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Jérôme IBERT
1
Table des matières de la partie 2
2
Partie 2 : Le leadership, comment faire ?
1.1 La légitimité
La théorie sur les structures d'autorité de Max Weber (1922) fait la distinction entre le
pouvoir, c’est-à-dire l’aptitude à forcer l'obéissance et l'autorité, qui est l’aptitude à faire
observer volontairement les ordres.
De cette observation Weber a déduit une typologie des organisations selon les
fondements de l'autorité, c’est-à-dire en fin de compte selon le type de légitimité.
• Le type "traditionnel"
– Repose sur la croyance en la tradition ;
– Le chef n'est pas un supérieur mais un seigneur ;
– L'autorité est fondée sur les précédents et les usages.
• Le type "charismatique"
– Le guide est un prophète, un chef politique ;
– Ses disciples sont les rouages de l'organisation.
• Le type "rationnel-légal"
– Repose sur des règles abstraites non liés aux personnes ;
– Les titulaires des postes sont nommés pour leurs compétences légalement
reconnues ;
– Les activités et les décisions sont définies selon des normes, des procédures
formalisées et communicables ;
– Les dirigeants ne sont pas propriétaires des moyens de production.
3
Le tableau 1 précise les caractéristiques de ces différents types de légitimité.
RECONNAISSANCE
de l’autorité et
du leadership
Légitimité
du leader
QUALITÉS RELATION
intrinsèques du leader L’asymétrie des rôles
repérées, avérées est intériorisée
4
1.2 La personae du leadership
Selon Ket de Vries , « les attitudes des leaders et leurs interactions avec les gens
proviennent de la combinaison complexe de leur théâtre intérieur (incluant les relations
avec les figures d’autorité durant leur enfance), d’expériences de vie déterminantes,
d’exemples donnés par d’autres dirigeants et d’une formation rigoureuse au
leadership ».Observant au travers des ses recherches, que de nombreux modèles
récurrents de comportements influent sur l’efficacité dans une organisation, Ket de Vries
est parvenu à préciser huit archétypes du leadership représentés sur le tableau 2 suivant.
5
Tableau 2 : Les 8 archétypes du leader
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Entrepreneur, L’entrepreneur rêve de créer • Besoin d’être indépendant et de maîtriser la
bâtisseur quelque chose et possède le situation
talent et la détermination • Énergie, de dynamisme et d’esprit d’entreprise
pour réaliser ses rêves. • Résolu et très concentré
• Énorme persévérance, une grande capacité
À son meilleur lorsqu’il peut d’affronter les contretemps.
établir des groupes de travail • Tolérance à l’insécurité et à l’ambiguïté
hors cadre ou mener d’autres • En mesure d’agir sous la pression
projets à l’intérieur ou à • Accent sur les activités à long terme
l’extérieur de l’organisation. • Fortement orientés vers la réussite
• Tendance à prendre des risques élevés mais
calculés
• S’adapte en faisant preuve de créativité
• Très motivé à créer quelque chose
• Sait s’y prendre pour recevoir des autres, pour
obtenir des ressources
• Habiletés sociales limitées
• Supporte mal l’autorité.
Innovateur Centré sur la nouveauté. • Énergie pour mener à terme ses idées
Capable de résoudre des • Créatifs et imaginatifs
problèmes extrêmement • Envisage sans relâche les possibilités de projets,
difficiles. d’activités et de procédés
• Jamais satisfaits du développement de leurs idées
À son meilleur en tant que et ont du mal à conclure celles-ci
générateurs d’idées dans une • Contentement face à la résolution de problèmes
organisation. complexes
• Ajustement des buts à des besoins à combler
• Grande persévérance et concentration
• Orientation à long terme dans la poursuite de
leurs idées
• Très naïf face aux politiques organisationnelles
• Communicateur inefficace
• Considère les gains financiers comme
secondaires
• Parfois excentrique
Organisateur Aime que l’entreprise soit une • Extrêmement efficace lorsqu’il faut transformer
machine bien huilée, sans les concepts en actions
secousses. Très efficace quand • Excelle à mettre en œuvre des actions basées sur
il s’agit d’établir des des pro- cessus
structures et des systèmes • Capacité à établir efficacement des structures, des
devant appuyer les objectifs processus et des cadres
de l’entreprise. • Rejet des situations non structurées
Adopte une perspective • Adhésion aux règles et aux procédures
systémique. • Engagement marqué dans l’organisation
• Agit en citoyen-entrepreneur loyal et coopératif
À son meilleur quand il peut • Très discipliné, digne de confiance, efficace et
créer de l’ordre à partir du consciencieux
désordre.
• Garde son calme dans les situations de stress
• Attitude positive vis-à-vis de l’autorité
• Gère très bien son temps
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Entraîneur Crée des équipes et des • Empathique, grande intelligence émotionnelle
processus dont la • Sait écouter
performance est élevée. • Inspire confiance
• Affinités avec les gens, coopératif
À son meilleur lorsqu’il établit • Gère très bien les situations interpersonnelles et
des projets de changement de de groupe délicates.
processus. Particulièrement • Talent pour créer des équipes et des processus
efficace dans des dont la performance est élevée.
organisations fonctionnant en • Sait développer des personnes, donnent une
réseau et basées sur le savoir. rétroaction constructive.
. • Excelle à donner une orientation de carrière.
• Grands motivateurs
• Bons communicateurs.
• Cultive une approche positive
• Sait déléguer.
• Prédilection une gestion axée sur la participation.
Communicateur Exerce une influence • Excelle à communiquer de grands thèmes ou une
considérable sur leur vue d’ensemble
entourage. • Sait utiliser un langage simple et des métaphores
• Non sensible aux détails
À son meilleur quand il influe • Forte présence et savent capter l’attention des
sur diverses composantes autres
organisationnelles afin de • Sens impressionnant du théâtre et sait feindre
résoudre les situations de • Ils sont capables de recadrer positivement les
crise. situations difficiles
• Sait influencer les autres
• Bonnes habiletés à travailler en réseau et à bâtir
des alliances
• Très bonne gestion des diverses parties
prenantes
• Capacité à faire partager son point de vue
• S’appuit efficacement sur des «experts»
• Trop orgueilleux pour demander de l’aide et fait
appel à des conseillers et à des cabinets de
consultants
Pour Ket de Vries, l’approche sur les archétypes du leadership démontre que le leader
dispose d’un répertoire de styles. Évidemment, plus les scores d’une personne sur les
divers archétypes sont élevés, plus cette personne sera efficace. Si un dirigeant a la chance
de compter sur plusieurs styles de leadership, cela augmentera ses options face aux
situations changeantes. Toutefois, rares sont les leaders qui présentent un score élevé sur
les huit archétypes. Il reste que la découverte des archétypes peut être le premier pas
pour élargir un répertoire de comportements. Mais il faut être réaliste. Certains rôles ne
s’acquièrent pas naturellement, parce qu’ils ne s’accordent pas avec le théâtre intérieur
d’un individu. Ainsi, il est possible que certains types de comportements ne
correspondent pas aux traits de caractère d’une personne. De plus, des problèmes
surgiront si une personne doit jouer un rôle qui ne lui convient pas, particulièrement aux
échelons supérieurs de l’organisation. Plutôt que de tenter d’être parfait, un dirigeant
aurait nettement intérêt à maximiser ses forces et à demander à d’autres personnes qui
ont des archétypes complémentaires de travailler avec lui.
8
1.3 La remise en cause du modèle traditionnel du leadership, La
personnalisation du leadership en questionnement
On voit bien que les questions de pouvoir, de légitimité et de personae du leadership sont
encastrés dans un type de contexte bien défini de management et d’organisation. À titre
d’exemple, dans son récent ouvrage, Petit (2013) développe une vision dirigeante du
leadership, qui se conclue fort opportunément sur le cas de Jean-Marie Messier. Quelle
contribution peut nous apporter un tel ouvrage académique dans notre apprentissage et
notre mise en œuvre du management ? Une autre vision du leadership nous est
nécessaire avant de nous forger éventuellement des outils. Peut-être nous faut-il repenser
l’organisation et son contexte ?
Belet (2013) défend une approche alternative et humaniste du leadership par opposition
au modèle traditionnel d’inspiration « néo-taylorienne » du leadership « héroïque »,
hiérarchique et bureaucratique. « Le courant rationaliste et mécaniste du management
des organisations qui s’est focalisé sur des approches purement «gestionnaires»,
analytiques et quantitatives » a sous-estimé, voire occulté, les principes de base de la
psychologie du travail ».
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1. Garder fermement le cap de la mission de l’entreprise en améliorant constamment les produits et
les services.
2. Adopter la « nouvelle philosophie ». Les cadres dirigeants doivent prendre conscience des défis
d'une nouvelle ère économique, apprendre quelles sont leurs responsabilités et conduire le
changement d’une main sûre.
3. Faire en sorte que la qualité des produits ne demande qu’un minimum d’inspection. Intégrer la
qualité dès la conception et la fabrication du produit.
4. Mettre fin à la pratique des achats au plus bas prix. Chercher plutôt à réduire le coût total.
Minimiser le nombre de fournisseurs par article, en établissant des relations à long terme de
loyauté et de confiance.
5. Améliorer constamment tous les processus de production et de service, ce qui entraînera une
réduction des coûts.
6. Instaurer une formation permanente pour tous les cadres et tous les membres de la société.
7. Instituer une nouvelle forme de direction ayant pour but d’aider les personnes à mieux remplir
leur mission.
8. Faire disparaître la crainte, en sorte que chacun puisse travailler efficacement pour sa société.
9. Abattre les barrières entre les départements. Le travail en équipe de toute l’entreprise doit
prévoir les problèmes qui peuvent apparaître au cours de la réalisation et de l’utilisation des
produits.
10. Éliminer les exhortations, les slogans et les objectifs qui demandent aux ouvriers d’atteindre le
zéro-défaut et d’augmenter le niveau de productivité.
11. Éliminer les quotas de production, la direction par objectifs et toute forme de direction par les
chiffres.
12. Supprimer les obstacles qui privent les ouvriers, agents de maîtrise, ingénieurs et cadres de leur
droit à la fierté du travail.
13. Instaurer un programme énergique d’éducation et d’amélioration personnelle.
14. Mettre tout le personnel à l’œuvre pour accomplir la transformation.
10
2 Les nouvelles formes du leadership et leurs dimensions-clefs
11
Ce que mesure le quotient émotionnel (QE) peut se définir par:
Le rôle des émotions est de signaler les changements – qu’ils soient réels ou imaginaires
dans les relations entre un individu et son environnement afin de fournir une réponse
efficace et lui permettre une meilleure adaptation.
En 1997, ils distinguent 4 compétences relevant de cette habileté mentale (voir figure 3
suivante).
12
Figure 3 : L’intelligence émotionnelle selon Mayer et Salovey (1997).
13
figure 4, les compétences centrées sur le quant-à-soi peuvent servir de levier à des
compétences sociales, tout comme les compétences d’identification peuvent conduire à
des compétences de régulation.
Soi Social
Conscience de soi Conscience sociale
14
• Le développement de la conscience : De puissants outils de conscientisation permettent de se
réapproprier les commandes de nos choix et de nos actions.
• Le décryptage de situations du quotidien : en replaçant les techniques enseignées au cœur
du quotidien on apporte une meilleure compréhension des mécanismes émotionnels en œuvre
lors de conflits interpersonnels, de périodes de stress, de doutes, de tensions, de démotivations
etc.
• Identifier nos ressources internes ou externes : nous avons été conçus avec d’importantes
capacités (ex : résilience) mais nous pouvons également apprendre à identifier ou créer les
conditions d’une meilleure gestion de nos énergie physiques ou mentales (elles sont
interconnectées).
• Les techniques de récupération et de stimulation : de nombreuses situations exigent de nous
que nous soyons en mesure de mobiliser notre attention, notre concentration, notre créativité
ou notre énergie. Il est donc primordial que nous sachions activer les mécanismes appropriés
grâce à quelques techniques simples, quel que soit le lieu, (salle d’attente, transports, au bureau)
très rapidement en une ou deux minutes
• http://www.intelligence-emotionnelle.fr/blog/lintelligence-emotionnelle-2/les-outils/les-
outils-pratiques/
Assez de leadership !
« Nous sommes obsédés par le leadership. Celui-ci vise peut-être à rendre les gens plus
compétents, mais dans les faits il a souvent l’effet contraire. En mettant l’accent sur une
seule personne, même dans un contexte de groupe, le leadership devient en partie
responsable du syndrome de l’individualité qui balaie le monde et mine les organisations
en particulier et les communautés en général. (…) Notre obsession du leadership, de
quelque nature qu’il soit, nous amène à construire des organisations qui dépendent
totalement de l’initiative individuelle. »
Un leadership divisé
« Le leadership divisé est un leadership hyperactif, centré sur l’individu, hors contexte.
(…) Le leadership se développe dans un contexte, où il acquiert sa caractéristique la plus
importante : la légitimité. »
Leadership et communauté
« Le leadership réparti signifie que le rôle du leadership est variable, qu’il est partagé
entre plusieurs personnes dans un groupe selon leurs capacités et selon les conditions du
moment. »
15
« Nous sommes la solution des problèmes du monde, vous et moi, chacun de nous, en
travaillant tous ensemble. »
Vers la fin des années 70, Greenleaf, un dirigeant des ressources humaines de la Société
américaine ATT a proposé le terme de «servant-leadership» pour bien caractériser un
changement radical de philosophie managériale en rupture avec la conception
occidentale traditionnelle du leader (Frick, 2004). Greenleaf a dénoncé une croyance
largement répandue, notamment par les médias mais aussi les organismes de formation,
selon laquelle le leader serait un «héros» sachant surmonter l’adversité de situations
difficiles pour devenir une sorte de «sauveur» de l’organisation. C’est typiquement la
recherche de l’homme providentiel qui serait censé redresser une entreprise en situation
difficile et la conduire au succès par son génie personnel !
Greenleaf a montré que ce modèle simpliste et archaïque du «leader héros» tend à nous
induire en erreur car nous pensons que nous devons toujours rechercher et dépendre
d’un «superman» pour trouver des solutions à nos problèmes qu’ils soient de nature
organisationnelle ou politique. Au contraire explique-t-il, un «manager-leader» qui se
considère d’abord comme un «serviteur» de son organisation et de ses troupes va jouer
un autre rôle et adopter des attitudes et comportements complètement différents et plus
efficaces que ceux d’un manager traditionnel.
Greenleaf (Frick, 2004) explique que plutôt que d’exercer prioritairement son pouvoir
hiérarchique et de vouloir tout contrôler, le «servant leader» agira de façon très
différente :
16
Ses principes d’action consisteront essentiellement à :
Selon Luc (2016), la conception que l'on se fait du leadership a non seulement des
répercussions sur les façons de décider, de mobiliser et de communiquer mais aussi des
conséquences sur la qualité des décisions et sur l’efficacité de leur mise en œuvre. Or,
depuis le début de l’ère industrielle, la façon de concevoir le leadership dans les
entreprises n’a pas évolué au même rythme que les évolutions technologiques, sociales et
organisationnelles. Le leadership est encore généralement conçu comme l’ascendant d’un
individu – celui qui détient l’autorité – sur les autres, et ce, en fonction de ses qualités et
de ses comportements, sans prendre en compte la dimension collective du processus
d’influence. Celui conduit à la fragmentation des rôles et des responsabilités, à la création
de silos, à la surspécialisation des expertises, à la protection des territoires et à la
complication bureaucratique des processus décisionnels.
Pourtant, dans notre monde hyperconnecté, devenu un village global de plus en plus
interdépendant, informé et peuplé, la complexité des défis sur tous les fronts exige
d’élargir cette conception. Une conception centrée uniquement sur l’individu laisse de
côté tout ce qui a trait à la valeur collective du leadership, c’est-à-dire la capacité
consolidée des membres et des partenaires d’un groupe à se concevoir comme une
puissance d’influence conjointe dans la réalisation de leur ambition commune et à agir
17
comme tel.
« Si nous voulons que nos entreprises réussissent à innover et à mobiliser les jeunes
générations, notre conception du leadership centré sur un seul individu doit évoluer au
profit de pratiques de gestion où l’intelligence collective occuperait enfin la place qui lui
revient » (Luc, 2016). Le tableau 3 suivant résume ce passage.
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L. Gore & Associates, firme fondée en 1958, est un manufacturier de produits de
polymères fluorés où 10 000 employés vivent dans un contexte de culture de leadership
partagé où on met l’accent sur la collaboration, les pratiques égalitaires en matière de
prise de parole, de résolution de problèmes, d’innovation, d’évaluation de la performance
et de la rémunération des collègues ainsi que la prise de décisions non pas en fonction du
rang hiérarchique mais des compétences. Les premiers responsables dans l’entreprise se
doivent de déployer partout un modèle de leadership partagé et de responsabilisation.
Cette entreprise a reçu de nombreux prix non seulement pour ses innovations mais aussi
parce qu’il fait bon y travailler.
FAVI est une entreprise française spécialisée dans les boîtes de vitesses d’automobiles,
les compteurs d’eau et les siphons en cuivre. Guidés par des représentations positives de
l’être humain (« l’homme est bon »), ses 400 employés sont regroupés par petites usines
de 10 à 40 personnes et gèrent eux-mêmes leur travail pour le compte d’un seul client par
usine (Fiat ou Renault, notamment) ou pour effectuer des tâches dites transversales
(maintenance, par exemple). Depuis près de 30 ans, ses initiatives en matière de
diminution des paliers hiérarchiques, d’abolition des primes individuelles et, surtout, de
prise de décision partagée avec les salariés en font une entreprise très rentable dans un
secteur très concurrentiel.
Source : Edith Luc, « Le leadership partagé : du mythe des grands leaders à l’intelligence collective », Gestion
2016/3 (Vol. 41), p. 32-39.
19
La maîson d’Hôte
20
Il est crucial de pouvoir identifier les émotions des collaborateurs pour pouvoir éviter
certaines réactions négatives et privilégier au contraire des actions positives. Le tableau
4 montre ce qu’il faut intégrer face à certaines émotions.
Il s ‘agit ici, comme le montre le tableau 5, d’identifier ses messages contraignants que l’on
reçoit et trouver la parade pour récupérer de la lucidité.
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Le feedback ou l’art de la critique
Dans une entreprise, chaque individu est une partie du système et chaque partie exerce
une influence sur toutes les autres. Tout élément déviant peut être remis sur la bonne
voie. Le feed-back permet de savoir si le travail est adapté ou s'il a besoin d'être mieux
ajusté aux objectifs, amélioré ou orienté différemment. Sans cela les problèmes risquent
de s'aggraver dans le temps.
La productivité des salariés dépend de la capacité des dirigeants à évoquer les
Problèmes avec eux. La manière dont les critiques sont formulées conditionne en grande
partie la satisfaction d'une personne dans son travail.
Les critiques sur un ton péremptoire, irrité ou ironique laisse du ressentiment et un
sentiment d'impuissance. Les personnes réagissent sur la défensive, en s'excusant ou en
niant leurs responsabilités. Du point de vue de l'intelligence émotionnelle, cette manière
de faire témoigne de l'ignorance des sentiments qu'elle suscite et leurs effets négatifs sur
la motivation et l'assurance.
Il existe une autre manière de faire. La bonne critique insiste sur ce que la personne a
accompli et sur ce qu'elle peut encore accomplir.
Harry Levinson, un psychanalyste devenu consultant, donne les conseils suivants :
• Rester précis en expliquant ce que la personne a bien fait, ce qu'elle a mal fait et
comment elle peut faire mieux ;
• Proposer une solution en ouvrant la porte à des possibilités et options auxquelles la
personne n'avait pas pensé ;
• Être présent pour faire les critiques et les louanges face à face ;
• Être sensible : faire preuve d'empathie et ressentir l'impact de ce que l'on dit et la
manière dont on le dit ;
• Pour le destinataire, considérer la critique comme une information précieuse et non
comme une attaque personnelle, veiller à ne pas adopter d'attitude défensive et assumer
ses responsabilités. Voir ainsi l'opportunité de travailler ensemble à la résolution du
problème.
Source :https://www.slideshare.net/mariemjesus/intelligence-emotionnelle-
rossanoetdinunzio2011
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3.2 Être assertif : s’affirmer tranquillement dans ses relations
professionnelles
Manipulation
Passivité
Mou Forme
Souple Dur
Figure 6 : l’assertivité, le fond et la forme
Ensuite, il faut substituer des comportements d’affirmation de soi aux trois attitudes-
refuges à proscrire ; la passivité, l’agressivité ou la manipulation qui sont autant
d’impasses coûteuses en temps, en stress et en argent. Il faut s’entraîner à remplacer la
passivité, l’agressivité ou la manipulation par un comportement assertif (cf. tableau 6).
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Manipulation Origines : des croyances apprises du type : il Manipulation -> Assertivité
faut diviser pour mieux régner ; il est plus facile • Aller vers les autres sans méfiance
d’agir par personne interposée ; la fin justifie les • Oser exprimer ses sentiments et ses
moyens. opinions sans les transformer en
Comportements types : dissimuler son objectif ; questions ;
se tenir en retrait ; parler peu, par ellipse et • Poser des questions claires et
insinuation (ex : « vous voyez ce que je veux directes ;
dire... ») ; tenir des discours différents selon les
• Clarifier ses objectifs et ses besoins ;
interlocuteurs ; flatter et complimenter à
aller droit au but ;
l’excès ; lancer des rumeurs (ex :« méfie-toi
d’untel ») ; promettre beaucoup mais tenir peu ; • Répondre directement, avec
utiliser des intermédiaires pour faire parvenir concision, aux questions posées ;
des messages. • Passer des contrats avec ses
Conséquences néfastes : perdre sa crédibilité et interlocuteurs et respecter les accords
la confiance des autres ; engendrer de la conclus ;
passivité ou de l’agressivité de la part des • S’engager personnellement en
autres ; favoriser la délation et semer la zizanie ; prenant position ;
ralentir la réalisation du travail ; briser la
synergie.
Définition : Affirmation de soi, capacité à exprimer sa différence (opinions ou besoins) tout en étant
accepté par les autres.
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3.3 La vision partagée : sa co-élaboration
Aujourd’hui : Demain:
Le processus de travail de co-élaboration d’une vision partagée peut se dérouler selon les
étapes suivantes :
25
3.4 Les 4 niveaux de lecture de la réalité
Le but de cet outil est d’aider à comprendre les différents niveaux d’une situation
complexe (cf figure 8 suivante), dès lors que cette situation comporte une dimension
humaine : problèmes managériaux, gestion de conflit… Il est ensuite possible d’identifier
les niveaux les plus pertinents afin d’agir, directement ou indirectement, aux niveaux qui
sont dans la zone de pouvoir du leader, ou encore d’être force propositionnelle aux autres
niveaux.
Organisationnel
Positionnel
Interpersonnel
Psychologique
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• Les structures formelles : l’organigramme officiel, l’organisation hiérarchique, les
divisions en différents services ou départements
• Les structures informelles : le fonctionnement réel de l’organisation et en
particulier les circuits de pouvoir effectif ;
• La distribution des responsabilités et des ressources : le partage des mêmes
ressources par deux entités, le recouvrement des responsabilités, les attributions
imprécises de responsabilités ou encore les rivalités entre fonctionnels et
opérationnels ;
• L’organisation du travail et la répartition des tâches : le degré d’autonomie de
chacun pour gérer son activité, les relations nécessaires à l’activité, la façon dont
les informations circulent, le rythme au quel elles arrivent leur précision, leur
fiabilité;
• Le système de récompense de l’organisation : qui peut induire des comportements
individuels ou collectifs conflictuels.
La compréhension d’une situation ne situe généralement pas à un seul niveau mais aux
différents niveaux de lecture de la réalité.
La cartographie des acteurs, présentée ici en figure 9 permet de choisir une stratégie
relationnelle adaptée à chacune des catégories d’acteurs pour mieux rassembler, créer
une dynamique de changement ou aller dans le sens du projet et accompagner les
transformations.
Pour
Attentistes Pionniers
Les impliquer
Mettre en mouvement En faire des ambassadeurs
Passif Actif
Réduire l’influence
Lever les résistances et Ne pas focaliser
Les inquiétudes
Sceptiques Opposants
Contre
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Types Positionnement des Les leviers relationnels pour rassembler
interlocuteurs
Les alliés : Ils sont en synergie avec le Les impliquer et en faire des ambassadeurs. Le
leader parce qu’ils perçoivent leader fédérateur renforce l’alliance avec le
un gain à coopérer au regard de noyau dur des engagés : il donne plus de
leurs enjeux. pouvoir à ces précieux alliés pour les stimuler
à construire. Il valorise les acteurs qui
œuvrent dans le sens de la synergie.
Les opposants En antagonisme, ils n’ont pas Réduire l’influence, ne pas focaliser sur ces
intérêt à coopérer car ils opposants ou dépenser trop d’énergie et de
perçoivent que le leadership va temps à vouloir les convaincre. Le leader reste
générer des risques ou des ferme sur le non négociable/négociable, voire
pertes pour eux ; Ils veulent sur ce qui est acceptable/inacceptable en
parfois la même chose que le termes de comportements
leader.
Les sceptiques Ils sont inquiétés par le Lever leurs résistances ou leurs inquiétudes en
changement et déploient de les rassurant sur leurs enjeux. Le leader
l’énerie contre leader communique, soutient et accompagne pour les
rallier. Il rassure sur les avantages à coopérer
avec lui ou sur les avantages du changement
sans chercher un accord à tout prix.
Les attentistes Passifs ou hésitants, ils ne Mettre en mouvement ceux qui sont en
perçoivent pas clairement s’ils antagonisme le leader fait de leur inertie une
vont y perdre ou y gagner. Ils force en favorisant l’ouverture et le partage
peuvent même être en situation sur les sujets à enjeux pour eux.
de dilemme.
Évaluation finale
En vous aidant de votre propre expérience dans votre organisation et en identifiant une
des situations qu’elle a pu connaître, veuillez définir quel archétype de leadership selon
Ket de Vries, aurait le mieux convenu. Vous prendrez soin de définir les éléments clefs de
la situation et d’argumentez votre choix d’archétype.
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remédier à la crise du management », Gestion 2000 2013/1 (Volume 30), p. 15-33.
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Testa, J-P., Lafargue, J. et Tilhet-Coartet V. (2017), La boite à outils du Leadership, Dunod.
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