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Partie 

1
Les états financiers
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Schéma 3  Rapport annuel et document de référence.......................... 16
Schéma 4  Des comptes sociaux aux comptes consolidés..................... 18
Schéma 5  Lire un bilan aux normes françaises...................................20
Schéma 6  Lire un bilan aux normes IFRS...........................................22
Schéma 7  Les grands équilibres du bilan..........................................24
Schéma 8  Le besoin en fonds de roulement (BFR)................................26
Schéma 9  Le Goodwill.................................................................. 28
Schéma 10  Le compte de résultat selon les normes françaises............. 30
Schéma 11  Le compte de résultat selon les normes IFRS........................32
Schéma 12  Les amortissements et provisions....................................... 34
Schéma 13  Bilan et compte de résultat en 6 langues...........................36
Schéma 14  Le tableau de flux de trésorerie............................................. 38
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Schéma 3 Rapport annuel


et document de référence

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Toute entreprise est amenée à produire des informations financières normalisées. Le rapport annuel,
le rapport financier ou encore un document de référence constituent les principaux supports.

Le rapport annuel
Toute SA, SARL ou SNC est tenue d’établir un rapport financier annuel présentant les comptes
rapport annuel après la clôture d’un exercice (bilan, compte de résultat, tableau de finance-
comptable, pour informer les actionnaires sur les ment, liste des sociétés consolidées et annexes),
éléments principaux de son activité au cours de certifiés par un ou plusieurs commissaires aux
l’exercice social passé. comptes, ainsi que les projets de résolutions
Ce rapport annuel contient les éléments néces- soumis aux actionnaires, en vue de l’approbation
saires à l’information des actionnaires de toute des comptes, de l’affectation des résultats, de la
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société (cotée ou non) pour la tenue de l’assem- détermination ou non du dividende, du renouvel-
blée générale ordinaire annuelle. Il comprend : le lement éventuel du conseil d’administration ou
rapport d’activité du dernier exercice annuel, le du directoire.
50 schémas pour comprendre la finance > 17

Le rapport financier
Le rapport financier annuel (qui sera publié dans ◗◗ une déclaration sur leur gouvernement d’en-

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les 4  mois suivant la clôture des comptes de treprise (et les rémunérations des dirigeants)
l’exercice) comporte : (3) dans laquelle elles indiquent le code
◗◗ les comptes annuels  (5), et le cas échéant, de gouvernement d’entreprise auquel elles

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les comptes consolidés (6) sur l’application décident de se référer, et éventuellement, les
des normes comptables internationales ; modalités de ce code qu’elles ne respectent
◗◗ un rapport de gestion (4.1, 4.2, 3.5, 7.2
pas ainsi que les raisons pour lesquelles elles
et 7.3) ; ont décidé d’y déroger (« appliquer ou expli-
quer »). Pour la bonne information des action-
◗◗ une déclaration des personnes physiques
naires, les sociétés cotées doivent donc être
qui assument la responsabilité du rapport
transparentes sur ce sujet, dans le rapport du
financier annuel, clairement identifiées par
président (3). Ce rapport traite également des
leurs noms et fonctions, attestant qu’à leur
procédures de contrôle interne mises en place
connaissance les comptes sont établis confor-
par la société (3.7).
mément aux normes comptables applicables
et donnent une image fidèle du patrimoine, De plus, nous notons que les entreprises faisant
de la situation financière et du résultat (8.3) ; appel public à l’épargne sont tenues de publier
un certain nombre d’informations selon une
◗◗ un tableau fidèle de l’évolution des affaires
périodicité trimestrielle, semestrielle ou annuelle.
(4.1), des résultats (2.3) et de la situation
L’obligation de transparence sur les performances,
financière de l’émetteur et de l’ensemble
les positions financières ainsi que les modifica-
des entreprises comprises dans la consolida-
tions significatives en matière d’actionnariat
tion (4.2) ainsi qu’une description des princi-
s’appliquent à toute société faisant appel public
paux risques et incertitudes auxquels ils sont
à l’épargne. La publication et la diffusion de
confrontés (3.5) ;
cette information sont réglementées par l’AMF
◗◗ le rapport des contrôleurs légaux des comptes
(Autorité des marchés financiers). Les sociétés
sur les comptes annuels et les comptes
sont donc tenues de communiquer au plus tôt
consolidés (5,  6), ainsi qu’un communiqué
toute information significative susceptible d’avoir
sur les honoraires des commissaires aux
un impact sur le cours de Bourse.
comptes (8.4) ;

Le document de référence
Toute société faisant appel public à l’épargne « Lorsque le document de référence incorpore de
peut établir un document de référence, qui est l’information réglementée comme, par exemple,
un outil de communication envers les marchés le rapport financier annuel ou le rapport sur le
financiers. Ce document consiste à décrire l’orga- gouvernement d’entreprise (3), il est alors sou-
nisation, l’activité, les résultats financiers et les mis aux modalités de diffusion propres à l’infor-
perspectives de l’entreprise. Déposé auprès de mation réglementée », précise l’AMF sur son site.
l’AMF, qui en fait un contrôle a posteriori, il vise à
donner à tout investisseur les informations utiles
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pour leur permettre de se forger une opinion sur


la situation de l’entreprise.
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Schéma 4 Des comptes sociaux


aux comptes consolidés
Qu’est-ce que la consolidation ?

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Définition Mère Intégration globale
du périmètre Groupe Adeo Leroy Merlin, Kbane, Aki,
de consommation Brico center, Bricoman

Comptes
statutaires

Opérations
de
préconsolidation IFRS
Opérations États financiers Opérations
de individuels retraités intragroupe
consolidations

États financiers consolidés du groupe

L’évolution des formes d’organisation, liée à la mondialisation des activités économiques, conduit
naturellement de nombreuses entreprises à mener des opérations de consolidation de leurs
comptes. La mise en œuvre de ce processus s’avère complexe, mais il améliore la communication
financière des groupes en favorisant la comparaison des comptes.

Des besoins de communication


Pour les besoins de communication interne et l’entreprise. Ainsi, les normes françaises reposant
externe, un groupe publie ses comptes conso- sur le PCG (plan comptable général) s’imposent
lidés. Pour permettre leur comparabilité avec pour les comptes individuels des sociétés ayant leur
d’autres entreprises ainsi que dans le temps, le siège social en France. Les normes IFRS (internatio-
groupe utilise des normes comptables fixant : nal financial reporting standards, soit les normes
◗◗ Les principes généraux de la comptabilité ; internationales d’information financière) sont obli-
gatoires pour les comptes consolidés des groupes
◗◗ Les traitements des opérations ;
de sociétés faisant appel public à l’épargne. Quant
◗◗ Leur présentation ;
aux entreprises ne recourant pas aux marchés
◗◗ Les informations complémentaires à fournir.
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financiers pour se financer, elles peuvent opter


Ces normes peuvent différer selon les zones géo- pour la publication de leurs comptes consolidés
graphiques, les règlements CRC et ANC ou autres entre les normes françaises et les normes IFRS.
directives européennes qu’est tenue d’appliquer
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Des normes différentes peuvent conduire à des différents selon leur utilisation, sans impact sur
enregistrements et traitements comptables le long terme.

Les états financiers


Le processus de consolidation
Le périmètre est défini par la maison mère. Il la part qui revient aux intérêts minoritaires
représente les participations qu’elle détient dans (i %) dans les capitaux propres figurant dans

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les filiales, ainsi que les participations de ces le bilan consolidé et au titre du résultat net de
filiales. Il convient alors de calculer le pourcentage l’exercice dans le compte de résultat conso-
d’intérêt et de contrôle pour définir si la société lidé du groupe ;
verra ses comptes consolidés selon la méthode : ◗◗ de la mise en équivalence (MEE), lorsque le
◗◗ de l’intégration globale (IG), lorsque le groupe ne détient pas le contrôle mais seule-
groupe exerce un contrôle sur la société déte- ment des intérêts minoritaires ; dans ce cas,
nue. Cette méthode consiste à agréger 100 % ne figure, en immobilisations financières à
des postes du bilan et 100 % de ceux du l’actif, que le montant de la participation déte-
compte de résultat, en prenant soin de faire nue. Dans le compte de résultat consolidé,
apparaître la part du groupe (100 % – i %) et seule la quote-part du résultat de la société
est prise en compte.

La préconsolidation des comptes des entreprises


Il convient, dans un premier temps, de traiter les Les opérations de consolidation consistent à partir
comptes de façon homogène en procédant à : des états financiers individuels retraités et com-
◗◗ un retraitement des comptes sociaux : mercialisés dans la même devise :
›› pour le bilan : à l’actif, toutes les ressources ◗◗ prendre en compte des éléments gérés au
que l’entreprise contrôle, et dont elle niveau groupe et non localement (cessions,
attend des avantages économiques futurs acquisitions, restructuration, etc.) ;
et, au passif, les obligations actuelles de ◗◗ procéder à des éliminations d’opérations
l’entreprise, résultant d’événements pas- intragroupe selon la méthode de l’intégra-
sés et dont l’extinction devrait se traduire tion globale. Sont en particulier à éliminer le
par une sortie probable de ressources CA réalisé entre sociétés du groupe, les divi-
représentatives d’avantages économiques ; dendes versés entre filiales ou encore les pro-
›› pour le compte de résultat : les produits fits en stock réalisés entre filiales pour la part
définis comme une augmentation des non encore écoulée sur le marché ;
capitaux propres par augmentation d’avan- ◗◗ garantir la comparabilité des états financiers
tages économiques durant une période du du groupe d’un exercice à l’autre. Aussi, tout
fait d’acquisition ou augmentation d’actifs changement de méthode comptable ayant
ou diminution de passifs (cash or non- un impact significatif et tout changement de
cash) ; et vice versa pour les charges. périmètre (acquisition  / cession) obligent le
◗◗ une conversion dans une devise unique pour groupe à faire un pro forma en présentant les
pouvoir les agréger. Pour les bilans, le taux de états financiers de l’exercice précédent, en
utilisant les mêmes méthodes comptables et
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conversion de la devise locale à la date de la


clôture, et pour le compte de résultat, le taux selon le même périmètre que celui de l’exer-
de conversion moyen annuel (moyenne des cice en cours.
taux mensuels).
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Schéma 5 Lire un bilan


aux normes françaises

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-
= -

EL
ACTIF PASSIF
L
LI

XI
IQ

IQ
QU

GU
IMMOBILISATIONS CAPITAUX PROPRES
UI

IB
Capital
ID

II
Incorporelles
Réserves
DI

DL
Corporelles
ITT

II
Financières Résultat net

TTÉ
Provisions
ÉÉCC

ÉC
Dettes à long terme
ACTIF
RR

PASSIF

CR
D’EXPLOITATION
OO

RO
Stocks D’EXPLOITATION
IS

OI
Clients Avances et acomptes
IS

IS
reçus
SA

SS
Créances diverses
Fournisseurs
SN

SA
État
ATN

AN
TRÉSORERIE
Dettes diverses

NTT
ETE

ACTIF (salariés)

EE
Banque
Caisse TRÉSORERIE PASSIF
+ Dettes à court terme
+

Le bilan est une photographie du patrimoine de l’entreprise à un instant donné. Le patrimoine est
constitué de la différence entre les biens (et créances) possédés par l’entreprise et les dettes que
cette entreprise doit à un moment donné.

Présentation générale du bilan


Par définition, un bilan est toujours équilibré, Selon les normes françaises :
comme le traduit plus précisément l’anglais  : ◗◗ l’actif recense ce que l’entreprise possède
balance sheet (« feuille équilibrée »). Ainsi, l’actif (biens et créances) ;
étant égal au passif, la différence entre biens et ◗◗ et le passif ce que l’entreprise doit aux créan-
dettes correspond au patrimoine. Dans le bilan de ciers de l’entreprise (actionnaires, banquiers,
l’entreprise, la notion de patrimoine correspond aux fournisseurs et autres créanciers que sont
capitaux propres. Ces derniers reflètent, en effet, l’État et les salariés).
ce que possèdent les actionnaires du fait, d’une Selon les normes IFRS (voir fiche 6) :
part, des sommes qu’ils ont investies lors de la ◗◗ à l’actif figurent les éléments que l’entreprise
création ou des différentes augmentations de capi- contrôle, et dont elle attend des avantages
tal (capital) et du fait, d’autre part, des sommes économiques futurs (encaissements) ;
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leur appartenant (résultats nets de chaque exer- ◗◗ au passif figurent les obligations de l’entre-
cice) qu’ils ont décidé de ne pas se distribuer et prise, qui la conduiront à un décaissement de
donc de laisser dans l’entreprise (réserves). ressources à venir.
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L’actif du bilan
De façon imagée, comme les comptables ont des la majorité sont celles que détient l’entreprise à

Les états financiers


règles, il a été décidé pour en faciliter la lecture l’égard de ses clients. Les créances clients (comp-
de classer l’actif par ordre de liquidité croissante. tabilisées TTC) correspondent aux sommes dues
Concrètement, les biens les moins « liquides ou par ses clients au titre de services, prestations

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liquidables  immédiatement » sont placés tout vendues, solutions réalisées ou encore produits
en haut de l’actif, tels qu’un brevet, une licence livrés ouvrant droit à facturation et dont les
(immobilisations incorporelles), un terrain, une factures émises n’ont toujours pas été réglées
machine ou un bâtiment (immobilisations cor- par les clients et donc encaissées par l’entre-
porelles), ou encore une participation dans prise. On appelle ces éléments du bilan : « l’actif
une société et des prêts consentis à des filiales d’exploitation ».
(immobilisations financières). On appelle ces élé- Tout au bas du bilan, apparaissent les biens appar-
ments du bilan : « les immobilisations » ou « l’actif tenant à l’entreprise qui présentent un caractère
immobilisé ». éminemment liquide. Ils sont appelés «  tréso-
Figurent ensuite les éléments que l’entreprise rerie ». Cette dernière est composée de l’argent
possède et qui évoluent régulièrement selon figurant sur ses comptes bancaires (banque) et de
le rythme de l’exploitation. Ils sont essentielle- l’argent en caisse non encore remis à la banque.
ment constitués de stocks (matières premières,
en-cours, produits finis…) et de créances dont

Le passif du bilan
En suivant le même principe, il a été décidé de Les engagements à venir que doit respecter
classer le passif par ordre d’exigibilité, ou encore l’entreprise en matière fiscale, sociale, sociétale
de maturité décroissante. et environnementale donnent lieu à la reconnais-
Plus concrètement, en partant du bas du pas- sance de dettes probables sous forme de provi-
sif : les dettes exigibles immédiatement figurent sions à caractère de réserve (hausse des cours,
tout en bas, c’est le cas du découvert bancaire indemnités de départ à la retraite, remise en état
(concours bancaire). des sols, démantèlement, etc.).

Au même titre que l’actif d’exploitation, il existe Enfin, apparaissent les capitaux propres. Ils
un passif d’exploitation constitué des dettes à figurent au passif en tant que dette de l’entre-
l’égard des fournisseurs, des dettes fiscales et prise à l’égard des actionnaires. En cas de liqui-
sociales à l’égard de l’État et, bien sûr, des dettes dation de la société, ce patrimoine appartient aux
à l’égard des salariés. Notons que ces derniers actionnaires. Il correspond à la valeur liquidative
sont bien les premiers créanciers de l’entreprise des biens, déduction faite des sommes corres-
en cas de liquidation. À ce titre, la dette à leur pondant au remboursement des dettes. Les capi-
égard figure au bas du bilan au passif. taux propres sont également appelés « situation
nette », « fonds propres » ou encore « actif net ».
En remontant progressivement le passif du bilan,
apparaissent alors toutes les dettes à moyen ou
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long terme à l’égard des banques.


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Schéma 6 Lire un bilan aux normes IFRS

- ACTIF
= PASSIF
-

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LIL

L
EIXQ
ACTIFS CAPITAUX PROPRES
QIU

IG
NON COURANTS Capital

UI
QI

Goodwill Réserves

IB
UD

Incorporelles Résultat net

DI
NON NON
II

ILT
Corporelles Intérêts minoritaires
DT

COURANT COURANT
IT

Financières


PASSIFS
ÉÉCC

Impôts différés actif


NON COURANTS

CR
Dettes financières (> 1 an)
RR

CO
Provisions
OOI

RO
ACTIFS Impôts différés passif

II
IS

COURANTS

SS
PASSIFS COURANTS
SS

SS
Stocks
SA

Dettes financières (> 1 an)

AAN
AN

Clients Avances et acomptes reçus COURANT


COURANT
NT

Créances diverses

NT
État
TE

TE
Trésorerie Dettes diverses (salariés)
E

E
Actifs détenus en Passif lié aux actifs
vue de leur vente détenus en vue de leur
+ vente
+

Le bilan est une photographie du patrimoine de l’entreprise à un instant donné. Il correspond à la


différence entre les biens et les dettes à ce moment.

Composition de l’actif
Selon les normes IFRS, à l’actif figurent les res- d’un an) ; le passif présente les capitaux propres et
sources que l’entreprise contrôle, et dont elle les passifs non courants (à plus d’un an) séparé-
attend des avantages économiques futurs ment des passifs courants (à moins d’un an).
(encaissements). Au passif figurent les obligations Les actifs non courants sont composés des biens à
actuelles de l’entreprise, résultant d’événements plus d’un an que l’entreprise contrôle :
passés et dont l’extinction devrait se traduire par
◗◗ goodwill représentant les écarts d’acquisition
une sortie probable de ressources représentatives
ou survaleurs de biens acquis (voir fiche 9) ;
d’avantages économiques. Comme sa traduction
◗◗ immobilisations incorporelles telles que bre-
l’indique (balance sheet), un bilan est toujours
vets, licences, fonds de commerce, valeurs de
équilibré ! Aussi, les capitaux propres sont la diffé-
marques ;
rence entre l’ensemble des actifs (courants et non
◗◗ immobilisations corporelles telles que les ter-
courants) et l’ensemble des passifs (non courants
rains, usines, bâtiments, agencements, instal-
et courants). Ce sont les « capitaux » qui appar-
lations, mobiliers, véhicules, etc. ;
tiennent en « propre » aux actionnaires.
◗◗ immobilisations financières telles que les
La présentation du bilan selon les normes IFRS
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titres de participation dans une société que le


(IAS 1) laisse une grande liberté aux entreprises,
groupe ne contrôle pas et la part des prêts à
pour autant que : l’actif distingue les actifs non cou-
plus d’un an consentis aux filiales ;
rants (à plus d’un an) des actifs courants (à moins
50 schémas pour comprendre la finance > 23

◗◗ des actifs d’impôt différé, correspondant à ◗◗ liquidités constituées de trésorerie ou équiva-


des créances d’impôt à plus d’un an, appe- lents de trésorerie.
lés « différés » car présentant, du fait des À noter : lorsqu’un groupe décide de céder des

Les états financiers


techniques de consolidation, des différences actifs lors du prochain exercice, il les regroupe
d’impôt temporaires ou temporelles. sur une seule ligne (actifs détenus en vue de leur
Figurent au sein des actifs courants, des éléments vente) afin de ne pas polluer le détail des actifs

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de l’activité courante : d’éléments qui n’existeront plus l’exercice suivant
◗◗ stocks (matières premières, en-cours, pro- et ainsi préparer la comparabilité du prochain
duits finis,  etc.)  ;créances dont l’essentiel exercice.
correspond à celles que détient l’entreprise à
l’égard de ses clients ;

Composition du passif
En ce qui concerne les passifs non courants, ceux- ◗◗ des clients ayant consenti des acomptes ou
ci sont composés d’engagements à plus d’un an avances ;
portant sur : ◗◗ des fournisseurs ;
◗◗ des dettes financières à l’égard des banques, ◗◗ de l’État en matière fiscale et sociale ;
établissements financiers et certains ◗◗ des salariés ;
fournisseurs ; ◗◗ des passifs liés aux actifs détenus en vue de
◗◗ des provisions correspondant à des engage- leur vente.
ments à venir que doit respecter l’entreprise Enfin, les capitaux propres figurent au passif en
en matière fiscale, sociale, sociétale et envi- tant que dette de l’entreprise à l’égard des action-
ronnementale (hausse des cours, indemnités naires. Ainsi, si les biens figurant à l’actif sont éva-
de départ à la retraite et avantages au per- lués à leur juste valeur (ou valeur de marché) et
sonnel, remise en état des sols, démantèle- si, au passif, figure bien l’ensemble des dettes de
ment, opérations de fin de cycle, etc.) ; l’entreprise valorisées à leur juste valeur, les capi-
◗◗ des passifs d’impôt différé, du fait de diffé- taux propres représentent bien le patrimoine des
rences d’impôt temporaires ou temporelles actionnaires. En cas de liquidation de la société,
résultant de calculs différents entre les ce patrimoine serait bien une trésorerie corres-
comptes sociaux et les comptes consolidés. pondant à la soulte constituée de la valeur liqui-
Les passifs courants sont constitués des dettes à dative des biens figurant à l’actif, déduction faite
l’égard : des sommes correspondant au remboursement
◗◗ des banques pour l’échéance tombant dans des dettes figurant au passif.
l’exercice à venir ;

Les banques et les Anglais ne font décidément pas comme tout le monde 
Les bilans des banques et ceux des entreprises ordre de liquidité décroissante (l’argent en caisse
anglo-saxonnes présentent les éléments de l’actif figure tout en haut du bilan), tandis que le pas-
et du passif classés dans le sens inverse de celui sif est classé selon l’ordre d’exigibilité croissante
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décrit précédemment. L’actif est présenté par (capitaux propres tout en bas).
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Schéma 7 Les grands équilibres du bilan


Les grands équilibres du Bilan

ACTIF PASSIF
= Biens = Financements

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ACTIF NON Le fonds de roulement
est le reflet de décisions
COURANT
CAPITAUX stratégiques de l’entreprise :
(Immobilisations)
PERMANENTS DG • d’investissements,
• de distribution (dividendes),
• de financements
Fonds de roulement

Opérationnels
BFR
Stock Le besoin en fonds de roulement
est le reflet au niveau opération-
Créances clients Avances nel des décisions d’exploitation
Autres actifs et acomptes reçus courante de l’entreprise :
à court terme fournisseurs • d’achat (fournisseurs)
Autres passifs • de production (stocks)
à court terme • de vente (clients)
Trésorerie
La trésorerie est l’ajustement
DF et la souplesse de l’ensemble de ces
deux niveaux d’actions.
C’est la garantie de l’équilibre du bilan

Le bilan est appréhendé comme un des principaux documents comptables produits par les entre-
prises. Il repose sur un principe central : l’équilibre. D’ailleurs, les anglophones ne s’y trompent pas,
ils appellent cet état financier « balance sheet ». Dès lors, une question se pose : sur quels éléments
repose cet équilibre ?

Le fonds de roulement (FR)


Dans le haut de bilan, à l’actif, les immobilisations l’entreprise n’investit pas tous les jours, elle ne
sont des biens destinés à servir de façon durable met pas en place tous les jours des financements
à l’entreprise. Elles se renouvellent lentement et à long et moyen termes, et ne fait pas appel tous
présentent un caractère permanent. Elles doivent les jours à ses actionnaires (augmentation de
être financées par des capitaux permanents (capi- capital…), ni même ne distribue des dividendes
taux propres + provisions + dette à long terme). ou ne rembourse ses dettes tous les jours.
Le fonds de roulement représente un « matelas Il appartient à la direction générale et à la direc-
de sécurité » en matière de financement dont se tion financière de s’assurer que l’entreprise dis-
dote une entreprise pour financer ses projets. Il pose d’un fonds de roulement (excédent) suffi-
se calcule par différence entre les capitaux per- sant pour financer, de façon durable, les besoins
manents (financements) et les immobilisations liés à l’exploitation courante (voir BFR ci-dessous).
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(biens permanents). Il correspond à une part Les opérationnels ont également leur part de res-
de financement stable, « stable » car il évolue ponsabilité quant à la bonne gestion de ce fonds
à un rythme très lent. En effet, de même que de roulement à deux niveaux :
50 schémas pour comprendre la finance > 25

◗◗ les immobilisations résultent en grande par- ◗◗ une partie des capitaux propres voient leur
tie des besoins d’investissements opération- valeur s’accroître grâce aux résultats dégagés
nels (appelés aussi CAPEX = capital expendi- par l’exploitation opérationnelle. Ainsi, le résul-

Les états financiers


ture). Toute sous-estimation au moment de tat opérationnel dégagé a un impact direct sur
la demande d’investissement conduit à une le résultat net. Plus ces résultats sont impor-
augmentation de leur valeur. En conséquence, tants, plus l’entreprise dispose d’un fonds de

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une fois réalisé, un investissement affecte en roulement suffisant, indépendamment de la
grande partie le poste « immobilisations », trajectoire financière (politique de distribution
qui, s’il s’accroît, contribue à réduire le fonds des dividendes et de remboursement de sa
de roulement. Il appartient aux opérationnels dette) définie par la DG et la direction financière.
d’estimer avec rigueur et précision les inves-
tissements qu’ils sollicitent.

Le besoin en fonds de roulement (BFR)


Autant le fonds de roulement est un capital qui échéance, ces créances se transforment en liqui-
travaille –  les Anglo-Saxons l’appellent d’ailleurs dité. C’est le cas des stocks et des créances clients
« working capital  »  –, autant le besoin en fonds qui ne cessent d’évoluer d’un jour sur l’autre au
de roulement correspond à de l’argent qui dort. rythme des livraisons, des facturations et des
En effet, ce dernier est constitué de sommes encaissements des règlements clients. Au pas-
d’argent appartenant à l’entreprise, qui y dor- sif d’exploitation figurent les sommes dues par
ment sous forme de stocks, chez les clients, mais l’entreprise à des tiers dont l’existence est liée à
également que l’entreprise fait dormir dans ses l’exploitation courante, telles que celles dues aux
comptes en banque au titre des fournisseurs non fournisseurs, à l’État ou aux salariés.
réglés. L’écart entre les biens (actifs d’exploitation) et
L’actif d’exploitation comprend les éléments qui les financements (passifs d’exploitation) dégage
ne sont pas destinés à demeurer de façon durable un besoin complémentaire de financement que
dans l’entreprise. Ils se transforment en liquidité l’on appelle le « besoin en fonds de roulement »
à plus ou moins brève échéance. Par exemple, (BFR). Le BFR évolue en fonction de l’activité opé-
les stocks sont écoulés auprès de clients aux- rationnelle. Il est de la responsabilité des opéra-
quels sont consentis des délais de règlement. À tionnels d’en assurer la bonne gestion.

La trésorerie
Un bilan, par nature, est toujours équilibré. Or, À la suite de ce constat, une équation fondamen-
nous venons de le préciser, le besoin en fonds tale de la gestion d’entreprise est définie :
de roulement évolue au rythme de l’exploitation Trésorerie = Fonds de roulement – Besoin en
de l’activité de l’entreprise en termes d’encaisse- fonds de roulement.
ments et de décaissements, et par conséquent à
un rythme plus rapide que celui du fonds de rou-
lement. Dès lors, comment s’équilibre le bilan ? La
réponse est simple : l’équilibre est garanti grâce à
© Groupe Eyrolles

la trésorerie !
> 26

Schéma 8 Le besoin en fonds de roulement


(BFR)

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Expédition
Commande Encaissement
et facture
matière Réception client
client émise
25 j 45 j
Période
de stockage Période de recouvrement

Période Période
de paiements de cash to cash
30 j 40 j
Facture Paiement BFR
fournisseur reçue du fournisseur

Le besoin en fonds de roulement (BFR) correspond à de l’argent (trésorerie) qui, d’une part, appar-
tient à l’entreprise mais dort (voir fiche 7) sous forme de stocks possédés par l’entreprise chez les
clients n’ayant toujours pas réglé et, d’autre part, que l’entreprise doit à ses fournisseurs qu’elle n’a
pas encore payés.

La véritable histoire du ventre mou


À la suite d’une mission sur l’optimisation du cash, Eux : Brièvement.
une entreprise du SBF  120 de l’époque –  dont – Quel est le montant de vos stocks ?
nous tairons le nom et modifions ci-après les
– 4 milliards, si vous avez lu notre bilan…
montants échangés – nous reçoit, pour déployer
une méthodologie favorisant une bonne gestion – Et vos créances clients ?
du BFR. Alors que nous évoquons en introduction – 4 milliards publiés.
l’importance d’une bonne optimisation du BFR, – Ne recevant pas d’acompte ou d’avance tels
l’un des membres nous interrompt assenant d’un qu’en témoignent vos états financiers, vos dettes
ton péremptoire : « Messieurs, notre priorité à ce fournisseurs sont de 5 milliards, n’est-ce pas ?
jour est la réduction de 10 % de nos immobilisa- – Apparemment, vous savez lire un bilan…
tions, qui représentent 6 milliards, alors que l’en-
– En fait, vous évoquez un BFR de 3  mil-
jeu de notre BFR se situe autour de 3 milliards. »
liards correspondant à Stock  (4) +  Clients  (4)
Nous restons impassibles face à cette invitation
–  Fournisseurs  (5) au regard d’immobilisations
à abréger notre présentation sur le BFR, étant
représentant le double puisque de 6 milliards…
manifestement plutôt attendus sur le versant des
immobilisations. S’ensuit alors le dialogue rapide Eux, interrogateurs : ?!
Nous : En fait, une réduction de 10 % de la sur-
© Groupe Eyrolles

suivant :
Nous : « Permettez-nous de vous poser trois face de vos stocks, de 10 % de la surface de vos
questions ? créances clients et un allongement de 10 % de la
50 schémas pour comprendre la finance > 27

surface de votre dette fournisseur, ne représente- Il faut donc toujours se méfier des financiers et,
t-il pas un enjeu de 10 % (4 + 4 + 5) = 1,3 mil- surtout, de leur façon de calculer. L’évaluation
liard à mettre en regard de 10 % de 6  milliards d’un BFR donne le résultat d’un ventre mou, alors

Les états financiers


d’immobilisations (0,6 milliard) ? » que ses composantes représentent concrètement
Vexés, ils ne nous ont pas confié la mission… les surfaces sur lesquelles il convient de travailler
sur le plan opérationnel.

scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
La réalité cash du BFR
Le BFR est une histoire de décalage entre encais- DPO = 30 / 365 × 3 = 247 k€, soit (247 / 3 000)
sements et décaissements. Il se compose de trois 8,2 % du CA ;
éléments : BFR = 205  +  329  –  247  =  287  k€, soit (287  /
1. Une période de stockage (dans notre 3 000) 9,6 % du CA.
exemple, 25  jours) de la matière livrée par Ces calculs donnent une idée du BFR normatif
le fournisseur, lequel ne sera payé qu’à qu’il convient de prendre en compte pour appré-
échéance en fonction des conditions appli- cier les besoins de financement à court terme de
cables (ici 30 jours). Ce délai est appelé « DII l’entreprise.
ou DIO » (days in inventory ou days inventory
Deux derniers conseils :
outstanding).
L’opérationnel et le financier ne doivent pas
2. Un délai d’encaissement client, appelé
perdre de vue que :
« période de recouvrement  », qui couvre
la durée entre l’expédition /  la livraison du ◗◗ le BFR est très fluctuant dans le temps, en

produit, de la prestation ou de service rendu fonction des différents cycles opérationnels


et l’encaissement effectif de la créance (ici au sein de l’entreprise et sur son marché ;
45  jours). Ce délai est appelé « DSO » (days ◗◗ estimer un BFR sur la base de données
sales outstanding). contractuelles ou réglementaires consiste à le
3. Un délai de paiement du fournisseur repré- sous-estimer. Par exemple, pour les créances
sentant les conditions applicables (réglemen- clients, il convient toujours de rajouter aux
tation / négociation) entre la réception de la délais contractuels ou légaux un délai cor-
facture et son règlement effectif (ici 30 jours). respondant aux retards de paiements (clients
Ce délai est appelé « DPO » (days purchase insatisfaits, non-conformité de la facture, de
outstanding). la livraison, client en difficulté, client de mau-
vaise foi, etc.) qui est en général de l’ordre de
Le BFR ressort à (25 + 45 – 30) : 40 jours de chiffre
15  jours, quel que soit le pays (à affiner en
d’affaires (CA). À titre d’exemple, pour un CA de
analysant les balances âgées de l’entreprise
3 millions d’euros :
ou en se renseignant sur les pratiques obser-
DIO = 25 / 365 × 3 = 205 k€, soit (205 / 3 000)
vées dans le secteur ou le pays).
6,8 % du CA ;
DSO = 40 / 365 × 3 = 329 k€, soit (329 / 3 000)
11 % du CA ;
© Groupe Eyrolles
> 28

Schéma 9 Le Goodwill
Goodwill : Bonne volonté (good will)
ou « volonté de Dieu » (God will) ?

Prix payé 120

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20 GOODWILL
Prix de marché 100

Business plan

20 30 20 40

120

Le goodwill est une survaleur correspondant à la différence entre le prix payé par l’entreprise et le
prix correspondant à la valeur du marché. Si le prix payé s’avère trop élevé, il faut le déprécier et
informer les actionnaires. En effet, ces derniers n’aiment guère ce type de profit warning.

Goodwill, fruit de la volonté de Dieu (God will)


Combien d’acquisitions à prix d’or se sont tra- maison de vos rêves. Sous le charme, Dieu veut
duites par des désillusions pour les actionnaires – il y a toujours un dieu dans un couple – et vous
qui avaient donné leur mandat à des patrons a mandaté pour aller négocier avec le vendeur
se compor­tant comme des dieux à la tête de potentiel. Après renseignements, dans ce secteur,
groupes dans lesquels ils avaient acquis des ce type de maison a un prix de marché de 100.
actions ? Chacun garde en mémoire les souve- Mais pour être sûr d’emporter l’affaire, vous pro-
nirs des empires Vivendi, Parmalat et autres « en posez au vendeur un prix plus élevé que la simple
pire » tels qu’Enron ou WorldCom… valeur de marché. Ce prix correspond à des esti-
Aujourd’hui, les règles internationales de commu­ mations sérieuses, formalisées dans un busi-
nication et de sécurité financière (IFRS, LSF et ness plan, prenant en compte la valeur du bien
autres SOX) ont renforcé les dispositifs de gou- et les profits que vous espérez dégager lorsque
vernance visant à mieux informer et à protéger vous l’occuperez (synergies, économies, effets
l’actionnaire lors d’acquisitions dont le prix est de mutualisation, pouvoir d’achat renforcé, etc.),
au-dessus de la valeur du marché. Car, en effet, autant d’éléments qui permettent de crédibiliser
lorsqu’un patron veut une société pour des rai- une valeur supérieure au prix du marché. Vous
sons stratégiques, il est prêt à y mettre le prix proposez 120 au vendeur, qui accepte ce prix à la
© Groupe Eyrolles

pour s’en emparer. grande satisfaction de tous. L’écart entre la valeur


de marché (100) et le prix payé (120), soit 20, est
Une illustration ? En vous promenant en couple
le goodwill, fruit de la volonté de Dieu (God will).
dans un quartier qui vous plaît, vous voyez la
50 schémas pour comprendre la finance > 29

Concrètement, dans les comptes, au bilan, dans sa valeur de marché (100) figurera face au bien
les actifs non courants (qui présentent l’état des acquis, tandis que le goodwill (20) sera identifié
biens que l’entreprise possède et sont destinés à pour son montant sur une ligne à part.

Les états financiers


être utilisés de façon durable), le prix du bien à

Goodwill, beaucoup de bonne volonté (good will)

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Une fois la maison acquise, vous emménagez En découle un double effet peu apprécié des
avec les membres de votre famille (salariés pour marchés financiers :
l’entreprise). Tout le monde est d’accord : « Il nous ›› la totalité de cet amortissement « excep-
faut faire des efforts, si nous voulons être en tionnel » passe directement en résultat,
mesure de rentabiliser cet investissement qui a s’affichant comme une perte, équivalent à
coûté 120. Je compte sur votre bonne volonté », un profit warning.
nous dit le chef de famille en nous donnant un ›› le goodwill est le premier élément qui
double des clés de la maison. Bonne volonté intègre cette dépréciation (impairment).
(Good will), qui doit faire en sorte que les éco- Or, une fois déprécié, un goodwill ne
nomies prévues et formalisées dans le business ­pourra plus jamais être ajusté et revenir à
plan – sans lequel l’entreprise n’aurait jamais pu sa valeur d’origine, même si, dans les exer-
obtenir les financements permettant d’acquérir le cices suivants, la valorisation de la valeur
bien – soient bien au rendez-vous. du bien acquis ressortait égale ou supé-
Malheur à vous si les résultats ne sont pas là ! rieure à sa valeur d’origine (ici 120). En
Tous les ans, les auditeurs garantissant que l’in- effet, les marchés ne croiront à vos paroles
formation financière que vous communiquez aux de juste valeur qu’au moment d’une ces-
marchés financiers est transparente, fiable et sion bien concrète du bien concerné.
sincère, viendront vérifier la conformité de vos On comprend bien, dans ces circonstances, que les
promesses  (test d’impairment) et donc la juste marchés financiers apprécient peu les déprécia-
valeur du prix payé : tions de goodwill. Alors, aux dirigeants et salariés
◗◗ les résultats passés et à venir sont conformes de sociétés acquises à des prix plus élevés que le
aux hypothèses formulées lors de l’acquisition : marché : « Un peu de bonne volonté, que diable ! »
pas de problème, le prix payé est justifié. Le
goodwill reste en l’état dans les comptes ;
◗◗ les résultats et les perspectives à venir sont
en deçà du prix payé : le bien est déprécié,
donnant lieu à amortissement exceptionnel à
hauteur de l’impact du manque à gagner.
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> 30

Schéma 10 Le compte de résultat


selon les normes françaises

scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
Compte de résultat
Ventes de marchandises
Production vendue - biens et services
Chiffre d'affaires net
Production stockée
Production immobilisée
Subventions d'exploitation
PRODUITS - CHARGES = RÉSULTAT Reprises sur amortissements et provisions, transfert de charges
Autres produits
Achats
Excédent brut Total des produits d'exploitation (1)
d’exploitation
- Achats de marchandises
Chiffre Frais de
personnel Dotations amortis- Variation de stocks (marchandises)
d’affaires sements et provisions Achats de matières premières et autres approvisionnements
Impôts et taxes = Variation de stocks (matières premières et approvisionnements)
divers =A Résultat
d’exploitation
Autres achats et charges externes
Impôts, taxes et versements assimilés
Salaires et traitements
Produits
financiers
Frais financiers =B Résultat financier Charges sociales
Dotations aux amortissements

Produits FraisCharges
financiers
exceptionnelles
=C Résultat exceptionnel
A+B+C
Dotations aux provisions
Autres charges
exceptionnels Total des charges d'exploitation (2)
-
Impôts sociétés Résultat d'exploitation (1) – (2)
= Produits financiers
Résultat net
Charges financières
Résultat financier
Produits exceptionnels
Charges exceptionnelles
Résultat exceptionnel
Impôt sur les bénéfices
Bénéfice ou pertes

Le compte de résultat (CR) peut être appréhendé comme « le film » des recettes acquises et des
dépenses engagées au cours d’une période donnée.

Critères de classification
Dans le plan comptable général utilisé en France frais de personnel, énergie, assurances, loyer,
pour les comptes individuels sociaux et fiscaux, amortissement, etc.) : ce sont alors des pro-
les produits et les charges sont classés par nature duits et charges d’exploitation ;
versus destination (voir fiche 11 pour le compte ◗◗ un caractère financier  : les intérêts sur
de résultat selon les normes IFRS). Leur classifica- emprunt et les agios sur découvert ainsi qu’un
tion dépend de leurs caractéristiques premières : certain nombre de commissions bancaires. Ce
◗◗ un caractère normal, récurrent au cours de la sont les produits et charges financières ;
période, tel que le chiffre d’affaires lié à l’ex- ◗◗ un caractère exceptionnel : coûts de licencie-
ploitation et aux dépenses en relation directe ments, plus ou moins-value de cessions, etc.,
© Groupe Eyrolles

avec l’exploitation, l’activité normale (achat de appelés « produits et charges exceptionnels ».


matière, de marchandise, de sous-traitance,
50 schémas pour comprendre la finance > 31

Présentation des soldes intermédiaires de gestion (SIG)


Ce regroupement des produits et charges selon ◗◗ le résultat net de l’entreprise, quant à lui,

Les états financiers


leur nature permet de dégager, à la lecture du est égal à la somme de ces trois résultats
compte de résultat, plusieurs niveaux de résultat : diminuée de la participation des salariés aux
◗◗ le résultat d’exploitation est égal à la dif- résultats et de l’impôt sur les sociétés.

scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
férence entre les produits et charges Les soldes intermédiaires de gestion (SIG) pour-
d’exploitation ; suivent une double finalité : d’une part, ils se pro-
◗◗ le résultat financier résulte de la différence posent d’analyser la formation du résultat (d’ex-
entre les produits et charges financiers ; ploitation) de la période étudiée et, d’autre part,
◗◗ le résultat exceptionnel correspond à la
ils permettent de mettre en évidence d’éventuels
différence entre les produits et charges déséquilibres (EBE négatif, fort poids relatif du résul-
exceptionnels. tat financier et/ou du résultat exceptionnel, etc.).

Décomposition des SIG


Concrètement, les SIG se formalisent par les prin- ›› les banquiers (intérêt des emprunts et
cipaux indicateurs suivants : autres frais ou produits bancaires),
◗◗ le chiffre d’affaires (CA) est comptabilisé hors ›› les actionnaires (dividendes).
taxes et correspond aux ventes de marchan- ◗◗ l’excédent brut d’exploitation (EBE) est la prin-
dises, de biens et de services dans le cadre cipale source de cash que l’entreprise tire de
d’affaires réalisées avec des tiers dans l’exercice son cycle d’exploitation. Cette source ne doit
de l’activité normale et courante de l’entreprise. jamais tarir, car elle finance la croissance et
Ainsi, subventions d’exploitation, redevances rémunère les apporteurs de fonds (action-
pour concession, brevets, licences et produits naires et banquiers) ;
financiers ne sont pas du chiffre d’affaires ; ◗◗ le résultat d’exploitation (RE) mesure la per-
◗◗ la valeur ajoutée représente la différence formance industrielle et commerciale de l’en-
entre le chiffre d’affaires réalisé avec les treprise. Cet indicateur permet de comparer
clients et les coûts externes opérationnels des entreprises, qu’elles soient propriétaires
engagés auprès des fournisseurs pour réaliser ou locataires de leurs biens, puisque cal-
le chiffre d’affaires (achats ou sous-traitance). culé après amortissements et après loyers
Elle mesure la création de richesse générée (achats) ;
par l’activité productive ou de négoce (activité ◗◗ le résultat courant (RC) est égal au résultat
courante). Cet indicateur permet d’analyser et d’exploitation augmenté du résultat finan-
de suivre l’évolution de la répartition (ou la cier. Il mesure la performance industrielle et
distribution) de ce surplus auprès des parte- ­commerciale après la prise en compte de la
naires économiques de l’entreprise que sont : politique de financement de l’entreprise ;
›› les salariés (salaires fixes et variables plus ◗◗ le résultat net (RN) exprime la performance
primes, intéressement, participations et globale de l’entreprise après prise en compte
autres avantages sociaux), de tous les éléments exceptionnels qui sont,
›› l’entreprise elle-même (résultat non distri- pour partie, la résultante de décisions rele-
© Groupe Eyrolles

bué et amortissement pour renouveler les vant de la direction générale, telles que les
investissements), restructurations, l’impact des cessions (plus
›› l’État (impôt sur les sociétés et autres ou moins-values), etc.
impôts et taxes),
> 32

Schéma 11 Le compte de résultat


selon les normes IFRS

scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
ANALYSE par DESTINATION Chiffre d’affaires
Coût des produits
ANALYSE par NATURE

Chiffre Coût Frais de SG RO et services vendus


d’affaires des ventes R&D &A EBIT Marge brute
Marge brute (commerciale) Frais de R&D
Achats
XXXX XX X Charges commerciales
Frais et marketing
profes- XXX XX XX Charges administratives
sionnels
Autres charges
Impôts et produits opérationnels
et taxes X X X
Résultat opérationnel
Amortis- (RO/EBIT)
sements XX X X Résultat financier

RO RO Impôt sur le résultat


EBIT EBIT Résultat net

Comme l’indique la fiche précédente, le compte de résultat est «  le film  » des produits et des
charges au cours d’une période donnée. Dans le cadre des comptes consolidés (qui s’appliquent
aux groupes faisant appel public à l’épargne ou pour ceux qui en ont fait le choix), les normes IFRS
laissent le choix de la présentation des comptes de résultat.

Présentation du compte de résultat


La norme IAS 1 qui couvre la présentation des ses composantes (RN part du groupe et intérêts
états financiers définit clairement le résultat minoritaires) font l’objet de normes qui s’ap-
comme étant la différence entre les produits et pliquent aux comptes consolidés.
les charges. Les produits sont définis comme Toutes les charges qui impactent le résultat opé-
une augmentation des capitaux propres par aug- rationnel sont libres de choix de présentation plus
mentation d’avantages économiques durant une ou moins détaillés, que ce soit par nature ou par
période, du fait d’acquisition ou d’augmentation destination. Les charges par destination consistent
d’actifs ou de diminution de passifs (cash or non- en une répartition des charges par nature selon
cash). Et vice versa pour les charges. leur destination (coût des ventes, frais de R&D,
Le chiffre d’affaires (ventes nettes essentielle- frais de ventes et de marketing, frais généraux et
© Groupe Eyrolles

ment constituées du produit de l’activité ordi- administratifs).


naire), ainsi que les frais financiers, l’impôt sur
les sociétés (IS), et donc le résultat net (RN) et
50 schémas pour comprendre la finance > 33

Déclinaison du compte de résultat


À la suite de ces prescriptions, la déclinaison sui- ›› les frais de recherche et développement

Les états financiers


vante peut être organisée : (essais, tests, matériaux, salaires de la
1. Le chiffre d’affaires (HT) est constitué : R&D, etc.) ;
›› de la vente de produits finis, pro- ›› les charges commerciales et marketing

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duits intermédiaires, produits résiduels, (prospection, marketing, publicité, salaires
marchandises ; et frais de fonctionnement des équipes
›› des prestations de services, travaux, études ; commerciales) ;

›› du chiffre mérité sur contrat à long terme ›› les charges administratives (Télécom,
(c’est-à-dire en relation avec l’avancement déplacements, consommables, amortis-
physique du contrat ou de l’affaire) ; sements des bâtiments des services cen-
traux, et fonctions support, etc.).
›› des sessions internes fournies à des unités
appartenant à la même société juridique ; 5. L’APCO (autres produits et charges opéra-
tionnels) correspond aux événements excep-
›› déduction faite des rabais et remises
tionnels, non récurrents, qui représentent un
accordées et autres réductions immédiates
montant significatif pour l’entreprise, positifs
accordées au client (coût de fidélité par
ou négatifs :
exemple).
›› Les (–)  : coûts de restructuration  /
2. Le coût des ventes (ou coût des produits et
sinistres / pertes de valeur…
services vendus) intègre principalement :
›› Les (+)  : plus-values sur bien vendu  /
›› les achats, minorés des rabais, remises,
indemnités d’assurance  / dédommage-
ristournes ;
ments suite à un procès gagné…
›› les variations de stock ;
6. Le RO (résultat opérationnel) aussi appelé
›› le coût de production sur affaires et autres
« EBIT » (earnings before interest and taxes)
coûts associés aux affaires (achat, main-
est évalué par déduction des APCO du ROC.
d’œuvre, etc.) ;
7. Enfin, pour arriver au résultat net (earning), il
›› les coûts de sous-activité et autres coûts
convient de déduire le résultat financier (inte-
industriels ;
rest), puis l’impôt sur les sociétés (tax).
›› des coûts de démantèlement et des dota-
Cette déclinaison du compte de résultat en matière
tions / reprises de provisions pour pertes à
de charges opérationnelles et résultat opération-
terminaison pour les projets.
nel est ouverte au niveau de la présentation : les
3. La marge commerciale pour les activités entreprises présentent selon leur business model
de négoce et de distribution ou encore la les informations détaillées qu’elles pensent perti-
marge brute pour les entreprises industrielles nentes pour permettre aux marchés financiers de
(constituée de la marge sur affaires et autres prendre leurs décisions d’acheter, de conserver ou
coûts) sont obtenues lorsque l’on défalque du de vendre les actions qu’ils détiennent. De fait, la
chiffre d’affaires (CA) le « coût des produits et prise en compte des particularités opérationnelles
services vendus ». et l’exercice du jugement professionnel pour choi-
4. Le résultat opérationnel courant (appelé sir la présentation du compte de résultat sont un
« ROC »). De la marge brute, il faut ensuite
© Groupe Eyrolles

principe clé des normes IFRS.


déduire un certain nombre de charges, telles
que :
> 34

Schéma 12 Les amortissements


et provisions

scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
SANS COMPTE DE RÉSULTAT AVEC

100 Chiffre d’affaires 100

(70) Charges (70)

0 Amortissements/provisions (24)
30 Résultat avant IS 6
(10) IS (Impôt société) à 33 % (2)
20 Résultat net (après IS) 4
Le résultat a diminué de
16
L’impôt société a diminué de
8
BILAN SANS 8 + 16 = 24 BILAN AVEC
Passif AMORTISSEMENT Actif Passif
Actif et PROVISION
Capitaux Imobilisations Capitaux
Imobilisations
1 000
propres 8 1 000 propres
1 000 1 000
Le gain en trésorerie : Amort. = (24)
Trésorerie Résultat 28-20 = 8 Trésorerie Résultat
= 20 = 20 correspond à l’économie = 28 =4
d’impôt

Les charges d’amortissement et de provision agissent directement sur le résultat de l’entreprise.


Au-delà de ce constat, il est parfois difficile d’appréhender la contrepartie liée à ces opérations et,
notamment, d’identifier précisément où se retrouve l’argent des amortissements et des provisions.
Les vertus des amortissements et provisions sont de deux ordres :
–– elles concourent à réduire la quote-part de résultat distribuable sous forme de dividendes,
puisque ces charges affectent le résultat net.
–– lorsque ces charges sont reconnues comme déductibles fiscalement, elles contribuent à réduire
le montant de l’impôt sur les sociétés.

La lecture du compte de résultat ne permet pas toujours de tout comprendre


En analysant un compte de résultat, il est difficile constat reste valable lorsque le compte de résul-
de voir où passe l’argent des amortissements et des tat est publié par nature (par exemple, pour les
© Groupe Eyrolles

provisions. Ceci est particulièrement vrai lorsque comptes sociaux). Dans ces deux cas, les amortis-
l’entreprise présente ces charges par destination sements impactent différents niveaux de résultat
(coût des ventes, frais de R&D, etc.). Toutefois, ce ou soldes intermédiaires de gestion.
50 schémas pour comprendre la finance > 35

Pourtant, les marchés financiers sont soucieux de Prenons l’exemple d’une entreprise créée avec
connaître précisément les flux de trésorerie. Les flux un capital de 1 000 ayant permis d’acquérir des
générés par l’exploitation de l’activité sont consti- immobilisations pour 1  000. Pour son premier

Les états financiers


tués du résultat net de l’exercice. Or, plusieurs rai- exercice, le chiffre d’affaires s’élève à 100 et les
sons expliquent que ce résultat ne se transforme charges à 70. Le taux d’impôt sur les sociétés est
pas nécessairement en cash : la présence d’un déca- de 33,33 %. Imaginons deux situations :

scholarvox.library.inseec-u.com:Groupe Inseec:2110286272:88855717:92.88.124.22:1605027319
lage entre l’encaissement des produits et les décais- ◗◗ si cette entreprise arrête son exercice sans
sements de charges et, la présence de charges intégrer les DAP, son résultat avant impôt est
et de produits qui ne présentent pas un caractère de 30, conduisant à un IS de 10, et donc à un
« cash » (les amortissements et les provisions). résultat net de 20.
En effet, pour ce second point, lorsqu’un amor- ◗◗ si elle clôture son exercice en intégrant les
tissement est constaté dans les comptes, il ne DAP (à hauteur de  24), son résultat avant
donne lieu à aucun décaissement d’argent. Le impôt s’élève à 6 (30 – 24), l’IS est évalué à 2
décaissement a eu lieu au moment où l’inves- et son résultat net à 4.
tissement  –  auquel est associé l’amortissement Ainsi, le fait d’avoir enregistré les DAP dans les
qui traduit sa diminution de valeur  – est effec- comptes a permis :
tivement payé au fournisseur du bien acquis. Le
◗◗ de réduire la charge d’IS de 8 (10 – 2), du fait
même raisonnement vaut aussi pour les provi-
de l’économie d’impôt (taux de 1/3) s’appli-
sions. Lorsqu’une provision est constituée, elle ne
quant aux dotations (DAP) de l’exercice (24) :
donne lieu à aucune sortie de cash. Ce flux de
1/3 × 24 = 8.
trésorerie aura lieu lorsque l’événement, auquel
◗◗ de limiter le montant potentiel de la distri-
est associée la provision, se réalisera : (provision
bution de dividendes, puisque le résultat net
pour) hausse des cours, démantèlement, remise
distribuable est passé de 20 à  4, soit une
en état, restructuration… En conséquence, pour
diminution de 16.
connaître le cash issu de l’activité, il faut réinté-
Ces deux impacts – baisse de l’IS (8) et réduction
grer les amortissements et les provisions : Résultat
du résultat net (16) – correspondent bien au mon-
net  +  DAP –  Dotation (–  reprise) aux amortisse-
tant des DAP (24). Mais où est passé l’argent des
ments et provisions. Cette notion est appelée
« MBA » (marge brute d’autofinancement). amortissements et provisions ?

La lecture du bilan aide à mieux comprendre


Pour concentrer l’explication, nous faisons l’hypo- éléments non cash (amortissement et provi-
thèse qu’il n’y a pas de délai d’encaissement et de sions), appelés « MBA ». Dans l’exemple :
décaissement des produits et des charges (BFR et ◗◗ la MBA sans DAP = 20 (20 + 0), montant cor-
sa variation = 0). Ainsi, après prise en compte de respondant à la trésorerie (20) ;
tous les éléments dans les bilans (résultat net et ◗◗ la MBA avec DAP = 28 (4 + 24), montant cor-
amortissements), un écart apparaît dans la situa- respondant à la trésorerie (28).
tion de trésorerie :
L’écart en trésorerie (28 – 20) est donc bien expli-
◗◗ sans DAP, elle s’élève à 20 ; qué par l’écart de MBA (28 – 20) correspondant à
◗◗ avec DAP, elle se monte à 28. l’économie d’IS (8).
© Groupe Eyrolles

L’écart 8 (28 – 20), correspond bien à l’économie Au final, l’intégration des DAP permet de préser-
d’IS. ver la trésorerie de l’entreprise en vue d’investir
Ici apparaît le lien entre bilan et compte de résul- et/ou de faire face à des engagements futurs.
tat : la prise en compte avec le résultat net, des

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