Définition :
Psychiatrie : spécialité dans la médecine dont l’objet est l’étude et le traitement des maladies mentales et des
troubles psychologiques.
La sémiologie médicale est la partie de la médecine qui étudie les signes (qui traduisent la lésion ou le trouble
d’une fonction) que peut relever le médecin à l’examen clinique (signes physiques, fonctionnelles et généraux)
ou avec des examens complémentR (imagerie, biologie)
Entretien psychiatrique :
Permet de :
Du cadre.
De la demande de l’examen : le sujet, l’entourage, l’autorité, la société.
Du motif de consultation : TS (=troubles de sommeil), Troubles de comportements, insomnie, fatigue,
peurs, tristesse…
Particularités : Qe
Principes :
Identité Biographie
Motifs de consultation Examen psychiatrique
Histoire de la maladie Conclusion
Atcd
L’identité : C’est la première partie de l’observation et comprend :
o Age, sexe, état matrimonial et statut familial, enfants
o Etudes, travail, chômage, source de revenus.
o Logement ou hébergement
-Permettent de préciser des facteurs de risque voire de protection de certaines situations
-Valeur thérapeutique dans l’examen psychiatrique : la relation nouée à l’occasion de l’entretien initial engage
largement la qualité de la suite des soins.
Motif de la rencontre :
La raison
Le demandeur : patient, famille, l’autorité, l’employeur…
Buts et bénéfices : soins, protection, intervention administrative ou sociale (certificat), ou pour simple
conversation assurance.
Histoire de la maladie :
Histoire des symptômes Evolution aigue ou progressive
Le critère du temps Poussée/ rémission
Le mode de début : aigu ou progressif Solliciter l’entourage et la famille
Les ATCD :
ATCD psychiatrique personnels ou familiaux
Prises médicamenteuses
ATCD somatiques personnels : médicaux et chirurgicaux
Biographie :
- Moment clé de l’entretien psychiatrique
- Les principaux éléments sont souvent
Enfance, adolescence
Scolarité
Service militaire
Formation professionnelle
Statut socio-professionnel et intégration professionnelle
Etapes de la vie sentimentale et sexuelle
Choix du conjoint, vie familiale, relations avec les enfants/parents, accession à la
paternité ou à la maternité
Pôles d’intérêt, relation amicales…
Notion de traumatisme affectif ou de remaniement existentiel
L’examen psychiatrique :
a- La présentation :
o L’aspect extérieur :
La tenue, les vêtements, la propreté corporelle, les soins élémentaires
Il peut révéler :
Une négligence et une incurie, par exemple dans le cadre d’un état démentiel.
Des éléments étranges qui peuvent mettre sur la piste d’un état délirant comme des attitudes
d’écoute ou du coton dans les oreilles ou une excentricité vestimentaire
o La mimique et gestuelle :
Aspect inexpressif, hébété, abasourdi, dans le cas d’une démence ou d’une confusion mentale
Aspect inaccessible et lointain chez un schizophrène
Aspect figé de souffrance chez un déprimé mélancolique
Aspect séducteur ou érotisé du contact avec un certain hystérique
b- Le contact :
-C’est un peu la façon dont le patient vous traite : il peut être bon ou mauvais, superficiel ou chaleureux
o De la réticence (symptôme voisin du mutisme mais moins criant, le patient a quelque chose
qu’il ne veut pas engager et qu’il veut tenir en réserve).
o De l’opposition ou l’hostilité (comme l’opposition psychomotrice du patient qui refuse
d’entrer dans le bureau, qui refuse de s’asseoir ou de parler…)
o De l’indifférence (de type schizophrénique chez un sujet lointain et ailleurs qui paraît situé
dans un monde autistique, différent du notre, ou indifférence méprisante chez un sujet
persécuté aux yeux duquel l’interlocuteur n’est qu’un instrument à l’intérieur de son système
délirant)
c- L’humeur
La pensée
o Tachypsychie : pensée accélérée, dans la manie ou sous l’effet d’une drogue psychostimulante.
o Bradypsychie : pensée ralentie, dans la dépression et les sd confusionnels.
o Barrage : discontinuité de la pensée caractéristique de la dissociation schizophrénique
o Névrotique :
Phobies : peur irraisonnée de certaine objets ou situations entraînant leur évitement
Obsessions : idées s’imposent au sujet qui les ressent comme absurdes mais qu’il ne parvient
pas à chasser
o Psychotique : les idées délirantes : symptômes majeurs des psychoses, les idées délirantes sont des
idées en dehors de la réalité, auquel le sujet « adhère ».
d- La perception
-Hallucinations : perceptions sans objet, qui caractérisent les psychoses (schizophrénies et délires chroniques),
l’effet des drogues hallucinogènes, et les sd confuso-oniriques+++
o Les hallucinations ne st pas critiquées par le sujet qui a la conviction de leur réalité objective
o Hallucinations psycho-sensorielles, perçues comme extérieures :
Auditives (bruits, voix)
Visuelles, olfactives, gustatives, tactiles (sensibilité superficielle)
Cénesthésiques (sensibilité interne)
o Hallucination intra psychiques : il s’agit de voix intérieures ou de pensées
o Automatisme mental
-Les hallucinoses : perception sans objet mais reconnue comme telle pas le sujet qui n’y adhère pas souvent
(origine organique)
e- Le langage
Fonctions sémantiques :
Néologismes : création de nouveaux langages
Paralogisme : détournement du sens de mots existants
On peut voir :
La dépression
A- Définition :
- Trouble de l’humeur caractérisé par une tristesse pathologique sans motif et non expliquée.
- Le syndrome dépressif réalise l’association clinique, à des degrés variables, les symptômes émanant
des perturbations émotionnelles, comportementales, somatiques et cognitives caractéristiques.
B- Thymie (humeur)
« L’humeur ou thymie est une disposition affective de base qui donne à chacun des états d’âme une tonalité
agréable ou désagréable, oscillant entre les deux pôles extrêmes du plaisir et du déplaisir. »
Jean Delay
1- Symptômes émotionnels
• La tristesse constitue la • Irritabilité, irascibilité, humeur
composante principale de dysphorique.
l’humeur dépressive. Elle se
• L’anxiété
distingue de la tristesse ordinaire
par sa capacité à imprégner • Anhédonie
l’ensemble de la vie mentale et
par sa permanence. • Anesthésie affective
• Ralentissement moteur
• Attitude • Parole, voix
• Ralentissement psychique
• Pensée ralentie, • Capacité d’agir d’effort et
d’initiative
• Idées constantes, ruminations
• Fatigue, désintérêt
• Passivité • Hésitation, indécision
• Il est souvent l’aboutissement de la vision négative que porte le déprimé sur son existence.
• Le suicide peut être inaugural, survenu dans les suites ou à la fin de la dépression
• L’existence d’un profond désespoir, d’un niveau d’anxiété et/ou d’agitation élevé, de troubles du
sommeil et de tentatives de suicides antérieures personnelles ou familiales.
E- Formes Cliniques :
1- Formes selon l’intensité
1. Les formes légères : 2. Les formes sévères :
2- Formes symptomatiques
• Les dépressions mélancoliques :
• Formes de l’adolescent :
Mode de début:
• Soit accès maniaque pouvant succéder à une phase dépressive, après un
virage maniaque (au cours d’un traitement antidépresseur) ou
spontanément
Présentation
• Tenue très entretenue attirant couleur vive, extravagante, parfois ridicule, débraillée.
• Langage : logorrhée, chante facilement, spontanément ou après stimulation, parle fort, voix
enrouée, propos rapides, la phrase sort rarement terminée.
Signes thymiques
• Le patient est joyeux, euphorique, éprouve un bonheur intense (expansivité de l’humeur),
• les stimulations de l’environnement trouvent en lui un écho affectif intense (hyperesthésie affective),
il se sent en communication étroite avec ce qui l’entoure et réagit immédiatement (hyper syntonie)
• Parfois l’euphorie est entrecoupée de moments de tristesse, traduisant une labilité de l’humeur, on
observe aussi une agressivité qui peut rester seulement verbale.
• Irritabilité
Signes cognitifs
• Les idées se bousculent dans la tête du patient, à un rythme accéléré (tachypsychie),en ne gardant
qu’un lien logique très relâché (fuite des idées ).
• Le patient a l’impression que ses facultés intellectuelles sont accrues, ainsi que sa mémoire
(Hypermnésie), sur le plan verbal on a une production rapide (logorrhée ou graphorrhée) .
• L’attention ne se fixe pas, ou plutôt attirée par les sollicitations de l’environnement (distractibilité).
Signes somatiques
• L’insomnie sans fatigue ressentie est très
caractéristique+++++
Syndrome délirant
‘’ Docteur, Nous vivons dans une matrice, le monde n’existe pas…C’est des forces cosmiques qui ont permis la
vie sur terre et ils ont un projet pour moi…J’ai attendu le 30 décembre parce qu’on m’a fait savoir qu’on allait
me sortir de la matrice…je l’ai vu à travers des signes…leurs représentants sont autour de nous…’’
Définitions
• Mot latin delirare= dérailler =sortir dusillon=déraisonner=divaguer...)
• Le délire est une conviction inébranlable et irréductible d’une conception fausse de la réalité qui se
traduit par une altération du lien de réalité de l’individu avec le monde extérieur, mais aussi avec la
réalité de son propre corps et de son monde psychique.
• Ensemble d'idées, de discours et de représentations, en complet décalage avec ceux des sujets d'une
même culture ou d'un même groupe social
1- Le début
Mode d’installation :
• Aigue : • Chronique :
2- Thèmes :
L’interprétation L'imagination
- Structure :
- Organisation :
5- Adhésion au délire
L’investissement affectif du délire, la conviction du patient conditionnent le comportement du sujet. Une
adhésion forte ou totale comporte un risque important de passage à l’acte auto-ou hétéroagressif: le délire est
« agi »
Résumé :
Les idées délirantes peuvent être :
• Vagues et floues, ou au contraire précises et clairement énoncées ;
• Ces éléments permettent d’apprécier le degré d’organisation du délire, c’est-à-dire l’existence ou non
d’une structure logique et organisée sous-jacente.
Troubles de la perception :
1- La perception : C’est la synthèse des informations qui permet une prise de conscience d'un objet. Il
peut s'agir d'informations à partir des cinq sens, l'objet perçu est alors présent dans l'espace réel, il est
objectivé. Mais il peut s'agir aussi d'une représentation mentale, l'objet est imaginé, il est " perçu "
dans un espace imaginaire. La perception peut être augmentée, diminuée, abolie, faussée ou peut
concerner une perception propre au sujet.
- Liées à l'hyperréactivité émotionnelle dans l'anxiété : illusion de bruits ou de formes dans l'obscurité ;
un arbre dans la nuit est pris pour une silhouette ;
3- Hallucinations : L'hallucination a été définie comme perception sans objet (Esquirol, 1817). Selon
certains auteurs, le phénomène hallucinatoire consiste en une perception qui ne correspond à aucun
événement matériel (c'est-à-dire en l'absence de stimulus sensoriel) ou à aucun objet réel.
Description sémiologique :
b- Hallucinations hypnagogiques :
c- Hallucinations psychosensorielles
- Objectivées par l'un des cinq sens ; - Associées à la conviction de leur réalité
objective.
- Caractérisées par leur spatialité ;
d- Hallucinations psychiques :
- Absence de spatialité ;
e- Hallucinations auditives :
- Elémentaires : sons simples
- Complexes : bruits de moteurs, de machine, de sirène d’alerte, mélodies,
musiques instrumentales, voix
- Déformées ou claires, uniques ou multiples, nettement localisées dans l’espace,
des conversations, parfois à type d’ordres dictés.
f- Hallucinations visuelles :
o Simples : lumière, halos colorés, lignes, flashs.
o Complexes : vision de personnages, d’animaux, de paysages, de scènes, Héautoscopie (vision
de soi-même)
g- Hallucinations olfactives et gustatives :
- Rarement agréables
- Souvent nauséabondes : odeur ou goût de putréfaction, de cadavre, d’excréments, de gaz.
- Parfois odeurs ou goût indéfinissables
- Perçues comme provenant de l’extérieur, ou émanant de lui-même (goût de putréfaction
dans le délire de transformation corporelle)
h- Hallucinations tactiles :
- Superficielles : Sensations de froid, de chaud, de brûlure, picotement,
paresthésies, prurit.
- Sous-épidermiques : Zoopathies cutanéo-muqueuses : sensations de piqûres,
mouvements ou des mouvements attribués à l’infestation par des parasites
(insectes ou animaux) situées en sus et sous épidermique.
i- Hallucinations cénesthésiques :
- Générales : sentiment de n’être plus soi même
- Partielles : membre (ex : membre raccourci), organe ou un viscère(intéroceptives),
sexuelles, génitales (souvent vécu angoissant lié à la thématique de viols à distance,
castration)
j- Hallucinations kinesthésiques :
o Sensations de mouvements imposés : impulsions motrices, le patient subit des pressions, des
tractions, des mouvements automatiques
o Sensations d’articulations verbales forcées.
o Syndrome d’influence.
k- Hallucinations intrapsychiques :
-perceptions à l’intérieur de sa tête de voix, d’images mentales, des idées qui s’imposent à la pensée, liées à
la conviction d’un pouvoir extérieur sur la pensée
• Ce syndrome entraîne la conviction délirante que le patient n'est plus maître de sa volonté et qu'il est
influencé par une force étrangère et extérieure qui contrôle toute son activité psychique en dirigeant
ses actes, sa pensée, ses perceptions.
1- Le petit automatisme mental :
L'écho de la pensée
Idéique et idéoverbal
Définition :
• Rupture de l’unité psychique et de l’homogénéité de la personnalité relâchement des processus
associatifs discordance et incohérence.
• Pathognomonique de la schizophrénie.
A- REGISTRE DU CONTACT :
Caractères généraux du syndrome dissociatif :
• Bizarrerie : gestes, mimiques donnant l’impression d’un contact étrange.
B- REGISTRE INTELLECTUEL
1-Troubles des fonctions élémentaires supérieures :
• Troubles de l’attention et de la concentration : distractibilité, baisse de l’attention, difficultés
d’apprentissage, désintérêt vis-à-vis du temps et de l’espace.
2- Troubles de la pensée
• Réponses à coté ;
Fading : diminution progressive du rythme de la pensée, suivie d’une reprise du rythme normal sur un thème
identique ou différent ;
Persévération mentale : contamination par une idée parasite, persistante entravant l’enchainement de la
pensée.
3-Troubles du langage :
Modification du débit verbal : ralenti ou accéléré ;
Mutisme ou semi-mutisme :
C- REGISTRE AFFECTIF
• Emoussement affectif : diminution de l’affectivité.
• Discordance affective
D- REGISTRE COMPORTEMENTAL
1- Bizarreries comportementales :
• Conduites contradictoires, comportements ambigus, actes drôles.
2- Négativisme psychomoteur :
• Conduites négativistes:
• Négativisme : résistance active du malade à tout contact, allant du refus de la main tendue,
occlusion palpébrale, refus de s’asseoir, tête couverte aux crises clastiques, refus d’aliments
et accès de fureur.
• Fugues, mutisme.
• Signes Moteurs :
• Attitude catatonique : sujet immobile, regard lointain et figé, silencieux, raide, paraissant
en état d’hypnose. Restant dans la même attitude, assis, couché, le patient ne cherche pas à
s’alimenter, incontinent ou susceptible de rétention fécale et urinaire.
Le syndrome catatonique
La catatonie :
• Syndrome neuropsychiatrique
• Pronostic vital+++
• La stupeur • Un négativisme,
La stupeur :
• Stupeur ou état stuporeux est caractérisée par la suspension de toute activité motrice et langagière.
• Le sujet paraît engourdi, figé dans une immobilité totale, sans réaction aux stimuli externe.
Catalepsie :
• La catalepsie est une perte de l’initiative motrice avec rigidité musculaire
Soit réagi à la mobilisation passive comme de la « cire molle » (et il peut ainsi conserver
longtemps l’attitude imposée),
Soit résiste à la mobilisation passive avec une hypertonie très marquée évoquant une franche
opposition.
Accès d’agitation :
• Imprévisible • Risque de passage à l’acte agressif
• Alternance immobilité/agitation
Autres symptômes :