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JTS-501; No. of Pages 9 ARTICLE IN PRESS


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Journal de Traumatologie du Sport xxx (2017) xxx–xxx

Mise au point

Actualités dans le traitement des tendinopathies


News in the treatment of the tendinopathy
C. Sauvant a , J.F. Kaux a,∗,b,c
a Service de médecine physique, réadaptation et traumatologie du sport, CHU de Liège, avenue de l’Hôpital, B35, 4000 Liège, Belgique
b Service pluridisciplinaire de médecine et traumatologie du sport (SPORTS2 ), centre médical d’excellence Fifa, CHU de Liège, avenue de l’Hôpital,
B35, 4000 Liège, Belgique
c Département des sciences de la motricité, université de Liège, allée des Sports, B21, 4000 Liège, Belgique

Résumé
Les connaissances et la prise en charge des tendinopathies ont beaucoup évolué depuis ces dernières années. En effet, se substituant désormais
à l’ancienne appellation « tendinites », les tendinopathies sont majoritairement décrites selon le modèle de continuum établi par Cook et Purdam.
La compréhension de la physiopathologie de ces lésions a permis l’émergence de nombreux traitements dans le but d’obtenir une récupération
optimale et une limitation des récidives. L’objectif de cet article est de faire une revue de l’actualité thérapeutique sur ces lésions.
© 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Tendinopathie ; Programme de charge ; Charge lourde ; Plasma riche en plaquette ; Ondes de choc

Abstract
Tendon injuries caused by overuse have been described as “tendinitis” for years before it was demonstrated that the histopathological process was
not due to intratendinous inflammation. Cook and Purdam proposed a continuum model of tendon pathology, which provides a better understanding
of the condition and the possibility to adapt the treatment. This allows a better recovery and a lower recurrence rate of the tendinopathy. This article
is a review of current treatments used in clinical practice.
© 2017 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Tendinopathy; Loading program; Heavy-slow resistance; Platelet-rich-plasma; ESWT

1. Introduction fications structurelles qui en résultent peuvent régresser mais


aussi évoluer vers un défaut de cicatrisation et finalement une
Les connaissances et la prise en charge des tendinopathies ont dégénérescence tendineuse. Cliniquement, les tendinopathies
beaucoup évolué depuis le premier protocole de travail excen- sont caractérisées par une triade symptomatique : douleurs à
trique établit par Stanish en 1986 [1]. En effet, le terme de l’étirement, lors d’une contraction isométrique ou à la palpation
« tendinites », impliquant une réaction inflammatoire comme locale.
mécanisme lésionnel principal, est aujourd’hui repris sous le Cook et Purdam [2] ont étudié ces modifications tendineuses
terme de tendinopathies [2,3]. Les théories actuelles plaident au niveau des membres inférieurs avant de proposer un modèle
en faveur d’une hyperutilisation chronique ou d’un stress aigu de « continuum des tendinopathies » en 2009.
responsable d’une activation cellulaire physiologique. Les modi- Lewis [4] a, une année plus tard, établi un modèle de
continuum similaire en tenant compte des spécificités anato-
miques de la coiffe des rotateurs. En effet, ces tendinopathies
∗ Auteur correspondant. engendrent généralement une diminution de l’espace sous-
Adresse e-mail : jfkaux@chu.ulg.ac.be (J.F. Kaux). acromial par perte de fonction des muscles de la coiffe. La

http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2017.04.001
0762-915X/© 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Sauvant C, Kaux JF. Actualités dans le traitement des tendinopathies. J Traumatol Sport (2017),
http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2017.04.001
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Fig. 1. Schématisation de l’évolution de la tendinopathie et des traitements recommandés dans le modèle de continuum selon Cook et Purdam [2,5]. L’objectif des
traitements est de ramener le tendon dans la zone verte, correspondant à une bonne résistance aux contraintes et à une absence de douleur. En phase aiguë, il est
important d’obtenir une antalgie satisfaisante. Ces traitements sont cependant liés à un risque de récidive important puisqu’ils n’influencent pas la structure tendineuse.
Lorsque le tendon est dans un stade non-douloureux mais vulnérable, il est important de stimuler la capacité de récupération par les traitements biologiques. La
réhabilitation physique est le seul traitement capable de renforcer la résistance à la mise sous tension du tendon et ainsi d’éviter les récidives ou des exacerbations
réactionnelles sur un tendon dégénératif.

réduction de cet espace peut avoir comme conséquence une restent néanmoins focales. Les ténocytes situés dans ces zones
inflammation concomitante de la bourse sous-acromiale ou une vont produire une série de cytokines stimulant l’angiogenèse et
irritation supplémentaire des fibres du tendon supra-épineux. l’expansion neuronale.
Le modèle établit par Cook et Purdam [2] prédomine dans la L’échographie va montrer un épaississement localisé et hété-
littérature actuelle, divisant la pathologie en trois stades évolutifs rogène par rapport aux portions adjacentes. On observe une
qui se succèdent (Fig. 1). discontinuité des fibres de collagène entrecoupées par des zones
d’hypoéchogénicité. Les signes de vascularisation seront éva-
lués au Doppler couleur.
1.1. La tendinopathie réactionnelle
La fréquence, l’intensité et la durée de mise en charge du ten-
don sont, à ce stade, des facteurs déterminants du remaniement
La tendinopathie réactionnelle constitue le premier stade. Il
structurel. La réversibilité de ces lésions peut être envisagée si
s’agit de la réponse à une augmentation de la charge appliquée
une gestion optimale de la charge appliquée sur le tendon et un
au tendon. Celle-ci peut être due à une intensification trop rapide
programme de rééducation sont débutés dès les premiers signes
d’un programme d’entraînement, à une activité inhabituelle chez
échographiques de remaniements structurels.
une personne sédentaire ou à un traumatisme direct.
La réponse cellulaire qui en résulte est principalement
non-inflammatoire avec une augmentation de la synthèse des
1.3. La tendinopathie dégénérative
protéoglycans de haut poids moléculaire. Ces derniers vont fixer
les molécules d’eau en donnant une image échographique carac-
Finalement, le troisième stade évolutif se définit par une
téristique. On observe, en effet, un épaississement homogène et
tendinopathie dégénérative. L’accumulation de surcharges chro-
fusiforme du tendon avec des plages hypoéchogènes diffuses
niques et de remaniements répétitifs va aboutir à des zones
entre les fibres de collagène intactes.
d’apoptose cellulaire. On observe une désorganisation des fibres
Le premier stade du continuum est complètement réversible.
de collagène et des déchirures de la matrice accompagnées d’une
L’épaississement et l’augmentation de la raideur du tendon
prolifération vasculaire et neuronale.
représentent une adaptation rapide, permettant une meilleure
D’importantes zones d’hypoéchogénicité, entrecoupées de
résistance charge/surface aux contraintes appliquées.
quelques faisceaux de collagène, sont visibles à l’échographie.
Le Doppler couleur retrouve une augmentation des vaisseaux en
1.2. Les remaniements tendineux nombre et en taille.
Au stade dégénératif, le tendon est fragilisé et présente
Le second stade est caractérisé par des remaniements un risque de rupture plus important. À l’examen clinique, on
tendineux. Lorsque la contrainte persiste, la pathologie évolue peut palper un épaississement généralisé avec un ou plusieurs
jusqu’à une modification de structure. Le nombre de cellules nodules.
présentes augmente, entraînant une désorganisation matricielle Récemment, Cook et Purdam [5] ont revu leur modèle de
et une séparation des fibres de collagène. Ces modifications continuum car la réalité des lésions est plus complexe qu’une

Pour citer cet article : Sauvant C, Kaux JF. Actualités dans le traitement des tendinopathies. J Traumatol Sport (2017),
http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2017.04.001
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simple évolution successive entre les différents stades (Fig. 1). repos relatif (activité physique inférieure au seuil douloureux),
Ils ont mis en évidence l’existence concomitante de portions sont possibles chez les sportifs de haut niveau.
réactionnelles et dégénératives au sein d’un même tendon. Au La balance entre repos suffisant et immobilisation prolongée
stade dégénératif de la tendinopathie, il existe une hypertrophie est primordiale. Le repos suffisant permettra une amélioration
physiologique des zones saines afin de contrebalancer la perte clinique tandis que l’immobilisation prolongée va, à terme,
de fonction du tissu lésé. Néanmoins, si ce tendon est soumis entraîner une fragilisation du tendon par défaut de stimulation.
à des contraintes dépassant sa résistance globale, des signes de La prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), en
tendinopathie réactionnelle vont apparaître au sein des portions particulier l’Ibuprofène, constitue le traitement pharmacolo-
saines. gique de premier choix, uniquement lors de la phase aiguë. En
Ces découvertes concernant la physiopathologie des lésions plus de leurs vertus antalgiques, ils limitent la réponse cellulaire
tendineuses permettent de proposer des stratégies thérapeutiques ainsi que la synthèse de protéoglycans qui attirent et fixent les
adaptées au cas par cas. Une antalgie efficace constitue la pre- molécules d’eau responsables de l’œdème intratendineux [6].
mière étape de la prise en charge avant de s’orienter vers un Leur utilisation ne doit pas être prolongée dans le temps
programme de réhabilitation physique. Ce dernier peut être en raison d’effets secondaires non-négligeables, tels que
combiné avec des traitements biologiques tels que les ondes l’apparition d’ulcères gastro-intestinaux, d’une hypertension
de choc et les injections de plasma riche en plaquette, pour artérielle par rétention hydrosodée, ou l’altération de la fonc-
une meilleure régénération structurelle (Fig. 1). L’objectif est tion rénale. De plus, à la phase chronique de la tendinopathie,
d’obtenir une indolence couplée à une récupération optimale en on observe une raréfaction des cellules inflammatoires limitant
termes de fonctionnalité et de résistance, permettant de limiter l’efficacité de ce type de thérapeutique [2].
le taux de récidive. Les infiltrations de corticostéroïdes restent une pratique cou-
Une revue de la littérature nous permet d’exposer les moyens rante et provoquent une amélioration rapide et significative de
thérapeutiques actuels dans la prise en charge de ces pathologies. la douleur. Leur efficacité reste néanmoins limitée dans le temps
avec des résultats insuffisants à long terme.
La revue systématique de Coombs et al. [7] montre que
2. Matériel et méthode
dans les épicondylites, les injections de corticostéroïdes ont des
résultats cliniques inférieurs en termes d’antalgie et de gain de
La recherche d’articles a été effectuée via la base de don-
fonctionnalité, à 26 semaines, comparés à une prise en charge
nées PubMed. Les mots clés utilisés étaient les suivants : le
par « wait-and-see », AINS, kinésithérapie ou PRP. De plus,
mot « tendinopathy » en association avec les termes liés aux
des injections répétées, à raison de 3–4 injections en 6–18 mois,
exercices (« eccentric » ; « isometric » ; « loading program » ;
s’avèrent moins efficaces qu’une injection unique.
« exercise » ; « heavy-slow resistance » ; « HSR »), ou aux
L’infiltration de corticostéroïdes comporte également des
traitements par injection (« corticosteroid injection » ; « PRP » ;
effets secondaires comme l’atrophie du tissu sous-cutané (9 %,
« Platelet-rich-plasma » ; « Hyaluronic acid » ; « Prolotherapy » ;
surtout à proximité de la patella ou du tendon calcanéen), les
« Botulinum toxin »), ou à d’autres types de traitement (« Shock
douleurs résiduelles (8 %), la dépigmentation cutanée au site
wave » ; « ESWT » ; « Dry Needling »).
d’injection (< 1 %) ; un seul cas de rupture tendineuse (tendon
Les articles ont été retenus en fonction du titre, du résumé
calcanéen) a été rapporté [7].
et de la date de parution. Nous nous sommes concentrés sur les
Par ailleurs, il peut y avoir une absence d’efficacité du fait
revues systématiques, les méta-analyses et les essais contrôlés
de la régression de la composante inflammatoire au sein des
randomisés parus au cours des cinq dernières années.
tendons dégénératifs.
Lors de la lecture, certains articles ne correspondant pas à nos
Un essai contrôlé randomisé dans la prise en charge des
attentes ou n’ayant pas un niveau d’évidence suffisamment élevé
tendinopathies patellaires [8] a montré une amélioration cli-
n’ont pas été retenus. Par ailleurs, d’autres sources présentes
nique comparable à 12 semaines entre 3 groupes d’étude
dans les articles retenus ont été incluses dans les recherches.
(injection de corticostéroïdes, programme excentrique et pro-
Dans certains cas, les articles prenaient en compte des trai-
gramme avec charge lourde). Cependant, les effets diminuent
tements conservateurs et chirurgicaux ; dans ce cas, seuls les
entre 12 semaines et 6 mois après injection. De plus, l’analyse
aspects conservateurs ont été analysés.
structurelle par biopsies tendineuses, démontre les conséquen-
ces néfastes des corticoïdes sur la régénération tendineuse. On
3. Contrôle de la douleur observe, en effet, une diminution de la concentration de colla-
gène au cours des 12 premières semaines [8], ainsi qu’une pertur-
La plupart des traitements antalgiques permettent d’obtenir bation de l’homéostasie tendineuse. Ceci ralentit le mécanisme
une amélioration clinique significative, à court et moyen termes. cicatriciel des lésions et favorise la sénescence du tendon, expli-
À long terme, et administrés de manière isolée, ils ne montrent quant l’importance du taux de récidive des tendinopathies [9].
que peu d’effets bénéfiques avec une haute prévalence de réci- Dans les cas d’épicondylites résistantes, l’antalgie peut être
dive due à l’absence de modification de la structure tendineuse. obtenue avec une injection de toxine botulique A [10]. Le
Le premier traitement reste l’éviction du mécanisme lésion- mécanisme d’action exact n’est pas connu mais on suppose
nel, c’est-à-dire une mise au repos du tendon et une attitude de que la paralysie motrice temporaire résultante permet une
type « wait-and-see ». Une modification de l’entraînement ou un diminution des microtraumatismes responsables de stimuli

Pour citer cet article : Sauvant C, Kaux JF. Actualités dans le traitement des tendinopathies. J Traumatol Sport (2017),
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Tableau 1
Malgré une absence de consensus en faveur d’un traitement en particulier, les différents programmes de réhabilitation ont en commun les modalités de réalisation
des exercices : vitesse lente afin de maximiser le temps de mise sous tension du tendon, faible intensité, limitation par la douleur et une intensification graduelle.
Programme Type d’exercice Protocole Progression/douleur

Alfredson Excentrique 2 types d’exercice Douleur tolérée à 5/10


3 × 15 répétitions Majoration de la charge
2 × par jour pendant 12 semaines
Stanish et Curwin Excentrique - Étirements, puis 3 × 10 répétitions Douleurs à la dernière série
concentrique 1x par jour pendant 6 semaines Majoration vitesse puis charge
Silbernagel Excentrique - Début excentrique-concentrique Douleurs tolérées à 5/10
concentrique, Modification des exercices et du nombre de Majoration vitesse et charge
excentrique, répétitions
proprioception, pliométrie 1x par jour pendant 12 semaines
Charge lourde Excentrique - 3 types d’exercices, appui bipodal Diminution des répétitions
concentrique 3–4 séries de 15–6 répétitions Majoration de la charge
3 × par semaine pendant 12 semaines

nociceptifs et laisse au tendon un temps de régénération à la mise en charge du tendon prévenant l’évolution vers la
nécessaire. La méta-analyse de Kalichman et al. [10] montre chronicité ;
une diminution significative du score EVA à 3 mois dans les • les traitements biologiques qui vont favoriser la régénéres-
10 essais contrôlés randomisés analysés. Une seule étude [11] cence par une augmentation locale des facteurs de croissance.
a investigué les effets à court terme, mettant en évidence un
résultat déjà perceptible à 2 semaines. Le travail excentrique freine le mouvement d’extension du
Cependant, ces études ne démontrent pas de différence signi- muscle ; il a été décrit pour la première fois en 1986 par Sta-
ficative au niveau de la force de préhension à 3 mois, et des effets nish et al. [1]. Il existe de nombreux protocoles différents ayant
secondaires tels qu’une perte de force transitoire ou l’apparition prouvé leur efficacité dans la prise en charge des épicondylites,
de paresthésies ont été rapportés [10]. des tendinopathies patellaires et calcanéennes.
La régulation de la douleur peut également être obtenue par Malliaras et al. [13] ont fait une revue systématique de dif-
une contraction isométrique soutenue. férents programmes dans les tendinopathies calcanéennes et
L’étude de Rio et al. [12], menée chez 6 sportifs, a mis en patellaires (Tableau 1). Ils rejettent la supériorité du traite-
évidence l’effet antalgique immédiat d’une contraction isomé- ment par exercices excentriques purs, en constatant des résultats
trique ou isotonique soutenue du quadriceps en présence d’une similaires pour les exercices excentriques-concentriques type
tendinopathie patellaire. Le protocole utilisé consistait à effec- Silbernagel [14] dans les tendinopathies calcanéennes, et des
tuer 5 contractions isométriques du quadriceps de 45 s, genou effets supérieurs pour les programmes avec charge lourde dans
fléchi à 60◦ , à 70 % de la force de contraction maximale. En les tendinopathies patellaires [8].
diminuant le temps de contraction, l’effet obtenu était moins De nombreux protocoles de travail excentrique ont été éla-
intense et plus bref. borés et ont démontré leur efficacité. Ils ont en commun les
L’étude a également constaté une baisse de l’inhibition modalités de réalisation des exercices :
motrice corticale permettant un gain de force et de fonction [12].
Cook et Purdam [8] rapportent les effets bénéfiques de la • vitesse lente afin de maximiser le temps de mise sous tension
contraction isométrique dans la prise en charge d’athlètes. Une du tendon ;
contraction isométrique avec charge lourde permet d’obtenir un • faible intensité ;
effet antalgique de plusieurs heures. Des séances de 4–5 répé- • limitation par la douleur ;
titions d’environ 45–60 s peuvent être effectuées plusieurs fois • intensification graduelle [13,15].
par jour, permettant au sportif de poursuivre un entraînement
afin de maintenir sa capacité musculaire et la trophicité de son La mise sous tension induit progressivement des modifica-
tendon. tions des structures tendineuses qui vont renforcer la résistance
En cas de tendinopathie hyperalgique, l’exercice peut éga- aux contraintes mécaniques externes [3].
lement être effectué en appui bipodal avec une diminution du Ces traitements nécessitent néanmoins une compliance irré-
temps de contraction et du nombre de répétitions. prochable avec des séries d’exercices quotidiens, réalisables par
le patient au domicile, sur une période de 2–3 mois.
4. Modification de l’architecture tendineuse Le traitement le plus utilisé dans les tendinopathies calca-
néennes est celui proposé par Alfredson [16] en 1998. Il consiste
On peut diviser les traitements entraînant une modification en la réalisation de 3 séries de 15 répétitions de descente du talon
de la structure tendineuse en deux catégories : jusqu’au maximum d’étirement du mollet avec le pied à moi-
tié posé sur une marche. Les séries sont effectuées, le genou en
• la prise en charge rééducative qui permet un réalignement extension complète, puis en légère flexion afin d’appliquer une
des fibres de collagène et une amélioration de la résistance force excentrique sur tous les chefs musculaires composant le

Pour citer cet article : Sauvant C, Kaux JF. Actualités dans le traitement des tendinopathies. J Traumatol Sport (2017),
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triceps sural. Le retour en position initiale se fait avec la jambe EVA. De plus, on observe une diminution de la taille des calci-
controlatérale afin que le tendon soit soumis à une contraction fications par fragmentation et stimulation de leur résorption.
excentrique pure. Sussmilch-Leitch et al. [20] ont procédé à une revue systéma-
Le programme consiste en 2 séances quotidiennes, ce qui tique sur la prise en charge par kinésithérapie des tendinopathies
équivaut à 180 répétitions par jour, durant 12 semaines. calcanéennes. Ils ont constaté une efficacité significative à
Il est néanmoins conseillé d’arrêter l’exercice si la douleur 16 semaines d’un traitement combiné d’ondes de choc et de
devient invalidante et d’augmenter la vitesse et la charge au fur rééducation de type excentrique, comparé à un travail excen-
et à mesure du programme. trique pur. Les ondes de choc apportent une amélioration
Le traitement par charge lourde consiste en une série clinique supérieure, uniquement lorsqu’on les compare à une
d’exercices, en mouvements concentriques-excentriques, effec- attitude « wait-and-see ».
tués à force maximale. Les protocoles comportent généralement L’essai contrôlé randomisé mené par Zwerver et al. [21] n’a
3 séances hebdomadaires d’exercices, avec une diminution pro- pas montré de bénéfice significatif d’un traitement par ondes
gressive du nombre de répétitions et une augmentation de la de choc comparé à un placebo dans les tendinopathies patel-
charge [8,13]. laires chez des sportifs compétiteurs. Il faut toutefois noter que
Kongsgaard et al. [8] ont réalisé un essai contrôlé, randomisé, le groupe ayant reçu les ondes de choc rapporte une diminution
comparant deux injections de corticostéroïdes, un programme du score EVA et une satisfaction supérieure au groupe témoin
excentrique et un programme avec charge lourde dans la prise en dans la semaine qui a suivi la 3e séance d’ondes de choc.
charge de tendinopathie patellaire chronique (> 3 mois). Les dif- Ces résultats renforcent la théorie d’une analgésie immédiate
férents traitements ont entraîné une diminution des scores EVA par hyperstimulation via la théorie du gate-control médullaire,
et VISA-P, ainsi qu’une satisfaction similaire à 12 semaines mais et de l’importance du repos relatif nécessaire à la régénération
les résultats diffèrent à long terme. En effet, le programme de tendineuse.
charge lourde montre des bénéfices cliniques et une satisfaction Le « dry needling » fait partie des traitements plus invasifs et
significativement supérieurs. Au niveau structurel, on observe est principalement utilisé pour les tendinopathies calcifiantes de
une diminution des anomalies tendineuses et une modification la coiffe des rotateurs. Il permet, sous contrôle échographique
de la matrice extracellulaire, avec une augmentation du turno- et anesthésie locale, de retirer une partie de la calcification et de
ver et de la synthèse de novo du collagène qu’on ne retrouve pas stimuler sa résorption.
dans le groupe ayant bénéficié du programme excentrique pur. Deux revues systématiques et méta-analyses montrent des
Les auteurs présument que l’intervalle de repos entre les séances résultats significatifs au niveau de l’antalgie et de la récupération
permettrait une meilleure régénération du tendon car l’initiation fonctionnelle à long terme [19,22].
de la synthèse de collagène nécessite quelques jours. Les mises Louwerens et al. [19] ont revu 6 études, dont 2 essais
en charge intensives semblent également avoir un effet positif contrôlés randomisés, montrant une diminution de la douleur
sur l’expression des gènes anabolisant et sur l’inhibition des à 6 mois. L’amélioration fonctionnelle, évaluée principale-
gènes catabolisant des ténocytes. ment par le score CMS, est visible à 1 an avec des résultats
Dans leur essai clinique randomisé, Beyer et al. [17] conservés à long terme. Dans toutes les études, les séances
obtiennent des résultats équivalents du point de vue de de « dry needling » étaient effectuées sous anesthésie locale.
l’amélioration clinique (score VISA-A, EVA–R [running] EVA- Deux publications ont rapporté un taux de ré-intervention de
H [heel rises]), ainsi qu’à l’examen échographique (réduction respectivement 25 et 45 %. En post-traitement immédiat, une
de l’épaisseur et de la néovascularisation) entre un programme majoration transitoire des douleurs est possible ; les effets
excentrique de type Alfredson et un programme de charge secondaires restent rares, avec quelques cas de capsulite rétrac-
lourde. tile (2,4 %) ou de bursite sous-acromiale (5 %) rapportés
Il faut toutefois noter une meilleure satisfaction pour le [19].
groupe soumis au programme de charge lourde. Les auteurs La méta-analyse de Arirachakaran et al. [22] a étudié
émettent l’hypothèse que ce phénomène serait lié au nombre l’efficacité de différents traitements sur la douleur, la fonction-
réduit de séances, entraînant également une meilleure compli- nalité (score CMS) et la taille de la calcification en imagerie.
ance, et au temps nécessaire à la réalisation des exercices. Il a été mis en évidence que l’adjonction de « dry need-
Les ondes de choc extracorporelles sont des impulsions ling » à un traitement par ondes de choc ou à une injection
mécaniques à hautes fréquence et énergie, ayant une action sous-acromiale de corticostéroïdes entraîne un bénéfice clinique
défibrosante et traumatisante sur les tissus, entraînant une hyper- significatif dans les 3 domaines étudiés.
vascularisation favorisant ainsi le métabolisme local et donc une L’association de « dry needling » et de l’injection sous-
meilleure cicatrisation [9]. acromiale de corticostéroïdes montre des résultats supérieurs par
Même s’il n’existe pas de consensus sur l’intensité, le nombre rapport aux autres traitements seuls ou combinés. De plus, dans
de chocs ou de séances, il y a une différence significative en cette association, les effets secondaires sont moindres comparés
faveur des ondes de choc de haute énergie vs à faible énergie. à une prise en charge par ondes de choc seules ou combinées.
Louwerens et al. [18,19] ont publié deux méta-analyses sur Malgré le manque de méthodologie de certaines études
les traitements des tendinopathies calcifiantes de la coiffe des et l’hétérogénéité de quelques résultats, Arirachakaran et al.
rotateurs. Les ondes de choc ont des effets significatifs sur concluent que l’association de « dry needling » et de l’injection
l’amélioration fonctionnelle ainsi que sur la diminution du score de corticostéroïdes constitue le traitement minimal invasif de

Pour citer cet article : Sauvant C, Kaux JF. Actualités dans le traitement des tendinopathies. J Traumatol Sport (2017),
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choix à préférer en cas de tendinopathie calcifiante de la coiffe Deux revues systématiques [7,30] ont trouvé un effet modéré
des rotateurs [22]. à moyen terme sur la douleur et l’amélioration fonctionnelle
L’injection de plasma riche en plaquettes (PRP) permet dans les tendinopathies calcanéennes et les épicondylites. Une
d’apporter localement une concentration élevée de facteurs de seule étude [31] a montré une meilleure diminution du score
croissance plaquettaires, de stimuler le potentiel régénératif du EVA et VISA-A à 6 mois en comparant à un programme de
tendon et d’accélérer sa cicatrisation. La revue systématique travail excentrique pur. De plus, l’association de la prolothéra-
menée par Filardo et al. [23] met en évidence des résultats encou- pie à une rééducation de type excentrique a donné de meilleurs
rageants malgré une grande hétérogénéité des protocoles de prise résultats à 12 mois. Il faut toutefois noter qu’à long terme,
en charge et de la composition du produit injecté obtenu par tous les groupes ont des améliorations des scores VISA-A
centrifugation de sang autologue. similaires.
L’efficacité des injections de PRP se manifeste surtout pour Sanderson et Bryant [30] concluent que, malgré les résul-
la tendinopathie patellaire avec des résultats supérieurs à 6 mois tats encourageants de la prise en charge par prolothérapie,
[24], ces résultats sont meilleurs comparés aux comparés aux l’hétérogénéité des protocoles d’injection et le manque de
ondes de choc ou au « dry needling » sur la diminution du score méthodologie rendent impossible une méta-analyse de la lit-
EVA et la récupération fonctionnelle [23,24]. térature actuelle et limitent ainsi la validation des résultats.
Contrairement à la tendinopathie patellaire, l’utilisation de Un essai contrôlé randomisé [32] retrouve des résultats
PRP au niveau calcanéen n’a pas montré d’efficacité significative similaires avec un traitement combiné par kinésithérapie et pro-
comparée à un placebo. De plus, en cas de rupture tendineuse, lothérapie dans les tendinopathies de la coiffe des rotateurs. Les
l’utilisation de PRP per- ou postopératoire montre des résultats vertus régénératives de la prolothérapie n’ont pas pu être mises
inférieurs par rapport aux patients ayant bénéficié d’une suture en évidence à l’échographie.
simple. Les infiltrations d’acide hyaluronique (HA) ont apporté
Au niveau du membre supérieur, l’efficacité des PRP dans des résultats encourageants dans le traitement des épicon-
les tendinopathies de la coiffe des rotateurs reste à démontrer. dylites et des tendinopathies de la coiffe des rotateurs.
Les études de haut niveau de preuve sur le traitement des épi- L’amélioration clinique est liée à ses vertus anti-inflammatoires
condylites montrent une amélioration clinique, néanmoins sans et stimulantes sur la prolifération cellulaire et de collagène.
différence significative, entre l’injection de PRP et celle de sang On note également une diminution des adhérences péri-
autologue [25,26]. tendineuses permettant une amélioration du glissement des
Ceci relance la discussion sur l’hétérogénéité des proto- structures et une meilleure organisation architecturale du tendon
coles de PRP et de la proportion de leucocytes présents dans [33].
le mélange [26]. L’essai contrôlé randomisé de Petrella et al. [34] montre une
Concernant les protocoles d’injections, Kaux et al. [27,28] diminution significative du score EVA, persistant à 1 an, dans
ont montré que deux injections rapprochées de PRP pauvre en la prise en charge des épicondylites. Le protocole de traite-
plaquettes obtenus par aphérèse afin d’avoir un concentré pla- ment est constitué de deux injections péri-articulaires en éventail
quettaire identique chez tous les patients, n’ont pas d’effets (« fanning ») à une semaine d’intervalle.
supérieurs à une injection seule. On peut toutefois considé- Toutefois, il faut tenir compte de l’hétérogénéité des proto-
rer l’utilité d’une deuxième injection à distance [23,27] en cas coles d’injections au sein des différentes revues systématiques
de persistance de la symptomatologie ou de résultats cliniques car de nombreuses études procèdent à une injection intra-
insuffisants. articulaire d’HA ; les résultats cliniques ne montrant que peu,
Par ailleurs, le profil type du patient répondeur n’est pas ou pas de différences significatives par rapport à une injection
encore clairement établi, car il faut notamment tenir compte du de corticostéroïdes ou a une prise en charge par kinésithérapie
fait que chez les personnes d’âge avancé, le potentiel régénéra- [35].
tif ainsi que la concentration de facteurs de croissance contenue
dans leur concentrât plaquettaire sont moindres [28]. Le stade 5. Discussion
physiopathologique de la tendinopathie joue également un rôle
important car l’hétérogénéité au sein d’un même tendon peut La compréhension de la physiopathologie des lésions ten-
faire varier la réponse au traitement [2,5]. dineuses et du mécanisme d’action des traitements permet
Dans de nombreuses études, le traitement par PRP est d’adapter la prise en charge au cas par cas.
combiné à une prise en charge par kinésithérapie et plusieurs Dans leurs études, Cook et Purdam [3,5] divisent leur modèle
auteurs sont d’accord sur l’effet synergique d’une interven- de continuum en deux catégories thérapeutiques :
tion biologique et mécanique sur la régénération tendineuse
[3,5,23,29]. • tendinopathies réactionnelles et premiers signes de remanie-
La prolothérapie consiste en une ou plusieurs injections intra- ments structurels « early disrepair » ;
tendineuses de dextrose associées à un anesthésique local [30]. • remaniements structurels avancés « late disrepair » et tendi-
Le choc osmotique induit va engendrer un « traumatisme théra- nopathies dégénératives.
peutique » qui stimule la régénération tendineuse en initiant la
cascade inflammatoire et la synthèse de facteurs de croissance. Dans la catégorie « early disrepair », la prise en charge sera
On note également un effet inhibiteur sur la néovascularisation. principalement orientée vers une antalgie via la diminution de la

Pour citer cet article : Sauvant C, Kaux JF. Actualités dans le traitement des tendinopathies. J Traumatol Sport (2017),
http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2017.04.001
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prolifération cellulaire et de la synthèse protéique. Un repos rela- plus vulnérable aux contraintes extérieures puisque sa trophicité
tif ou une adaptation du programme d’entraînement est essentiel dépend des forces mécaniques appliquées [3].
afin de diminuer les contraintes mécaniques appliquées au ten- Cette vulnérabilité se manifeste principalement pour les ten-
don [6]. dinopathies faisant suite à une activité d’intensité inhabituelle
Une prise ponctuelle d’AINS, en particulier d’ibuprofène, chez les personnes sédentaires ou lors d’une reprise trop précoce
peut être nécessaire dans les premiers jours de la symptoma- après une blessure, ou après l’intersaison chez les sujets sportifs.
tologie. Dans le cas de douleurs réfractaires ne permettant pas Les conséquences de la non-stimulation soulignent
une rééducation adéquate, on peut avoir recours à une injection l’importance d’une prise en charge rééducative, même après
locale de corticostéroïdes. une tendinopathie réactionnelle isolée, et d’un entretien à long
À la phase aiguë, les étirements ou les programmes terme afin d’éviter les récidives [3].
d’exercices excentriques ont tendance à comprimer le tendon ou Les tendinopathies doivent également être appréhendées dans
à entretenir le mécanisme de surcharge et sont donc à proscrire. leur globalité. Il est important de chercher et de corriger les
Concernant la seconde catégorie, le « late disrepair », il facteurs favorisants tels que les vices biomécaniques (défauts
est important de stimuler la régénération tendineuse. La prise d’axes, raideur, faiblesses musculaires) ou le matériel inadapté
en charge est principalement constituée par les traitements (équipement sportif, matériel ergonomique. . .).
biologiques tels que les ondes de choc, la prolothérapie, le De plus, il faut sensibiliser le patient sur son rôle en tant
« dry needling » et les injections de PRP ou de HA. Le choix du qu’acteur de sa récupération mais également sur la durée du
traitement se fait en fonction du degré de remaniements mais traitement afin d’améliorer sa compliance et éviter une chro-
également en fonction de la localisation anatomique de la lésion. nicisation de la pathologie. En effet, de nombreux protocoles
Il faut, dès lors, tenir de compte de la capacité de régénération de réhabilitation, surtout les exercices de type excentrique,
réelle du tendon et, éventuellement, orienter le traitement initial demandent la réalisation pluriquotidienne d’un travail person-
vers une amélioration de la résistance à la charge des zones nel [13]. Un contrôle antalgique par contraction isométriques
saines plutôt que de stimuler localement des zones peu ou non préalable [12], pourrait augmenter la compliance aux exercices.
répondantes. Finalement, le premier résultat recherché est la réduction
La littérature actuelle met en évidence l’importance de la du score EVA ainsi qu’une récupération fonctionnelle évaluée
réhabilitation physique. Celle-ci doit être débutée après la réso- par les différents scores algofonctionnels (VISA-A, VISA-P,
lution de la phase hyperalgique et peut être, pour la plupart des CMS. . .). La normalisation radiologique n’est pas évaluée sys-
auteurs, concomitante aux traitements biologiques. Différentes tématiquement car il existe une discordance clinique–image
études [3,5,8] ont montré qu’une réorganisation et une orien- soulignée par de nombreux auteurs.
tation optimale de la matrice et des fibres de collagène sont Dans la méta-analyse de McAuliffe et al. [36], les anomalies
obtenues uniquement par la mise en charge du tendon. Un bon observées à l’échographie sont un facteur de risque prédictif
alignement des structures tendineuses permet d’augmenter la d’évolution vers une tendinopathie patellaire ou calcanéenne
résistance à la charge et, ainsi, de diminuer la fréquence des symptomatique. Le screening préventif reste toutefois discuté
récidives ou l’évolution vers la chronicité. car dans la population sportive, la majorité des individus présente
La réhabilitation se fait majoritairement par des programmes des anomalies à l’imagerie ; or, moins de 10 % vont évoluer vers
de travail excentrique ou à charge lourde avec une mise en ten- une tendinopathie symptomatique.
sion progressive en fonction de la douleur tolérée par le patient De plus, il n’existe pas actuellement de consensus sur le degré
[13]. de modification échographique justifiant l’application d’un trai-
Dans ce contexte, une séance de contractions isométriques tement préventif, car l’instauration trop précoce d’entraînements
à visée antalgique [12] pourrait précéder chaque séance. Cela excentriques prophylactiques ou par étirements augmente le
permettrait une augmentation des charges appliquées et une risque de blessure [37].
meilleure efficacité du traitement.
Dans la gestion des tendinopathies, il faut également tenir
compte de la possibilité de manifestations aiguës, réaction-
nelles, au sein d’un tendon dégénératif [5]. Initialement, la 6. Conclusion
prise en charge reste similaire à celle d’une tendinopathie réac-
tionnelle, avec l’objectif d’une antalgie satisfaisante. Dans un Le choix du traitement se fait principalement en fonction du
second temps, les traitements biologiques ne présentent pas stade évolutif de la lésion ainsi que de sa localisation anato-
d’intérêt étant donné la faible réversibilité des lésions. La mique. La mise au repos et une gestion adéquate de la douleur
prise en charge va, dès lors, être directement orientée vers une constituent la première étape de la prise en charge. Une fois la
amélioration de la résistance globale à la mise en charge. Les pro- phase hyperalgique résolue, on peut s’orienter vers un traitement
grammes de réhabilitation vont permettre de diminuer le nombre biologique si les lésions tendineuses ne sont pas trop avancées.
d’épisodes réactionnels et le risque de rupture, et de ralentir Dans tous les cas, une prise en charge rééducative est essen-
l’évolution. tielle pour récupérer une fonctionnalité et une résistance aux
L’analyse de la physiopathologie des tendinopathies permet contraintes optimales. Il s’agit donc pour l’instant du seul trai-
de mettre en avant les conséquences néfastes d’une décharge tement validé permettant une diminution du taux de récidives
prolongée. En effet, le manque de stimulation rend le tendon et/ou de chronicisation de la lésion.

Pour citer cet article : Sauvant C, Kaux JF. Actualités dans le traitement des tendinopathies. J Traumatol Sport (2017),
http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2017.04.001
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