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DEGRADATIONS

PAR RUPTURE
INTRODUCTION

Rupture brutale de certaines structures dimensionnées selon


le critère de limite d'élasticité

Rupture d'un gazoduc

Rupture d'un réservoir sous pression


Rupture d'un pétrolier

Rupture d'un pont soudé


Point commun aux ruptures brutales : croissance rapide de fissures
préexistantes dans la structure

Causes possibles d'apparition de fissures : soudage déficient,


fatigue (charges variables), fluage (fonctionnement à hautes
températures), corrosion sous tension, etc.
RUPTURE DUCTILE

Rupture précédée d'une déformation plastique importante  rupture


moins dangereuse que la rupture brutale

Effort de
traction Rupture

Limite
élastique

Déformation
Déformation
avant rupture
Aspect fibreux de la cassure : juxtaposition de cupules
Mécanisme de la rupture ductile

Formation de microfissures à
l'interface d'inclusions ou de
précipités (différence de dureté)

Croissance de trous à partir des


fissures dans le sens du chargement

Rupture des pédoncules de métal


séparant les trous : formation de cupules
RUPTURE FRAGILE

Pas ou peu de déformation plastique avant rupture  rupture


dangereuse car brutale

Peut se produire même si σ < σE  calcul basé sur la mécanique de la


rupture et non seulement sur la résistance des matériaux s'il y a risque
de rupture fragile

Effort de
traction Rupture

Déformation
Mécanisme de la rupture fragile

Décohésion intergranulaire Clivage

Propagation des fissures le Cassure des grains


long des joints de grains
Exemples de dégradation par rupture fragile

Rupture fragile d’un pétrolier par propagation de fissure le long de


sa circonférence
Rupture fragile d’un rouleau
TEMPERATURE DE TRANSITION DUCTILE - FRAGILE

Existence d'une température de transition Tt en dessous de laquelle


certains matériaux deviennent fragiles

Matériaux métalliques à structure cubique centrée ou hexagonale


compacte, céramiques

Energie de
rupture par
choc
Rupture Rupture
fragile ductile

Température

Tt
Fonctionnement à des températures T >> Tt pour éviter la fragilité
à froid

Tt dépend de la nature du matériau (composition chimique, structure),


de la présence de concentrateurs de contraintes et de la vitesse de
sollicitation
PRESENCE DE CONCENTRATEURS DE CONTRAINTES

Augmentation importante des contraintes au voisinage des


concentrateurs

σ σ

σmax. σmax.

σ
σ

- Trou - - Entaille -

Si σmax. > charge de rupture  rupture fragile de la pièce


Exemples de concentrateurs de contraintes : soudures,
entailles, rainures, changement brusque de section, angles vifs

Initiation des fissures au niveau des concentrateurs, puis propagation


rapide car σmax.élevé

Coefficient de concentration de contraintes : KT = σmax / σ

KT augmente  Tt croît  augmentation du risque de rupture fragile

Exemple : acier non allié (σE ≈ 240 MPa) ; Tt = -60°C pour K T = 3 ;


Tt = -25°C pour K T = 4.2

Conception des pièces et des structures : minimiser les


concentrateurs de contraintes et tenir compte de leur présence
dans le dimensionnement
VITESSE DE SOLLICITATION

Pour certains matériaux :


Vitesse de sollicitation augmente  Tt croît  augmentation du
risque de rupture fragile

Exemple : acier de construction E 24


Passage de la vitesse de sollicitation de 0.6 mm / mn à 5 m / s (choc)
 augmentation de Tt de 110°C pour une pièce entaillée  rupture
de la pièce
NOTIONS DE MECANIQUE DE LA RUPTURE

Plaque contenant une fissure et bloquée aux extrémités

σ = contrainte de traction
a = longueur de fissure δa
δa = progression de la fissure Epaisseur
e a

σ
Deux phénomènes simultanés quand la fissure s'allonge de δa

Relâchement des contraintes Création de nouvelles


autour de la fissure surfaces de rupture
 
Libération d'énergie élastique Energie nécessaire
(exemple : ballon percé avec
une aiguille) δUs = Gc e δa

δUe = [(σ2 π a e) / E] δa Gc = énergie de rupture


(absorbée pour créer une
E = module d'élasticité fissure d'aire unité)
Progression de la fissure si δUe = δUs :

Gc = (σ2 π a) / E

σ πa = E G c

Fonction de la contrainte Fonction des propriétés


appliquée σ et de la taille intrinsèques du matériau E et Gc
de la fissure a

Matériau contenant une Matériau soumis à une


fissure de longueur a contrainte constante σ
 
Rupture rapide quand σ Rupture rapide quand a
atteint la valeur critique : atteint la taille critique :
GcE
σc = ac = (Gc E) / (π σ2)
πa
Facteur d'intensité de contrainte (en MPa m-1/2 ) :

K = σ πa
Rupture rapide si K = Kc  critère de rupture fragile

Ténacité ou facteur critique d'intensité de contrainte :

K c = EGc
Détermination de Kc :
- Création d'une fissure de longueur connue a dans l'échantillon
- Chargement en traction d'un échantillon du matériau jusqu'à la
rupture brutale  σc connue

K c = σ c πa Gc = Kc2 / E

Importance de connaître Kc et Gc pour dimensionner des pièces et des


structures chargées statiquement (sinon risque de rupture fragile)
Matériau Gc / kJ m-2 Kc / MN m-3/2
Métaux durs ductiles 100-1000 100-350
(ex: Cu, Ni, Ag, Al) 220-240 204-214
Acier à rotors (A533 ; Discalloy) 150 170
Acier pour réservoirs sous pression (HY 130) 15-118 50-154
Acier à haute résistance (HSS) 100 140
Acier doux 26-114 55-115
Alliages de titane (Ti - Al6 V5) 10-100 20-60
PRFV 8-20 11-13
Bois usuels, fissure ⊥ au grain 17 46
Fibre de bore/époxyde 13 51
Acier à moyenne teneur en carbone 8 3
Polypropylène 6-7 1
polyéthylène (faible densité) 6-7 2
Polyéthylène (haute densité) 5 4
ABS/polystyrène 2-4 3
Nylon 0.2-4 10-15
Béton armé 0.2-3 6-20
Fonte 2 2
Polystyrène 0.5-2 0.5-1
Bois usuels, fissure // au grain 0.4-1 1.0-2.6
Polycarbonate 0.3-0.5 14-16
Cermets carbure de tungstène/cobalt 0.3-0.4 0.9-1.4
PMMA 0.1-0.3 0.3-0.5
Epoxydes 0.1 3
Granit 0.1 0.5
Polyester 0.1 4-5
Nitrure de silicium, Si3N4 0.08 4
Béryllium 0.05 3
Carbure de silicium, SiC 0.04 3
Magnésie, MgO 0.03 0.2
Béton (non armé) 0.02 0.9
Calcite (marbre, calcaire) 0.02 3-5
Alumine Al2O3 0.02 0.6
Schiste 0.01 0.7-0.8
Verre sodique 0.01 1
Porcelaine électrique 0.003 0.2*
Glace
Céramiques Métaux Polymères Composites
103
Métaux
purs
ductiles
Aciers à
102 rotors Fibres de
HY130 verre
Aciers
doux PRFV
Alliages Ti PRFB
10
Aciers durs
PP Bois ⊥ aux
PE fibres
Alliages Al PRFC
ABS-PS
Aciers mi- Ciment
Gc / Nylon
durs renforcé
PS
kJ par des
m-2 1 Métaux qui
PC fibres
clivent : Bois // aux
PMMA
CC et HC fibres
A basse T Cermets
Epoxydes
Si3N4
SiC Béryllium
10-1 Polyester
Roches
MgO
Ciment
Al2O3
10-2
Verre
sodique

Glace

10-3
Céramiques Métaux Polymères Composites
200 Métaux
purs
ductiles
Aciers à
100
rotors
HY 130
Aciers
doux Fibres de
50 verre
Alliages Ti
Aciers mi- PRFB
durs PRFV
Alliages Al PRFC
20

Kc / MN m-2/3 Cermets
Métaux qui
10 clivent : Bois ⊥ aux
CC et HC à fibres
basse T Ciment
renforcé
5 Béryllium par des
Si3N4
fibres
Al2O3
ABS-PS
SiC
PP
2 MgO
Nylon
PS Bois // aux
1 Roches
PE fibres
PC
PMMA
0.5 Verre
sodique
Polyester
Epoxydes
Ciment,
0.2
Kc et Gc dépendent de la température

Métaux à structure cubique centrée ou hexagonale compacte :


chute brutale de Kc et Gc à Tt

Métaux à structure cubique à faces centrées : Kc et Gc diminuent


très peu quand la température décroît  pas de fragilisation à
basse température

Kc ou Gc Métal CFC

Métal CC ou HC

Tt Température
RUPTURE PAR FATIGUE

Sollicitations répétées : amorçage de fissures + propagation lente


à K < Kc  rupture par fatigue

Exemples :

Rupture par fatigue d'une Rupture par fatigue d'une


bielle ou du vilebrequin de aile d'avion ou des aubes de
moteur de voiture la turbine d'un turboréacteur
MECANISMES DE LA RUPTURE PAR FATIGUE

Amorçage de fissures près des


concentrateurs de contrainte
(entailles, rayures, soudures, etc.)

propagation lente des fissures

Propagation rapide  rupture brutale


(taille des fissures = taille critique)
CASSURE PAR FATIGUE

Zone d'amorçage : aspect lisse Zone de propagation Zone de rupture


Microfissures  macrofissures lente : stries brutale : aspect
granulaire

Zone d'amorçage

Zone de
rupture
brutale Zone de
propagation
lente (stries)
LIMITE D’ENDURANCE
σ

σmax.
Déterminée par des Cycle
essais de fatigue :
matériau sollicité de Temps
manière cyclique
σmin

Détermination du nombre σ
de cycles entraînant la
Asymptote de la
rupture NR pour différents courbe de WHOLER
niveaux de contrainte σ
Limite
(σ = σmax = | σmin| )
d’endurance
σD Nombre de cycles
à rupture NR
Courbe de WHOLER
DUREE DE VIE EN FATIGUE NR

σ < σD

Pas de rupture par fatigue
(NR = ∞)

σD ≤ σ < σE

NR ( σ - σD)n = C

n et C constantes (1 ≤ n ≤ 2)

σ > σE

Fatigue oligocyclique
(déformation plastique importante)
NR faible
- VITESSE DE PROPAGATION DES FISSURES DE FATIGUE -

Chargement cyclique d'un matériau contenant une fissure créée


artificiellement et de longueur a

Propagation de la fissure à la vitesse da / dN

Variation du facteur d'intensité de contrainte au cours d'un cycle :


∆K = K max − K min = ( σ max − σ min ) πa

a augmente  ∆K croît au cours du chargement cyclique


K

a Kmax
∆K Temps
Fissure
Kmin
da /dN augmente en fonction de ∆K

log (da/dN)
Rupture
brutale

Propagation lente : (da/dN) = A (∆K)m


Seuil
∆K)m
da / dN = A(∆ d’amorçag
e

(Loi de PARIS)
A et m = constantes
∆K0 Kmax = Kc log (∆K)

Propagation rapide : K max = K c = σ max πac

a = ac : taille critique de la fissure


Estimation de la durée de vie certaine en fatigue

da
NR = ∫ ac

A ( ∆ K )m
a0

NR = nombre de cycles à rupture


a0 = longueur initiale de la fissure
- EXEMPLE DE RUPTURE PAR FATIGUE -

Rupture de câbles de transport de l’énergie électrique

Les câbles de transport de l’énergie électrique peuvent subir des


ruptures par fatigue dues aux vibrations provoquées par le vent

Un des moyens utilisés pour amortir les vibrations, et donc pour


diminuer le risque de rupture par fatigue, consiste à placer des blocs
de béton sur les poteaux supportant les câbles

Bloc de Câble
béton
Poteau
RUPTURE PAR FLUAGE

Fonctionnement à haute température : déformation permanente et


continue dans le temps = fluage, même à des niveaux de contrainte < σE

A basse température : ε = F (σ)

A haute température : ε = F (σ, temps, T)

Métaux Céramiques Polymères

T > 0.3 à 0.4 TFusion T > 0.4 à 0.5 TFusion T > Tg


Température de fusion ou de ramollissement

Métaux
Céramiques
505 K ≤ TF ≤ 3680 K
Sn  W 900 K ≤ TF ≤ 4000 K
Fluage à Tamb (Sn) Verre  Diamant
jusqu'à 1300 K (W) Fluage de 450 K à 1600 K

Fluage à haute température

Composites
Polymères (polymères renforcés)

330 K ≤ TF ≤ 480 K TR = 340 K - 480 K


PP  Polyesters PRFV  PRFC
Fluage de Tamb à 400 K Fluage de Tamb à 400 K

Fluage à basse température


Céramiques Métaux Polymères Composites
5000

Diamant
4000 Graphite

Tungstène

SiC Tantale
3000 MgO
Molybdène
BeO Niobium
Température / K
Al2O3
Si3N4 Chrome
2000 Zirconium
Platine
Silicium Cermets
Titane
Fer/acier
Co/Ni
Halogénu
res Cuivre
1000 alcalins Or
Argent Polyimides
PRFV
Aluminium Mélamines
PRFC
Mg Polyester
Glace Bois
Zn, Pb, Sn PE, PS
Mercure Nylon, PP
0
MATERIAU T (K) MATERIAU T (K)
Diamant, graphite 4000 Verre de silice 1100
Tungstène 3680 Aluminium 933
Tantale 3250 Magnésium 923
Carbure de silicium, SiC 3110 Verre sodique 700-900
Magnésie, MgO 3073 Zinc 692
Molybdène 2880 Polyimides 580-630 *
Niobium 2740 Plomb 600
Beryl, BeO 2700 Etain 505
Alumine, Al2O3 2323 Mélamines 400-480 *
Nitrure de silicium, Si3N4 2173 Polyesters 450-480 *
Chrome 2148 Polycarbonates 400 *
Zirconium 2125 PE haute densité 300 *
Platine 2042 PE faible densité 360 *
Titane 1943 Mousses plastiques rigides 300 *
Fer 1809 Epoxydes usage général 340-380 *
Cobalt 1768 Polystyrènes 370-380 *
Nickel 1726 Nylons 340-380 *
Cermets 1700 Polyuréthanne 365 *
Silicium 1683 Acrylique 350 *
Halogénures d’alcalins 800-1600 PRFV 340 *
Uranium 1405 PRFC 340 *
Cuivre 1356 Polypropylène 330 *
Or 1336 Glace 273
Argent 1234 Mercure 235

Température de fusion ou de ramollissement


EVOLUTION DU FLUAGE

Déformation de fluage ↑ au cours du temps  Rupture par fluage

TROIS STADES

Fluage primaire
Fluage secondaire
Vitesse de fluage ↓
Faible déformation cumulée Vitesse de fluage constante
Déformation cumulée élevée
εs = A σn exp (- Q/RT)
Fluage tertiaire
Q énergie d'activation de fluage
3≤ n≤ 8
Vitesse de fluage ↑ fortement

Rupture par fluage


Déformation
ε
x
Rupture par
Fluage fluage
secondaire

Fluage
Fluage
primaire
tertiaire

Déformation
élastique
initiale
Temps
Température deDE
MECANISMES fusion
LA RUPTURE
ou de ramollissement
PAR FLUAGE

Endommagement en fluage : Important dans le stade de fluage tertiaire

Formation de cavités aux joints de grains

Croissance et coalescence des cavités  Rupture

Déformation Rupture finale


x
Croissance
des cavités

Cavités Début de
l’endommagement par
fluage

Temps
CASSURE PAR FLUAGE

Température moyenne Température élevée et


et charge élevée charge moyenne

Déformation de fluage Faible déformation de


importante fluage avant rupture

Cassure fibreuse Cassure granulaire

DUREE DE VIE D'UNE PIECE EN FLUAGE

Temps nécessaire tr pour qu'il y ait rupture quand la pièce fonctionne


à une température T et une contrainte σ

tr ↓ quand σ ↑ ou T ↑
A T = constante : log tr varie linéairement en fonction de log σ

Log σ
T3 > T2 > T1

Log σ
T1
T2
T3

Log tr Log tr

A T et σ fixés : tr donné par les courbes log σ - log tr

A durée de vie fixée tr : les courbes log σ - log tr donnent la charge


et / ou la température à ne pas dépasser
- EXEMPLES DE RUPTURE PAR FLUAGE -

Eclatement d’une
conduite par fluage

Rupture par fatigue – fluage d’une


ailette de turbine de moteur d’avion
PREVENTION ET LUTTE
CONTRE LES RUPTURES
Rupture brutale  Dégâts considérables
 But de la maintenance : ↓ risque de rupture brutale

RUPTURE FRAGILE

Cas de sollicitations quasi - statiques

Causes possibles

Baisse de la Présence de Choc : vitesse de


température concentrateurs sollicitation élevée
d'emploi (T < Tt) de contrainte
Pour éviter la rupture fragile :

S'assurer que la température de fonctionnement >> température de


transition ductile - fragile des matériaux constituant le matériel

Installations et matériels travaillant à basse température


(installations frigorifiques, régions froides , avions, etc.) :

Utiliser des matériaux insensibles à la fragilisation à


basse température (Al, Cu, inox austénitique)

Conception des pièces et des structures

Minimiser les concentrateurs de Choix de matériaux à ténacité


contrainte pour diminuer le Kc élevée pour augmenter la
risque d'amorçage de fissures résistance à la fragilité
Maintenance préventive

Contrôle périodique au niveau Taille des fissures << taille


des concentrateurs de contrainte critique pour le chargement
 Détection d'éventuelles subi par la structure
fissures

Chocs

A éviter au maximum lors de l'utilisation ou les opérations de


maintenance du matériel (montage, démontage ,etc.)
RUPTURE PAR FATIGUE

Problème potentiel dès que le chargement est variable dans le temps


(vibrations de la cellule d'un avion, rotation d'un vilebrequin, etc.)

Structures de grandes dimensions

Contiennent toujours des fissures  Contrôle périodique

Exemples : avions, structures soudées (ponts, bateaux, réservoirs


sous pression, etc.)

Au voisinage des sites éventuels : S'assurer que la taille des


soudures, rivets, entailles, trous, etc. fissures << taille critique 
progression lente des fissures

Utilisation du matériel sans


risque de rupture brutale
Estimation de la durée de vie en fatigue : si les caractéristiques de
fatigue sont connues (Kc, vitesse de propagation des fissures, etc.)

RUPTURE PAR FLUAGE

Causes : fonctionnement à haute température

Exemples : tubes de chaudières, longrines de fours, aubes de turbines

Déformation de fluage : deux cas

Pas de dégradation du Limitation des déformations de


fonctionnement dans une fluage : utiliser les courbes de
certaine limite : pas de risque fluage pour estimer la durée
pour l'utilisation du matériel limite d'emploi
Durée de vie en fluage : Utiliser les courbes log σ - log tr pour la
température et le chargement subi par le matériau

Conception des pièces travaillant à chaud : Choix de matériaux


à bonne tenue au fluage

Si Tutilisation < 30% Tfusion Si Tutilisation > 30% Tfusion


⇓ ⇓
En général pas de Risque de rupture par fluage
problème de fluage ⇓
Remplacement par un
matériau plus résistant au
fluage
MATERIAU TEMPÉRATURE LIMITE
D'UTILISATION
Alliages d'aluminium 150°C
(à durcissement structural, ex : AU4G)
Aciers inoxydables 600°C
(Z6CN18-9 ou 304 ; Z6 CND17-11 ou
316)
Aciers faiblement alliés 650°C
(contenant 4% de Cr, Mo, V : carbures)
Superalliages à base de nickel 950°C
(alliages de Ni avec Cr, W, Co)
Oxydes réfractaires et carbures : 1500°C
Al2 03, verres céramiques basés sur
Si02, SiC, Si3 N4

Exemples de matériaux résistant au fluage

Utilisation des polymères : problèmes de rupture par fluage


même à Tambiante pour plusieurs polymères

Utiliser des renforts en fibres de verre ou de carbone pour


augmenter leur résistance au fluage
ETUDE DE CAS DE
DEGRADATIONS PAR
RUPTURE
RUPTURE BRUTALE D'UNE MATRICE

Rôle de la matrice : Compression de poudres métalliques sous


une pression élevée pour fabriquer des composants
supraconducteurs

Plus la pression ↑, plus la qualité du composant ↑

Choix du matériau pour la matrice : acier spécial chauffé puis


trempé à l'huile

Limite élastique très élevée pour travailler à hautes températures

Résultat : rupture brutale au premier usage à la moitié de la charge


prévue à la conception

Examen de la cassure : fissure initiale en forme "d'ongle de pouce"


à la surface intérieure de la matrice (a = 1.2 mm)
Essais sur le matériau
σE = 2000 MPa : valeur élevée
Kc = 22 MPa m-1/2 : valeur faible par rapport à la plupart des aciers
(50 ≤ Kc ≤ 200 MPa m-1/2)

2ri

Fissure en
forme d’ongle
Espace pour
la poudre 2r0

2r0
Calculs basés sur la limite d'élasticité (RDM)

Contrainte de traction : σ = 1.06 p (p = pression)

Facteur de sécurité = 3  la matrice peut être utilisée sans


risque de déformation plastique jusqu'à des pressions < p
= [σE /(1.06 x 3)] = 630 MPa

Calculs basés sur la mécanique de la rupture

Kc
K = σ πa = K c ⇒ p = = 338MPa
1. 06 πa

La fissure initiale devient instable à la pression de 338 MPa


Solution proposée

Changement du traitement Utiliser l'acier HY100 pour


thermique pour augmenter enceinte sous pression:
Kc au dépends de σE σE =1500 MPa
(exemple : trempe à l'air + Kc = 150 MPa m-1/2
revenu)
RESERVOIRS A AIR COMPRIME
POUR UNE SOUFFLERIE

Soufflerie supersonique : alimentée par de grands réservoirs


cylindriques d'air comprimé

Mise sous pression lente des réservoirs puis vidange brutale


dans le tunnel

Conception et contrôle des réservoirs pour éviter la rupture brutale


et la déformation plastique

σ < σE et K < Kc + croissance lente des fissures de fatigue


Contrainte dans la paroi : σ = p r / 2e
p = pression interne ; r = rayon ; e = épaisseur (e << r)

Critère de Critère de rupture brutale :


déformation K = Kc ou
plastique :
Kc  1 
σ = σE σ =  
(indépendant de a) π  a 
(σ dépend de a) 2a

σr σr e

a
P

r
Modes de rupture Mise sous pression à partir du point A

Mise sous pression à partir du point B - Plastification avant rupture


- Déformations détectées par des jauges
Rupture rapide avant plastification  éviter la rupture
 conséquences catastrophiques

σ
(=Pr / 2e)

σe Limite
élastique

2σ = e Rupture Kc  1 
σ =  
rapide π  a 
σe / S

A B σ/S
a

TAILLE CRITIQUE  Taille minimale Critère pour avoir


du défaut pour une fuite avant la
provoquer la rupture (avec un
rupture avant la facteur de sécurité
limite élastique S de 2)
Taille critique de fissure = ac : intersection des courbes σ = σE

σ =
K  1 
 
c
et
π  a 

Si a < ac  réservoir fiable Si a ≥ ac  rupture brutale

Tests périodiques

Application d'une pression hydraulique > pression de service


(1.5 à 2 fois supérieure)

Exemple : tests annuels des chaudières à vapeur à P = 2 x Pservice


S'il y a rupture, pas de danger : énergie stockée dans l'eau sous
pression est faible
Taille critique Acier pour réservoir sous pression
⇒ taille critique = 9 mm
Alliage d'aluminium ⇒ facilement détectable par ultrasons
⇒ taille critique = 1 mm ⇒ Si a > 9 mm : réservoir mis hors
⇒ difficilement détectable service
⇒ sûreté de fonctionnement moindre

1400 Acier pour réservoir


sous pression
1200 σE = 1000 MN m-2
(P r / 2e) = σE
Kc = 170 MN m-3/2
1000
P r / 2e Alliage
800 d’aluminium
Pr K
σE = 400 MN m-2 = c
MN m-2 Kc = 25 MN m-3/2 2e πa
600

400

200

0
0.01 0.1 1 10 100 1000
Taille de la fissure, a ( mm)
Réservoir soumis à un chargement cyclique

Croissance des fissures par fatigue à K < Kc  risque de rupture

Estimation de la vitesse de propagation da / dN par des essais de


fatigue  calcul de la durée de vie certaine en fatigue

Sécurité supplémentaire : fuite avant rupture

Fuites facilement repérables  mise hors service et réparation

Si ac < épaisseur e : rupture rapide sans signe précurseur

Si ac > épaisseur e : fuite de gaz avant rupture brutale 


Kc
contrainte admissible : σ=
πe

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