Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1
Les états financiers
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
Schéma 3 Rapport annuel et document de référence.......................... 16
Schéma 4 Des comptes sociaux aux comptes consolidés..................... 18
Schéma 5 Lire un bilan aux normes françaises...................................20
Schéma 6 Lire un bilan aux normes IFRS...........................................22
Schéma 7 Les grands équilibres du bilan..........................................24
Schéma 8 Le besoin en fonds de roulement (BFR)................................26
Schéma 9 Le Goodwill.................................................................. 28
Schéma 10 Le compte de résultat selon les normes françaises............. 30
Schéma 11 Le compte de résultat selon les normes IFRS........................32
Schéma 12 Les amortissements et provisions....................................... 34
Schéma 13 Bilan et compte de résultat en 6 langues...........................36
Schéma 14 Le tableau de flux de trésorerie............................................. 38
© Groupe Eyrolles
> 16
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
Toute entreprise est amenée à produire des informations financières normalisées. Le rapport annuel,
le rapport financier ou encore un document de référence constituent les principaux supports.
Le rapport annuel
Toute SA, SARL ou SNC est tenue d’établir un rapport financier annuel présentant les comptes
rapport annuel après la clôture d’un exercice (bilan, compte de résultat, tableau de finance-
comptable, pour informer les actionnaires sur les ment, liste des sociétés consolidées et annexes),
éléments principaux de son activité au cours de certifiés par un ou plusieurs commissaires aux
l’exercice social passé. comptes, ainsi que les projets de résolutions
Ce rapport annuel contient les éléments néces- soumis aux actionnaires, en vue de l’approbation
saires à l’information des actionnaires de toute des comptes, de l’affectation des résultats, de la
© Groupe Eyrolles
société (cotée ou non) pour la tenue de l’assem- détermination ou non du dividende, du renouvel-
blée générale ordinaire annuelle. Il comprend : le lement éventuel du conseil d’administration ou
rapport d’activité du dernier exercice annuel, le du directoire.
50 schémas pour comprendre la finance > 17
Le rapport financier
Le rapport financier annuel (qui sera publié dans ◗◗ une déclaration sur leur gouvernement d’en-
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
les comptes consolidés (6) sur l’application décident de se référer, et éventuellement, les
des normes comptables internationales ; modalités de ce code qu’elles ne respectent
◗◗ un rapport de gestion (4.1, 4.2, 3.5, 7.2
pas ainsi que les raisons pour lesquelles elles
et 7.3) ; ont décidé d’y déroger (« appliquer ou expli-
quer »). Pour la bonne information des action-
◗◗ une déclaration des personnes physiques
naires, les sociétés cotées doivent donc être
qui assument la responsabilité du rapport
transparentes sur ce sujet, dans le rapport du
financier annuel, clairement identifiées par
président (3). Ce rapport traite également des
leurs noms et fonctions, attestant qu’à leur
procédures de contrôle interne mises en place
connaissance les comptes sont établis confor-
par la société (3.7).
mément aux normes comptables applicables
et donnent une image fidèle du patrimoine, De plus, nous notons que les entreprises faisant
de la situation financière et du résultat (8.3) ; appel public à l’épargne sont tenues de publier
un certain nombre d’informations selon une
◗◗ un tableau fidèle de l’évolution des affaires
périodicité trimestrielle, semestrielle ou annuelle.
(4.1), des résultats (2.3) et de la situation
L’obligation de transparence sur les performances,
financière de l’émetteur et de l’ensemble
les positions financières ainsi que les modifica-
des entreprises comprises dans la consolida-
tions significatives en matière d’actionnariat
tion (4.2) ainsi qu’une description des princi-
s’appliquent à toute société faisant appel public
paux risques et incertitudes auxquels ils sont
à l’épargne. La publication et la diffusion de
confrontés (3.5) ;
cette information sont réglementées par l’AMF
◗◗ le rapport des contrôleurs légaux des comptes
(Autorité des marchés financiers). Les sociétés
sur les comptes annuels et les comptes
sont donc tenues de communiquer au plus tôt
consolidés (5, 6), ainsi qu’un communiqué
toute information significative susceptible d’avoir
sur les honoraires des commissaires aux
un impact sur le cours de Bourse.
comptes (8.4) ;
Le document de référence
Toute société faisant appel public à l’épargne « Lorsque le document de référence incorpore de
peut établir un document de référence, qui est l’information réglementée comme, par exemple,
un outil de communication envers les marchés le rapport financier annuel ou le rapport sur le
financiers. Ce document consiste à décrire l’orga- gouvernement d’entreprise (3), il est alors sou-
nisation, l’activité, les résultats financiers et les mis aux modalités de diffusion propres à l’infor-
perspectives de l’entreprise. Déposé auprès de mation réglementée », précise l’AMF sur son site.
l’AMF, qui en fait un contrôle a posteriori, il vise à
donner à tout investisseur les informations utiles
© Groupe Eyrolles
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
Définition Mère Intégration globale
du périmètre Groupe Adeo Leroy Merlin, Kbane, Aki,
de consommation Brico center, Bricoman
Comptes
statutaires
Opérations
de
préconsolidation IFRS
Opérations États financiers Opérations
de individuels retraités intragroupe
consolidations
L’évolution des formes d’organisation, liée à la mondialisation des activités économiques, conduit
naturellement de nombreuses entreprises à mener des opérations de consolidation de leurs
comptes. La mise en œuvre de ce processus s’avère complexe, mais il améliore la communication
financière des groupes en favorisant la comparaison des comptes.
Des normes différentes peuvent conduire à des différents selon leur utilisation, sans impact sur
enregistrements et traitements comptables le long terme.
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
les filiales, ainsi que les participations de ces le bilan consolidé et au titre du résultat net de
filiales. Il convient alors de calculer le pourcentage l’exercice dans le compte de résultat conso-
d’intérêt et de contrôle pour définir si la société lidé du groupe ;
verra ses comptes consolidés selon la méthode : ◗◗ de la mise en équivalence (MEE), lorsque le
◗◗ de l’intégration globale (IG), lorsque le groupe ne détient pas le contrôle mais seule-
groupe exerce un contrôle sur la société déte- ment des intérêts minoritaires ; dans ce cas,
nue. Cette méthode consiste à agréger 100 % ne figure, en immobilisations financières à
des postes du bilan et 100 % de ceux du l’actif, que le montant de la participation déte-
compte de résultat, en prenant soin de faire nue. Dans le compte de résultat consolidé,
apparaître la part du groupe (100 % – i %) et seule la quote-part du résultat de la société
est prise en compte.
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
-
= -
EL
ACTIF PASSIF
L
LI
XI
IQ
IQ
QU
GU
IMMOBILISATIONS CAPITAUX PROPRES
UI
IB
Capital
ID
II
Incorporelles
Réserves
DI
DL
Corporelles
ITT
II
Financières Résultat net
TTÉ
Provisions
ÉÉCC
ÉC
Dettes à long terme
ACTIF
RR
PASSIF
CR
D’EXPLOITATION
OO
RO
Stocks D’EXPLOITATION
IS
OI
Clients Avances et acomptes
IS
IS
reçus
SA
SS
Créances diverses
Fournisseurs
SN
SA
État
ATN
AN
TRÉSORERIE
Dettes diverses
NTT
ETE
ACTIF (salariés)
EE
Banque
Caisse TRÉSORERIE PASSIF
+ Dettes à court terme
+
Le bilan est une photographie du patrimoine de l’entreprise à un instant donné. Le patrimoine est
constitué de la différence entre les biens (et créances) possédés par l’entreprise et les dettes que
cette entreprise doit à un moment donné.
leur appartenant (résultats nets de chaque exer- ◗◗ au passif figurent les obligations de l’entre-
cice) qu’ils ont décidé de ne pas se distribuer et prise, qui la conduiront à un décaissement de
donc de laisser dans l’entreprise (réserves). ressources à venir.
50 schémas pour comprendre la finance > 21
L’actif du bilan
De façon imagée, comme les comptables ont des la majorité sont celles que détient l’entreprise à
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
liquidables immédiatement » sont placés tout vendues, solutions réalisées ou encore produits
en haut de l’actif, tels qu’un brevet, une licence livrés ouvrant droit à facturation et dont les
(immobilisations incorporelles), un terrain, une factures émises n’ont toujours pas été réglées
machine ou un bâtiment (immobilisations cor- par les clients et donc encaissées par l’entre-
porelles), ou encore une participation dans prise. On appelle ces éléments du bilan : « l’actif
une société et des prêts consentis à des filiales d’exploitation ».
(immobilisations financières). On appelle ces élé- Tout au bas du bilan, apparaissent les biens appar-
ments du bilan : « les immobilisations » ou « l’actif tenant à l’entreprise qui présentent un caractère
immobilisé ». éminemment liquide. Ils sont appelés « tréso-
Figurent ensuite les éléments que l’entreprise rerie ». Cette dernière est composée de l’argent
possède et qui évoluent régulièrement selon figurant sur ses comptes bancaires (banque) et de
le rythme de l’exploitation. Ils sont essentielle- l’argent en caisse non encore remis à la banque.
ment constitués de stocks (matières premières,
en-cours, produits finis…) et de créances dont
Le passif du bilan
En suivant le même principe, il a été décidé de Les engagements à venir que doit respecter
classer le passif par ordre d’exigibilité, ou encore l’entreprise en matière fiscale, sociale, sociétale
de maturité décroissante. et environnementale donnent lieu à la reconnais-
Plus concrètement, en partant du bas du pas- sance de dettes probables sous forme de provi-
sif : les dettes exigibles immédiatement figurent sions à caractère de réserve (hausse des cours,
tout en bas, c’est le cas du découvert bancaire indemnités de départ à la retraite, remise en état
(concours bancaire). des sols, démantèlement, etc.).
Au même titre que l’actif d’exploitation, il existe Enfin, apparaissent les capitaux propres. Ils
un passif d’exploitation constitué des dettes à figurent au passif en tant que dette de l’entre-
l’égard des fournisseurs, des dettes fiscales et prise à l’égard des actionnaires. En cas de liqui-
sociales à l’égard de l’État et, bien sûr, des dettes dation de la société, ce patrimoine appartient aux
à l’égard des salariés. Notons que ces derniers actionnaires. Il correspond à la valeur liquidative
sont bien les premiers créanciers de l’entreprise des biens, déduction faite des sommes corres-
en cas de liquidation. À ce titre, la dette à leur pondant au remboursement des dettes. Les capi-
égard figure au bas du bilan au passif. taux propres sont également appelés « situation
nette », « fonds propres » ou encore « actif net ».
En remontant progressivement le passif du bilan,
apparaissent alors toutes les dettes à moyen ou
© Groupe Eyrolles
- ACTIF
= PASSIF
-
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
LIL
L
EIXQ
ACTIFS CAPITAUX PROPRES
QIU
IG
NON COURANTS Capital
UI
QI
Goodwill Réserves
IB
UD
DI
NON NON
II
ILT
Corporelles Intérêts minoritaires
DT
COURANT COURANT
IT
Financières
IÉ
PASSIFS
ÉÉCC
TÉ
NON COURANTS
CR
Dettes financières (> 1 an)
RR
CO
Provisions
OOI
RO
ACTIFS Impôts différés passif
II
IS
COURANTS
SS
PASSIFS COURANTS
SS
SS
Stocks
SA
AAN
AN
Créances diverses
NT
État
TE
TE
Trésorerie Dettes diverses (salariés)
E
E
Actifs détenus en Passif lié aux actifs
vue de leur vente détenus en vue de leur
+ vente
+
Composition de l’actif
Selon les normes IFRS, à l’actif figurent les res- d’un an) ; le passif présente les capitaux propres et
sources que l’entreprise contrôle, et dont elle les passifs non courants (à plus d’un an) séparé-
attend des avantages économiques futurs ment des passifs courants (à moins d’un an).
(encaissements). Au passif figurent les obligations Les actifs non courants sont composés des biens à
actuelles de l’entreprise, résultant d’événements plus d’un an que l’entreprise contrôle :
passés et dont l’extinction devrait se traduire par
◗◗ goodwill représentant les écarts d’acquisition
une sortie probable de ressources représentatives
ou survaleurs de biens acquis (voir fiche 9) ;
d’avantages économiques. Comme sa traduction
◗◗ immobilisations incorporelles telles que bre-
l’indique (balance sheet), un bilan est toujours
vets, licences, fonds de commerce, valeurs de
équilibré ! Aussi, les capitaux propres sont la diffé-
marques ;
rence entre l’ensemble des actifs (courants et non
◗◗ immobilisations corporelles telles que les ter-
courants) et l’ensemble des passifs (non courants
rains, usines, bâtiments, agencements, instal-
et courants). Ce sont les « capitaux » qui appar-
lations, mobiliers, véhicules, etc. ;
tiennent en « propre » aux actionnaires.
◗◗ immobilisations financières telles que les
La présentation du bilan selon les normes IFRS
© Groupe Eyrolles
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
de l’activité courante : d’éléments qui n’existeront plus l’exercice suivant
◗◗ stocks (matières premières, en-cours, pro- et ainsi préparer la comparabilité du prochain
duits finis, etc.) ;créances dont l’essentiel exercice.
correspond à celles que détient l’entreprise à
l’égard de ses clients ;
Composition du passif
En ce qui concerne les passifs non courants, ceux- ◗◗ des clients ayant consenti des acomptes ou
ci sont composés d’engagements à plus d’un an avances ;
portant sur : ◗◗ des fournisseurs ;
◗◗ des dettes financières à l’égard des banques, ◗◗ de l’État en matière fiscale et sociale ;
établissements financiers et certains ◗◗ des salariés ;
fournisseurs ; ◗◗ des passifs liés aux actifs détenus en vue de
◗◗ des provisions correspondant à des engage- leur vente.
ments à venir que doit respecter l’entreprise Enfin, les capitaux propres figurent au passif en
en matière fiscale, sociale, sociétale et envi- tant que dette de l’entreprise à l’égard des action-
ronnementale (hausse des cours, indemnités naires. Ainsi, si les biens figurant à l’actif sont éva-
de départ à la retraite et avantages au per- lués à leur juste valeur (ou valeur de marché) et
sonnel, remise en état des sols, démantèle- si, au passif, figure bien l’ensemble des dettes de
ment, opérations de fin de cycle, etc.) ; l’entreprise valorisées à leur juste valeur, les capi-
◗◗ des passifs d’impôt différé, du fait de diffé- taux propres représentent bien le patrimoine des
rences d’impôt temporaires ou temporelles actionnaires. En cas de liquidation de la société,
résultant de calculs différents entre les ce patrimoine serait bien une trésorerie corres-
comptes sociaux et les comptes consolidés. pondant à la soulte constituée de la valeur liqui-
Les passifs courants sont constitués des dettes à dative des biens figurant à l’actif, déduction faite
l’égard : des sommes correspondant au remboursement
◗◗ des banques pour l’échéance tombant dans des dettes figurant au passif.
l’exercice à venir ;
Les banques et les Anglais ne font décidément pas comme tout le monde
Les bilans des banques et ceux des entreprises ordre de liquidité décroissante (l’argent en caisse
anglo-saxonnes présentent les éléments de l’actif figure tout en haut du bilan), tandis que le pas-
et du passif classés dans le sens inverse de celui sif est classé selon l’ordre d’exigibilité croissante
© Groupe Eyrolles
décrit précédemment. L’actif est présenté par (capitaux propres tout en bas).
> 24
ACTIF PASSIF
= Biens = Financements
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
ACTIF NON Le fonds de roulement
est le reflet de décisions
COURANT
CAPITAUX stratégiques de l’entreprise :
(Immobilisations)
PERMANENTS DG • d’investissements,
• de distribution (dividendes),
• de financements
Fonds de roulement
Opérationnels
BFR
Stock Le besoin en fonds de roulement
est le reflet au niveau opération-
Créances clients Avances nel des décisions d’exploitation
Autres actifs et acomptes reçus courante de l’entreprise :
à court terme fournisseurs • d’achat (fournisseurs)
Autres passifs • de production (stocks)
à court terme • de vente (clients)
Trésorerie
La trésorerie est l’ajustement
DF et la souplesse de l’ensemble de ces
deux niveaux d’actions.
C’est la garantie de l’équilibre du bilan
Le bilan est appréhendé comme un des principaux documents comptables produits par les entre-
prises. Il repose sur un principe central : l’équilibre. D’ailleurs, les anglophones ne s’y trompent pas,
ils appellent cet état financier « balance sheet ». Dès lors, une question se pose : sur quels éléments
repose cet équilibre ?
(biens permanents). Il correspond à une part Les opérationnels ont également leur part de res-
de financement stable, « stable » car il évolue ponsabilité quant à la bonne gestion de ce fonds
à un rythme très lent. En effet, de même que de roulement à deux niveaux :
50 schémas pour comprendre la finance > 25
◗◗ les immobilisations résultent en grande par- ◗◗ une partie des capitaux propres voient leur
tie des besoins d’investissements opération- valeur s’accroître grâce aux résultats dégagés
nels (appelés aussi CAPEX = capital expendi- par l’exploitation opérationnelle. Ainsi, le résul-
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
une fois réalisé, un investissement affecte en roulement suffisant, indépendamment de la
grande partie le poste « immobilisations », trajectoire financière (politique de distribution
qui, s’il s’accroît, contribue à réduire le fonds des dividendes et de remboursement de sa
de roulement. Il appartient aux opérationnels dette) définie par la DG et la direction financière.
d’estimer avec rigueur et précision les inves-
tissements qu’ils sollicitent.
La trésorerie
Un bilan, par nature, est toujours équilibré. Or, À la suite de ce constat, une équation fondamen-
nous venons de le préciser, le besoin en fonds tale de la gestion d’entreprise est définie :
de roulement évolue au rythme de l’exploitation Trésorerie = Fonds de roulement – Besoin en
de l’activité de l’entreprise en termes d’encaisse- fonds de roulement.
ments et de décaissements, et par conséquent à
un rythme plus rapide que celui du fonds de rou-
lement. Dès lors, comment s’équilibre le bilan ? La
réponse est simple : l’équilibre est garanti grâce à
© Groupe Eyrolles
la trésorerie !
> 26
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
Expédition
Commande Encaissement
et facture
matière Réception client
client émise
25 j 45 j
Période
de stockage Période de recouvrement
Période Période
de paiements de cash to cash
30 j 40 j
Facture Paiement BFR
fournisseur reçue du fournisseur
Le besoin en fonds de roulement (BFR) correspond à de l’argent (trésorerie) qui, d’une part, appar-
tient à l’entreprise mais dort (voir fiche 7) sous forme de stocks possédés par l’entreprise chez les
clients n’ayant toujours pas réglé et, d’autre part, que l’entreprise doit à ses fournisseurs qu’elle n’a
pas encore payés.
suivant :
Nous : « Permettez-nous de vous poser trois face de vos stocks, de 10 % de la surface de vos
questions ? créances clients et un allongement de 10 % de la
50 schémas pour comprendre la finance > 27
surface de votre dette fournisseur, ne représente- Il faut donc toujours se méfier des financiers et,
t-il pas un enjeu de 10 % (4 + 4 + 5) = 1,3 mil- surtout, de leur façon de calculer. L’évaluation
liard à mettre en regard de 10 % de 6 milliards d’un BFR donne le résultat d’un ventre mou, alors
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
La réalité cash du BFR
Le BFR est une histoire de décalage entre encais- DPO = 30 / 365 × 3 = 247 k€, soit (247 / 3 000)
sements et décaissements. Il se compose de trois 8,2 % du CA ;
éléments : BFR = 205 + 329 – 247 = 287 k€, soit (287 /
1. Une période de stockage (dans notre 3 000) 9,6 % du CA.
exemple, 25 jours) de la matière livrée par Ces calculs donnent une idée du BFR normatif
le fournisseur, lequel ne sera payé qu’à qu’il convient de prendre en compte pour appré-
échéance en fonction des conditions appli- cier les besoins de financement à court terme de
cables (ici 30 jours). Ce délai est appelé « DII l’entreprise.
ou DIO » (days in inventory ou days inventory
Deux derniers conseils :
outstanding).
L’opérationnel et le financier ne doivent pas
2. Un délai d’encaissement client, appelé
perdre de vue que :
« période de recouvrement », qui couvre
la durée entre l’expédition / la livraison du ◗◗ le BFR est très fluctuant dans le temps, en
Schéma 9 Le Goodwill
Goodwill : Bonne volonté (good will)
ou « volonté de Dieu » (God will) ?
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
20 GOODWILL
Prix de marché 100
Business plan
20 30 20 40
120
Le goodwill est une survaleur correspondant à la différence entre le prix payé par l’entreprise et le
prix correspondant à la valeur du marché. Si le prix payé s’avère trop élevé, il faut le déprécier et
informer les actionnaires. En effet, ces derniers n’aiment guère ce type de profit warning.
Concrètement, dans les comptes, au bilan, dans sa valeur de marché (100) figurera face au bien
les actifs non courants (qui présentent l’état des acquis, tandis que le goodwill (20) sera identifié
biens que l’entreprise possède et sont destinés à pour son montant sur une ligne à part.
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
Une fois la maison acquise, vous emménagez En découle un double effet peu apprécié des
avec les membres de votre famille (salariés pour marchés financiers :
l’entreprise). Tout le monde est d’accord : « Il nous ›› la totalité de cet amortissement « excep-
faut faire des efforts, si nous voulons être en tionnel » passe directement en résultat,
mesure de rentabiliser cet investissement qui a s’affichant comme une perte, équivalent à
coûté 120. Je compte sur votre bonne volonté », un profit warning.
nous dit le chef de famille en nous donnant un ›› le goodwill est le premier élément qui
double des clés de la maison. Bonne volonté intègre cette dépréciation (impairment).
(Good will), qui doit faire en sorte que les éco- Or, une fois déprécié, un goodwill ne
nomies prévues et formalisées dans le business pourra plus jamais être ajusté et revenir à
plan – sans lequel l’entreprise n’aurait jamais pu sa valeur d’origine, même si, dans les exer-
obtenir les financements permettant d’acquérir le cices suivants, la valorisation de la valeur
bien – soient bien au rendez-vous. du bien acquis ressortait égale ou supé-
Malheur à vous si les résultats ne sont pas là ! rieure à sa valeur d’origine (ici 120). En
Tous les ans, les auditeurs garantissant que l’in- effet, les marchés ne croiront à vos paroles
formation financière que vous communiquez aux de juste valeur qu’au moment d’une ces-
marchés financiers est transparente, fiable et sion bien concrète du bien concerné.
sincère, viendront vérifier la conformité de vos On comprend bien, dans ces circonstances, que les
promesses (test d’impairment) et donc la juste marchés financiers apprécient peu les déprécia-
valeur du prix payé : tions de goodwill. Alors, aux dirigeants et salariés
◗◗ les résultats passés et à venir sont conformes de sociétés acquises à des prix plus élevés que le
aux hypothèses formulées lors de l’acquisition : marché : « Un peu de bonne volonté, que diable ! »
pas de problème, le prix payé est justifié. Le
goodwill reste en l’état dans les comptes ;
◗◗ les résultats et les perspectives à venir sont
en deçà du prix payé : le bien est déprécié,
donnant lieu à amortissement exceptionnel à
hauteur de l’impact du manque à gagner.
© Groupe Eyrolles
> 30
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
Compte de résultat
Ventes de marchandises
Production vendue - biens et services
Chiffre d'affaires net
Production stockée
Production immobilisée
Subventions d'exploitation
PRODUITS - CHARGES = RÉSULTAT Reprises sur amortissements et provisions, transfert de charges
Autres produits
Achats
Excédent brut Total des produits d'exploitation (1)
d’exploitation
- Achats de marchandises
Chiffre Frais de
personnel Dotations amortis- Variation de stocks (marchandises)
d’affaires sements et provisions Achats de matières premières et autres approvisionnements
Impôts et taxes = Variation de stocks (matières premières et approvisionnements)
divers =A Résultat
d’exploitation
Autres achats et charges externes
Impôts, taxes et versements assimilés
Salaires et traitements
Produits
financiers
Frais financiers =B Résultat financier Charges sociales
Dotations aux amortissements
Produits FraisCharges
financiers
exceptionnelles
=C Résultat exceptionnel
A+B+C
Dotations aux provisions
Autres charges
exceptionnels Total des charges d'exploitation (2)
-
Impôts sociétés Résultat d'exploitation (1) – (2)
= Produits financiers
Résultat net
Charges financières
Résultat financier
Produits exceptionnels
Charges exceptionnelles
Résultat exceptionnel
Impôt sur les bénéfices
Bénéfice ou pertes
Le compte de résultat (CR) peut être appréhendé comme « le film » des recettes acquises et des
dépenses engagées au cours d’une période donnée.
Critères de classification
Dans le plan comptable général utilisé en France frais de personnel, énergie, assurances, loyer,
pour les comptes individuels sociaux et fiscaux, amortissement, etc.) : ce sont alors des pro-
les produits et les charges sont classés par nature duits et charges d’exploitation ;
versus destination (voir fiche 11 pour le compte ◗◗ un caractère financier : les intérêts sur
de résultat selon les normes IFRS). Leur classifica- emprunt et les agios sur découvert ainsi qu’un
tion dépend de leurs caractéristiques premières : certain nombre de commissions bancaires. Ce
◗◗ un caractère normal, récurrent au cours de la sont les produits et charges financières ;
période, tel que le chiffre d’affaires lié à l’ex- ◗◗ un caractère exceptionnel : coûts de licencie-
ploitation et aux dépenses en relation directe ments, plus ou moins-value de cessions, etc.,
© Groupe Eyrolles
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
férence entre les produits et charges Les soldes intermédiaires de gestion (SIG) pour-
d’exploitation ; suivent une double finalité : d’une part, ils se pro-
◗◗ le résultat financier résulte de la différence posent d’analyser la formation du résultat (d’ex-
entre les produits et charges financiers ; ploitation) de la période étudiée et, d’autre part,
◗◗ le résultat exceptionnel correspond à la
ils permettent de mettre en évidence d’éventuels
différence entre les produits et charges déséquilibres (EBE négatif, fort poids relatif du résul-
exceptionnels. tat financier et/ou du résultat exceptionnel, etc.).
bué et amortissement pour renouveler les vant de la direction générale, telles que les
investissements), restructurations, l’impact des cessions (plus
›› l’État (impôt sur les sociétés et autres ou moins-values), etc.
impôts et taxes),
> 32
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
ANALYSE par DESTINATION Chiffre d’affaires
Coût des produits
ANALYSE par NATURE
Comme l’indique la fiche précédente, le compte de résultat est « le film » des produits et des
charges au cours d’une période donnée. Dans le cadre des comptes consolidés (qui s’appliquent
aux groupes faisant appel public à l’épargne ou pour ceux qui en ont fait le choix), les normes IFRS
laissent le choix de la présentation des comptes de résultat.
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
duits intermédiaires, produits résiduels, (prospection, marketing, publicité, salaires
marchandises ; et frais de fonctionnement des équipes
›› des prestations de services, travaux, études ; commerciales) ;
›› du chiffre mérité sur contrat à long terme ›› les charges administratives (Télécom,
(c’est-à-dire en relation avec l’avancement déplacements, consommables, amortis-
physique du contrat ou de l’affaire) ; sements des bâtiments des services cen-
traux, et fonctions support, etc.).
›› des sessions internes fournies à des unités
appartenant à la même société juridique ; 5. L’APCO (autres produits et charges opéra-
tionnels) correspond aux événements excep-
›› déduction faite des rabais et remises
tionnels, non récurrents, qui représentent un
accordées et autres réductions immédiates
montant significatif pour l’entreprise, positifs
accordées au client (coût de fidélité par
ou négatifs :
exemple).
›› Les (–) : coûts de restructuration /
2. Le coût des ventes (ou coût des produits et
sinistres / pertes de valeur…
services vendus) intègre principalement :
›› Les (+) : plus-values sur bien vendu /
›› les achats, minorés des rabais, remises,
indemnités d’assurance / dédommage-
ristournes ;
ments suite à un procès gagné…
›› les variations de stock ;
6. Le RO (résultat opérationnel) aussi appelé
›› le coût de production sur affaires et autres
« EBIT » (earnings before interest and taxes)
coûts associés aux affaires (achat, main-
est évalué par déduction des APCO du ROC.
d’œuvre, etc.) ;
7. Enfin, pour arriver au résultat net (earning), il
›› les coûts de sous-activité et autres coûts
convient de déduire le résultat financier (inte-
industriels ;
rest), puis l’impôt sur les sociétés (tax).
›› des coûts de démantèlement et des dota-
Cette déclinaison du compte de résultat en matière
tions / reprises de provisions pour pertes à
de charges opérationnelles et résultat opération-
terminaison pour les projets.
nel est ouverte au niveau de la présentation : les
3. La marge commerciale pour les activités entreprises présentent selon leur business model
de négoce et de distribution ou encore la les informations détaillées qu’elles pensent perti-
marge brute pour les entreprises industrielles nentes pour permettre aux marchés financiers de
(constituée de la marge sur affaires et autres prendre leurs décisions d’acheter, de conserver ou
coûts) sont obtenues lorsque l’on défalque du de vendre les actions qu’ils détiennent. De fait, la
chiffre d’affaires (CA) le « coût des produits et prise en compte des particularités opérationnelles
services vendus ». et l’exercice du jugement professionnel pour choi-
4. Le résultat opérationnel courant (appelé sir la présentation du compte de résultat sont un
« ROC »). De la marge brute, il faut ensuite
© Groupe Eyrolles
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
SANS COMPTE DE RÉSULTAT AVEC
0 Amortissements/provisions (24)
30 Résultat avant IS 6
(10) IS (Impôt société) à 33 % (2)
20 Résultat net (après IS) 4
Le résultat a diminué de
16
L’impôt société a diminué de
8
BILAN SANS 8 + 16 = 24 BILAN AVEC
Passif AMORTISSEMENT Actif Passif
Actif et PROVISION
Capitaux Imobilisations Capitaux
Imobilisations
1 000
propres 8 1 000 propres
1 000 1 000
Le gain en trésorerie : Amort. = (24)
Trésorerie Résultat 28-20 = 8 Trésorerie Résultat
= 20 = 20 correspond à l’économie = 28 =4
d’impôt
provisions. Ceci est particulièrement vrai lorsque comptes sociaux). Dans ces deux cas, les amortis-
l’entreprise présente ces charges par destination sements impactent différents niveaux de résultat
(coût des ventes, frais de R&D, etc.). Toutefois, ce ou soldes intermédiaires de gestion.
50 schémas pour comprendre la finance > 35
Pourtant, les marchés financiers sont soucieux de Prenons l’exemple d’une entreprise créée avec
connaître précisément les flux de trésorerie. Les flux un capital de 1 000 ayant permis d’acquérir des
générés par l’exploitation de l’activité sont consti- immobilisations pour 1 000. Pour son premier
scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
lage entre l’encaissement des produits et les décais- ◗◗ si cette entreprise arrête son exercice sans
sements de charges et, la présence de charges intégrer les DAP, son résultat avant impôt est
et de produits qui ne présentent pas un caractère de 30, conduisant à un IS de 10, et donc à un
« cash » (les amortissements et les provisions). résultat net de 20.
En effet, pour ce second point, lorsqu’un amor- ◗◗ si elle clôture son exercice en intégrant les
tissement est constaté dans les comptes, il ne DAP (à hauteur de 24), son résultat avant
donne lieu à aucun décaissement d’argent. Le impôt s’élève à 6 (30 – 24), l’IS est évalué à 2
décaissement a eu lieu au moment où l’inves- et son résultat net à 4.
tissement – auquel est associé l’amortissement Ainsi, le fait d’avoir enregistré les DAP dans les
qui traduit sa diminution de valeur – est effec- comptes a permis :
tivement payé au fournisseur du bien acquis. Le
◗◗ de réduire la charge d’IS de 8 (10 – 2), du fait
même raisonnement vaut aussi pour les provi-
de l’économie d’impôt (taux de 1/3) s’appli-
sions. Lorsqu’une provision est constituée, elle ne
quant aux dotations (DAP) de l’exercice (24) :
donne lieu à aucune sortie de cash. Ce flux de
1/3 × 24 = 8.
trésorerie aura lieu lorsque l’événement, auquel
◗◗ de limiter le montant potentiel de la distri-
est associée la provision, se réalisera : (provision
bution de dividendes, puisque le résultat net
pour) hausse des cours, démantèlement, remise
distribuable est passé de 20 à 4, soit une
en état, restructuration… En conséquence, pour
diminution de 16.
connaître le cash issu de l’activité, il faut réinté-
Ces deux impacts – baisse de l’IS (8) et réduction
grer les amortissements et les provisions : Résultat
du résultat net (16) – correspondent bien au mon-
net + DAP – Dotation (– reprise) aux amortisse-
tant des DAP (24). Mais où est passé l’argent des
ments et provisions. Cette notion est appelée
« MBA » (marge brute d’autofinancement). amortissements et provisions ?
L’écart 8 (28 – 20), correspond bien à l’économie Au final, l’intégration des DAP permet de préser-
d’IS. ver la trésorerie de l’entreprise en vue d’investir
Ici apparaît le lien entre bilan et compte de résul- et/ou de faire face à des engagements futurs.
tat : la prise en compte avec le résultat net, des