωS
S
L3
~ tot CM relativement au repère lié au solide. Par conséquent, le moment
désigne les coordonnées de L
~ tot CM est un vecteur normal au plan tangent à la surface de l’ellipsoı̈de d’inertie (voir
cinétique L S
figure 9).
Ω3 ~ tot CM
L S
ω
~S
Ω2
Ω1
Nous supposons que le corps solide S est soumis à l’action d’une force extérieure conservative
~
Fext cons (comme par exemple la force de gravitation). Par définition, le travail de cette force ne
Energie mécanique du corps solide (page 53/65)
Z t1
AF~ext cons/i = F~ext cons/i • ~vi (t) dt = −(U (~ri (t1 )) − U (~ri (t0 )))
t0
où U désigne le potentiel dont dérive la force conservative F~ext cons , c’est-à-dire,
N Z
! !
X t1 X
= F~ext cons/i (t) + F~j/i (t) • ~vi (t) dt
i=1 t0 j6=i
N Z
X t1 XN X Z t1
= ~
Fext cons/i • ~vi (t) dt + ~
Fj/i (t) • ~vi (t) dt
i=1 | t0 {z } | i=1 j6 =i t0
{z }
=−(U (~
ri (t1 ))−U (~
ri (t0 )))
=0
N N
!
X X
=− U (~ri (t1 )) − U (~ri (t0 ))
i=1 i=1
Le deuxième terme à l’avant dernière ligne est nul. En effet, en vertu de la troisième Loi de Newton
(action=réaction), il suit que
F~i/j = −F~j/i
De plus,
d
˙ ˙
cte = k~ri (t)−~rj (t)k ⇒ 0 = (~ri (t) − ~rj (t))•(~ri (t) − ~rj (t)) = 2 (~ri (t) − ~rj (t))• ~ri (t) − ~rj (t)
dt
Il en résulte que ~ri (t) − ~rj (t) est toujours orthogonal à ~r˙i (t) − ~r˙j (t). Par conséquent,
Z t1 Z t1 Z t1
F~j/i (t) • ~vi (t) dt + F~i/j (t) • ~vj (t) dt = F~j/i (t) • ~r˙i (t) − ~r˙j (t) dt
t0 t0 t0
| {z }
=0
Par conséquent,
N N
!
X X
U (~ri (t)) = mi zi (t) g = M gzCM (t)
i=1 i=1
| {z }
=M zCM (t)
Nous avons donc montré que pour un mouvement à la surface de la Terre, l’énergie mécanique
totale
1 1
Etot = Ecin CM + Ecin rot + Epot CM = M k~vCM (t)k2 + ω~ S (t)> I~ωS (t) + M gzCM (t)
2 2
⇒ Ecin tot (t1 ) + M gzCM (t1 ) = Ecin tot (t0 ) + M gzCM (t0 )
~˙ S (t)
= (R(t)~ωS (t)) × (R(t)I~ωS (t)) + R(t)I ω
= R(t) ω ~˙ S (t)
~ S (t) × (I~ωS (t)) + R(t)I ω
= R(t) ω ˙
~ S (t) × (I~ωS (t)) + I ω
~ S (t)
c’est-à-dire
~˙ S (t) = R−1 (t)M
~ S (t) × (I~ωS (t)) + I ω
ω ~ res ext CM (t)
Equations d’Euler (page 56/65)
et en composantes
Ω̇ (t)I1 + Ω2 (t)Ω3 (t) (I3 − I2 ) = M1 (t)
Ω1 (t) I1 Ω1 (t) I1 Ω̇1 (t) M1 (t) 1
Ω2 (t) × I2 Ω2 (t) + I2 Ω̇2 (t) = M2 (t) ⇒ Ω̇2 (t)I2 + Ω1 (t)Ω3 (t) (I1 − I3 ) = M2 (t)
Ω3 (t) I3 Ω3 (t) I3 Ω̇3 (t) M3 (t)
Ω̇3 (t)I3 + Ω1 (t)Ω2 (t) (I2 − I1 ) = M3 (t)
La solution générale de ces équations est fort compliquée et a fait l’objet de nombreuses études
approfondies. Mentionnons par exemple les applications aux systèmes de guidage des véhicules
spatiaux.
Constatons qu’il est facile de trouver trois solutions particulières
(1) Ω1 = cte et Ω2 = Ω3 = 0
(2) Ω2 = cte et Ω1 = Ω3 = 0
(3) Ω3 = cte et Ω1 = Ω2 = 0
Ces solutions décrivent des rotations stationnaires autours des axes principaux.
Mentionnons la question de la stabilité des rotations autour des axes principaux. Par exemple,
on peut supposer qu’au temps 0,
Ω1 (0) ε1
Ω2 (0) = ε2
Ω3 (0) Ω30 + ε3
et étudier le comportement asymptotique de Ω1 (t), Ω2 (t) et Ω3 (t), c’est-à-dire, calculer les limites
Ω1 (t)
lim Ω2 (t)
t→+∞
Ω3 (t)
Equations d’Euler (page 57/65)
c’est-à-dire
Ω̇1 (t) + ωΩ2 (t) = 0 (I3 − I1 )Ω3
avec ω = βΩ3 =
Ω̇2 (t) − ωΩ1 (t) = 0 I1
En notant δ = δ2 , il vient
Ω1 (t) = A cos(ωt + δ)
Ω2 (t) = A sin(ωt + δ)
Il suit que
Ω1 (t)2 + Ω2 (t)2 = A2
est constant. Comme, par ailleurs, Ω3 est constant, nous trouvons que la norme de ωs (t) est
constante
kωS (t)k = cte
et que l’angle
p !
Ω1 (t)2 + Ω2 (t)2 A
α = arctan = arctan
Ω3 Ω3
où, rappelons-le, e~1 , e~2 et e~3 sont les vecteurs directeur des trois axes principaux du solide et e~3
est le vecteur directeur de l’axe de révolution du solide (i.e. I1 = I2 ). Les vecteurs f~1 (t), f~2 (t)
et f~3 (t) peuvent être représentés par trois flèches perpendiculaires, de longueur 1, liées au solide
et dont l’origine se trouve au centre de masse du solide. En d’autres termes, elles définissent un
repère lié au solide.
Montrons que les vecteurs f~3 (t), ω ~ et L ~ tot CM sont coplanaires. Pour cela, il suffit de
montrer que leur produit mixte est nul. Nous pouvons calculer le produit mixte à partir des
composantes de ces vecteurs relativement à la base Ft = (f~1 (t), f~2 (t), f~3 (t)). En effet, si le
produit mixte est nul relativement à une base donnée, alors il est nul relativement à toute autre
base. Par conséquent,
0 Ω1 (t) I1 Ω1 (t)
[f~3 (t), ω ~ tot CM ]Ft = 0 • Ω2 (t) × I1 Ω2 (t)
~,L
1 Ω3 (t) I3 Ω3 (t)
0 Ω2 (t)I3 Ω3 (t) − Ω3 (t)I1 Ω2 (t) 0 Ω2 (t)I3 Ω3 (t) − Ω3 (t)I1 Ω2 (t)
= 0 • Ω3 (t)I1 Ω1 (t) − Ω1 (t)I3 Ω3 (t) = 0 • Ω3 (t)I1 Ω1 (t) − Ω1 (t)I3 Ω3 (t) = 0
1 Ω1 (t)I1 Ω2 (t) − Ω2 (t)I1 Ω1 (t) 1 0
Montrons maintenant que l’angle γ entre les vecteurs ω(t) et L ~ tot CM est constant. La
base Ft étant orthonormée, nous pouvons calculer l’angle γ comme suit à partir des composantes
Mouvement de la toupie (page 59/65)
2Ecin rot
=
~ tot CM k
k~ωS (0)kkL
Le corps étant supposé libre, son énergie cinétique est constante ainsi que son moment cinétique
~ tot CM . Par ailleurs, nous avons vu que la norme de ω
L ~ (t) est constante. Par conséquent, le terme
de droite de l’expression ci-dessus est constant.
~ tot CM est constant, ω
En résumé, L ~ (t) tourne autour de f~3 (t) dans un plan qui contient L ~ tot CM
et l’angle γ entre L ~ tot CM et ω
~ (t) est constant. Par conséquent, ω ~ (t) tourne autour de L ~ tot CM
sur un cône d’ouverture γ. Par ailleurs, ω ~ (t) tourne autour de f~3 (t) sur un cône d’ouverture α
constante. On a donc deux cônes qui roulent l’un dans l’autre et qui sont en contact le long de
l’axe de rotation instantané (i.e. l’axe défini par ω(t), voir figure 11).
f~3 (t)
Il vient
Par hypothèse, le tenseur d’inertie de la toupie, calculé par rapport au repère (f~1 (t), f~2 (t), f~3 (t))
lié au solide et dont l’origine coı̈ncide avec le centre de masse de la toupie, est donné par
I1 0 0
I = 0 I1 0
0 0 I3
En vertu de la règle de Steiner, par rapport au point fixe de la toupie sur le sol,
I1 + ml2 0 0
I= 0 I1 + ml2 0
0 0 I3
f~3 (t)
f~2 (t) f~3 (t) f~2 (t)
Dans le référentiel d’inertie R dont l’origine coı̈ncide avec le point fixe de la toupie sur le sol,
le moment de la force de gravitation est donné par
sin(θ(t)) sin(ϕ(t)) 0
N N
!
X X
M~ grav = mi~ri × ~g = mi~ri ×~g = m~rCM × ~g = −mgl − sin(θ(t)) cos(ϕ(t)) × 0
i=1
| i=1{z } cos(θ(t)) 1
=m~
rCM
cos(ϕ(t))
= mgl sin(θ(t)) sin(ϕ(t)) = mgl sin(θ(t))Rz (ϕ(t))e~1
0
car
cos(ϕ(t)) − sin(θ(t)) 0 1 cos(ϕ(t))
Rz (ϕ(t))e~1 = sin(θ(t)) cos(ϕ(t)) 0 0 = sin(ϕ(t))
0 0 1 0 0
est conservée. En effet, la seule force extérieure agissant sur les masses ponctuelles mi constituant
la toupie est la gravitation. Seule l’extrémité de la pointe de la toupie subit la force de réaction
du sol en plus de la gravitation. Or cette extrémité ne bouge pas.
Comme
θ̇(t) cos(θ(t)) sin(ϕ(t)) + ϕ̇(t) sin(θ(t)) cos(ϕ(t))
~r˙CM (t) = l −θ̇(t) cos(θ(t)) cos(ϕ(t)) + ϕ̇(t) sin(θ(t)) sin(ϕ(t))
−θ̇(t) sin(θ(t))
⇒ k~r˙CM k2 = l2 θ̇(t)2 + ϕ̇(t)2 sin(θ(t))2
Par conséquent,
I 1 0 0 Ω 1 (t)
~ S> (t)I~ωS (t) = Ω1 (t) Ω2 (t) Ω3 (t) 0 I1 0 Ω2 (t)
ω
0 0 I3 Ω3 (t)
Par conséquent,
~ S> (t)I~ωS (t) = I1 Ω1 (t)2 + Ω2 (t)2 + I3 Ω3 (t)2
ω
2
= I1 ϕ̇(t)2 sin(θ(t))2 + θ̇(t)2 + I3 ϕ̇(t) cos(θ(t)) + ψ̇(t)
et, en notant
I1 = I1 + ml2
Notons
b1 (t)
~b(t) = b2 (t) = Rx (θ(t))Rz (ψ(t))I~ωS (t)
b3 (t)
alors
~ tot CM (t) = Rz (ϕ(t))~b(t)
L
Mouvement de la toupie (page 63/65)
et
˙
~˙ tot CM (t) = ϕ̇(t)e~3 × Rz (ϕ(t))~b(t) + Rz (ϕ(t))~b(t)
L
0 b1 (t) ḃ1 (t) −b2 (t) ḃ1 (t)
= Rz (ϕ(t)) 0 × b2 (t) + ḃ2 (t) = Rz (ϕ(t)) ϕ̇(t) b1 (t) + ḃ2 (t)
ϕ̇(t) b3 (t) ḃ3 (t) 0 ḃ3 (t)
~˙ tot CM (t) = M
L ~ grav = mgl sin(θ(t))Rz (ϕ(t))e~1
−b2 (t) ḃ1 (t) 1
ϕ̇(t) b1 (t) + ḃ2 (t) = mgl sin(θ(t)) 0
0 ḃ3 (t) 0
1 0 0 cos(ψ(t)) − sin(ψ(t)) 0 I1 Ω1 (t)
~b(t) = 0 cos(θ(t)) − sin(θ(t)) sin(ψ(t)) cos(ψ(t)) 0 I1 Ω2 (t)
0 sin(θ(t)) cos(θ(t)) 0 0 1 I3 Ω3 (t)
1 0 0 I1 (cos(ψ(t))Ω1 (t) − sin(ψ(t))Ω2 (t))
= 0 cos(θ(t)) − sin(θ(t)) I1 (sin(ψ(t))Ω1 (t) + cos(ψ(t))Ω2 (t))
0 sin(θ(t)) cos(θ(t)) I3 Ω3 (t)
Mouvement de la toupie (page 64/65)
et donc
Pϕ = b3 (t) = I1 (sin(θ(t)) sin(ψ(t))Ω1 (t) + sin(θ(t)) cos(ψ(t))Ω2 (t)) + I3 cos(θ(t))Ω3 (t)
= I1 sin(θ(t)) sin(ψ(t)) ϕ̇(t) sin(ψ(t)) sin(θ(t)) + θ̇(t) cos(ψ(t))
!
+ sin(θ(t)) cos(ψ(t)) ϕ̇(t) cos(ψ(t)) sin(θ(t)) − θ̇(t) sin(ψ(t))
+I3 cos(θ(t)) ϕ̇(t) cos(θ(t)) + ψ̇(t)
= I1 ϕ̇(t) sin(θ(t))2 + I3 cos(θ(t)) ϕ̇(t) cos(θ(t)) + ψ̇(t) = Pϕ = cte
Finalement, comme dans le référentiel lié au solide, le moment de la force de gravitation est
donné par
~ grav = R−1 (t)M
M ~ grav = Rz (−ψ(t))Rx (−θ(t))Rz (−ϕ(t)) (mgl sin(θ(t))Rz (ϕ(t))e~1 )
S
Ainsi, au cours du temps, θ(t) oscille entre les deux valeurs limite θ1 et θ2 : c’est le mouvement
de nutation. Si l’état initial est tel que
E = Em = U (θm ) = U (θ(0))
C’est le mouvement de précession pure où l’axe de la toupie tourne uniformément autour de
l’axe z
Pϕ − Pψ cos((θm )
ϕ̇(t) = = cte
I1 sin(θm )2
En notant
x = Pϕ − cos(θm )Pψ
il vient
U 0 (θm ) = 0 ⇒ x2 cos(θm ) − xPψ sin(θm )2 + I1 mgl sin(θm )4 = 0
Par conséquent, si
C’est le mouvement de précession lente que l’on observe en général sur une toupie tournant rapi-
dement autour de son axe.
Remarque 12.1. Remarquons que dans le cas de la précession lente,
Pψ = I3 ϕ̇(t) cos(θ(t)) + ψ̇(t) ≈ I3 ψ̇(t) ≈ I3 ψ̇(0)
et ainsi
mgl
ϕ̇(0) ≈
I3 ψ̇(0)
On en déduit que
mgl
ϕ̇(t) ≈
I3 ψ̇(0)