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La Lettredu
P.B./P.P.
B - 018
Bureau de dépôt
4099 Liège X

Patrimoine
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Trimestriel • janvier - février - mars 2013 • N° 30 • Bureau de dépôt : Liège X 30


numéro
e

La métamorphose de l’Archéoforum de Liège


Ces derniers mois, l’Institut du Patrimoine muséographiques notamment en matière une villa gallo-romaine ou de la construction des
wallon a entamé plusieurs chantiers sur d’interactivité avec la réalisation de tablettes cathédrales. Chaque sujet se suffit à lui-même, laissant
des monuments ou dans des sites classés numériques. Pour les responsables et l’utilisateur libre de ses choix.
appartenant à la Région. Ainsi, en Hainaut : animateurs du site, cette modernisation ne
à Soignies, sur le site de l’ancienne carrière pouvait cependant être de pure forme. Elle Aux jeunes visiteurs, l’Ipad propose, sous la forme d’un
de Wincqz, le démontage de la toiture des impliquait une reconsidération de la mise parcours familial, une dizaine de haltes ponctuées
bureaux fin 2012, en attendant le début en scène originelle sur base des nouvelles de rencontres insolites agrémentées de jeux et de
du chantier complet de restauration conceptions muséales et de l’évolution des manipulations. Le tout revêt la forme d’une enquête
programmé pour 2014 ; à La Louvière, en pratiques en matière de médiation et de ludique. Privilégiant la flexibilité, le passage du parcours
octobre, le vaste chantier de construction pédagogie. La nouvelle approche, nourrie individuel au parcours familial est possible à tout instant.
du futur Centre de la Céramique autour à la fois de l’expérience acquise mais aussi
des anciens fours-bouteilles de Boch et, d’enquêtes menées auprès des différents La volonté de modernisation de l’Archéoforum s’est aussi
en avril 2013, celui de la restauration des publics individuel, familial et scolaire, a traduite par une rénovation de son espace d’expositions,
portes-guillotines de Bois-du-Luc ; à Thuin, dicté des choix visant prioritairement à une la salle Paul Lohest, dont l’équipement a été revu de fond
la réparation de la toiture du réfectoire meilleure compréhension des lieux et des en comble. Accentuant sa polyvalence, ce lieu dispose
du maigre de l’abbaye d’Aulne, durant vestiges préservés, le tout désormais mieux désormais de cimaises, d’un éclairage adapté et modu-
l’automne. replacé dans son cadre spatio-temporel. lable, d’une série
de vitrines, d’une
En Brabant wallon, c’est sur le site de Villers- L’augmentation croissante du nombre scène amovible
la-Ville qu’a démarré le 21 mars 2013 un de visites individuelles par rapport aux et d’une sonori-
chantier de plusieurs millions d’euros visites guidées, privilégiées tout un temps, sation de qualité.
(cofinancé par l’Europe comme celui de impliquait une mise à disposition du visiteur Cet espace desti-
Boch à La Louvière) constituant la phase d’un maximum d’informations facilement né à accueillir tant
majeure des travaux d’aménagement pour accessibles. Dans le même esprit, l’accent les productions de
le développement touristique des lieux. En a été mis sur une contextualisation plus l’Archéoforum que
province de Liège, depuis la mi-mars, c’est nourrie des propos, une option qui s’est des événements
la consolidation des vestiges de la crypte traduite par la réalisation d’une ligne du faisant l’objet de
de l’ancienne église abbatiale qui a été temps basée sur l’évolution du paysage partenariats peut
entamée à Stavelot, peu après l’achèvement liégeois. Elle intègre aussi une rapide aussi être loué.
du chantier de la zone de parking sur le site évocation de la Principauté de Liège.
de l’Harmonie à Verviers. L’ensemble de ces choix s’accompagne
d’une rénovation complète de l’éclairage
Enfin à Liège même, le 26 mars dernier, et la réalisation d’une série de nouvelles
l’IPW a achevé la métamorphose de vitrines destinées à recevoir de nombreuses
l’Archéoforum, conçue et réalisée en pièces jamais présentées. Celles-ci
interne sous la direction de Jean-Jacques proviennent en majorité des collections
Messiaen, et c’est sur celle-ci que La Lettre et réserves du Grand Curtius, du Service
souhaite insister aujourd’hui. Cela fera provincial de l’Archéologie de la Région
dix ans en novembre que l’Archéoforum wallonne et du Trésor de la cathédrale,
valorise sous la place Saint-Lambert les ce dernier étant appelé à devenir d’ici
vestiges de 9.000 ans d’histoire, attirant peu un véritable partenaire structurel de
chaque année plus de 15.000 visiteurs, qui l’Archéoforum.
y découvrent seuls ou avec un guide les
traces des occupations préhistoriques, les Le nouveau parcours facilite grandement
bases d’une imposante villa gallo-romaine la lisibilité d’un discours accessible à tous.
et les fondations des différentes églises et Son indispensable complément réside dans
cathédrales dédiées à Notre Dame et saint un iPad qui délivre textes, commentaires,
Lambert. Pour qui s’intéresse à Liège et à photos, films, plans, reconstitutions en 3D
son histoire, l’Archéoforum constitue une et jeux, dans un graphisme original dû à Depuis son lancement fin mars, l’iPad de l’Archéoforum est plébiscité
étape indispensable pour appréhender le Emmanuel Van Der Sloot. Mis à la disposition par les visiteurs © IPW
passé de la cité. de tous les visiteurs individuels, sans aucun
supplément de prix, l’iPad propose avec
En confiant une première mise en scène au souplesse, simplicité et convivialité un De la visite individuelle libre avec une tablette interactive
Québécois Yves Durand, l’Archéoforum avait ensemble documentaire exceptionnel, iPad quadrilingue à la visite guidée en groupe, en passant
joué, dès son inauguration le 22 novembre comme celui disponible à Chimay depuis par toute une série d’activités développées en fonction
2003, la carte des technologies de pointe fin mars aussi (voir page 9). Il aborde des des différents publics, l’Archéoforum est plus que jadis
au service de la vulgarisation scientifique. questions aussi diverses que celles des encore un instrument de connaissance à la portée de
Un choix qu’il convenait de poursuivre techniques de fouilles, des mesures de tous. L’ensemble de cette offre, actualisée régulièrement,
en l’adaptant aux récents progrès conservation, de la vie quotidienne dans est consultable sur www.archeoforumdeliege.be.

Institut du Patrimoine wallon • Rue du Lombard, 79 • 5000 Namur 1


La Lettre du Patrimoine - N° 30 - 2013

Télétourisme et l’IPW : 10 ans déjà


Dix ans de collaboration, cela se fête ! Ce fut partenariat entre l’IPW et Télétourisme des téléspectateurs et relations amicales
le cas le samedi 23 mars dernier au Centre débutait à l’antenne. Durant les deux entre les équipes. Et de souhaiter « que
des métiers du patrimoine « la Paix-Dieu » et premières années, la majorité des cette belle aventure se poursuive pour le
sous la neige, s’il vous plaît ! Pour l’occasion, reportages a été consacrée aux missions plus grand bien de la sensibilisation de
la manifestation rassemblait non seulement immobilières de l’IPW mais, dès 2005, les tous à notre patrimoine commun, dans un
les équipes de Télétourisme et de l’IPW, mais nouvelles responsabilités de l’Institut ont partenariat exemplaire entre deux services
aussi celles et ceux qui, de près ou de loin, été illustrées, par le canal de Télétourisme, publics  ». Une tombola permit aussi à
avaient contribué à cette réussite. Grâce à dans de nombreux reportages télévisés vingt-cinq personnes de repartir avec des
un concours, une série de téléspectateurs illustrant les matières de sensibilisation, ouvrages de l’IPW, des Guides édités par
étaient invités à participer à l’événement. parmi lesquelles les populaires Journées du Télétourisme ou des paniers gourmands.
Patrimoine, les multiples actions impliquant Toutes les personnes présentes reçurent
L’Institut du Patrimoine avait trois années la jeunesse et les publications de l’IPW, une plaquette rédigée par la Cellule
d’existence à peine lorsque, sur le conseil toujours plus nombreuses. Communication de l’IPW résumant ces dix
de Jacques Bredael, alors membre de son ans de collaboration.
Comité de patronage, il prit l’initiative Chaque année, une quarantaine de sujets
d’entamer des négociations avec la RTBF ont été traités par les équipes de Guy Enfin, ces quelques heures furent aussi
pour la création d’un partenariat avec Lemaire, suite à des réunions préparatoires mises à profit par Télétourisme pour tourner
Télétourisme. Mis à l’antenne en 1981, et à des contacts avec les responsables les plateaux de l’émission spéciale « Dix
le magazine télévisé avait déjà acquis des dossiers à l’Institut du Patrimoine, au ans » programmée le samedi 30 mars sur
ses lettres de noblesse en s’investissant Département du Patrimoine ou au sein La Une, ainsi qu’une séquence sur une fête
largement, à l’initiative de la Fondation Roi des mondes associatif et du tourisme. décidément fort réussie.
Baudouin soutenue par la Loterie Nationale, Plus de quatre cents reportages ont ainsi
dans la sensibilisation du grand public à été réalisés, mettant à l’honneur toutes les
l’importance du patrimoine architectural. typologies patrimoniales régionales, sans
En mars 2003, près de deux ans avant oublier l’ouverture vers l’international
de se voir confier fin 2004 la promotion qu’autorisaient les actions du Centre des
et la sensibilisation au patrimoine, le métiers du patrimoine « la Paix-Dieu ».

Dans une ambiance simple et très


conviviale, plus de deux cents personnes
ont partagé quelques heures de plaisir en
dégustant un cocktail dînatoire de qualité
réalisé par Épicuris asbl sur fond de musique
jazzy et en participant à des visites guidées
de l’ancienne abbaye cistercienne par des
historiennes de l’art et une archéologue. Au
préalable, l’Administrateur général de l’IPW Photo G. Focant © SPW
et Guy Lemaire avaient retracé brièvement
l’histoire de ce partenariat, Freddy Joris Vous pouvez revoir l’émission grâce au
résumant les raisons de son succès  : lien suivant : www.rtbf.be/video/detail_
variété des sujets, sérieux des réalisations teletourisme-hebdo?id=1811503.
Photo G. Focant © SPW dans une vulgarisation de bon aloi, fidélité

Week-ends Wallonie Bienvenue 2013


Organisés depuis 2005 avec une active de celles-ci par les « Ambassadeurs » à devenir partenaire de l’opération afin
participation toujours plus importante tant (organisateurs), une section dédiée aux de diversifier l’offre patrimoniale dans
au niveau des programmes d’activités que restaurants et aux hébergements dont les communes concernées. La Cellule
de la fréquentation, les Week-ends Wallonie l’offre est particulière et, en 2013, un jeu Communication de l’IPW a été chargée de
Bienvenue ont pour ambition de faire concours axé sur le «  petit patrimoine cette collaboration.
(re)découvrir aux citoyens les trésors cachés populaire wallon (PPPW) » doté notamment
de Wallonie. À la base, une programmation de lots de livres sur le patrimoine offerts Coordonnée par Windbag Communication,
dynamique comprenant un minimum de par l’IPW. l’opération 2013 a débuté en mars et
40 lieux par commune durant le week-end, s’achèvera en octobre avec le timing
des horaires les plus réguliers possible, la À la demande de son Ministre de tutelle, suivant :
gratuité des activités, une présentation l’Institut du Patrimoine wallon à été invité

16 et 17 mars Ellezelles Soignies Sambreville Ans Durbuy

20 et 21 avril Gerpinnes Anhée Fléron Theux Houyet

25 et 26 mai Châtelet Ohey Bassenge Stavelot Vaux-sur-Sûre


22 et 23 juin Comines-Warneton Hastière Awans Limbourg Sainte-Ode / Bertogne /
Tenneville
28 et 29 septembre Merbes-le-Château Antoing Gesves Chaudfontaine Somme-Leuze
19 et 20 octobre La Louvière Quiévrain / Honnelles / Perwez Verviers Gouvy
Hensies

Pour plus d’informations sur les activités développées lors des ces week-ends et soutenues par de nombreux médias (VivaCité, Télé
Moustique et Sud Presse), consultez le site internet www.walloniebienvenue.be.

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Le Journal
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Bureau de dépôt

de la Restauration
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Trimestriel • avril - mai - juin 2013 • N° 30 • Bureau de dépôt : Liège X 30


numéro
e

Fiches d’Aide à la Rédaction de Cahiers des Charges


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considérées comme des fiches vivantes, c’est-à-dire

qu’en présence d’éléments neufs et pertinents, des

 
adaptations seront apportées afin de correspondre au



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plus près de la réalité.

 


Chaque fiche est décomposée en six rubriques : la


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première, les « mots-clés ». Il s’agit des mots permettant


 d’identifier aisément les thèmes qui sont abordés dans la


 FARCC. À terme, ceux-ci devraient permettre de faciliter


la recherche du sujet souhaité via une application
 internet. La deuxième rubrique concerne les « FARCC

 associées ». Elle recense toutes les FARCC qui touchent

 de près ou de loin un sujet en particulier. Ainsi, sur base

 

de l’association de toutes ces fiches, il sera possible,


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
quand le sujet sera épuisé, d’avoir une connaissance




globale de celui-ci. La troisième rubrique est un « bref

                 

historique ». L’objectif de la fiche n’étant pas de faire



l’historique d’une technique de mise en œuvre ou
 
  d’un matériau, celui-ci est volontairement succinct. Il


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  ne sera d’ailleurs traité que lorsque, dans l’histoire du


 
  sujet abordé, un élément important dans l’évolution de


 
  celui-ci permettra d’orienter plus précisément le choix
 
 de l’intervention et/ou du matériau. La quatrième, la




« documentation technique associée » donne une


  
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
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
 être des normes, des dossiers techniques édités par


 
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   
                faisant autorité en la matière, etc. On y retrouvera


                
               majoritairement des N.I.T., D.T.U., N.B.N., NF, E.N., A.I.S.I.,

 A.S.T.M., etc.


La rubrique «  un bref aperçu de l’état des


Les Fiches d’Aide à la Rédaction de Cahiers volontairement formatées selon un A4 connaissances actuelles », la cinquième dans l’ordre,
des Charges (FARCC, voir également recto/verso maximum. Ce format impose tentera de faire une synthèse des éléments connus et
page 4) sont des fiches à destination de qu’elles soient les plus concises possible d’apporter, quand c’est possible, des éléments neufs
tout utilisateur travaillant dans le domaine tout en essayant de définir les éléments en fonction de l’expérience acquise lors de chantiers
de la restauration du patrimoine wallon essentiels devant permettre d’atteindre un « patrimoine » ou de résultats d’études menées dans le
ou intéressé par celui-ci. Elles sont nées niveau de qualité suffisant sur des chantiers cadre d’une réflexion liée aux monuments historiques
du constat que, trop souvent, les clauses patrimoniaux, quitte à décomposer certains en général. Son objectif est essentiellement d’apporter
techniques du cahier des charges ne sont pas processus de mise en œuvre en différentes un regard « patrimoine » sur des documents techniques
suffisamment adaptées aux caractéristiques étapes qui feront l’objet, chacune d’entre pointus qui oublient parfois l’intérêt de certaines
du substrat ancien et permettent, elles, d’une FARCC en particulier. techniques anciennes. La dernière et sixième rubrique
fréquemment, des interprétations pas est à proprement parler le cœur de la FARCC, il s’agit de
toujours compatibles avec les objectifs de Chaque fiche, avant d’être éditée « l’aide à la prescription dans le cahier des charges ».
conservation-restauration du patrimoine officiellement, est lue et commentée Moyennant, dans certains cas, une adaptation à la réalité
classé. Elles abordent soit le processus de par des professionnels du milieu de la du terrain, cette rubrique est consacrée aux prescriptions
mise en œuvre, en attirant l’attention sur restauration : auteurs de projet, ingénieurs, proprement dites qui doivent apparaître dans le cahier
les étapes fondamentales garantissant artisans. Dans certains cas particuliers, des des charges. En théorie, le respect de ces prescriptions
le succès de l’opération, soit la qualité organismes certificateurs, des laboratoires mais également le contrôle in situ de celles-ci devraient
intrinsèque des matériaux à mettre en indépendants, des comités d’experts ou permettre d’atteindre le niveau de qualité souhaité tant
œuvre pour assurer la pérennité, à long encore certaines facultés universitaires sont par le Département du patrimoine que les auteurs de
terme, de la restauration. Elles tentent consultés afin de remettre un avis sur le bien projet et entreprises compétents dans la matière.
de prendre en compte le dernier état des fondé du contenu de la FARCC.
connaissances traitant du sujet concerné. Jean-Christophe Scaillet,
Étant donné l’évolution rapide des SPW / DGO4 / Patrimoine / Direction de la
L’objectif étant d’être un « outil chantier », matériaux mais également des techniques restauration du patrimoine /
ces fiches vont à l’essentiel. Elles sont d’investigation, les fiches doivent être Cellule d’Appui et Contrôle technique

3
Le Journal de la Restauration - N° 30 - 2013

Maçonneries – Déjointoiement et préparation du support (FARCC n° 03.0113.03.00)


NB : Cette fiche conseil est une approche • Historique : étant un joint composé à l’aide de ciment
synthétique de la thématique. Elle ne Sans objet pur ou un joint bâtard (chaux/ciment) et
peut donc, en aucun cas, être considérée bien qu’en général ce type de joint ne
comme exhaustive et doit être lue avec • Documents techniques associés : réponde pas aux exigences patrimoniales
la prudence qui s’impose. Dans tous Cahier des Clauses Techniques Particulières habituelles, il peut être utile de vérifier en
les cas, celle-ci doit être confrontée à dans un dossier de Consultation des détail le comportement de celui-ci. En effet,
la réalité de l’intervention in situ et à Entreprises en marchés publics de travaux si le joint adhère particulièrement bien,
la philosophie de la restauration. Le de réparation ou de renforcement des qu’il est en parfait état et que, surtout, il ne
SPW ne peut être considéré comme ouvrages en maçonnerie – version 1.1 du semble pas provoquer de pathologies parti-
responsable des interprétations liées à 19 juin 2008 (Fr) culières, notamment une détérioration des
cette fiche. briques ou pierres adjacentes, il est parfois
• Bref aperçu de l’état des plus prudent de laisser le joint en place. La
• Mots-clés : connaissances actuelles : volonté de vouloir le supprimer à tout prix
Maçonnerie, chaux, mortier, ciment, bâtard, Différentes techniques de déjointoiement pourrait engendrer des dégâts bien plus
joint, déjointoiement, rejointoiement, existent : au crochet ou griffe manuelle, importants que son maintien. Lors de la pré-
brique, pierre marteau burin manuel, burin pneumatique, sence d’un mortier de chaux conventionnel,
fraiseuse, découpeur ponceur « supercut », l’utilisation d’une technique strictement
• F.A.R.C.C. associées : / disqueuse-meuleuse, rainureuse. Dans le manuelle, crochet et/ou marteau-burin,
cas où le joint en place est identifié comme devrait suffire à obtenir le résultat adéquat.

• Aide à la prescription dans le cahier des charges :

Le déjointoiement produisant une quantité Afin de s’assurer d’une accroche mécanique L’opération de déjointoiement terminée,
importante de poussières et résidus de suffisante, la profondeur de déjointoiement les joints seront parfaitement nettoyés
toutes tailles, l’entreprise prendra toutes sera de 30 mm. par un premier dépoussiérage à l’aide
les précautions utiles et nécessaires afin d’air comprimé. Étant donné le grand
d’éviter les désagréments pour le voisinage. La disqueuse-meuleuse ou similaire est, a dégagement de poussières, il faudra
priori, strictement proscrite. Toutefois dans veiller à ce qu’il n’y ait aucune gêne dans
Le s ré s i d u s s e ro nt é va c u é s certains cas et avec toutes les précautions l’environnement immédiat du chantier.
quotidiennement de manière à laisser le qui s’imposent, l’utilisation d’un disque d’un Dans le cas contraire, les joints seront
chantier propre. diamètre ne pouvant dépasser 12,50 cm nettoyés à l’aide d’un aspirateur ou à
est toléré uniquement dans les joints la brosse ou les deux simultanément.
Le déjointoiement est une opération horizontaux épais (> 10 mm). Le trait de Le dépoussiérage terminé, un dernier
très délicate qui requiert la plus grande disqueuse se fera au milieu du joint dans nettoyage au jet d’eau, de haut en
vigilance. Avant toute opération de le but de l’affaiblir afin de pouvoir opérer bas, sera réalisé. L’entreprise mettra en
déjointoiement, une zone test, limitée à plus facilement le dégarnissage complet à place un système de récoltes des eaux.
maximum 1 m², sera définie par la direction l’aide d’un burin plat. Seulement les joints Les boues résiduelles seront évacuées
de chantier afin d’évaluer la dextérité de la durs, généralement à base de ciments, sont quotidiennement du chantier.
main d’œuvre et la pertinence du choix de concernés par cette technique.
l’outil. Ce choix sera guidé par la qualité du Afin de préparer correctement l’opération
joint à éliminer, son épaisseur, la nature et Dans la mesure du possible, on privilégiera suivante qui est celle du rejointoiement, on
la géométrie des éléments de maçonneries toujours les opérations manuelles à l’aide veillera à humidifier la façade à l’aide d’un
contigus au joint. La main d’œuvre aura d’un crochet-griffe et/ou d’un marteau- tuyau d’arrosage la veille de l’opération. En
une grande expérience dans le domaine burin. Toutefois, l’utilisation d’une fraiseuse fonction des conditions climatiques, vent
et fera preuve de la plus grande attention. ou d’un découpeur-ponceur ou encore d’un et chaleur, il peut s’avérer nécessaire de
Les briques, pierres ou autres éléments, burineur pneumatique ne sera autorisée recommencer l’opération le matin même.
ne peuvent en aucun cas être altérés. S’ils qu’après la réalisation d’un essai approuvé La pré-humidification du support revêt
devaient l’être, ils seront remplacés par des par la direction de chantier. une importance fondamentale pour
éléments de même nature et géométrie assurer le succès du rejointoiement.
par l’entreprise en charge de l’opération, L’outil d’attaque pour le burin pneumatique
aux frais de celle-ci. sera de type « aiguille ».

4 Suite à la page 21
BELGIë - BELGIQUE

Les Nouvelles
P.B./P.P.
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Bureau de dépôt

de l’Archéologie
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Trimestriel • avril - mai - juin 2013 • N° 30 • Bureau de dépôt : Liège X


numéro
30 e

Bref aperçu du bilan des activités de la Direction de l’archéologie en 2012

Extrait du « Rapport d’activités 2011 – 2012 » du Département du patrimoine accessible, dans sa totalité,
à l’adresse www.wallonie.be/patrimoine.

En 2012, la Direction de l’archéologie En septembre 2012, la Journée


a poursuivi ses missions de gestion du d’archéologie wallonne fut consacrée
patrimoine archéologique, essentiellement à «  La Documentation spatiale des
dans le cadre des projets d’urbanisme et Patrimoines ». 25 2012
Sept.

d’aménagement du territoire : prescriptions, la documentation spatiale


des patrimoines
exécution de fouilles préventives, réalisation À Spiennes, la Direction de l’archéologie
de rapports et publications, conservation avec le concours de la Direction de la Journée d’archéologie en Wallonie 2012

patrimoine
aux Moulins de Beez (Namur)
et restauration du patrimoine mobilier et géotechnique procède à l’observation
des sites archéologiques. L’accent a été régulière des minières à silex vieilles de
mis sur l’harmonisation des pratiques et 6.000 ans, propriétés du SPW, situées sous 08:30 Accueil des participants
mardi 25 septembre 2012

une plus grande cohérence d’actions entre le Camp-à-Cayaux. Il s’agit de prévenir tout acquisition des données
09:00
Introduction à la journée d’études
L Pierre Paquet, Inspecteur général a.i., SPW, DGO4, Département du patrimoine

les services centraux et les cinq services désordre souterrain de ce monument ainsi 09:20
À la rencontre de l’espace et du temps
L Roland Billen, Professeur de géomatique, Université de Liège

extérieurs. que de s’assurer de son bon état sanitaire. 09:45


La photogrammétrie appliquée à la documentation du patrimoine wallon
L Rudi Goossens, Professeur chargé de cours en chef de télédétection et photogrammétrie, Université de Gand

10:10
La documentation métrique du patrimoine wallon
L Jacques Debie, Géomètre, SPW, DGO4, Département du patrimoine

2012  : trois projets transversaux ont


Pause café
Plus récemment dans le cadre du
10:30
traitement et sémantisation
Atelier B :

retenu la priorité
11:00 Démonstration, manipulation des instruments de levé
projet d’aménagement d’un centre et introduction à l’exposition
12:00 Repas de midi
d’interprétation des minières à Petit- 13:30
Visite de l’exposition
L Jacques Debie, Géomètre, SPW, DGO4, Département du patrimoine, Direction de l’archéologie

La finalisation du dossier d’opération Spiennes, les mêmes services ont assuré 14:00
Exemple d’application et de combinaison de méthodes de relevé appliqué au bâti
L Nicolas Sarton, Géomètre, Master en géométrologie et géomatique

archéologique qui permettra de une assistance scientifique auprès de la exploitation et analyse


14:30
Relevé et analyse de données topographiques en Wallonie (2009-2012)
L Jean-Noël Anslijn, Attaché, SPW, DGO4, Département du patrimoine, Direction de l’archéologie

rassembler en un seul dossier, depuis Ville de Mons en matière de stabilité et de 15:00 Pause café
Atelier C :
la demande de permis d’urbanisme conservation. Un monitoring a été mis en 15:30
Démonstration et manipulation des instruments de levé
Les géodonnées de base du SPW dans un contexte transversal
jusqu’à la publication, les informations place afin de mesurer le régime climatique 16:00
L Jean-Claude Jasselette, Directeur, SPW, SG, Direction de la géométrologie

Données cartographiques de la DGO4 : état des lieux et perspectives


administratives, opérationnelles et de la minière. Prochainement, une étude
16:30
L Hugues Bournonville, Directeur, SPW, DGO4, Département de l’urbanisme, Direction de la géomatique
communication et diffusion
Conclusions
scientifiques se rapportant aux diagnostics climatique plus complète sera lancée
17:00
L Jean Plumier, Directeur, SPW, DGO4, Département du patrimoine, Direction de l’archéologie
17:30 Cocktail dinatoire et hommage à Jacques Debie

et fouilles. afin que l’ouverture du site au public soit Ateliers et encadrement :


Jean-Christophe Sainte et Pierre-Michaël Warnier, Direction de la géomatique, SPW & Vincent Ancion, Jean-Noël Anslijn, Dominique

réalisée dans des conditions adaptées à Bossicard, Steve Pirard, Pierre-Philippe Sartieaux, Frédéric Taildeman et Claudy Vilain, Département du patrimoine, SPW

Le zonage archéologique, quant la conservation du site. Afin de pouvoir


Éditeur responsable : Ghislain Geron, Directeur général, SPW, DGO4 • Photo : Jacques Debie, SPW, DGO4, Patrimoine • PAO : K. Dethier, SPW, DGO4, Patrimoine

à lui, servira d’outil de gestion des mesurer l’évolution de ces structures


prescriptions archéologiques. En continu d’extraction souterraines, une fiche d’état
pour tout le territoire wallon, il définit sanitaire a été établie. 20

les seuils d’interrogation des services


archéologiques sur base de l’inventaire Sortie en avril 2013
des sites archéologiques et de l’analyse
géomorphologique de la Wallonie. Le n° 20 de la « Chronique de l’archéologie
wallonne » a été présenté en avril dernier.
En août 2012 a débuté le chantier La « Chronique de l’archéologie wallonne »
des collections visant à inventorier et est un périodique du Département du
CHRONIQUE DE L’ARCHÉOLOGIE WALLONNE

reconditionner, en vue de leur conservation patrimoine / DGO4 dont la coordination


et d’une accessibilité accrue, les collections rédactionnelle est assurée par la
d’artefacts issus des fouilles wallonnes Direction de l’archéologie. Les travaux
depuis 1990. Il s’agit de la première étape archéologiques menés en Wallonie sont
indispensable à la mise en œuvre d’un publiés annuellement dans cette chronique.
futur Centre de conservation et d’études, Ce volume 20 présente les activités
centralisé. archéologiques menées en Wallonie en
2011.
2012  : petite sélection de moments
choisis CHRONIQUE
La Chronique de l’Archéologie wallonne est une revue du Département du patrimoine DE L’ARCHÉOLOGIE WALLONNE
Une première série de formationsISSN : Un index très détaillé des volumes
de la DGO4 du Service public de Wallonie, dont la coordination rédactionnelle
est assurée par la Direction de l’archéologie. Les travaux archéologiques que
mènent en Wallonie les différents partenaires sont ainsi publiés annuellement.
spécifiques à destination des archéologues 1370-5202
de la « Chronique de l’archéologie »
Un index des volumes parus se trouve sur le site internet
http://spw.wallonie.be/dgo4/site_caw

et techniciens a été prodiguée par l’Institut se trouve à l’adresse http://spw.


Le volume 20 présente les activités archéologiques menées en Wallonie en 2011.

royal des Sciences naturelles de Belgique, wallonie.be/dgo4/site_caw.


relative aux prélèvements et tamisages
sur chantier en vue des analyses paléo-
DIRECTION GÉNÉRALE OPÉRATIONNELLE
DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE, DU LOGEMENT, DU PATRIMOINE ET DE L’ÉNERGIE

environnementales.

5
Les Nouvelles de l’Archéologie - N° 30 - 2013

Jallet (Ohey) : archéologie du bâti et fouilles


sur le site de l’ancienne chapelle Saint-Martin

Dans le cadre de la création de logements et remplacement de l’ancien


sociaux, la Commune d’Ohey a décidé de niveau de sol, de nature
transformer l’ancienne école de Jallet, en indéterminée, par un dallage
activité de 1860 à 2001. Cette école occupait industriel). En revanche, deux
un bâtiment qui n’était autre qu’une croix funéraires en calcaire
ancienne chapelle dédiée à saint Martin, furent retrouvées, insérées
laquelle était entourée par un cimetière. dans un des murs de l’extension
Ce dernier ainsi que la chapelle avaient été construite en 1860. L’une d’entre
désaffectés en 1822-1823. Cette fonction elles est datée de 1691. Par
religieuse n’était plus connue que par des ailleurs, il ne restait absolument
sources historiques, par une statue de saint rien de la toiture primitive. Vue générale du chœur de l’église vraisemblablement citée en 1251 © SPW / DGO4
Martin conservée dans une niche externe
et deux monuments funéraires insérés Par contre, les fouilles ont montré l’existence Enfin, l’existence d’un cimetière autour de
dans le mur entourant une des parcelles. d’édifices antérieurs à la chapelle. Les la chapelle était attestée par la carte de
L’appellation «  Saint-Martin  » désigne vestiges les plus anciens se composent de Ferraris (1771-1778) et les archives. Il n’a
souvent un bâtiment dont l’origine est très trois maçonneries similaires auxquelles peut pu faire l’objet que d’un examen partiel
ancienne. Celle-ci peut remonter au Haut être associée sous réserve une couche ayant compte tenu des délais impartis. Deux
Moyen Âge. Cette situation justifiait donc fourni du matériel céramique de la fin du tranchées ont été creusées à l’emplacement
une intervention archéologique. VIIe siècle. Ces traces sont trop ténues pour de l’ancienne cour de l’école, au sud de la
pouvoir reconstituer un plan. Néanmoins, chapelle. Seules trois sépultures y ont été
Les premiers travaux sur terrain et les l’hypothèse la plus plausible consiste à repérées. Une troisième tranchée pratiquée
recherches en archives ont rapidement y voir les traces d’un premier bâtiment dans l’emprise de l’extension des bâtiments
permis de déterminer où se trouvaient la religieux, de type chapelle ou oratoire. côté est a livré pour sa part huit tombes.
nef et le chœur de la chapelle transformée Cet édifice sera remplacé par un autre, Toutes sont orientées tête à l’ouest.
en école. Vu les délais à respecter, ces globalement orienté est-ouest et dont le
emplacements furent prioritaires pour chœur et une faible partie de la nef ont été Les fouilles menées sur le site de l’ancienne
l’examen des maçonneries et la fouille du mis au jour. Ces vestiges sont peut-être ceux chapelle Saint-Martin ont ainsi permis
sous-sol. Ces interventions ont montré qu’il de l’église mentionnée en 1251. Le chœur de préciser ses origines et de compléter
ne restait presque plus rien de la chapelle. était large d’environ 3,70 m et profond de notre connaissance des édifices religieux
Le chœur avait été intégralement détruit 4,10 m. Il s’ouvrait sur la nef par une baie de à une seule nef de la région. Les parallèles
pour la construction d’une cave destinée 2,40 m de large. À proximité du mur oriental, les plus éloquents sont jusqu’à présent la
à l’instituteur. Seule son ouverture était les restes déstructurés d’une maçonnerie chapelle Saint-Médard à Jannée (commune
encore discernable dans la maçonnerie forment certainement la base de l’autel. Les de Ciney) et la chapelle Saint-Nicolas à
du mur est de la salle de classe. Cette murs du chœur étaient épais de 0,65 m à Jamagne (commune de Marchin)*.
dernière occupait l’emplacement de la nef 0,70 m. D’après les résultats des sondages
complètement transformée (suppression creusés à l’intérieur des cours nord et sud Pierre-Hugues Tilmant,
de la porte d’entrée, remplacement des de la parcelle, la nef implantée à l’ouest SPW / DGO4 /
vitraux supposés par de larges fenêtres du chœur aurait eu une largeur d’environ Direction extérieure de Namur /
6,60 m. Sa longueur devait être comprise Patrimoine / Service de l’archéologie
entre 8 m et 12 m. Sa façade occidentale se
trouverait ainsi dans la parcelle voisine. Une
grande partie de la nef est actuellement
recouverte par la cage d’escalier ouest et
ses annexes construites en 1897.

Cinq sépultures sont vraisemblablement


liées à l’édifice que l’on suppose être l’église
citée en 1251. Les défunts avaient été
inhumés sur le dos, tête à l’ouest. D’après
un examen préliminaire des ossements,
il s’agirait d’individus jeunes (enfants et
adolescents). Ces cinq tombes se situent
à proximité de l’entrée du chœur ; elles
ont été recoupées par la construction des
fondations du mur ouest de la chapelle qui
a succédé à l’église. La chapelle servira à son
tour de lieu d’inhumation comme le montre
la découverte de neuf autres sépultures,
d’adultes cette fois. Une dixième tombe
présente pour sa part la tête à l’est ; le défunt
était donc certainement un ecclésiastique.
Il avait été inhumé avec des chaussures.
Plusieurs épingles de linceul ont été L’une des croix funéraires retrouvées dans l’extension
des bâtiments (1712) © SPW / DGO4
retrouvées, ainsi que des clous attestant
de l’usage de cercueils dans certains cas.
Quelques pièces de monnaie ont également * Merci à Jean-Louis Javaux pour ses recherches
La sépulture d’un ecclésiastique inhumé tête à l’est été découvertes. en archives et à Jean-Nicolas Lethé pour ses
(vraisemblablement 1re moitié du XVIIIe siècle) © SPW / DGO4 observations sur terrain.

6 Suite à la page 19
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Trimestriel • avril - mai - juin 2013 • N° 30 • Bureau de dépôt : Liège X


numéro
30 e

« À corps perdus. Des assassinats politiques de Jules


César à nos jours » : sortie de l’Archéobook n° 5
Après les différentes églises édifiées sur Le travail a conduit à la rédaction d’un essai
la place Saint-Lambert, l’imposante villa audacieux d’une cinquantaine de pages
romaine qui les précéda, l’histoire de complété par un très important volet
fouilles aujourd’hui plus que centenaire descriptif présentant de manière similaire
ou encore l’évolution du paysage liégeois une quarantaine d’assassinats politiques.
au fil du temps, c’est la thématique des Parmi les personnalités évoquées, Jules
assassinats politiques au travers des siècles César, Jean-Paul Marat et John Fitzgerald
qui est abordée dans le 5e volume de la série Kennedy, trois assassinés considérés
« Archéobook ». Partant de l’assassinat de par les auteurs comme autant d’icônes Présentation du volume par ses auteurs à la Foire du Livre à Bruxelles
© IPW
saint Lambert un 17 septembre autour emblématiques. À côté, d’autres destins
de l’an 700, Jean-Jacques Messiaen et tragiques moins connus tels ceux de Galéas
Christine Caspers, sous le couvert de Maria Sforza ou de Walther Rathenau sont L’ouvrage, fort de 248 pages, comprend aussi deux
l’anonymat d’une œuvre collective, se aussi abordés. L’histoire liégeoise n’est pas portfolios constitués de très nombreuses illustrations et
sont interrogés tant sur la typologie des en reste puisqu’en plus de saint Lambert, gravures réalisées pour l’occasion par des étudiants de
différents assassinats politiques que sur les ce sont les Grimoald, Albert de Louvain, l’Institut supérieur des Arts Saint-Luc de Liège. Mis en
ressorts de l’action ou la psychologie des Louis de Bourbon, Sébastien Laruelle, Julien page par Emmanuel Van Der Sloot, il est vendu (25€) sous
meurtriers et de leurs victimes, sans oublier Lahaut et André Cools qui sont traités. une jaquette originale également conçue par ce dernier.
les contextes.

archéobook 4
L’histoire de Liège en images

Archéoforum de Liège
IllustratIons de ChrIstophe JadIn

Au cœur de la Cité ardente, la place Saint- Liège au fil du temps,


Lambert se présente comme le berceau de Namur, IPW, 2012,
la ville depuis ses plus lointaines origines. 40 p., 5 € (illustrations
Les différentes campagnes de fouilles ont de Christophe Jadin).
ainsi mis au jour des vestiges attestant
d’une présence humaine dès 7.000 ans
avant Jésus-Christ. Le présent volume
témoigne en illustrations de l’évolution de
Liège au fil du temps
ce territoire au cours des millénaires.

IPW_carnet89_Floreffe_DEF_IPW_carnet du pat41/42/43_def 31/01/13 13:18 Page1

De nouveaux « Carnets du Patrimoine » à découvrir Le patrimoine


Dans une boucle de la Lomme se lovent un village et un bourg : Behogne, c’est le

Le patrimoine de
du Patrimoine

du Patrimoine

Floreffe, terre d’histoire. Située dans la vallée de la Sambre, elle est surtout connue
pour son ancienne abbaye fondée au XIIe siècle, la plus prestigieuse du Namurois, village autour de l’église et Rochefort, la bourgade autour du château. Durant de
inscrite sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie. Floreffe, terre de nombreux siècles, Rochefort sera le cœur politique, administratif et judiciaire d’un
comté relevant de l’évêque de Liège et du Luxembourg. Les deux petits centres

de Floreffe Rochefort en Famenne


contrastes. Contrastes entre zones urbanisées et zones rurales, entre massifs boisés et
campagnes ouvertes sur de larges perspectives. Contrastes entre l’aménité tranquille connaîtront les heurs et malheurs de l’histoire, seront plusieurs fois dévastés par les
de la plaine alluviale et le relief accidenté des contreforts de la Marlagne. Les quatre épidémies et les calamiteuses violences de la soldatesque. Groupés au XIXe siècle, ils

Floreffe, terre d’histoire. Située dans la vallée Dans une boucle de la Lomme se lovent
localités qui composent l’entité offrent au visiteur une variété de paysages vont développer un tourisme lié à l’implantation des lignes de chemin de fer, faisant
encadrant un riche patrimoine bâti, tout aussi diversifié, que cet ouvrage vous invite ainsi le bonheur des visiteurs en quête de quiétude, de beautés naturelles et de ce riche
à découvrir. patrimoine bâti en pierre calcaire. À deux pas de la ville et épousant le paysage, l’abbaye
cistercienne de Saint-Remy affiche quasi huit cents ans d’activités et a produit, dans ses
carrières, le fameux marbre « jaspé ». Elle brasse la gouleyante Trappistes-Rochefort : un

de la Sambre, elle est surtout connue pour un village et un bourg : Behogne, c’est le
Carnets

Carnets

atout de plus pour la Rochefort d’aujourd’hui, terre d’accueil, de patrimoine, de culture…


et de bonne chère.

Ghislaine LOMBA Christian LIMBRÉE

son ancienne abbaye fondée au XIIe siècle, village autour de l’église et Rochefort, la
la plus prestigieuse du Namurois, inscrite bourgade autour du château. Durant de 89 99
sur la liste du patrimoine exceptionnel nombreux siècles, Rochefort sera le cœur
de Wallonie. Floreffe, terre de contrastes. politique, administratif et judiciaire d’un
Contrastes entre zones urbanisées comté relevant de l’évêque de Liège et
et zones rurales, entre massifs boisés du Luxembourg. Les deux petits centres
et campagnes ouvertes sur de larges connaîtront les heurs et malheurs de
perspectives. Contrastes entre l’aménité l’histoire, seront plusieurs fois dévastés
Prix : 6 euros Prix : 6 euros

tranquille de la plaine alluviale et le relief par les épidémies et les calamiteuses


ISBN : 978-2-87522-073-8 ISBN : 978-2-87522-091-2
D/2013/10.015/3 D/2013/10.015/2

accidenté des contreforts de la Marlagne. violences de la soldatesque. Groupés


9 782875 220738
Institut du Patrimoine wallon Institut du Patrimoine wallon

Les quatre localités qui composent l’entité au XIXe siècle, ils vont développer un
offrent au visiteur une variété de paysages tourisme lié à l’implantation des lignes de le fameux marbre « jaspé ». Elle brasse la gouleyante
encadrant un riche patrimoine bâti, tout chemin de fer, faisant ainsi le bonheur des Trappistes-Rochefort : un atout de plus pour la Rochefort
aussi diversifié, que cet ouvrage vous invite visiteurs en quête de quiétude, de beautés d’aujourd’hui, terre d’accueil, de patrimoine, de culture…
à découvrir. naturelles et de ce riche patrimoine bâti et de bonne chère.
en pierre calcaire. À deux pas de la ville et
Ghislaine Lomba, Le patrimoine de Floreffe épousant le paysage, l’abbaye cistercienne Christian Limbrée, Le patrimoine de Rochefort en Famenne
(Carnets du Patrimoine, n° 89), Namur, IPW, de Saint-Remy affiche quasi huit cents ans (Carnets du Patrimoine, n° 99), Namur, IPW, 2013, 56 p.,
2013, 64 p., 6 €. d’activités et a produit, dans ses carrières, 6 €.

7
Publications et Manifestations - N° 30 - 2013
Le patrimoine

du Patrimoine
À l’occasion de la sortie du centième numéro de la collection des Carnets du
Patrimoine, dont le premier titre est sorti de presse en 1994, l’éditeur a choisi de
publier un volume un peu hors normes qui ne présenterait pas un monument particu-

de Wallonie :
lier ou le patrimoine d’une entité mais bien un aperçu général du patrimoine wallon
en évoquant successivement les biens qui composent celui-ci, les acteurs de sa pré-
servation, les outils publics et les moyens à leur disposition.

un aperçu général
Ce Carnet devrait permettre à tous les citoyens wallons intéressés et a fortiori aux
décideurs politiques ou aux membres de la presse notamment de trouver les réponses
à de nombreuses questions. L’expérience a prouvé en effet qu’en dépit de l’existence
de nombreux guides, d’un trimestriel gratuit, de sites internet multiples, des interro-
gations subsistaient souvent quant à la diversité du patrimoine relevant de la politique
Les biens, les acteurs, les outils et les moyens

Carnets
régionale, quant aux missions respectives des divers services publics impliqués dans
celle-ci, quant à la nature et à l’ampleur des défis à relever tout comme des moyens à

De nouveaux « Carnets du Patrimoine »


engager. On trouvera l’essentiel des réponses ici.
Freddy JORIS et Pierre PAQUET

à découvrir (suite) 100

À l’occasion de la sortie du centième membres de la presse notamment de


numéro de la collection des Carnets du trouver les réponses à de nombreuses
Patrimoine, dont le premier titre est paru en questions. L’expérience a prouvé en effet
1994, l’éditeur a choisi de publier un volume qu’en dépit de l’existence de nombreux
un peu hors normes qui ne présenterait pas guides, d’un trimestriel gratuit, de sites
un monument particulier ou le patrimoine internet multiples, des interrogations
Prix : 5 euros
ISBN : 978-2-87522-100-1

d’une entité mais bien un aperçu général subsistaient souvent quant à la diversité
D/2013/10.015/1

du patrimoine wallon en évoquant du patrimoine relevant de la politique


Institut du Patrimoine wallon

successivement les biens qui composent régionale, quant aux missions respectives
celui-ci, les acteurs de sa préservation, des divers services publics impliqués dans Freddy Joris et Pierre Paquet, Le patrimoine
les outils publics et les moyens à leur celle-ci, quant à la nature et à l’ampleur des de Wallonie : un aperçu général. Les biens,
disposition. Ce Carnet devrait permettre défis à relever tout comme des moyens les acteurs, les outils et les moyens (Carnets
à tous les citoyens wallons intéressés et à engager. On trouvera l’essentiel des du Patrimoine, n° 100), Namur, IPW, 2013,
a fortiori aux décideurs politiques ou aux réponses ici. 44 p., 5 €.

L’histoire et le patrimoine de Liège sous l’angle de la littérature wallonne

l’auteur souhaite saisir une image des Saint-Paul, le tout en passant par les places
lettres dialectales en région liégeoise à Saint-Lambert et du Marché avec son
trois moments privilégiés de leur histoire, « calorifère » – une fontaine en fonte – et
à savoir au XVIIe siècle, dans le cadre des par le nouveau passage Lemonnier. Les
misères de la guerre au temps de Louis XIV, quartiers de dju-d’la-Moûse (Outremeuse) et
au XVIIIe siècle avec le « Théâtre liégeois » et, des Vennes, dont la physionomie générale
surtout, au XIXe siècle, avec le « renouveau a également été fortement modifiée durant
dialectal  » qui se caractérise par une cette période, ne sont évidemment pas
importante production politique opposant oubliés. Un dernier chapitre traite enfin
catholiques et libéraux francs-maçons. de la disparition du vieux pont des Arches
datant du XVIIe siècle et remplacé par celui
Le grand intérêt de cette littérature qui sera détruit au début de la Première
militante est qu’elle permet notamment Guerre mondiale.
une évocation pittoresque de Liège et des
grands bouleversements urbanistiques Bref, un très bel ouvrage qui permet de
de la ville durant cette période d’intense découvrir d’une manière très originale
développement industriel du bassin mosan. l’histoire et le patrimoine de Liège, sans
Une remise en contexte permanente qu’il ne soit nécessaire pour autant de
permet d’apprécier pleinement ces petits comprendre le wallon, puisque chaque vers
poèmes wallons pleins de saveur rédigés est immédiatement suivi de sa traduction
par de grands noms de la littérature française. Le tout, accompagné d’une
wallonne, tels le curé Duvivier, Jean-Jacques intéressante iconographie, est également
Pinsar ou Jean-Joseph Dehin. Le lecteur est pourvu d’un index de lieux et de personnes.
ainsi emmené sur les quais d’une Meuse en
Daniel Droixhe, membre de l’Académie voie de rectification ou d’une Sauvenière Daniel Droixhe, Lettres de Liège. Littérature
royale de Langue et de Littérature françaises bientôt intégralement comblée, mais aussi wallonne, histoire et politique (1630-1870),
de Belgique, a enseigné à l’ULB et à l’ULg aux alentours des bâtiments de l’actuelle Bruxelles, Le Cri Édition, 2012, 254 p., 21 €.
la littérature wallonne. Dans cet ouvrage, Université, du Théâtre royal, de la cathédrale

Les demeures des maîtres de forges de la région de Chimay-Beaumont

Le septantième tome des Annales de la les codes en usage dans la noblesse, voire Clémence M athieu ,
Société royale d’Archéologie de Bruxelles d’accéder bel et bien à celle-ci. Quinze L’habitat de la petite
consacre un de ses articles à L’habitat de exemples de ces habitats privilégiés noblesse dans l’ancien
la petite noblesse dans l’ancien comté de sont passés en revue, quinze exemples comté de Hainaut
Hainaut (1400-1750)  : le cas de Chimay- dans lesquels se retrouvent, à plus petite (1400-1750) : le cas de
Beaumont et les maîtres de forges, signé par échelle, les signes distinctifs des demeures Chimay-Beaumont et les
Clémence Mathieu. Couloir de circulation de la noblesse, de manière parfois toute maîtres de forges dans
important, la région de Chimay-Beaumont symbolique (enceinte, tours qui n’ont plus Annales de la Société
est connue pour ses gisements de minerai de de défensif que la forme, cour, etc.) et avec royale d’Archéologie de
fer, exploités depuis l’Antiquité. L’apparition un certain décalage dans l’assimilation des Bruxelles, LXX, 2009-
au XVe siècle du haut-fourneau transforme styles en vogue dans les cercles imités. Les 2011, p. 55-105.
cette activité d’extraction en une version utilisations ostentatoires de ces codes,
industrielle, créant dans la foulée le statut parfois déformés, témoignent en un mot
de maître de forges. L’enrichissement de du souhait de ces « entrepreneurs » de Société royale d’Archéologie de Bruxelles
cette nouvelle caste « d’entrepreneurs » se démarquer de la société rurale en se c/o Université libre de Bruxelles
lui offre la possibilité de se tourner vers tournant vers les élites. www.ulb.ac.be

8 Suite à la page 17
BELGIë - BELGIQUE

La Vie
P.B./P.P.
B - 018
Bureau de dépôt

des Associations
4099 Liège X
P605172

Trimestriel • avril - mai - juin 2013 • N° 30 • Bureau de dépôt : Liège X 30


numéro
e

Le château de Chimay rouvre ses portes


Coup d’œil sur le clou de la visite : le spectacle 3D
Depuis le 21 mars, le château de Chimay, du merveilleux théâtre classé du château
dressé en plein cœur de la cité princière, leur fera vivre cette aventure comme s’ils
a rouvert ses portes au public après un y étaient.
an et demi de rénovations. Placée sous
la conduite d’un mini iPad hyper intuitif, La pré-production et la reconstitution
géolocalisé et multimédia, la visite guidée numérique
est à la fois riche en informations et pleine
d’anecdotes. Le parcours est facile d’accès, La production a débuté par une première
multilingue, long ou court selon la demande phase qui consistait à rassembler un
et propose plusieurs niveaux de lecture. La maximum d’informations pour créer, non
visite se termine par un spectacle 3D qui seulement la reconstitution numérique du
allie la magnificence du théâtre du château, château mais aussi l’environnement visuel
datant de 1863, à la technologie moderne. pour les personnages, les décors, mais
également pour le scénario lui- même.
Le concept
La phase de pré-production était donc
Le château de Chimay fut aux mains de cruciale et a impliqué une importante
familles importantes depuis plus de mille recherche documentaire, des repérages sur
ans. De récentes recherches archéologiques place et sur d’autres sites historiques encore
ont permis de découvrir que, dès la fin existants ainsi que l’assistance renforcée
du IXe siècle, des membres de la haute d’expertise en archéologie et histoire. Des
aristocratie étaient déjà les maîtres du lieu. historiens et des archéologues, avec une
Le château fut maintes fois réaménagé par grande expérience de la région, ont été © de pinxi
les différentes familles qui s’y succédèrent. acteurs de premier ordre pour dégager
Les derniers en date, le prince Philippe et la les traits marquants et les marquer de de nos jours. L’accent a été mis sur les éléments du
princesse Françoise de Chimay ont voulu lui l’empreinte des connaissances scientifiques château dont la restitution était rendue possible par
rendre son éclat et réinscrire le rayonnement actuelles. les découvertes archéologiques récentes suite aux
du château dans le développement de la fouilles sur l’éperon rocheux du château de Chimay.
ville et de la région. La reconstitution numérique du château Pour cette phase, la création s’est basée sur un échange
de Chimay comprend des étendues indispensable entre les scientifiques et les artistes,
Le prince et la princesse ont choisi de de plusieurs hectares, sur le rocher et l’expertise des uns nourrissant celle des autres.
confier à la société belge de pinxi le soin autour du château, réalisées d’après des
de retracer la passionnante histoire du relevés topographiques, cadastraux et On trouvera le château restitué au tournant du Xe, au XIIe,
château au travers d’un film historique qui archéologiques ainsi que des iconographies vers la fin du XVe, et à l’aube du XVIIe siècle. Une partie de
plonge le spectateur dans les différentes anciennes et les vestiges encore visibles la ville et de son enceinte ainsi qu’une version des jardins
époques. Pendant plusieurs mois, de pinxi ont aussi été restitués d’après des plans, descriptions
s’est associé au Département du Patrimoine et iconographies anciens. L’intérieur de la collégiale du
du Service public de Wallonie (SPW), château au XIIe, est reconstitué également, ainsi que
vu l’attention particulière portée par ce les tombes de ses fondateurs. Le scénario du spectacle
dernier à la protection et à la valorisation consiste en une série de tableaux qui se succèdent,
d’un monument classé au patrimoine représentant différentes époques, chacun d’entre eux
exceptionnel de Wallonie. Grâce aux nourri d’éléments historiques et étayé par une sérieuse
données archéologiques et historiques, documentation scientifique.
recueillies auprès de la Direction de
l’Archéologie du SPW et d’un comité La production, une performance technologique
d’experts passionnés, différentes époques
et configurations du château ont pu être Ce spectacle constitue une première en Wallonie dans le
reconstituées de ses origines jusqu’à nos domaine de la reconstitution archéologique et historique
jours. à but éducatif ; il est basé sur de nombreuses techniques
innovantes. En ce qui concerne Chimay proprement dit,
Les familles installées à Chimay ont compté il s’agit également de la première synthèse visuelle de
de nombreux personnages importants. Le l’état des connaissances sur l’histoire du château.
spectacle en présente quelques-uns à avoir
marqué Chimay mais aussi l’histoire de nos Philippe Chiwi,
régions et de l’Europe. Le château et ses Anne-Sophie Gouverneur
multiples personnages sont-ils hantés par
la musique ? Les spectateurs résisteront-ils Infos complètes sur www.chateaudechimay.be
aux assauts subis par le château ? Le cadre © de pinxi ou au + 32 (0)60 / 21 45 31

9
La Vie des Associations - N° 30 - 2013

Un nouveau membre Archéopass : la villa gallo-romaine de Mageroy !


Mageroy, au fond d’un petit vallon, est le
lieu qu’ont choisi, il y a près de deux mille
ans, des Gallo-Romains pour y ériger une
vaste exploitation agricole. Mageroy, c’est
aujourd’hui un site d’intérêt scientifique,
touristique et patrimonial à 300 m d’un
complexe agricole moderne. Géré par l’asbl
Arc-Hab et toujours en cours de fouille, le
site apporte chaque année de nouveaux
éléments permettant d’approfondir la
connaissance de notre histoire.

Ce lieu de sens et de culture est ouvert


au public en permanence. Aucune barrière,
aucune clôture n’en ferme l’accès. Flâner
tout en découvrant un site archéologique © Arc-Hab
est ainsi accessible à chacun et à tout
moment. Les lieux habités par nos ancêtres prêtes de s’achever. Les visiteurs peuvent
se révèlent aux visiteurs tout au long de leur donc se rendre compte de la façon dont
visite. Mais la condition sine qua non pour les les archéologues dénichent la vérité du
voir revivre, c’est de faire appel à un guide. passé ; cette possibilité est unique dans la
La chance à Mageroy, c’est que tous les région. Un site de détente, un site de science,
guides sont des fouilleurs : ils connaissent mais surtout un site vivant. Faire parler les
tout ce que les pierres et les terres ont livré. ruines, écouter ce que nous racontent les
En effet, c’est qu’en plus d’être un site de objets, les pierres et les terres, c’est l’un © Arc-Hab
toute beauté, c’est un site scientifique en des objectifs majeurs de l’asbl qui gère le
tant que chantier archéologique. Les fouilles domaine de Mageroy. Notre volonté est de utile au bon avancement des travaux. Des
ont débuté il y a près de 30 ans et ne sont pas communiquer les fruits de la recherche au évènements sont organisés régulièrement,
public car ainsi seulement pourra revivre pour faire profiter du site, pour s’y amuser,
ce site qui connut une existence si intense. pour s’y cultiver, chacun peut y trouver
son bonheur. De plus, chaque année,
Dans cette optique, en plus des visites l’asbl édite une revue qui rend compte
guidées, Arc-Hab propose un panel des avancées de la recherche. Le dernier
d’activités, pour petits et grands, mais numéro publié en décembre 2012 en plus
surtout pour tous les goûts. Pour le public du compte rendu des dernières fouilles et
scolaire : aux visites guidées adaptées aux d’une étude céramologique de Frédéric
niveaux des élèves, s’ajoute la possibilité Hanut, comprend notamment un article sur
d’activités thématiques (découvrir Bologne, forteresse qui donna naissance à
l’artisanat, l’alimentation, l’archéologie ou Habay-la-Neuve. Un site, une asbl, une foule
la vie des enfants gallo-romains)  et un guide d’idées et de projets, une recette qui porte
pédagogique destiné aux enseignants. Pour ses fruits.
les enfants : durant les vacances scolaires, L’équipe d’Arc-Hab
l’asbl organise des stages où les enfants
découvrent la vie de leurs ancêtres par Le site de la villa est libre d’accès toute
des bricolages, par différents jeux de plein l’année. Des visites guidées peuvent être
air, mais également par la pratique de la organisées sur demande. Pour toute
fouille. Pour tous les âges : quiconque est information : www.mageroy.be.
désireux de participer aux fouilles au côté
des archéologues peut leur en solliciter
l’autorisation, toute bonne main d’œuvre est

Le pavillon d’accueil des visiteurs inauguré en 2011 © Arc-Hab © Véronique Mergaux

10 Suite à la page 15
BELGIë - BELGIQUE

Le Centre
P.B./P.P.
B - 018
Bureau de dépôt

de la Paix-Dieu
4099 Liège X
P501411

Trimestriel • avril - mai - juin 2013 • N° 49 • Bureau de dépôt : Liège X

Poursuite du chantier-école du colombier…


Comme évoqué dans la précédente Malgré un temps maussade, la formation s’est maintenue
Lettre, le chantier-école se poursuit à grâce à l’échafaudage entièrement bâché offrant des
travers la section couverture en ardoises conditions de travail convenables durant les intempéries
naturelles. En effet, à l’heure actuelle, hivernales. Le chantier de couverture se clôturera
plusieurs stagiaires individuels et cinq donc pour le printemps. Suivront… la poursuite de la
entreprises de couverture ont permis à un première volée d’escalier en pierres massives, les enduits
ou plusieurs de leurs ouvriers de se former intérieurs ainsi que la création d’une nouvelle girouette.
à des techniques précises de couverture de De nouvelles dates de formation seront communiquées
toiture (entreprises Deneffe, Depuis, Lefin, en temps voulu…
Lejeune, Toiture Libre). Comme elles nous
le disent, un tel chantier de restauration
avec des techniques si spécifiques n’est pas Pour toute information complémentaire
courant. Le colombier représente donc une concernant ces formations :
réelle opportunité pour ces hommes de +32 (0)85 / 410 350
métier d’être confrontés à de nouvelles i.boxus@idpw.be ou n.babylas@idpw.be
mises en application de leur savoir-faire.
© IPW

Stages de torchis au moulin de la Paix-Dieu


déjà venus l’an passé se former à cette technique, ont
cette fois-ci appliqué leurs savoir et apprentissage
sur un chantier réel. En effet, ce stage a été intégré
comme « lot séparé » dans le cadre du chantier global
de restauration du moulin. L’ensemble des stagiaires a
appris à connaître et à appliquer la méthode de pose
du formateur Léon Clément, méthode qui garantit une
exécution traditionnelle compatible avec le pan de bois.

Pour toute l’équipe de la Paix-Dieu et pour tous ceux


© IPW © IPW qui ont eu la chance de bénéficier de son savoir, cet
article est l’occasion d’adresser un immense merci à
Au revoir et merci Léon… L’habillage du neuf  professionnels et le second du ce grand Monsieur qu’est Léon Clément. Merci pour sa
pan de bois situé à l’intérieur du moulin 25 février au 1er mars 2013 dans le cadre disponibilité, sa générosité, son bon sens et son esprit
a fait l’objet de deux stages sur le torchis. des formations + 16 ans pour une classe de de repartie qui ont fait merveille durant les treize années
Le premier du 18 au 22 février, dans le 7e professionnelle de l’École polytechnique de transmission de son savoir-faire dans le cadre des
cadre du programme de stages pour de Verviers. Les huit jeunes et leur professeur, formations de la Paix-Dieu.

Le village des artisans au Salon Bois & Habitat


La conception et fabrication à l’aide de Pour la deuxième année consécutive, Pour la Paix-Dieu, ce fut l’occasion de valoriser les
logiciels et de machines à commande Bois & Habitat, en partenariat avec le métiers traditionnels du bois et les formations qui y
numérique est devenue au sein des Centre de Formation Bois, le Centre des sont liées. L’occasion aussi de faire la promotion d’une
entreprises des secteurs bois une évidence. métiers du patrimoine « la Paix-Dieu », le formation longue en charpente proposée par l’IFAPME
Si la technologie de mise en œuvre du Centre de Compétence Wallonie-Bois, les et dans laquelle la Paix-Dieu devrait assurer les cours
matériau bois évolue, il en est de même des Compagnons du Devoir, et l’Union des consacrés aux aspects du métier liés à la conservation
métiers et des parcours de formations. La Artisans du Patrimoine, a décidé de mettre et à la restauration du patrimoine. De plus, grâce à la
mise en œuvre du bois requiert aujourd’hui en exergue les métiers du bois en créant, présence d’un menuisier-ébéniste sur le stand, une
des technologies de pointe, mais ne au sein du salon Bois & Habitat (du 22 au animation ludique invitait les enfants à participer à un
perdons pas de vue que les artisans n’en 25 mars 2013), un « Village des artisans et atelier de découverte du métier. L’assemblage en tenon-
restent pas moins des acteurs essentiels des métiers du bois  » où leurs savoir-faire, mortaise n’est désormais plus un secret pour ceux qui
dans des domaines comme la restauration entre tradition et modernité, étaient mis s’y sont essayés.
du patrimoine. à l’honneur.

À vos agendas ! Une nouvelle date pour la conférence de François Icher


Le 6 décembre 2012, plus d’une centaine de l’histoire des compagnonnages. Les Pour répondre aux nombreuses demandes, une nouvelle
de personnes s’étaient inscrites pour intempéries hivernales avaient contraint date a été programmée le vendredi 20 septembre à
assister à la conférence de François les organisateurs à annuler cette 19 heures à la Paix-Dieu. Les inscriptions sont déjà
Icher, docteur en Histoire et spécialiste manifestation. possibles en ligne.

11
Le Centre de la Paix-Dieu - N° 49 - 2013

Formation pour bacheliers


Former de futurs formateurs au patrimoine chaque groupe, une journée découverte Le dernier jour, toute l’équipe a vécu un
et à ses métiers est une des missions de était suivie d’une journée d’atelier avec un moment de satisfaction pédagogique
la cellule pédagogique du Centre des artisan. Au programme : taille de pierre, quand, au détour d’un atelier, les étudiants
métiers du patrimoine. Ainsi, les 139 dinanderie, travail du bois, mosaïque, bacheliers ont expliqué aux élèves de 5e et 6e
bacheliers de BAC1 instituteurs primaires fausses matières. primaires de l’école communale des Fagnes
de l’HELMo Sainte-Croix, présents à d’Engis les ateliers de dinanderie et de taille
la Paix-Dieu en février et mars, ont pu Les enseignants (sciences, géographie, de la pierre auxquels ils participaient. D’une
bénéficier d’un programme intense mathématiques et français) ont également certaine manière, la boucle était bouclée.
concocté conjointement par les équipes mis leurs étudiants sur des projets  :
pédagogiques de l’HELMo et de la Paix- réalisation d’une maquette d’un bâtiment Le succès de ces journées réservées aux
Dieu. de l’abbaye après prise de mesures et de bacheliers va en grandissant. D’autres
repères, rédaction d’un texte littéraire animations sont prévues dans les prochains
Il s’agissait d’une initiation au patrimoine sur une fenêtre de l’abbaye… Toutes ces mois, entre autres, la venue dans les murs
rythmée par une sélection d’animations activités étaient autant d’invitations à créer de la Paix-Dieu des 3e BAC en Architecture
proposées dans le cadre des Classes des pistes d’exploitation pédagogique d’intérieur de l’ESA Saint-Luc de Liège. De
d’éveil au patrimoine et ses métiers. Pour pour ces futurs instituteurs primaires. beaux projets sur mesure en perspective.

Les Compagnons du Devoir et les actions de mobilité des apprentis

Depuis une dizaine d’années, les mythique (à plus forte raison pour des
Compagnons du Devoir proposent dans le apprentis travaillant pour beaucoup des
parcours de formation des apprentis une pierres tendres à fermes) à savoir le petit
expérience de trois semaines à l’étranger, granit belge, la pierre bleue. Mais au-delà
souvent en Europe, où ils pourront, soit de ce programme, c’est aussi l’abbaye de
travailler en entreprise, soit en centre de la Paix-Dieu que nous avons rencontrée,
formation. Ces séjours s’accompagnent de des gens et un lieu, une nouvelle vision du
cours de langue et de visites culturelles. Nous patrimoine. Mais ce fut aussi bien sûr des
sommes bien dans cet idéal de rencontre, de visites, celles de Bruges, de Namur, de Mons,
partage, de perfectionnement professionnel de Liège et Maastricht pour finir.
et de voyage ! Autant de mots qui définissent
la vocation du compagnonnage. Une action À la découverte des pierres belges
de mobilité pour des apprentis, c’est leur
offrir tout cela, c’est leur faire toucher Pour un tailleur de pierre français, la
du doigt une autre réalité, c’est aller à Belgique, en termes de matériaux
la rencontre de l’autre, voir autrement, «  pierreux  », est souvent réduite à une
se situer dans son métier différemment, pierre : le petit granit. Cet échange nous
découvrir de nouvelles techniques, de aura permis de rencontrer une foultitude de
nouveaux matériaux et de nouvelles façons pierres belges. Et si souvent l’œil du profane
de les mettre en œuvre. Faire et voir tout ne fait pas la différence – et profanes, nous
ça, c’est aussi aller à la rencontre de soi et le sommes encore –, il est une multitude de
se construire, bref, s’accomplir. pierres bleues. Mais il est d’autres pierres
encore, des marbres, des ardoises, des
Pour la Région Languedoc-Roussillon, sur schistes, des grès.
l’année de formation 2012-2013, ce sont au
moins six groupes d’apprentis qui ont pu Francis Tourneur, géologue et membre actif
voyager en Europe : des métalliers à Prague, (très actif) de l’association Pierres et Marbres
des peintres à Florence, des boulangers- de Wallonie, a su nous faire partager – et de
pâtissiers à Grenade, des maçons à Martos façon très pédagogique – cette diversité de
en Espagne, des menuisiers en Angleterre matériaux, de pierres. Pédagogique parce
et… des tailleurs de pierre à la Paix-Dieu ! que Francis ne nous a jamais vraiment parlé
© IPW en tant que géologue, ou c’est peut-être
La collaboration entre l’Institut du ça justement un géologue. Francis nous
Au risque parfois de se répéter, la vocation du Patrimoine wallon et les Compagnons du a parlé comme un passionné d’histoire. Il
compagnonnage serait « l’accomplissement Devoir existe depuis quasiment la création nous a raconté l’histoire des pierres. Histoire
de l’homme dans et par son métier à travers de l’IPW. Ce partenariat semble couler de de pierres, histoire des pierres, histoire des
le voyage dans un esprit de rencontre et source. Transmettre, rechercher, capitaliser bâtiments en pierres, histoire des hommes
de partage ». du savoir-faire et de la connaissance autour et des pierres, du carrier au tailleur et au
du patrimoine bâti, nous devions nous poseur.
À ce titre, les Compagnons du Devoir rencontrer, c’était inévitable.
ont toujours privilégié la formation des Depuis les fossiles du carbonifère, les récifs
femmes et des hommes de métier tout au Les tailleurs de pierre ne pouvaient y coralliens, les hommes qui ont extirpé et
long de la vie et s’efforcent de mettre tout échapper. Cette «  mobilité  », pour les extirpent encore des entrailles de la terre
en œuvre pour valoriser l’acquisition de apprentis tailleurs de pierre nîmois, était cette richesse de matériaux, Francis nous
compétences par la voie de l’alternance, toutefois une première et nous avons pu a expliqué pourquoi telle ou telle pierre se
que celle-ci soit pour les itinérants sur « le bénéficier d’un programme de grande comporte de telle manière sous le ciseau, et
tour » ou les apprentis dans nos centres de qualité : de la géologie, de la conception comment, une fois extraite, taillée et mise
formation d’apprentissage mais aussi pour d’escaliers, des visites de carrières, et, en œuvre, une nouvelle vie commence
nos « anciens ». bien sûr, de la taille sur un matériau quasi pour elle.

12
Le Centre de la Paix-Dieu - N° 49 - 2013
Les Compagnons du Devoir et les actions de mobilité des apprentis (suite)
C’est ainsi que nous avons vu la carrière de faire ». Susciter la réflexion est souvent
de « la pierre bleue belge » à Soignies, où gage d’innovation !
nombre d’apprentis qui n’avaient jamais
vu de carrière sont restés bouche bée, mais Sandrine Brasseur a probablement eu
aussi la carrière de Gore, à dimension plus la tâche la moins facile à faire passer
humaine, celle de Lustin d’où est tiré de pédagogiquement, et pourtant… sûrement
façon intermittente le Grand Antique de la plus complexe, mais tellement moins
Meuse, la carrière Tailfer où nous sommes ludique. Merci Sandrine pour ta patience !
restés ébahis devant le trou de l’un des L’objectif avec Sandrine était que chaque
derniers blocs extraits, à Anhée, l’ancienne jeune puisse réaliser en béton cellulaire
carrière abandonnée de Watrisse pour le une marche à l’échelle 1/5 de l’escalier du
marbre bleu belge, et là beaucoup de colombier, la même que celle sur laquelle
respect devant le travail accompli par ces il travaillait grandeur nature et en pierre
carriers dans un monde souterrain, et pour bleue s’il vous plaît. Au-delà de l’envie
finir, à Vodelée, la carrière de Hautmont où d’aller « taper sur du caillou » (ce qui est bon
sont encore extraits les marbres rouges de signe !), chacun a su prendre conscience
Belgique (le Griotte, le Royal, etc.). de la difficulté à concevoir, transcrire la
consigne, appréhender et s’approprier la
La montée des marches… méthode adéquate. Chacun a pu voir la
complexité de la conception lorsque l’on
Le plat de résistance de cet échange était aborde des volumes à la géométrie qui
l’escalier. La majeure partie du temps commence à s’avérer compliquée. Ils ont
de formation y fut consacrée. Celle-ci pu toucher du doigt toute la problématique
s’articulait autour de deux pôles d’activités : du tailleur de pierre et de l’appareilleur :
la taille de marches massives en pierre des allers et retours incessants d’un espace
bleue pour le colombier de l’abbaye et la bidimensionnel (la feuille de dessin ou l’aire
conception des escaliers en pierre avec la d’épure) à un espace tridimensionnel (la
réalisation d’une maquette reprenant les pièce à réaliser) mais permettant ainsi de
données de l’escalier du colombier. définir les méthodes de taille (et même sur
du béton cellulaire…) nécessaires à finaliser
L’escalier, et peu importe le métier, est la géométrie de la marche. Si quelques-uns
probablement une des pièces du bâti ont « réussi » du premier coup et en ont
les plus compliquées à concevoir. Faire profité pour se « frotter » au limon circulaire, © IPW
un escalier demande une vision spatiale d’autres parfois ont essuyé quelques
approfondie et somme toute très abstraite. déboires : des éléments rayonnants, ou des indiqués et c’est un peu comme la loterie, une chance
Par définition, un escalier obéit à un éléments parallèles pas toujours placés au sur deux d’avoir un résultat correct ! À suivre...
nombre quasi incalculable de règles et de bon endroit, et parfois quelques marches
contraintes ; depuis la hauteur à franchir, malencontreusement taillées à l’envers. Eh Richard Simonnet,
la formule de Blondel, les dimensions de oui, des gabarits de vue en plan ou la ligne Formateur tailleur de pierre au CFA des Compagnons
la trémie, l’échappée, la reculée, etc. C’est de foulée et le sens de montée ne sont pas du Devoir de Nîmes
en ce sens qu’il est complexe à réaliser, il
faut s’approprier toutes ces données et n’en
omettre aucune. Mais « de la contrainte et
de la règle naît la beauté ». Appréhender
cette somme de contraintes et de règles,
puis les transcrire sur la planche à dessin
et sur l’aire d’épure, sortir les gabarits
nécessaires à la taille pour ensuite tailler
et mettre en œuvre « est un chemin long
et difficile à parcourir ».

Pour les apprentis tailleurs de pierre,


l’escalier est abordé en fin de deuxième
année. Même si nous avions travaillé
dessus lors d’un stage de regroupement
précédant, ce fut pour tous une expérience
très enrichissante, dépassant très largement
le cadre d’une simple révision.

Avec Marie De Belder, les apprentis ont


pu (re)découvrir la complexité du calcul,
de l’implantation et de la lecture de plans.
Un des moments les plus « drôles » fut
certainement la réalisation, volontaire, d’un
mauvais escalier. Ceci les a tous amenés
à réfléchir au pourquoi de ces règles et
formules que l’on emploie parfois juste par
habitude, juste « parce que c’est comme
ça », juste « parce que je ne me pose pas
de questions, je fais juste comme on m’a dit
© IPW

13
Le Centre de la Paix-Dieu - N° 49 - 2013

« Mathémagiques et le nombre d’or »


(suite des articles parus dans La Lettre du Patrimoine, n° 27, p. 13 ; n° 22, p. 14 ;
n° 18, p. 12 et n° 15, p. 10)

2013, une fastueuse année pour le projet persévérance et de dévouement, avec les
d’établissement scolaire « Saint Michel et élèves pour la poursuite de la réalisation du
son dragon : Patrimoine et Pédagogie » socle en tuffeau de la Loire. Un cinquième
conduit par les élèves de 2e complémentaire stage vient de se terminer à la Paix-Dieu dans
du collège Saint-Michel de Gosselies. La la joie et dans la bonne humeur, avec aussi
statue de saint Michel a enfin retrouvé, une saine fatigue blanchie de poussière de
après quatre années de restauration – pierre. Dans un an, ultime étape avec la taille
conséquences de l’usure du temps et des du dernier lit comprenant les créneaux qui
turbulences de l’histoire humaine –, chez seront une allusion à la tour millénaire de
M. Baup, artisan sculpteur à Vilvorde, sa Gosselies figurant sur le logo de notre école.
superbe d’antan. Un magnifique travail Le socle accueillera notre saint Michel en
sur la pierre. septembre 2014 au centre du patio d’un
pavillon scolaire restauré, lui aussi, pour la
Cependant, il lui manquait encore son circonstance.
attribut militaire, à savoir l’arme fatale qui
a terrassé le dragon, une lance maintenant Cette approche finale du projet « Saint Michel
disparue et déjà en triste état au vu des et son dragon : Patrimoine et Pédagogie »
photos d’époque du prieuré de Sart-les- a ainsi permis au nouveau projet de cette
Moines, début XXe siècle. année de voir le jour : « Mathémagiques et
le nombre d’or » ou une manière de créer
Avec l’aide du musée de Mariemont et du des ponts entre l’enseignement général et
Centre de la Paix-Dieu, une longue réflexion les enseignements professionnel, technique
s’est menée sur la forme et le matériau à et artistique.
valoriser pour réaliser cette nouvelle lance.
C’est ainsi qu’en février dernier, nous nous Concrètement, il s’agit d’aménager le patio
sommes rendus en l’atelier de M. Bouvy, avec un dallage fait d’anciennes pierres
artisan ferronnier à Sainte-Cécile et bleues et de Noir de Mazy selon une forme
magicien de la forge. choisie et vue en classe, en harmonie avec
les proportions de l’ensemble socle et
Excellent pédagogue, en quelques mots, statue, par un hexagone inscrit dans un
M. Bouvy a capté l’attention de tous. « Un cercle formé de rectangles et de triangles
artisan, c’est un intellectuel qui travaille intégrant la proportion du nombre d’or (ou
avec ses mains » nous a-t-il dit avec fierté divine proportion). Mesurages et niveaux
et émotion. sont à réaliser après étude en classe.

De sa forge et de ses mains de maître, nous Notre partenariat avec l’école voisine,
avons vu se dessiner le profil de la pointe l’Institut Sainte-Anne de Gosselies, poursuit
à partir de la matière brute ; nous avons son cours. L’ISA a d’ailleurs ouvert cette
entendu résonner les coups de marteau sur année une 7e année en parachèvement
l’enclume et la houille, légèrement humide, du bâtiment, option maçonnerie, afin
crépiter ; nous avons humé les odeurs de la de nous rejoindre dans ce défi. Les
forge en activité, du fer rougi et de l’atelier élèves de nos deux implantations ont
en pleine effervescence ; nous avons senti l’occasion de se côtoyer et de découvrir
la chaleur du feu et du métal encore chaud mutuellement les compétences de
sur nos paumes. Sous peu, nous pourrons chacun. Ainsi, durant cette année
admirer cette nouvelle lance entre les mains scolaire et la prochaine, ils aborde(ro)nt
délicatement reconstituées de la statue. le travail de dallage au sol ainsi que la
maçonnerie du socle, une maçonnerie à Pour vous convaincre de cette immense
Mme De Belder, tailleur de pierre, poursuit, l’ancienne, faite avec un mortier à base de richesse vécue à travers ces projets,
quant à elle, son entreprise méticuleuse, chaux vive et selon une technique apprise imaginez les sourires et regards épanouis
subtil ensemble de patience, de à la Paix-Dieu en 2012. de nos jeunes… (et pas seulement les
leurs !), magnifiques impressions que nous
ne pouvons retranscrire dans ces quelques
lignes.

Nous tenons également à remercier


l’Agence de Stimulation économique qui
subventionne cette première année du
projet « Mathémagiques et le nombre d’or »
dans le cadre de son Programme wallon
Esprit d’Entreprendre.

À l’année prochaine pour la suite de cette


belle aventure !

Yves Jeanfils et Xavier Sollas


Collège Saint-Michel de Gosselies
Projet à suivre sur www.csmg.be

14
La Vie des Associations - N° 30 - 2013
Suite de la page 10

Le Cedarc et le « Musée du Malgré-Tout »


Le Cedarc, le Centre d’Études et de au rythme de deux par an. Certaines d’entre
Documentation archéologiques, a été elles ont été entièrement conçues par le
créé, sous forme d’asbl, le 1er octobre 1984. Cedarc, les autres sont des reprises ou ont
Il s’est installé dans les locaux de l’ancienne été réalisées en partenariat avec diverses
centrale électrique du village de Treignes, institutions scientifiques.
situé dans le sud de la province de Namur,
dans la vallée du Viroin. Baptisé « Musée du Étant également un centre de recherche,
Malgré-Tout », celui-ci a notamment pour le Cedarc a constitué une bibliothèque
objectif l’étude et la mise en valeur du comptant plusieurs milliers d’ouvrages
patrimoine archéologique préhistorique et grâce à des échanges avec plusieurs
gallo-romain de l’Entre-Sambre-et-Meuse. institutions émanant de neuf pays et à Cuisine d’hier et d’aujourd’hui © Espace gallo-romain de Ath
sa politique d’acquisition d’ouvrages de
Le musée, reconnu en catégorie A par référence. pois chiche, fèves, lentilles, etc., se retrouvent dans le
la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis panier de la cuisinière. Les fruits indigènes, pommes,
2009, propose trois espaces permanents Afin de promouvoir au mieux l’archéologie poires, cerises, sont bientôt accompagnés de nouveaux
et une salle d’exposition temporaire. Les auprès du public, le musée propose produits introduits dans nos régions après la conquête
objets découverts lors de fouilles menées des visites guidées de ses expositions, tels le melon ou la mûre. Certains fruits sont acheminés
par le Cedarc pendant ces trente dernières permanentes et temporaires, mais aussi du sud comme le raisin, les dattes, les abricots, etc. En ce
années, complétés de divers dépôts et de sites archéologiques d’époque gallo- qui concerne la viande, l’analyse des restes osseux nous
dons effectués par des institutions, des romaine comme la villa gallo-romaine « des indique que l’on consomme principalement du bœuf, du
associations et des particuliers, sont Bruyères » à Treignes et le site du « Bois des porc, du mouton et de la chèvre, ainsi que des animaux
présentés dans une salle permanente Noël » à Matagne-la-Grande. En plus de ces de basse-cour. La mer n’est pas oubliée, et les huîtres et
d’archéologie régionale couvrant les sites visites, une large gamme d’animations est les moules sont appréciées jusque dans les villae les plus
paléolithiques, néolithiques, de l’Âge du proposée aux groupes scolaires et non- reculées. Les denrées voyagent, du sud vers le nord, le
Bronze, de l’Âge du Fer et de la période gallo- scolaires, allant de la Préhistoire à l’époque plus souvent à destination des plus nantis.
romaine. Une vitrine-galerie, composée gallo-romaine, en passant par l’Égypte
d’objets originaux et de moulages, propose, ancienne. Le second espace aborde la transformation des produits,
quant à elle, de découvrir l’évolution de que ce soit pour la consommation immédiate ou pour
l’Homme et de ses industries jusqu’au début Cette année, dans le cadre de « l’Année la conservation, grâce au sel notamment. Des ustensiles
du Néolithique. Le Parc de la Préhistoire, des Saveurs », le musée propose, jusqu’au de cuisine se trouvent présentés dans une cuisine
créé en 1999, a pour vocation de présenter 3 novembre 2013, sa 63e exposition contemporaine. Marmites, chaudrons, plats, cruches
des reconstitutions d’habitats de plein temporaire intitulée « Les saveurs antiques. dans les armoires, couteaux, louches et ustensiles dans
air des chasseurs-cueilleurs nomades À table avec les Gallo-Romains ». Celle- les tiroirs.
préhistoriques. ci a été conçue en partenariat avec
l’Espace gallo-romain de Ath où elle fut La dernière partie présente la consommation de tous
Outre ses espaces accessibles de manière présentée jusqu’au 28 avril. En plus d’être ces produits, au travers de la vaisselle de table et des
permanente, le musée a développé, depuis une thématique alléchante pour les contenants en terre cuite, verre, bois et métal, tout un
sa création, une politique d’expositions gourmands et les gourmets, l’exposition matériel qui permet aussi d’aborder les manières de
temporaires qui, depuis 1990, se suivent permet d’aborder, au travers des habitudes table.
alimentaires et de leur évolution, la société
des Gallo-Romains. Et toujours dans le cadre de « l’Année des Saveurs »,
le musée propose aux visiteurs, depuis mai 2012,
Les auteurs antiques sont une des sources de découvrir plus de vingt-cinq espèces de plantes
qui nous permettent d’appréhender aromatiques dans son petit jardin gallo-romain  :
la cuisine de cette époque. Le plus absinthe, rue, livèche, menthe, sarriette, origan, mauve,
connu est certainement Apicius avec nigelle, raifort, romarin, sauge, violette, persil, fenouil,
le  De re coquinaria, mais bien d’autres cerfeuil, etc.
comme Caton l’Ancien, Varron ou Pline
l’Ancien nous donnent de nombreuses Nathalie Bozet
informations. Ces textes sont complétés Conservateur-adjoint
par d’autres documents comme les sources Responsable pédagogique
iconographiques qui nous permettent de Musée du Malgré-Tout
visualiser les denrées utilisées mais aussi le
mobilier. Les découvertes archéologiques
nous offrent évidemment de nombreuses
données, au travers de la vaisselle et des
ustensiles utilisés, voire des infrastructures
découvertes comme les boulangeries ou les
espaces de cuisine. Mais elles nous livrent
aussi des restes de repas ou des restes
animaux et végétaux qui nous révèlent
maintenant, grâce aux disciplines comme
la carpologie et l’archéozoologie, une
multitude d’informations.

L’exposition s’articule en trois parties. La


première aborde les produits consommés et
leur diffusion dans nos régions. Les céréales,
les légumes et légumineuses sont à la base
de l’alimentation : carottes, mauve, oseille,
roquette, bette, poireau, chou, panais, pois, Salle permanente d’archéologie régionale de l’Entre-Sambre-et-Meuse
© P. Cattelain

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La Vie des Associations - N° 30 - 2013

Pique-niques aux jardins

Compte tenu du succès des pique-niques nombreux concerts, visites guidées et Infos pratiques :
aux jardins organisés en 2012 (plus de 400 animations. Les pique-niques se déclinent
visiteurs en plus des visiteurs habituels, en six dates. Après avoir débuté la saison Entrées gratuites. Les pique-niques
de nombreux commentaires positifs, un le 28 avril au domaine régional Solvay à La sont à réserver en ligne au prix de
public familial fidèle et conquis…), l’asbl Hulpe par un « Pique-nique à vélo », rendez- 10 € pour les adultes et 5 € pour les
Valorisation touristique des parcs et jardins vous les : enfants.
exceptionnels de Wallonie en collaboration • 26 mai  au  «  Pique-nique sous les
avec le Commissariat général au Tourisme, arbres » à l’arboretum de Rendeux ; Réservation confirmée dès réception
Wallonie-Bruxelles Tourisme, la Fédération • 2 juin au « Pique-nique à l’anglaise » du paiement au n° de compte

HoReCa, l’Office des Produits wallons et les au parc du château d’Attre ; BE 83-0682-5176-2315.
Fédérations provinciales du Tourisme, le • 1er septembre  au « Pique-nique sous
tout dans le cadre de l’année à thème « La les orangers » au parc du château de Animations de 11h à 17h.
Wallonie des saveurs », réédite l’opération et Freÿr ; Distribution des repas de 12 à 15h.
vous invite à découvrir six lieux d’exception • 8 septembre au « Pique-nique à la
de manière originale. mode du XVIIIe siècle » au parc du Réservations pour les pique-niques :
château de Seneffe ; piqueniques@gmail.com
Rendez-vous les dimanches entre avril • 15 septembre au « Pique-nique au
et septembre pour les pique-niques aux fil de l’eau » au parc du château de Informations :
jardins. Le concept est simple : réservez Modave. www.jardins.tourismewallonie.be
votre panier pique-nique et venez le
partager avec nous en profitant des Johanne Dendoncker

Des ouvrages pour compléter la découverte


de ces parcs et jardins exceptionnels

Les amateurs de jardins pourront retrouver


Parcs et jardins
une foule d’informations sur les sites visités historiques
dans les neuf volumes de l’inventaire des de Wallonie
parcs et jardins historiques de Wallonie ainsi
que dans la très belle synthèse éponyme,
ouvrages dus à la plume de Nathalie de
Harlez.

Nathalie de Harlez de Deulin et al., Parcs et


jardins historiques de Wallonie, tomes 1 à 9,
1993-2008.

Nathalie de Harlez de Deulin, Parcs et jardins


historiques de Wallonie, Namur, IPW, 2008.
Nathalie de Harlez de deulin

Deux idées de visite pour les beaux jours

« Freÿr-sur-Meuse. Un patrimoine exceptionnel en province de Namur » (3 mai – 22 septembre 2013)

La sortie des orangers du château de Freÿr occasion de déambuler au cœur d’un intellectuel mais aussi naturel de ce joyau
marque le coup d’envoi d’une double domaine célèbre notamment pour ses du patrimoine mosan.
exposition, visible à la fois en bord de Meuse somptueux jardins. Cette première partie
et au musée provincial des Arts anciens est enrichie d’une seconde au musée des Château de Freÿr et musée des Arts
du Namurois – Trésor d’Oignies (TreM.a). Arts anciens où se dévoilent des œuvres anciens du Namurois • Freÿr, 12
Cette exposition commune aborde l’histoire majeures (dinanderie, orfèvrerie, cristallerie, à 5540 Hastière et rue de Fer, 24
d’une région à travers celle du château de gravure, peinture, etc.), parfois exposées à 5000 Namur • www.freyr.be et
Freÿr, patrimoine exceptionnel de Wallonie, pour la première fois en Belgique. De quoi www.museedesartsanciens.be
mais aussi celle de ses propriétaires. Une restituer le cadre historique, artistique,

« Les hommes, la Meuse » (30 mars – 3 novembre 2013) à Bouvignes

La Maison du patrimoine médiéval naissance du fleuve et des transformations imaginaire collectif, etc.). Une découverte à
mosan poursuit pour la deuxième année successives du paysage. Avec « Les hommes, faire jusqu’au 3 novembre 2013.
consécutive son exploration des relations la Meuse », le propos se recentre sur ces
entre un fleuve et les hommes qui le derniers pour présenter la vie au bord d’un MPMM
côtoient. L’exposition créée en 2012 « La fleuve et les relations multiples nouées au place du Baillage, 16 - 5500 Bouvignes
Meuse, les hommes  »  avait planté le fil du temps avec celui-ci (cadre de vie, de (Dinant) • www.mpmm.be
décor de la vallée mosane au travers de la labeur ou d’échanges, développement d’un

16
Publications et Manifestations - N° 30 - 2013
Suite de la page 8

Le Livre blanc des archives de l’architecture


en Fédération Wallonie-Bruxelles
Les archives de l’architecture, sous quelque recommandations pour une politique
forme que ce soit, sont indispensables. Elles publique des archives d’architecture en
documentent la discipline, elles participent Fédération Wallonie-Bruxelles.
à sa compréhension et à sa (re)connaissance,
comme à la nécessaire actualisation de ses Archives  : pour une (re)connaissance de
pratiques. Elles définissent le socle d’une l’architecture. Livre blanc des archives
culture architecturale partagée. Donnant de l’architecture en Fédération Wallonie-
suite au colloque de février 2011 «  Les Bruxelles, Bruxelles, Fédération Wallonie-
archives d’architecture en Communauté Bruxelles et Faculté d’architecture La
française  : quelle politique  ?  », le Livre Cambre-Horta (ULB), 2012, 191 p., 10 €.
blanc des archives de l’architecture en
rassemble les actes et en extrait trente www.federation-wallonie-bruxelles.be

La collection « Bruxelles, ville d’art et d’histoire » vient de s’étoffer


La Direction des Monuments et des Sites de la histoire, anecdotes, documents inédits, illustrations
Région de Bruxelles-Capitale vient d’éditer son anciennes, considérations urbanistiques, architecturales
52e tome de la collection « Bruxelles, ville d’art et et artistiques dans une présentation agréable et
d’histoire », consacré à Ganshoren. Cette commune abondamment illustrée.
recèle un patrimoine architectural relativement
méconnu, témoin d’un important effort de Géry Leloutre, Hubert Lionnez, Ganshoren entre ville et
planification depuis la fin du XIXe siècle – elle fut nature (Bruxelles, ville d’art et d’histoire, 52), Bruxelles,
une des plus actives en la matière – mais dont le Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale – Direction
paysage contrasté hésite entre ville et nature, au des Monuments et des Sites, 2013, 48 p., 7,50 € (vente
gré notamment de cités-jardin de conceptions exclusive en librairie).
parfois différentes. Un paysage contrasté à
découvrir ou (re)découvrir en détail. Mettre en
valeur le patrimoine bruxellois est en effet l’objectif www.monument.irisnet.be/fr/sensibi/pubbvah.htm
de cette collection de petits fascicules mêlant

Le quotidien d’un maître marbrier dinantais


dans la seconde moitié du XVIIIe siècle
Lésé par une banale querelle d’héritage, marbrière qui fut parmi les plus grandes
le maître marbrier Jacques-Joseph Boreux et les plus réputées de nos régions. Une
rédige vers 1820 un pamphlet pour faire longue introduction remettant en contexte
valoir son bon droit. Au-delà d’une anecdote l’œuvre et son auteur précède cette édition
qui pourrait paraître triviale, ce document annotée qui ravira les amateurs du genre.
permet de plonger dans le quotidien de
ce que fut le métier de marbrier à la fin de Jean-Louis Van Belle, Le projet de factum de
l’Ancien Régime. Le manuscrit, conservé Jacques-Joseph Boreux (1755-1846). Maître
par une descendante de ce personnage marbrier dinantais, écrivain, inventeur,
haut en couleur, recèle en effet une série Braine-le-Château, Éditions La Taille
d’informations concernant tant la formation d’Aulme, 2011, 223 p.
et les connaissances nécessaires à l’exercice
du métier de maître marbrier, que la
recherche de commandes, leur exécution Pour toute information : cirg@skynet.be
ou la gestion globale d’une entreprise

Un manifeste de l’architecture moderne réédité


Les Éditions Fourre-Tout, liées à l’Atelier la décennie d’existence de la revue (1928-
d’architecture Pierre Hebbelinck et Pierre 1939), éditée par le bureau d’architecture
De Wit viennent de publier, avec la Société éponyme – liquidé en 1982 –, s’ouvre en effet
libre d’Émulation notamment, le fac-similé sur une mise en perspective de plus d’une
de l’ensemble des numéros de la revue centaine de pages, intégralement traduite
d’architecture « L’Équerre ». Somme au sens en anglais. La vocation internationale de
propre d’abord, qui permet de redécouvrir « L’Équerre », qui s’est positionnée comme
la centaine de numéros parus au fil des un organe de réflexion et de débats, tout
quelque 1.350 pages de ce recueil, mais comme la diversité des sujets traités font de
également par l’ampleur de la démarche celle-ci un témoin inégalé du Modernisme
engagée par les éditeurs. Cette réédition de à Liège et au-delà. Suite à la page suivante

17
Publications et Manifestations - N° 30 - 2013

Un manifeste de l’architecture moderne réédité (suite)


Une pleine justification de cette nouvelle expression architecturale et faire ainsi Sébastien Charlier (dir.), L’Équerre. Réédition
présentation d’un texte original auquel évoluer l’urbanisme. On saluera le chemin intégrale – The Complete Edition (1928-1939),
la technique du fac-similé apporte parcouru depuis la revue satirique rédigée Liège, Éditions Fourre-Tout, 2012, 1344 p.,
un incontestable supplément d’âme, par un groupe d’étudiants en architecture 65 €.
conforté par des essais qui soulignent de l’Académie des Beaux-Arts de Liège
notamment les stratégies mises en place pour aboutir à un média qui servit de www.pierrehebbelinck.net/fourretout/
à l’époque dans certaines villes de seconde relais officiel aux Congrès internationaux
importance pour développer une véritable d’architecture moderne en Belgique (CIAM).

Le béton armé : patrimoine, durabilité, innovations


ce matériau de ses origines à aujourd’hui. principalement en Belgique, mais
La première demi-journée a eu lieu en également dans le monde, du début du
octobre 2010 et la dernière, consacrée XXe siècle à nos jours. En introduction, une
Patrimoine, Durabilité et innovations

au béton armé dans le bâtiment après la liste chronologique d’ouvrages marquants


HIStoIRES DE Béton ARMé
Patrimoine, Durabilité et innovations Seconde Guerre mondiale, s’est déroulée de l’histoire du béton armé et précontraint
le 23 avril 2013. Au cours de ces quatre donne des repères au lecteur et chacun
demi-journées une trentaine d’exposés ont des sept chapitres qui le composent se
ge coédité par FEBELCEM et le Comité Patrimoine et Histoire
été présentés. Ne voulant pas laisser toute termine par une liste de références. Un
cette information sans suite, il a été décidé, glossaire reprenant les termes essentiels
trentaine de spécialistes éminents, ingénieurs, architectes,
esseurs, praticiens, nous font parcourir plus d’un siècle
ton armé et précontraint.

grâce au soutien de la Wallonie, de l’Institut du béton armé et précontraint complète


néraux nous parlent des découvertes et de l’évolution des
articles d’applications nous présentent une trentaine
ncipalement en Belgique, mais également dans le monde,
ème
siècle à nos jours.

du Patrimoine wallon et de FEBELCEM cet ouvrage destiné tant aux spécialistes


à cet ouvrage, une liste chronologique d’ouvrages marquants
béton armé et précontraint donne des repères au lecteur et cha-
apitres qui le composent se termine par une liste de références.

(Fédération de l’Industrie Cimentière), d’en qu’à tous ceux qui sont intéressés par ce
prenant les termes essentiels du béton armé et précontraint
uvrage destiné tant aux spécialistes qu’à tous ceux qui sont
e matériau incontournable de la construction depuis le début

faire un ouvrage consacré à ce matériau matériau incontournable de la construction


HIStoIRES DE Béton ARMé

incontournable de la construction depuis depuis le début du XXe siècle.


le début du XXe siècle.
Banque Bruxelles Lambert (actuellement ING) © XXXX (reste à préciser)
1964/1993

Jean-François Denoël, Bernard Espion,


Architectes 1964 : Skidmore, Owings & Merill (Gordon Bunshaft)
Architectes 1993 : Skidmore, Owings & Merill - Philippe Samyn and Partners architects & engineers

Dans cet ouvrage coédité par FEBELCEM Armande Hellebois et Michel Provost (dir.),
et le Comité Patrimoine et Histoire de la
Crématorium « Hofheide » à Holsbeek (Aarschot) © Coussée & Goris
Histoires de béton armé. Patrimoine, durabilité
FABI, une trentaine de spécialistes éminents, et innovations, Bruxelles, FEBELCEM-Comité
2013
Architectes : RCR Aranda Pigem Vilalta Arquitectes & Coussée & Goris architecten
Ingénieurs : Studieburo Mouton

Auvent de l’Institut de Sociologie de l’ULB à Bruxelles © Michel Provost


1966

ingénieurs, architectes, historiens, Patrimoine et Histoire de la FABI, 2013,


Architectes : Robert Puttemans et Pierre Guilissen
Ingénieurs : Bureau d’études Setesco (André Paduart)

professeurs, praticiens, nous font parcourir 160 p., 25 €.


plus d’un siècle d’histoire du béton armé et
Le Comité FABI Patrimoine et Histoire a précontraint. Des articles généraux nous
organisé un cycle de demi-journées d’étude parlent des découvertes et de l’évolution Renseignements et achat :
«  Connaissez-vous les bétons armés et des techniques, des articles d’applications m.scherps@febelcem.be
précontraints ? » consacré à l’histoire de nous présentent une trentaine d’exemples,

Faire des économies en aménagement du territoire


Ces dernières années, les Communes, et étapes d’un projet d’éco-quartier ou la Maison de l’urbanisme Lorraine-Ardenne
tout particulièrement les entités rurales, encore la réaffectation d’un site industriel et l’association internationale Ruralité-
font face à des défis financiers importants. en logements combinés à des activités Environnement-Développement dont les
tertiaires et associatives. Tous ces projets actes sortent aujourd’hui de presse.
Les recettes tendent à diminuer en permettent des économies d’échelle
raison de la crise mais parallèlement, les pour la collectivité et les habitants. Cette Destinée à un large public sensibilisé au
demandes d’aide sociale sont croissantes. question a été l’objet d’un colloque en développement local, la brochure de 30
Dans ces conditions, comment conjuguer juin dernier organisé conjointement par pages est disponible, uniquement en
approche territoriale, gouvernance et français, au prix de 5 € pour la Belgique
diversités sectorielles pour une gestion et 8 € pour l’étranger (frais de port inclus).
plus économe du cadre de vie ? Les défis en
matière d’aménagement du territoire sont Renseignements et commandes :
grands mais offrent aussi de larges espaces
d’innovation et de créativité. Au travers Maison de l’urbanisme Lorraine-Ardenne
d’exemples pertinents, la publication Un (si) Rue des Potiers, 304
cher territoire ? montre qu’avec imagination, B-6717 Attert
volonté et parfois un brin d’audace, des www.murla.be
initiatives locales prennent forme et info@murla.be
offrent des solutions économiquement Tél. + 32 (0)63 / 22 98 16
intéressantes. Fax : + 32 (0)63 / 23 04 99

Les projets présentés, situés dans la Grande Ruralité-Environnement-Développement


Région, s’articulent selon trois thématiques : (R.E.D)
la gestion foncière, l’intelligence Rue des Potiers, 304
énergétique et la multifonctionnalité B-6717 Attert
spatiale. Ainsi sont développés, pour ne www.ruraleurope.org
citer que quelques exemples, des projets mn.neven@ruraleurope.org
architecturaux contemporains sur des Tél. + 32 (0)63 / 23 04 90
terrains publics difficiles à urbaniser, la Fax : + 32 (0)63 / 23 04 99
création d’une éolienne collective, les

18
Les Nouvelles de l’Archéologie - N° 30 - 2013
Suite de la page 6

Des bâtiments à pans de bois dans l’ancienne abbaye de Villers-la-Ville 

constructions (chemin, enceinte, porte, bief,


etc.) en liaison directe avec le quartier industriel
de l’abbaye et ses deux moulins.

Cette découverte archéologique invite bien


évidemment à se pencher sur les sources
iconographiques et textuelles, inexploitées
jusqu’ici à ce sujet, dans le but d’y découvrir
d’éventuels indices de l’existence passée
d’une architecture à pans de bois à Villers. Les
résultats sont convaincants, puisque les sources
consultées témoignent de cette présence avec
toute la force de documents d’époque.

En effet, deux gravures anciennes représentant


l’abbaye, datées de 1607 et de 1659, montrent
plusieurs bâtiments à ossature bois. L’un d’eux
est un entrepôt, implanté tout en longueur en
bordure de bief entre les deux moulins. Sur
la gravure de 1607, ses poteaux se reflètent
dans l’eau. Sur la gravure de 1659, il apparaît
plus grand et a donc été reconstruit, sans
doute pour répondre à des besoins industriels
nouveaux. On observera que les trois bâtiments
successifs à pans de bois récemment mis au
jour n’apparaissent pas sur ces gravures. En
effet, ils leur sont antérieurs, ce que confirme
la stratigraphie archéologique qui les fait
remonter aux premiers temps de l’abbaye
fondée en 1146.

Pour ce qui est des sources textuelles, la


chronique de Villers rapporte que l’abbé Denis
van Zeverdonck (1524-1545) fit abattre « … une
certaine vieille maison d’une ancienneté
étonnante… construite en pierre et ciment de
terre ou argile assemblés avec une simplicité
étonnante, et [qui] avait une couverture de
Plan de l’ancienne abbaye de Villers-la-Ville : 1. Les trois bâtiments successifs à pans de bois récemment découverts ; 2. La porte pierres larges et minces ». Ce passage livre
de la ferme ; 3. L’enceinte ; 4. La drève qui menait à la ferme ; 5. Le bief ; 6. Le petit moulin ; 7. Le grand moulin © SPW / DGO4
assurément la description d’un bâtiment à
pans de bois dont les principaux caractères et
Trois bâtiments à pans de bois, qui se sur une base supportaient les poteaux. éléments architecturaux sont clairement distingués :
sont succédé au même emplacement À partir de la deuxième phase, ils ont la « pierre » désigne les soubassements de pierre, le
dans l’abbaye de Villers-la-Ville, ont été été remplacés par des murs bahuts en « ciment de terre ou argile » évoque les hourdis de
fouillés en 2011 et 2012 par le Service moellons liés au mortier qui recevaient des torchis, enfin, la qualité d’être « assemblés avec une
de l’archéologie (SPW / DGO4 / Direction sablières basses. Lors de la troisième phase, simplicité étonnante » souligne la technique rigoureuse
extérieure du Brabant wallon). Face aux les soubassements ont été élargis pour d’assemblage de l’ossature. Quant aux « pierres larges et
ruines des bâtiments prestigieux que nous supporter un bâtiment plus imposant et/ minces » de la couverture, elles s’identifient aux lauzes
connaissons, cette découverte ne laisse ou pour réduire les risques d’affouillements que nous avons retrouvées en fouilles, et ce pour la
pas d’interpeller. Aujourd’hui, en effet, tels qu’on peut en observer aujourd’hui première fois à Villers. Un autre texte concernant les
plus aucune construction à ossature bois encore, provoqués par plusieurs sources débuts de l’établissement, la Vita Karoli rédigée vers
n’est visible sur le site, qui se caractérise au vives toutes proches. 1215, témoigne de la présence exclusive de bâtiments
contraire par l’omniprésence de la pierre et précaires. Il y est dit qu’à son arrivée à Villers en 1197,
l’utilisation tardive de la brique. En outre, Sur le plan topographique, les trois lorsqu’il entreprit la construction de l’abbaye définitive
l’existence de ce type d’architecture dans bâtiments à pans de bois bénéficiaient en pierre, Charles, le nouvel abbé, ne trouva que des
l’ancienne abbaye n’a même jamais été d’une situation privilégiée, voire « … masures couvertes de chaume, semblables à des
évoquée à ce jour. stratégique. Disposés en long sur la rive cabanes de berger… ».
gauche de la Thyle, à l’ouest de celle-ci, ils
Les vestiges superposés des trois bâtiments s’adossaient par leur pignon sud au tronçon L’architecture à pans de bois fut la seule en usage à Villers
(long. restituée : 16,20 m ; larg. : 7,60 m) d’enceinte qui clôturait l’abbaye au sud et durant les cinquante premières années de l’existence de
révèlent un plan similaire, à quatre travées s’élevaient à quelques mètres à peine de l’abbaye. Le bois, l’argile et la paille étaient les matériaux
constituées, du nord au sud, d’une double la porte qui perçait l’enceinte. Devant leur le plus couramment utilisés pour les constructions,
grange, de deux pièces de vie en enfilade – longue façade principale, orientée au sud- aménagements et structures de toutes sortes. Une
celle à l’avant agrémentée d’un âtre, servant est, passait le chemin qui les séparait de la palissade en bois clôturait le domaine, en lieu et place
de séjour, celle à l’arrière de chambre à rivière tandis que leur façade arrière était de la muraille de pierre qui fut élevée plus tard. Le pan de
coucher et/ou de cellier – et enfin d’une tournée vers le flanc escarpé de la colline bois, du reste, convenait parfaitement en ces débuts de
étable ou d’une écurie de construction de la ferme. Sur le plan urbanistique par l’installation monastique : renouvelable, d’une mise en
plus légère. À la première phase, des plots ailleurs, ces bâtiments appartenaient œuvre aisée et rapide, il permettait de moduler espaces et
en pierre formés d’un fût de colonne posé à un complexe d’aménagements et de volumes… et le bois se trouvait en abondance sur place.

19
Les Nouvelles de l’Archéologie - N° 30 - 2013

Des bâtiments à pans de bois dans l’ancienne abbaye de Villers-la-Ville  (suite)

Cependant, une autre raison, d’ordre


géopolitique quant à elle, a décidé les
moines à construire provisoirement
en pan de bois et non définitivement
en pierre. Ils souhaitaient en effet
étendre leur domaine vers le nord, là
où la rivière forme deux coudes dans la
vallée, ce qu’ils obtinrent de l’autorité
civile, mais au terme d’un demi-siècle de
tractations (cette extension correspond
à l’abbaye que l’on visite actuellement).
Ainsi, l’usage exclusif du pan de bois reflète
l’indécision des moines quant à demeurer
ou non à Villers et s’inscrit dès lors dans
une période de transition (1147-1197).
Toutefois, même aux siècles suivants, et
jusqu’au milieu du XVIIe siècle au moins
comme le montrent les gravures, la
construction en pans de bois et matériaux
périssables ne cessa jamais d’être utilisée
à Villers, notamment pour des bâtiments
fonctionnels ou industriels, pour des locaux
techniques, etc.

Plusieurs enseignements peuvent être tirés Vue générale du chantier de fouilles depuis la colline à l’ouest. À dr., les ruines consolidées de la porte de la ferme du XVIIIe siècle.
À g., bâtiment du XIXe siècle à l’emplacement du petit moulin © SPW / DGO4
de cette découverte récente. Tout d’abord,
le pan de bois a joué un rôle important,
mais tout à fait méconnu, à Villers : durant
l’existence de l’abbaye transitoire (1147- de bois dont le plus ancien appartenait à occupation relativement restreinte dans
1197), il constitua à lui seul le paysage cette abbaye. Il apparaît donc, en troisième l’espace est d’ailleurs conforme à la genèse
architectural et, aux siècles suivants, lieu, que le moulin a joué un rôle primordial d’un établissement humain, a fortiori si
il demeura un élément fort, quoique dans le choix de l’emplacement de l’abbaye celui-ci est provisoire.
moins spectaculaire, au même titre que transitoire. Comme outil de production
l’architecture en pierre ou celle en brique. et de transformation de biens divers Le quatrième enseignement a trait à la
Autrement dit, la vue qu’offrent aujourd’hui (moudre le grain, presser l’huile, scier le destination des trois bâtiments mis au jour.
les ruines se trouve amputée d’une bois, etc.), le moulin fut en effet vital pour Celle-ci, en effet, peut être définie grâce à
composante architecturale essentielle  : le développement de la petite communauté leur situation tout à fait particulière et à leur
des vestiges de bâtiments à pans de bois. arrivée sur place. plan de type tricellulaire doté d’une double
grange en large. Contigus à la porte qui
Le deuxième enseignement concerne la D’autre part, la topographie de l’endroit perçait l’enceinte, ils concentraient donc
localisation de l’abbaye transitoire ignorée rend plausible la configuration d’un bâti les fonctions multiples d’une porterie aux
jusqu’à nos jours. On peut à présent la situer concentré sur les deux rives du bief et débuts de l’installation d’une abbaye : logis
aux abords et au sud du grand moulin grâce rassemblant des fonctions diverses qui du portier, contrôle des entrées et sorties,
à la découverte des trois bâtiments à pans se trouveront séparées par la suite. Cette accueil, grange, écurie et/ou étable et relais.
Or, la porterie de l’abbaye de Villers n’a
trouvé place à la porte de Bruxelles que dans
la première moitié du XIIIe siècle. La porte
de la ferme a donc vraisemblablement tenu
lieu de porterie primitive.

Enfin, on ne peut manquer de regretter


que nombre d’ouvrages traitant des
abbayes occultent les bâtiments
ordinaires et industriels, leur propos se
portant exclusivement sur les édifices
emblématiques et prestigieux. À
Villers, l’importance du moulin, à la fois
historique et manufacturière, de même
que l’existence avérée de bâtiments à pans
de bois, quoique complètement disparus,
invitent à remodeler cette image par trop
conventionnelle.

Éric De Waele, Frédéric Heller


et Aude Van Driessche,
SPW / DGO4 /
Direction extérieure du Brabant wallon /
Patrimoine / Service de l’archéologie
Évocation du bâtiment à pans de bois adossé à la palissade en bois de l’enceinte. Une simple porte à deux battants contrôle le
chemin d’accès à l’abbaye depuis la ferme. Vue vers le sud © SPW / DGO4

20
Le Journal de la Restauration - N° 30 - 2013
Suite de la page 4

Altération des matériaux et imagerie : cibler le traitement, sécuriser l’investissement

de l’UMONS à développer une solution d’imagerie


spécifique, particulièrement parlante pour l’utilisateur
final. Pour faire simple, la « reconstitution visuelle »
associe un code couleur à la qualité du matériau mesurée
en chaque point. On peut ainsi « voir » au-delà de la
surface du matériau.

Des tests de validation menés sur des matériaux


hétérogènes (figure 1) illustrent l’efficacité de cette
nouvelle technique d’imagerie adaptée au patrimoine
Fig. 1 - Griffe tracée à la surface d’une brique (g.), prédiction versus réalité (dr.) © UMONS immobilier par son caractère peu destructif. En utilisant
cette démarche au stade des études préalables, il est
possible de quantifier l’altération effective des pierres
Le patrimoine immobilier de Wallonie fait à un même problème pratique : dans d’un site et de décider ainsi dans quelle mesure un
la part belle à la pierre. Sortie d’un sous-sol des conditions précaires (plateforme traitement est nécessaire. Le cas échéant, la prescription
où elle se trouvait au repos depuis plusieurs de forage) et un court délai, les experts d’un traitement pertinent peut s’appuyer sur l’étude
milliers d’années et placée dans un autre pétroliers doivent déterminer, précisément du niveau de réponse de ladite pierre à l’un ou l’autre
environnement, elle subit la modification et avec le moins de destruction possible, traitement. Finalement, la méthode permet de contrôler,
de savants équilibres et initie son processus la qualité d’un matériau sur base de très a posteriori, la qualité de réalisation des travaux par
d’altération. Il s’agit d’une problématique petits échantillons (péniblement collectés l’entrepreneur.
universelle et c’est un paysage contrasté qui dans les entrailles de la Terre). Ses moyens
s’offre aux services en charge du patrimoine. financiers ont permis au secteur pétrolier La figure 2 présente une pierre calcaire tendre (tuffeau
Selon la nature du matériau choisi par les de rencontrer ce besoin : une machine de Maastricht) avant et après badigeon à l’ortho-silicate
bâtisseurs, les conditions de mise en œuvre portative trace une griffe à la surface du d’éthyle. Indiscernables à l’œil nu, les changements de
ou l’hostilité de l’environnement extérieur, matériau à l’aide d’une pastille diamantée qualité sont détectés par l’imagerie qui permet de
les pierres impliquées dans les ouvrages et enregistre, au fur et à mesure de quantifier l’impact du traitement. La figure 3 présente
anciens renvoient au début du XXIe siècle l’avancement, l’évolution de la force sur deux pierres (A et B) de nature différente, avant et
un spectacle plus ou moins désolant la pastille. Un modèle théorique permet après traitement. L’imagerie permet de comprendre
imputable aux outrages du temps. La perte ensuite de relier les valeurs enregistrées que la pierre A n’est pas réceptive au traitement tandis
de résistance concentrant généralement à la qualité du matériau. Initiée voici dix que la pierre B y répond de manière particulièrement
les inquiétudes des praticiens de la ans, la transposition de cette technique significative avec un effet s’étendant jusqu’au cœur de
restauration, ils disposent aujourd’hui de à destination du patrimoine avait déjà l’échantillon.
solutions techniques permettant de permis de limiter en Wallonie les « sacrifices
consolider les matériaux altérés  : les patrimoniaux à des fins diagnostiques » En guise de conclusion, on retiendra qu’en améliorant
traitements visent à reconstituer, avec le (voir La Lettre du Patrimoine, n° 29, page 4). la prescription et le contrôle d’exécution, la méthode
temps, les « ponts microscopiques entre d’imagerie proposée ici permet aux praticiens d’inscrire
grains de matière  » détruits au fil des Dans le domaine de l’altération et de ses leur action en phase avec les attentes formulées par
« attaques ». Dans le cadre des chantiers traitements, l’idée consistait à exploiter les institutions internationales telles qu’ICOMOS qui
menés en Wallonie, les matériaux altérés une spécificité de la technique qui peut, recommandent de focaliser les actions sur des
sont généralement traités en badigeonnant théoriquement, capturer à une échelle interventions efficaces, nécessaires et minimales. Ce
des solutions organiques (silicate d’éthyle) très fine (environ 100 µm) une valeur nouveau procédé permet donc d’améliorer l’efficacité
ou minérales (eau de chaux). d’énergie spécifique intrinsèque attestant et la durabilité des interventions sur le patrimoine en
de la qualité locale du matériau. Au-delà Wallonie et a pu tirer profit d’une collaboration active
L’application des produits disponibles dans du développement de la méthodologie entre l’université et les acteurs de terrains.
le commerce spécialisé est généralement permettant de collecter pratiquement cette
aisée mais diverses études, menées information, la possibilité d’interpréter la Dr. ir Laurent Van Parys,
notamment par l’Institut royal du Patrimoine quantité énorme de données collectées lors Dr. ir Fabrice Dagrain
artistique, ont montré que, sur certains d’un test et stockée sous forme de matrices UMONS - Faculté polytechnique
matériaux, des pathologies consécutives dans un ordinateur a conduit l’équipe
à certains traitements de consolidation
pouvaient apparaître (croûte superficielle
non adhérente, altération des couleurs),
indiquant l’intérêt de procéder à une étude
préalable pour chaque site concerné. Cette
louable précaution butait jusqu’il y a peu sur
une difficulté technique liée à l’échelle où les
phénomènes prennent place. La recherche
visant à développer une méthode efficace Fig. 2 - Pierre calcaire tendre avant (g.) et après (dr.) traitement au silicate d’éthyle © UMONS
pour estimer la qualité d’un matériau à une
échelle très locale, initiée voici quinze ans
par le Centre scientifique et technique de
la Construction, a récemment trouvé son
aboutissement à la Faculté polytechnique
(UMONS).

Elle exploite un lien inattendu entre


prospection pétrolière et sauvegarde du
patrimoine immobilier. Dans les deux
domaines, les praticiens sont confrontés Fig. 3 - Pierre A avant et après traitement et pierre B avant et après traitement © UMONS

21
Le Carnet
de la Protection
Trimestriel • avril - mai - juin 2013 • N° 30 • Bureau de dépôt : Liège X 30
numéro
e

Le parc et le château de Sélys-Longchamps forment un ensemble indissociable


Le parc d’agrément du château de Sélys-Longchamps,
d’une superficie de 20 hectares, est composé suivant
le style paysager dit « à l’anglaise » et s’organise autour
du château de style Empire. Un plan de salon de
1858, commandité par le sénateur Edmond de Sélys-
Longchamps (1813-1900), atteste que le parc a été
commandé au paysagiste Louis Fuchs*.

Dans ce parc, le promeneur est dirigé de manière


intuitive, le long d’une promenade rythmée et animée
par un enchaînement de scènes pittoresques dessinées.
Le parcours offre des vues tantôt sur le paysage extérieur,
tantôt sur des scènes dont la composition est idéalisée.

À partir du perron qui précède la terrasse située en


façade nord, une vue oblique se dégage sur le paysage
agraire et nous permet d’admirer le coucher de soleil © F. Desmet
sur la campagne.
chemins d’agrément dissociés des chemins masses végétales dont la texture et les
Du pavillon dit « tente Napoléon », on appréhende de service dans le parc actuel, restent couleurs sont contrastées tout en restant
l’ensemble du parc et la scène principale formée par similaires au plan de 1858, ce qui permet mélodieuses. Ces massifs offrent des effets
le temple de Cérès, temple monoptère octostyle à d’affirmer que le plan conçu par Louis Fuchs de coulisses qui agrémentent la promenade
colonnes toscanes formant une rotonde et construit a bien été mis en œuvre. et ménagent les effets.
sur le tertre de la presqu’île. On y accède par un pont
romantique. Le bout de la presqu’île est ponctué par un La qualité de l’harmonie dans le rapport Le parc présente une collection d’espèces
vase d’amortissement aux décors géométriques posé entre les espaces boisés, les arbres de végétales plantées à l’époque de Louis
sur un piédestal de section carrée présentant une face positionnement, les espaces ouverts tels Fuchs. Ces arbres, aujourd’hui arrivés à
gravée d’une inscription : «  Toujours claire abondante que les prairies ou les étendues d’eau, maturité, nous renseignent sur le choix des
et pure / Un doux penchant règle mon cours / Heureux ainsi que les jeux d’eau et les scènes plantations et témoignent de l’engouement
l’Ami de la Nature / Qui voit ainsi couler ses jours. » pittoresques qui se succèdent au rythme de la bourgeoisie pour l’horticulture au XIXe
L’ensemble de cette composition, ornement principal de la promenade, rendent hommage au siècle. L’attention particulière apportée à la
du jardin, qui s’admire depuis plusieurs points de vue, talent du paysagiste qui a utilisé les codes conception de ce parc est le reflet historique
offre un tableau romantique qui charme les yeux. de composition en place au milieu du de la manière de vivre au XIXe siècle. Il
XIXe siècle tels qu’évoqués dans le traité témoigne des idées sociales, politiques et
Certains éléments caractéristiques de la distribution d’Édouard André. La combinaison entre économiques de l’époque.
des éléments végétaux, du réseau hydraulique et des les feuillus et les conifères forme des
Selon les documents disponibles
aujourd’hui, on peut affirmer que ce jardin
est le premier parc privé créé entièrement
par le paysagiste Louis Fuchs en Belgique.
En effet, la comparaison de la production de
ses contemporains Carl Heinrich Petersen
(1792-1859) et Friedrich Eduard Keillig
(1827-1885) exclut avec certitude une
quelconque intervention de leur part.

Le fait que la composition de ce parc


soit restée authentique, intègre et
représentative est rare. Le parc de Sélys-
Longchamps réunit les critères et les intérêts
nécessaires qui justifient sa reconnaissance
en tant que monument suivant les principes
de la Charte de Florence.
* Nathalie de Harlez de Deulin, Parcs et jardins
historiques de Wallonie, Namur, IPW, 2008.

Frédérique Desmet,
Architecte paysagiste
© F. Desmet

22 Suite à la page 23
La Lettre du Patrimoine - N° 30 - 2013
Suite de la page 2

Mélin (Jodoigne) : bientôt une salle polyvalente dans l’annexe de la cure


Au cœur de Mélin, un des « Plus beaux certificat avait été délivré le 1er juin 2004 puissent commencer. Ceux-ci sont estimés à 350.000 €
villages de Wallonie  », se dresse un bel puis un permis d’urbanisme le 1er février dont les parties relatives aux éléments classés (façades
ensemble architectural du XVIIIe siècle en 2005. Cependant, des irrégularités dans et toitures) pourront être subsidiées à concurrence de
briques et pierre de Gobertange composé la procédure de marchés publics avaient 60 % par le Département du Patrimoine.
de la cure et de son annexe, le tout enclos empêché l’attribution du marché. Seules les
dans un mur d’enceinte. L’ensemble est clauses administratives étaient incriminées La Fabrique a donc l’espoir de voir enfin se concrétiser
classé comme monument par arrêté du et le marché aurait pu être relancé assez ce projet en 2013 !
18 juillet 1991. vite. Malheureusement, cela n’a pu être
le cas puisque l’architecte venait d’être
La cure a été rénovée il y a quelques années pensionné et ne pouvait donc plus assurer
et est habitée par le curé du village mais cette mission. Fin 2008, un nouvel auteur
la dépendance est à l’abandon depuis de projet a été désigné mais, entretemps,
de nombreuses années et se dégrade le permis d’urbanisme était arrivé à
lentement. Il n’en subsiste que les pans échéance et les procédures de certificat
de mur dont l’équilibre est précaire, la de patrimoine et de permis ont dû être
charpente est complètement effondrée. toutes deux recommencées. Un nouveau
La façade sud est soutenue par quelques certificat de patrimoine a été délivré le 24
échafaudages en bois et présente des juin 2010 et le permis le 23 décembre 2010.
dégradations importantes dans la La Fabrique a ensuite lancé la procédure de
partie supérieure de sa maçonnerie. La marchés publics qui elle aussi a rencontré
façade nord est également très affectée des problèmes : un premier marché lancé en
par l’absence de toiture. Des fissures appel d’offres général n’a reçu aucune offre La cure... © A. Dardenne
transversales parcourent le mur et les joints et a dû être relancé. Finalement, le dossier
de la maçonnerie, par endroits inexistants, complet pour l’attribution du marché a
sont imprégnés d’eau. été déposé en mai 2012 à la DGO4 où il
a suivi son cours : analyse par l’architecte,
Dès avant l’inscription sur la liste de l’IPW, visa de l’Inspection des Finances, transmis
une réaffectation en salle de réunion au Cabinet pour signature de l’arrêté de
polyvalente était envisagée par la Fabrique subvention… En parallèle, le dossier a été
d’église afin de répondre aux besoins des soumis en vue de l’exercice de la tutelle
diverses associations du village. L’IPW a pu générale du Gouvernement provincial à
ainsi épauler la Fabrique d’église et la Ville l’Archevêché de Malines-Bruxelles.
de Jodoigne dans les différentes démarches
administratives qui furent vraiment le Le Ministre du Patrimoine devrait signer
parcours du combattant. courant de cette année 2013 l’arrêté de
subvention et le Ministre des Cultes devra
Dès 2001, une procédure de certificat de ensuite se prononcer sur les travaux avant
patrimoine avait été entamée et un premier que le marché soit notifié et que les travaux ... et son annexe © A. Dardenne

Classements et subsides récents


Témoin unique de l’activité brassicole exceptionnel d’architecture pavillonnaire menuiseries et des planchers du clocher, le contrôle et la
artisanale wallonne, la brasserie de la à vocation sociale dont la cohérence a restauration de la charpente et du coq, le remplacement
Thiérache à Momignies vient d’être classée été maintenue au fil du temps et de ses de la couverture d’ardoises et enfin, l’installation d’un
comme monument. L’intérêt de cette affectations. paratonnerre ainsi que d’un dispositif anti-pigeons. Outre
dernière, créée en 1825, est d’avoir conservé ces éléments seront également prévus des travaux de
la totalité de son équipement des XIXe et Autre classement à mentionner, celui drainage et d’égouttage.
XXe siècles. de l’église Sainte-Julienne et de la place
Général Jacques à Verviers. Classée comme L’église Saint-Pierre de Saive à Blegny, classée comme
À ce classement s’ajoute, à Arlon, celui de monument, cette église du début du XXe monument depuis 1984, bénéficiera également d’une
la tour Jupiter et de sa courtine, vestiges siècle constitue un exemple éminent du subvention de près de 280.000 € pour sa restauration
de l’enceinte romaine de la fin du IIIe ou du style néogothique, style qui caractérise intérieure. Cette subvention fait suite à deux autres, l’une
début du IVe siècle de notre ère (voir La Lettre également le décor intérieur dont la richesse de près de 37.000 € accordée en 1998 pour réaliser les
du Patrimoine, n° 29, p. 20). et l’homogénéité justifient pleinement cette premiers travaux de restauration de l’extérieur de l’édifice
mesure. Outre le monument, c’est également (toitures et façades notamment) et l’autre de près de
La Cité de l’Enfance à Marcinelle vient son écrin qui est protégé et reconnu comme 259.000 € qui avait permis, en 2004 et 2005, d’effectuer
également d’être classée comme témoin d’une réflexion urbanistique globale les travaux nécessaires pour pallier les problèmes de
monument, pour le portail et le pavillon puisque les édifices des alentours immédiats stabilité de la nef et finaliser la restauration du gros-
d’entrée, et comme ensemble architectural et ceux de la place Général Jacques sont œuvre fermé (maçonneries, charpente et couverture de
pour la totalité des pavillons construits désormais classés comme ensemble la nef et de la tour). Ce nouveau subside permettra, non
dans les première et seconde phases, la architectural. pas de restituer les décors des XIXe et XXe siècles – une
pouponnière « Le Berceau », le tracé et les opération impossible à réaliser –, mais d’effectuer une
cheminements du parc. Ce classement est Une subvention d’un peu plus de 310.000 € remise en peinture dans l’esprit des XVIIe et XVIIIe siècles,
accompagné d’une mesure de protection. vient d’être octroyée pour la restauration du privilégiant une teinte blanche pour les fonds et une
Œuvre des architectes Marcel Leborgne, clocher et de la tour de l’église Saint-Martin de autre plus soutenue pour les décors et reliefs moulurés.
Raymond Van Hove, Victor Bourgeois et de Thisnes à Hannut, classée comme monument La charpente secondaire du plafond voûté de la nef et
l’architecte paysagiste Joseph Lemingneau, depuis 1933. Les travaux comprendront le du chœur sera également restaurée et consolidée par ce
cet orphelinat construit en 1939 sur le nettoyage des maçonneries, la réparation de biais, de même que les enduits et décors des plafonds
modèle d’une cité-jardin, est un exemple pierres, le rejointoyage, la restauration des qui seront entièrement reconstruits.

23
La Lettre du Patrimoine - N° 30 - 2013

Qui fait quoi ?


Classements et subsides récents (suite)
Une subvention complémentaire de et des dépendances en logements sociaux Éditeur responsable
près de 38.700  € vient d’être octroyée lancée en 2007 et couvre des quantités Freddy Joris
pour la restauration globale du château complémentaires de matériaux nécessaires Administrateur général de l’IPW
Nagelmakers à Angleur. Cette subvention pour le remplacement des pierres, les
complémentaire à celle de 1.065.000  € réparations du mortier et le traitement Coordination
initialement prévue intervient dans le contre l’humidité, imprévisibles lors des Stéphanie Bonato
cadre de la restauration et réaffectation études préalables.
du corps de logis du château en bureaux Avec la collaboration du Département
du Patrimoine (DGATLPE/SPW) et de la
Commission royale des Monuments,
Un premier numéro hors-série pour Sites et Fouilles de la Région wallonne.

La Lettre du Patrimoine Les articles non signés émanent des


BELGIë - BELGIQUE
collaborateurs de l’IPW.
La Lettredu
P.B./P.P.
B - 018

Les lecteurs de La Lettre du Patrimoine auront


Bureau de dépôt
4099 Liège X

Patrimoine
P501407

reçu, il y a peu, un premier numéro hors- Mise en page


série de celle-ci. Ce numéro spécial, édité TrimesTriel • ÉdiTion spéciale • avril 2013 • Bureau de dépôT : liège X

Numéro spécial du Journal de la Restauration


Sandrine Gobbe
en étroite collaboration avec la Direction Ce numéro hors-série de La Lettre du Patrimoine est consacré à la présentation des chantiers de
restauration des monuments classés qui se sont achevés en 2012 et à ceux qui sont toujours r e s Ta u r aT i o n

de la restauration du patrimoine, qui signe Impression


en cours actuellement. Il permet non seulement de mettre en évidence le travail accompli par
les propriétaires de biens classés, leurs auteurs de projet et les entreprises désignées pour ces
travaux mais aussi les actions menées par le personnel du SPW - Direction de la restauration du M a i n t e n a n c e
patrimoine (DRP). Au sein du Département du patrimoine et de la DGO4, celui-ci a notamment

l’ensemble du manuscrit, reprenait, dans Imprimerie IPM printing


pour mission d’accompagner les propriétaires dans la réalisation de leurs projets de restauration.
La gestion, la planification et le contrôle de l’octroi de subsides dont ont bénéficié la plupart de
ces projets constituent également une des tâches essentielles du service. Dans ce numéro et P P P W
pour la facilité du lecteur, tous les chantiers terminés en 2012 sont regroupés par province et

le détail, les chantiers de restauration, de Rue Nestor Martin


par ordre alphabétique, quelle qu’en soit l’ampleur. Cette liste est suivie par celle des chantiers
toujours en cours cette année, sur le même principe.

Le service de la maintenance de la Direction de la restauration a pour objectif l’entretien

maintenance ou les interventions sur le 1083 Ganshoren


et l’amélioration de l’état sanitaire de monuments classés ou assimilés, par des opérations
curatives et préventives. La liste des interventions effectuées en 2012 est également publiée
dans ce numéro spécial. De même, la liste des dossiers engagés portant sur le petit patrimoine
populaire wallon (PPPW) termine ce numéro. Il s’agit de patrimoine non classé mais cette
matière est également prise en charge par la Direction de la restauration du patrimoine.

petit patrimoine populaire wallon achevés Le présent numéro est l’occasion de poser menuiseries extérieures, la consolidation et la travaux dictés par une nouvelle affectation
+32 (0)2 / 218 68 00
ou en cours en 2012. Outre sa vocation
plusieurs constats et de mener quelques réflexions réparation de charpentes, la restauration de donnée au bien. Elle définit des réaménagements
générales sur cette matière. Quelques constats peintures et de décors intérieurs, la réparation ou des agrandissements, des modifications
d’abord. Les chantiers suivis par la Direction de la de vitraux, la remise en état d’orgues, des travaux substantielles, fortes en incidence sur le
restauration et achevés en 2012, au nombre de 85, de stabilité, de réfection de maçonnerie, etc. Il monument, laissant souvent et avec bonheur
de même que ceux qui sont en cours, au nombre s’agit de travaux d’assainissement, de réfection, une place à l’architecture d’aujourd’hui et à la

d’information la plus large possible sur ces de 52, peuvent comme chaque année se répartir
en deux catégories. La première comporte les
de mise en valeur. création.

S’abonner ?
chantiers de restauration proprement dite, de La seconde catégorie concerne des chantiers Ce constat n’est pas propre aux chantiers terminés
petite ou de grande envergure, tels que des de transformation. Ceux-ci consistent non en 2012. Il est récurrent. Le souligner ici donne

problématiques, cette initiative permet en travaux de renouvellement de couvertures de


toiture, l’amélioration ou le remplacement de
seulement en une restauration des éléments
classés mais ils comportent aussi une part de
l’occasion de désavouer un a priori qui a la vie
dure et qui affirme qu’un monument classé ne
peut pas être modifié, qu’il est immuable et figé.
Les exemples énumérés dans ce numéro attestent

outre d’en rappeler une autre, initiée en le contraire. Préserver la valeur d’ancienneté et
de symbole d’un monument se conçoit aussi
avantageusement en le réutilisant, en lui donnant
un nouvel usage, donc en assurant son avenir.

janvier dernier par le Ministre wallon du C’est un défi pour les architectes-auteurs de
projet chargés d’une nouvelle programmation
dans un monument historique. Leur mission est
double : conserver et magnifier les qualités du

Patrimoine, qui invitait alors les collèges monument tout en lui offrant un destin réaliste
et durable. Deux exemples parmi d’autres dans
cette liste : l’ancien couvent des Sœurs noires à
Mons converti en centre du design et les Bains de

communaux de Wallonie à faire usage du la Sauvenière à Liège en centre d’interprétation


de la mémoire. La Direction de la restauration
conforte ces projets alliant restauration et
création.

crédit annuel alloué à la restauration des Le nombre important de chantiers qui se sont
achevés en 2012 doit aussi être souligné. Près
Photo G. Focant © SPW

nombreux éléments qui constituent le petit


de 90 chantiers, répartis dans les 5 provinces.
C’est donc un nombre impressionnant  de
réunions de chantiers qui se sont tenues. Une
participation active à ces réunions pour la plupart

patrimoine populaire wallon.


hebdomadaires est assurée par les représentants

Institut du Patrimoine wallon • Rue du Lombard, 79 • 5000 Namur


de la Direction de la restauration, soit en tout

1
La Lettre du Patrimoine est
intégralement téléchargeable sur le site
Ce précédent ouvre la voie à l’édition, en www.idpw.be
préparation, d’un second numéro spécial, pourront ainsi (re)parcourir les articles parus
destiné à compléter ce 30e numéro de La à ce jour en fonction des thématiques qui L’abonnement à La Lettre est entièrement
Lettre du Patrimoine sous la forme de tables les intéressent plus spécifiquement et gratuit, si vous en faites la demande par
reprenant l’ensemble des articles publiés compléter plus facilement leur collection écrit, par fax ou par mail (en aucun cas
depuis la première parution du trimestriel en grâce à l’ensemble des trente numéros par téléphone, s’il vous plaît) auprès de
2006. Les lecteurs de La Lettre du Patrimoine disponibles en format pdf sur www.idpw.be. l’IPW à l’adresse ci-dessous :

Institut du Patrimoine wallon


Cellule Communication
La Lettre du Patrimoine
Certains lecteurs auront peut-être remarqué dans le hors- Rue du Lombard, 79
série ci-dessus que le cliché illustrant la notice du donjon, B - 5000 Namur
dit château de Renastienne, en page 8, ne correspondait Fax : +32 (0)81 / 65 48 44 ou 50
pas à la réalité. Toutes nos excuses pour cette confusion. Courrier électronique :
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Classer ou restaurer un monument : qui fait quoi ? lalettre@idpw.be

Selon qu’un monument classé est ou non contraignants (comme sur les classements
inscrit sur la liste des biens menacés épaulés à opérer) sur les travaux de restauration à
par l’IPW (qui porte sur 5 à 6 % environ des effectuer.
monuments), son propriétaire s’adressera
prioritairement soit au Département du Dans tous les cas également, c’est le Ministre Ce numéro a été tiré
Patrimoine, soit à l’Institut du Patrimoine du Patrimoine et lui seul qui décide des taux à 13.500 exemplaires.
wallon – excepté pour un conseil préventif de subventions pour les travaux de restau-
en matière de réaffectation pour lequel l’IPW ration ainsi que, dans la limite des crédits Les informations contenues
peut toujours intervenir dans la mesure de et de l’arrivée des dossiers, de l’affectation dans ce numéro ont été arrêtées
ses moyens. des moyens budgétaires. Lui seul décide à la date du 2 mai 2013.
aussi d’entamer ou non le classement (ou
Dans tous les cas, la Commission royale des le déclassement) d’un bien, et de classer
Ce trimestriel est gratuit
Monuments, Sites et Fouilles sera associée ou non ce bien sur base des avis recueillis
et ne peut être vendu.
aux procédures et rendra des avis non dont celui, parmi d’autres, de la Commission.

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