Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
- Page 1 sur 14
Une fabuleuse aventure écrite par Jérôme ONILLON et exclusivement mise en ligne par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Edition du vendredi 10 septembre 2004.
Le fabuleux destin des équations différentielles linéaires : au-delà du premier ordre... - Page 2 sur 14
Les solutions
solutions de l'équation caractéristique X² + a.X + b = 0.
A propos des équations différentielles y'' + a.y' + b.y = 0. Justement, venons-en à l'équation du second degré X 2 + a .X + b = 0 .
Devant commencer par quelque chose, autant s'attaquer à quelque chose On dit qu'elle est l'équation caractéristique associée à l'équation
facile. Tout du moins, à ce qui semble l’être le plus. différentielle y "+ a .y '+ b .y = 0 .
Nous allons essayer de déterminer la forme générale des solutions de
l'équation différentielle linéaire à coefficients constants du second ordre Son discriminant est ∆ = a 2 − 4.b .
qu'est : Suivant le signe de ce dernier, l'équation admet une ou deux solutions.
y "+ a .y '+ b .y = 0 • Si ∆ est positif alors l'équation admet deux solutions réelles
où a et b sont deux réels fixés. De plus, nous supposerons qu’ils ne −a − ∆ −a + ∆
peuvent être nuls simultanément et que b est nécessairement non nul. k' = et k'' = .
2 2
• Si ∆ est égal à 0 alors l'équation admet une seule solution réelle
Ce qui a été fait avec les équations de même type du premier ordre, n'est
a
pas reproductible ici. k' = − .
Ceux qui étaient avec nous dans notre première aventure se souviennent 2
certainement que toutes les solutions d'une équation différentielle du • Si ∆ est négatif alors l'équation admet deux solutions complexes
premier ordre du type y '+ a .y = 0 sont à base d'exponentielle. Plus et conjuguées k' = α + i .β et k'' = α − i .β
exactement, elles sont toutes de la forme : constante × e −a .x . a −∆ ∆
De fait, une question s’impose : l'équation différentielle y "+ a .y '+ b .y = 0 où α = − et β = = .
2 2 2
a-t-elle des solutions de cette forme là, c'est-à-dire de la forme ek .x ? Dans les premier et troisième cas, nous avons que : k' + k'' = −a .
Et si oui, à quoi est égal ce coefficient k ? Par la suite, nous serons amenés à réutiliser cette égalité.
Une fabuleuse aventure écrite par Jérôme ONILLON et exclusivement mise en ligne par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Edition du vendredi 10 septembre 2004.
Le fabuleux destin des équations différentielles linéaires : au-delà du premier ordre... - Page 5 sur 14
Les constantes complexes C 1 et C 2 sont donc conjuguées, comme les Ce sont les conditions initiales de l'équation différentielle qui donnent
racines k et k'. Cela va nous permettre de simplifier l'expression de f(x) leurs valeurs aux constantes C 1 et C 2 .
et surtout d'éliminer cette affreuse exponentielle complexe !
Note : si l'inconnue de l'équation caractéristique est X, c'est pour éviter toute
confusion avec la variable x.
Appelons A et B les parties réelles et imaginaires du complexe C 1 .
Nous avons donc que : C 1 = A + i .B et C 2 = A − i .B .
Du théorème à la pratique.
pratique.
De plus, pour tout réel x, nous pouvons écrire que : Rien ne remplaçant l'action, nous allons nous livrer à la résolution de
f(x) = eα.x .[ A .cos(β.x) − B .sin(β.x) + A .cos(β.x) − B .sin(β.x)] trois équations différentielles linéaires du second ordre qui nous
permettrons d'utiliser notre théorème.
= eα.x .[constante .cos(β.x) + autre constante .sin(β.x)]
y ''− y '− 6.y = 0
Voilà qui une bien sympathique expression !
Après tant d'épreuves et de tracas, nous pouvons à présent conclure cette • Résolvons l'équation différentielle y(0) = 2 .
y '(0) = 1
quête par un théorème plus que complet !
La première chose à faire est de calculer le discriminant de
Ce qu'il faut retenir de tout ce qui a été fait !
l'équation caractéristique X 2 − X − 6 = 0 . Ce dernier est égal à 25.
Cette dernière admet donc deux solutions réelles et distinctes que
Le théorème fondamental.
fondamental. sont k = −2 et k' = 3 .
On considère l'équation différentielle linéaire y "+ a .y '+ b .y = 0 . Toutes les solutions f de l'équation différentielle sont donc de la
∆ est le discriminant de l'équation caractéristique X 2 + a .X + b = 0 . forme f(x) = C 1 .e −2.x + C 2 .e3.x .
• Si ∆ = 0 alors l'équation caractéristique admet une seule A présent, ce sont les conditions initiales qui vont entrer en scène.
solution réelle k. Préalablement, remarquons que f '(x) = −2.C 1 .e −2.x + 3.C 2 .e3.x
Toutes les solutions de l'équation différentielle sont alors de Si f est solution de l'équation différentielle alors nous avons :
la forme ek .x .[C 1 .x + C 2 ] . f(0) = 2 C 1 .e−2× 0 + C 2 .e3× 0 = 2 C1 +C 2 = 2
• Si ∆ > 0 alors l'équation caractéristique admet deux ⇔ ⇔
f '(0) = 1 −2.C 1 + 3.C 2 = 1
−2× 0
solutions réelles et distinctes k et k'. −2.C 1 .e + 3.C 2 .e3× 0 = 1
Toutes les solutions de l'équation différentielle sont alors de Résolvant ce système, il vient que C 1 = 1 et C 1 = 2 .
la forme C 1 .ek .x + C 2 .ek' .x . Conclusion : la seule solution de l'équation différentielle proposée
• Si ∆ < 0 alors l'équation caractéristique admet deux est la fonction f(x) = e −2.x + e3.x .
solutions complexes et conjuguées α + i .β et α − i .β .
Toutes les solutions de l'équation différentielle sont alors de En procédant de même, on peut résoudre n'importe quelle équation
différentielle linéaire homogène à coefficients constants du second ordre.
la forme eα.x . C 1 .cos ( β.x ) + C 2 .sin ( β.x ) .
A chaque fois, c'est la même histoire : application du théorème, puis
où C 1 et C 2 sont deux constantes réelles. résolution d'un système découlant des conditions initiales et qui donnent
les deux constantes C 1 et C 2 .
Une fabuleuse aventure écrite par Jérôme ONILLON et exclusivement mise en ligne par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Edition du vendredi 10 septembre 2004.
Le fabuleux destin des équations différentielles linéaires : au-delà du premier ordre... - Page 6 sur 14
Ainsi, pouvons-nous dire que :
( e−3 / 2 − 2) .x + 2 .
.x
solution en la personne de f(x) = e2 .
Ceci car l'équation caractéristique 4.X 2 − 12.X + 9 = 0 a un
3
discriminant nul et admet par conséquent une seule solution : .
2
Note : une chose que vous avez peut-être remarqué est la simplicité des conditions
initiales. Point d'égalité exotique. Tout cela afin de favoriser notre progression. Cela
étant dit, il est certain que si nous avions eu y(2) = 3 et y'(7) = 2 alors les
constantes n'auraient pas eu des têtes très sympathiques. En tout cas, les calculs
n’auraient pas été aussi faciles.
Une fabuleuse aventure écrite par Jérôme ONILLON et exclusivement mise en ligne par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Edition du vendredi 10 septembre 2004.
Le fabuleux destin des équations différentielles linéaires : au-delà du premier ordre... - Page 7 sur 14
Autrement écrit :
Des équations moins homogènes : y'' + a.y' + b.y = c(x). h ''(x).f(x) + 2.h '(x).f '(x) + h(x).f ''(x)
Dans le paragraphe précédent, les équations différentielles linéaires que +a .[ h '(x).f(x) + h(x).f '(x)] + b .h(x).f(x) = c (x)
nous avons été amenées à considérer, avaient des coefficients constants et
étaient homogènes, c'est-à-dire que leur second membre était 0. h ''(x).f(x) + 2.h '(x).f '(x)
Nous allons à présent nous intéresser à des équations moins homogènes +a .h '(x).f(x) + h(x).[ f ''(x) + a .f '(x) + b .f(x)] = c (x)
où le second membre est une fonction continue.
=0 car f solution
A défaut de nous lancer comme précédemment dans une vaste étude de l'équation homogène
théorique, nous nous contenterons ici de résoudre trois équations
particulières. h ''(x).f(x) + h '(x).[ 2.f '(x) + a .f(x)] = c (x)
C'est à partir de cette dernière forme de l’équation différentielle que nous
Le début de chaque résolution.
résolution. entamerons chacune des trois résolutions à venir.
Les trois résolutions débutant de la même façon, nous allons faire un brin
de cas général à partir duquel nous enchaînerons sur nos trois cas Une première résolution : y'' - y' - 6.y = 7.
particuliers. y ''− y '− 6.y = 7
Pour remplir nos trois missions, nous allons réutiliser une méthode qui a
déjà fait ses preuves : la méthode de variation des constantes. Résolvons l'équation différentielle linéaire y(0) = 1 .
Détaillons ce qu'est le début de chacune des trois résolutions. y '(0) = 1
Au départ, il y a une équation différentielle du type y "+ a .y '+ b .y = c (x) Respectant la stratégie énoncée dans notre petite introduction, nous
où c est une fonction continue. devons d’abord nous intéresser à l'équation homogène y "− y '− 6.y = 0 .
Ceux qui étaient avec nous à la fin du précédent paragraphe,
Soit f une solution particulière de l'équation différentielle homogène reconnaîtront là un cas déjà traité.
associée y "+ a .y '+ b .y = 0 . De façon à pouvoir diviser par f(x), nous D'emblée, nous pouvons dire que toutes les solutions de cette équation
supposerons que cette solution f qui ne s'annule jamais. homogène sont de la forme C 1 .e −2.x + C 2 .e3.x .
Comme cela a déjà été fait, il est alors possible d'écrire toute solution g de Notre manoeuvre exige de retenir une fonction f qui soit solution de
l'équation y "+ a .y '+ b .y = c (x) sous la forme : l'équation homogène et qui ne s'annule jamais.
Pour tout réel x ∈ Dg , g(x) = h(x).f(x)
Nous décidons de porter notre dévolu sur la fonction f(x) = e3.x .
L’objectif est alors de chercher à déterminer h pour connaître g.
Pour ce faire, nous pouvons écrire que pour tout réel x de Dg : f ne s'annulant jamais, il est donc possible d'écrire toute solution g de
• g '(x) = h '(x).f(x) + h(x).f '(x) l'équation sous la forme g(x) = h(x).e3.x .
• g ''(x) = h ''(x).f(x) + 2.h '(x).f '(x) + h(x).f ''(x) Et finalement, reprenant le cheminement de notre introduction, on
aboutit à l'égalité.
Comme g est une solution de l'équation différentielle initiale alors pour h ''(x).e3.x + h '(x). 6.e3.x − e3.x = 7
tout réel x de Dg :
C'est ici que démarre réellement cette résolution.
g ''(x) + a .g '(x) + b .g(x) = c (x)
Une fabuleuse aventure écrite par Jérôme ONILLON et exclusivement mise en ligne par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Edition du vendredi 10 septembre 2004.
Le fabuleux destin des équations différentielles linéaires : au-delà du premier ordre... - Page 8 sur 14
Pour tout réel x de l'ensemble Dg , on peut écrire que : 11 16
La résolution de ce système nous amène à C 1 = et C 2 = .
e3.x .[ h ''(x) + 5.h '(x)] = 7 10 15
Une exponentielle réelle Ce qui achève la résolution. Il ne reste plus alors qu'à conclure.
7
= 7.e−3.x
est toujours positive...
h ''(x) + 5.h '(x) =
3.x Conclusion : L'équation différentielle admet une unique solution g qui est
e
On reconnaît une équation différentielle linéaire du premier ordre. définie sur par :
Pour résoudre cette équation, il nous faut au préalable préciser deux 16 11 7
choses : g(x) = .e3.x + .e −2.x −
15 10 6
• Une primitive de a(x) = 5 est A(x) = 5.x .
Note : nous reprenons les notations du théorème vu dans cette page.
Une fabuleuse aventure écrite par Jérôme ONILLON et exclusivement mise en ligne par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Edition du vendredi 10 septembre 2004.
Le fabuleux destin des équations différentielles linéaires : au-delà du premier ordre... - Page 9 sur 14
Pour tout réel x de Dg : Exploitons les conditions initiales :
4 23
1 • g(0) = 1 ⇔ +C 2 = 1 ⇔ C 2 =
h ''(x).e1,5.x + h '(x). 3.e1,5.x − 3.e1,5.x = .x 27 27
4 C'est comme
précédemment ! 1 23 −7
1 • g '(0) = 1 ⇔ + C 1 + 1, 5. = 1 ⇔ C1 =
h ''(x) = .x.e −1,5.x 9 27 18
4
Les bonnes âmes railleront mais la situation s'est quand même
notablement simplifiée. Ici, point d'équation à résoudre. Nous aurons Conclusion : l'équation différentielle admet une unique solution g qui est
simplement une double intégration à faire. définie sur par :
1 4 7 23
Par une intégration par parties, on démontre qu'une primitive de x.ea.x g(x) = .x + − .x.e1,5.x + .e1,5.x
9 27 18 27
x 1
est ea.x . − . (Les "économes" dériveront la primitive supposée...)
a a2
Pour tout réel x, nous avons donc : Résolution d'une
d'une grande classique : y''y'' + y = cos(x).
1 2 4 y ''+ y = cos(x)
h '(x) = . e−1,5.x . − .x − + constante
4 3 9 Résolvons l'équation différentielle linéaire y(0) = 1 .
y '(0) = 1
1 1
= − .x.e −1,5.x − .e−1,5.x + constante
6 9 Afin de réutiliser ce qui a été fait dans l'entête, il nous faut trouver une
Et en intégrant encore un tour, il vient que : solution f de l'équation homogène y "+ y = 0 qui ne s'annule jamais..
1 2 4 1 −2 Les deux solutions de l'équation caractéristique X 2 + 1 = 0 sont −i et i.
h(x) = − . e −1,5.x . − .x − − . .e−1,5.x + C 1 .x + C 2
6 3 9 9
3 En application d'un précédent théorème, nous pourrions dire que toute
les solutions f de la forme f(x) = C 1 .cos ( x ) + C 2 . sin ( x ) .
Une fabuleuse aventure écrite par Jérôme ONILLON et exclusivement mise en ligne par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Edition du vendredi 10 septembre 2004.
Le fabuleux destin des équations différentielles linéaires : au-delà du premier ordre... - Page 10 sur 14
Suivant ce qui a été dit dans l'entête, toute solution g de l'équation On peut donc écrire que pour tout réel x :
i .x i 1 x 1 constante −2i .x
y ''+ y = cos(x) peut donc s'écrire sous la forme g(x) = h(x).e . h(x) = − .x + .e −2i .x . + + .e + constante2
f(x) 4 2 −2i 4 −2i
Pour tout réel x de l'ensemble Dg , nous pouvons donc écrire : i i
= − .x + .x.e −2i .x + C 1 .e−2.i .x + C 2
4 4
h ''(x).ei .x + h '(x). 2i .ei .x + 0 × ei .x = cos(x) i
a = .x. e −2i .x − 1 + C 1 .e −2.i .x + C 2
4
Une exponentielle n'est ei .x .[ h ''(x). + 2i .h '(x)] = cos(x) où C 1 et C 2 sont deux constantes complexes.
jamais nulle...
cos(x) Quant à g(x), nous pouvons écrire que pour tout réel x :
h ''(x). + 2i .h '(x) =
Merci aux formules de ei .x g(x) = h(x).ei .x
Euler...
(
1
h ''(x). + 2i .h '(x) = . 1 + e−2i .x
2
) i
= .x. e −2i .x − 1 + C 1 .e −2.i .x + C 2 .ei .x
4
Nous nous retrouvons face à une équation différentielle du premier ordre
i
que nous savons résoudre ! Mais avant, deux choses doivent être dites. = .x. e −i .x − ei .x + C 1 .e −i .x + C 2 .ei .x
• Une primitive de a(x) = 2i est A(x) = 2i .x . 4
1 ei .x − e−i .x
b(x) (
1
. 1 + e−2i .x ) = .x.
2 2.i
+ C 1 .e−i .x + C 2 .ei .x
= 2
Re-Merci aux formules
• Il faut déterminer une primitive de . de Mister Euler...
− A(x)
e e−2i .x 1
= .x.sin(x) + C 1 .e −i .x + C 2 .ei .x
1
( )
. 1 + e −2i .x
1
2
Il nous faut à présent déterminer les constantes C 1 et C 2 . Ce sont les
Or pour tout réel x, 2 = . e2i .x + 1
e −2i .x 2 conditions initiales qui vont nous y aider !
1 1 Nous savons que :
b(x)
Une primitive de − A(x) est donc . .e2i .x + x . • Pour la première condition initiale :
e 2 2.i g(0) = 1 ⇔ C 1 + C 2 = 1
Nous pouvons donc écrire que pour tout réel x :
• Pour la seconde condition initiale :
i 1
h '(x) = e−2i .x . − .e2i .x + .x + constante 1
4 2 Comme g '(x) = .[ x.cos(x) + sin(x)] − i .C 1 .e−i .x + i .C 2 .ei .x alors
2
i 1
= − + .x.e −2i .x + constante .e −2i .x g '(0) = 1 ⇔ −i .C 1 + i .C 2 = 1
4 2 C1 +C 2 = 1
Au moyen d'une intégration par parties, on montre qu'une primitive de Le système ayant un déterminant non nul, admet une
x 1 −i .C 1 + i .C 2 = 1
x.ea.x est ea.x . − . seule solution. Après calculs, on trouve :
a a2 C 1 = 1 = 0,5 + 0,5.i et C 2 = 1 = 0,5 − 0,5.i
Une fabuleuse aventure écrite par Jérôme ONILLON et exclusivement mise en ligne par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Edition du vendredi 10 septembre 2004.
Le fabuleux destin des équations différentielles linéaires : au-delà du premier ordre... - Page 11 sur 14
Pour ce brave g(x), il en résulte alors que :
1
g(x) = .x.sin(x) + ( 0,5 + 0,5.i ) .e −i .x + ( 0,5 − 0,5.i ) .ei .x
2
C1 C2
1 ei .x + e −i .x ei .x − e −i .x
= .x.sin(x) + +
2 2 2i
Merci à Euler...
1
= .x.sin(x) + cos(x) + sin(x)
2
Ce qui achève la résolution de l'équation différentielle.
y ''+ y = cos(x)
Conclusion : l'unique solution de l'équation y(0) = 1 est la
y '(0) = 1
fonction g définie sur par :
x
g(x) = sin(x). + 1 + cos(x)
2
En guise de conclusion...
Pour conclure ce paragraphe de bonnes résolutions, nous dirons que si
c est une fonction continue alors l'équation différentielle linéaire du
second ordre y "+ a .y '+ b .y = c (x) (pour peu qu'elle soit compléter par
deux conditions initiales), admet exactement une seule solution.
Le plus dur est encore de trouver cette unique solution !
Une fabuleuse aventure écrite par Jérôme ONILLON et exclusivement mise en ligne par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Edition du vendredi 10 septembre 2004.
Le fabuleux destin des équations différentielles linéaires : au-delà du premier ordre... - Page 12 sur 14
Quelques briques pour établir la théorie. Revenons à notre équation y (n) + a n -1 .y (n −1) + .... + a1 .y ' + a0 .y = 0 .
Notre objectif est de résoudre des équations différentielles de la forme : Dans le corps des complexes , son polynôme caractéristique
y (n) + a n -1 .y (n −1) + a n - 2 .y (n − 2) + .... + a1 .y ' + a0 .y = 0 P(X) = X n + a n - 1 .X n −1 + .... + a1 .X + a0 est entièrement factorisable.
où : C'est-à-dire que l'on peut écrire que :
• a0 , a1 .... a n - 2 et a n -1 sont des nombres réels fixés. Ce sont les P(X) = X n + a n - 1 .X n −1 + .... + a1 .X + a0 = (X − α1 ).(X − α 2 )...(X − α n )
coefficients de l'équation différentielle. où les nombres complexes (parfois réels) α1 , α 2 ,...., α n sont les racines
• La notation y (n) désigne la dérivée nième de la fonction y. du polynôme P.
Pour éclairer notre propos, donnons quelques exemples :
Les dérivées y ' et y '' peuvent aussi être notées y (1) et y (2) .
• X 3 − 3.X 2 − 4.X + 12 = ( X + 2 ) . ( X − 2 ) . ( X − 3 ) .
Ce qui a été fait avec le second ordre, se généralise au-delà. Les trois racines du polynôme sont -2, 2 et 3. Elles sont réelles.
Pour résoudre l'équation différentielle y "+ a .y '+ b .y = 0 , on doit au Comme elles n'apparaissent qu'une seule fois dans la forme
factorisée, on dit qu'elles sont simples ou que leur ordre de
préalable s'intéresser son équation caractéristique X 2 + a .X + b = 0 . Le multiplicité est égal à 1.
polynôme X 2 + a .X + b doit donc être entièrement factorisé. Ce que l'on résume par : m(2)
= 1.
De la même façon pour résoudre l'équation différentielle linéaire Ordre de multiplicité
Ayant dit toutes ces choses, nous pouvons énoncer le théorème qui nous Il s'agit là d'un théorème d'un fort beau gabarit. Pour mieux en
permettra de résoudre n'importe quelle équation différentielle homogène comprendre l'intérêt et l'usage, nous devons cependant en donner
à coefficients constants. quelques exemples d'application.
• Depuis la dernière page, nous savons que :
X 3 − 3.X 2 − 4.X + 12 = ( X + 2 ) . ( X − 2 ) . ( X − 3 )
Donc les solutions f de l'équation différentielle du troisième ordre
y '''− 3.y ''− 4.y '+ 12 = 0 sont toutes de la forme
f(x) = C 1 .e −2.x + C 2 .e2.x + C 3 .e3.x
où C 1 , C 2 et C 3 sont trois constantes réelles dont les valeurs
sont données par trois conditions initiales.
Note : une constante peut être vue comme un polynôme de degré 0,
c'est-à-dire de degré strictement inférieur à 1.
Une fabuleuse aventure écrite par Jérôme ONILLON et exclusivement mise en ligne par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Edition du vendredi 10 septembre 2004.
Le fabuleux destin des équations différentielles linéaires : au-delà du premier ordre... - Page 14 sur 14
• Nous avons également vu que : Epilogue : à propos des équations linéaires non homogènes.
3 Dans ce paragraphe, nous allons indiquer comment il est possible de
X 4 − 19.X 3 + 105.X 2 − 49.X − 686 = ( X + 2 ) . ( X − 7 ) résoudre des équations différentielles linéaires du type
Donc les solutions f de l'équation différentielle du quatrième
y (n) + a n-1 .y (n −1) + a n- 2 .y (n − 2) + .... + a1 .y ' + a0 .y = b (x)
ordre y (4) − 19.y '''+ 105.y ''− 49.y '− 686.y = 0 sont de la forme : où :
f(x) = C 1 .e −2.x + (
C 2 .x 2 + C 3 .x + C 4 ) .e7.x • a0 , a1 .... a n - 2 et a n -1 sont des nombres réels fixés.
Polynôme de degré strictement
• b est une fonction continue sur un intervalle I de .
inférieur à m(7)=3.
où C 1 , C 2 , C 3 et C 4 sont quatre constantes réelles qui seront Là comme pour les premier et second ordre, tout repose sur la résolution
déterminées par les conditions initiales. de l'équation homogène y (n) + a n-1 .y (n −1) + .... + a1 .y ' + a0 .y = 0 .
Comme pour les équations du second ordre, on choisit une solution f de
• Enfin, il est notablement connu que : cette équation homogène, qui ne s'annule jamais.
2
X 4 − 10.X 3 + 38.X 2 − 66.X + 45 = ( X − 3 ) . ( X − 2 + i ) . ( X − 2 − i ) Comme f(x) ne s'annule jamais, il est donc toujours possible de diviser
par cette quantité.
Les solutions f de l'équation différentielle du quatrième ordre
En particulier toute solution g de l'équation différentielle initiale peut
y (4) − 10.y '''+ 38.y ''− 66.y '+ 45.y = 0 sont toutes de la forme : donc s'écrire sous la forme :
g(x) = h(x). f(x)
f(x) = C 1 .e( ) + C 2 .e( ) +
2 − i .x 2 + i .x
(
C 3 .x + C 4 )
.e3.x
Jamais nul !
Polynôme de degré Le reste de la manoeuvre consiste alors à déterminer la fonction h pour
strictement inférieur à m(3)=2.
obtenir g. Mais tout cela est une autre histoire...
où C 1 et C 2 sont deux constantes complexes et conjuguées alors
que leurs consoeurs C 3 et C 4 sont elles nécessairement réelles.
Une fabuleuse aventure écrite par Jérôme ONILLON et exclusivement mise en ligne par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Edition du vendredi 10 septembre 2004.