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Objectifs pédagogiques
Au cours de la deuxième semaine, nous poursuivons l’application des réflexions de la
semaine précédente aux moteurs à combustion interne classiques : turbines à gaz et
moteurs alternatifs à essence, à gaz et diesel, ainsi qu’aux installations de combustion de
la biomasse.
Quelques compléments sur la modélisation de la combustion dans Thermoptim sont pour
cela nécessaires. Ils sont donnés en annexe 3.
Les explorations dirigées de modèles portent sur les cycles suivants :
- Cycle de turbine à gaz à régénération
- Cycle de turbine à gaz à refroidissement intermédiaire
- Turboréacteurs
- Moteur alternatif à gaz
A la fin de la semaine :
- vous saurez calculer une combustion dans Thermoptim, en système aussi bien ouvert
que fermé
- vous connaîtrez les principales variantes des cycles de turbines à gaz
- vous aurez étudié des cycles simplifiés des moteurs alternatifs à combustion interne
- vous saurez identifier l'origine des irréversibilités et les axes d'amélioration des cycles
moteurs
Support de cours
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30/03/2017
Polycopié : MOOC Conversion Thermodynamique de la Chaleur / CCI
Les gaz d’échappement sortent ici à 533 °C, alors que la température de l’air sortant du
compresseur est de 443 °C.
3.2 Turbine à gaz à régénération
Il est donc envisageable de réchauffer partiellement cet air avant entrée dans la chambre
de combustion, ce qui réduit d’autant la consommation de combustible. Il suffit pour
cela d’insérer un échangeur de chaleur entre les gaz d’échappement et l’air comprimé.
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Polycopié : MOOC Conversion Thermodynamique de la Chaleur / CCI
Il est en revanche souvent plus facile d'insérer une combustion séquentielle qu'un
refroidissement intermédiaire, la chambre de combustion pouvant être de taille beaucoup
plus petite qu'un échangeur de refroidissement.
La figure 3.3.3 montre une modélisation de turbine à gaz à combustion séquentielle.
Il est possible de combiner les modifications précédentes en effectuant une compression
biétagée avec refroidissement intermédiaire et une détente multiétagée avec combustion
séquentielle, un régénérateur pouvant alors être employé.
Le rendement augmente donc en conséquence, mais au prix d'une complexité accrue et
d'un coût plus élevé. On s'écarte donc sensiblement de la simplicité initiale de la turbine
à gaz.
3.4 Propulsion aéronautique
Pendant longtemps, les avions ont été propulsés par des hélices entraînées par des
moteurs à essence. Aujourd'hui encore, c'est la meilleure solution pour les petits avions
de tourisme.
Lorsque, pour de plus grands avions, l'hélice est conservée compte tenu de ses très
bonnes performances, elle est souvent entraînée par un turbopropulseur utilisant une
turbine à gaz à cycle ouvert. Cependant, les turboréacteurs ont supplanté les moteurs à
hélice pour la propulsion de nombreux avions, dont la plupart des avions de ligne longs
courriers.
C'est par ailleurs le seul moteur qui convient pour les vols supersoniques, et il équipe à
ce titre la plupart des avions militaires.
Aux très grandes vitesses, ainsi que pour la propulsion des missiles longue portée, le
turboréacteur atteint ses limites, et c'est le statoréacteur qui est utilisé, car il permet
d'obtenir de très bons rendements. Toutefois, il ne peut fonctionner de manière autonome
au décollage, qui doit alors être assuré par un turboréacteur ou par un moteur-fusée.
Commençons par un petit complément de thermodynamique.
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Nous avons jusqu’ici supposé que les variations d'énergie cinétique des fluides subissant
des transformations sont négligeables. Dans les diffuseurs et les tuyères qui équipent les
turboréacteurs, cette hypothèse n'est plus valable, l'effet utile étant obtenu en
convertissant en énergie cinétique la pression du fluide.
Pour des écoulements permanents absolus où la pression et les trois composantes de la
vitesse sont supposées constantes dans le temps, et si le fluide est dépourvu de viscosité,
la loi fondamentale des écoulements adiabatiques dans un repère fixe traduit la
conservation de l'enthalpie totale h + K, et s'écrit, sur une ligne de courant (figure 3.4.1),
C étant la vitesse du fluide :
C2
h + 2 = Cste
2
http://direns.mines-paristech.fr/Sites/Thopt/fr/co/modele-tuyere.html
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Le point aval est à la pression ambiante de 0,265 bar car l’avion est en altitude.
et enfin soit la vitesse de sortie du gaz (m/s), soit la pression du gaz à la sortie
de la tuyère, selon l'option de calcul choisie
Le modèle dans
Thermoptim d’un
turboréacteur
simple est donné
dans la figure
3.4.7.
Il fait aussi appel
à un composant
diffuseur3
analogue à la
tuyère.
On peut dans un
premier temps se
contenter d'un
modèle très
simple, où l'on Figure 3.4.7 : Modèle du turboréacteur
fait l'hypothèse que l'on connaît le rapport de compression et le débit qui traverse la
machine, ainsi que les rendements polytropiques ou isentropiques du compresseur et de
la turbine. Le calcul du modèle ne pose alors aucun problème particulier.
Une fois qu'il est paramétré, il devient possible de calculer les performances du moteur.
La poussée spécifique, la puissance et la consommation rapportée à la poussée sont
parmi les grandeurs les plus souvent utilisées pour cela.
L'expression de la poussée est ici, en tenant compte de la variation du débit à travers le
moteur du fait de l'injection de carburant :
F = m·0 C0 - m·5 C5
La puissance W est égale au produit de la poussée par la vitesse de l'avion :
W = F C0
Ce cycle fait l’objet d’une exploration dirigée (C-M2-V4).
3
http://direns.mines-paristech.fr/Sites/Thopt/fr/co/modele-diffuseur.html
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Un turboréacteur à double
flux a un meilleur rendement
que celui que nous venons
d’étudier et qui est appelé
turboréacteur à simple flux.
Il obtient ce résultat en
accélérant à une vitesse à
peine supérieure à celle de
l'avion un débit d'air (appelé
flux secondaire)
complémentaire de celui qui
traverse le générateur de gaz.
Cette opération est rendue
possible grâce à un
compresseur additionnel à
basse pression, appelé
soufflante, entraîné lui aussi Figure 3.4.8 : Turboréacteur à double flux
par la turbine.
On appelle rapport de dilution le rapport du débit secondaire au débit primaire. Il peut
atteindre 10 pour certains turboréacteurs. La propulsion est alors assurée par un grand
débit d'air à faible vitesse et un petit débit des gaz de combustion issus du cycle primaire
classique.
Il est possible de modéliser avec Thermoptim des turboréacteurs à double flux, à taux de
dilution faible ou fort (figure 3.4.9).
Il faut scinder en deux le flux d'air entrant dans le moteur, en sortie du diffuseur. Une
partie est dirigée vers la chambre de combustion, puis vers deux turbines en cascade,
l'une équilibrée avec le compresseur du moteur, et l'autre avec celui de la soufflante,
comme le montre le synoptique de la figure 3.4.9. Deux tuyères permettent alors de
calculer la vitesse des gaz éjectés, et donc la poussée du moteur.
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pour les moteurs diesel. La combustion se produit pendant un temps relativement court,
alors que le piston poursuit sa course.
En pratique, elle s'effectue selon un mode intermédiaire entre la combustion à volume
constant et la combustion à pression constante.
Le piston continuant à s'éloigner du fond du cylindre, les gaz brûlés se détendent jusqu'à
la fin de la course appelée point mort bas ou PMB, puis sont évacués et remplacés par
une nouvelle charge de gaz frais.
Une différence importante entre un moteur à essence et un moteur diesel réside non dans
le mode d'introduction du combustible, qui, dans certains moteurs à essence, est aussi
injecté, mais dans le moment où le combustible est introduit, qui détermine la nature des
gaz lorsque la réaction se déclenche.
Les parois latérales et les
fonds de cylindre des
moteurs alternatifs sont
toujours refroidis
énergiquement, le plus
souvent par circulation d'eau
dans des évidements de la
paroi, et parfois dans des
moteurs de petite puissance
par des ailettes extérieures
très développées soumises à
un courant d'air violent
(figure 4.1.4).
Dans un moteur à essence, le
combustible est introduit
suffisamment à l'avance pour
que, lorsque l'allumage se Figure 4.1.4 : Refroidissement du moteur
produit, le cylindre soit
rempli d'un mélange sensiblement homogène. Dans le moteur diesel, le combustible est
injecté au dernier moment, et brûle au fur et à mesure de son introduction (figure 4.1.5).
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Dans les cycles à quatre temps, les plus répandus, le fond du cylindre est percé de deux
orifices, contrôlés par des soupapes commandées,
qui le mettent en communication avec les enceintes
d'admission et d'échappement
L'évolution de la pression et du volume massique
des gaz dans le cylindre est souvent représentée
dans le diagramme de Watt donnant la pression du
fluide en ordonnée en fonction du volume du
cylindre en abscisse.
À la fin de la détente en 3, la soupape
d'échappement s'ouvre, la pression tombe à la
pression atmosphérique, et le piston effectue une
course complète vers le haut, chassant ainsi les gaz
brûlés.
Quand il atteint le PMH, en 5, la soupape
d'échappement se ferme, et celle d'admission
s'ouvre.
En s'éloignant, le piston aspire une charge de gaz
frais. En 4, au PMB, la soupape d'admission se
ferme, et la compression 4-1 commence, suivie de
la combustion 1-2 et de la détente 2-3.
Il s'agit donc d'un cycle à quatre courses simples,
d'où le nom de moteur à quatre temps. Figure 4.1.5 : Moteur à 4 temps
Comme on le voit, le fonctionnement de
ces moteurs est beaucoup plus complexe
que celui d’une turbine à gaz, de telle
sorte que leur modélisation n’est pas aussi
simple.
4.2 Cycles théoriques et réels
Dans sa forme classique, l'étude
élémentaire des cycles est basée sur des
approximations assez grossières : le fluide
de travail est assimilé à de l'air pur, et lui-
même à un gaz parfait, et les
transformations sont considérées comme
parfaites. Figure 4.1.5 : Diagramme de Watt
Nous ne mentionnerons ici que les cycles
idéaux. Précisons que les analyses de ces cycles excluent les phases d'admission et
d'échappement des cycles réels.
Comme nous venons de le voir, le fonctionnement de ces moteurs alterne des phases en
système fermé (soupapes fermées) et en système ouvert (admission et échappement), ce
qui a pour effet de compliquer leur analyse. Leur représentation dans un diagramme
41
thermodynamique est loin d’être aussi simple que celle des autres cycles que nous avons
étudiés.
4.2.1 Cycle de Beau de Rochas
En première approximation, le
fonctionnement des moteurs à essence ou
à gaz peut être représenté par le cycle dit
de Beau de Rochas, qui se réduit à quatre
évolutions simples représentées sur cette
figure dans le diagramme de Watt d’un
cylindre (figure 4.2.1).
La première phase est une compression
adiabatique réversible 4-1 ;
Cette phase de compression en système
fermé commence après la fermeture des
soupapes d’admission et se termine avant
l’allumage.
La deuxième phase est une combustion à
volume constant 1-2 ;
Déclenchée en fin de compression, au Figure 4.2.1 : Cycle de Beau de Rochas
moment où la vitesse du piston s'annule,
la combustion en système fermé est supposée suffisamment rapide pour être considérée
comme instantanée, et donc à volume constant.
La troisième phase est une détente adiabatique réversible 2-3 ;
Cette détente en système fermé commence à la fin de la combustion et se termine avant
l’ouverture des soupapes d’échappement.
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On fait ici l'hypothèse que la vidange est instantanée.
La figure 4.2.2 montre un exemple de modélisation d’un tel cycle pour un moteur à gaz
industriel.
Ce cycle fait l’objet
d’une exploration
dirigée (C-M2-V5-
b). Voici pour le
moment quelques
indications sur son
paramétrage.
Le paramétrage de
la compression est
le suivant : système
fermé, avec un
rapport de
compression
imposé et un
rendement Figure 4.2.3 : Paramétrage de la compression
isentropique égal à
0,8 (figure 4.2.3).
Le paramétrage de
la chambre de
combustion est
différent de celui
que nous avons
considéré pour la
turbine à gaz. La
combustion a lieu
en système fermé,
le débit de
combustible est
imposé et le volume
massique aval est
imposé par le point
amont (figure
4.2.4).
La détente est
modélisée par deux
transfos détente, la
première, en
système fermé,
correspond à la
phase de détente
dans le cylindre, les
soupapes étant
fermées (figure
4.2.5).
Comme pour la
compression, le
rapport de détente
est imposé, et un
rendement
isentropique de 0,8 Figure 4.2.5 : Paramétrage de la détente en système fermé
est pris en compte.
En fin de cette
détente, les
soupapes
d’échappement sont
ouvertes, et la
détente se poursuit
selon la même loi
adiabatique, jusqu’à
la pression
atmosphérique. Elle
se déroule cette fois
en système ouvert,
et sans production
de travail, ce qui
justifie que le type
d’énergie choisi soit
« autre ». Figure 4.2.6 : Paramétrage de la détente en système ouvert
4.2.2 Cycle de Diesel
La différence fondamentale entre le cycle diesel et le cycle de Beau de Rochas est le
remplacement de la combustion à volume constant par une combustion à pression
constante, comme le montre ce diagramme de Watt (figure 4.2.7).
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On fait ici l'hypothèse, surtout
valable pour les moteurs lents, que
l'expansion des gaz due à la
combustion vient, en terme de
pression, exactement compenser la
détente due à la course du piston.
Le modèle de la figure 4.2.8
représente un tel cycle, avec un
taux de compression volumétrique
de 20 au lieu de 15. Les
performances sont meilleures que
celles du moteur à gaz suivant le
cycle de Beau de Rochas, mais le
gain provient principalement de
l’élévation du taux de compression.
En réalité, qu’il s’agisse d’un
moteur à essence ou diesel, la Figure 4.2.7 : Cycle de Diesel
combustion ne se fait ni à volume
constant ni à pression constante, mais se présente comme indiqué sur le diagramme de
cette figure. Cette différence découle essentiellement de la très grande vitesse de rotation
de la plupart de ces moteurs.
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La co-combustion consiste à brûler simultanément un combustible fossile, généralement
du charbon, et une biomasse (jusqu’à 15 %), afin de réduire, dans une chaudière
existante, la quantité de combustible initial.
Le rapport C/N se définit comme celui des quantités de carbone et d’azote contenus dans
la biomasse. Il varie de 10 à 100 environ.
La pyrolyse permet de convertir une biomasse relativement sèche (humidité inférieure à
10 %) et de rapport C/N supérieur à 30 en divers combustibles à haut pouvoir calorifique
inférieur PCI, stockables sous forme gazeuse, liquide et solide (charbon de bois).
Elle se déroule à des températures comprises entre 400 et 800 °C, et peut se faire selon
plusieurs modes.
La gazéification de la biomasse à une température de 800°C à 1 000°C est obtenue en
réalisant une combustion en défaut d’air comportant schématiquement deux grandes
étapes : une pyrolyse produisant des phases gazeuse, liquide et solide, suivie de la
gazéification proprement dite de ces deux dernières phases. Elle produit un gaz dit «
pauvre », du fait de son faible pouvoir calorifique (1 kWh/m3 contre 10 kWh m3 pour
du méthane).
En remplaçant l’air par de l’oxygène, on obtient un gaz de synthèse (CO + H2) utilisable
pour la fabrication du méthanol.
Dans un gazéifieur, le combustible commence par être séché, puis il est pyrolysé. Les
produits gazeux sont ensuite brûlés à haute température, dégageant de la chaleur dont
une partie est utilisée par les deux étapes précédentes.
Les gaz brûlés sont alors remis en contact avec la
phase solide issue de la pyrolyse et avec l’eau
provenant du séchage, ce qui suscite une réaction de
réduction qui conduit à la formation d’un gaz de
synthèse riche en CO et H2, dont le PCI est voisin de
70 à 75 % de celui de la biomasse d’origine.
Pour pouvoir simuler une chaudière ou un gazéifieur
à co-courant, nous avons mis au point un modèle
simplifié, dans lequel il est possible de faire varier
avec une assez grande souplesse la composition et
l'humidité du combustible ainsi que les conditions de
la combustion. La classe externe dans laquelle il est
implémenté s’appelle BiomassCombustion.
Ce modèle est très sommaire comparativement à
ceux qui sont actuellement étudiés dans les Figure 5.1.1 : Gazéifieur à co-
laboratoires de recherche, notamment dans sa courant
représentation des phénomènes de pyrolyse.
Son principal intérêt est de permettre à des utilisateurs de Thermoptim d'aborder l'étude
des conversions thermochimiques de la biomasse et de l'insertion de gazéifieurs ou
chambres de combustion dans des systèmes complets.
47
Afin de simplifier l'écriture du modèle, nous avons pris le parti d'utiliser les fonctions de
calcul de combustion déjà présentes dans Thermoptim, en nous contentant de rajouter les
équations correspondant aux réactions que le progiciel ne prend pas en compte
Les principaux paramètres qui influencent la combustion de la biomasse sont les
suivants :
- en premier lieu, bien évidemment, la composition du combustible ;
- en second lieu, son humidité, qui d'une part détermine l'enthalpie nécessaire au
séchage, d'autre part joue sur la composition des gaz, et enfin influence la dissociation
du CO2 ;
- enfin, la température de figeage et le taux de dissociation du CO2.
Le modèle est un mélangeur externe, qui reçoit en entrée le gaz sec, son humidité et le
comburant.
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La plupart des combustibles sans cendres sont des hydrocarbures. En négligeant les
traces d’azote et de soufre, leur molécule comporte essentiellement des atomes de
carbone C et d’hydrogène H ainsi qu’un peu d’oxygène O.
En ramenant la formulation à un atome de carbone, la formule générale d’un
combustible est donc C Hy Ox. Comme la condition x y/2 est toujours vérifiée, on
peut considérer que la formule C Hy Ox devient :
CHa + x H2O
a représente ainsi ce qu’il est convenu d’appeler l’hydrogène disponible pour la
combustion rapporté à l’oxydation complète du carbone unitaire.
L’eau contenue dans le combustible ne participe pas à la réaction de combustion. Elle se
retrouve dans les fumées.
La combustion complète d'un combustible de formule CHa avec de l’oxygène pur serait
régie par cette équation : il faut 1 molécule d’oxygène pour former CO2, et a/4
molécules d’oxygène pour former a/2 H2O.
a a
C Ha + (1 + 4 ) O2 CO2 + 2 H2O
Toutefois, dans les systèmes énergétiques, les combustions sont presque toujours
réalisées avec de l'air comme comburant.
L’air sec ayant comme composition volumique approchée 79 % d’azote et 21 %
d’oxygène, le rapport azote/oxygène vaut 79/21 = 3,76.
C’est pourquoi l’air peut être représenté par la formulation O2 + 3,76 N2.
La combustion complète avec l'air d'un combustible de formule CHa est donc régie par
cette équation.
a a a
C Ha + (1 + 4 ) (O2+ 3,76 N2) CO2 + 2 H2O + 3,76 (1 + 4 )N2
Si le comburant est l'air, 3,76 (1 + a/4) moles d’azote sont aussi mises en jeu, mais,
comme elles ne réagissent pas avec le combustible, elles se retrouvent dans les gaz
brûlés. On dit que l’azote reste inerte.
Lorsque la combustion est non stœchiométrique, elle peut être caractérisée de plusieurs
manières :
Soit par l'excès d'air e, qui comme son nom l'indique, représente la quantité d'air en
excès
Soit par le facteur d'air , qui est égal à 1 + l’excès d’air
Soit par la richesse R, rapport du nombre de moles (ou de la masse) de combustible
contenu dans une quantité déterminée de mélange, au nombre de moles (ou à la masse)
de combustible dans le mélange stœchiométrique.
R = 1 correspond au mélange stœchiométrique, R < 1 à un excès d'air, et R > 1 à un
excès de combustible
Ces trois grandeurs sont reliées par les relations simples :
1 1
R=1+e et = 1 + e = R
a a
+ ( -1) (1 + 4 ) O2 + 3,76 (1 + 4 )N2
Thermoptim utilise une généralisation de cette équation pour des combustibles plus
complexes que CHa.
La comparaison de ces deux équations permet de comprendre ce qui se passe lorsque
l’air est disponible en excès.
Le combustible réagit avec l’oxygène comme dans la réaction stœchiométrique, et tout
l’air en excès se retrouve sans réagir dans les gaz brûlés.
est le terme qui multiplie le nombre de moles d'air dans l'équation de la combustion
Pour = 1, la réaction est stœchiométrique
Lors d'une combustion, le maximum de dégagement d'énergie est obtenu lorsque l'eau
contenue dans les fumées est suffisamment refroidie pour se retrouver liquéfiée, ce qui
impose que leur température soit très basse. La valeur de la chaleur de réaction complète
prend alors le nom de pouvoir calorifique supérieur, ou PCS.
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Dans le cas le plus général où toute l'eau produite reste à l'état de vapeur, on lui donne le
nom de pouvoir calorifique inférieur ou PCI.
Les chaudières à condensation sont celles où l'eau contenue dans les fumées est liquéfiée
Dans Thermoptim, une transfo
combustion est représentée par un
composant chambre de
combustion comportant deux
transfos en entrée, d’une part le
comburant, ici de l’air en sortie
de compresseur, connecté sur le
port bleu, et d’autre part le
combustible connecté sur le port
rouge (figure A3.1).
Les gaz brûlés en sortent par le
port vert, ici connecté à la
turbine.
La composition du combustible
est définie dans le point aval de la Figure A3.1 : Modèle de chambre de combustion
transfo « combustible », dont le corps doit être un gaz pur ou composé.
Celle du gaz naturel de Montoir de Bretagne est affichée figure A3.2.
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Pour une utilisation simple de Thermoptim, ces paramétrages suffisent.
Nous avons supposé dans ce qui précède que la combustion était complète, alors qu’il
arrive que ce ne soit pas le cas, notamment à haute température, et que des imbrûlés
apparaissent dans les fumées. On parle alors de dissociation.
Si, partant d'une telle situation, on baisse progressivement la température du milieu
réactif, on constate qu'à partir d'un certain seuil sa composition se stabilise et ne varie
plus. On dit qu'il y a figeage de la réaction et on appelle température de figeage la valeur
de ce seuil.
Thermoptim peut prendre en compte ce phénomène lorsque le mode dissociation est
coché, et si on lui indique d’une part le taux de dissociation du CO2 en CO, et d’autre
part la valeur de la température de figeage (figure A3.4).
Dans cet exemple, le taux de dissociation du CO2 en CO a été fixé à 5 %, et la valeur de
la température de figeage à 900 °C.