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INTRODUCTION 

:
En odontostomatologie, certains actes thérapeutiques nécessitent la réalisation de tests
biologiques en préopératoire. La connaissance de ces tests est indispensable pour les
prescrire de manière pertinente et pour interpréter les résultats en collaboration avec le
médecin traitant.
L’HEMOGRAMME :
Examen le plus demandé en pratique quotidienne (parfois d’ailleurs avec une fréquence
excessive) apportant des renseignements dans des domaines dépassant largement celui
de l’hématologie, L’hémogramme OU NUMÉRATION FORMULE SANGUINE (NFS) C’est le
premier examen biologique utilisé pour dépister, explorer et suivre la plupart des
hémopathies.
DEFINITION :
L’hémogramme est un examen qui permet l’étude quantitative et qualitative des
éléments figurés du sang : il comprend la détermination de l’hématocrite, le dosage de
l’hémoglobine, la numération des globules rouges, des globules blancs et des
plaquettes, et, le calcul des indices érythrocytaires.
REALISATION :
Les étapes :
_ Réaliser un prélèvement du sang veineux généralement à partir du pli du coude,
capillaire chez les nouveau-nés et les nourrissons par micro méthode au talon, ou au
bout du doigt chez les patients dont il convient de protéger le capital veineux
(chimiothérapie, insuffisance rénale).
_ Mettre l’échantillon dans un tube violet, qui contiennent un anticoagulant sous forme
de poudre : l’EDTA (ou Ethylène Diamine Tétra Acétique).
_ Traiter l’échantillon dans moins de 4H après le prélèvement
Les techniques :
Méthode manuelle : par cellules de malassez (rarement utilisée)
Méthode automatisée : par des appareils étalonnés, ils permettent de compter le
nombre des différentes cellules en comparant leurs diamètres (les GB>GR>plaquettes).
INDICATION :
Ce bilan est indiqué pour confirmer ou infirmer une suspicion de trouble révélé par
l’interrogatoire et l’examen clinique, et ainsi le dépistage précoce de certaines
pathologies à manifestations buccales. De même, ils orientent le praticien vers les
précautions à prendre chez les patients présentant une maladie générale connue,
permettant ainsi la prévention des complications lors des soins bucco-dentaires. Aussi
pour éviter toutes répercussions éventuelles par certains médicaments ;
Il est indiqué dans les cas suivantes:
_ Une anémie suspectée devant une pâleur et une atrophie des muqueuses ;
_ Des ulcérations douloureuses des muqueuses buccales associées à des destructions
importantes des tissus parodontaux et une fièvre élevée, une neutropénie est
suspectée ;
_ Présence de signes hémorragiques (pétéchies, hématome, gingivorragies), une
thrombopénie peut être suspectée ;
_ Une leucémie peut être suspectée devant certains signes oraux et généraux ;
_ Une infection par le VIH est suspectée en présence de formes atypiques de maladies
parodontales, ou devant des lésions buccales;
_ Une mononucléose infectieuse suspectée;
_ En cas d’hépatite, une NP du fait de la thrombopénie et des troubles de la coagulation,
et une NFS du fait de la neutropénie ;
_ Une insuffisance rénale et hémodialysé, du fait de l’anémie qui l’accompagne ;
_ Pour surveillance des différentes maladies systémiques ;
PARAMETRES :
Les globules rouges :
La numération des globules rouges(GR) :
C’est le nombre d’érythrocytes par mm cube, exprimé en million /mm3 ou T/L

Le taux d’hémoglobine(Hb) :
Représente la quantité d’hémoglobine trouvée dans 100ml de sang exprimé en g /dl ou
g /100ml
L’hématocrite (Ht ou Hk) :
Définit par le volume occupé par les GR dans un litre de sang exprimé en L/L ou %

Interprétation :
 Toute augmentation du taux d’hémoglobine, oriente le diagnostic vers la
polyglobulie qui peut-être :
–Une polyglobulie secondaire à une hypo-oxygénation ou anoxie tissulaire ;
– Une polyglobulie primitive de la maladie de Vaquez, syndrome myéloprolifératif dont
la cause est inconnue.
 Une diminution du taux d’hémoglobine, oriente le diagnostic vers une anémie qui
est plus fréquente que la polyglobulie. L’anémie est définie par la baisse du taux
d’hémoglobine en dessous de 13 g/dl chez l’homme, 12 g/dl chez la femme et 11
g/dl chez la femme enceinte, elle peut avoir différentes origines : une diminution
du volume sanguin, une diminution de la production ou une augmentation de la
destruction des globules rouges.
 Un taux d’hémoglobine inférieur à 10g/dl implique un risque hémorragique.
Les constantes érythrocytaires :
Le calcul des indices érythrocytaires se fait à partir des résultats du dosage
l’hémoglobine, de la mesure l’hématocrite et de la numération des globules rouges,
orientent le spécialiste vers le diagnostic étiologique de l’anémie ainsi que son
traitement.
Le volume globulaire moyen (VGM) :
Représente la taille moyenne des GR, il est donné par la formule :
VGM= hématocrite/nombre de globules rouges
Exprimé en femto litre (fl) 1 fl = 1 μm3 = 10^-15
Valeur normal : 85 à 98 fl
Si la valeur< 85 fl microcytose
Si la valeur >98 fl macrocytose
La concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH):
Correspond à la quantité d’Hb (poids) moyenne par unité de volume moyen donné par
la formule :
CCMH= hémoglobine/hématocrite
Exprimée en (%) ou g/dl
Valeur normal : 32 à 36 g /dl
Si la valeur< 32 g /dl hypochromie (moins fiable que TCMH)
La teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine (TCMH) :
C’est la quantité moyenne d’hémoglobine contenue dans un globule rouge donné par la
formule :
TCMH= hémoglobine/nombre de globules rouges
Exprimée en pg/cellule (1 pg = 10^-12 g)
Valeur normal :
Si la valeur< 27 pg hypochromie
Indice de distribution de GR (IDR) :
Il représente le coefficient d’anisocytose, c’est-à-dire la différence de taille entre les GR
Taux de réticulocytes :
Les réticulocytes sont des GR nouvellement formées et sortis de la moelle osseuse
depuis moins de 48h.
Le taux normal des réticulocytes est de 25 a 100 G/L (il doit toujours être exprime en
nombre absolu). La réticulocytose distingue les anémies régénératives (si la
réticulocytose est > 100 G/L) et les anémies arégénératives (si la réticulocytose est <25
G/L)
Les globules blancs :
La numération des globules blancs :
C’est le nombre de leucocytes par mm cube, exprimé en million /mm3 ou G/L
Valeurs normales :

Si la valeur < 4 G/L leucopénie


Si la valeur > 10 G/L hyperleucocytose
La formule sanguine :
Détermination des proportions (pourcentages) des différentes types de leucocytes
(polynucléaires neutrophiles, basophiles, éosinophiles, lymphocytes, monocytes) puis
les convertir en valeurs absolues pour interpréter le nombre de chaque leucocyte.

Interprétation :
Polynucléaires neutrophiles :
Si la valeur < 1,5 G/L Neutropénie
Si la valeur < 0,3 G/L Agranulocytose
Causes :
_ Médicaments
_ Certaines infections virales
_ Paludisme
_ Hyperthyroïdie
_ Aplasie médullaire
_ Anémies
_ Envahissement médullaire
Si la valeur > 8 G/L Neutrophilie
Causes :
_ Infections bactériennes
_ Syndromes inflammatoires
_ Parasitoses
_ Ischémie ou nécrose tissulaire
_ Cancer
_ Hémorragies et hémolyse
_ Tabagisme
_ Maladies métaboliques (acidose diabétique, insuffisance rénale)
Polynucléaires éosinophiles :
Si la valeur > 0,5 G/L éosinophilie
Causes :
_ Maladies allergiques (asthme, eczéma...);
_ Parasitoses (taeniasis, anguillulose, bilharziose...);
_ Diverses hémopathies (maladie de Hodgkin, lymphomes non
hodgkiniens...);
_ Vascularites à complexes immuns (périartérite noueuse, syndrome de
Shulman).
Polynucléaires basophiles :
Si la valeur > 0,5 G/L basophilie
Causes :
Rare et n'a que peu de signification clinique. Elle peut être liée à :
Une anaphylaxie (réaction allergique);
_ Une cause tumorale (syndromes myéloprolifératifs, maladie de Hodgkin, leucémie
chronique...);
_ Un syndrome inflammatoire chronique (maladie de Cohn...);
_ Une cause infectieuse (sinusite chronique...);
_ Une cause endocrine (hypothyroïdie);
_ Une anémie hémolytique chronique (thalassémie)
Monocytes :

Lymphocytes :

Les plaquettes :
La numération plaquettaire
La numération plaquettaire permet de quantifier le nombre de plaquettes.
La valeur normal = 150 à 500 giga/L.
Si la valeur < 150 giga/L thrombopénie.
Celle-ci constitue la cause la plus fréquente de saignement anormal.
Causes : Elle peut être d’origine centrale (insuffisance de production par aplasie ou
envahissement médullaire) ou d’origine périphérique (destruction excessive, trouble de
répartition)
Si la valeur > 500 giga/L hyperplaquettose ou thrombocytose.
Causes : peut être due à une inflammation systémique, une tumeur, un saignement ou
une carence en fer.

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