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ARTICLE -3- 

Innovation produit et compétitivité dans le secteur du bâtiment


L’approche dominante vis-à-vis de l’innovation reste celle de la
logique schumpétérienne qui considère que la concurrence est consubstantielle à la société
capitaliste et que cette concurrence passe par l’entrepreneur au sens de celui qui transforme
une idée en un produit : l’innovateur est celui (ou ceux) qui conçoivent une idée ou un
concept nouveau tandis que l’entrepreneur est celui (ou ceux) qui transforment ce nouveau
concept en un produit susceptible de créer de la richesse.
Cette approche de l’innovation est omniprésente quel que soit le secteur d’activité
considéré : « It can be defined as the successful exploitation of new ideas, which can mean
new to a company, organisation industry or sector. It applies to products, services, business
processes and models, marketing and enabling technologies » (Porter, Ketels, 2003).
Dans ce soubassement économiste, les innovations introduites dans le bâtiment face aux
enjeux du développement durable concernent avant tout les produits et systèmes permettant la
réduction de la consommation énergétique et l’impact sur l’environnement, les modèles
d’organisation, les technologies et procédés constructifs, les matériels , et les matériaux eux-
mêmes. Il y devient alors habituel de considérer que la compétitivité est conduite par
l’innovation : soit que les coûts supportés par l’innovation génèrent in fine des profits au bout
de la chaîne de valeur soit que l’innovation permette d’offrir des avantages stratégiques au
sein d’un marché. L’innovation apparaît ainsi prioritaire pour répondre aux enjeux de
performance dans nos économies fondées sur la concurrence par la différenciation et ceci,
même si, toujours selon Schumpeter, une ambiguïté demeure entre entrepreneur et
innovateur. 
Les transformations du secteur du bâtiment face aux enjeux du développement durable sont
ainsi essentiellement appréhendées autour de la capacité d’offre compétitive d’innovations
produits. La recherche de performances (notamment en matière énergétique) et le souci de
gestion des ressources naturelles renforcent non seulement une politique d’innovation sur les
matériaux, les produits et les solutions constructives .
L’ingénierie bâtiment qui en procède présente alors tous les traits de l’ingénierie
industrielle, intégrant les outils et méthodes de l’ingénierie système, les outils d’optimisation
de la production issus, notamment, du lean management, voire l’objectif d’une rationalisation
des usages assimilée à une rationalisation (« intelligente ») des actions .
Le poids des industries de matériaux, composants, produits et autres systèmes s’en trouve
alors accentué, tandis que ces mêmes parties prenantes s’inscrivent dans les logiques
d’innovation qui sont au cœur de notre économie de l’offre et de notre modèle de croissance.
La fonction marketing, pour ces industries et leurs distributeurs, s’en trouve également
d’autant plus renforcée.

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