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Supérieur des Technologie Médicales de Tunis
Mastère professionnel en Génie biomédical
par
Moez Ben Jaber
2. Décrire les principes régissant les interactions entre matériaux et organismes vivants;
3. Justifier le choix d'un biomatériau donné par rapport à la fonction qu'il doit remplir
lorsqu'il est mis en contact avec un système biologique ou implanté dans l'organisme
humain.
I. Introduction générale :
II. Propriétés et caractérisation des matériaux biologiques et artificiels
1. Propriétés mécaniques
2. Propriétés physiques et chimiques :
3. Biocompatibilité interactions matériau‐organisme vivant :
4. Dégradabilité
III. Grandes classes de biomatériaux :
1. Biomatériaux métalliques
2. Biomatériaux céramiques et composites
3. Biomatériaux polymériques
4. Biomatériaux naturels
VI. Démarche de conception de prothèses‐choix des biomatériaux
Chapitre 1:
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Chapitre 1 : INTRODUCTION GÉNÉRALE 7
Qu’est ce qu’un biomatériau?
• contact avec des tissus ou Biocompatibilité
fluides vivants.
• durée du contact > quelques Ce paramètre de durée
Biomatériaux heures permet d'exclure les
produits pharmaceutiques
du champ des
biomatériaux
•non vivant les différencier des greffes
Chapitre 1 : INTRODUCTION GÉNÉRALE 9
Domaines d’application
Chapitre 1 : INTRODUCTION GÉNÉRALE 10
Domaines d’application
CARDIOVASCULAIRE: valves cardiaques, matériel pour circulation
extra‐corporelle (oxygénateurs, tubulures, pompes, ...), coeur
artificiel, assistance ventriculaire, stimulateurs cardiaques, prothèses
vasculaires, matériels pour angioplastie luminale coronarienne et
stents, cathéters endoveineux
Chapitre 1 : INTRODUCTION GÉNÉRALE 11
Les matériaux à vocation de biomatériaux
Quatre grandes catégories :
• les métaux et alliages métalliques : Aciers, Chrome, Cobalt, NiTi…
• les céramiques : Alumine, Zircone, Phosphates tricalciques, Verres..
• les polymères : Téflon, Polyéthylènes, Polyuréthanes, Silicones
• les matériaux d'origine naturelle : collagène, corail, nacre, os modifiés…
Chapitre 1 : INTRODUCTION GÉNÉRALE 12
Exigences pour un biomatériau
Exigences communes:
• au produit
• Biocompatibilité Tolérance biologique: • à ses constituants
• à ses produits de dégradation
• biocompatibilité élargie: la capacité d'un matériau à être utilisé avec une réponse
de l'hôte appropriée dans une application spécifique
Chapitre 1 : INTRODUCTION GÉNÉRALE 13
Exigences pour un biomatériau
Exigences de certaines propriétés mécaniques:
• résistance à la rupture
• résistance à l’usure
• résistance à la fatigue
• résistance au fluage
• résistance au choc
• …
Chapitre 1 : INTRODUCTION GÉNÉRALE 14
Exigences pour un biomatériau
Ce qu’il ne faut pas oublier:
• Corrosion des métaux
• Vieillissement des plastiques
• Détérioration mécanique
Le biomatériau va se dégrader: • débris
• fissures
• fractures
•…
Le biomatériau va modifier: • Positivement: adaptation tissulaire au nouveau
régime des contraintes
• Négativement: • réactions inflammatoires
• mort cellulaire
• toxicité locale ou générale
Chapitre 1 : INTRODUCTION GÉNÉRALE 15
Les outils de choix de biomatériaux
Chapitre 1 : INTRODUCTION GÉNÉRALE 16
Une seule vraie sécurité
• L’implantation chez l’homme
• Le suivi à long terme
• Le recueil des données
• Résultats
• Echecs
• Survie
• Comparaison avec un produit équivalent plus ancien.
Chapitre 1 : INTRODUCTION GÉNÉRALE 17
Cahier des charges d’un biomatériau
• Stérilisable
• Absence de risque de transmission de maladie infectieuse ou parasitaire
• Absence de réaction immunitaire
• Pas de toxicité du produit d’origine et de ses produits de dégradation
• Fabrication et stockage faciles
• Moindre coût
Chapitre 1 : INTRODUCTION GÉNÉRALE 18
Enjeux économiques et de société
• En France 3,2 millions de personnes sont porteurs d’un biomatériau
• Un marché mondial estimé à 30 milliards d’Euro
• Un cout pour les dépenses de santé
• Un surcout majeur en cas d’échec
Chapitre 1 : INTRODUCTION GÉNÉRALE 19
Aspects législatifs
Marquage via un organisme notifie
• tests sur bancs d’essais, in vitro, in vivo
• puis passage à l’homme selon un protocole très strict
• puis commercialisation
• procédure qualité
• procédure de suivi
Chapitre 1 : INTRODUCTION GÉNÉRALE 20
Conclusion
• Biomatériaux : champ d’étude en expansion
• Domaine de haute technicité
• De haute responsabilité
• Domaine pluridisciplinaire: chirurgiens, cliniciens, mécaniciens, biologistes,
biochimistes
• Nécessité d’une collaboration chercheurs – chirurgiens
Chapitre 1 : INTRODUCTION GÉNÉRALE 21
Chapitre 2:
Biomatériaux
Propriétés et caractérisation
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
23
caractérisation
Propriétés mécaniques
Les essais pratiqués pour apprécier les propriétés mécaniques peuvent se diviser en deux
grands groupes :
Essais relativement peu liés au temps :
L’essai de traction.
L’essai de dureté.
L’essai de résilience.
Essais fondamentalement liés au temps :
L’essai de fatigue.
L’essai de fluage.
L’essai d’usure
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
25
caractérisation
Propriétés mécaniques
1. L’essai de traction
a‐ Principe : Éprouvette.
Solliciter une éprouvette en traction uniaxiale jusqu’à la * Lo longueur initiale
rupture pour déterminer ses caractéristiques mécaniques. * So section initiale
* Do diamètre initial
b‐ courbes de traction :
F
Contrainte:
S
l
Déformation:
l
Fe
Limite d’élasticité: Re
S
Fm
Résistance à la rupture: Rm
S
Re
Module de Young: E
e
D / D
Coefficient de poisson:
l / l
l f l0
Allongement à la rupture: A% 100
l0
S0 S f
Striction à la rupture: Z % 100
S0
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
26
caractérisation
Propriétés mécaniques
2. L’essai de dureté
a‐ Définition : La dureté d'un matériau définit la résistance qu'oppose une surface de
l'échantillon à la pénétration.
b‐ Principe : l’essai consiste à appliquer sur une pièce à mesurer, un pénétrateur (dont la
forme varie selon le type de l’essai) sous une charge F (variable). La dureté est
proportionnelle au quotient de la force "F", par l'aire "S" de la surface déformée par le
pénétrateur sur le matériau.
c‐ Essai Brinell : d‐ Essai Rockwell : e‐ Essai Vickers :
Cet essai est effectué en 3 étapes
d’application de la force (F0, F0+F1, F0). On
mesure l'accroissement "e" en profondeur et Le pénétrateur Vickers est
on en déduit la dureté Rockwell. en diamant de forme
pyramidale à base carrée.
• Pour les fortes duretés, essai C le On mesure la moyenne des
pénétrateur est un diamant conique . deux diagonales "d" de
• Pour les faibles duretés, essais B et F le l'empreinte laissée par le
pénétrateur est une bille en acier trempé. pénétrateur sur le
matériau. :
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et 27
caractérisation
Propriétés mécaniques
3. L’essai de résilience :
a‐ Principe : L'essai a pour but de mesurer la résistance d'un
matériau à la rupture brutale.
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
28
caractérisation
Propriétés mécaniques
4. L’essai de fatigue :
a‐ Principe :
L'essai consiste à soumettre une série d'éprouvettes à des cycles répétitifs de sollicitations.
Plusieurs types d'essais de fatigues peuvent être distingués selon le type de sollicitation à
savoir : fatigue en traction‐compression, fatigue en torsions alternées, fatigue en flexion.
Généralement les sollicitation sont appliqués d'une façon sinusoïdale en fonction du temps.
On définit N le nombre de cycles et Nf le nombre de cycles à la rupture.
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
29
caractérisation
Propriétés mécaniques
4. L’essai de fatigue :
b. Courbe de Wöhler :
Pour une contrainte donnée, on fait subir une série d'éprouvettes à des cycles de
sollicitations. On mesure ensuite le nombre N de cycles requis pour entraîner la
rupture de l'éprouvette (N=Nf).
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
30
caractérisation
Propriétés mécaniques
4. L’essai de fatigue :
b. Courbe de Wöhler :
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
31
caractérisation
Propriétés mécaniques
4. L’essai de fatigue :
c. Limite d’endurance σD :
Pour plusieurs matériaux (les aciers. en particulier), il existe une asymptote horizontale à la
courbe de Wöhler, le niveau de cette asymptote déterminant la limite d'endurance σD du
matériau.
Pour un tel matériau soumis à une contrainte cyclique de valeur inférieure à σD, la rupture
en fatigue ne se produit en principe pas.
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
32
caractérisation
5. L’essai de fluage :
Propriétés mécaniques
a. principe :
le matériau est soumis à une charge constante de traction ou de
compression sur une durée prolongée et à température
constante.
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
33
caractérisation
Propriétés mécaniques
6. L’essai d’usure:
a. Définition :
C’est un phénomène complexe défini comme une perte de substance au niveau de contact
entre les deux matériaux du couple de frottement, relevant de deux mécanismes :
la dégradation du matériau provoquant une altération de ses propriétés physico‐
chimiques (densité, liaisons atomiques, microstructure…), et donc une diminution de sa
résistance mécanique au frottement (Mode 1).
une perte de substance par action mécanique sans altération des propriétés physico‐
chimiques (Mode 2).
b. Types d’usure:
On décrit différents types d’usure qui sont :
l’abrasion : par frottement l’un sur l’autre de 2 ou 3 matériaux de duretés différentes
(usure à 2 ou 3 composants).
l’adhésion : résultant du frottement de 2 matériaux de même dureté avec
développement de phénomènes chimiques (microsoudure).
L’usure par fatigue : résultant du roulement de deux matériaux l’un sur l’autre avec
apparition d’un point de contrainte provoquant une fissure de fatigue.
la corrosion : phénomène chimiques résultant dans la formation de produits de
dégradation (oxyde par exemple).
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
34
caractérisation
Propriétés mécaniques
6. L’essai d’usure:
c. Exemple :
l’usure linéaire d’une prothèse totale de
hanche telle qu’elle peut apparaître sur une
radiographie de face, sous la forme d’une
excentration de la bille fémorale dans la cupule
cotyloïdienne. Cette usure est évaluée par la
distance séparant le centre de la bille fémorale
du centre de la cupule cotyloïdienne (b).
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
35
caractérisation
Propriétés mécaniques
6. L’essai d’usure:
d. De quoi dépend l’usure:
Le type des matériaux en présence
Le coefficient de frottement du métal (acier inoxydable) sur polyéthylène est d’environ
0.05 à 0.10 selon les conditions de lubrification
Il n’est que de 0 .01 dans une articulation normale.
Le coefficient de friction du polyéthylène avec l’alumine ou la céramique de zircone est
inférieur à celui du couple polyéthylène/métal.
Qualité (rugosité) des surfaces en contact
Les conditions de fonctionnement
Le type de la charge et son rythme d’application
pression de contact
frottement de glissement,(usure par abrasion)
frottement de roulement ou de pivotement (usure par adhésion).
La température ambiante : lorsque la friction a lieu, une augmentation locale de
température peut survenir et provoquer une modification de la structure chimique des
couches superficielles du matériau.
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
36
caractérisation
Propriétés mécaniques
6. L’essai d’usure:
d. De quoi dépend l’usure:
Les conditions de fonctionnement
La lubrification :
la lubrification hémodynamique (interposition d’un film entre les deux surfaces de
glissement)
la lubrification “ limite ”, par réaction chimique entre les deux surfaces de frottement
et production de substances lubrifiantes.
L’environnement chimique
Exemple1: La présence d’oxygène sur un polyéthylène d’un PTH ayant déjà subi des
phénomènes de dégradation entretient la dégradation sous forme d’oxydation, y
compris si la dégradation n’était pas initialement de type oxydative.
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
37
caractérisation
Propriétés mécaniques
6. L’essai d’usure:
e. Essai d’usure:
Dans ce type d’essai on sollicite les matériaux en contact par un chargement mécanique et
dans un environnement thermo‐chimique semblables à ceux subit par les pièces en
fonctionnement.
On mesure alors la perte de substance au niveau du contact en fonction du nombre de cycles
de chargement.
f. Exemple d’essais d’usure:
L’essai à
Courbe d'usure
cylindres L’essai au crayon
croisés sur disque
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
38
caractérisation
Biocompatibilité et interactions matériau‐
organisme vivant
1. Définitions
Biocompatibilité (négative)
L’ensemble des phénomènes mis en jeu dans un environnement physiologique tel que
le matériau ne soit pas toxique pour l’organisme et que l’organisme lui‐même ne
dégrade pas le dispositif implanté
Bio‐inertie
Absence totale de réaction physico‐chimique du matériau au contact de l'hôte
Bio‐activité (Biocompatibilité élargie ou mesurable)
Capacité de promouvoir des réactions spécifiques favorables, à l'interface implant‐tissu
receveur (intégration du produit, qui est dégradé sous l'effet des milieux bio.)
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
39
caractérisation
Biocompatibilité et interactions matériau‐
organisme vivant
2. interactions matériau‐organisme vivant Milieu corrosif
Hémostase Hémostase
C’est une Suite à une (arrêt d'une hémorragie, d'un
agression! rupture écoulement du sang hors des
vasculaire vaisseaux)
Réaction à un Adsorption
Interface protéique sur le
corps étranger
Biomatériau
Réaction
inflammatoire
Réparation Restitution in integrum
tissulaire (réparation intégrale)
Cicatrisation fibreuse
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
40
caractérisation
Biocompatibilité et interactions matériau‐
organisme vivant
2. interactions matériau‐organisme vivant
TISSUS BIOLOGIQUES BIOMATÉRIAU
Dégradation
Milieu corrosif chimique, électrochimique
enzymatique, cellulaire
Contraintes mécaniques Dégradation mécanique
cycliques élevées Usure, rupture, fatigue
Produits de
Réactions de
dégradation :
Bio(in)compatibilité
ionique, particulaire
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
41
caractérisation
Biocompatibilité et interactions matériau‐
organisme vivant
3. Essais de biocompatibilité
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
42
caractérisation
Biocompatibilité et interactions matériau‐
organisme vivant
3. Essais de biocompatibilité
3.1. Essais in‐vitro :
Signifie un test en dehors de l'organisme vivant ou de la cellule.
En comparaison avec les tests in vivo et cliniques, les milieux in vitro tels que les cultures
cellulaires ou bactériennes permettent de fournir un moyen rapide et relativement bon
marché pour l'estimation de la biocompatibilité d'un matériau.
Les tests in vitro sont utilisés pour tester les effets des biomatériaux et de leurs produits
de dégradation sur le milieu vivant
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
43
caractérisation
Biocompatibilité et interactions matériau‐
organisme vivant
3. Essais de biocompatibilité
3.2. Essais in‐vivo :
De nombreux processus physiologiques complexes ne peuvent pas être simulés in vitro.
C'est pourquoi l'expérimentation animale in vivo est nécessaire avant l'essai clinique chez
l'homme.
Des lignes directives pour effectuer des essais de biocompatibité chez les animaux sont
décrites par les normes et les organismes gouvernementaux et internationaux de
réglementation.
Les tests peuvent être subdivisés en des tests fonctionnels et des tests non‐
fonctionnels.
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
44
caractérisation
Biocompatibilité et interactions matériau‐
organisme vivant
3. Essais de biocompatibilité
3.2. Essais in‐vivo :
Tests non‐fonctionnels
Les tests non‐fonctionnels sont généralement menées les premiers afin d’étudier les
interactions directes de l'implant avec l'environnement physiologique.
Dans ces tests, il est supposé que les intoxications aiguës ou inflammatoires ne sont
pas spécifiques et peuvent donc être évalués dans les tissus mous (par exemple, sous‐
cutanée, intramusculaire, intrapéritonéale)
En effet l'implantation dans les tissus mous nécessite une intervention chirurgicale
mineure
Des sites spécialisés tels que la cornée et le cortex cérébral sont utilisés pour les
matériaux destinés à ces applications spécifiques.
Après des périodes de temps prédéterminée, les animaux sont euthanasiés (tués) et
les tissus de réaction aux matériau testé sont évalués et comparés aux tests sur les
biomatériaux actuellement acceptés qui ont une réponse tissulaire connue.
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
45
caractérisation
Biocompatibilité et interactions matériau‐
organisme vivant
3. Essais de biocompatibilité
3.2. Essais in‐vivo :
Tests non‐fonctionnels
l’analyse histologique peut être classé en fonction du degré de nécrose tissulaire
(mort d'un tissu lors d’accidents traumatiques), de dégénérescence, la fibrose, et les
types et les quantités des inflammatoires (les leucocytes, les macrophages, les
lymphocytes, etc).
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
46
caractérisation
Biocompatibilité et interactions matériau‐
organisme vivant
3. Essais de biocompatibilité
3.2. Essais in‐vivo :
Tests fonctionnels
Après évaluation dans un tissu mou l’étape suivante est la sélection pour le dispositif
médical d’un modèle animal et d’un site d’implantation proche du site où finalement
sera implanté chez l’homme et permettant de simuler l’interaction de l’implant avec le
site d’implantation.
Les tests fonctionnels sur modèle animal sont évidemment beaucoup plus
complexes parce que la conception, la fabrication, le traitement de surface, les essais
mécaniques, et l'implantation du dispositif peut être différents de ceux du dispositif
finalement produit à usage humain.
La variation dans les procédures d'essai avec des différents modèles animaux peut
créer des difficultés dans la comparaison, l'évaluation et l'interprétation des résultats.
3. Essais de biocompatibilité
3.3. Essais cliniques:
Les essais cliniques sont conçus pour tester la sécurité d'un nouvel implant chez les
humains et ne sont menés qu'après avoir été évalué par des essais in‐vitro et in‐vivo sur des
modèles animaux.
Bien que les essais cliniques peuvent fournir des informations vitales sur l'efficacité d'un
implant biomédical, ils ne serviront pas à tester le biomatériau, mais plutôt à tester le
dispositif composé du biomatériau(s) conçu pour une application spécifique.
Contrairement aux études sur l'animal in vivo, les implants dans les essais cliniques sont
toujours exposés au suivi expérimental, même après que la période d'observation se
termine.
Plus le temps passe et plus les sujets hôtes de l’implant ne manifestent pas de résultats
négatifs, la confiance dans la biocompatibilité de l’implant augmente.
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
48
caractérisation
Propriétés physiques et chimiques
On peut citer parmi les propriétés physiques:
la densité
la microstructure
la conduction de l’électricité
les propriétés magnétiques (ferromagnétique ou non)
porosité
On peut citer parmi les propriétés chimiques:
la résistance à la corrosion dans le milieu vivant
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
49
caractérisation
Corrosion des biomatériaux
1. Définition
Ce phénomène concerne surtout les biomatériaux métalliques
On peut le définir comme une destruction progressive, lente désagrégation, effritement
d’une substance, d’une surface par effet chimique.
Pour les biomatériaux métalliques, la forme la plus pertinente est la corrosion aqueuse,
telle qu’elle se produit à la surface d’un métal plongé dans un électrolyte aqueux.
2. Les trois comportements de base des métaux et alliages:
Métaux inertes
Les métaux inertes dans un milieu donné ne s’oxydent pas et ne se dégradent pas.
Métaux actifs
Les métaux actifs dans un milieu donné s’oxydent et se corrodent spontanément,
libérant des ions métalliques dans le milieu.
Métaux passifs
Les métaux passifs dans un milieu donné se recouvrent en surface d’une couche
d’oxyde(s) protecteur(s), qui les protège(nt) contre la poursuite de la réaction
corrosive.
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
50
caractérisation
Corrosion des biomatériaux
3 . Condition d’une réaction corrosive
La spontanéité de la réaction corrosive est déterminée thermodynamiquement, et
exprimée par la valeur de l’enthalpie libre de Gibbs ΔG:
Si cette valeur est NEGATIVE, la réaction de corrosion (= oxydation du métal) est spontanée:
ΔG = ‐ E n F
où: E = potentiel réel du métal
n = nombre d’électrons mis en jeu
F = constante de Faraday
La valeur du potentiel du métal dans les conditions réelles est donnée par l’équation de
Nernst :
E = E0 + RT / nF . ln aox / aréd
Dans cette équation, le potentiel standard du métal E0 est modifié par les conditions
particulières du milieu (température T, rapport des activités du métal oxydé aox et du métal
à l’état réduit à cet instant aréd).
Les potentiels standard des différents métaux sont donnés dans la série galvanique.
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
51
caractérisation
Corrosion des biomatériaux
4. Série galvanique de quelques métaux
L’oxydation du fer est‐elle spontanée ?
Fe = Fe+++ + 3 e‐
Potentiel standard de réduction du fer, selon la série galvanique:
Fe+++ + 3 e‐ = Fe ‐ 0.44 V
Par conséquent, le potentiel standard d’oxydation du fer vaut:
Fe = Fe+++ + 3 e‐ + 0.44 V
L’énergie libre de Gibbs vaudra donc:
ΔG = ‐ E n F
ΔG = ‐ (+ 0.44) n F = ‐ 0.44 n F
Valeur négative de ΔG, donc la réaction d ’oxydation est spontanée !!!
Par exemple, le fer s'oxyde en présence du dioxygène pour former de l'hématite
(Fe203) :
peut s'écrire
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
52
caractérisation
Corrosion des biomatériaux
5. Influence du milieu biologique
Caractéristiques importantes du milieu : ‐ milieu aqueux
‐ ions : Na+, K+, Ca2+, Mg2+,,Cl‐, phosphates
bicarbonates, etc.
‐ substances organiques (protéines, etc)
‐ oxygène dissous
‐ pH relativement constant à 7.4
‐ température 37°C
Les molécules organiques peuvent se lier aux ions libérés par la corrosion, entraînant un
déplacement de l’équilibre
la stabilité de la couche d’oxyde sur le métal peut être affectée par le pH et les substances
organiques présentes
La stabilité de la couche d’oxyde peut être également affectée par le niveau d’oxygène
dissous :
déficience d’O2 = corrosion accélérée
Des bactéries peuvent consommer l’hydrogène produit, d’où modification de l’équilibre des
réactions de corrosion
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
53
caractérisation
Corrosion des biomatériaux
6. Types de corrosion en milieu biologique
Corrosion par piqûre (pitting corrosion)
Affecte les alliages recouverts d’une couche passive (aciers inox,
stellites, titane...).
C’est une corrosion localisée résultant de défauts dans la couche
d’oxyde.
Corrosion cavitaire (crevice corrosion)
Résulte d’un déficit localisé en oxygène (faible renouvellement
de l’électrolyte).
C’est une corrosion localisée pouvant se combiner à d’autres
types (p.ex. frottement).
Corrosion inter‐granulaire (intergranular corrosion)
Affecte particulièrement les alliages dont les joints de grains
sont le lieu d’accumulation de composants oxydables (carbures,
impuretés, etc.).
Chapitre 2: Biomatériaux: Propriétés et
54
caractérisation
Corrosion des biomatériaux
6. Types de corrosion en milieu biologique
Corrosion sous contrainte (stress corrosion cracking)
Combinaison de l’effet de contraintes localisées et d’un milieu
corrosif. Les contraintes augmentent fortement le processus de
corrosion.
Chapitre 3: Grandes classes de
57
biomatériaux
Grandes classes de biomatériaux
• Les exigences demandées par un implant sont plus ou moins satisfaites par un matériau
ou un autre.
• Un matériau plus rigide peut être moins résilient. Un autre plus résistant à l’usure peut
être moins résistant à la fatigue ou moins rigide etc..
les métaux utilisés dans les implants médicaux sont en fait des alliages (combinaison de
plusieurs constituants : 2 au minimum dont un au moins est métallique).
Un métal est un élément chimique pouvant former des liaisons métalliques.
La liaison métallique est un type de liaison chimique, qui consiste à mettre en commun,
par un très grand nombre d'atomes (typiquement plusieurs millions voire plus), un ou
plusieurs électrons, appelés « électrons libres ».
Cette liaison est très forte comme en témoigne l’arrangement compact des atomes
(réseau cristallin) origine de la grande densité et de la température de fusion élevée de la
plupart des métaux.
Réseaux cristallins
Chapitre 3: Grandes classes de
61
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
Par rapport à d'autres biomatériaux comme la céramique et polymères, les biomatériaux
métalliques ont la propriété d'être capable de supporter des contraintes élevé et aussi de
nature cycliques.
C'est la raison pour laquelle ces alliages, par exemple ceux qui ont suffisamment de
résistance à la fatigue de flexion, sont largement utilisés comme :
substituts passive pour le remplacement des tissus durs (os) comme dans la prothèse
totale de la hanche et du genou,
aides à la guérison des fractures osseuses comme les plaques et les vis,
des dispositifs de fixation vertébrale
des implants dentaires en raison de leurs excellentes propriétés mécaniques et de
résistance à la corrosion
Certains alliages métalliques sont utilisés pour des rôles plus actifs dans des dispositifs tels
que les endoprothèses vasculaires, guides cathéter et arcs orthodontiques.
Chapitre 3: Grandes classes de
62
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
Les principaux problèmes mal résolus avec les métaux et alliages métalliques sont les
suivants:
corrosion électrochimique et durabilité,
mécanismes de dégradation non électrochimiques incluant les interactions
protéine/métal
réactions immunitaires et d'hypersensibilité
adaptation des propriétés mécaniques
propriétés de frottements et problèmes de débris.
La plupart des métaux comme le fer (Fe), le chrome(Cr), le cobalt (Co), le nickel (Ni), le
titane (Ti), le tantale (Ta), le niobium (Nb), le molybdène (Mo), et le tungstène (W) qui sont
largement utilisés pour former des alliages pour la fabrication d’implants ne peuvent être
tolérés par le corps que en petites quantités.
La biocompatibilité des implants métalliques est très préoccupante puisque ces implants
peuvent corroder dans un milieu in vivo.
Cette corrosion implique d’une part la désintégration du matériau de l’implant ce qui lui
affaiblit mécaniquement et de l’autre part des effets nocifs des produits de corrosion sur les
tissus environnants et les organes
Chapitre 3: Grandes classes de
63
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
Relargage
‐ Un implant métallique libère des ions par dissolution dans le corps humain.
‐ Le phénomène augmente avec la corrosion.
‐ Les ions métalliques dissous forment rapidement des complexes métallo‐proteïniques
empêchant le transport des éléments nutritifs et entraînent une lyse des cellules adjacentes
avec dégradation de la matrice extracellulaire.
‐ Le processus peut aboutir au descellement de l’implant.
Exemples :
‐ La rate accumule Cr, Co, Ti, Ni, Fe et Al.
‐ Les poumons et les reins accumulent le Co, et le Ni.
Etc …
Chapitre 3: Grandes classes de
64
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
Parmi les biomatériaux métalliques, le plus important par les volumes est sans doute
l'acier inoxydable, encore largement utilisé en chirurgie orthopédique.
Il faut également mentionner particulièrement le titane et ses alliages, qui est utilisé
principalement en chirurgie orthopédique et pour réaliser des implants dentaires.
Les alliages à mémoire de forme sont une variante intéressante de cette catégorie.
Chapitre 3: Grandes classes de
65
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I.1. Les aciers inoxydables
Le premier acier inoxydable utilisé dans fabrication des implants est le 18‐8 (contient 8 %
de nickel et 18 % de chrome en masse, nommé inox 302 dans la classification actuelle) qui
est plus dure et plus résistant à la corrosion que l’acier inoxydable au vanadium.
L’acier inoxydable au vanadium n’est plus utilisé dans les implants à cause de sa résistance à
la corrosion inappropriée in‐vivo.
Plus tard, l’acier inox 18‐8 contenant un petit pourcentage de Molybdène a été introduit
pour sa résistance améliorée à la corrosion dans un milieu salé. Cet alliage est connu sous le
nom d’acier inox type 316.
En 1950, la quantité de carbone dans l’inox 316 a été réduit de 0.08% à 0.03% au max en
masse pour améliorer sa résistance à la corrosion au milieu salé et pour minimiser
l’hypersensibilité. Ce nouveau alliage est connu sous le nom d’acier inox type 316L.
La concentration minimale efficace du chrome est 11% pour conférer une résistance à la
corrosion dans les aciers inoxydables.
Le chrome est un élément réactif, mais lui et ses alliages peuvent être passivés par 30%
d'acide nitrique pour leur donner une excellente résistance à la corrosion.
Chapitre 3: Grandes classes de
66
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I.1. Les aciers inoxydables
L’acier inoxydable et plus particulièrement les types 316 et 316L, sont les plus largement
utilisés dans la fabrication des implants.
Ces types d’acier ne sont pas durcis par traitement thermique mais par écrouissage.
Ils sont non magnétique et possède une bonne résistance à la corrosion par piqures dans
l’eau salé.
Ils produisent des artefacts d’IRM.
L’acier inoxydable du type 316L est plus recommandé que le 316 pour la fabrication des
implants.
Chapitre 3: Grandes classes de
67
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I 1. Les aciers inoxydables
Chapitre 3: Grandes classes de
68
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I.1. Les aciers inoxydables: applications
tige fémorale
et tête en inox
Clous en inox
Prothèse Vis
de l’épaule orthopédique
en inox
Arc dentaire
en acier
Inoxydable
Chapitre 3: Grandes classes de
69
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I.2. Les alliages Cobalt‐Chrome
Les alliages coulables Co‐Cr‐Mo ont été utilisés pour plusieurs décennies dans la
médecine dentaire et récemment pour la fabrication des implants articulaires.
Les alliages forgeables Co‐Ni‐Cr‐Mo sont relativement nouveaux et sont utilisés pour
faire les tiges de prothèses pour les articulations lourdement chargés comme le genou et la
hanche.
Quatre types d’alliages Co‐Cr sont recommandés pour les implants chirurgicaux:
1‐ l’alliage coulable Co‐Cr‐Mo type F75
2‐ l’alliage forgeable Co‐Cr‐W‐Ni type F90
3‐ l’alliage forgeable Co‐Ni‐Cr‐Mo type F562
4‐ l’alliage forgeable Co‐Ni‐Cr‐Mo‐W‐Fe type F563
Chapitre 3: Grandes classes de
70
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I.2. Les alliages Cobalt‐Chrome
Actuellement seulement 2 parmi les 4 alliages cités sont fréquemment utilisés dans la
fabrication des implants, le coulable Co‐Cr‐Mo (F75)et le forgeable Co‐Ni‐Cr‐Mo (F562).
Cet alliage est très résistant à la corrosion sous contrainte dans l’eau de mer ( contenant
des ions de chlore).
Cependant il est très difficile de le façonner à froid surtout pour la fabrication de grande
pièce comme les tiges de la prothèse de la hanche.
Seulement le forgeage à chaud est possible pour la fabrication de telle type d’implant
Chapitre 3: Grandes classes de
72
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I. 2. Les alliages Cobalt‐Chrome
Le comportement à l’usure de l’alliage forgeable Co‐Ni‐Cr‐Mo est similaire à celui de l’alliage
coulable Co‐Cr‐Mo ( à peu prés 0,14 mm/an pour un test d’articulation avec un cotyle (Cavité
articulaire de l’os iliaque) en polyéthylène).
Cependant le dernier alliage n’est pas recommandé pour les surfaces de frottement dans les
prothèses articulaires à cause de son mauvais coefficient de frottement avec lui même ou
avec un autre matériau.
Le module de Young de l’alliage Co‐Cr est de l’ordre de 220 à 234 GPa ce qui dépasse le
module de Young des autres matériaux comme l’acier inoxydable.
Ceci peut avoir des conséquences sur les différents modes de transfert des efforts vers l’os
dans les implants articulaires artificiels malgré que l’effet d’augmentation du module de
Young sur la fixation et la longévité des implants n’est pas encore bien connu.
La faible usure a été reconnu comme un avantage des prothèses de hanche à contact
métal sur métal en alliage CoCrMo en raison de sa dureté et sa ténacité ( par exemple
l’usure linéaire moyenne de la prothèse de hanche McKee‐Farrar à contact métal sur métal
a été de 4,2 m / an).
Chapitre 3: Grandes classes de
73
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I.2. Les alliages Cobalt‐Chrome
La détermination expérimentale du taux de Nickel libéré par l’alliage Co‐Ni‐Cr‐Mo et l’acier
inox 316L à 37° dans une solution de Ringer (une solution dans de l’eau distillé bouilli
contenant 8.6 g de chlorure de sodium, 0.3 g de chlorure de potassium et 0,33 g de chlorure
de calcium par litre) a montré des résultats très intéressants.
A l’exception du début où la libération d’ion de Nickel dans la solution est plus importante
par l’alliage de cobalt, la vitesse de libération devient après presque la même pour les deux
matériaux.
Ceci est surprenant, puisque la teneur en nickel de l'alliage Co‐Ni‐Cr‐Mo est environ trois
fois celle de l'acier inoxydable 316L.
Les produits métalliques libérés par la prothèse suite à une usure, corrosion ou dégradation
(fretting) peut altérer les organes et les tissus locaux.
Des études In vitro ont montrés que les particules de Cobalt et de Nickel sont toxiques pour
les cellules vivantes.
filtre cave en CoCr pièce fémorale en alliage de Chrome‐
(pour filtrer le sang revenant des Cobalt de bonnes capacités d’élasticité
membres inférieurs vers le cœur et Implants et de résistance.
les poumons) dentaires en
CoCr
Remarque importante!: un implant en CoCr est une cause d’artéfact en IRM
Chapitre 3: Grandes classes de
75
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I.3. Le Titane et ses alliages
Le titane est l’un des métaux les plus biocompatibles, avec l’or et le platine, c’est‐à‐dire
qu’il résiste totalement aux fluides corporels.
De plus, il possède une haute résistance mécanique et un module d’élasticité très bas
(100 GPa à 110 GPa), plus proche de celui des structures osseuses (20 GPa) que l'acier
inox (210 GPa).
Cette élasticité qui favorise remodelage osseux en obligeant l'os à travailler (prévention
du stress shielding ou ostéoporose peri‐implantaire) fait du titane un biomatériau
particulièrement intéressant.
Il est plus léger mais moins rigide que l’alliage CoCr et l’acier inox
Chapitre 3: Grandes classes de
76
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I.3. Le Titane et ses alliages
L’alliage le plus couramment utilisé dans le biomédical est le TiAl6V4 (TA6V ) qui peut
être sujet au relargage de Vanadium toxique pour l’homme.
Ti‐13Nb‐13Zr utilisé pour les implants orthopédiques grâce à un module d’Young plus
faible que celui du TA6V.
Chapitre 3: Grandes classes de
77
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I.3. Le Titane et ses alliages
Propriétés chimiques :
Excellente résistance à la corrosion (assuré par une couche de passivation TiO2 qui
le protège de la corrosion)
Inertie chimique
Propriétés biologiques :
Biocompatible
Ostéointégration (Aptitude d’un matériau à être colonisé par les cellules vivantes)
Propriétés mécaniques:
Module de Young plus proche de celui de l’os que le 316L et l’alliage CoCr
De même pour la densité
Très résistant mécaniquement
Ses propriétés mécaniques dépendent fortement des éléments d’alliages et des
traitement thermomécaniques
Chapitre 3: Grandes classes de
78
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I.3. Le Titane et ses alliages
La biocompatibilité des alliages de
titane:
A la surface de tout alliage de titane
se forme un oxyde passivant : TiO2.
Cette couche passivante permet de
protéger le matériau de la corrosion:
d’une part elle est très résistante à la
corrosion par les ions chlorure et
l’isole du milieu d’autre part.
L’épaisseur et la composition de la
couche passivante évoluent au cours
du temps sous l’influence du milieu
environnant: en partie détruite par
les attaques chimiques ou
mécaniques, la couche se reforme
de façon dynamique.
Problèmes d’usure des alliages de titane
A cause de sa mauvaise résistance à l’usure le titane n’est plus utilisé en couple de friction
Chapitre 3: Grandes classes de
79
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I.3. Le Titane et ses alliages
Un os sous‐contraint va se densifier (diminution de sa densité)
Le faible module d’Young du titane par rapport aux autres métaux permet une meilleure
diffusion des contraintes dans l’os et diminue les risques de fragilisation de l’os.
Chapitre 3: Grandes classes de
80
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I.3. Le Titane et ses alliages: traitements de surface
Intérêt des Traitements et Revêtements de surface :
‐ Accroître la biocompatibilité.
‐ Accroître la résistance à l’usure.
‐ Accroître la résistance à la fatigue.
‐ Accroître la résistance à la corrosion.
‐ Prévenir l’infection.
‐ Favoriser l’intégration biologique.
‐ Accroître la tenue en service des biomatériaux.
Traitements de surface sur les implants en titane:
• Anodisation
• Les dépôts d’HAP et de titane
• L’implantation ionique
Chapitre 3: Grandes classes de
81
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I.3. Le Titane et ses alliages : applications
Les tiges des
Prothèse prothèses de implan
de côtes en hanche sont ts
titane généralement dentair
expansible en TiAl6V4 es
Systèmes de
fixation en
Titane: Tiges,
plaques, vis,
La Prothèse clous …
tibiale est en
générale en
Titane Ti6Al4V
Chapitre 3: Grandes classes de
82
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I.4. Les alliages à mémoire de forme NiTi (ou Nitinol)
Alliage Nickel‐Titane à presque 50%‐50%
Biocompatible
Microstructure: Deux états de phase solide, une à haute
température appelé MARTENSITE, et une autre stable à basse
température appelé AUSTENITE Réseau cristallin
Formes de martensite dans un AMF
Chapitre 3: Grandes classes de
83
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I.4. Les alliages à mémoire de forme NiTi (ou Nitinol)
• L’effet mémoire de forme simple
• L’effet superélastique
sens
forme initiale Déformation
Déformation élastique (réversible)
très importante ( jusqu’à 8%)
chauffage Mémoire de
forme
• L’effet mémoire de forme double sens
Chapitre 3: Grandes classes de
84
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I.4. Les alliages à mémoire de forme NiTi (ou Nitinol)
Les alliages à mémoire de forme sont des matériaux actifs. Les fonctions que ces alliages
peuvent exécuter sont divisées en cinq catégories principales:
L’effet mémoire de forme libre se rapporte aux applications dans lesquelles la seule
fonction de l'élément en AMF est de causer des mouvements ou des déformations
pouvant atteindre 8%.
L’effet mémoire de forme sous contrainte inclut les applications dans lesquelles la
déformation due à l’effet de mémoire est empêchée de se manifester ce qui produit de ce
fait des efforts importants.
Les actionneurs : Ce sont les applications dans lesquelles il y a un mouvement
accompagné d’effort. Ainsi, un travail par unité de masse qui peut atteindre jusqu‘à 5
J/gramme, est produit par l'élément en AMF.
Les applications superélastiques sont isothermes en nature et concernent le stockage
d’une énergie potentielle.
Chapitre 3: Grandes classes de
85
biomatériaux
I. Les biomatériaux métalliques
I.4. Les alliages à mémoire de forme NiTi (ou Nitinol)
stent
Chapitre 3: Grandes classes de
87
biomatériaux
II. Les Céramiques
La céramique est défini comme étant l’art et la science de fabriquer des pièces solides
composées principalement de matériau non organique et non métalliques [Kingery et al.,
1976].
Les céramiques sont des matériaux réfractaires (résistant à la chaleur), polycrystalline,
inorganiques, contenant des silicates, des oxydes métalliques, des carbures et divers
hydrures réfractaires, des sulfures et des séléniures.
Les céramiques sont obtenues par frittage Récemment, l’homme a constaté que les
céramiques et leurs composites peuvent être utilisées pour réparer ou remplacer
plusieurs organes dans le corps et en particulier l’os.
Ces types de céramiques sont nommées des biocéramiques
Les céramiques utilisés dans la fabrication des implants peuvent être classées en deux
categories:
bio‐inertes ou non résorbables (relativement inerte)
biodégradables ou résorbables (non inertes)
L’alumine, le zircone, les nitrures de silicone, et les fibres de carbones sont des
biocéramiques inertes.
L’hydrox‐apatites denses et le phosphate tricalcique sont des céramiques résorbables.
Chapitre 3: Grandes classes de
89
biomatériaux
II. Les Céramiques
Les biocéramiques ont les propriétés mécaniques suivantes:
très grande résistance à la compression
très dures
Bonne résistance à l’usure
Résistance à la traction faible mais peut être amélioré dans les composites de céramiques
grande résistance au cisaillement
non résilient (ne résiste pas au choc) donc fragile
non ductile (pas de déformation plastique)
Les biocéramiques ont les propriétés biologiques suivantes:
Non toxiques
Non cancérigènes
Non allergiques
Non inflammatoires
biocompatibles
biofonctionnelles pendant toute la durée d’implantation
Les biocéramiques ont aussi les propriétés suivantes:
mauvais conducteur d’électricité
mauvais conducteur de chaleur
température de fusion très élevée
Chapitre 3: Grandes classes de
90
biomatériaux
II. Les Céramiques
II.1. Biocéramiques non résorbables ou relativement bio‐inerte
Ce type de biocéramique conserve ses propriétés physiques et mécaniques tout au long de
son implantation dans l’hôte.
Elle résiste à la corrosion et à l’usure et très biocompatible.
II.1.1. L’alumine (Al2O3)
Minerai: Bauxite
l’oxyde d’aluminium pur (l’alumine) est monophasique et stable (a 1 seule forme
cristallographique)
L’ASTM (The American Society for Testing and Materials) recommande que l’alumine utilisé
dans la fabrication des implants doit contenir 99.5% d’alumine pure et moins que 0.1% de
mélange de SiO2 et d’oxydes alcalins (souvent Na2O).
Chapitre 3: Grandes classes de
91
biomatériaux
II. Les Céramiques
II.1. Biocéramiques non résorbables ou relativement bio‐inerte frittage
II.1.1. L’alumine (Al2O3)
Fabrication : par frittage ( agglomération de poudres par
chauffage sous forte pression)
Technique HIP(Hot Isostatic Pressing): chauffage entre 1400
&1500°,sous atmosphère neutre, sous forte pression (≥1000 prothèse totale de la
bars) hanche
L’Utilisation de la technologie HIP permet d’obtenir une bonne
résistance à la flexion (limite élastique atteint 580MPa)
L’application la plus populaire de l’alumine est celle de la prothèse totale de la hanche (PTH).
Le couple de friction alumine‐alumine et alumine‐polyéthylène de haute densité (UHMWPE:
ultra‐high‐molecular‐weight polyethylene ) a montré des performances meilleures que celle
de métal (CoCr ou inox)‐UHMWPE. Chapitre 3: Grandes classes de
92
biomatériaux
II. Les Céramiques
II.1. Biocéramiques non résorbables ou relativement bio‐inerte
II.1.2. La zircone (ZrO2): oxyde de zirconium
structure triphasique
Structure cristalline (maille):
Cubique centrée (propriétés modestes)
Tétragonale (propriétés satisfaisantes)
Monoclinique: plus de cohésion des grains et plus dense
Fabrication : par frittage ( agglomération de poudres par chauffage sous forte pression)
La zircone pure peut être obtenue par une transformation chimique du (ZrSiO4), qui est très
abondant dans les minerais.
La zircone possède une température de fusion très élevée ( 2953 °K) et une grande stabilité
chimique.
Les propriétés de la zircone sont relativement
inférieures à celles de l’alumine
La zircone à haute densité est:
très biocompatible
très résistant à l’usure
faible coefficient de frottement lorsqu’il est en contact avec la polyéthylène UHMWPE
Chapitre 3: Grandes classes de
93
biomatériaux
II. Les Céramiques
II.1. Biocéramiques non résorbables ou relativement bio‐inerte
II.1.3. Applications
Prothèse totale de hanche Prothèse totale de hanche
Alumine‐Alumine Zircone‐Zircone
Prothèse dentaire
Chapitre 3: Grandes classes de
94
biomatériaux
II. Les Céramiques
II.1. Biocéramiques non résorbables ou relativement bio‐inerte
II.1.4. Carbone pyrolytique
Le carbone peut être fabriqué en plusieurs formes allotropiques: cristalline (diamond et
graphite), non crystalline (carbone vitreux) et quasi‐cristalline(carbone pyrolytique).
Parmi eux seulement le carbone pyrolytique est largement utilisé dans la fabrication des
implants. Il est principalement utilisé dans les revêtements de surface.
Le réseau cristallin du carbone utilisé dans les implants est similaire à celui du graphite.
La matrice hexagonale plane est constituée de fortes liaisons covalentes dans lesquelles des
électrons de valence sont libres de se déplacer ce qui en résulte une bonne conductivité
électrique.
Réseau cristallin du graphite
Réseau cristallin du carbone pyrolytique
Chapitre 3: Grandes classes de
95
biomatériaux
II. Les Céramiques
II.1. Biocéramiques non résorbables ou relativement bio‐inerte
II.1.4. Carbone pyrolytique
Propriétés mécaniques du carbone pyrolytique
Chapitre 3: Grandes classes de
96
biomatériaux
II. Les Céramiques
II.1. Biocéramiques non résorbables ou relativement bio‐inerte
II.1.4. Carbone pyrolytique: applications
La biocompatibilité des implants couverts de carbone pyrolytique avec le sang est à
l’origine de la grande utilisation de ce matériau dans les valves cardiovasculaires
Disque en carbone pyrolytique
valve cardiovasculaire
valve cardiovasculaire
entièrement en carbone
pyrolytique
Chapitre 3: Grandes classes de
97
biomatériaux
II. Les Céramiques
II.2. Biocéramiques résorbables ou biodégradables
La céramique résorbable comme le nom l’indique se dégrade
durant son implantation dans l’hôte.
La céramique résorbable est remplacée progressivement par les Différentes formes de
tissus endogènes. substituts osseux de
La vitesse de dégradation varient d’un matériau à un autre. synthèse
La majorité des céramiques résorbables sont des variantes du
phosphate de calcium.
Le phosphate de calcium a été utilisé comme de l’os artificiel. Il a
été appliqué aussi dans la fabrication des implants ainsi que dans Structure microporeuse
les revêtements solides ou poreux d’autres implants du céramique
phosphocalcique
Le principal biocéramique résorbable mis en œuvre est
l’hydroxypatite (HAP) Ca10(PO4)6(OH)2, de composition très proche
de l’os, mais également la whitlockite ‐3caO‐P2O5 (le phosphate
tricalcique (TCP)) ou des composites hydropatite‐whitlockite.
Interface biodynamique
os/biocéramique
Chapitre 3: Grandes classes de
98
biomatériaux
II. Les Céramiques
II.2. Biocéramiques résorbables ou biodégradables
On réalise des revêtement par projection plasma sur les surfaces de
tiges fémorales ou de cupules acétabulaires.
La surface de ces revêtements est microporeuse et il se produit une
repousse osseuse par épitaxie.
Le taux de réussite est estimé à 90% dix ans après la mise en place de Revêtement poreux
la prothèse.
Cependant les propriétés mécaniques en sont encore peu maitrisées,
faibles aujourd’hui, ce qui limite l’utilisation de ces céramiques à des
parties du corps peu sollicités mécaniquement, par exemple dans des
applications de chirurgie maxillo‐faciale.
Cependant d’autres types de biomatériaux comme les ciments
phosphocalciques injectables sont utilisés comme substituts osseux. revêtement solide
Chapitre 3: Grandes classes de
99
biomatériaux
II. Les Céramiques
II.3. Problèmes
Les principaux problèmes mal résolus avec les céramiques sont :
les mécanismes de dégradation,
la durabilité,
la résistance à la fracture
l'activité de surface,
l'adhésion des protéines ou des cellules en surface.
Avec les céramiques biorésorbables, les problèmes sont :
la mesure et le contrôle de la biorésorption et l'effet sur le tissu local
la calcification
Chapitre 3: Grandes classes de
100
biomatériaux
III. Les Polymères
Un polymère est un matériau formé par un ensemble de macromolécules de même
nature chimique. Il est issu de l'enchaînement covalent d'un grand nombre de motifs (ou
unités) monomères identiques ou différents.
Les biomatériaux polymèriques sont des polymères organiques (chaines de carbones et
d’hydrogénes).
L'enchaînement des unités répétitives peut se faire de façon linéaire (polymères
linéaires), présentant des ramifications aléatoires (polymères branchés) ou systématiques
et régulières (dendrimères).
Chapitre 3: Grandes classes de
101
biomatériaux
III. Les Polymères
Du fait des degrés de liberté de la conformation (disposition dans l'espace) de chaque motif
monomère, la conformation du polymère résulte de cet enchaînement mais également des
interactions entre motifs.
Les polyoléfines, représentées principalement par les polymères thermoplastiques de
grande consommation polyéthylène (sigle PE) et polypropylène (PP), constituent la plus
importante famille de polymères.
Les polymères ont un comportement viscoélastique.
En effet, ils démontrent simultanément des propriétés élastiques et un caractère visqueux.
Les principaux avantages des biomatériaux polymériques devant ceux métalliques et en
céramiques sont:
la simplicité de fabrication
le cout raisonnable
la possibilité d’adaptation des propriétés mécaniques et physiques
Chapitre 3: Grandes classes de
102
biomatériaux
III. Les Polymères
III.1. Polymère d’éthylène (PE)
C’est un paraffine (molécule linéaires d'hydrocarbures saturés à chaîne droite CnH2n+2)
inerte biocompatible composé de chaines de carbone et d’hydrogène reliées entre elles.
Caractérisée par:
• Masse moléculaire (noyau moléculaire = 28 X n chaînes)
• Cristallinité 50% en moyenne, proportionnelle à la densité
• Masse moléculaire & cristallinité → propriétés
mécaniques
Densité élevée meilleure résistance aux chocs et au
cisaillement
Cristallinité du PE: % de phase structurellement bien organisée // phase amorphe (filaments)
Chapitre 3: Grandes classes de
103
biomatériaux
III. Les Polymères
III.3. Fabrication
L’extrusion →barres : Fibrage longitudinal=Densité plus élevée,+ homogène Barres & plaques
Le pressage →plaques : Fibrage orienté dans le plan de la plaque →usinage implants
L’injec on →moules à la forme des implants
extrusion pressage
L’injection
Chapitre 3: Grandes classes de
104
biomatériaux
III. Les Polymères
III.4. Application
Polytétrafluoroéthylène Implants vasculaires, chirurgie faciale
Polyuréthane Urologie, implants mammaires, valves cardiaques,
pacemaker (stimulateur cardiaque)(isolant)
Silicone Implants mammaires, urologie, implants testiculaires,
pacemaker (isolant), chirurgie faciale, chirurgie de la
main
Polymères
Polyéthylène Sutures, implants vasculaires
Dacron Implants vasculaires, ligaments, chirurgie du tube
digestif
Polyméthylmethacrylate Lentilles intraoculaires, ciment orthopédique
Polyester Sutures, implants vasculaires
Polypropylène Sutures, ligaments
Polyamide Sutures
Acides polylactiques et Sutures, implants biodégradables, support de
polyglycoliques médicaments implantables
Chapitre 3: Grandes classes de
105
biomatériaux
III. Les Polymères
III.4. Application
Les utilisations des polymères dans le domaine des biomatériaux sont extrêmement
nombreuses. On peut citer parmi ces biomatériaux:
Bouclier fémorale en CoCr
glisse sur un plateau tibial en stent couvert
polyéthylène.
Dans les prothèses totales de la hanche le PE est réservé au versant cotyloïdien
On les retrouvent fréquemment dans les implant visant à remplacer les tissus mous
Chapitre 3: Grandes classes de
106
biomatériaux
III. Les Polymères
III.4. Problèmes
Les principaux problèmes mal résolus avec les polymères actuellement mis en œuvre ne
concernent pas que la biocompatibilité à l'interface matériau‐ tissu.
Pour les polymères non résorbables on peut citer :
instabilité au rayonnement gamma (problème de stérilisation),
réactivité à certains types de médicaments,
variabilité de chaque "lot",
stabilité hydrolytique,
calcification,
risques liés aux additifs, aux composants de bas poids moléculaire, aux produits de
dégradation in vivo, aux produits résiduels de stérilisation,
manque de base de données pour évaluer les propriétés de surface, les réactions de
biocompatibilité, etc,
manque de standards.
Chapitre : Grandes classes de biomatériaux 107
IV. Les biomatériaux naturels
Le souci de biocompatibilité des implants a orienté les chercheurs vers des matériaux
logiquement biocompatibles puisque d'origine naturelle.
la chitine, polysaccharide extrait des coquilles de crabe, qui est susceptible d'application
pour les fils de suture, la chirurgie reconstructive et la peau artificielle ;
les fucanes, polysaccharides extraits des algues marines (anticoagulants ‐
anticomplémentaires, etc...) ;
la cellulose, traditionnellement utilisée pour les membranes de dialyse, mais dont d'autres
applications sont à l'étude, notamment comme ciment de prothèse de hanche ;
le corail, qui pourrait être utilisé en chirurgie orthopédique et/ou maxillo‐faciale, grâce à la
possibilité de recolonisation de ce matériau par les cellules osseuses ;
Chapitre 3: Grandes classes de
109
biomatériaux
IV. Les biomatériaux naturels
le collagène, d'origine animale (extrait de la peau) ou humaine (extrait du placenta
humain) et dont les applications existantes ou envisageables sont très nombreuses :
‐ cosmétologie et chirurgie esthétique,
‐ pansements et éponges hémostatiques,
‐ implants oculaires et pansements ophtalmologiques,
‐ reconstitution de tissus mous et durs à l'aide de mélanges collagène‐facteurs de
croissance‐hydroxyapatite,
‐ peau artificielle (derme).
L'avantage du collagène réside dans le fait que :
‐ c'est un produit hémostatique,
‐ il a certaines propriétés mécaniques qui permettent de le manipuler,
‐ il est indispensable au développement cellulaire,
‐ il est biodégradable.
Chapitre 3: Grandes classes de
110
biomatériaux
V. Comparaison des propriétés mécaniques
Chapitre 3: Grandes classes de 111
biomatériaux
Chapitre 4 :
principes de sélection des matériaux
Chapitre 4 : principes de sélection des matériaux 113
principes de sélection des matériaux
1. Analyse fonctionnelle de l’objet
• Quelle est la fonction de l’objet ?
• Comment l’objet est‐il sollicitée en service ? Quelles sont les conditions aux limites ?
• Quelles sont les sollicitations les plus critiques à votre avis ?
2. Rédaction du cahier des charges
• Lister les différents attributs de l’objet : comment est‐il caractérisé en termes de
géométrie et de propriétés ?
Chapitre 4 : principes de sélection des matériaux 115
principes de sélection des matériaux
Exemple : prothèse de la hanche
• Conception de la prothèse
Chapitre 4 : principes de sélection des matériaux 116
principes de sélection des matériaux
Exemple : prothèse de la hanche
• Analyse fonctionnelle:
F1• Fonction de support mécanique
• diminution des fractures de fatigue
F2• Fonction tribologique
• diminution des frottements
• diminution des débris d’usure
F3• Fonction ancrage osseux
• assurer la stabilité à long terme de
l’interface Os‐implant
F4• Fonction résistance à la corrosion
• Assurer la résistance à la corrosion de
l’implant au milieu vivant
Chapitre 4 : principes de sélection des matériaux 117
principes de sélection des matériaux
Exemple : prothèse de la hanche
• Analyse fonctionnelle:
F1• Fonction de support mécanique
F2• Fonction tribologique
F3• Fonction ancrage osseux
F4• Fonction résistance à la corrosion
fonction F1 F2 F3 F4
Tige fémorale X X X
Tête fémorale X X X
cotyle X X X X
Chapitre 4 : principes de sélection des matériaux 118
principes de sélection des matériaux
Exemple : prothèse de la hanche
• Solutions techniques
Fonction Solutions
Fonction ancrage osseux tige‐os Prothèses cimentées: ciment acrylique (PMMA: poly‐
méthylméthacrylate)
Prothèses non cimentées:
surfaces métalliques poreuses
revêtements d’HAP (hydroxyapatite)
revêtements de titane
Fonction ancrage osseux os cotyle Prothèses cimentées: ciment acrylique (PMMA: poly‐
méthylméthacrylate)
Prothèses non cimentées:
surfaces métalliques poreuses
revêtements d’HAP (hydroxyapatite)
revêtements de titane
par des vis
par encastrement en force
Chapitre 4 : principes de sélection des matériaux 119
principes de sélection des matériaux
Exemple : prothèse de la hanche
• Evaluation des solutions techniques
Exemple : Fonction tribologique
Résistance à l’usure 1 3 3 4 4 4 4 3 3 5 5 5 5
Biocompatibilité 3 3 9 2 6 4 12 3 9 5 15 2 6
Résistance au choc 1 5 5 5 5 1 1 1 1 1 1 5 5
Coût 2 5 10 2 4 3 6 3 6 3 6 1 2
Total 7 27 19 23 19 27 18
Niveau de performance des critères 1 2 3 4 5
Solution retenues pour la fonction tribologique: couple de friction 316L/UHDPE ou Al2O3/Al2O3
Chapitre 4 : principes de sélection des matériaux 120
principes de sélection des matériaux
Exemple : prothèse de la hanche
Exemple de solutions finales
Chapitre 4 : principes de sélection des matériaux 121
Annexes
ANNEXES 123
Diagrammes d’Ashby pour la sélection des matériaux
Diagramme de résistance à l’environnement et au rayonnement ultraviolet
ANNEXES 125
Diagrammes d’Ashby pour la sélection des matériaux
Diagramme résistance mécanique – densité
ANNEXES 126
Diagrammes d’Ashby pour la sélection des matériaux
Diagramme ténacité – résistance
ANNEXES 127
Diagrammes d’Ashby pour la sélection des matériaux
Diagramme module d’élasticité– densité
ANNEXES 128
Ressources bibliographiques
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