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Introduction à la sémiologie psychiatrique:

Définition :
Psychiatrie : spécialité dans la médecine dont l’objet est l’étude et le traitement des maladies mentales et des
troubles psychologiques.

La sémiologie médicale est la partie de la médecine qui étudie les signes (qui traduisent la lésion ou le trouble
d’une fonction) que peut relever le médecin à l’examen clinique (signes physiques, fonctionnelles et généraux)
ou avec des examens complémentR (imagerie, biologie)

Entretien psychiatrique :
Permet de :

 Relever les symptômes présentés par le patient


 Etablir une relation de confiance avec le patient
 Proposer une conclusion diagnostique et thérapeutique

Son déroulement dépend :

 Du cadre.
 De la demande de l’examen : le sujet, l’entourage, l’autorité, la société.
 Du motif de consultation : TS (=troubles de sommeil), Troubles de comportements, insomnie, fatigue,
peurs, tristesse…

Particularités : Qe

 Verbale : entretien plutôt qu’un examen,  L’existence d’une interaction médecin-


s’appuie sur le contact patient
 Plus ouvert, plus profond, plus personnel  L’absence de bilan, critR objectif de
 Durée plus longue jugement
 Subjectivités des plaintes du patient.

Principes :

 Dans un endroit calme


 Empathie : témoigner activement de son intérêt pour les émotions, les valeurs et l’histoire du sujet
mais sans être artificiel
 Neutralité : faire preuve de neutralité et de réserve, mais pas de froideur
 Être attentif aux émotions que déclenche le contact avec le patient (sympathie, irritation, apitoiement,
peu...), dont le médecin doit être conscient pr que son jugement ne s’entrouvre pas biaisé.
 Eviter : suggestions, moralisation, autorité, les prises de position

Observation médicale en psychiatrie :


La rédaction de l’observation doit être ordonnée, complété et systématique, comprend :

 Identité  Biographie
 Motifs de consultation  Examen psychiatrique
 Histoire de la maladie  Conclusion
 Atcd
L’identité : C’est la première partie de l’observation et comprend :
o Age, sexe, état matrimonial et statut familial, enfants
o Etudes, travail, chômage, source de revenus.
o Logement ou hébergement
-Permettent de préciser des facteurs de risque voire de protection de certaines situations

-Son déroulement se fait en deux temps :

o Premier temps : temps de l’écoute, aussi peu directifs que possible


o Deuxième temps : temps de questions, obtenir des précisions sur des symptômes, les
grandes « fonctions psychiques »

-Valeur thérapeutique dans l’examen psychiatrique : la relation nouée à l’occasion de l’entretien initial engage
largement la qualité de la suite des soins.

Motif de la rencontre :
 La raison
 Le demandeur : patient, famille, l’autorité, l’employeur…
 Buts et bénéfices : soins, protection, intervention administrative ou sociale (certificat), ou pour simple
conversation assurance.

Histoire de la maladie :
 Histoire des symptômes  Evolution aigue ou progressive
 Le critère du temps  Poussée/ rémission
 Le mode de début : aigu ou progressif  Solliciter l’entourage et la famille

Les ATCD :
 ATCD psychiatrique personnels ou familiaux
 Prises médicamenteuses
 ATCD somatiques personnels : médicaux et chirurgicaux

Biographie :
- Moment clé de l’entretien psychiatrique
- Les principaux éléments sont souvent
 Enfance, adolescence
 Scolarité
 Service militaire
 Formation professionnelle
 Statut socio-professionnel et intégration professionnelle
 Etapes de la vie sentimentale et sexuelle
 Choix du conjoint, vie familiale, relations avec les enfants/parents, accession à la
paternité ou à la maternité
 Pôles d’intérêt, relation amicales…
 Notion de traumatisme affectif ou de remaniement existentiel

L’examen psychiatrique :
a- La présentation :
o L’aspect extérieur :
 La tenue, les vêtements, la propreté corporelle, les soins élémentaires
 Il peut révéler :
 Une négligence et une incurie, par exemple dans le cadre d’un état démentiel.
 Des éléments étranges qui peuvent mettre sur la piste d’un état délirant comme des attitudes
d’écoute ou du coton dans les oreilles ou une excentricité vestimentaire
o La mimique et gestuelle :
 Aspect inexpressif, hébété, abasourdi, dans le cas d’une démence ou d’une confusion mentale
 Aspect inaccessible et lointain chez un schizophrène
 Aspect figé de souffrance chez un déprimé mélancolique
 Aspect séducteur ou érotisé du contact avec un certain hystérique

o Attitude corporelle : c’est la manière d’entrer, de s’asseoir, de se tenir, de serrer la main.

b- Le contact :

-C’est un peu la façon dont le patient vous traite : il peut être bon ou mauvais, superficiel ou chaleureux

-Le médecin essaie de saisir l’impression que lui donne le patient

-Le contact peut être :

o Aisé ou syntone o Trop aisé avec une familiarité excessive et


o Mal aisé à établir un tutoiement (=hypersyntone)

-On peut rencontrer :

o De la réticence (symptôme voisin du mutisme mais moins criant, le patient a quelque chose
qu’il ne veut pas engager et qu’il veut tenir en réserve).
o De l’opposition ou l’hostilité (comme l’opposition psychomotrice du patient qui refuse
d’entrer dans le bureau, qui refuse de s’asseoir ou de parler…)
o De l’indifférence (de type schizophrénique chez un sujet lointain et ailleurs qui paraît situé
dans un monde autistique, différent du notre, ou indifférence méprisante chez un sujet
persécuté aux yeux duquel l’interlocuteur n’est qu’un instrument à l’intérieur de son système
délirant)

c- L’humeur

Les variations pathologiques de l’humeur sont d’une intensité variable :

o Humeur triste, dépressive : de la morosité à l’état de la tristesse profonde et à la douleur morale


o Humeur joviale, expansive : allant de l’hypomanie à la grande excitation thymique.
o Emoussement affectif : détaché, inaccessible à la stimulation.

La pensée

-Un délire se définit par :

o Son mécanisme, unique ou multiple : hallicunition, interprétation, intuition, imagination


o Son thème, unique ou multiple : persécution, mégalomanie, délire d’influence, délire passionnel,
délire mystique, délire de filiation, etc…
o Son degré de systématisation : la cohérence
 Systématisé : on peut le croire, y adhérer
 Non ou mal systématisé : invraisemblable
o Adhésion :
 Affective et/ou comportementale
 Forte ou superficielle
o Evolution : aigue ou chronique
-Troubles du cours de la pensée :

o Tachypsychie : pensée accélérée, dans la manie ou sous l’effet d’une drogue psychostimulante.
o Bradypsychie : pensée ralentie, dans la dépression et les sd confusionnels.
o Barrage : discontinuité de la pensée caractéristique de la dissociation schizophrénique

-Trouble du contenu de la pensée de type :

o Névrotique :
 Phobies : peur irraisonnée de certaine objets ou situations entraînant leur évitement
 Obsessions : idées s’imposent au sujet qui les ressent comme absurdes mais qu’il ne parvient
pas à chasser
o Psychotique : les idées délirantes : symptômes majeurs des psychoses, les idées délirantes sont des
idées en dehors de la réalité, auquel le sujet « adhère ».

d- La perception

-Hallucinations : perceptions sans objet, qui caractérisent les psychoses (schizophrénies et délires chroniques),
l’effet des drogues hallucinogènes, et les sd confuso-oniriques+++

o Les hallucinations ne st pas critiquées par le sujet qui a la conviction de leur réalité objective
o Hallucinations psycho-sensorielles, perçues comme extérieures :
 Auditives (bruits, voix)
 Visuelles, olfactives, gustatives, tactiles (sensibilité superficielle)
 Cénesthésiques (sensibilité interne)
o Hallucination intra psychiques : il s’agit de voix intérieures ou de pensées
o Automatisme mental

-Illusion : déformation d’une perception réelle

-Les hallucinoses : perception sans objet mais reconnue comme telle pas le sujet qui n’y adhère pas souvent
(origine organique)

e- Le langage
 Fonctions sémantiques :
 Néologismes : création de nouveaux langages
 Paralogisme : détournement du sens de mots existants

On peut voir :

o Mutisme, de signification variable.


o Mutacisme : mutisme volontaire, pour fuir une situation non désirée (simulateur) ou comme jeu
(maniaque)
o Aphonie : communication gestuelle
o Dysphonie : changement de la tonalité de la voix
o Logorrhée, discours accéléré et prolixe observé principalement dans la manie.
o Bégaiement : incapacité volontaire à émettre ou enchainer certains sons, s’exagère avec le stress
o Palilalie, répétition de mots ou de phrase, souvent prononcés par l’interlocuteur (écholalie), observée
au cours de l schizophrénie et des démences

f- Les fonctions cognitives


o Def : La cognition est l’ensemble des processus mentaux qui se rapportent à la fonction de
connaissance et mettent en jeu la mémoire, la langue, le raisonnement, l’apprentissage, l’intelligence,
la résolution de problèmes, la prise de décision, la perception ou l’attention.
o Vigilance : Orientation visuo-spatiale, Attention.

Coma, confusion, désorientation temporo-spatiale.


o Mémoire :
 Déficits mnésique antérograde, rétrograde, antéro-rétrograde
 Amnésie psychogène (dissociative) : électives, post traumatique
 Exaltation mnésique.
 Paramnésies : production imaginatives prises pour des souvenirs
o Concentration : ne pas confondre avec les déficits mnésiques
o Planification

g- Les fonctions instinctuelles


 Alimentation : anorexie, refus alimentaire, bizarrerie, hyperphagie
 Sommeil : insomnie, hypersomnie, parasomnie
 L’activité sexuelle : dysfonction érectile « fragilité »
h- Le jugement
 Des distorsions du jugement, fondées sur l’interprétation erronée de perceptions exactes, ou un
raisonnement logique à partir de prémisses fausses, sont caractéristiques des psychoses chroniques
comme le délire paranoïaque ou trouble délirant.
 Rationalisme abstraits, d’élaborations stériles et contraignantes, théoriques, programmes et
dogmatisme, ayant en commun l’inefficacité et l’inadéquation au réel. Ce processus caractérise
souvent la pensée dissociée.
i- L’insight

 Conscience du trouble+++  Degrés+++


 Positif/négatif
Conclusion
 Respecter les temps de l’entretien psychiatrique
 Empathie, écoute, bienveillance+++
 Qst ouvertes puis qst précises
 Receuil des symptômes
 Regroupement syndromique.
Syndrome dépressif

La dépression

A- Définition :
- Trouble de l’humeur caractérisé par une tristesse pathologique sans motif et non expliquée.
- Le syndrome dépressif réalise l’association clinique, à des degrés variables, les symptômes émanant
des perturbations émotionnelles, comportementales, somatiques et cognitives caractéristiques.
B- Thymie (humeur)
« L’humeur ou thymie est une disposition affective de base qui donne à chacun des états d’âme une tonalité
agréable ou désagréable, oscillant entre les deux pôles extrêmes du plaisir et du déplaisir. »

Jean Delay

C- Les différents registres du syndrome dépressif :


• Symptômes émotionnels • Symptômes psychomoteurs

• Symptômes cognitifs (intellectuels) • Symptômes somatiques

1- Symptômes émotionnels
• La tristesse constitue la • Irritabilité, irascibilité, humeur
composante principale de dysphorique.
l’humeur dépressive. Elle se
• L’anxiété
distingue de la tristesse ordinaire
par sa capacité à imprégner • Anhédonie
l’ensemble de la vie mentale et
par sa permanence. • Anesthésie affective

2- Symptômes intellectuels (cognitifs)


• Le sujet porte sur lui-même un regard • Perte de confiance et d’estime de soi
négatif émanant de sa propre pensée : (Je
ne vaux rien, je suis un incapable, je ne • Sentiment de culpabilité d’indignité
mérite pas…) • La vision de l’avenir est occultée par le
• Sentiment d’impuissance à agir, pessimisme et la perte d’espoir
d’incapacité • Incurabilité +++
3- Symptômes Comportementaux = RALENTISSEMENT

• Ralentissement moteur
• Attitude • Parole, voix

• Gestuelle • Mimique : Inhibition


catatonie

• Ralentissement psychique
• Pensée ralentie, • Capacité d’agir d’effort et
d’initiative
• Idées constantes, ruminations
• Fatigue, désintérêt
• Passivité • Hésitation, indécision

4- Symptômes somatiques « végétatifs »


• Asthénie inexpliquée • Plaintes somatiques diverses :

• Troubles du sommeil - Troubles digestifs


- Troubles urinaires Troubles cardio-
• Troubles d’appétit
vasculaires
• Troubles sexuels - Troubles neuromusculaires

• Perte ou prise de poids

D- Les conduites suicidaires


• Le désir de mort est fréquent et doit faire l’objet d’une évaluation systématique.

• Il est souvent l’aboutissement de la vision négative que porte le déprimé sur son existence.

• Le suicide peut être inaugural, survenu dans les suites ou à la fin de la dépression

• L’existence d’une forte intentionnalité suicidaire, d’une planification du projet

• L’isolement social et affectif

• L’existence d’un profond désespoir, d’un niveau d’anxiété et/ou d’agitation élevé, de troubles du
sommeil et de tentatives de suicides antérieures personnelles ou familiales.

E- Formes Cliniques :
1- Formes selon l’intensité
1. Les formes légères : 2. Les formes sévères :

2- Formes symptomatiques
• Les dépressions mélancoliques :

• Les dépressions psychotiques ou mélancolies délirantes :

• Les dépressions masquées


3- Formes selon l’âge
• Formes de l’enfant :

• Formes de l’adolescent :

• Formes du sujet âgé :

Syndrome Maniaque (Manie)


• La manie : c’est un état d’excitation psychique caractérisé par une exaltation de l’humeur à tonalité
euphorique, une tachypsychie avec fuites des idées et une hyperactivité motrice.

Description clinique : Forme typique

Mode de début:
• Soit accès maniaque pouvant succéder à une phase dépressive, après un
virage maniaque (au cours d’un traitement antidépresseur) ou
spontanément

• Soit accès maniaque inaugural : Brutal et sans prodrome ou progressif.

Présentation
• Tenue très entretenue attirant couleur vive, extravagante, parfois ridicule, débraillée.

• Visage : mobile, vif, hypermimie, grimaces

• Contact : familier, superficiel, ludique avec ironie , moquerie et jeux de mots.

• Langage : logorrhée, chante facilement, spontanément ou après stimulation, parle fort, voix
enrouée, propos rapides, la phrase sort rarement terminée.

Signes thymiques
• Le patient est joyeux, euphorique, éprouve un bonheur intense (expansivité de l’humeur),

• les stimulations de l’environnement trouvent en lui un écho affectif intense (hyperesthésie affective),
il se sent en communication étroite avec ce qui l’entoure et réagit immédiatement (hyper syntonie)

• Parfois l’euphorie est entrecoupée de moments de tristesse, traduisant une labilité de l’humeur, on
observe aussi une agressivité qui peut rester seulement verbale.

• Irritabilité

Signes cognitifs
• Les idées se bousculent dans la tête du patient, à un rythme accéléré (tachypsychie),en ne gardant
qu’un lien logique très relâché (fuite des idées ).

• Le patient a l’impression que ses facultés intellectuelles sont accrues, ainsi que sa mémoire
(Hypermnésie), sur le plan verbal on a une production rapide (logorrhée ou graphorrhée) .

• L’attention ne se fixe pas, ou plutôt attirée par les sollicitations de l’environnement (distractibilité).

• Surestimation de soi, optimisme, projets irréalistes, idées mégalomaniaques


Signes moteurs et comportementaux
• L’hyperactivité motrice est constante.

• Le maniaque ne reste pas en place, accomplit de multiples démarches de façon désordonnée,


précipitée sans but précis.

• Cette agitation stérile s’accompagne de désinhibition (recherche des contacts sociaux,


exhibitionnisme, relâchement des censures) et d’achats inconsidérés.

• Ces derniers peuvent justifier une mesure de sauvegarde de justice.

Signes somatiques
• L’insomnie sans fatigue ressentie est très
caractéristique+++++

• L’hyperactivité se complique parfois d’amaigrissement et


d’une élévation de la température avec une aménorrhée,
déshydratation, tachycardie et l’hypotension.

Syndrome délirant
‘’ Docteur, Nous vivons dans une matrice, le monde n’existe pas…C’est des forces cosmiques qui ont permis la
vie sur terre et ils ont un projet pour moi…J’ai attendu le 30 décembre parce qu’on m’a fait savoir qu’on allait
me sortir de la matrice…je l’ai vu à travers des signes…leurs représentants sont autour de nous…’’

Définitions
• Mot latin delirare= dérailler =sortir dusillon=déraisonner=divaguer...)

• Le délire est une conviction inébranlable et irréductible d’une conception fausse de la réalité qui se
traduit par une altération du lien de réalité de l’individu avec le monde extérieur, mais aussi avec la
réalité de son propre corps et de son monde psychique.

• Ensemble d'idées, de discours et de représentations, en complet décalage avec ceux des sujets d'une
même culture ou d'un même groupe social

B- Le syndrome délirant se caractérise par :


• Début • ¨Structure
• ¨Thèmes • ¨Organisation
• ¨Mécanismes • ¨Adhésion

1- Le début
Mode d’installation :

• Aigue : • Chronique :
2- Thèmes :

- La Persécution : Conviction délirante d’être victime de préjudices, d’agressions, de l’hostilité d’autrui.


Conviction du sujet qu’on cherche à lui nuire, dans sa personne physique, morale (réputation, famille,
travail) ou dans ses biens.
- La Revendication : Ce thème est proche du précédent. Le délire repose sur la conviction d’un
préjudice subi. Cette conviction envahit la pensée du patient qui dépose les plaintes, et multiplie les
procès.
- La Mégalomanie ou de grandeur : Idées de richesse, de toute puissance, surélévation de soi, le
mégalomaniaque fait souvent référence à des personnages haut placés (président, personnes
célèbres…)
- Erotique : le délire à tonalité érotique est souvent un délire mégalomaniaque centré sur la puissance
sexuelle du patient.
- Erotomaniaque : conviction délirante d’être aimé : Le plus souvent fait référence à des personnes
célèbres, avec un contexte illogique. Passe par 3 phases : espoir, dépit (tristesse secondaire à une
déception), rancune (désir de vengeance)
- Auto-accusation : ce thème délirant traduit un jugement très défavorable que tient le sujet sur lui-
même, hors de toute réalité
- Hypocondriaque : préoccupations corporelles, hors de toute réalité, centrées sur la maladie, la
transformation corporelle, centrées souvent sur les modifications d’un organe particulier. Conviction
délirante d’être atteint d’une maladie grave ou incurable (SIDA, cancer). Avec consultations et bilans
multiples et normaux.
- La Jalousie : Conviction d’être trompé, avec un contexte illogique et interprétation erronée.
- Les thèmes fantastiques, cosmiques, féeriques, surnaturels
- La thématique concernant la reconnaissance et l'identité Le syndrome de Capgras ou " illusion des
sosies "
- Les idées d'influence
- Immortalité
- Possession, ensorcellement…
3- Mécanisme :
 L’hallucination  L'intuition

 L’interprétation  L'imagination

4- Structure, Organisation : Comment le délire est construit et comment il évolue avec


le temps

- Structure :

• Délire systématisé (paralogique)


• Délire non systématisé, flou…

- Organisation :

• En secteur : ne concerne qu'une partie de la vie du sujet


• En réseau : s'étend graduellement à l'ensemble de la vie du sujet

5- Adhésion au délire
L’investissement affectif du délire, la conviction du patient conditionnent le comportement du sujet. Une
adhésion forte ou totale comporte un risque important de passage à l’acte auto-ou hétéroagressif: le délire est
« agi »
Résumé :
Les idées délirantes peuvent être :
• Vagues et floues, ou au contraire précises et clairement énoncées ;

• Fixes et monotones, ou bien mobiles ;

• Mono-ou pluri thématiques ;

• Absurdes, bizarres, invraisemblables ou encore cohérentes,

• Plausibles jusqu’à un certain point.

• Ces éléments permettent d’apprécier le degré d’organisation du délire, c’est-à-dire l’existence ou non
d’une structure logique et organisée sous-jacente.

Troubles de la perception :
1- La perception : C’est la synthèse des informations qui permet une prise de conscience d'un objet. Il
peut s'agir d'informations à partir des cinq sens, l'objet perçu est alors présent dans l'espace réel, il est
objectivé. Mais il peut s'agir aussi d'une représentation mentale, l'objet est imaginé, il est " perçu "
dans un espace imaginaire. La perception peut être augmentée, diminuée, abolie, faussée ou peut
concerner une perception propre au sujet.

2- Illusions : perception déformée d'un objet réel.


• Physiologiques et banales :

- Illusions d'optiques, auditives, gustatives, olfactives et sensitives ;

- Liées à l'hyperréactivité émotionnelle dans l'anxiété : illusion de bruits ou de formes dans l'obscurité ;
un arbre dans la nuit est pris pour une silhouette ;

• Pathologique : Délire, déréalisation, confusion

3- Hallucinations : L'hallucination a été définie comme perception sans objet (Esquirol, 1817). Selon
certains auteurs, le phénomène hallucinatoire consiste en une perception qui ne correspond à aucun
événement matériel (c'est-à-dire en l'absence de stimulus sensoriel) ou à aucun objet réel.

Description sémiologique :

a- Les hallucinations non psychotiques


- Hallucinoses : perception sans objet mais reconnue comme telle par le sujet qui n’y adhère pas
- Hallucinations physiologiques

b- Hallucinations hypnagogiques :

– Surviennent à l’endormissement, visuelles ou auditives (sensation d’apesanteur, de chute


libre, de frottement).

– Elles prennent fin avec l’endormissement ou un sursaut, et ne sont pas angoissantes.

c- Hallucinations psychosensorielles

- Objectivées par l'un des cinq sens ; - Associées à la conviction de leur réalité
objective.
- Caractérisées par leur spatialité ;
d- Hallucinations psychiques :

- Absence de sensorialité ; - Représentation mentale exclusive

- Absence de spatialité ;

e- Hallucinations auditives :
- Elémentaires : sons simples
- Complexes : bruits de moteurs, de machine, de sirène d’alerte, mélodies,
musiques instrumentales, voix
- Déformées ou claires, uniques ou multiples, nettement localisées dans l’espace,
des conversations, parfois à type d’ordres dictés.

f- Hallucinations visuelles :
o Simples : lumière, halos colorés, lignes, flashs.
o Complexes : vision de personnages, d’animaux, de paysages, de scènes, Héautoscopie (vision
de soi-même)
g- Hallucinations olfactives et gustatives :
- Rarement agréables
- Souvent nauséabondes : odeur ou goût de putréfaction, de cadavre, d’excréments, de gaz.
- Parfois odeurs ou goût indéfinissables
- Perçues comme provenant de l’extérieur, ou émanant de lui-même (goût de putréfaction
dans le délire de transformation corporelle)
h- Hallucinations tactiles :
- Superficielles : Sensations de froid, de chaud, de brûlure, picotement,
paresthésies, prurit.
- Sous-épidermiques : Zoopathies cutanéo-muqueuses : sensations de piqûres,
mouvements ou des mouvements attribués à l’infestation par des parasites
(insectes ou animaux) situées en sus et sous épidermique.
i- Hallucinations cénesthésiques :
- Générales : sentiment de n’être plus soi même
- Partielles : membre (ex : membre raccourci), organe ou un viscère(intéroceptives),
sexuelles, génitales (souvent vécu angoissant lié à la thématique de viols à distance,
castration)
j- Hallucinations kinesthésiques :
o Sensations de mouvements imposés : impulsions motrices, le patient subit des pressions, des
tractions, des mouvements automatiques
o Sensations d’articulations verbales forcées.
o Syndrome d’influence.

k- Hallucinations intrapsychiques :

-perceptions à l’intérieur de sa tête de voix, d’images mentales, des idées qui s’imposent à la pensée, liées à
la conviction d’un pouvoir extérieur sur la pensée

Automatisme mental de CLERAMBAULT :


• Syndrome hallucinatoire, décrit par G. de Clérambault, caractérisé par le fonctionnement
automatique, spontané et dissident d'une partie de l'activité psychique.

• Ce syndrome entraîne la conviction délirante que le patient n'est plus maître de sa volonté et qu'il est
influencé par une force étrangère et extérieure qui contrôle toute son activité psychique en dirigeant
ses actes, sa pensée, ses perceptions.
1- Le petit automatisme mental :

 L'écho de la pensée

 Énonciation des actes

 Commentaire des actes

2- Le grand automatisme mental :

 Sensitif et sensoriel : hallucinations psychosensorielles olfactives, gustatives, visuelles, tactiles et


cénesthésiques.

 Moteur : mouvements parasites, sensations de déplacements imposés

 Idéique et idéoverbal

Les troubles de la conscience de soi et du vécu corporel :


• La dépersonnalisation Trouble de la conscience de soi caractérisé par le sentiment de n'être plus soi-
même. Ce vécu angoissant et pénible peut concerner sa propre intégrité psychique (désanimation),
corporelle (désincarnation), ou constituer une perte du sentiment de réalité et de familiarité
(déréalisation)

• La dysmorphophobie Préoccupations morbides concernant l'apparence corporelle. Conviction de


disgrâces corporelles, douloureuses, angoissantes à l'origine d'une appréciation fausse et péjorative
de l'image d'une partie ou de l'ensemble de son corps
Le syndrome dissociatif
(Psychotique)
Facultés associatives
- Dissociation : ‘’Séparation d'éléments qui étaient unis… ‘’ ‘’Dissolution de
l’unité…’’
- Schizophrénie : (schizein)=fractionnement, (phrèn), désignant l'esprit

Définition :
• Rupture de l’unité psychique et de l’homogénéité de la personnalité  relâchement des processus
associatifs discordance et incohérence.

• Tous les secteurs de la vie : intellectuelle – affectivité – psychomotricité.

• Pathognomonique de la schizophrénie.

A- REGISTRE DU CONTACT :
Caractères généraux du syndrome dissociatif :
• Bizarrerie : gestes, mimiques donnant l’impression d’un contact étrange.

• Hermétisme : idées, attitudes difficilement rattachables à un sens.

• Détachement : retrait et de perte de contact avec la réalité.

• Ambivalence : présence simultanée d’états psychologiques contradictoires.

B- REGISTRE INTELLECTUEL
1-Troubles des fonctions élémentaires supérieures :
• Troubles de l’attention et de la concentration : distractibilité, baisse de l’attention, difficultés
d’apprentissage, désintérêt vis-à-vis du temps et de l’espace.

• Troubles de la mémoire : mémorisations étranges, faux souvenirs.

2- Troubles de la pensée

a) Troubles du contenu de la pensée :


• Passage du coq à l’âne ;

• Réponses à coté ;

• Adhérence au précédent mot inducteur ;

• Stéréotypies des réponses ;

• Répétition des mêmes idées ;

• Parfois le discours est hermétique.

• Relâchement des associations


b) Troubles du cours de la pensée :
Barrage : arrêt brusque du cours de la pensée avec reprise, après un silence, sur le même thème ou sur un
thème différent.

Fading : diminution progressive du rythme de la pensée, suivie d’une reprise du rythme normal sur un thème
identique ou différent ;

Persévération mentale : contamination par une idée parasite, persistante entravant l’enchainement de la
pensée.

3-Troubles du langage :
 Modification du débit verbal : ralenti ou accéléré ;

 Troubles de l’intonation et du timbre de la voix : chuchotements, voix murmurée…

 Stéréotypies verbales : écholalie, palilalie.

 Troubles de la sémantique : paralogisme (modification du sens des mots), néologisme (invention de


mots) ;

 Troubles de la syntaxe : agrammatisme, paragrammatisme ;

 Impulsions verbales : propos obscènes à haute voix ;

 Mutisme ou semi-mutisme :

 Schizophasie : néolangage incompréhensible.

4- Altération du système logique :


Rationalisme morbide : processus intellectuel qui restreint et étouffe la réalité à l’aide de raisonnement
abstrait, d’élaborations stériles, inefficaces et inadéquates.

C- REGISTRE AFFECTIF
• Emoussement affectif : diminution de l’affectivité.

• Abrasion de l’affectivité : perte totale de l’affectivité.

• Athymhormie ou indifférence affective : désintérêt du sujet vis-à-vis de son entourage, de ses


activités.

• Réactions affectives imprévisibles, paradoxales, inadéquates : éclats de rires immotivés, variations


soudaines de l’humeur, crises de rage inexplicable

• Discordance affective

• Ambivalence affective : coexistence simultanée de sentiments contraires. Exemple : « je t’aime, je t’ai


toujours détesté » ;

• Régression narcissique, auto-érotique (automutilations génitales, masturbation…) homosexuelle et


incestuelle.

D- REGISTRE COMPORTEMENTAL
1- Bizarreries comportementales :
• Conduites contradictoires, comportements ambigus, actes drôles.

• Indifférence aux valeurs morales et sociales.


• Stéréotypies : comportementales / gestuelles (grattage, balancement de la tête, répéter les mimiques
de l’interlocuteur).

2- Négativisme psychomoteur :

• Conduites négativistes:

• Claustration : réclusion volontaire, retrait et isolement.

• Clinophilie : quête permanente du lit et de la position allongée.

• Négativisme : résistance active du malade à tout contact, allant du refus de la main tendue,
occlusion palpébrale, refus de s’asseoir, tête couverte aux crises clastiques, refus d’aliments
et accès de fureur.

• Fugues, mutisme.

• Signes Moteurs :

• Catalepsie : perte de l’initiative motrice avec persistance des mouvements imposés ou


spontanés. Exemple : la main continue de serrer la main tendue.

• Attitude catatonique : sujet immobile, regard lointain et figé, silencieux, raide, paraissant
en état d’hypnose. Restant dans la même attitude, assis, couché, le patient ne cherche pas à
s’alimenter, incontinent ou susceptible de rétention fécale et urinaire.

Le syndrome catatonique
La catatonie :
• Syndrome neuropsychiatrique

• Historiquement lié à la schizophrénie mais actuellement répondant à une variété de pathologies


somatiques et psychiatriques

• Pronostic vital+++

• Objectif: Savoir diagnostiquer un état catatonique

Il s’agit d’un syndrome psychomoteur caractérisé par :

• La stupeur • Un négativisme,

• Une passivité psychomotrice, • Une catalepsie,

• Une perte de l’initiative motrice, • Des accès paroxystiques d’agitation

La stupeur :
• Stupeur ou état stuporeux est caractérisée par la suspension de toute activité motrice et langagière.

• Le sujet paraît engourdi, figé dans une immobilité totale, sans réaction aux stimuli externe.

Perte de l’initiative motrice :


• Suspension de l’activité motrice • Aréactif ou peu réactif

• Pas de relation avec l’environnement


Négativisme :
• Opposition active paradoxale à des • Les mâchoires serrées ; des haussements
instructions ou des stimuli extérieurs. d'épaules ; attitudes de dédain hostile ;

• Refus de la main tendue, refus de • Un mutisme ; une clinophilie


s’asseoir.
• oppositionnisme systématique qui peut
• Tourner le dos à l’examinateur. inclure un refus de nourriture et de
boisson, le refus systématique volontaire
• Attitude de recroquevillement.
et délibéré de toutes les consignes
• L'occlusion palpébrale forcée.

Catalepsie :
• La catalepsie est une perte de l’initiative motrice avec rigidité musculaire

• Le sujet, spontanément immobile :

 Soit réagi à la mobilisation passive comme de la « cire molle » (et il peut ainsi conserver
longtemps l’attitude imposée),

 Soit résiste à la mobilisation passive avec une hypertonie très marquée évoquant une franche
opposition.

Accès d’agitation :
• Imprévisible • Risque de passage à l’acte agressif

• Alternance immobilité/agitation

Autres symptômes :

• Maniérisme : caricatures bizarres ou • Expressions faciales grimaçantes


solennelles d’actions ordinaires
• Echolalie, échopraxie…
• Stéréotypies

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