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Régimes de change et développement : Une analyse quantitative

Article · September 2010

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Ziad M'hamed
University Mustapha Stambouli of Mascara
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‫ دراﺳﺔ ﺣﺎﻟﺔ اﻟﺠﺰاﺋﺮ‬- ‫ ﺗﺤﺪﻳﺎت أﻧﻈﻤﺔ اﻟﺪﻓﻊ اﻻﻟﻜﺘﺮوﻧﻲ ﻓﻲ اﻟﺘﺠﺎرة اﻻﻟﻜﺘﺮوﻧﻴﺔ اﻟﺪوﻟﻴﺔ‬View project

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Régimes de change et développement : Une analyse quantitative

Bouziane BENTABET* M’hamed ZIAD**

Article paru dans la Revue Sciences & Technologie -ANDRU (2010),


N°7, p. 199-214, MESRS-Alger.

Résumé :
Ce papier examine, dans le cadre d’un modèle de données de panel, la
relation entre les régimes de change et la croissance économique dans la
région MENA (Algérie, Egypte, Jordanie, Maroc et Tunisie) de 1980 à 2005.
Les résultats suggèrent un effet significatif du commerce extérieur, de
l’investissement national et du régime de change sur la croissance de ces
pays, mais un effet négatif de l’inflation.
Mots clés : Régime de change, croissance économique, modèles avec
données de panel.

Abstract:
This paper examines, within the framework of a panel data models, the
relation between the exchange regimes and economic growth of the MENA
region (Algeria, Egypt, Jordan, Morocco and Tunisia) from 1980 to
2005.The results suggest a significant effect of the foreign trade, national
investment and the exchange regime on the economic growth of this country,
but a negative effect of the inflation.
Key words: Exchange regimes, economic growth, panel data models.

Classification JEL : F39, O49, C33

*
Maître de conférences, université de Mascara
**
Maître assistant, université de Mascara
1. INTRODUCTION
Le bien-être attendu des régimes de change provient de leurs capacités
à garantir la stabilité externe. Celle-ci favorisant les échanges et les
mouvements des capitaux contribue à son tour à l’équilibre interne et
à l’obtention d’une croissance suffisante. Des expérimentations très
divers de régimes de change et de régimes monétaires ont été faites
dans le monde. Des deux groupes de régimes de change existant dans
la classification de Jure du FMI sur la période 1950-1973, on aboutit
aujourd’hui à 8 groupes de Facto (Reinhart et Rogoff, 2004).
Cependant, la problématique du choix de régimes de change pour les
économies émergentes a connu un renouveau considérable à la suite
des récentes crises financières qui ont touché ces pays, considérés
auparavant comme porteurs d’un brillant avenir, mais qui ont souvent
été incapables, dans un environnement de forte mobilité de capitaux,
d’adopter les politiques adéquates leurs permettant d’amorcer avec
sérénité leurs intégrations positives à l’économie mondiale.
Calvo et Reinhart (2000) ou Hausmann, Panizza et Stein (2000) ont
favorisé les régimes de dollarisation par rapport au flottement pur,
Ghosh et al (2003) ont pris parti pour les caisses d’émission,
Williamson (2000) a préconisé l’adoption du régime BBC 1, Goldstein
(2002) a présenté son « Managed Floating Plus2 » comme le meilleur
régime, Fisher (2001) a adopté la thèse bipolaire.
Aujourd’hui, les grandes monnaies sont liées par un système de
flottement généralisé. L’option est de favoriser les capacités de
contrôle interne des politiques monétaires et l’ouverture des marchés
des capitaux, au détriment de la stabilité interne. Au niveau des
régions, des zones d’influence, c’est au tour des systèmes de change
fixe de prendre le dessus, comme si par leur interprétation mutuelle,
les petites économistes d’une même région avaient l’objectif essentiel
de se préserver de leurs instabilités potentielles.
En effet, la majorité des pays arabes ont choisi la politique d’ancrage
au taux de change comme une politique d’ancrage préférée. La main
raison c’est la politique et les institutions monétaires peu développés
qui détriment la capacité des autorités monétaires d’utiliser une

1
Régime de change d’arrimage à un panier de devises avec marges de fluctuation et
parité mobile.
2
Flottement dirigé bonifié, il est proche du pôle de flexibilité que la fixité rigide.
2
politique monétaire discrétionnaire avec succès. Ces pays doivent-ils
choisir des taux de changes fixes ou flexibles pour stimuler leurs
croissances? , et quel sera le régime de change optimal pour ces
économies ?
Cette contribution se situe dans le courant qui apprécie avec certain
scepticisme les fondamentaux économiques introduits pour tester le
lien de régime de change avec la croissance économique, dans le cas
des pays3 MENA4.
L’objectif de ce travail est donc d’analyser la relation entre les
régimes de change et la croissance des pays MENA, en essayant au
mieux d’adopter certaines thèses rappelées plus haut. Pour cela, on
procédera à une étude pour les cinq pays arabes de cette région, sur
des données de panel. Pour chacun de ces pays, on étudiera les
interactions entre des variables supposées réceptives aux régimes de
change (le taux d’investissement relatif, le taux de croissance du
commerce extérieur et le taux d’inflation) et le taux de croissance du
PIB réel par tête, avec une variable muette désignant le régime de
change adopté par chaque pays retenus dans l’échantillon. On
retiendra des données annuelles sur la période 1980 jusqu’au 2005.
Cet article sera organisé de la manière suivante. La première partie
sera consacrée à un bref rappel des principales politiques de change
adoptées dans ces pays indiqués, avec une mise de point sur les
différentes classifications de régimes de change. Dans la deuxième
partie, on estimera un modèle de données de panel, la relation entre les
régimes de change et la croissance économique dans cette région afin
de préciser la contribution de la variable régime de change à la
croissance du PIB par tête de cette région arabe. La dernière partie
conclura cet article.
2. POLITIQUES DE CHANGE DANS LES PAYS MENA
La majorité des monnaies des pays arabes, rattachées à des paniers de
devises reflétant leurs échanges avec les principaux partenaires
commerciaux, ont fait au départ l’objet d’une gestion fortement
centralisée dans les années 70 et 80. Le dollar, en tant que monnaie de
facturation des recettes d’exportation et principal libellé de la dette en
devises, y jouait un rôle prépondérant. Afin de mieux refléter les

3
Notre étude se limite pour : Algérie, Egypte, Jordanie, Maroc et Tunisie
4
Middle East and North of Africa.
3
forces du marché et d’accompagner le processus de libéralisation
commerciale, un management plus flexible du taux de change a été
adopté au milieu des années 90. Actuellement, ces pays ont des
régimes de change relativement différents. Par exemple, les régimes
instaurés en Algérie, l’Egypte et Tunisie ont partiellement adopté le
même régime « flottement dirigé », Jordanie et Maroc ont adopté
respectivement un ancrage au dollar USD, un arrimage conventionnel
à un panier de devises (IMF, 2004).
Dans ce point, nous développons l’évolution historique des différentes
politiques de change par pays de cette région du monde, après une
mise en point sur la classification des régimes de change selon les
travaux récents et du FMI.
1.1. La classification des régimes de change
Il n’est pas futile de bien caractériser les régimes de change effectifs.
Pendant longtemps, les études empiriques des taux de change se
fondaient sur un système du FMI qui classait (de 1975 à 1998) les
régimes en fonction de l’annonce officielle des autorités. Cette
classification de droit présentait plusieurs faiblesses, la plus
importante étant qu’il y avait souvent des différences notables entre ce
que les pays prétendaient à faire et ce qu’ils faisaient en réalité
(classification de fait). Certains déclaraient appliquer un régime de
parité fixe, mais procédaient fréquemment à des dévaluations pour
maintenir leur compétitivité, ce qui les rapprochait d’un régime
flexible. D’autres annonçaient un régime flottant, mais ancraient leur
monnaie à une autre ou la maintenir sur une trajectoire prédéterminée.
Cette divergence entre les classifications de droit et de fait a réduit la
transparence de la politique de change, compliquant ainsi la
surveillance des pays membres du FMI et remettant en question
l’assouplissement des régimes tel qu’il avait été interprété.
En conséquence, le FMI a abandonné son système de classification de
droit en 1999 pour classer dorénavant le régime de change d’un pays
sur la base de sa politique de fait (FMI, 1999). Il utilise des analyses
quantitatives et qualitatives, en complétant les informations
disponibles sur la politique de change et la politique monétaire des
pays par une analyse de l’évolution observée des réserves ou des taux
de change sur le marché officiel ou secondaire. Cette classification
établit, une distinction entre différents types de régimes de parité fixe,

4
allant de diverses formes d’ancrages fixes à différents types
d’ancrages souples.
En se fondant sur les travaux de Reinhart et Rogoff (2004), la
classification du FMI comprend en 2002 huit catégories :
1. Les régimes de change sans cours légal séparé, i.e les unions
monétaires, Dollarisation/Euroisation ;
2. Les caisses d’émission « Currency Board »;
3. Les ancrages classiques, i.e l’ancrage fixe par rapport à une
monnaie ou à un panier de monaie avec une marge de fluctuation
d’au plus 1% ;
4. Les taux de change fixés à l’intérieur de bandes de fluctuations ;
5. Les crawling pegs, ancres avec des parités centrales ajustées
périodiquement selon des règles fixes, pré-annoncées en fonction
d’un ensemble d’indicateurs quantitatifs ;
6. Les crawling bands, crawling pegs combinés à des bandes de 1;
7. Le flottement dirigé, intervention sans engagements à une cible
pré- annoncée ou à une trajectoire du taux de change ;
8. Le flottement libre, i.e le taux de change est déterminé par le
marché, politique monétaire indépendante de la politique de taux de
change qui est déterminé par le marché.
Cependant, la vision bipolaire des régimes de change (Eichengreen,
1999 ; Fischer, 2001) introduit la distinction entre les régimes
parfaitement fixes (1) – (2), les régimes flottants (7) – (8), et les autres
types de régimes de change qualifiés d’intermédiaires. Les unions de
taux de change constituent le «coin» des régimes fixes.
1.2. Les politiques de change dans la région MENA
1.2.1. Algérie.
À compter de janvier 1974, le taux de change du dinar algérien a été
rattaché à un panier de monnaies, ce qui n’empêchait pas des
rajustements de temps à autres. Au sein du panier de monnaies, le
dollar USD possédait un coefficient de pondération relativement élevé
en raison de l’importance des recettes provenant des exportations de
pétroles et des paiements au titre du service de la dette. En outre, il est
resté relativement stable à un peu plus d’un franc français pour un

5
dinar pendant plus de dix ans de 1970 à 1981 (1 dinar =1,15 FF). La
forte appréciation du dollar EU au cours de la première moitié des
années 1980 s’est traduite par une augmentation sensible de la valeur
réelle du dinar algérien (d’environ 50 % au cours de la période 1980–
1985), ce qui a réduit la compétitivité des exportations hors
hydrocarbures et a stimulé les importations.
La baisse des prix du pétrole enregistrée à partir de 1986 a entraîné un
mouvement rapide de dépréciation jusqu’en 1991, durant laquelle le
dinar avait déjà perdu près des trois quarts de sa valeur par rapport à
son cours nominal durant la période de stabilité des années 1970. Il ne
valait plus que 0,3 franc. En même temps, la Banque d’Algérie a
adopté une politique de taux de change active et, de 1986 à 1988, le
dinar algérien s’est déprécié de 31 % par rapport à son panier de
monnaies.
Entre 1988 et 1991, ce système rigide a été remplacé par un système
de répartition des changes entre les cinq banques commerciales
publiques dans un cadre de plafonds de crédit compatibles avec les
objectifs de la balance des paiements. Les banques publiques devaient
en retour répartir les devises entre les entreprises publiques comptant
parmi leurs clients, ce qui a laissé le dinar algérien se déprécier (de
plus de 200 % en termes nominaux) pour pallier la détérioration des
termes de l’échange enregistrée au cours de cette période. De 1991
jusqu’au 1994, le taux moyen de dépréciation nominale annuelle a été
de 4 %, ce qui a porté la valeur du dinar algérien à environ 24 dinars
par dollar ÉU sur les marchés officiels de change. Cette relative
stabilité du taux nominal ne correspondait pas aux fondamentaux de
l’économie : des chocs défavorables des termes de l’échange et des
politiques budgétaire et monétaire expansionnistes se sont traduits par
un taux d’inflation constamment supérieur à celui des partenaires
commerciaux de l’Algérie. Le dinar algérien s’est donc apprécié de 50
% en termes réels entre octobre 1991 et la fin de 1993.
En 1994, les autorités ont mis en oeuvre un programme d’ajustement
ayant pour objet de corriger l’appréciation réelle précédente du dinar
algérien. Ce dernier a été dévalué en deux étapes entre avril et
septembre 1994 (de 70 % au total). L’écart entre le taux du marché
parallèle et le taux officiel est passé à environ 200 % au cours de cette
période. Depuis 1995, la politique de change de l’Algérie a pour objet
de maintenir un taux de change stable par rapport à un panier de
monnaies pondérées selon l’importance relative des principaux
6
compétiteurs et partenaires commerciaux. Par conséquent, le régime
de flottement dirigé a été mis en vigueur au moyen de séances de
fixing entre la Banque d’Algérie et les banques commerciales. Un
marché interbancaire des changes a été établi en 1996 pour permettre
une libre détermination du taux de change. On constate que face à
cette évolution historique catastrophique, les autorités algériennes
aient pris pour ligne directrice la recherche de la stabilité du cours de
change.
1.2.2. Egypte.
Dans les années 80 et à la suite aux chocs pétroliers, la politique de
change poursuivie en Egypte, a engendré une appréciation régulière
du taux de change réel du livre égyptienne, conduit à une
augmentation de 67% de sa valeur, ce qui a réduit la compétitivité des
exportations égyptiennes. L’augmentation progressive entre le taux de
change multiple de l’union des banques commerciales et celle du
propre taux de change officiel des autorités gouvernementales, vient
d’établir une nouvelle banque de marché extérieur de change.
En mai 1987, le taux de change était reflété par un libre marché de
change, conséquences aux programmes de réformes globales en
coopération avec le FMI pour amortir le déséquilibre extérieur et
intérieur. Donc, les objectifs des réformes visent, comme les réformes
précédentes, aux versements des transferts des travailleurs émigrés et
aux dépenses des touristes. Néanmoins, l’ensemble des transactions a
graduellement changé le nouveau marché, les unions des banques
commerciales ont été fermées en mars 1988, résultant des importants
mésalignements du taux de change et une dévaluation significative du
taux de change réel du livre.
Des nouvelles réformes économiques ont été lancées le 26 février
1991, ont abouti à un libre marché de change pour les transactions
courantes, et à l’unification du taux de change, qui a remplacé les
autres types de taux de change existants. Depuis le 02 juin 1994, le
marché de change égyptien est libéré fortement par des simplifications
aux restrictions concernant la balance du capital. En 1999, l’Égypte a
rattaché sa monnaie au dollar. Grâce aux programmes d’ajustement
structurel le pays a pu reformer son secteur financier, libérer les taux
d’intérêts, et annuler la surveillance sur le change et unifier le taux de
change pour créer une économie de marché. Ces mesures ont permis
de réaliser des bonnes performances économiques Les réserves ont

7
augmenté (de 10.81 millions en 1992 à plus de 20 millions en 1997) et
le taux d’inflation a baissé après l’engagement du gouvernement de
maintenir la parité fixée.
En effet, depuis le 1 février 2001, les autorités ont adopté une marge
de fluctuation ajustable  1%. Cette stratégie de parité rampante a été
instituée comme réforme au taux de change dans son chemin de
transition vers une plus grande flexibilité. Cependant, les pressions sur
le pound se sont de nouveau intensifié après le 11 septembre,
entraînant une dépréciation de plus de 35 % vis-à-vis du dollar depuis
le milieu de l’an 2000 jusqu’au début de 2003 date à laquelle l’Egypte
a adopté un régime de change flottement administré. Ces dernières
dépréciations contribuent à renforcer la compétitivité, et à amplifier
les exportations et la croissance économique.
1.2.3. Jordanie.
Durant les années 70 et jusqu’au 1986, le dinar jordanien était ancré
successivement au livre sterling. Dans cette période, le dinar a été
montré relativement stable, grâce aux larges rentrés des capitaux
étrangers qui proviennent des pays de Golf et des versements des
transferts des travailleurs émigrés jordaniens, ce qui a entraîné une
appréciation du taux de change réel d’environ 13%, cette dernière a
duré jusqu’au 1979. En conséquence, les mesures économiques de
stabilisation lancées au début des années 80, ont permis de maintenir
cette tendance partiellement, où le taux de change réel du dinar est
resté relativement élevé à la fin de 1985, comparé avec celui des
années 70.
Durant la période 1986-1992, le marché de change est caractérisé par
une forte instabilité, ce qui a obligé le gouvernement de changer cette
politique de change et d’adopter un nouveau régime de change, afin de
stabiliser le taux de change à son niveau souhaité. Suite à la récession
pendant la deuxième moitié des années 80 avec une balance de
paiements déficitaire, ce qui a entraîné un flottement partiel du dinar.
En 15 octobre 1989, le dinar a pris un régime de flottement administré
avec une dévaluation appliquée d’environ 12%. Cependant, la
contrainte de l’instabilité du taux de change a continué pendant les 3
mois suivant par ce moyen le gouvernement à intervenir
considérablement sur le marché de change étranger pour assurer une
conformité entre les opérateurs de change avec une régulation de
change étranger. L’inefficacité reconnue de cette mesure pour arrêter

8
la chute du dinar, les autorités ont dévalué le dinar d’environ 13%. En
février 1989, en adoptant un ancrage du taux de change au dollar
USD, une dévaluation a été accompagné par une clôture de la chambre
de change par les autorités jordaniennes.
En suite, les crises ont continué de s’aggraver progressivement le
marché de change officiel et le marché parallèle rapidement. A
l’attention de le stabiliser, le dinar jordanien était séparé du dollar
USD, en 30 mai 1989, et y est relié plutôt à un panier pondéré de
devises. En 31 juin 1989, le système du taux de change multiple est
établi, composé par un marché officiel et un marché libre du taux de
change. Ce taux de change officiel est appliqué aux secteurs publics
des importations de biens nécessaires et aux transferts des étudiants
jordaniens à l’étranger. Ce système de change multiple est arrêté le 17
février 1990, et le taux de change s’est unifié au dollar par 1.49 $ USD
par dinar. Ces ajustements du taux de change ont établi une forte
dévaluation du taux de change réel de dinar. Mais, les restrictions
significatives sont restées aux transactions des banques du change
étranger. Le dinar est fortement fixé au dollar USD en 23 octobre
1995. Cet ancrage du taux de change a permis le pays à réduire
l’inflation et à faire face aux chocs nominaux qui ont affecté la
demande de monnaie. Il lui a permis également d’attirer les flux de
capitaux et de soutenir le tourisme et d'autres secteurs de services qui
exportent vers les pays de Golfe.
Bien que les entrées de capitaux privés ne soient pas élevées, les
banques commerciales ont accumulé des actifs étrangers pendant les
périodes d’instabilité pour compenser la préférence accrue des
résidents pour les devises. Pour atténuer les pressions sur le dinar, la
banque centrale a intervenu sur le marché des changes et a ajuste les
taux d’intérêt. L’accumulation de réserves officielles brutes équivalant
à neuf mois d’importations en fin septembre 2002 a réduit la
vulnérabilité de la Jordanie aux chocs. Mais l’ajustement budgétaire a
permis d’abaisser le ratio d’endettement public et a renforcé sa
crédibilité, ce qui a créé une marge de manoeuvre pour mener une
politique budgétaire anticyclique.
1.2.4. Maroc.
Au début des années 70, le dirham marocain s’est caractérisé par une
instabilité, conséquences aux instabilités du franc français, dont le
dirham l’était fixé. A partir du 17 mai 1973, le dirham a été géré avec

9
un régime de flottement géré avec pour objectif de stabiliser le taux de
change effectif vis-à-vis d’un panier de monnaies. La pondération de
ces monnaies a été modifiée de manière significative le 23 septembre
1980, afin de mieux tenir compte de l’influence des partenaires
commerciaux ainsi que des monnaies utilisées dans les règlements
externes (Domaç et Shabsigh, 1999).
Durant les années 80 et à la suite du programme d’ajustement
structurel de 1983, la politique de change des autorités marocaines a
été pour effet de générer un latent mouvement de dépréciation réelle.
En 1990, le dirham est dévalué de 9.3%. Les années quatre-vingt-dix
verront une accentuation du mouvement de libéralisation.
En adhérant, depuis janvier 1993, aux obligations de l’article VIII du
FMI, le Maroc a instauré la convertibilité du dirham aux opérations
courantes, en le reliant à un panier de devises des principaux
partenaires commerciaux avec une pondération tenue secrète. Si le
taux de change se fixe librement sur le marché, la Banque Al Maghreb
intervient afin de maintenir le taux de change dans une bande fixée
autour de la parité centrale. Dans ce cadre, d’importantes mesures ont
été prises pour dynamiser le marché des changes et contribuer à
l’accroissement des flux de capitaux étrangers.
Entre 1990 et 2000, le Dirham s’est apprécié de 17%, ce qui a diminué
d’autant la compétitivité des exportations marocaines. Le manque de
compétitivité des produits marocains aurait dû pousser les autorités à
dévaluer la monnaie depuis plusieurs années. Ces derniers ont préféré
concentrer leurs efforts sur la consolidation du système financier et sur
l’allégement du fardeau de la dette. Dès avril 2001, les autorités ont
dévalué de facto la valeur du dirham de 5%. Ainsi, elles ont en fait
modifié la pondération des différentes devises qui composent le panier
en donnant une plus grande importance à l’euro au détriment du
dollar, afin de mieux refléter l’ancrage du Maroc à la zone euro.
1.2.5. Tunisie.
Durant les années 70, le dinar tunisien a connu une expérience
similaire à celle du dinar marocain, en se caractérisant par une
instabilité relative au franc français. Pour maintenir la stabilité de sa
valeur, le dinar a été lié de nouveau au mark allemand en le combinant
avec le franc français. Ensuite, et à partir du avril 1978, le dinar était
relié à un panier composé de devises (franc français, mark allemand,
dollar USD). Ce panier était élargi de nouveau incluant la lira italienne
10
et le franc belge, et puis celui de Deutsch florin et le Peso espagnole.
Cette nouvelle politique a pour contrarier l’appréciation du taux de
change réel suite aux dévaluations en termes réels d’environ 73% du
1975 à 1984.
La récession suivie et le problème de la balance des paiements au
milieu des années 80, ont exercé une pression significative sur le
dinar. Par conséquent, des tentatives ont été lancées en 1985 pour
stabiliser le taux de change, par l’adoption d’un panier pondéré de
devises. Mais, cette mesure était inefficace du côté étrangère par les
autorités, en août 1986, ils ont commencé à dévaluer le dinar jusqu’au
début 1989. Or, cette dévaluation nominale du dinar du 1985-1988,
n’était pas suffisante, pour maintenir le niveau du taux de change réel,
résultant une appréciation réelle de 18%. Devant cette situation,
l’économie restait instable.
La dévaluation du dinar, compagnon aux réformes économiques
ambitieuses au début de 1990, a stabilisé le marché du change
extérieur, pour objectif d’allouer une libéralisation du taux de change
de la balance courante en décembre 1992. Néanmoins, les transactions
étrangères du change ont resté exclusivement à la banque centrale
jusqu’à l’établissement d’un marché interbancaire du change au
comptant en mars 1994. Cette libéralisation qui était suivie pour le
marché étranger du change durant juin -juillet 1997, vient
d’augmenter le marché au comptant et d’allouer les banques de
transactions du marché étranger de change à terme, disposant une
cotation du taux de change à une durée de 12 mois aux opérations
d’importations et 9 mois aux opérations d’exportations.
Jusqu’à la fin du décembre 2000, l’ancrage glissant était le régime
adopté en Tunisie. Depuis lors, le flottement administré vient de se
substituer le précédent régime, et devient le régime de change officiel
de ce pays.
3. CADRE EMPIRIQUE.
3.1. Revue de littérature.
Le lien entre régimes de change et croissance économique a été investi
par plusieurs recherches récentes. Malgré la diversité des méthodes
économétriques, des échantillons et des classifications utilisés, ces
recherches ne sont pas arrivées à distinguer une relation claire entre la
croissance et régimes de change, et leurs résultas restent donc plus
ambigus les uns que les autres. Classiquement, un régime de change
11
adéquat améliore la performance économique et influence la
croissance économique à travers soit l'investissement, soit la
productivité, soit le commerce international, tandis qu'un régime de
change inapproprié la détériore. De plus, il amplifiera ou atténuera les
effets des politiques budgétaires et monétaires sur la croissance et
l'inflation.
En effet, les partisans des régimes de change fixe soutiennent l’idée
que la fixité du taux de change en réduisant les incertitudes liées au
taux de change, à l'inflation suscite la croissance. Tandis qu’une
diminution des taux d'intérêt réels crée un climat favorable aux
investissements tant nationaux qu’étrangers. En outre, les études
empiriques s'accordent avec la théorie sur le fait que l'investissement
est plus élevé dans les régimes fixes. Parmi les partisans de ce courant,
nous citons les travaux élaborés par Edward (1995), Gosh et al (1997),
et Mundell (1995).
Edward (1993) a étudié l’incidence de régimes de change sur
l’inflation, portant sur un échantillon construit des 52 pays en
développement pendant la période 1980-1998. Les résultats obtenus
montraient que les pays qui étaient en régime de change fixe ont
réalisé des taux d’inflation moins élevés que ceux en régime de
change flexible. Mundell (1995), a comparé la croissance économique
dans les pays industrialisés avant et après l’effondrement du système
de Bretton Woods. Il montre que la croissance économique a été
beaucoup plus rapide au cours de première période, lorsque les taux de
change étaient fixes. Quant aux travaux du Gosh et al (1997), ont
utilisé des données pour tester cette relation. Ils ne sont pas arrivés à
distinguer un résultat concluant concernant l’effet du régime de
change sur la croissance économique.
Cependant, des études empiriques menées par Bailliu, Lafrance et
Perrault (2001), Levy-Yeyati et Strunzenegeer (2002), Edwards et
Levy-Yeyati (2003), ont montré que l'inflation a été systématiquement
plus faible et plus stable avec une croissance importante dans les pays
à régimes de change flexible que dans ceux à régime fixe.
Bailliu, Lafrance et Perrault (2001), sur une analyse de 25 économies
émergentes durant la période 1973 à 1998, ont constaté que les
régimes de change flottants s’accompagnent d’une croissance
économique plus rapide mais seulement dans le cas des pays qui sont
relativement ouverts aux flux de capitaux internationaux, et dans une

12
moindre mesure, dans les pays dotés de marché financiers bien
développés. En outre, les estimations menées par Levy-Yeyati et
Strunzenegeer (2000), sur un échantillon couvrant la période 1974-99,
montraient que les régimes de change fixes sont associés aux taux de
croissance par tète les plus faibles et à une plus grande variabilité du
produit. En plus, les mêmes auteurs (2002) trouvaient que la flexibilité
du taux de change a permet une réallocation rapide des ressources,
suite à un choc réel et en présence d’une rigidité significative des prix
à court terme. Plus récemment, Edwards et Levy-Yeyati (2003) ont
par la suite confirmé ces résultats et ont souligné l’incapacité des
régimes de change fixes à absorber les chocs sur les termes des
échanges, ce qui se traduit par un ralentissement de la croissance
économique.
En règle générale, nous ne pouvons pas dire que les régimes fixes
soient forcément synonymes de faible croissance et vice versa. Mais,
dans un régime de change fixe aussi bien qu'en régime flexible, les
objectifs visés peuvent être atteints à condition que les politiques
menées soient judicieuses, et que toutes les conditions nécessaires à
l'obtention de bons résultats soient réunies.
3.2. Spécification empirique.
3.2.1. Le modèle.
La revue de la littérature ci-dessus laisse supposer une équation
d’estimation de la forme suivante :
LPIBit  0  1Régimeit  2 Linvit  3 Ltradeit  4 L inf lit   it
En utilisant les données de panel des cinq pays étudiés, nous avons
cherché à vérifier la validité de l’hypothèse selon laquelle les régimes
de change influent la croissance économique d’une économie et à
quantifier cet effet.
Nous avons calculé une régression de panel, avec effets fixes, pour la
période 1980-2005. La variable dépendante est la croissance annuelle
du produit intérieur brut (PIB) réel par habitant. Les variables
indépendantes sont celles traditionnellement considérées comme des
déterminants importants de la croissance – investissement en capital
physique, croissance des échanges, et stabilité macroéconomique
(inflation). Pour vérifier l’importance des régimes de change, nous
avons associé aux variables indépendantes, une variable muette, qui
prend la valeur 0 si le régime est fixe, 1 si le régime est intermédiaire
13
et enfin 2 si le régime est flexible.
3.2.2. Sources de données.
Les données utilisées sont tirées des bases de données : CD-ROM
Banque Mondiale 2005, est statistiques du IFS – FMI. Dans la
classification des régime de change adopté par chaque pays, nous
avons fait la référence à l’article publié par I. Drine et C. Rault (2004),
qui ont les classé selon une vision bipolaire (fixe, intermédiaire et
flexible).
3.2.3. Analyse de résultas.
Dans la première estimation, les coefficients estimés mesurant
l’impact de régimes de change sur la croissance économique, sont
significatifs et ont le signe attendu. Comme le suggèrent les travaux
empiriques cités ci-dessus, l’impact économique du régime de change
sur la croissance est faible mais non négligeable. Les résultats sont
généralement plus faibles pour la croissance du commerce extérieur
par rapport aux investissements nationaux. Il n’y a aucune différence
significative entre le coefficient de l’inflation et les autres régresseurs
(signe négatif), ce qui n’est pas surprenant, car le taux d’inflation pèse
négativement sur la croissance économique d’un pays, conformément
aux théories (Fisher, 1999).
Tableau (1) : Estimation par régression de panel de la
croissance du PIB par habitant (1980-2005)
Variables explicatives (1) (2)
Régime de change 0.240 0.768
Investissement/PIB 0.975 1.141
Croissances des échanges 0.134 0.206
Taux d’inflation -0.120 -0.015
Effets fixes :
- Algérie -3.270 -5.033
- Egypte -2.128 ---
- Jordanie -2.813 ---
- Maroc -2.307 -3.676
-Tunisie -2.793 -4.306
Statistiques :
R2 0.589 0.615
DW 2.181 2.560
Nombre d’observations 127 75
Source : Calculs des auteurs (Eviews 5.0)

14
Les effets fixes estimés reflètent fidèlement les différences de régimes
de change, avec l’Algérie clairement en tête. L’hypothèse que le
régime de change influence la croissance est confirmée dans la
spécification retenue.
Les valeurs en ordonnées à l’origine des cinq pays sont
statistiquement différentes. Ces différences dans l’ordonnée à l’origine
peuvent refléter des traits propres à chaque économie, par exemple des
différences dans les ressources de l’économie (deux pays pétroliers, le
cas de l’Algérie et l’Egypte, et le tourisme en Tunisie). Quant à la
valeur du DW =2.18, ce qui s’explique par l’absence
d’autocorrélation, ceci confirme de plus que les variables explicatives
sont significatives.

Selon l’estimation (2), il s’avère que la croissance économique en


Algérie, le Maroc et la Tunisie, dans le cas de la spécification statique,
est significativement influencée par le régime de change. Le
coefficient de régime de change est également significatif pour ces
trois pays maghrébins. Les autres coefficients de l’investissement, la
croissance des échanges sont aussi significatifs. Cependant, le taux
d’inflation joue toujours un rôle opposant à la croissance économique
pour ces pays.
4. CONCLUSION
Cette étude vise à analyser le lien entre régimes de change et
croissance économique, notamment les impacts de changements de
politique de change dans des pays de la région MENA. Ces
changements ont été mises en œuvre par un besoin de protéger leurs
postions externes par le biais des politiques expansionnistes
nationales.
Effectivement, le régime de change contribue de manière significative
à la croissance d’une économie. La littérature économique ne prévoit
pas le signe exact de la corrélation. Cependant, nous pouvons noter
que si le signe est positif, cela indique que les politiques de changes
adoptées visent à stimuler la croissance économique d’un pays. Ainsi,
nous admettons ici que l’impopularité de l’inflation est partagée
uniformément en raison de son coût social (Fisher, Sahay et Végh,
2002).
Ainsi, nous pouvons dire que c’est plus la stabilité de régime de
change que sa nature qui compte pour stimuler la croissance, car la
15
dévaluation d’une monnaie est une réussite exceptionnelle au plan
macroéconomique mais également un échec total en matière structurel
(Cohen, 1994).
En outre, plus le régime de change est stable, plus le risque lié aux
variations de change est moindre et donc moins il y aura d’incertitude
sur les profits futurs. Aussi, la crédibilité d’une politique monétaire
d’un pays en matière de gestion du marché de change permet de
rassurer les investissements et les incite par conséquent à investir
davantage.
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