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ÉCRIRE ET PENSER LA FICTION

> TD : production écrite encadrée : atelier d’écriture

> CM : questions de cours et analyse de documents en semaine 11

CM Sophie Albert

La fiction entre Moyen-Age et époque contemporaine

La notion de fiction fait référence à l’initiation, feindre ou encore représenter. La fiction est
un jeu, un plaisir ; en d’autres termes il s’agit de connaitre et de raconter une histoire imaginaire,
comme s’il l’on racontait à un enfant. On transmet à celui-ci des valeurs et un mode de
comportement. La fiction est une notion proche de la notion de mythe, d’allégorie, voire de
mensonge.

Deux aspects : la fiction représentation du monde et la fiction comme expérience « la feintise


ludique partagée » (Schoeffer). Il n’y a pas d’enjeux au-delà du plaisir. Les questions importantes sont
la vérité et les références !

La fiction littéraire médiévale

Francis Bacon (XVIème siècle) : « L’histoire véridique est faussée et violée par la fiction ». Le
récit légendaire, la fable et la fable animalière expriment une vérité morale. On dit aussi que la fiction
est nécessaire pour trouver la vérité ! Cependant la fiction peut être vue comme quelque chose de
péjoratif : une histoire malhonnête, de la tromperie ou une mascarade. Au XVème siècle : pièce de
théâtre déguisée : on utilisait les déguisements pour jouer des rôles et faire passer des messages.

La fiction arthurienne :

> Les contes de Bretagne « futiles et plaisants » a dit Jean Bodel. Charlemagne histoire France : vérité
selon Bordel. Mythe romain.

La fiction et histoire bretonne :

> La naissance vient de l’histoire des rois de Bretagne au XIIème siècle.

> Il y a deux mouvements en tension : au XIIème siècle on a voulu enlever le roman de l’histoire
(Chrétien de Troyes poursuit) ; au XIIIème siècle on aura des auteurs de romans en prose plus larges
(du type le graal, le merveilleux, etc) : tout sera inscrit dans le romanesque. Il y a donc des enjeux par
rapport aux fictions bretonnes pour analyser des textes contemporains.

Types d’analyses au Moyen-Age :

> intertextualité : des motifs « matériau roulant » du roman arthurien, des personnages repris et
réécrits dans les plusieurs textes de roman : transformation évidente des personnages.

> réflexion sur des genres et catégories littéraires : roman, historiographie et théologie ; qualification
du merveilleux pour une période ancienne.

Altérité proche : pas la même époque mais même langue. Eléments qui apparaissent dans
des récits historiographiques puis des éléments dans la fiction et enfin des éléments qui composent
la fable et la merveille.

« Univers de fiction » : univers fictif défini par un certain nombre d’objets et de personnages.
Critiques par U.ECO et PAVEL.
I/ Héritage du XIIème siècle : les aventures et merveilles de Bretagne

La 1ère apparition de Merlin dans les textes est celle dans « un Merlin latin » de Geoffroy de
Monmouth. Il y a beaucoup de prophéties dans les textes latins qui parlent de Merlin (74 prophéties,
Historia Regum Britanniae vers 1137-38). La 2ème apparition de Merlin est celle de « Vita Merlini » (en
1140) : dans lequel Merlin est fou depuis que son frère est mort et il se met à prophète il se cache
dans la forêt. Il y a une voix complètement savante. On a deux versions différentes.

« Roman de Brut » : la fable aux interstices de l’histoire, en 1155 de Wace : ce dernier va faire
de la traduction et surtout va adapter le texte au contexte : il ajoute des éléments qui font mention
de fables que racontent les bretons. Wace est l’introducteur de la Table Ronde (table qui égalise les
membres de la cour d’Arthur). Les merveilles sont mentionnées sans pour autant être racontées.
Merveille : terme qui englobe des éléments surnaturels.

Lais et romans bretons : le déploiement des merveilles (1170) : textes brefs et en


octosyllabes (en vers). Le mot lai fait référence au lied (au chant : oralité et musicalité). Eléments
féériques et des personnages qui se transforment : fond de motif folklorique. Suspension du temps
sous le règne d’Arthur : il sert de marqueur (« chronolope »). Chevalier est le personnage le plus
important : bataille/exploits.

> Autre lied : les romans de Chrétien de Troyes (1170-1196) : Yvain / Lancelot et Perceval : parcours
individuel du personnage héroïque (la cour d’Arthur est présente mais en retrait) ; de plus il y a des
motifs qui rajoutent du merveilleux par exemple l’anneau d’invisibilité. D’ailleurs on ne raconte
jamais toute la vie du héros (il est en fin de jeune enfant, se marie et effectue des exploits et parfois
on évoque la mort du guerrier).

II/ Legs de l’inachèvement

Erec et Enide (1170) / Cligès (1176) et le Chevalier au lion (environ 1176-1181). Le chevalier
de la charrette (1180) : amours inachevés (amour entre Lancelot et Guenièvre inachevé : certaine
forme d’intrigue). Le Conte du Graal et ses continuations : ingénu qui quitte l’enfance et interprète
mal les conseils qu’on lui donne : ce personnage connait un itinéraire d’apprentissage. Il est reconnu
par la cour d’Arthur pour ses qualités et un jour il voit passer le Graal (récipient sacré) et Perceval va
partir à la quête du Graal.

Histoires universelles : depuis Adam et Eve jusqu’à maintenant. Volonté de raconter une
histoire horizontalement (de l’enfance jusqu’à la mort), parcours biographique plus complet ; histoire
verticalement : raconter plusieurs histoires tel que Lancelot et Gauvain (=forme d’épaisseur). Ils se
rejoignent à la Cour d’Arthur et puis repartent chacun dans leur histoires (=entrelacement).

III/ Le cycle : Lancelot-Graal

Temps biographiques : « Lancelot propre » / « Lancelot en prose » : enfance du héros : pris à


la naissance par la Dame de Lac puis élevé par Viviane et amené à la Cour du roi Arthur. Exploits du
héros puis déclin relatif. Roman centré sur la vie de Lancelot : images depuis le début du récit. Place à
la merveille : importance de la Dame du Lac. Amour entre Lancelot et Guenièvre. On est ici dans un
univers de fiction. Pas de roman hyper chrétien. Héroïsation du chevalier errant. Le surnaturel va
être pris en charge par des figures féminines.

Temps généalogiques : la remontée aux origines. Elle concerne la lignée de Lancelot. Ancêtre
de Galaad et de Lancelot. Origine de la famille de Lancelot : « Estoire del Saint Graal » ou Joseph
d’Animathie. Généalogie qui donne lieu à des poétiques du lignage (fleuves qui vont dire les
différentes générations / étoile qui brille + que d’autres : cela représente les étapes de la
généalogie).

Temps bibliques : greffer l’histoire du Graal sur l’Ecriture sacrée. Galaad (fils de Lancelot)
devient le grand héros du Graal. Il est comme le christ (=christ chevalier). Mode d’écriture biblique
donc univers différent. Châtiment divin. Modèle héroïque : chevalier chrétien à la place du chevalier
courtois. Place des femmes : valeur cléricale (c’est-à-dire qu’elles sont rejetées). Elles sont pleines de
luxures et remplies de pêchés). Disparition des fées et pas d’idéalisation de la femme courtoise.

Temps historiographique : la reprise de l’histoire des rois de Wace. Merlin (de Robert de
Buron + l’Enserrement de Merlin) : reprise de l’histoire des rois de Bretagne : transmission de
Uterpendragon : Arthur. On est dans une histoire de guerre et des rois. Merlin : fonction
d’enchantement et modèle héroïque : Arthur. Place des femmes : par exemple Guenièvre son rôle
social est de créer des alliances entre les royaumes. Personnages de reines. Enfin La mort du roi
Arthur : fin du cycle arthurien : épisodes de vengeance et notions de conflits.

> Le cycle du Lancelot-Graal : fait coexister des modèles héroïques très différents (personnages de
guerrier/lié à Dieu/idée de vengeance/récits épiques et importance de la lignée + rôle de femme
limité : fille de roi/ alliances/rejetées parfois). Ce cycle se développe petit à petit, se construit comme
le cycle de la guerre des étoiles.

Le surnaturel dans les récits médiévaux

I/ Cadre notionnel

« Merveilleux » = conte de fées, XVIIème siècle. Ressemble à la fantaisie et à la fiction. Les fables
correspondent à une forme de merveilleux. Le fantastique se rapproche du merveilleux.

En effet Tzvetan Todorov a écrit un ouvrage intitulé Introduction à la littérature fantastique


en 1970 ; il a fait une distinction entre le merveilleux, l’étrange et le fantastique. Question de
l’interrogation : hésitation sur la qualité ou pas du caractère étonnant. Si les faits se sont déroulés ou
pas. Maupassant en France. Etrange est l’une des résolutions possibles du surnaturel. Cendrillon :
citrouille qui se transforme en carrosse : pas d’étonnement mais continuité entre le personnage et le
lieu où il évolue. Todorov offre des cadres notionnels applicables à l’âge médiéval. Autre catégorie :
le divin.

II/ Les catégories médiévales du surnaturel…en latin

Jacques Le Goff, « Le Merveilleux dans l’Occident médiéval », dans L’imaginaire médiéval fait
la distinction entre :

> le miracula : miracle : le surnaturel quand il vient de Dieu.

> le mirabilia : les choses merveilleuses.

Définition par un clerc : le miracle et le merveilleux, ont les uns et les autres pour fin,
l’étonnement ; par miracle (miracula) nous entendons les faits qui n’obéissent pas à la nature
(puissance divine) : une vierge qui enfante par exemple. Par merveille (mirabilia) nous entendons ce
qui échappe à notre compréhension.

> le diabolicus ou magicus : diabolicus est l’inverse de Dieu et le magicus est une manipulation du
surnaturel.

III/ Les merveilles de Bretagne


Des « merveilles » indéfinies et plurielles. Marie de France : lais Bisclavret (le loup-garou),
Yonec et Lanval (jeune femme prisonnière d’une tour qui se lamente et elle veut qu’un chevalier se
transforme en oiseau pour la délivrer et d’ailleurs ils auront un enfant ensemble) + Chrétien de
Troyes. A aucun moment on a des explications sur les transformations.

Deux modes de rationalisation :

> par l’assimilation des merveilles à des phénomènes divins ou diaboliques (exemple : le débat des
démons)

> par l’assimilation des « pouvoirs magiques » à une science apprise (exemple : viviane qui donne des
pouvoirs magiques à Lancelot)

IV/ Le surnaturel dans le cycle du Lancelot-Graal

Les romans du Graal

Les romans de Merlin

Le Lancelot propre, roman des dames fées (la femme a beaucoup de place=courtoisie)

La Mort Artu : la mort des aventures et des merveilles (le royaume arthurien est en décomposition,
Morgane a une certaine place en tant qu’enchanteresse).

CM Simon Bréant
Renouveau du récit arthurien contemporain

Arthur : défense de la couronne d’Angleterre, valeurs de l’époque victorienne (en tant


qu’héros national). Logique de représentation de la légende arthurienne : jeu entre contrainte et
appropriation. Polarité qui dépend du rapport à l’histoire : au XXème siècle on se pose la question
d’où et quand ça se passe. Il y a une accumulation de description du roi Arthur. Il y a donc un
décalage entre les récits propre à Arthur et les représentations que nous sommes prêtes à accepter :
chaque écrivain choisit les éléments d’Arthur. Avant l’an mil, Arthur n’a pas forcément d’armure ou
un certain nombre de techniques de combat. Le « moyenâgeux » : renvoie aux stéréotypes liés au
Moyen-Age. Idée du merveilleux correspond à un folklore qui a été développé : dragons, fées, etc.

I/ Inspiration contemporaine

1. La renaissance arthurienne

XIXème siècle : on ne racontait plus sérieusement les histoires de chevalerie. Don quichotte
représente effectivement l’effondrement de ce genre d’histoires (ridicule de la tradition
chevaleresque). Cependant on va voir apparaitre un renouveau : intérêt très fort pour le folklore (on
répertoriait les histoires fantastiques). Réflexion sur les enjeux contemporains : valeurs de la
chevalerie et romantisme : imagerie de la chevalerie arthurienne. Question de l’amour intervient +
affirmation d’un courage « envers et contre tout ». Célébration de Napoléon. Arthur est le symbole
des anglais. Malory : il fournit une référence d’un grand récit national. Traduction dans
l’iconographie : les préraphaélites : manière de représenter les corps et les objets (1848) + imagerie
officielle servant à renforcer le règne de Victoria (1837-1901) : s’inspirent des valeurs arthuriennes.

La dame de Shalott (1832) : dans sa tour elle est soumise à une malédiction : chaque soir et
chaque jour elle doit tisser l’aventure des chevaliers sauf qu’elle n’a pas droit de regarder leurs
exploits ; elle veut en savoir plus et prend une barque mais finit morte : notion de connaissance. « Sir
Galahad » : un christianisme musclé : « ma force est celle de dix hommes, parce que mon cœur est
pur » (1842). Question de « guinevere » : un idéal compromis (1859) : « aimer une demoiselle
seulement, s’y attacher et lui rendre hommage par des années de nobles exploits » : l’homme se
réalise dans l’éloignement et non pas dans l’union ; idée que la femme est perversion et détruit la
chevalerie donc mise en avant de la chasteté. Arthur symbole de la chevalerie mais qui trompe sa
femme : donc contradiction dans les récits.

2. Une tradition unifiée mais souple

Succès des contes arthuriens. Légende ou mythe ? Mémoire collective, expression des
différentes explications du monde. Il s’agit d’une littérature plus que récit symbolique. Cela
fonctionne par des cycles : exemple Lancelot du Lac. Syncrétisme fictionnel : associer les croyances
ensemble ; la matière est devenue un matériau : grande souplesse au niveau des histoires (Arthur
peut être mis dans une autre histoire).

3. Roman traditionnel et Roman Historique

Roman traditionnel : T.H White the once and future king : donne à Arthur une place centrale ;
il fait d’Arthur un symbole de la plus haute sophistication médiévale, mise en péril par l’irruption de
la science (le canon). La magie donne accès à des allégories (monde animal). Le récit est donné en
derniers recours à Malory.

Roman historique : dialogue avec la légende : anachronismes (certains anachronismes sont


assumés et justifiés). Origines de l’histoire littéraire/ légendes orales. Contradictions entre Arthur
romain et celtique : on a plusieurs versions.
4. Légende et histoire

Les romans inclusifs tentent de concilier les éléments de la légende avec les données
historiques (ex : la grotte de cristal de Mary Stewart).

Les romans sélectifs ne conservent que les éléments compatibles avec l’époque étudiée.

II/ L’Enchanteur de Barjavel

1. Un roman traditionnel ?

Roman situé dans le temps mais très peu historique et reconstitue librement le Moyen-Age.
Anachronismes délibérés-associés à la perception du temps par Merlin. Représentation du
merveilleux-forme de réalisme magique.

2. Le grand roman de la table ronde et du graal

Merlin est un intercesseur entre les hommes et les dieux. Le grand mystère du Graal comme
objectif de Merlin : produire le parfait chevalier. Arthur et ses chevaliers : Gauvain, Perceval-épisodes
repris des traditions médiévales, retour de la grande scène du roi Pêcheur. Lancelot, entre Viviane et
Guenièvre. Galaad : un principe abstrait plutôt qu’un être humain.

Enjeux de l’adaptation audiovisuelle

1) Arthur à Hollywood

I. Camelot, précurseur des Etats-Unis

Enjeux des fictions contemporaines : la fidélité, l’esprit de la légende, la fascination pour les images
et l’adaptation aux enjeux culturels et politiques. Il peut y avoir une adaptation décalée : notamment
avec l’adaptation du Roi Arthur. Dans une adaptation il y a une manière d’associer des idées
arthuriennes propres et contemporaines (réappropriation du 1 er film et remettre au gout du jour).

Valeurs projetées sur Arthur

Démocratie et liberté : Les chevaliers de la Table ronde (1953) n°1 / Défense du plus faible-
droit d’ingérence-Lancelot (1995) n°2 / Conquête de l’indépendance-King Arthur (2004) n°3.

N°1. Symbolique de la Table ronde : espace circulaire (Agora) : espace d’une parole politique/lieu
d’assemblée. Arthur : il est descendant d’Uterpendragon. Il vient parler au nom du peuple, source de
légitime pour le pouvoir démocratique : position de monarque absolu (il n’évoque pas sa naissance
mais parle des intérêts du peuple).

N°2. Droit d’ingérence : universalité des lois qui peuvent libérer des peuples : obligation morale à les
propager. Valeurs des défenses du plus faible : chevalier défenseur du royaume entier. Méléagan et
Arthur : conflits.

N°3. Diversité des équipements de chevaliers. Discours de liberté. Combat et ruse.

II. Une symbolique ambivalente

L’ennemi intérieur : Les chevaliers de la Table ronde (1953).

Le refus du pouvoir royal -Lancelot (1995) : Lancelot présenté comme une sorte de rebelle
mais qui a les valeurs de la chevalerie.
Rome comme mauvaise conscience : King Arthur (2004) : Arthur est celui qui affranchi les
esclaves : défenseur du peuple. Arthur représente des idéaux précurseurs hollywoodiens. Roi qui
revendique la démocratie mais qui ne doit pas être impérialiste.

2) Jeux irrévérencieux

I. Une parodie : Sacré Graal

La logique de l’adaptation inclut la possibilité de l’irrévérence et celle de la « vulgarisation » :


permettre à tout un chacun de s’emparer des images. Jeu sur des références partagées
(intertextualité manifeste).

Détournement des représentations traditionnelles et réalistes : idée de violence et validation


d’une représentation d’un Arthur comme un héros mais moquerie car il se bat jusqu’au sang. Le
chevalier noir est démembré mais se bat jusqu’au bout et met Arthur au sol donc honte. Donc
détournement des représentations ! reprise d’éléments de la chevalerie mais décalage sur l’art du
combat. Discours comique : qui montre l’absurdité du temps de chevalerie.

II.

06/11/2017
I. L'Enchanteur de Barjavel
l.1 Un roman traditionnel ?

Roman situé dans le temps et pourtant peu historique :


– Moyen Âge reconstitué librement
– Anachronismes délibérés – associés à la perception du temps par Merlin – les boîtes p.
278-279
– Représentation du merveilleux – forme de réalisme magique (Bénie et Bénigne p.183)
On ne brûle pas les sorcières dans le roman

l.2 Le grand roman de la table ronde et du graal

Merlin comme intercesseur entre hommes et Dieu.


Roman se voulant synthèse du mythe arthurien.

Roman hétérogène, avec fils conducteur : produire le parfait chevalier pour retrouver le graal :
Arthur (Mais faute), puis Perceval (trop naïf et bête), puis Lancelot (Faute avec Guenièvre) et
finalement Galahad (Fils de Lancelot)
Échecs de Merlin étrange au vu de sa connaissance du futur.
Dans Excalibur difficulté faire intervenir un personnage connaissant le futur. Handicape pour la
personne qui connaît l'avenir, car quand il ne connaît pas l'avenir il est d'autant plus embêté.
Merlin ne sait pas comment avoir le Graal et qui peut le trouver → donne un sens au roman. Merlin
personnage pouvant tout voir, comment peut-il échouer et ne pas le trouver ? Car le Graal est
justement l'élément le rendant aveugle.
Dans Excalibur ce n'est pas le Graal pouvant être l'objet aveuglant, mais Excalibur.

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l. 3 Humour et recul critique

• Comique
- Merlin : un personnage toujours situé à distance ; commentaires humoristiques –
valorisation d'une forme de naïveté
- Merlin complètement hors du temps, peut revenir à un côté enfantin. Roman Barjavel en
alternance avec des scène sérieuses et comiques
- Contraste entre des figures comme Perceval et d'autres comme Lancelot ; alternance de
scènes plaisantes et de scènes sérieuses. Exemple pour rendre Perceval bon alors qu'il tue un
chevalier pour son armure, car on lui a dit, Barjavel rend le chevalier mort totalement
antipathique.
- Le diable lui-même comme personnage humoristique. Cartoon

• Considérations sur l'amour, les femmes, l'humanité... La légende arthurienne comme point
de départ d'une réflexion sur la condition humaine..
Cf . p. 213-214 et 351-352
Galaad totalement sociopathe, sans contact avec l'humanité et son seul but est de trouver le
Graal. Conçu pour le trouver, élevé pour ça. Interactions unique pour trouver le Graal : tuer
ses ennemis. Anti-humain, Graal = déshumanisant.
Merlin le plus humain du roman (tombe amoureux, souffre de sa distance avec les
hommes...), s'intéresse le plus aux êtres humains. Ambigu, ambivalent...

II. Excalibur de John Boorman

Comment équilibrer le désir de vraisemblance et le goût pour le merveilleux ?


Représentation d'une matérialité concrète => L'idée est que ce qu'on voit à l'écran ne fasse
pas carton pâte et que les chevaliers paraissent réalistes...
Motivation à neuf des péripéties : Barjavel reprends volontairement les péripéties aléatoires
rencontrant l'aventure, le hasard. Dans Excalibur rien n'es laissé au hasard.
Usage subtil de la magie => logique véritable de vraisemblance. Dû au manque de moyens
pour faire des effets spéciaux, mais aussi rendre réaliste.

II. 1 Faire un mythe avec de l'histoire

Film américano-britannique de John Boorman (1981)

Faire un mythe avec de l'histoire : contradictoire.


Scénario écrit après échec à produire Le Seigneur des anneaux ; inspiration commune.
Un fil rouge : l'épée Excalibur → Récit lors de la mise en place d'Excalibur au monde humain.
Ouverture et la fermeture d'un espace d'espoir. Objet d'alliance entre monde naturel, païen et le
monde des hommes.

Décors naturels, avec des propriété symboliques. Usage de scène sanglantes, ce qui est inhabituel.
De manière général : encrer une symbolique particulière, scènes lumineuses, précieuses...

Lors de l'adoubement d'Arthur : combat dans la boue, saleté, réalisme... Mais Excalibur brille et capte
la lumière... Elle tranche sur le reste grâce à cet effet de lumière. Merlin manifeste de la surprise,
associée à Excalibur (donc objet de l'aveuglement de Merlin)
Ne pas se reposer sur des déclarations et éléments de la légende, mais remotiver quoi qu'il arrive les
choses. Comme par exemple : Lancelot + Guenièvre, par une rencontre différente.

II. 2 Saisir toute la légende arthuriennes

Peu de personnages, surtout principaux. Avec des logiques de triades ex : Uther, Arthur, Merlin au
début du film.

Morgane concentre la totalité des problèmes du royaume.

Première rencontre Arthur/Lancelot totalement inventé, dans lequel ils se battent, avec fraternité...
Conçu de façon à remotiver les faits du mythes arthuriens.

13/11/2017

I. Un enchanteur, Merlin, unique et polymorphe


I.1
I.2
I.3 Une voix qui ne s'éteint pas

Même après sa mort, la voix de Merlin est présente et continue de lancer des prophéties. Même
après son enserrement, certains viennent le visiter, comme Meliadus le jeune dans les Prophéties de
Merlin (vers 1270). Sur ces gravures on voit Meliadus devant la tombe de Merlin, qui est représenté
comme un gisant.
Cette survivance dans la mort de Merlin
– Permet de créer une polyphonie des voix
– Créer des possibilités dans la temporalité, avec des ouvertures vers l'avenir

Il a une fonction régie, avec la répartition des voix et du temps. C'est un rôle très important. Ce rôle
est complètement absent pour les femmes. C'est seulement Merlin qui la possède.

II. Enchanteresses : un « système féminin » décliné en des rôles multiples

Deux personnages féminins principaux : Morgane et la Dame du Lac → Deux personnages ayant un
rapport désirant du héro Lancelot, la Dame a un rapport désirant et passionné pour Lancelot. Ces
deux personnages enlèvent Lancelot. La Dame enlève l'enfant à sa mère et Morgane l'enlève
plusieurs fois.
Le bon et le mauvais répartit en deux femmes, alors que ce fait est concentré dans Merlin.

II.1.La Dame du Lac

Elle a un rôle complexe dans l'itinéraire de Lancelot. Un rôle se déclinant dans une fonction de
maternité et de nourriture (éducation). Si on voit le stéréotype masculin/féminin, la Dame du Lac
n'est pas sensée élever un homme comme cela. Elle, elle donne ses armes au chevalier, ce qui est
propre au roi. Rôle assumant une part d'un rôle habituellement donné au masculin.

Enlèvement → Elle l'emmène à la cours après lui avoir donné ses armes → Va le suivre dans toutes
ses aventures, elle va le guérir quand il le faudra, le guidera dans ses amours.
Système féminin dans des rôles multiples : la Dame du Lac a des « demoiselles » qui l'aident. (Voir
« Saraïde, suivante de la Dame du Lac » p.22/23)
Un rôle féminin de la Dame du Lac qui se décline en plusieurs demoiselles (héritage de Chrétien de
Troyes dans le chevalier au lion)

II.2.Morgane

Personnage désirant, enlevant le héro.

• Genèse du personnage...
Elle en fait une figure neutre. Personnage associé à des îles (merveilleux), positif au départ →
demi sœur du roi (Surtout dans la mort arthu) mais va vite aller dans le négatif à partir du
moment où la Dame reçoit le merveilleux positif. Féminin versé vers le pôle négatif qui va
s'accentuer au fur et à mesure des textes.
- Morgane est opposante à l'amour des héros et des amants. Elle épie et surprend les amants
endormis. Au Moyen Âge la sorcière n'existe pas (chasse aux sorcière XVI et XVIIe siècle) →
on a des féminins merveilleux positifs ou négatifs. Cela apparaît avec Jeanne d'Arc.
- Elle emprisonne le héro plusieurs fois (Lancelot)
- C'est une empoisonneuse (elle envoûte Lancelot avec un poison).
- Elle est extrêmement jalouse et va anéantir le royaume Arthurien en montrant la relation
Lancelot/Guenièvre qui va pousser Arthur à se venger.
Elle possède des acolytes, des demoiselles dont Cybile (Prophétesse antique à la base) et la dame de
Malehaut (caractérisé par des éléments proches de Morgane : rapport désirant à Lancelot et c'est
une empoisonneuse) → syncrétisme du Moyen Âge qui va paganiser certains personnages.

20/11/2017

Enchanteurs et enchanteresses

I. Merlin, contre les femmes ?

Merlin peut-il se concevoir sans Arthur ? Personnage essentiel dans la légende : garant, conseiller,
témoin... Accompagne la totalité de la trajectoire d'Arthur. Inversement, Merlin préexiste à Arthur et
prolonge son règne, potentiellement jusqu'à la fin des temps. Littérature abondante pour raconter
l'histoire de Merlin avant Arthur, voir après.

Un modèle d'enchanteur

Même si son origine diabolique inspire parfois des tonalités plus sombres, Merlin reste une
référence : magicien surdoué, figure de patriarche, prophète et maître de magie. Figures
contemporaines reprenant le stéréotype de Merlin : Gandalf, Dumbledore... + tentatives de rajeunir
l'image du personnage : série télévisée (Merlin, BBC), plusieurs romans racontant sa jeunesse (La
caverne de cristal)

Figures féminines

Par rapport à ce modèle d'enchanteurs, deux variations : parfois des sorciers (plus souvent des
escrocs) ; surtout des enchanteresses.
4 approches différentes :
– L'élève/ la partenaire fidèle
– La traîtresse : la fausse disciple
– La rivale indépendante
– L'adversaire redoutable

Toutes sortes de fées produisant toutes sortes d'enchantement, sans être lié à Merlin. Merlin est
souvent ramené à un certain statut d'enchanteur du roi.
Logique de l'aventure : les fées sont le lancement de l'aventure pour diverses raisons.
Alors que Merlin intervient en tant que conseiller et va souvent dire à Arthur d'être prudent et
d'envoyer un autre chevalier, mais à aucun moment on voit Merlin se battre et passer à l'action
(idem enchanteresses) → Ce sont des personnages qui servent de cadre dans les récits médiévaux.
On ne tue pas une fée !

I.1 Le standard de Tennyson

Tennyson = celui à qui on doit la plus grande représentation standarisé des personnages de Merlin.

« Merlin et Viviane » Les Idylles du roi (1859-1885)

Le point de départ sont les illustrations de Tennyson. Archétype du vieillard à barbe blanche, mal
entouré se trouve dans les gravures de Tennyson. Il a posé les relations entre les personnages, le
physique et le stéréotype des problèmes qu'apportent les femmes.

→ On voit ici apparaître la figure de Viviane qui va être là pour montrer l'apprentissage et la traîtrise
de la fée. Pourquoi Viviane s'attaque-t-elle à Merlin ? Car elle déteste les hommes : les chevaliers,
Camelott.. Dans ce texte se déploie la jalousie de Viviane, elle est présentée comme une dame de
cours qui aime les ragots. Elle explique pourquoi les chevaliers ne sont pas droit et purs, car ils ont
trahis leur pureté pour des femmes. Elle devient le symbole de ce crépuscule de l'histoire qu'elle
dévoile.

On voit dans ce texte le scénario type de la séduction :


– Merlin victime de sa bienveillance
– Tentation des plaisirs de la chair
– Dissimulation d'une forte agressivité

I.2 Force brute et illusions

Représentations distinctes selon les genres.


– Merlin = prophète, capable de puiser des forces brutes et d'agir sur le monde

VOIR TEXTE POWERPOINT

Idée de déplacement de texte venant du MÂ, il est dit que Merlin est responsable des Stonehenge.

– Personnages féminins = manipulatrices, séductrices, tissant des illusions. Et son puissantes


par procuration.
La véritable puissance reste l'apanage de Merlin.
I.3 Un maître ambivalente

Merlin est un bon tuteur et un bon conseiller pour Arthur, mais il ne lui enseigne pas la magie. Il ne
lui enseigne pas les lettres. → Assez courant, car les chevaliers sont spécialisés dans le maniement
des armes.

Il n'est le maître que de femmes. Souvent trahi, il est aussi représenté comme pouvant compter sur
des apprenties
– Niniane dans Le Dernier Enchantement (Mary Stewart) → Suite caverne de cristal qui
représenté jeunesse de Merlin et là, vieillesse Merlin. Là Merlin est enserré, car il a confié à
Niniane la tâche de devenir l'enchanteresse de Camelot, car il perd ses pouvoirs et vieillit.
– Viviane dans L'Enchanteur (Barjavel)

Mais même ces relations restent ambiguës : danger, perte du pouvoir... Pas de relations simples. Il ne
peut pas avoir le maître et l'apprenti. Car il est problématique de présenté Merlin dépassé en
puissance. Et si on veut valoriser certains personnages, il faut effacer le plus puissant que lui. Comme
le maître de Luc Skywalker, dans le fait que son maître doit s'effacer.

II. Figures féminines


II.1 Le poids de la tradition

Plusieurs noms tirés de la légende, mais redisposés selon les besoins du récit, adjuvantes ou
opposantes.

La Dame du lac : titre attribué à de nombreux personnages – cf. Les Brumes d'Avalon de M.Z.
Bradley : titre porté par tous les personnages majeurs !

Si Merlin est un personnage de premier plan, l'ambiguïté se maintient :


– Manipulation
– Jalousie
– Tricherie
– Supériorité de l'enchanteur

Il faut l'effacer pour pouvoir mettre en avant les personnages féminins.

II.2 Viviane dans L'Echanteur

→ La bonne disciple

• rencontre sous de mauvais auspices (p. 15-16)


Soumis à la tentation, car il aime Viviane, mais il ne céde pas jusqu'à la fin de ce roman à la
tentation. Donc les méfaits du diable deviennent sa force.
• Obéissance et accord permanent
• Supplée à l'action de Merlin (Lancelot)
• Bonheur et union finalement
II.3 Morgane dans Excalibur

Deux personnages féminins majeurs (trois, en comptant Ygraine mère d'Arthur)


– Guenièvre : triangle amoureux avec Arthur et Lancelot
– Morgane : Disciple/maîtresse/adversaire/traîtresse de Merlin

On ne voit pas La Dame du lac hormis quand elle donne l'épée et il n'y a pas d'autres personnages de
fées.

Morgane est construite selon la même logique de concentration symbolique que Merlin :
simplification des nœuds de l'intrigue

– Enserre Merlin
– Favorise la trahison de Guenièvre
– Détruit Arthur → Couche avec lui en se changeant en Guenièvre et obtient un fils qui détruira
Camelot. Mordred

Elle est la demie sœur d'Arthur au prix d'une trahison, elle décide alors d'éliminer cette trahison en
détruisant tout ce qui touche à cette élément = la chevalerie, Arthur, Camelot... Elle souhaite alors
prendre ce qui lui revient de droit : la royauté.

Passage 1min24 à 1min31 → Morgane/Merlin

Merlin perd ses pouvoirs et choisit de partir. Schéma de la transmission, mais Merlin ne souhaite pas
le passer à Morgane.
Au même moment Lancelot, Guenièvre décident de céder à leurs tentations, Arthur est au courant et
va pour les trouver.
Merlin et Morgane vont dans une caverne, Merlin montre Arthur qui va trouver les amants. Montre
la mère de Morgane et Arthur.
Morgane souhaite avoir le pouvoir suprême

Faiblesse de Merlin qui est le fait qu'il ne peut pas prédire ce qui est lié à Excalibur, le fait qu'Arthur
enfonce son épée dans la terre, Merlin est touché et va invoquer le dragon pour tout rééquilibrer. Il
est manipulé par Morgane qui obtient ce qu'elle veut. Scénario unique : première fois où Merlin est
victime et se fait voler ses pouvoirs.

L'épée a servit à séparer les deux amants et non à les tuer.

=> Concentration des différents éléments vus et elle intervient au moment où toutes les lignes
d'intrigues se rejoignent. Merlin est associé avec la montée de Camelot et lorsqu'Arthur décide de
laisser son pouvoir, Morgane devient la figure principale et elle va détruire la chevalerie.
Elle reprends l'idée de la femme destructrice et séductrices.
Apparition de l’enjeu du Graal, qui doit être trouvé pour soigner Arthur qui tombe malade. Et l'anti-
Graal devient Morgane. Tout cela concentré dans un seul passage.

Attention atelier avec une perspective ouverte de Morgane.

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