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de l’entrepreneuriat,
de l’innovation et de la
créativité dans la région
euro-méditerranéenne
NÚMERO 01|2011
COLECCIÓN DOCUMENTOS
Colección Documentos
Número 01/2011
La reproduction de ce document est autorisée
en citant la source
Imprimé par
Fareso, S.A.
Promotion de l’entrepreneuriat,
de l’innovation et de la créativité dans
la région euro-méditerranéenne
INDEX
INTRODUCTION 7
INNOVATION ET CREATIVITE 33
Développement de la société du savoir et de l’information 36
Politiques R&D+i et transfert technologique 37
CONCLUSIONS ET PROPOSITIONS 41
chômage élevé, une hausse des prix alimentaires et une chute temporaire du tourisme
et des entrées de flux de capitaux dans les pays partenaires méditerranéens (PPM).
Dans ce contexte, le développement de l’esprit d’entreprise, de l’innovation et de la
création de nouvelles entreprises peut devenir un élément important de la stimula-
tion de l’activité créatrice d’emplois et, par conséquent, de la diminution du taux de
chômage et de l’amélioration des conditions de vie de la population de la région mé-
diterranéenne.
En effet, la priorité est donnée au développement de l’entreprise étant donné le
rôle joué par les entreprises et les entrepreneurs en tant que créateurs de richesse et
d’emploi et étant donné le manque d’entrepreneurs relevé dans la région euromédi-
térranéenne.
La stimulation de l’activité d’entreprise suppose, d’une part, développer des pro-
grammes de soutien et de diffusion de l’activité d’entreprise en tant qu’ouverture pro-
fessionnelle enrichissante à la portée de personnes pleines d’initiative et d’autre part,
avoir les ressources humaines nécessaires en termes de dirigeants et techniciens, hau-
tement qualifiés, pour une meilleure organisation et gestion d’entreprise.
Parmi tous ces aspects, il convient de souligner le rôle que l’éducation peut jouer
en tant que moyen pour créer une attitude et une culture d’entreprise, spécialement en
ce qui concerne les jeunes, et la place que le système éducationnel doit réserver au dé-
veloppement de l’esprit d’entreprise dans l’acquisition des compétences de base. Nous
savons que l’éducation est un des facteurs les plus influents en termes de création et
consolidation d’entreprise car il permet le développement des savoirs-faire et des ca-
pacités qui favorisent l’esprit d’entreprise et améliorent l’image de l’activité d’entreprise.
Il convient également de considérer le rôle clé que joue l’innovation au sens large,
c’est-à-dire comme tout changement basé sur la connaissance qui génère de la valeur,
sur la croissance économique, sur l’incitation aux échanges commerciaux et à la créa-
tion d’emplois à plus forte valeur ajoutée.
Tous ces aspects doivent être considérés et analysés de façon très attentive dans
un Rapport sur ces caractéristiques, dans le strict respect du cadre de la coopération
euro-méditerranéenne entre les deux rives et à l’intérieur de celles-ci qui doit tou-
jours être le point de référence de la plupart des actions comme cela a été le cas jusqu’à
présent pour les actions menées à bien.
Dans les précédents rapports euroméditérranéens, l’accent a été mis sur la néces-
sité d’orienter la coopération entre l’Union européenne et les Pays partenaires médi-
térranéens (PPM) vers la réalisation du potentiel des entreprises, la création de PME
et d’entreprises dans le secteur de l’économie sociale, la formation de la main d’oeu-
vre en fonction des besoins du marché du travail, l’amélioration des services d’aide à
la création d’entreprises et un accès plus facile au financement. Tout cela est étroite-
ment lié aux priorités données dans le domaine social comme par exemple la création
d’emploi pour les jeunes et les femmes.
1. Dirigé par le CES d’Espagne avec la collaboration du Conseil nacional économique et social d’Algérie,
le Conseil économique et social de Grèce, le Conseil nacional pour l’économie et le travail d’Italie, le
Conseil du développement économique et social de Malte, le Conseil économique et social de Tunisie
et le Comité consultatif mixte du Conseil économique et social de Turquie.
2. Ces questions ont été abordées, de façon très détaillée et force statistiques à l’appui, dans le rapport
commun: Les facteurs de compétitivité et de cohésion sociale en vue de la construction d’un espace inté-
gré euroméditérranéen, présenté lors du Sommet économique et social euro-méditérranéen qui s’est
tenu à Athènes en octubre 2007. Ci-après cité sous le terme de Rapport d’Athènes 2007.
3. L’exception dans ce cas est l’Algérie où le secteur industriel atteint 60 % en parfaite logique avec sa
structure de production.
élevés, la formation brute de capital fixe pouvant même atteindre des niveaux supé-
rieurs à 30 % dans les pays émergents. Dans les PPM, cependant, l’investissement en
termes de formation brute de capital fixe est relativement bas, se situant autour des
20 à 25 % du PIB, bien que durant les années précédant la crise, on enregistrait une
légère croissance par rapport aux niveaux antérieurs.
Quant aux flux d’investissement direct étranger, s’ils ont augmenté de façon consi-
dérable en termes absolus, ils demeurent faibles en termes relatifs par rapport à ceux
destinés à d’autres pays qui entretiennent d’importantes relations avec l’Union euro-
péenne.
Cela est dû au fait que les courants d’investissement direct étranger aux niveaux
mondial et européen vers les PPM ont baissé face à ceux destinés à d’autres régions
plus attrayantes comme les pays émergents de l’Asie ou les pays du centre et de l’est
de l’Europe et ce, en dépit des avantages offerts par les PPM pour attirer l’investisse-
ment étranger tel que la proximité géographique avec l’Union européenne, la taille de
leurs marchés, la disponibilité d’une main d’oeuvre relativement bien formée, les fai-
bles coûts salariaux ou la disponibilité de ressources naturelles.
Dans ce sens, des efforts doivent être faits pour surmonter ces faiblesses en don-
nant la priorité à l’épargne et à l’investissement des ménages tout en progressant au ni-
veau de l’ouverture sur l’extérieur de ces pays par la consolidation des relations com-
merciales et en favorisant une plus grande entrée des investissements directs étrangers.
D’autre part, il est toujours nécessaire d’envisager des questions liées à une bonne
gouvernance, tant au niveau national que régional et local, permettant de disposer d’un
meilleur cadre institutionnel, juridique et administratif, dans lequel la démocratie, les
droits sociaux et professionnels, ainsi que la participation des partenaires sociaux se-
raient des éléments indispensables.
Les PPM on fait des progrès dans ce sens au cours des dernières années, ainsi qu’en
matière de développement des infrastructures, des marchés financiers et du système
fiscal. Il est à espérer que les récents changements politiques et le processus de trans-
formation des institutions dans certains PPM aient une influence en la matière et puis-
sent contribuer à l’amélioration de la qualité institutionnelle et réglementaire et pro-
mouvoir un climat d’investissement et de création d’entreprises plus favorables à la
création d’activités productives et d’emploi dans la zone euro-méditerranéenne.
Le poids traditionnel et élevé qu’a pu avoir le secteur public sur l’activité écono-
mique des PPM doit être complété par la nécessaire incitation à l’initiative privée et
à l’esprit d’entreprise comme moteurs de la croissance et de la création de richesse et
d’emplois.
Bien que la présence et la dépendance du secteur public dans l’activité économique
se soit réduite par rapport à la situation qui a prévalu durant les décennies précé-
dentes, du fait principalement de l’entrée de capitaux étrangers, il est toujours néces-
saire de réorienter et de consolider le rôle de l’Etat dans les secteurs directement liés
continuera à le faire à l’avenir, sur les marchés du travail de la zone caractérisés par :
un faible taux d’emploi formel, une faible participation professionnelle de certains col-
lectifs, notamment les femmes, et un taux élevé de chômage qui touche particulière-
ment les femmes et les jeunes.
Tout cela a une répercussion négative sur la cohésion sociale en générant l’exclu-
sion et la pauvreté mais en stimulant aussi les flux migratoires. La zone euro-médi-
terranéenne est l’une des principales aires géographiques caractérisée par l’ampleur
et l’intensité de ces flux.
Les dernières données disponibles affichent, pour l’ensemble des PPM, un taux de
chômage de 11,9 % qui peut atteindre les 25,2 % en ce qui concerne les moins de 25
ans avec un taux d’emploi de 42 % et une participation professionnelle des femmes,
mesurée par le taux d’activité, d’à peine 24 %. Par ailleurs, ces données correspondent
à la dernière période de forte croissance économique, plus de 5 %, dans la région. En
2009, la croissance a été plus faible du fait de la crise économique internationale mais
en 2010, selon de récentes prévisions, elle se situera autour de 4,2 % dans les pays du
Maghreb et de 5 % au Machrek.
Concernant les femmes, l’incitation à une participation professionnelle dans la
zone euro-méditerranéenne nécessite de surmonter la traditionnelle fonction sociale
de la femme, qui se limite à la sphère familiale. Pour cela, l’activité des entreprises
constitue une option possible pour sortir de la situation de sous-emploi et c’est en ce
sens, et afin de promouvoir l’initiative entrepreneuriale, que l’on doit intégrer les ini-
tiatives en faveur des femmes ainsi que les programmes de formation et de soutien sur
la base d’un cadre financier plus accessible. On favoriserait ainsi une plus grande pré-
sence des femmes dans le secteur structuré de l’économie.
De même, concernant la population jeune, et au vu des taux de chômage élevés qui
la caractérisent, il conviendrait de concevoir des mesures spécifiques afin de favori-
ser leur insertion sur le marché du travail. L’activité entrepreneuriale peut constituer
un débouché professionnel pour les jeunes, qu’il convient d’encourager.
Dans tous les cas, tous ces aspects revêtent une importance accrue dans un
contexte de crise économique. La nature globale de cette dernière a exigé l’adoption
de réponses concertées et coordonnées au niveau international. Dans les PPM, ces ré-
ponses ont davantage porté sur des mesures individuelles à court terme en vue de sti-
muler la demande intérieure, d’augmenter l’investissement, de garantir les dépôts et
de réduire les taux d’intérêt afin de stimuler les marchés locaux que sur des mesures
coordonnées au niveau de l’aire4 géographique qui, toutefois et dans un sens large, ap-
paraissent comme fondamentales non seulement pour palier aux effets les plus néga-
tifs de la crise mais aussi pour stimuler la croissance économique et l’emploi dans la
zone euroméditerranéenne.
4. Sergio Alessandrini, “Le rôle des relations euro-méditerranéennes face à la crise économique”, dans
Anuario del Mediterráneo 2009, 2010.
Démographie d’entreprise
L’objectif ayant pour but d’encourager l’initiative entrepreneuriale visé dans le pré-
sent rapport implique une plus grande maîtrise des caractéristiques de l’environne-
ment entrepreneurial dans les pays de la Méditerranée, qui passe par l’analyse de sa
taille et de sa dynamique en tant que données clés en vue de favoriser l’innovation et
la compétitivité et, par conséquent, la croissance économique et la création d’emplois.
C’est dans cette optique que la démographie entrepreneuriale de ces pays est abordée;
cette analyse est néanmoins limitée par les problèmes et difficultés liés l’insuffisance
des données statistiques disponibles –par ailleurs et très souvent non actualisées– qui
tronquent l’étude de l’environnement entrepreneurial dans la zone euroméditerra-
néenne.
Les analyses portant sur la démographie entrepreneuriale permettent de définir le
dynamisme du tissu des entreprises mesuré au moyen des flux d’entrée et de sortie
des entreprises et de leurs chances de survie sans véritablement tenir compte des ca-
ractéristiques et des variables de comportement de tous et de chacun des secteurs
puisqu’en général ces études font état d’indicateurs non analytiques.
Avec les dernières données disponibles de la Banque mondiale (Annexe 1) pour
2007, la Turquie est le pays qui possède, au sein des PPM, le plus grand nombre d’en-
treprises, 764.240 entreprises inscrites, suivie par l’Egypte avec 367.559. Sur le total
des entreprises inscrites dans l’ensemble de ces pays, 10 % environ ont été créées en
2007, soit un taux similaire à la moyenne de l’Union européenne. Cependant, dans ce
contexte général, Israël et la Turquie se démarquent avec des taux de 11,6 et 12,3 %
respectivement alors que l’Egypte et le Liban enregistrent les taux les plus bas en
termes de création d’entreprises avec respectivement 2,6 et 4,9 %.
Par ailleurs, le tissu des entreprises au sein des PPM, à l’instar des autres pays eu-
ropéens, est caractérisé par la prépondérance des petites et moyennes entreprises, avec
de 1 à 49 employés, qui représentent près de 90 % du total des entreprises, entreprises
à caractère informel comprises5. Les PME et les micro PME interviennent dans la plu-
part des activités de production dans la zone euroméditerranéenne et leur compétiti-
vité et capacité à répondre à la globalisation et à la crise actuelle dépendent de leur
capacité à se développer et à innover6.
La prépondérance des PME et des micro PME font que ce sont ces entreprises qui
peuvent contribuer à une croissance et à un emploi durable de façon significative. En fait,
elles sont responsables de la plus grande part de création d’emplois, qu’ils soient formels
ou informels (de 60 à 70 % des emplois créés), et elles représentent aussi la voie pour ca-
naliser les petits investissements avec l’augmentation inhérente de la valeur ajoutée pour
la croissance économique (de 30 à 50 % de la valeur ajoutée des économies respectives).
Le développement des PME est donc indispensable pour stimuler la création d’emplois
dans la zone, pour contribuer à la stabilité sociale et à l’intégration des économies des
deux rives de la Méditerranée, en permettant de surcroît le transfert des technologies et
l’innovation.
Parallélement, les PME et les micro PME sont celles qui rencontrent le plus de
problèmes de développement du fait des difficultés rencontrées dans la recherche de
financement et d’investissement suffisant et pour se doter de ressources humaines
qualifiés mais également pour bénéficier de l’assistance administrative et technique,
les taux de mortalité étant très élevés. A titre d’exemple, en Egypte 97 % des entre-
prises sont des PME avec à leur actif 62 % des emplois créés; au Liban, 96 % des en-
treprises sont des micro entreprises qui représentent 50 % de l’emploi total; et au Ma-
roc, les PME représentent 99 % du total des entreprises et totalisent 70 % des emplois.
Néanmoins, nous devons souligner que le taux de cessation d’activité dans ces pays
est élevé, en moyenne 5,8 % de la population active, contre 2,1 % dans l’Union euro-
péenne, exception faite du Maroc avec seulement 3,7 %.
Par ailleurs, les entreprises d’économie sociale (entreprises coopératives, mutuali-
tés, associations pour le développement, fondations et autres formes d’entreprises em-
ployant des travailleurs), jouent aussi un rôle important au niveau du développement
de l’activité entrepreneuriale dans ces pays, du fait de leur contribution à la cohésion
sociale, au soutien à l’esprit d’entreprise, à la création de richesse au niveau local, à
l’incitation pour une meilleure gouvernance, au développement durable et spéciale-
ment à la création d’emplois 7.
Au sein de l’Union européenne, ce type d’entreprises représente 10 % du total et
totalise 8,0 % des emplois. S’il n’existe pas de données similaires pour l’ensemble des
PPM, en Algérie, en Egypte, au Maroc et en Turquie, on relève un grand nombre de
coopératives et de mutualités dont le nombre de membres ou bénéficiaires oscille en-
tre 8 et 12 millions de personnes
La participation des femmes à l’activité d’entreprise reste insuffisante dans les
PPM. De fait, seuls Israël et la Turquie affichent une participation des femmes au ni-
veau de l’actionariat, 34,0 et 40,7 % respectivement, se situant ainsi au niveau des
pays européens. De fait, nous avons là une des questions principales que nous devons
traiter en relation avec la stimulation de l’esprit d’entreprise et comme faisant partie
de l’objectif global de renforcer le rôle des femmes dans la société. Cela suppose éga-
lement qu’il faut donner plus d’importance et renforcer les petites activités d’entre-
prise à caractère traditionnel développées par les femmes qui incluent les activités
non remunérées au sein de la famille et le travail traditionnel8.
Par ailleurs, les données fournies par le Global Entrepreneurship Monitor9 relatives
au développement de l’activité entrepreneuriale attestent que, par rapport à la popu-
lation active et dans les PPM, le taux de lancement d’activité entrepreneuriale est plus
élevé que dans l’Union européenne, avec en tête de classement l’Algérie, le Liban et le
Maroc où durant ces trois dernières années plus de 15 % de la population active et en
Jordania plus de 10 %, a entrepris de monter une affaire, contrastant ainsi avec la
moyenne européenne qui se situe autour de 6 %.
La perception des meilleures occasions pour monter des affaires dans ces pays ex-
plique le taux très élevé d’activités entrepreneuriales récentes. Il apparaît ainsi que la
nécessité est l’une des principales motivations des nouveaux entrepreneurs, contrai-
rement à l’Union européenne où prime le désir d’améliorer la situation personnelle.
9. Les indicateurs fournis par Global Entrepreneurship Monitor sont élaborés à partir de l’enquête à la
population adulte sur les aspects relatifs à l’activité entrepreneuriale et aux aspirations, attitudes et
perceptions de ceux qui lancent ou ont lancé à un certain moment une activité entrepreneuriale.
L’existence d’un contexte politique, social et culturel favorable est très important pour
le dynamisme entrepreneurial, comme l’existence au sein de la population de compor-
tements favorables au développement d’activités entrepreneuriales. Il s’agit donc de
deux domaines tout aussi nécessaires et importants qui se renforcent mutuellement
par ailleurs. Des considérations positives sur le monde de l’entreprise aident au déve-
loppement de conditions externes propices au développement d’initiatives entrepre-
neuriales, comme le cadre régulateur ou institutionnel, et vice versa.
Or, tandis que les facteurs internes sont nécessaires dans toutes les économies pour
la naissance et le développement d’une activité d’entreprise, l’ensemble des facteurs
externes, tout aussi nécessaires, peut être modulé en fonction de la phase de dévelop-
pement économique dans laquelle se trouvent les différentes économies. Ainsi, les
moins développées devraient, en principe, centrer leurs efforts sur l’obtention d’une
certaine stabilité macro-économique et sur le développement de la qualité de leurs
institutions, infrastructures et systèmes éducatifs et sanitaire. Une fois ces éléments
acquis, les pays devraient porter leurs efforts sur l’efficacité de fonctionnement de
leurs marchés des biens et services et développer de manière progressive les facteurs
favorisant une activité entrepreneuriale innovatrice
Facteurs internes
L’esprit d’entreprise constitue un élément primordial pour le développement écono-
mique d’un pays et il dépend dans une large mesure du fait que sa population adopte
des comportements positifs envers les entreprises et qu’elle se sente motivée et for-
mée pour s’aventurer dans la création d’une nouvelle entreprise. Le comportement de
la population peut être, par conséquent, un bon indicateur sur les potentialités ou sur
le manque de dynamique entrepreneuriale d’un pays.
Si nous disposons de nombreux indicateurs relatifs aux comportements du monde
entrepreneurial, les plus significatifs sont ceux qui nous éclairent sur la motivation
pour créer une nouvelle entreprise, comme la perception des possibilités de monter
des affaires, pour améliorer sa situation professionnelle ou par simple nécessité, le cal-
cul des risques ainsi que les savoir faire personnels pour créer et développer une nou-
velle entreprise
L’intérêt d’une affaire est en rapport étroit avec les coûts de faisabilité, c’est-à-dire,
en termes de rapport entre les bénéfices attendus de l’activité d’entreprise et les béné-
fices générés par une autre occupation professionnelle. À ce sujet, la littérature spécia-
lisée mentionne l’existence d’une relation en forme de U entre le niveau de développe-
ment économique d’un pays, mesuré à travers son PIB par habitant, et le dynamisme
entrepreneurial10. En d’autres termes, on enregistre un fort dynamisme entrepreneurial
tant dans les zones à fort PIB par habitant que, paradoxalement, dans celles à plus fai-
ble développement économique. Dans le premier cas, il s’agit de la réaction d’un entre-
preneur quand une opportunité de créer s’offre à lui tandis que dans le deuxième cas,
l’esprit d’entreprise constitue une stratégie de défense pour sortir du chômage dans un
contexte d’offres de travail faibles ou nulles.
L’évaluation du risque constitue aussi un facteur déterminant au moment de créer
une nouvelle entreprise car si le risque est considéré comme trop important, on peut
être amené à rejeter la création d’entreprise, même si cette option est des plus at-
trayantes. La perception du risque est influencée par des facteurs divers, parmi lesquels
on peut distinguer ceux à caractère institutionnel, comme le cadre normatif ou la qua-
lité institutionnelle, sans oublier de tenir compte d’autres facteurs relatifs aux caracté-
ristiques personnelles des individus, comme l’âge, le sexe ou la nationalité, entre autres.
D’autre part, il faut rappeler que, associé à la perception des opportunités d’affaire,
il est nécessaire que les personnes soient préparées à affronter les défis qu’implique
la création et la consolidation d’une entreprise. Il est évident, sur ce point, que le ni-
veau éducatif est un élément primordial pour former les citoyens à développer une
activité professionnelle mais il est tout aussi primordial de ne pas oublier que l’esprit
d’entreprise demande une qualification spécifique qu’il est important de développer à
travers des mécanismes formels, comme le système éducatif, bien qu’elle soit parfois
acquise par le biais de voies non formelles, comme les réseaux d’amis ou familiaux
voire à travers la coopération entrepreneuriale ou sa propre expérience profession-
nelle préalable. Dans ce domaine, l’évaluation par les individus de leur capacité per-
sonnelle est une valeur ajoutée fondamentale pour l’initiative entrepreneuriale
Les données existantes relatives à ces facteurs dans les PPM attestent clairement
que la population a une approche et une vision positives de l’activité d’entreprise (voir
tableaux en annexe). Ainsi, la volonté de créer une affaire ou de se consacrer à l’acti-
vité entrepreneuriale comme option professionnelle est élevée dans la population, se
situant très au-dessus de celles enregistrées dans les pays européens. Cependant,
comme précédemment mentionné, si parmi les motivations pour démarrer une acti-
vité entrepreneuriale dominent celles inhérentes à l’amélioration professionnelle, tant
dans l’Union européenne que dans les PPM, on constate que, dans ces derniers, elles
pèsent d’un plus grand poids car elles répondent à des raisons de nécessité (en tant
que stratégie face au chômage).
Ces intentions sont, en outre, généralement portées par des approches positives
quant à l’opportunité de faire créer des affaires et de la capacité personnelle pour les
mener à bien, supérieures dans les deux cas à celles existant dans l’Union européenne.
Une autre donnée importante est que la défiance face au risque n’est pas élevée, se si-
tuant à des niveaux similaires, parfois même inférieurs, à ceux des pays européens.
Ces données attestent donc que ces pays disposent d’un important potentiel pour
développer un fort dynamisme entrepreneurial. Or, il s’agit de facteurs intrinsèques
qui vont dépendre, dans une large mesure, de l’amélioration des conditions régula-
trices ou institutionnelles du pays, comme exposé ci-après.
Facteurs externes
L’environnement macro-économique, institutionnel et social d’un pays influence de
manière décisive l’esprit d’entreprise, en conditionnant les possibilités de création, de
survie ou de réussite des entreprises. L’évaluation des facteurs liés aux contextes éco-
nomique, politique et social s’avère donc fondamentale pour déterminer les aspects
sur lesquels doivent influer les politiques visant à potentialiser la création et la conso-
lidation des entreprises dans les PPM.
En ce sens, la politique d’entreprise dans de nombreux pays de la région euro-mé-
diterranéenne fait partie des priorités des gouvernements même si elle s’inscrit, gé-
néralement, dans des politiques industrielles conventionnelles centrées sur le déve-
loppement et la promotion de secteurs et d’entreprises spécifiques considérés comme
prioritaires pour le développement économique des pays, aux dépens d’une politique
d’entreprise plus transversale
Cela supposerait de développer une politique qui aborderait et intégrerait conjoin-
tement les cadres régulateurs (simplification administrative, système financier ou sys-
tème fiscal), formatifs/éducatifs, les domaines de l’innovation, du développement et de
la créativité; le tout, dans un cadre de coopération institutionnelle, régionale et locale.
À ce sujet, et dans le cadre de la coopération entre l’Union européenne et les PPM,
différentes initiatives ont été prises, parmi lesquelles il faut souligner la mise en oeu-
vre en 2004 de la « Charte euro-méditerranéenne pour les entreprises », qui établit
les principes communs pour le développement de la politique industrielle dans la ré-
gion euro-méditerranéenne11. L’objectif de cette dernière est de faciliter et de favori-
ser l’investissement et le développement du secteur privé ainsi que de définir des stra-
tégies nationales et régionales. Comme préalable indispensable au succès de la
politique d’entreprise, elle préconise la stabilité macroéconomique et la transparence
et fiabilité du système judiciaire12. La participation des représentants économiques et
sociaux, tant du secteur privé que du secteur public, est également considérée comme
11. La mise en place de la politique industrielle en général, et de la Charter for Enterprise en particulier,
est réalisée par un groupe de travail (Working party on Euro-Mediterranean Industrial Cooperation)
composé de représentants des Etats membres de l’UE, de représentants des pays de la région euro-
méditerranéenne et d’associations diverses d’entreprises et d’organisations internationales (Busines-
seurope, BusinessMed, Eurochambres, Ascame, parmi d’autres).
12. Cette initiative consiste à évaluer les progrès obtenus dans dix domaines d’action différents, en indi-
quant les lacunes détectées et le besoin qui en résulte de les renforcer : 1) Simplification administra-
tive; 2) Encouragement de l’esprit entrepreneurial grâce à l’éducation et la formation; 3) Amélioration
des connaissances; 4) Faciliter l’accès aux ressources financières; 5) Amélioration de l’accès aux mar-
chés; 6) Encouragement des entreprises innovatrices; 7) Renforcement du partenariat entrepreneurial;
8) Garantir la qualité des services de soutien aux entreprises; 9) Renforcer les liens entre l’Europe et
la région euro-méditerranéenne; et 10) Amélioration de l’accès à l’information.
Tunisie et la Turquie, se situent dans le classement avec des chiffres supérieurs à 100,
se plaçant ainsi au-dessus de la majorité des pays européens, où seule la Grèce occupe
le 109è rang. Israël se classe au rang 29, la Tunisie au 69 et la Turquie au 73; ces trois
pays ont donc la meilleure position dans le groupe des PPM.
Les difficultés rencontrées dans tous les pays pour lancer une activité d’entreprise
sont accentuées dans les PPM, et ce en dépit des efforts évidents réalisés au cours des
dernières années13. Ainsi, on constate que, dans la création d’entreprise, tous les para-
mètres - que ce soit les procédures, le temps passé et même le coût - sont supérieurs
à la moyenne de l’Union européenne. On dénombre jusqu’à 8 procédures en moyenne
pour entamer une activité, avec une mention particulière pour l’Algérie, l’Autorité Na-
tionale de la Palestine et la Tunisie où 10 procédures voire plus sont nécessaires, ce
qui est également le cas dans certains pays méditerranéens du nord comme l’Espagne
ou la Grèce. Quant au nombre de jours nécessaires pour effectuer les démarches de
début d’activité, il existe une très grande hétérogénéité dans cette zone.
Cependant, c’est au niveau du coût nécessaire en termes de PIB par habitant que
l’on enregistre le plus de différences en ce qui concerne le début d’activité. A cet égard,
alors que dans l’Union européenne le coût ne dépasse pas en moyenne 5,0 %, il est
cinq fois plus élevé dans les PPM, atteignant des niveaux exorbitants au Liban (78,2),
en Egypte (55,0) et en Jordanie (49,2). Seuls Israël et la Tunisie se situent dans les ni-
veaux moyens de l’Union européenne.
Les difficultés rencontrées pour la création ou la fermeture d’entreprises ainsi que
les coûts élevés auxquels les chefs d’entreprise doivent faire face favorisent le déve-
loppement d’activités de caractère informel.
D’autre part, le nombre d’années nécessaire pour résoudre des cas d’insolvabilité
peut atteindre les 4 ans dans la majorité des PPM, à l’exception du Maroc et de la Tu-
nisie, moins de 2 ans, ce qui correspond à la moyenne dans l’Union européenne.
Dans tous les cas, malgré les efforts réalisés par tous les partenaires méditerranéens
pour permettre la création d’entreprises et dépasser ces insuffisances, les difficultés pour
la création et la liquidation d’entreprises, combinées au maintien de coûts élevés auxquels
les chefs d’entreprise doivent faire face, situent la majorité des PPM parmi les pays parte-
naires de l’Union européenne comme étant ceux qui enregistrent les plus grandes difficul-
tés en termes de création d’entreprise. De fait, le rapport MED BEST14 indiquait déjà en
2005 que si tous les partenaires avaient fourni des efforts pour faciliter la création d’entre-
prises, ceux-ci s’avéraient insuffisants du fait du manque de transparence, d’efficience et
de prévision des procédures administratives nécessaires pour créer, maintenir ou fermer
une entreprise, autant d’obstacles majeurs pour un bon environnement entrepreneurial.
13. Commission euroéenne SEC (2004), du 17 septembre 2004. Report on the measures implemented by
the Mediterranean partners to stimulate entrepreneurship and competitiveness (Med Best Report).
14. Commission européenne SEC (2004), du 17 septiembre 2004. Report on the measures implemented
by the Mediterranean partners to stimulate entrepreneurship and competitiveness (Med Best Report).
ACCÈS AU FINANCEMENT
L’accès au crédit et les droits de propriété sont également des éléments fondamentaux
qui favorisent ou empêchent le développement du secteur des entreprises.
Si le crédit pour le secteur privé se situe à des niveaux comparables à ceux de
l’Union européenne dans la plupart de ces pays (Israël, la Jordanie, le Liban ou la Tur-
quie), il ne dépasse toutefois pas les 15 % en termes de PIB par habitant dans d’autres
comme la Tunisie ou l’Algérie. Bien que la faible information disponible ne permette
pas d’analyser la part exacte de financement destiné à l’activité d’entreprise, il appa-
raît que les plus grandes difficultés d’accès au crédit se rencontrent en Syrie, dans l’Au-
torité nationale palestinienne, en Algérie et en Jordanie, qui occupent la plus mau-
vaise position par rapport au reste de la zone.
Ainsi, on peut conclure que l’accès au crédit pour le secteur privé reste limité dans
les PPM, particulièrement en ce qui concerne les PME et les micro-entreprises; cela
est dû au fait que, dans de nombreux pays de la rive sud, le secteur bancaire et les ins-
titutions financières non bancaires sont peu développés, que le crédit s’adresse prin-
cipalement aux entreprises étatiques, que des garanties importantes sont exigées et
qu’il s’avère parfois difficile de réclamer l’encaissement des dettes par voie judiciaire.
En outre, la difficulté d’accès au crédit est un des éléments qui contribue au dévelop-
pement d’activités de caractère informel.
À ce sujet, il est nécessaire de souligner que les micro-crédits sont un instrument
financier déterminant pour renforcer l’activité entrepreneuriale dans les pays de la
rive sud. Ces prêts de faible quantité qui s’adressent principalement aux PME et aux
micro-entreprises, c’est-à-dire à celles qui rencontrent les plus grandes difficultés dans
l’accès au crédit comme précédemment souligné, s’avèrent fondamentaux pour encou-
rager la création d’entreprises, pour favoriser l’apparition d’entrepreneurs et pour pro-
mouvoir un développement économique et social équilibré dans la région.
Quant au droit de propriété, l’ensemble des PPM a toujours besoin d’une plus
grande coopération réciproque pour avancer dans la consolidation d’un cadre juri-
dique et institutionnel qui facilite l’accès à la propriété.
EDUCATION ET FORMATION
L’éducation est un mécanisme important pour créer une attitude et une culture d’en-
treprise, spécialement au niveau des jeunes. Il est reconnu que l’éducation constitue
un des facteurs les plus influents dans la création et la consolidation des entreprises
car elle facilite le développement du savoir faire et des capacités qui encouragent l’es-
prit d’entreprise et contribue à favoriser l’existence d’une image positive de l’activité
entrepreneuriale
Comme indiqué dans le Rapport sur la formation professionnelle comme facteur de
compétitivité et de création d’emploi: priorité des agents économiques et sociaux, les
PPM ont réalisé, tout au long des trois dernières décennies, des progrès notables dans
15. I Séminaire sur le “Co-développement méditerranéen et les nouvelles formes de compétitivité dans
la société durable de la connaissance” (Université Nebrija, 9-10 déiembre 2008).
Toujours dans la même idée, le rapport sur les “Nouvelles connaissances, nouveaux em-
plois: conséquences des nouvelles technologies”16 souligne la nécessité d’équilibrer les
deux régions en matière d’accès aux sources du savoir, en considérant comme priori-
taire la création de centres technologiques et d’excellence dans les PPM, par exemple
la mise en place d’universités virtuelles ouvertes tant aux entreprises qu’à la société ci-
vile pour la diffusion du savoir. En outre, le rapport rappelle la responsabilité des au-
torités politiques, qui orientent les programmes de formation à l’échelle nationale ou
locale, de veiller à ce que l’apprentissage de l’utilisation des NTIC soit partie intégrante
des programmes éducatifs dès l’école primaire, de prévoir une formation conséquente
des enseignants et d’encourager le secteur privé à proposer l’apprentissage des NTIC.
Par ailleurs, le développement d’une industrie “de contenu” (software) adaptées
aux nécessités spécifiques des PPM, actuellement quasi inexistante, constitue un
énorme défi qui ne pourra être relevé que par un accroissement de la coopération en-
tre les deux rives.
16. Elaboré par les Conseil économiques et sociaux d’Algérie, Espagne, France, Grèce, Italie et Tunisie,
et présenté au Sommet de Malte en 2003.
17. La mise en marche de ce programme (Medibtikar-Innovation et Technologie), en vigueur entre 2006-
2009 et doté de 7,25 millions d’euros. Son développement incluait un ensemble d’activités sur plu-
sieurs axes : axe 1, formation locale pour le développement de pépinières d’entreprises; axe 2, facili-
ter les mécanismes pour le transfert de technologie et de connaissances; axe 3, stimuler la création
d’entreprises innovatrices; axe 4, révision d’infrastructures innovatrices dans les pays bénéficiaires;
et axe 5, orienté vers les secteurs prioritaires dans la région, traitement du textile et alimentation.
18. Euromed Innovation and Technology Programm, Mediterranean Innovation Scoreboard (MedIS) (Jor-
dan, 25 April 2007).
19. Implementation of the Euro-Mediterranean Charter for Enterprise (2008 Enterprise Policy Assess-
ment).
20. Son élaboration a été accordée au Sommet euro-méditerranéen des Conseils économiques et sociaux
et institutions similaires, Déclaration finale (Rabat, 14-16 octubre 2008).
Le peu de données disponibles relatives aux investissements en R&D dans cette ré-
gion révèlent que, outre leur insuffisance, 90 % des budgets R&D proviennent du sec-
teur public contre 30 % dans l’Union Européenne en
Investissement en R&D
dépit du fait que la majeure partie de la recherche
industrielle est réalisée dans les grandes entreprises. Par conséquent, pour atteindre
les objectifs prévus dans ces pays, la nécessité d’augmenter le leadership du secteur
privé apparaît clairement.
Ces éléments reflètent la faiblesse du tissu industriel ou du secteur des services
dans les PPM et la prédominance des petites entreprises aux moyens financiers ré-
duits ce qui a pour conséquence que le financement de la R&D repose quasi exclusi-
vement sur le secteur public, qui doit suppléer la pénurie d’investissement des entre-
prises privées.
Le réseau ANIMA21 a, dans ce sens, un rôle clé lorsqu’il affirme que toutes les par-
ties peuvent travailler dans un schéma concerté et fiable au sein de l’espace euro-mé-
diterranéen. Concrètement, par le lancement de nouvelles offres innovantes pour les
entreprises, par une plus grande connaissance réciproque des travaux de recherche,
une meilleure identification et un meilleur suivi des projets, par le soutien au retour
dans leurs pays d’origine des chercheurs et des scientifiques, la simplification des pro-
jets communs de recherche et d’innovation dans l’espace euro-méditerranéen et en-
fin, par un changement d’approche de la part de la région sud de la Méditerranée, où
la capacité technologique serait davantage mise en valeur.
statistiques comparables et actualisées. Cela suppose alors de concevoir des systèmes d’in-
formation adaptés permettant de caractériser le dynamisme du tissu entrepreneurial dans
son ensemble, à travers les flux d’entrée et de sortie des entreprises et leurs possibilités de
survie, mais également d’approfondir, dans la mesure du possible, les caractéristiques et
les comportements spécifiques au niveau sectoriel.
Quoi qu’il en soit, le tissu entrepreneurial dans les PPM, de la même manière que
pour d’autres pays européens, se caractérise par la prépondérance des PME et des
micro-PME, qui représentent près de 90 % de l’ensemble des entreprises et sont res-
ponsables de la majeure partie de l’emploi créé (entre 60 et 70 %), qu’il s’agisse d’em-
ploi formel ou informel. Elles constituent également le moyen de canaliser le petit
investissement, assorti de l’augmentation correspondante de la valeur ajoutée pour
la croissance économique (entre 30 et 50 % de la valeur ajoutée de leurs économies
respectives).
De même, les entreprises d’économie sociale (entreprises coopératives, mutualités,
associations pour le développement, fondations et autre formes de sociétés dans les-
quelles les salariés détiennent des parts) jouent également un rôle important dans le
développement de l’activité entrepreneuriale dans ces pays, eu égard à leur contribu-
tion à la cohésion sociale, au développement de l’esprit entrepreneurial, à la création
de richesses au niveau local, à l’incitation à une meilleure gouvernance, au dévelop-
pement durable et, en particulier, à la création d’emplois.
Il est donc fondamental de favoriser l’activité entrepreneuriale, des petites et
moyennes entreprises, mais également des entreprises d’économie sociale, car ce sont elles
qui peuvent contribuer à une croissance et un emploi durable de la manière la plus si-
gnificative. À cet égard, le développement de ce type de sociétés est indispensable pour
encourager la création d’emplois dans la zone, contribuer à la cohésion sociale et à l’in-
tégration des économies des deux rives de la Méditerranée.
La réalité économique et sociale changeante d’un pays est le cadre dans lequel se
développe l’activité d’un secteur privé qui doit contribuer à atteindre la croissance
économique et la création d’emplois. De même, la qualité de ses institutions et la bonne
régulation des marchés sont également déterminants afin de favoriser l’investissement
privé et de contribuer au développement économique. À cet égard, et bien que les PPM
aient fourni des efforts importants au cours des dernières années, la qualité de l’envi-
ronnement entrepreneurial est toujours insuffisante dans l’ensemble de la région. Le
climat d’investissement, comme l’environnement entrepreneurial, continuent de subir
les contraintes imposées par de nombreux facteurs, dont l’existence d’une bureaucra-
tie excessive, le manque de transparence ou la complexité de l’enchevêtrement légis-
latif et institutionnel.
À cet égard, il est toujours nécessaire d’envisager des questions liées à une bonne gou-
vernance, tant au niveau national que régional et local, permettant de disposer d’un meil-
leur cadre institutionnel, juridique et administratif, dans lequel la démocratie, les droits
sociaux et professionnels, ainsi que la participation des partenaires sociaux seraient des
éléments indispensables. Il est à espérer que les récents changements politiques et le pro-
cessus de transformation des institutions dans certains PPM auront une incidence en la
matière et pourront contribuer à améliorer la qualité institutionnelle et réglementaire et
à promouvoir un climat d’investissement et entrepreneurial favorable à la création d’ac-
tivité productive et d’emploi dans la zone euro-méditerranéenne.
D’un autre côté, il est toujours nécessaire de réorienter et de renforcer le rôle de l’État
dans les domaines les plus liés au développement durable et à la qualité de vie tels que
l’éducation, la santé ou les infrastructures, en garantissant la qualité et l’efficacité de
l’initiative publique, parallèlement à l’incitation à l’initiative privée.
La participation des représentants économiques et sociaux, publics et privés, est éga-
lement considérée comme un élément clé du développement et de la mise en place de po-
litiques de développement entrepreneurial.
De plus, les sociétés, en particulier les PME, rencontrent de nombreux problèmes
pour leur développement et leur survie, dus bien souvent aux difficultés d’accès au fi-
nancement et à l’investissement, l’obtention de ressources humaines qualifiées ou la
réception d’assistance administrative et technique, et qui finissent par se traduire par
des taux de mortalité plus élevés.
C’est pourquoi il est nécessaire de faciliter l’accès aux sources de financement, bien
souvent grâce à l’investissement étranger direct ou les microcrédits, ou encore le crédit
coopératif, des éléments qui s’avèrent fondamentaux pour faciliter la création d’entre-
prises, en particulier des PME, favoriser l’apparition de créateurs d’entreprises et stimu-
ler un développement économique et social équilibré dans la région.
Il est également nécessaire de garantir une formation adaptée permettant de dispo-
ser des compétences suffisantes pour le succès de l’initiative entrepreneuriale, mais aussi
d’accéder aux réseaux de soutien et d’assistance entrepreneuriale, qui peuvent constituer
un élément clé dans le cadre de la coopération euro-méditerranéenne.
L’esprit d’entreprise dépend en grande mesure de l’attitude positive de ceux qui la
composent envers les sociétés ainsi que de leur motivation et de leur capacité à se lan-
cer dans la création d’une nouvelle affaire. Les données existantes concernant ces fac-
teurs dans les PPM mettent en avant le fait que parmi cette population, les attitudes
positives envers l’activité entrepreneuriale prévalent. Ainsi, les intentions de création
d’une affaire ou de se consacrer à l’activité entrepreneuriale comme option profes-
sionnelle sont élevées. De plus, ces intentions s’accompagnent généralement de per-
ceptions positives des opportunités d’affaire et de formation personnelle pour leur
mise en œuvre, mais également de faibles niveaux d’aversion du risque.
Ces informations montrent donc que ces pays disposent d’un potentiel important de
facteurs intrinsèques afin de développer un fort dynamisme entrepreneurial qui devraient
être stimulés et renforcés, car ils influent de manière décisive sur l’esprit d’entreprise et
conditionnent les possibilités de naissance, de survie et de succès entrepreneurial.
À cet effet, les attitudes positives envers la création d’entreprise peuvent être encou-
ragées grâce à l’enseignement. Ainsi, les niveaux éducatifs et de formation de la po-
pulation sont toujours bas et la formation visant à encourager l’activité entrepreneu-
riale est insuffisante. Tout ceci, en outre, dans un contexte social où prédomine une
culture entrepreneuriale à caractère local et fortement enracinée dans le secteur in-
formel de l’économie.
Il conviendrait donc de fournir des efforts plus importants en matière d’enseignement
et de formation, en particulier concernant l’amélioration de l’accès et de la qualité des
systèmes éducatifs, mais en accordant une attention particulière à l’esprit d’entreprise
dans les compétences de base que doit garantir le système.
Cela impliquerait d’introduire le système entrepreneurial dans les systèmes éducatifs
dès le départ, comme aspect transversal et comme méthodologie d’enseignement. De
même, il est extrêmement important de continuer à l’inculquer grâce à l’apprentissage
permanent, comme le reconnaissent depuis longtemps certaines instances européennes.
La reconnaissance sociale de l’activité de création d’entreprise est un autre facteur
important pour le développement du dynamisme entrepreneurial. À cet égard, le poids
de l’économie informelle dans ces pays est très élevé. Il est basé en grande partie sur
l’économie familiale et l’autoproduction de biens et de services et, dans la majorité des
cas, il est réalisé par des femmes.
Cela supposerait de tenter de renforcer et de mettre en avant la valeur sociale et éco-
nomique de l’activité entrepreneuriale au sens le plus large, afin de créer et de dévelop-
per une culture de création d’entreprise dynamique et forte.
Il conviendrait également de développer des services et des réseaux de soutien aux
créateurs et aux entreprises au sein des services publics, avec une forte participation des
organisations entrepreneuriales elles-mêmes.
D’autre part, il conviendrait de favoriser une meilleure participation de la femme, en
lui accordant davantage d’importance et en lui offrant une présence plus prononcée dans
le secteur structuré de l’économie. D’une manière plus générale, pour les femmes, l’acti-
vité entrepreneuriale constitue une option pour sortir de la situation de chômage. Il se-
rait donc opportun que, lors de la promotion de l’initiative entrepreneuriale, des mesures
destinées spécifiquement aux femmes soient intégrées, comme des programmes de for-
mation et de soutien qui aborderaient également les instruments financiers les plus ac-
cessibles.
De même, concernant la population jeune, et au vu des taux de chômage élevés qui la
caractérisent, il conviendrait de concevoir des mesures spécifiques afin de favoriser leur
insertion sur le marché du travail. L’activité entrepreneuriale peut constituer un débou-
ché professionnel pour les jeunes, qu’il convient d’encourager.
En ce qui concerne les aspects à caractère social et professionnel, il convient de
souligner la nécessité de continuer à progresser vers le respect et la mise en œuvre
des règles et des droits fondamentaux à valeur universelle en matière professionnelle
Cette stratégie devrait s’accompagner des ressources suffisantes. À cet égard, les don-
nées disponibles révèlent que les ressources destinées à la recherche et au dévelop-
pement dans ces pays sont encore insuffisantes, avec une présence majoritaire du sec-
teur public qui apporte 90 % des ressources. De même, la plus grande partie des
investissements industriels réalisés est développée au sein des grandes entreprises, en
parfait contraste avec le poids prédominant des PME dans la structure entrepreneu-
riale de ces pays.
Ainsi, la nécessité d’augmenter l’implication du secteur privé en matière de recherche
et de développement semble claire. Cela suppose de lancer de nouvelles offres innovantes
pour les entreprises, une meilleure connaissance réciproque des travaux de recherche, un
effort plus important en matière d’identification et de suivi des projets, le soutien concer-
nant le retour des chercheurs et des scientifiques méditerranéens vers leur pays d’origine,
la simplification des projets conjoints de recherche et d’innovation dans la zone euro-mé-
diterranéenne et, enfin, un changement de perception afin que la capacité technologique
soit davantage valorisée.
En définitive, sans renoncer à aucune des propositions présentées ici, il convien-
drait de souligner la nécessité d’agir sur le développement de la coopération inter et
intrarégionale. Pour cela, l’incitation à la participation des partenaires économiques
et sociaux dans le développement d’un environnement politique favorable et, concrè-
tement, la mise en place de politiques communes de mesures incitatives en faveur des
entreprises, constitue un facteur déterminant.
Nouvelles Participation
Entreprises entreprises Taux de création Micro-entreprises féminine dans
inscrites créées d’entreprises et PME l’actionnariat
(% de nouvelles entre- (en % par rapport
prises par rapport aux Total cumulé pour 1000 au total des
Indicateurs (en chiffres) (en chiffres) total des entreprises) en chiffres habitants entreprises)
Pays 2007 2007 2007 2000-2005 2008
Union européenne
Allemagne 573.985 — — 3.162.111 38,3 —
Autriche 76.374 3.484 4,56 252.399 30,9 —
Belgique 354.489 28.016 7,90 686.533 66,2 —
Bulgarie 315.037 49.328 15,66 216.489 27,7 33,93
Chypre — — — — — —
Danemark 200.060 28.811 14,40 257.950 47,8 —
Slovaquie 135.330 16.025 11,84 70.553 13,1 30,90
Slovénie 47.312 4.957 10,48 91.066 45,6 42,18
Espagne 2.435.689 145.593 5,98 3.168.735 73,0 —
Estonie — — — 65.194 48,4 36,26
Finlande 120.294 10.424 8,67 221.000 42,4 —
France 1.267.419 137.481 10,85 2.612.960 43,2 —
Grèce — — 771.000 69,9 —
Pays Bas — — — 735.160 45,0 —
Hongrie 273.549 28.153 10,29 — — 42,38
Irlande 180.891 18.704 10,34 97.000 24,3 —
Italie 638.987 77.587 12,14 4.486.000 77,9 —
Lettonie — 12.017 — 32.571 13,8 46,26
Lituanie 67.095 6.578 9,80 56.428 16,5 38,70
Luxembourg — — — — — —
Malte 30.049 2.711 9,02 — — —
Pologne — 26.388 — 1.654.822 43,3 47,91
Portugal 423.719 30.934 7,30 693.000 66,4 —
République Tchèque 244.417 16.395 6,71 — — 25,01
Royaume Uni 2.546.200 449.700 17,66 4.415.260 73,8 —
Roumanie 870.195 103.733 11,92 392.544 18,1 47,93
Suède 326.052 27.994 8,59 898.454 99,6 —
Pays Partenaires Méditerranéens
Algérie 105.128 10.662 10,14 580.000 18,7 15,03
A. N. Palestinienne — — 97.194 27,7 18,00
Egypte 367.559 9.595 2,61 — — —
Israël 162.910 18.814 11,55 468.338 67,6 33,96
Jordanie 102.716 7.706 7,50 141.327 26,7 13,10
Liban 63.423 3.127 4,93 — — 27,90
Maroc 155.947 13.407 8,60 450.000 15,4 13,12
Syrie 2.268 216 9,52 — — —
Tunisie 63.584 6.675 10,50 — — —
Turquie 764.240 93.634 12,25 210.134 3,1 40,68
Note: Les données en itallique proviennent de la dernière année disponible, généralement l’année précédente.
Source: Banque Mondiale, World Developments Indicators 2010.
Coût de
Facilité pour Procédures Temps nécessaire commence- Crédit au Financement Certifications Temps pour
créer une nécessaires pour pour commencer ment d’une secteur bancaire aux ISO résoudre les
entreprise commencer l’activité une activité activité privé entreprises reconnues insolvabilités
(Ranking (en %
1 = plus du PIB
Indicateurs facile) (en chiffres) (en jours) par habitant) (% PIB) (% d’entreprises) (% d’entreprises) (par ans)
Pays 2009 2009 2009 2009 2008 2008 2009 2009
Union européenne
Allemagne 25 9 18 4,7 107,85 1,2
Autriche 28 8 28 5,1 119,10 1,1
Belgique 22 3 4 5,3 94,49 0,9
Bulgarie 44 4 18 1,7 74,49 34,68 19,91 3,3
Chypre 40 6 8 — 257,32 1,5
Danemark 6 4 6 0,0 217,99 1,1
Slovaquie 42 6 16 2,0 38,47 31,47 26,95 4,0
Slovénie 53 3 6 0,0 44,74 52,22 28,00 2,0
Espagne 62 10 47 15,0 85,63 1,0
Estonie 24 5 7 1,7 97,37 41,46 21,23 3,0
Finlande 16 3 14 0,9 85,76 0,9
France 31 5 7 0,9 107,80 1,9
Grèce 109 15 19 10,9 93,50 2,0
Pays Bas 30 6 10 5,6 77,44 1,1
Hongrie 47 4 4 8,0 69,60 48,72 39,40 2,0
Irlande 7 4 13 0,3 217,05 0,4
Italie 78 6 10 17,9 105,05 1,8
Lettonie 27 5 16 2,1 90,19 37,29 18,22 3,0
Lituanie 26 7 26 2,4 62,71 47,37 15,59 1,5
Luxembourg 64 6 24 1,8 197,46 2,0
Malte — —
Coût de
Facilité pour Procédures Temps nécessaire commence- Crédit au Financement Certifications Temps pour
créer une nécessaires pour pour commencer ment d’une secteur bancaire aux ISO résoudre les
entreprise commencer l’activité une activité activité privé entreprises reconnues insolvabilités
(Ranking (en %
1 = plus du PIB
Indicateurs facile) (en chiffres) (en jours) par habitant) (% PIB) (% d’entreprises) (% d’entreprises) (par ans)
Pays 2009 2009 2009 2009 2008 2008 2009 2009
Pologne 72 6 32 17,9 193,17 40,68 17,29 3,0
Portugal 48 6 6 6,4 49,79 2,0
République Tchèque 74 8 15 9,2 52,77 33,39 43,49 6,5
Royaume Uni 5 6 13 0,7 32,61 1,0
Roumanie 55 6 10 2,9 179,70 37,29 26,13 3,3
Suède 18 3 15 0,6 201,39 2,0
Pays Partenaires Méditerranéens
Algérie 136 14 24 12,1 13,51 4,98 (2007) 2,5
Autorité Nationale Palestinienne 139 11 49 16,1 211,14 18,18 (2006) —
Egypte 106 6 7 55,0 42,94 5,57 21,09 (2008) 4,2
Israël 29 5 34 4,2 90,09 4,0
Jordanie 100 8 13 49,5 83,76 15,53 (2006) 4,3
Liban 108 5 9 78,2 75,90 20,91 (2006) 4,0
Maroc 128 6 12 16,1 — 17,28 (2007) 1,8
Syrie 143 7 17 27,8 129,56 4,1
Tunisie 69 10 11 5,7 15,63 1,3
Turquie 73 6 6 14,2 66,65 51,90 30,04 (2008) 3,3
Note: Les données en itallique proviennent de la dernière année disponible, généralement l’année précédente.
Source: Banque Mondiale, World Developments Indicators 2010.
58 DOCUMENTOS
Eau et
Pays Energie Télécommunications Transports Assainissement
Algérie 2320,0 264,0 161,0 874,0
Egypte 469,0 1414,0 640,0 —
Israël — — — —
Jordanie 104,0 90,3 675,0 —
Liban — — — —
Maroc — 843,0 200,0 —
Syrie — 95,4 37,0 —
Tunisie — 99,0 840,0 —
Turquie 3434,0 3954,0 1843,0 —
Autorité Nationale Palestinienne — — — —
Source: Banque Mondiale, World Developments Indicators 2010.
Intérêt des
Création moyens de
Perception des Perception des Intentions d’entreprises communication
opportunités capacités Aversion de création comme option pour l’activité
d’affaires personnelles aux risques d’entreprises profesionnelle entrepreneuriale
Union européenne
Allemagne 22 40 37 5 54 50
Belgique 15 37 28 5 46 33
Danemark 34 35 37 3 47 25
Slovénie 29 52 30 10 56 57
Espagne 16 48 45 4 63 37
Finlande 40 35 26 4 45 68
France 24 27 47 16 65 50
Grèce 26 58 45 15 66 32
Pays Bas 36 47 29 5 84 64
Hongrie 3 41 33 13 42 32
Italie 25 41 39 4 72 44
Lettonie 18 50 40 10 59 51
Royaume Uni 24 47 32 4 48 44
Roumanie 14 27 53 6 58 47
Pays Partenaires Méditerranéens
Algérie 48 52 31 22 57 39
Autorité Nationale Palestinienne 50 56 36 24 88 52
Israël 29 38 37 14 61 50
Jordanie 44 57 39 25 81 70
Liban 54 77 21 22 85 65
Maroc 53 78 24 27 82 74
Syrie 54 62 18 54 89 55
Tunisie 15 40 34 54 87 70
Source: Global Entrepreneurship Monitor 2009, Executive Report.
Indicateurs technologiques, 2002 (1) Technoparcs y pépinières, 2004 (2) Frais en R&D (% du PIB)
(pour 1.000 habitants) (Indice) (nombre) Total (3) Entreprises (4)
Pôles
technologiques
Accès et parcs Pépinières
Téléphones Téléphones Ordinateurs Utilisateurs numérique scientifiques et couveuses
Pays fixes portables personnels d’internet à internet (“technoparcs”) d’entreprises 1985 1998 1998
Algérie 61 13 8 16 37 5 0 0,30 0,30 0,01
Egypte 110 67 17 28 40 3 5 0,30 0,50 0,02
Israël 467 955 243 301 70 2 26 0,82
Jordanie 127 229 38 58 45 1 1 0,30 0,01
Liban 199 227 81 117 48 4 0 0,30 0,01
Maroc 38 209 24 24 33 1 8 0,30 0,30 0,01
Syrie 123 23 19 13 28 0 0 0,30
Rive occidentale et Gaza 87 93 36 30 1 1
Tunisie 117 52 31 52 41 2 10 0,30 0,30
Turquie 281 347 45 73 48 15 2 0,17
Source: Réseau euro-méditerranéen des Agences de Promotion de l’Investissement (ANIMA), Notes et documents n.º 9 (décembre 2005) (1 y 2); chiffres UNESCO (3); UNIDO Industrial Development
Report 2002-2003 (4).
62 DOCUMENTOS
Algérie: Elle ne dispose toujours pas d’une politique R+D ou d’innovation en tant que telle
même si elle est dans une phase de développement d’une stratégie R+D ni d’éléments pour
la création d’une infrastructure d’innovation alors même que l’Agence nationale pour l’éva-
luation des résultats de recherche tente d’intensifier la relation entre recherche et dévelop-
pement des entreprises. Elle possède un fond capital risque (FINALEP) et a entrepris une
réforme de la réglementation afin d’améliorer les conditions de participation du capital privé,
ayant déjà élaborés les plans pour améliorer la disponibilité du capital risque et apporter le
financement aux PME. Récemment, et dans le cadre du programme Medibtikar, des services
ont été mis en place destinés à l’aide à la création de pépinières d’entreprises (axe1).
Egypte: Elle dispose d’une politique d’innovation mise en oeuvre par le biais de mesures de
soutien à l’investissement, capital risque, pépinières d’entreprises, la modernisation des en-
treprises et le développement de PME innovatrices, même si l’on déplore l’absence d’un or-
ganisme de coordination. Cette politique est menée grâce à des programmes relevant des
principaux ministères avec l’assistance des organisations donatrices. Le Fond social pour le
développement (SFD) est le point de référence dans ce domaine car il finance des établisse-
ments d’affaires et des pépinières, un Programme de modernisation industrielle (IMP) ainsi
que l’Autorité générale pour l’investissement (GAFI). Par ailleurs, un réseau de soutien au
transfert technologique avec l’Europe a été mis en place, pour une plus grande intégration
dans le réseau entrepreneurial européen (EEN).
Israël: Deux défis doivent être relevés: d’une part, son économie est considérée comme hau-
tement innovatrice par rapport aux grandes économies industrialisées et de ce fait, de nom-
breuses activités proposées dans le cadre du programme Medibtikar pourraient représenter
un frein à la récente capacité innovatrice; d’autre part, la situation politique actuelle pour-
rait astreindre sa participation à certaines activités. Malgré tout, des résultats tangibles ont
été obtenus tels que l’impulsion donnée aux projets de recherche conjoints d’entrepreneurs
et chercheurs palestiniens et israéliens, ou la consolidation des relations entre organisations
de l’industrie textile avec leurs associés en Jordanie, au Maroc et en Egypte.
Jordanie: Bien qu’il n’existe aucune politique spécifique d’innovation ciblant la transformation
des entreprises ou le développement des ressources humaines, la Jordanie a pour objectif la créa-
tion d’une société innovatrice par le renforcement de la stratégie d’innovation. Le Ministère de
la Planification et Coopération Internationale (MoPIC) coordonne et évalue les initiatives inter-
nationales concernées sur la base de travaux visant à établir une cartographie des secteurs in-
dustriels et des clusters et à analyser et évaluer les secteurs afin d’améliorer leur compétitivité.
L’Equipe jordanienne de compétitivité nationale (JNCT) est en train de mettre en place un ob-
servatoire de compétitivité industrielle car elle dispose du potentiel pour fournir des inputs à
l’industrie nationale et à la politique d’innovation. Les résultats du programme Medibtikar ont
permis le transfert du savoir en matière de processus et méthodes de soutien aux pépinières
d’entreprises, en potentialisant la capacité exportatrice du secteur agroalimentaire grâce à la cer-
tification d’origine ou en offrant de nouvelles opportunités en réseau au secteur textil.
Liban: en 2007, les négociations se sont ouvertes pour sa participation au Programme Cadre
Compétitivité et Innovation, via le Programme Medibtikar, qui vise également le soutien aux
industries alimentaires et textiles, par la promotion de produits spécifiques pour une recon-
naissance internationale de sa qualité et de ses caractéristiques intrinsèques
Maroc: Il possède une réelle politique d’innovation dont les compétences sont réparties sur
plusieurs ministères, notamment celui de l’Industrie chargé de la recherche scientifique et
du développement technologique. C’est là le résultat des initiatives et propositions conjointes
du dit organisme et du Ministère de l’Education, du Conseil national pour la recherche en
sciences et technologie (CNRST), de l’Organisation nationale de la propriété intellectuelle et
R&D du Maroc et de l’Association marocaine de R&D pour les aspects liés à l’innovation.
Parmi les objectifs prioritaires, on trouve le développement des pépinières d’entreprises, ce-
lui du programme de changement radical pour améliorer l’accès de l’industrie à l’infrastruc-
ture, au savoir et à l’information ou celui d’interface entre les universités et l’industrie. Un
bon niveau de coordination de la politique d’innovation est atteint grâce au Comité intermi-
nistériel permanent pour la recherche scientifique et le développement technologique, créé
en 2000. Actuellement, le gouvernement développe un nouveau “Réseau pour l’innovation
et la créativité”. Le programme Medibtikar a stimulé l’intérêt du gouvernement pour four-
nir des structures d’innovation, les contacts entre les acteurs nationaux et régionaux et la
formation de spécialistes en soutien à l’innovation.
Territoires palestiniens: en 2006, la majeure partie de l’infrastructure palestinienne d’in-
novation était sous-développée et en grande difficulté pour la mise en oeuvre des activités
prévues dans le cadre du programme Medibtikar. Néanmoins, certains résultats ont été en-
registrés depuis sa mise en oeuvre tels que l’établissement de relations entre chercheurs et
entrepreneurs d’Israël et des Territoires palestiniens, le transfert du savoir et de meilleures
pratiques pour l’élaboration d’indicateurs ou l’extension des réseaux européens vers des ac-
teurs palestiniens en matière d’innovation.
Syrie: Une politique d’innovation existe qui touche l’ensemble des ministères, en dépit de
l’absence de structure de coordination ou d’évaluation. Cette politique donne la priorité à la
recherche technologique qui relève de la compétence des instituts de recherche. Par ailleurs,
depuis 2003, elle dispose d’une pépinière d’entreprises (MAWRED) mais le taux de création
d’entreprise est encore faible. Les liens entre l’industrie et l’école demeurent très insuffi-
sants. Suite à l’application du programme Medibtikar, les bases pour l’analyse de l’informa-
tion statistique ont été posées parallèlement au lancement d’une champagne pour la diffu-
sion des aspects liés à l’innovation.
Tunisie: Les politiques mises en œuvre s’attachent au développement de nouvelles entreprises
et affaires, bien qu’il n’existe pas de mécanisme formel de coordination de l’innovation. Des pro-
grès ont été réalisés durant les cinq dernières années, comme la mise en place d’un système de
pépinières d’entreprises et de parcs technologiques, ou la préparation de l’infrastructure néces-
saire devant permettre à la Tunisie de tenir son rôle de membre effectif des réseaux européens.
Turquie: Elle possède un système d’innovation arrivé à maturation comparé à d’autres pays
de la région; en outre, elle a récemment développé une Stratégie Régionale d’Innovation
(RIS), qui a commencé à Ankara (23 mai 2008) en réponse à la demande du Ministère de
l’Industrie et du Commerce, et des Autorités régionales turques pour bénéficier de l’assis-
tance du programme Medibtikar dans la formation de ses employés et des autres organisa-
tions nationales concernées. Parmi les objectifs atteints depuis l’application de ce pro-
gramme, il faut souligner l’établissement de réseaux (technologiques, R&D et d’innovation)
entre PPM, le transfert de savoir et la mise en place d’indicateurs conformes aux standards
internationaux, ou le système turc de pépinières d’entreprises.
NÚMERO 01|2011
COLECCIÓN DOCUMENTOS