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Emballage et environnement

Bien que les préoccupations dans le domaine de l’environnement remontent à de nombreuses années (1965 aux
États-Unis, 1973 pour le premier programme d’action de la Communauté européenne), c’est le sommet de
l’Arche à Paris, en 1989, qui a marqué le départ d’une grande croisade écologique internationale, dans laquelle
l’emballage joue un rôle souvent de révélateur, parfois de bouc émissaire.
Révélateur, car l’emballage, indicateur de niveau de vie des pays industrialisés, est considéré par certains comme
le corollaire fatidique d’une civilisation de consommation de masse.
Bouc émissaire, car l’emballage, s’il est visuellement et effectivement polluant, n’entraîne en fait que 2 % des
déchets produits en Europe (entre 1,4 et 3,5 % selon les pays).
L’emballage présente, en effet, d’un point de vue environnemental, deux contraintes majeures :
 tout d’abord, il est produit à partir de ressources terrestres (matières premières et énergies) qui, pour la
plupart, ne sont pas renouvelables ou le sont de plus en plus difficilement, alors que l’explosion
démographique mondiale et le développement des niveaux de vie entraînent une demande de plus en plus
importante d’emballage ;
 de plus, l’emballage, après utilisation, encombre la nature. S’il n’était pas traité, il pourrait, à terme,
nuire définitivement par son volume et par d’éventuelles pollutions qu’il pourrait lui-même générer.
Mais avant d’être néfaste, l’emballage est utile, nécessaire, indispensable.
Sans minimiser ou négliger son influence sur l’environnement planétaire, il faut rappeler son caractère
indispensable pour l’homme.
L’emballage permet de réduire les pertes (produits alimentaires et autres).
C’est ainsi que pour les pays dont l’utilisation moyenne, par habitant et par an, est comprise entre 150 et 250 kg,
on estime les pertes en produits alimentaires entre 1 et 3 % ; pour les pays dont l’utilisation est comprise entre 50
et 150 kg par personne et par an, les pertes peuvent atteindre 30 % et, d’après la FAO (Food and Agriculture
Organisation), jusqu’à 50 % des produits agricoles et alimentaires peuvent disparaître dans les pays en voie de
développement, faute d’emballage et de conditionnement suffisants.
L’emballage protège la santé et accroît la sécurité. En éliminant le risque de contaminations
microbiologiques, en permettant des conservations en milieu adapté, en garantissant l’asepsie des produits
pharmaceutiques et médicaux, en augmentant la sécurité face à des produits dangereux, l’emballage permet à
l’homme de vivre plus longtemps et mieux.
L’emballage optimise l’utilisation des ressources. Ainsi, les doses individualisées évitent le gaspillage des
produits non consommés sur le moment, et qui peuvent se détériorer par la suite ; les transformations
industrialisées (telles celles des fruits, légumes, poulets) permettent l’utilisation de sous-produits (pour les
nourritures ou aliments pour animaux, par exemple).
L’emballage facilite la vie. Des préparations déjà effectuées, des portions préétablies, des produits micro-
ondables, sauveurs d’énergie et économiseurs de temps, des produits dits de quatrième gamme prêts à l’emploi,
des doses médicamenteuses individualisées, sont quelques-uns des exemples de la facilité que l’emballage peut
apporter à l’utilisateur.
Ainsi, l’emballage, de par ses fonctions techniques et marketing, est devenu indispensable pour l’homme,
même s’il peut entraîner des nuisances pour l’environnement.
En effet, d’après une étude réalisée par l’Ademe, la production française de déchets collectés par les communes
est passée en 30 ans de 220 kg par habitant et par an à 360 kg. Cela représente donc une augmentation de 63 %,
la part de l’emballage dans les ordures ménagères passant pendant la même période de 16,5 à 33,5 % du contenu
total des poubelles.
Selon la même étude, seuls 37,5 % de ces déchets ménagers font l’objet d’un traitement comportant une
valorisation et 61 % de ces matériaux contenus dans ces déchets finissent en décharge, directement ou à l’issue
d’un traitement.
La société GEM a réalisé pour l’Institut français de l’emballage et du conditionnement, avec la Sofres, un
sondage quantitatif [1]. D’après une personne sur quatre, en moyenne, les emballages entraînent des nuisances
dommageables à notre environnement.
Mais il faut cependant relativiser l’importance de ces nuisances car les déchets ménagers (dans lesquels on
retrouve les emballages après usage) ne sont même pas mentionnés parmi les neuf problèmes majeurs concernant
le devenir de notre planète (conférence des Nations unies de Nairobi).
C’est afin de réduire ces inconvénients sur l’environnement que des législations ont été mises en place. Si elles
sont spécifiques à chaque pays, elles expriment cependant trois priorités :
 réduire à la source les emballages en nombre et en poids tout en conservant les minima techniques requis
pour leurs utilisations ;
 réutiliser les emballages, si cela est possible, et en tenant compte des critères d’hygiène, sécurité, aspect
pratique, usage et économie ;
 valoriser les emballages, après utilisation, en récupérant tout ou partie des matières utilisées (recyclage) ou
de l’énergie consommée (incinération propre avec récupération de calories).

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