LA VIE !
VANITÉS
DE CARAVAGE A DAMIEN HIRST
3 FÉVRIER / 28 JUIN 2010
MUSÉE MAILLOL 61, RUE DE GRENELLE PARIS 75007
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Dossier de presse
C’EST LA VIE !
VANITÉS DE CARAVAGE À DAMIEN HIRST
CONTACTS PRESSE
Agence Observatoire Musée Maillol
2 rue mouton duvernet - 75014 Paris Claude Unger
Céline Echinard Tél : 06 14 71 27 02
Tél : 01 43 54 87 71 cunger@museemaillol.com
celine@observatoire.fr Elisabeth Apprédérisse
visuels disponibles sur le www.observatoire.fr Tél : 01 42 22 57 25
eapprederisse@museemaillol.com
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SOMMAIRE
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I. INTRODUCTION
C’est la vie !
Jamais l’art des vanités n’a été aussi vivant, accaparé par la mode, la musique ou la
rue. Crânes et ossements envahissent notre quotidien et s’affichent sur les
vêtements, les bijoux, les figurines de publicité, les vidéos et autres pochettes de CD.
A l’origine de cet élan, une petite phrase qui résonne et se démultiplie : « Souviens-
toi que tu vas mourir », chuchotait l’esclave à l’oreille du général romain pendant la
cérémonie du triomphe.
C’est la découverte d’une très belle collection synchronique qui nous a donné l’envie
de mettre en perspective ces deux approches de la mort, violente ou pacifiée, à
travers une exposition originale de plus de 150 pièces.
En remontant le fil du temps, nous avons mis en lumière des œuvres rarement
dévoilées au public, pour proposer un parcours initiatique et singulier dans l’Histoire
de l’Art.
De tous temps, les artistes ont pensé cette oscillation entre la présence et l’absence,
la trace et l’oubli, le vide et le sacré, comme en témoigneront quelques noms
exceptionnellement présentés : De Caravage ou Zurbaran à Géricault ou à Cézanne,
de Ernst à Picasso, Warhol, Basquiat, Uklanski, Albérola ou Hirst.
Autour d’un vrai travail collectif, conduit par une équipe entreprenante et réactive,
cette exposition s’interroge sur l’émiettement spirituel et l’éclatement du monde.
Invitation à retrouver du sens, elle résonne décidément comme un hymne à la vie.
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II. Communiqué de presse
C’EST LA VIE !
VANITÉS DE CARAVAGE À DAMIEN HIRST
Olivier Lorquin, président de la Fondation Dina Vierny - Musée Maillol, a nommé au mois
d’octobre 2009 Patrizia Nitti, directeur artistique de l’institution.
La première exposition organisée par cette dernière, « C’est la vie ! - Vanités de Caravage à
Damien Hirst », présentera environ 160 œuvres, peintures, sculptures, photographies,
vidéos, bijoux, objets.
Le crâne en diamants de Damien Hirst, première icône du XXIe siècle, est symptomatique du
regain d’intérêt pour les Vanités qui s’introduisent dans le
domaine de l'art contemporain et s'affichent partout : livres,
pochettes de disques, design, bijoux...
Métaphore de l'émiettement spirituel et de l'éclatement du
monde, d'une planète mondialisée en proie à la menace
écologique, impuissante à contenir le bouillonnement qu'elle
emprisonne, parabole de la désacralisation de la vie et de la
mort dans les sociétés occidentales, cette omniprésence de la
Vanité, cristallise le vide de sens d'une civilisation qui s'égare
dans sa soif de contrôle. Notre société du spectacle reprend
l'iconographie de la tête de mort, utilisée dès 1948 par les «
Hell’s Angels », ce gang de motards de la côte Ouest des Etats-
Unis, qui détournait ces images à des fins contestataires et anarchistes. La contre-culture
est devenue culture.
Même si ce thème n’a jamais cessé de hanter, de fasciner, d’interroger… des mosaïstes de
Pompéi aux graveurs des danses macabres médiévales, des peintres de Vanités du XVIIe
siècle aux surréalistes du XXe, des artistes du néo-Pop Art aux agents provocateurs de l’art
le plus récent.
Débutant par ce foisonnement des vanités dans l’art contemporain et remontant le fil du
temps, à travers des œuvres peu montrées, voire cachées par des collectionneurs célèbres,
l’exposition propose un parcours singulier dans histoire de l’art.
Elle dépasse les clichés morbides attachés à la représentation de la mort, au profit d'un
hymne à la vie, d’une philosophie allègre, une tentative ultime pour repousser les limites de
la vie.
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Le «!Tempus fugit!» des anciens
Mais c’est la fin du Moyen Age, au XIVe et XVe siècle, qui invente les danses macabres de
squelettes et les « memento mori », où le crâne à la mâchoire déboîtée figure derrière le
portrait du défunt : les horreurs de la Mort Noire, jointes à la Guerre
de Cent ans et à la nouvelle théologie chrétienne du « Drame de
l’agonie » ont fait rejaillir la mort affreuse dans le champ de l’art.
De collective, la mort est devenue individuelle.
La Renaissance mettra pour quelque temps un terme à ce carnaval
macabre. Mais le XVIIe siècle ressuscitera cette célébration dans
toute sa violence. Avec Le Caravage en premier témoin, qui lie son
invention du ténébrisme dans les bouges de Rome avec le réalisme
morbide. Son « Saint François », tout comme, à sa suite, ceux de
Georges de la Tour en France ou de Francisco de Zurbaran en
Espagne, éclaire davantage le crâne dans la main du saint que le
visage de l’homme, resté dans l’ombre.
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Le «!Dieu est mort!» des modernes
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L’exposition complète ce parcours en montrant des bijoux et objets issus
de plusieurs collections. Celle d’Yves Gastou qui a prêté sa collection de
bijoux d’homme. Et surtout, les visiteurs pourront découvrir pour la
première fois exposé en France, un ensemble important de pièces issues
de l’extraordinaire collection Codognato de Venise. Le joaillier le plus
secret, crée de père en fils depuis 120 ans des bijoux-vanités collectionnés
par Diaghilev, Manet, Cocteau, Visconti, Wharol, Elton John pour n’en citer
que quelques uns…
COMMISSAIRES
Patrizia Nitti, directeur artistique du musée Maillol
Claudio Strinati, directeur général du ministère de la culture italien
avec la collaboration de :
Emmanuel Daydé, historien d’art et journaliste
Elisabeth Quin, journaliste et écrivain
Olivier Lorquin, président de la Fondation Dina Vierny
Bertrand Lorquin, vice-président de la Fondation Dina Vierny
Loïc Malle, historien d’art
Alain Tapié, conservateur en chef des musées nationaux
CATALOGUE
Éditions Skira-Flammarion, 40 euros, 300 pages, 185 illustrations couleurs
Auteurs : Delphine Antoine, historien d’art ; Emmanuel Daydé, historien d’art et journaliste ;
Claudette Joannis, ; Loïc Malle, historien d’art ; Patrizia Nitti, directeur artistique du musée
Maillol ; Elisabeth Quin, journaliste et écrivain ; Claudio Strinati, directeur général du
ministère de la culture italien ; Alain Tapié, conservateur en chef des musées nationaux ;
Gérard Wajcman, psychanalyste
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II. EXTRAITS DES TEXTES DU CATALOGUE
CLAUDIO STRINATI
Directeur général du Ministère de la Culture italien et commissaire de l’exposition
Lorsque Masaccio peignit, en bas de sa Trinité de l’église Santa Maria Novella de Florence,
l’image du squelette étendu dans le sépulcre et parlant à l’humanité future, il portait à son
terme un long processus historique qui traversa tout le Moyen Âge pour se conclure au début
de la Renaissance.
Le squelette qui parle dans la fresque de Masaccio, c’est l’homme lui-même, l’humanité que
le Christ est venu racheter, selon la doctrine de l’Église, mais c’est aussi l’homme universel,
non nécessairement chrétien, qui médite sur l’image de la mort et met en garde tous ses
semblables contre la caducité et la vanité des choses humaines.
On ne peut qu’être impressionné par le fait que ce squelette parle et dise : « J’ai été ce que
vous êtes et ce que je suis, vous le serez vous aussi ». On ne saurait mieux exprimer l’idée de
la vanitas, à ce moment historique précis que nous appelons aujourd’hui l’humanisme et qui
consiste en une grandiose glorification des capacités techniques, artistiques et
philosophiques de l’humanité, dans la Florence riche et cultivée du début du XVe siècle, où
une civilisation tout entière se réveilla et en vint à formuler un univers artistique qui, de
Masaccio à Léonard, Michel-Ange et Raphaël, devait faire école dans le monde entier et créer
d’immortelles œuvres d’art.
Mais le pessimisme de Masaccio, si l’on veut vraiment le considérer comme tel, demeure
présent dans toute l’évolution de la civilisation de l’humanisme et de la Renaissance. Les
artistes de l’époque, dans toute l’Europe, parleront certes le même langage et s’orienteront
tous vers des formes de représentation positive de la réalité, soutenue par les découvertes
des techniques artistiques modernes ; ils maintiendront cependant toujours cette invitation
solennelle à observer aussi les choses du point de vue profond, et certainement amer, qu’est
justement celui de la contemplation de la vanité de l’existence, à travers l’image du
squelette, qui dévoile une réalité très claire pour tout le monde, mais toujours occultée dans
la vie quotidienne.
La tradition médiévale avait fourni de nombreuses représentations de ce genre, facilement
compréhensibles dans un monde où la dévotion religieuse dominait la totalité de la vie
sociale et la conditionnait en profondeur, jusque dans ses aspects politiques et économiques.
Au Moyen Âge, le thème iconographique des trois vivants et des trois morts avait acquis une
grande notoriété ; il offre un fil conducteur essentiel pour reparcourir l’évolution du motif de
la vanité à travers l’image du squelette qui parle et avertit. Le conte des trois chevaliers –
jeunes, beaux et heureux, ils se retrouvent soudain face à trois tombes ouvertes, où ils
aperçoivent les squelettes qui leur rappellent la caducité de l’existence – apparaît dans de
nombreuses traditions figuratives de l’Europe médiévale et accompagne souvent cette phase
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de la culture chevaleresque qui, née à l’époque des chevaliers de la Table ronde et des gestes
du roi Arthur, rejoint ensuite le courant artistique appelé « gothique international », commun
à toutes les grandes cours européennes, de la France à la Pologne, de l’Italie à l’Angleterre.
La méditation sur la caducité de la vie est en outre constamment présente dans les grandes
représentations médiévales des « Triomphes de la Mort ». L’image du squelette fauchant les
existences des humains y devient le symbole de l’égalité de tous face à la mort.
Il s’agit, en un certain sens, de la seule forme de pensée démocratique ayant eu cours au
Moyen Âge : l’idée selon laquelle tout le monde est égal face à l’événement ultime de la mort
offre le seul véritable espoir, la seule véritable consolation à tant de peuples écrasés sous le
joug de la servitude constante imposée par les pouvoirs constitués, et qui pouvaient percevoir
uniquement dans l’image artistique le reflet de cette vie chrétienne authentique, prêchée par
beaucoup et pratiquée par quelques-uns.
Le Triomphe de la Mort est justement un triomphe et rend l’image de la mort qui frappe
puissante et inexorable ; elle connaîtra des développements grandioses et culminera dans
d’immortels chefs-d’œuvre, tel le Triomphe de la Mort du palais Sclafani de Palerme, une
immense fresque peinte, vers le milieu du XVe siècle, par un artiste jamais identifié avec
certitude, mais en tout cas d’un très haut niveau : il parvint à offrir une synthèse suprême de
toute la tradition iconographique médiévale, avec l’image terrible de la mort, présentée sous
forme de squelette et traversant, sur un cheval lui aussi squelettique, la scène d’une cour
joyeuse où des princes, des souverains, de très belles dames, de galants chevaliers, des
ecclésiastiques, qui fêtent leur fortune et leur bonheur, se retrouvent fauchés sans pitié,
dans un espace pictural qui se prévaut de toutes les découvertes de la Renaissance (en
particulier la perspective rationnelle, le naturalisme le plus convaincant et la dignité
suprême des expressions) pour aboutir à un résultat bouleversant de force et de terreur.
En somme, l’avertissement du squelette de Masaccio avait eu d’immenses effets sur les arts
figuratifs, où le sujet de la vanitas acquit une profondeur accrue. Il faut cependant attendre
une époque plus proche de nous pour que ce sujet soit développé et approfondi dans une
optique plus laïque et plus lucide, susceptible d’affranchir ce thème angoissant de ses
tourments avant tout religieux (qui avaient en tout cas conduit à des résultats d’une
extraordinaire prégnance, tel justement le Triomphe de la Mort de Palerme) et de l’insérer
dans un horizon de pensée plus vaste et plus proche de la sensibilité de l’homme
contemporain.
(…)
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ALAIN TAPIÉ
conservateur en chef des musée nationaux
Dans la sphère occidentale, aux côtés des grandes évocations de la mort collective, batailles,
meurtres de masse, représentées le plus souvent par la peinture d’histoire puis la
photographie, subsiste une longue tradition d’évocation symbolique de la mort à travers la
possession, la manipulation, la transformation d’objets en forme de crâne entre l’objet
personnel et la création artistique. Dans le cadre d’une réflexion solitaire, singulière, qui peut
être partagée avec le clan ou les familiers, le crâne donne la sensation de toucher à
l’immortalité. C’est l’éternelle vie de la mort dans la vie éphémère : il reste quand tout passe,
authentique fragment d’humanité radicale, support vrai, encore réel, auquel on peut toujours
s’identifier. Le crâne réel est de la matière dont on fait les objets. Sa solidité, sa puissance
minérale a beaucoup à voir avec la pierre, l’albâtre, le cristal, le bronze. Fossile avant l’heure,
il se prête à volonté aux transformations totémiques proches de l’universalité culturelle.
Creusé, sculpté, paré de ces oripeaux qui cassent l’illusion, il symbolise par excellence la
substance magique dans l’objet, quasi réel dans sa version sculptée, immédiatement
symbolique dans ses représentations en images planes, œuvre ouverte où le geste artistique
circule à la surface ou s’introduit dans les cavités béantes. Bulle miroir qui sert à dessiner, à
graver mais qui peut disparaître d’un instant à l’autre, le crâne est cette partie de vie que,
pour nous tous, les artistes consacrent à l’interpellation et à l’interprétation de la mort. Dans
un rapport personnel à la mort, les images du crâne qui sont passées par la main du
sculpteur, du peintre, de l’orfèvre, du joaillier, sont d’un usage à la fois secondaire mais
omniprésent, à distance ludique du très chrétien rappel des fins dernières qui tend à
s’estomper. Devenues pendentif, tatouage, il y eut derrière chacune un visage, il y a
maintenant un masque. L’heure est moins à la réception du message qui veut que l’on se
détache des biens de ce monde et que l’on s’attache à la sereine acceptation de la destinée
dans la perspective voulue par la religion réformée, ou que le sacrifice de l’Homme conduise
au passage de la mort vers l’espérance d’un au-delà. Il en reste toutefois de nombreuses
traces subliminales dans ces vanités d’aujourd’hui, justes héritières des compositions
symboliques d’objets forgés tout au long du XVIe et du XVIIe siècle et que l’exigence
philosophique et spirituelle avait su si clairement formuler.
Aujourd’hui, l’usage des images du crâne faites pour familiariser avec la mort dans un esprit
de relativité s’apparente à celui qui se pratiquait aux XVe et au XVIe siècles dans la gravure
populaire, avant la grande mise en ordre inspirée par les réformes religieuses. Elles étaient
tragique, fatalité, crainte, terreur, elles sont devenues, sous l’effet d’une raison spirituelle,
dans un siècle que l’on peut bien appeler celui des vanités, le champ paradoxal où se côtoient
richesse, beauté, putréfaction et dessèchement. Dans ces pratiques de l’évocation
symbolique de la mort où se côtoient le flux de ce qui brûle et consume et la pose en attente
de la chute, l’inspiration populaire se mêle au caractère précieux du savoir-faire et savant de
la pensée.
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LOIC MALLE
Historien d’art
Chacun d’entre nous est, pour des raisons qui nous sont autant individuelles que collectives,
interpellé par l’image du crâne ; celles qui, à titre personnel, m’ont interrogé très tôt furent
le Saint Jérôme,1521 de Dürer qui pose l’index de sa main droite sur sa tempe tandis que
celui de sa main gauche touche un crâne. L’autre image est le frontispice de « La Bonne
philosophie et l’Art du Salut » du franciscain Martial en 1658 qui figure une allégorie féminine
exhibant un anneau couronnée d’une tête de mort (1).
L’art de notre siècle n’est pas en reste de crânes jusqu’à l’industrie vestimentaire du luxe
autant que populaire qui s’en sont emparé avec frénésie. Que s’est-il passé entre temps ?
Tantôt avertissement du Néant, puis attribut de l’atelier du peintre, plus tard signe de
l’horreur et enfin dérision marchandisé ; il s’agissait d’en dresser l’inventaire de cette partie
« capitale » de nous même. La « liste pratique » (2) qui suit n’ambitionne pas de faire une
histoire de l’art du crâne depuis le XIXe siècle. Elle se propose, en revanche, comme une
chronologie des circonstances et de ses occurences dans l’art des deux siècles passés.
Elle devrait servir à se poser la seule question essentielle qui soit, « celle de l’intérieur ».
Comme y insiste Georges Didi-Huberman « la question du volume et du vide se pose
inéluctablement à notre regard. Cette situation de qui se trouve face à face avec un tombeau
sous les yeux » et de poursuivre « si le crâne est une boîte, ce sera une boîte de
Pandore » (3).
* Ce titre est l’épitaphe que Marcel Duchamp alias « Rrose Selavy »… a rédigé pour sa tombe à Rouen.
(1) L’avertissement au lecteur précise « Son art vous apprend à bien vivre et sa philosophie vous enseigne à bien
mourir »
(2) Umberto Eco , « Vertige de la Liste », 2009
(3) Georges Didi Huberman, « Être Crâne », Paris 1992. Quelques années plus tard, il étudiera, non sans surprise
mais avec une tranchante justesse, la sculpture proto-minimale de Tony Smith dont « Black Box » de 1961 (et sa
grande version « Die », 1962) un cube noir. « Ce que nous voyons, ce qui nous regarde » Paris, 2000.
L’on pourrait penser que les traumatismes du XIXe siècle multiplieront la représentation de
la Mort par le signe répété de la Vanité comme une sorte de vengeance divine.
Car le XIXe siècle est un corps que l’histoire européenne lacère : la Révolution Française
vient à peine de bouleverser les mentalités, de refermer ses plaies et de rayonner d’un
nouvel ordre que les conquêtes mégalomanes de l’Empire napoléonien replongent dans
l’horreur tout le continent ; la France qui en porte « l’étendard sanglant » ne parvient
cependant pas à fixer son modèle : Républiques, Empire et Monarchies, révolutions se
multiplient, les guerres aussi dont Goya gravera les cuivres les plus hallucinés et peindra les
tableaux les plus ténébreux. Les plaintes de tous ordres s’y font entendre en son cimetière :
avec Chateaubriand et Mme de Staël d’abord, c’est un siècle traumatisé qui se lamente de
ses pertes ; il trouve alors dans sa formule romantique dont le succès s’étend rapidement à
l’Europe entière une sensibilité crépusculaire parfois même décadente de Novalis à Byron et
Pouchkine, de Victor Hugo à V de L’Isle Adam, de Nerval à Edgar Poe, de Sacher Masoch à
Baudelaire.
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Le romantisme noir pour reprendre l’expression de Mario Praz (1) en sera l’expression
littéraire et laisse à priori inexpliqué le peu d’occurrences du thvers du Crâne en peinture
alors que le Hamlet de Shakespeare devient un modèle pour tout le siècle. Deveria, Füssli et
Gustave Moreau le citent mais Delacroix lui consacre 16 lithographies en 1843 pour illustrer
le texte et donnera deux versions picturales « crâniennes » célèbres de « Hamlet et Horatio
au Cimetière » ( 1835 et 1839).
1 « La Chair, La Mort, le Diable dans la littérature du XIXe siècle/Le Romantisme noir »
(…)
Le répit du siècle nouveau pour l’Europe aura été de courte durée entre la guerre de 1870,
les instabilités politiques incessantes, les conquêtes coloniales, la première Révolution
Bolchevique de 1905 puis la crise des Balkans (de 1906 à 1913), enfin les séismes conjoints
de la Guerre de 14, et consécutivement la révolution d’Octobre de 17. Cependant
l’effervescence intellectuelle de toute l’Europe occidentale durant cette période transforme
les crises en prises de positions radicales pour former un « Homme Nouveau » ou plutôt des
hommes nouveaux à défaut d’un Surhomme, définitivement débarrassés des scories
obscurantistes.
La scène artistique devient alors un laboratoire européen (1) dont les « agitateurs » au sens
chimique du terme (Monet, Picasso, Brancusi, Duchamp ,Malevitch, Mondrian, Kandinsky, les
Dadaïstes) formuleront des « précipités » qui changeront définitivement la structure
moléculaire de l’art
(…)
Il est indiscutable que la révolte de Picasso face à la mort collective, la guerre qu’elle fut
civile ou mondiale, soit traduite filmiquement sur de grands et longs formats, en noir et
blanc et en mouvement ; c’est moins la mort qui y est dénoncée que la cruauté et la
brutalité. A l’opposé, la mort des proches si proches qu’ils lui ressemblent au titre d’artistes
et d’amis de longue date est ici intériorisée et s’agence dans le silence, l’enfermement et la
réflexion métaphysique. D’ailleurs, de toutes ces natures mortes au crâne accompagnées de
tête de poisson, d’oursin, de lampe à pétrole, de bougeoir, de livre, de pichet ou de casserole,
celle dite « casserole émaillée » du 16 février 45 lui fait dire : « tu vois, une casserole aussi ça
peut crier ! tout peut crier ! une simple bouteille. Et les pommes de Cézanne ».
Mais concernant le symbolisme figé de la Vanité classique, il le rejette catégoriquement à
propos de « Crâne, Poireaux et cruche » qui fit dire à Leo Steinberg « it is the most
redoubtable skull he ever painted ».(20) ; il déclare à propos des poireaux « le symbolisme
ne doit pas trop être évident ; on ne peut pas continuer à peindre comme ça des os en croix
alors on remplace les os par des poireaux et ils disent ce que vous avez à dire. »
Quand bien même il s’agit d’un « autoportrait » de la série de juin 1972, ce dessin aux
crayons de couleurs désormais mondialement connu est fréquemment considéré comme
une tête de mort et re-titré « Autoportrait face à la mort » suite au commentaire que Pierre
Daix lui fit lorsque Picasso l’interrogea (21). Que Picasso conserva jalousement dans son
atelier un exemplaire du bronze, une « tête de mort au livre » et «trois « natures mortes au
crâne » ne manque pas de situer son rapport à l’objet pictural « crâne » dans la sphère
personnelle selon une longue tradition de l’atelier ibérique et non pas dans celui des conflits
dont il fut le direct témoin.
(…)
Aussi, à la question « pourquoi les crânes ? », R. Cutrone répondit « c’est comme faire le
portrait de tout le monde » (24), formule que Warhol n’aura cesse de varier sous diverses
formes : « Tout le monde sera célèbre pendant 15 minutes » ou « La mort fait de vous une
star à part entière » ou encore « Je considère que chacun devrait être comme n’importe qui
d’autre ».
(…)
L’Europe encore sous le choc de la seconde guerre mondiale ne se prête pas à ce type de
lugubre morbidité prophétique. Après s’être terrée dans l’abstraction, elle voit certains
artistes s’emparer de la figure du crâne ou du squelette selon des modalités très différentes.
La fin des années 60 voit naître l’Art Corporel ou Body Art en Europe ; cependant, seul Michel
Journiac convoque la mort jusque dans ses images du corps décharné les plus
spectaculaires. Pour l’artiste, le corps est d’abord un espace d’emprisonnement individuel
(culturel, sexuel…) et politique contre lequel il s’agit de s’insurger : « le corps est une viande
consciente socialisé » déclare-t-il ; lavé de ses douleurs par le rituel de ses « actions » , il
pourra se réconcilier avec lui-même et donc avec le corps social. Aussi pendant les années
70, Journiac produira des performances qui auront chacune un programme et se donneront
comme un manifeste ; en 1969 avec « Messe pour un corps » il fait communiquer les
spectateurs en leur proposant du boudin noir réalisé avec son sang. Mais le squelette
comme sculpture sera pour lui le vecteur le plus efficace pour véhiculer les déclarations qui
accompagnent ses rituels ; probablement ses études de philosophie et surtout de théologie
puisqu’il fut séminariste en sont à l’origine. « Contrat pour un Corps » est un squelette
recouvert d’or : le contrat qui y préside vaut pour la constitution du squelette en sculpture.
« Enquête pour un corps » est à nouveau une procédure, l’enquête qui, comme une archive
de police, découvre un squelette blanc rangé dans deux boîtes. Mais il réalise son œuvre la
plus théâtrale en 1984 « Oedipus Rex » dans laquelle trois squelettes blancs s’exhibent sur
une estrade, assis, au sol et pendu par les pieds figurant respectivement le travail, la famille
et la patrie, la trilogie de l’oppression sociale.
A la différence de l’Américain Maciunas, Spoerri et Dietman s’emparent du crâne avec
bonheur sur le mode de la dérision. Tous deux de culture germano-nordique, entretiennent
le souvenir du Dadaïsme berlinois et de Cologne. Il faut se souvenir qu’à leur début la plupart
des surréalistes pour qui le crâne avait une autre signification que celle du tragique, sont
encore vivants et leur présence sur la scène parisienne demeure particulièrement
prégnante ; les jeunes artistes viennent même les visiter et leur rendre hommage. Les
collages Dada de Max Ernst sont présents à l’esprit de Spoerri et sa référence à la mort est
une révérence à l’impertinence surréaliste. Même ses « tableaux pièges » qui pourraient
susciter le dégoût sont en fait un hymne à la gloutonnerie festive ; en ce qu’ils exhibent le
périssable, ils sont des métaphores jouissives de la mort. Identiquement, Eric Dietman, le
suédois émigré à Paris en même temps que Spoerri et avec qui il partage le même gîte à ses
débuts, déclare crûment à propos de la sculpture « pour moi elle est entre le morceau de
pain que je mange et ce que je chie » (38) ; déclaration d’excès dionysiaque s’il en fut ! en
effet, parmi ses premières sculptures en 1966 « pain » est constitué de pains qui forment le
mot pain ; outre « le mot d’esprit » qui relie la chose au mot, la ductilité et la digestabilité du
matériau est associée au geste de sculpter comme si toute activité gastrique était un acte
artistique. Bataille avait déjà désigné sous le terme d’ « hétérologie » les humeurs que
l’ingestion implique : urine, défécation (mais aussi sang, sperme, larmes, lymphe…) sont de
nature cadavérique et s’assimilent aux transes, danses et extase (39). Aussi les images de
crânes autant que les crânes réels peuplent les œuvres de Dietman parce que la pensée est
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aussi ductile que la nourriture,. Sa plus spectaculaire pièce demeure une installation
démesurée « l’art moi et raide », 1985-86 (40) constituée d’une cinquantaine de crânes
humains posés sur des petits socles en béton alternant avec des sculptures informes en
bronze. Dietman est une sorte de Gargantua qui fait de l’art comme on mange et on boit en
dansant. « Qu’est ce que la sobriété sinon la peur de ce qui n’est pas durable ? » déclare-t-il.
La phobie de la mort est une dénégation de l’art donc.
(…)
ANOTHER WORLD
L’effondrement du modernisme et de ses certitudes marque un tournant définitif dans les
années 80 marqué en cela par la fin des idéologies et par voie de conséquences des utopies.
La rupture « postmoderne » (1) montre bien les défaillances des systèmes hiérarchiques et
la faillite de la notion de progrès qu’il soit social, politique ou philosophique. Même la
Science est-elle atteinte dans ses paradigmes non pas sur son flan opposé, celui des
spéculations mystico- irrationnelles, mais de l’intérieur et par l’informatisation sociétale.
Cette prise de conscience anxiogène a de multiples origines et des conséquences historiques
multiples : émiettement de l’équilibre des tensions des blocs Ouest et Est, fragilisation et
complexification des systèmes juridiques, surdéveloppement des systèmes de
communications, savoir marchandisé, hyper-industrialisation…
Il est de fait que depuis 1980 sont advenus des bouleversements qui remettent radicalement
en cause les systèmes de pensée et la vie privée ; ainsi pêle-mêle : l’interconnection en
réseau avec sa surchage d’information, l’avènement du Sida identifié en 1983, l’effondrement
du mur de Berlin en novembre 1989, les conflits armées internationaux du Moyen Orient,
l’irruption des intégrismes dont l’apex est 9/11 (les Twin Towers du 11 septembre 2001), la
multiplication des virus et l’augmentation exponentiel des cancer, La surrection de nouvelles
puissances du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), l’augmentation du chômages, les crises
économiques, les crises financières, les grandes migrations humaines et leur corollaire la
faim dans le monde…ont profondément redesssiné notre paysage mental et notre condition
jusqu’à faire de la Peur du vide le fondement de nos comportements.
(…)
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CLAUDETTE JOANNIS
conservateur en chef des musées nationaux
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IV. LISTE DES OEUVRES PRÉSENTÉES
1. Oeuvres classiques
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Anonyme, Espagne
Post Hominem Vermis Lettrine sur fond or, au centre, la Mort avec la faux
XVIIe siècle XV-XVIe siècle
Huile sur toile Enluminure
94 x 127 cm 11,5 x 11,5 cm
Collection Franco Maria Ricci Rome, collection Apolloni
2. Oeuvres modernes
Félix Nadar Huile sur toile
Les Catacombes de Paris – Mobilier N°11 92 x 92 cm
1861 Etats-Unis, collection particulière
EO 15 Fol – Vol.14
Photographie Max Ernst
24,1 x 19,5 cm Quasimodo genetis
Paris, Bibliothèque Nationale de France - département 1956
des Estampes et de la Photographie Huile sur toile
61 x 46 cm
Félix Nadar Collection particulière
Les Catacombes de Paris– Mannequin n°10
1861 Clovis Trouille
EO 15 Fol – Vol.14 La Complainte du vampire
Photographie 1930
22,6 x 17 cm Huile sur toile
Paris, Bibliothèque Nationale de France - département 150 x 86 cm
des Estampes et de la Photographie Collection Daniel Filipacchi
18
3. Peintures contemporaines
Claudio Parmiggiani
Sans titre Markus Lüpertz
2006 Totentanz
Feu, fumée et suie sur bois 1997
150 x 130 cm Huile sur toile
Collection particulière 162 x 130 cm
New York et Berlin, courtesy Michael Werner Gallery
Andy Warhol
Skull A.R. Penck
1976 Portrait de Jutta
Peinture acrylique polymère et sérigraphie sur toile 1977
38 x 48 cm Peinture à l’émulsion sur toile
Collection particulière 150 x 150 cm
New York et Berlin, courtesy Michael Werner Gallery
Andy Warhol
Skull Yan Pei-Ming
1976 Crâne
Peinture acrylique polymère et sérigraphie sur toile 2004
38 x 48 cm Huile sur toile
Paris, courtesy Loïc Malle, A.A.S 150 x 150 cm
Collection particulière
Jean-Michel Basquiat
Sans titre Philippe Cognée
1988 Vanité 9
Crayons de couleur et crayon sur papier 2006
28 x 21,5 cm Peinture à la cire sur toile
Collection Richard Rodriguez 130 x 162 cm
Paris, galerie Daniel Templon
Jean-Michel Basquiat Courtesy de l'artiste
Do not Revenge
1982 Keith Haring
Acrylique, crayon gras et papier collé sur panneau Untitled
181,5 x 241,5 cm 1983
Paris, collection particulière Encre noire sur papier
97 x 127 cm
Jim Dine New York, Keith Haring Foundation
The Uses of enchantment
1992 Georg Baselitz
Huile, pastel gras et bois sur toile Hemble
46 x 58 cm 2004
Collection particulière Huile sur toile
224 x 168,9 cm
Francesco Clemente Paris/Salzbourg, collection Thaddaeus Ropac
The Skull
1997 Ernest Pignon-Ernest
Huile sur toile Vanité
111,8 x 233,7 cm 1990
Collection particulière Gouache, lavis, encre sur papier et photographie
59 x 60 cm
Damien Hirst Collection particulière
The Death of God [la mort de Dieu]
2006 Daniel Spoerri
Laque sur toile, tête de mort, couteaux et coquillages La Lionne et le chasseur
Diam. 213,4 cm 1988
Collection particulière Tapis, fusil et squelette
168 x 120 cm
Collection particulière
Damien Hirst
For the Love of God, Laugh Gerhard Richter
2007 Schädel
Sérigraphie avec glacis et poussière de diamant sur 1983
papier Huile sur toile
112 x 83 cm 80 x 60 cm
Collection particulière Rochechouart, musée départemental d'art contemporain
Inv. 86.31
Denis Laget
Sans titre Raphael Boccanfuso
2006 Tendre de noir - Identité nationale
Huile sur toile 2008
30 x 30 cm Dessin sur carte à gratter
Paris, galerie Claude Bernard 32 x 25 cm
Paris, courtesy galerie Patricia Dorfmann
19
Miquel Barcelo Ronan Barrot
Grani amb Taronja Crâne
2007 2009
Technique mixte sur toile Huile sur toile
235 x 235 cm 27 x 22 cm
Zürich, galerie Bruno Bischofberger Paris, galerie Claude Bernard
4. Vidéos
Douglas Gordon
îles flottantes (If Monet met Cézanne in Montfanet) Paolo Canevari
2008 Bouncing skull
DVD - Video 2007
Courtesy Douglas Gordon et Yvon Lambert Video 16:9
10.18 min
Koen Theys Milan, courtesy de l’artiste et galerie Christian Stein
The Vanitas record
2005
Video
Courtesy Koen Theys et Argos
5. Sculptures contemporaines
Jean-Pierre Raynaud
Annette Messager Stèle et crâne néolithique
Gants-tête 1985
1999 Crâne du néolithique, carrelage, verre et plexiglas
Gants et crayons de couleur 141 x 30,5 x 30,5 cm
178 x 133 cm Collection de l'artiste
Collection AM et M Robelin
20
Douglas Gordon Michel Journiac
Forty one Rituel pour un mort, 15 décembre 1978
2007 Coffret de 21 photographies, squelette de main revêtu
Crâne, socle en verre avec miroir d'un gant avec un anneau et squelette entier
22 x 40 x 37 cm Résine, laque, or, sang, photographie et papier
Courtesy Douglas Gordon et Yvon Lambert Squelette 78 x 74 x 94 cm et coffret 11,5 x 26,5 x 20,5
Inv. D060-0347 cm
Paris, Fonds national d'art contemporain (Cnap)
Marc Quinn Ministère de la culture et de la communication
Waiting for Godot
2006 Subodh Gupta
Bronze patiné C.B. 1
77 x 36 x 76,5 cm 2009
Collection particulière Acier inoxydable, ustensiles de cuisine en inox, fibre de
verre, peinture émail (pièce unique)
Marc Quinn 226 x 201 x 58 cm
Final Nervous Breakdown Paris, courtesy In Situ /Fabienne Leclerc
1999
Acier inoxydable et polyuréthane Niki de Saint Phalle
Cast lead and wax Tête de mort II
86 x 52 x 36 cm 1988
Collection particulière Polyester peint
115 x 125 x 90 cm
Jean-Michel Alberola Collection particulière
Rien
1995 Gabriel Orozco
Néon et plexiglas (édition de 7) Head
26 x 36 cm 2007
Collection de l’artiste Bronze noirci
22,8 x 22,8 x 20,3 cm
Jean-Michel Alberola Collection Titze
Vanité II
2009 Matthew Day Jackson
PVC (édition de 8) Return to heaven
15 x 15 cm 2009
Collection de l’artiste Prototypage rapide de crâne, Plexiglas dans une boîte
en Lucite (édition de 3)
John Armleder 194,5 x 24,5 x 30,5 cm
Lubaantum Paris, collection particulière
2003
Plexiglas miroité Serena Carone
120 x 105 cm Crâne gauloise
Genève, Hard Hat 1991
Technique mixte
Nicolas Rubinstein 18 x 12 x 12 cm
Sans titre Collection Serge Bramly
2005
Os, résine polyester et acier Tony Oursler
70 x 27 x 25 cm The Flame
Collection particulière 1998
Crâne en fibre de verre et vidéo (pièce unique)
Philippe Pasqua 68,6 x 55,9 x 91,4 cm (dimensions variables)
Crâne aux papillons Paris, galerie Jérôme de Noirmont
2006
Os, feuilles d'argent et papillons Kimiko Yoshida
30 x 25 Ma mort n'en saura rien
Collection particulière 2006
Verre soufflé de Murano, feuilles d'or, quatre éléments
Sherrie Levine installés sur miroir (pièce unique)
Skull Crâne : 15 x 23 x 15 cm - mâchoire : 6 x 14 x 8 cm -
2001 fémur : 7,5 x 44 x 9 cm
Bronze (édition 10/12) Maître verrier: Pino Signoretto, Venise
12,7 x 12,7 x 17,8 cm Collection de l’artiste
Collection particulière
Genève, courtesy BFAS Blondeau Fine Art Services Christian Boltanski
Théâtre d’ombres
Dominic McGill 2009
The Suppression of History Cuivre laminé et lampe
2008 Dimensions variables
Technique mixte Cologne, courtesy galerie Kewenig
60 x 82,9 x 56,2 cm
Collection particulière
Genève, courtesy BFAS Blondeau Fine Art Services
21
6. Photos contemporaines
Marco Lanza 112 x 146 cm (avec cadre)
Cripta dei cappuccini nr 31 Collection particulière
1998 Pierre et Gilles
C-print sur aluminium (édition 1/4) Marc Almond
91 x 74 cm 1992
Collection particulière Photographie peinte encadrée par les artistes (pièce
unique)
Antonio Girbés 122,5 x 99 cm
Bonsoircherie Collection particulière
2000-2001
Fresson print Cindy Sherman
50 x 50 cm Untitled
Collection particulière 1992
Cibachrome
Marina Abramovic 101,6 x 67,3 cm
Carrying the skeleton I Collection particulière
2008
C- print Helmut Newton
203 x 180 cm Shakespeare [crâne et collier de diamants]
Collection particulière 1979
Photographie aux rayons X de la tête d’un modèle avec
Adel Abdessemed un collier de diamants Van Cleef & Arpels (édition 2/10)
Mes Amies 55,8 x 41,8 cm
2005 Collection particulière
Inkjet print (édition 7/10)
47 x 63,5 cm Irving Penn
Collection particulière Ospedale N.Y.
1980
Wallace Berman Platinum palladium print
Untitled #33 49 x 29 cm
1976 Collection particulière
Négatif photographique Verifax et acrylique
16,5 x 16,5 cm Christian Gonzenbach
Paris, courtesy Loïc Malle, A.A.S Mortadella
2006
Robert Mapplethorpe Impression ultrachrome laminée sous verre acrylique
Autoportrait 85 x 67 x 4 cm
1988 Paris, Christian Gonzenbach, galerie Magda Danysz
Tirage gélatino-argentique
58,5 x 48,5 cm Dimitri Tsykalov
Paris, Maison Européenne de la Photographie Skull I
2005
McDermott and McGough Epreuve Lambda, diasec
Tears from the thet of depths of some divine despair 60 x 60 cm
1991 Paris, courtesy de l'artiste et galerie Rabouan Moussion
Palladium (édition 1/3)
35,5 x 28 cm
Collection particulière Dimitri Tsykalov
Skull II
McDermott and McGough 2005
You seize the flower, it bloom is schul III Epreuve Lambda, diasec
1994 60 x 60 cm
Impression sur aluminium (édition 2/3) Paris, courtesy de l'artiste et galerie Rabouan Moussion
47 x 57,2 cm
Collection particulière Dimitri Tsykalov
Skull III
McDermott and McGough 2008
And to some extent, 1888 Epreuve Lambda, diasec
1993 60 x 60 cm
Palladium Paris, courtesy de l'artiste et galerie Rabouan Moussion
35,5 x 28 cm
Paris, collection Emmanuelle et Jérôme de Noirmont Dimitri Tsykalov
Skull IV
Joël-Peter Witkin 2008
Cupid and centaur in the museum of love Epreuve Lambda, diasec
1992 60 x 60 cm
Tirage argentique d’époque (édition 10/15) Paris, courtesy de l'artiste et galerie Rabouan Moussion
85 x 68 cm
Collection particulière Georges Tony Stoll
Vanité n°6-2009
Piotr Uklanski 2009
Sans titre [M. François Pinault, Président du Groupe Tirage photographique couleur contrecollé sur
Artémis] aluminium, encadré
2003 100 x 67,5 cm
Tirage photographique, mousse et cadre Paris, courtesy galerie Serge Le Borgne
22
Andy Warhol
Gabriel Orozco Catacombs
Black Kites Perspective (Back) 1980
1997 (printed in 2008) Tirage argentique
Fuji crystal chromogenic archive c-print 25,4 x 20,3 cm
40,6 x 50,8 cm Zurich, galerie Andrea Caratsch
Collection Titze
Andy Warhol
Gabriel Orozco Skull
Black Kites Perspective (Top) 1976
1997 (printed in 2008) Tirage argentique
Fuji crystal chromogenic archive c-print 20,3 x 25,4 cm
40,6 x 50,8 cm Zurich, galerie Andrea Caratsch
Collection Titze
Louise Lawler
Gabriel Orozco Pollyanna
Black Kites Perspective (Right) 2007-2008
1997 (printed in 2008) Cibachrome monté sur socle
Fuji crystal chromogenic archive c-print 76,5 x 61,3 cm
40,6 x 50,8 cm Collection Vania Mareuse
Collection Titze
6. OBJETS
Écorché au sablier Le squelette et les quatre pieds en forme de crâne sont
Statuette d’un écorché tenant dans sa main un sablier, en os
symbole du temps qui s’écoule inexorablement XIXe siècle
Bois H. 13 cm; L. 19,5 cm;
XVIIe siècle Pr. 7,5 cm
H. 25 cm; L. 12 cm;
Pr. 8 cm Tête de mort no 3,
Collection particulière détrempe sur papier,
fin du XVIIIe siècle,
Écorché dansant H. 27 cm; L. 43 cm,
Statuette d’un écorché ou transi représentant la vanité Rome, collection Apolloni
de la vie
Allemagne Anamorphose représentant un crâne portant l’inscription
XVIIe siècle «Memento Mori»
Buis Détrempe sur papier
H. 30 cm; L. 10 cm; Fin du XVIIe siècle
Pr. 9 cm H. 37 cm; L. 45 cm
Collection particulière Rome, collection Apolloni
23
H. 86 cm Os et livre
Collection particulière H. 34 cm ; L. 28 cm ; Pr. 25,5 cm (avec la vitrine)
Collection particulière
Angleterre, début 1900 Crâne ornemental
Ivoire et bois 1900
H. 89 cm Cristal
Collection particulière H. 16 cm ; L. 11 cm ; Pr. 19 cm
Collection particulière
Objet ornemental de la Compagnie Thomas Larsen Borup Det menneskelige Lives Flugtt,
Bergmann eller Doden-Dands
Vienne 1814-1836
Début 1900 36 planches et un titre xylographiés
Fer Petit in-quarto
H. 8 cm ; L. 9,5 ; Pr. 8,5 cm Stockholm, Gustav Hedberg
Collection particulière Paris, collection particulière
24
7. BIJOUX
Collier aux serpents Pendants d’oreilles aux motifs alternés
Or, argent, diamants Or, perle, cristal de roche taillé, émail blanc, spinelle
Vers 1920 Années 1950
Collection particulière Collection particulière, courtesy Codognato
Pendentif au crâne ouvrant et bras couronné Bague à l’allure d’un clown grimaçant
Or, diamants, corail, cristal de roche, métal bruni Or, diamants
Époque contemporaine Époque contemporaine, modèle de 1966
Collection particulière, courtesy Codognato Collection particulière, courtesy Codognato
25
André Lassen Anonyme
Bague Bague crâne et croix pavée de cristaux
Or gris, hématite Argent, cristaux
Vers 1970 Vers 1970
Collection galerie Yves Gastou H. 3 cm; L. 3 cm; Pr. 3,5 cm
Collection galerie Yves Gastou
Suzanne Gulliver
États-Unis Anonyme
Bague au cercueil ouvert Bague accumulation de crânes
Argent, signature gravée à l’envers sur le cercueil Argent
1960 Années 1970
H. 3 cm; L. 2,5 cm; Pr. 3,5 cm Collection galerie Yves Gastou
Collection galerie Yves Gastou
Marc Gassier
Suzanne Gulliver Bague ronde de squelettes
États-Unis Modèle de 1980
Bague Or, quartz fumé
Personnage de la mort armé de la fauxArgent, signature H. 2,5 cm; L. 2,5 cm; Pr. 3 cm
et numéro gravés en creux au revers, numérotée 12 Collection galerie Yves Gastou
1960
H. 4 cm; L. 3,5 cm; Pr. 3 cm Marc Gassier
Collection galerie Yves Gastou Bague, ronde de squelettes (anneau)
Modèle vers 1980
Suzanne Gulliver Or
États-Unis D. 2,5 cm
Bague au crâne fleuri Collection galerie Yves Gastou
Argent, signature gravée en creux au revers
1960 Anonyme
H. 3 cm; L. 3 cm; Pr. 3,5 cm Bague hérétique
Collection galerie Yves Gastou Altuglas gravé
Vers 1960
H. 3,5 cm; L. 3,2 cm; Pr. 3 cm
Collection galerie Yves Gastou
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V. LISTE DES VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE
Memento Mori
Mosaïque polychrome de Pompéi
1er siècle
Base calcaire et marbres colorés
41 x 47 cm
Musée national d’archéologie de Naples
© Archives surintendance spéciale Beni et
archologici Naples et Pompéi
Giovanni Martinelli
Memento Mori
(Death comes to the dinner table)
vers 1635
Huile sur toile
114,2 x 158 cm
Galerie G. Sarti, Paris
© Gilles de Fayet, France
Francisco de Zurbaran
San Francisco arrodillado (Saint François agenouillé)
vers 1635
Huile sur toile
122 x 89,5 cm
© Collection Adolfo Nobili, Milan
Théodore Géricault
Les trois crânes
1812-1814
huile sur toile
31,5 x 60 cm
Musée Girodet, Montargis
© Jacques Faujour
Caravage
Saint-François en méditation
vers 1602
huile sur toile
136,5 x 91,5 cm
© Private collection courtesy of Whitfield Fine Art, London
27
Paul Cézanne
(HORS PRESSE INTERNET)
Nature morte, crâne et chandelier
1866-1867
Huile sur toile
47,5 x 62,5 cm
Merzbacher Kunststiftung
© Merzbacher Kunststiftung
Bernard Buffet
Homme au crâne
1947
Huile sur toile
177 x 119 cm
Fonds de dotation Bernard Buffet
© Galerie Maurice Garnier / Adagp, Paris 2010
Georges Braque
L'Atelier au crâne
1938
huile sur toile
92 x 92 cm
Collection particulière
© Sotheby’s / Adagp, Paris 2010
Erik Dietman
La Sainte famille à poil,
nature morte pour Carême
vers 1990
Crânes, fémurs et fer, socle en bois, capot en verre
48 x 85 x 53 cm
Collection particulière
© D.R. / Adagp, Paris 2010
Marina Abramovic
Carrying the skeleton I
2008
color c-print
203 x 180 cm
Collection particulière
© Adagp, Paris 2010
Michel Journiac
Rituel pour un mort, 15 decembre 1978
1960
coffret de 21 photographies, squelette de main revêtu d'un gant avec un
anneau et squelette entier / résine, laque, or, sang, photographie et papier
squelette 78 x 74 x 94 cm et coffret 11,5 x 26,5 x 20,5 cm
Fonds national d'art contemporain (CNAP), Ministère de la culture et de la
communication, Paris
© Arphot / Jean Michalon, Paris, CNAP / Adagp, Paris 2010
28
Jean-Pierre Raynaud
Stèle et crâne du néolithique
1985
Crâne du néolithique, carrelage, verre et plexiglas
141 x 30,5 x 30,5 cm
Collection de l'artiste
© Archives Denyse Durand-Ruel / Adagp, Paris 2009 / collection of the artist /
Paul Hester, Houston /Adagp, Paris 2010
Serena Carone
Crâne gauloise
1991
Technique mixte
18 x 12 x 12 cm
Collection Serge Bramly
© Adagp, Paris 2010
Andy Warhol
Skull
1976
serigraphie et polimerie sur toile
38 x 48 cm
Courtesy Loïc Malle, A.A.S Paris
© Jean Alex Brunelle / The Andy Warhol Foundation for the Visuals Arts, Inc. /
Adagp, Paris 2010
Jean-Michel Alberola
Rien
1994
Néon et plexiglas
26 x 36 cm
(Edition de 7)
Collection de l’artiste
Photo : Courtesie Daniel Templon, Paris - Cliché B. Huet / Tutti
© Adagp, Paris 2010
Annette Messager
Gants-tête
1999
Gants, crayons de couleur
178 x 133 cm
Collection AM et M Robelin
© Courtesy Galerie Marianne Goodman, Paris / Adagp, Paris 2010
Jan Fabre
L'oisillon de Dieu
2000
Crâne, ailes de coléoptères, perruche empaillée
30 x 25 x 20 cm
Collection particulière
© Didier Michalet / Adagp, Paris 2010
29
Niki de Saint Phalle
Tête de mort II
1988
polyester peint
115 x 125 x 90 cm
Collection particulière
© Galerie JGM / 2009 Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris 2010
Philippe Pasqua
Crâne aux papillons
os, feuilles d'argent et papillons
Collection particulière
© Jean-Alex Brunelle / Adagp, Paris 2010
Damien Hirst
For the Love of God, Laugh
2007
Sérigraphie avec poussières de diamants
83 x 5 x 112 cm
Collection particulière
© Damien Hirst. All rights reserved, Adagp, 2010
Xavier Veihlan
Crâne (version orange)
Résine Polyester
58 x 52 x 75 cm
Collection Bruno Frisoni
© Adagp, Paris 2010
Nicolas Rubinstein
Sans titre
2006
Os, résine, polyester et acier
70 x 27 x 25 cm
Collection particulière
© Jean-Alex Brunelle
Bague «Alchimie»
Or, émail blanc sur or, diamants, émail
Epoque contemporaine, modèle des années 1940
Collection particulière, courtesy Codognato
© Andrea Melzi
30
Vanité couronnée
Or émaillé, cristal de roche
A partir de 1980
Collection particulière, courtesy Codognato
© Andrea Melzi
Suzanne Gulliver
Bague au cercueil ouvert, Bague, personnage de la mort armé de la faux,
Bague au crâne fleuri
Bijoux créés pour les Hells Angels
Argent
Etats-Unis, vers 1960
Collection Galerie Yves Gastou
© Jean-Alex Brunelle / Galerie Yves Gastou
Marc Gassier
Bague et anneau en ronde de squelettes
Or jaune ;Or et quartz fumé
Modèles créés vers 1980
Collection Galerie Yves Gastou
© Jean-Alex Brunelle / Galerie Yves Gastou
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VI. CATALOGUE DE L’EXPOSITION
LIVRES D’ART SKIRA FLAMMARION
Catalogue d’exposition
Office du 03/02/2010
C’est la vie !
Vanités de Pompéi à Damien Hirst
Collectif, sous la direction de Patrizia Nitti
Patrizia Nitti vient d’entrer au musée Maillol comme directrice artistique. Elle partage la tâche de commissaire
de l’exposition avec Claudio Strinati, directeur général du ministère italien de la culture qui a également
participé à l’ouvrage.
Les auteurs : Delphine Antoine, historienne d’art ; Emmanuel Daydé, historien d’art et journaliste ; Claudette
Joannis, conservateur en chef des musées nationaux ; Loïc Malle, historien d’art ; Elisabeth Quin, journaliste ;
Alain Tapié, conservateur en chef et directeur du musée des Beaux-Arts de Lille ; Gérard Wajcman ,
psychanalyste.
Contact :
Béatrice Mocquard 40 !
Tél. direct : 01 40 51 31 35 300 pages
Assist. : 01 40 51 34 14 / 31 48 240 x 280 mm
e-mail : bmocquard@flammarion.fr 185 illustrations couleur
relié PPP
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VII. INFORMATIONS PRATIQUES
FONDATION DINA VIERNY - MUSÉE MAILLOL
Horaires
L’exposition est ouverte tous les jours de 10h30 à 19h sauf les mardis.
Nocturne le vendredi jusqu’à 21H30.
Prix d’entrée
Tarif : 11 euros
Tarif réduit : 9 euros
Gratuit pour les – de 11 ans
CONTACTS PRESSE
Agence Observatoire
2 rue Mouton-Duvernet - 75014 Paris
Céline Echinard
Tél : 01 43 54 87 71
celine@observatoire.fr
visuels disponibles sur le www.observatoire.fr
Musée Maillol
Claude Unger
Tél : 06 14 71 27 02
cunger@museemaillol.com
Elisabeth Apprédérisse
Tél : 01 42 22 57 25
eapprederisse@museemaillol.com
PARTENARIATS MÉDIAS
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