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Thevenot-Desrosieres Les Mots Et Les Chiffres - PdfToWord
Thevenot-Desrosieres Les Mots Et Les Chiffres - PdfToWord
Desrosières Alain, Thévenot Laurent. Les mots et les chiffres : les nomenclatures socio-professionnelles. In: Economie et
statistique, n°110, Avril 1979. L'intérim dans l'industrie / Qualifications ouvrières / Une réalité: le pays / La percée de la télé-
couleur / Comprendre une nomenclature. pp. 49-65 ;
doi : https://doi.org/10.3406/estat.1979.4260
https://www.persee.fr/doc/estat_0336-1454_1979_num_110_1_4260
Abstract
Words and figures : social and professional classification - French social and economic studies are
using not only classical explanatory variables, such as income, but also social and professional
categories which constitute an empirical approach of the common idea of social background. This
thincking over of classifications and, in particular, socio-professional categories is first and foremost a
reminder that any classification is an artificial building up and, as such, will inevitably have
repercussions upon the analyses performed within the framework which it defines. On such occasion, it
is pointed out that socio-professional categories classification is neither a natural reflection of reality,
nor a complete logic design. Classifications are inevitably rooted in archetypical notions about jobs
and, thus, each category invariably gives structure to an integrated pattern of unique attitudes and
situations, and thus reminds us of the multidimensional nature of all social phenomena. In such a
manner that this distribution leads rather to contemplate a juxtaposition of areas which present rather
specifical local logics and to examine differential or inequalities systems and not independent
applications. Finally, it is convenient to be properly acquainted with data collection, processing and
analysis resulting in these categories which allow estimating the value of the studies which make use
of them : fertility, mobility, consumers' behaviour.
Resumen
Palabras y cifras : las nomenclaturas socio profesionales - Los estudios socio-econômicos en Francia
utilizan no tan solo variables explicativas económicas de tipo clásico tal como el ingreso, sino también
de distribución por categorías socioprofesionales, las que constituyen un aproche emplrico del
concepto sumamente corriente de ambiente social. El considerar las nomenclaturas, en especial la de
categorías socioprofesionales constituye, en primer lugar, una evocación: toda clasificación es una
edificación, y como tal, repercute en los análisis que es factible elaborar dentro del marco que
determina. Con este motivo queda demostrado que la nomenclatura de categorías socioprofesionales
no es ni un reflejo natural de la realidad, ni tampoco una edificación plenamente logica. Esta aferrada
en arquetipos de empleo y por esta razón cada rûbrica materializa un juego de actitudes y posiciones
originales. Al procdder así, esta distribución encarrila más pronto a considerar una yuxtaposición de
zonas que presentan lógicas locales bastante específicas y al estudiar sistemas de diferencias o de
desigualdades y no de prácticas aisladas. Finalmente, es preciso conocer convenientemente los
métodos de recogida, tratamiento y análisis de la información, lo cual remata en estas categorías, las
que permiten apreciar el alcance de los estudios que los utilizan: fecundidad, mobilidad,
comportamientos en materia de consumo,...
MÉTHODES
l‘ar une tradition qui remonte au début du aiècle, et dans ccttc production. Alors que n’importe quelle étude
•.irtout aux annéea 50, les études socio-économiques économétrique consacre d’importants développements à
*rançaiaes font un usage de plus en plua large, en plua tenter de prouver la validité de la méthode employée, l’étape
le i « variables explicatives » économiques classiques préliminaire de la démarche, et fondamentale à ce titre, qui
*mme le revenu, de découpages on eatégoriee socio- a consisté à construire les « données », c’est-à-dire à coder
professionnelles constituant une approche empirique de et à classer les informations élémentaires à l’aide d’outils
îa notion usuelle de milieu social. appropriés, est er. général passee sous silence.
Oct instrument eat trèa familier, mais on s’interroge
r arement aur aa construction et sa logique : il n’est ni
ion reflet naturel de la réalité, ni une construction tota•
lement logique mettant en œuvre quelques critères sim-
ples. Chaque rubrique, ancrée sur des archétypes sociaux,
eriatalliae un jeu intégré d’attitudes et de situations
originales. D’autres critères de tri, plua linéaires et quan- Voir les nomenclatures
titatifs comme le revenu, poussent à assimiler l’espace
aocial à une échelle ordonnée et continue, et à supposer des
relntions cauaalcs de meme type tout le long de cet axe. Le
découpage aocioprofesaionnel, en revanche, conduit plutôt
à envisager une juxtaposition de zones présentant des Parce qu’on les tient volontiers Pour surgies du réel,
logiques locales aasez spécifiques, et à étudier des aystèmee parce qu’on est porté à leur conférer une évidence indubi- table
de différences ou d’inégalités plutôt que des pratiques ou — ce qui revient au même — des défauts incorri- gibles,
isolées. Il eat nécessaire de bien connai- tre les méthodes de bref parce qu’on les confond avec l’objet à etudier,
collecte, de traitement et d’analyse des informations on n’accorde pas aux classifications les faveure dont jouissent
conduisant à ces catégories, pour appré- cier la portée des d’autres instruments statistiques plus complaisamment
nombreuses étudea qui les utilisent. mis en avant dans les développements méthodologiques.
Comme il l’a été dit à propos des nomenclatures industrielles,
l’économiste ne s’intéresse pas « aux lunettes à travers les-
quelles il voit l’économie : il s’intéresse par contre fortement à
ce qu’il voit. Pour voir les lunettes que l’on porte, il faut d’abord
les ôter et cela brouille la vue » [1].
Premier maillon de”1a chaine statistique, la nomenclature
est sans doute le moins apparent, celui qui est te plus souvent
escamoté dans la présentation du produit finat. Certes, les
listes des intitulés des lignes et des colonnes encadrant les * z¥lain Desrosières ct Laurent Thûvenot font J›artie de la ‹divi-
tableaux de chiffres viennent rappeler l’existence des nomen- sion « Emploi » de département « Population et ménages » tl‹
clatures, par l’énumération de leurs rubriques, mais rares l’INSEE.
Les chiffres entre crochets [ ], renvoient à la bibliographie,
sont les travaux qui leur reconnaissent un rôle spécifique
p. 64.
49
On no peut attendre des gens qui portent des lunettes qu’ils les otent sans réticence, et il n’y a guère que les
moments pénibles où l’on est contraint de les remplacer pour
les plus manifestes, qu’elles illustrent « l’empirisme évident
faire sentir brutalement leur présence par la nécessité d’une
et foncier » que décrit Baehelard. évoquant l’état de la
acco- modation nouvelle. Aussi faut-it tirer profit des
opérations en cours de refonte des nomenclatures d’emploi science mondaine du xviiie siècle, il désigne par ces termes le
et de forma- premier obstacle à l’esprit scientifique, l’expérience première,
qua- lifiée aussi d’« empirisme coloré », épithète bien
tion Pour s interroger sur leur ‹construction, et en tirer
des leçons sur leur bon usage. adapté à ces classifications qui tirent justement leur force
persuasive de l’apparence concrète et opératoire — voire
Pour rentlre c•' l '* dD ‹liffèrents modes d’élaboration des pittoresque — qu’elles affichent [3-p. 30]. Mais les
nomenclatures, il est commode de les organiser autour d’une classements « naturels » modernes sont légion et ils
distinction provisoire et schématique, opposant classifica- n’échappent pas à ces défauts, qu’il s’agisse des classements
tions « naturelles » et classifications « logiques ». de produits de consommation reposant sur une grille des «
besoins naturels » [4J, ou des classements professionnels «
bricolés » à partir de fragments de nomenclatures de
formation. Et si ces derniers classe- ments, où toutes les
Classifications naturelles... profeesions sont triées au vu du diplôme qu’elles exigeraient
dans leur exercice, paraissent aussi naturels à leurs
Les classifications « naturelles » sont certainement les utilisateurs contemporains que celui de Tolosan autrefois, ce
moins visibles sinon les moins répandues. Elles séduisant par n’est que parce que la représentation qui les sous-tend, ‹celle
l’apparence d’une appréhension immédiate du domaine d’un espace social uniquement structuré par les niveaux
et sont souvent fondées sur des qualités sensibles de l’objet scolaires, est partagée par leurs principaux utilisateurs, tous
à classer. Ce sont, soit des classements « indigènes » récoltés impliqués à un titre ou à un autre dans le développement du
auprès ‹l’informateurs influents capables de les imposer système scolaire (prévi- sionnistes de l’appareil éducatif,
au statisticien, soit des classements « bricolés », c’est-à-dire orienteurs scolaires, etc.).
ayant fait leur J rei i x e rt ans nn domaine et utilisés par ana- Et les assimilations de la classification de Tolosan qui fait
* 6ie sur un nouvel espace à défricher, soit les deux à la fois, figurer dans .a meme rubrique les industries du sel gemme
car les classements indigènes sont souvent bricolés. Ainsi et de la porcelaine, sont à peine plus grossières atix yeux
C. Levi-Strauss, évoquant les classements mythiques, les d’un économiste que certains regroupements du code PJ
rapproche des travaux du bricoleur décrits en ces termes qui, dans son détail le plus fin, range les industriels dans
« L’ensemble des moyens du bricoleur n’est donc pas défi- la meme rubrique que les techniciens et les petits com-
nissable par un projet [...], il se définit seulement par son merçants avec les vendeurs salariés [36].
instrumentalité. [Mais ses possibilités] demeurent toujours
Ce sont ces fausses évidences ayant présidé à la construc-
limitées par l’histoire particulière de chaque pièce, et par
tion de la nomenclature, qui doivent être débusquées; faute
ce qui subsiste en elle de prédéterminé, du à l’usage originel
de quoi on les retrouvera sans s’en rendre compte systémati-
pour lequel elle a été conçue ou par les adaptations qu’elle
quement incorporées aux produits du classement, et on
a subies en vue d’autres emplois. [...). C’est de la méme façon
participera inconsciemment à leur naturalisation.
que les éléments de la réflexion mythique se situent toujours
à mi-chemin entre des precepts et des concepts » [2, p. 27-29]. On peut, à titre d’illustration de cette démarche critique,
montrer comment la position sociale du taxinomiste se
La première nomenclature de l’industrie, élaborée par
reflète dans la classification qu’il produit. Un regard sur les
Tolosan en 1788 et utilisée pendant un demi-siècle, se rat-
classi- fications doit impliquer un regard sur le classificateur
tache ù ces représentations naturalistes, puisqu’elle divise
lui- même. On verra dans les deux exemples suivants, deux
l’industrie en trois grandes rubriques calquées sur l’ordre
maux dont il risque de souffrir : être myope et être
du monde naturel. On y distingue les industries travaillant
inelassable.
les produits minéraux, celle transformant les produits
végétaux et celles qui traitent l*s produits animaux [1]. Dans une nomenclature comme celle des activités indivi-
C’est parce que ces classements sont anciens qu’on voit duelles, utilisée pour classer des appellations
clairement que leur « naturel » masque une représentation professionnelles, l’affectation à une rubrique résulte r • r une
implicite de l’objet à classer, une idéologie, ici celle des large part d’une assimilation aux appellations y figurant à
physiocrates se fondant sur la primauté des ressources de la titre exemplaire.
nature dans l’analyse du fonctionnement du système produc- Les intitulés énumérés dans la rubrique ont donc un eñet
tif. Dans la nomenclature des activités individuelles de déterminant sur le classement final. Opérant comme tes
1947 on rencontre de ces fragments de classements pratiques pointes d’un rateau, ces cas-types permettent de récolter
venus d’ailleurs, cousus dans un patchwork pittoresque d’autant plus d’appellations qu’ils sont nombreux ; aussi
ainsi le groupe 57 « Travail du cheveu », qui ne rassemble doivent-ils etre choisis avec discernement. Or, si on
‹ ie 689 r ersonnes, n’est séparé du groupe 51 « Vannerie, considère les rubriques adjacentes du code des métiers de
crins » que par une référence implicite à la distinction dans 1968 [32], 79.91 « Fonctionliaire supérieur et assimilés »,
la matière ouvréG entre l’humain, l’animal et le végétal *. 80.92,
« Fonctionnaire des cadres moyens », et les rubriques de
On pourrait dire de ces nomenclatures que par leur voca-
cadres supérieurs du secteur privé (79.71; 79.72 ; 79.73),
tion purement descriptive, par leur absence de prétention
on constate que la première rubrique comporte 168
ù une explication du matériel classé autre que celle — im-
exemples, la deuxième 72 et la troisième 37. On pourrait
médiate reposant sur des différences dans les caractères
imaginer que ce rapport de 1 à 4 est justifié par la taille
50 différente des
METHODES 53
employés, carlres, patrons...). I)ans Îes projections d’emploi freuses du recensement et des enquctes de l’INSEE, parce
par Pl ’ofessions à l’horizon 1980, élaborćcs par le bureau Knelles n’appartiennont pas aux mrmes couches sociales,
amérieain de statistiques du travail (BLS) •a l’ai‹le t1’une ne pourront faire l’usage attendu de ee reperage scrupuleux.
nomenclature typotogique (« census classification »), 39 % Aussi observe-t-on que 43 % des individus classés dans la
du totaÎ des besoins en main-d’œuvre sont classes parmi les rubrique « fonctionnaire supérieur › an recensements sont
postes rebuts (« not elsewhere classified ») 7 . affected à une autre rubrique dans t’enquète emploi, effec-
Ainsi la taxinomie « chinoise » des animaux de Borges tuée sensiblement à la mûme date; 13 % ont places dans la
ne constitue qu’un cas extreme d’assemblage hétéroclite rubrique «cadre moyen», 9 % dans les rubriques «employés»,
de classements pratiques olieissant ù des logiques variées. 6 % dans les rubriques de cadres supérieurs du secteur
Elle ne tient son absurdité burlesque que de sa prétention privc.
à la coliérence et à l’exhaustivité. Les animaux s’y trouvent De plus, l’examen des problèmes de frontières qui surgis-
divisés en : sent nécessairement lors de l’utilisation d’une nomenclature
« o. Appartenant à l’Empereur; b. embaumés; c. appri- typotogique doit permettre de faire le partage entre les cas
voisés; d. cochon de fait; e. sirènes ; J. fabuleux; g. chiens frontières artificiels résultant du caractère totalisant de la
en liberté; ń. inclus dans Îa présente classification; i. qui IlomenclaturG, et ceux qui révèlent des déformations de la
s’agitent comme des fous ; y. innornbrables; ś. dessinés structure sociale. Cet examen doit etre l’occasion d’une
avec un pinceau très fin en poils de chameau ; /. et cœtera; confrontation entre l’archétype et le contenu de la eaté6orie
m. qui viennent de casser la cruche; n. qui de loin semblent qu’i1 condense.
des mouches » [5-p. 7].
METHODES 55
qu’à l›eaucoup d’égards il est r lus füconrl de ne }ias projeter tout l’espace social le long de ce « granil axe », certes décisif,
mai.s rl’envisager tous les débats et conflits résultant de ce ‹lonner 1 iITl*6* *t un esl' ace titopique (et en quelque sorte
qwe les critères permettant de définir ou d’apprécier ta
« sphérique ») ou les divers atouts sociaux seraient répartis
position
‹le façon à ce qu‹• chacun bénéficie de telle ou telle mortalité,
dans t’êchelle sociale sont multiples, et que letir importance
rattrapant en 1»restige ou en savoir ce qui lui manquerait
et leur légitimité ne sont pas évalués de la meme façon dans
tous les groupes sociaux : la corrélation entre par exemple en revenu, ou inversement; ou bien, dans une variante un
peu moins utopiqtio, la ‹distribution dos atouts totaux ne
le revenu et le niveau de diplome n’est pas absolue et leur
serait pas égalitaire, mais leurs diverses composantes
écart a une signification sociologique.
seraient
La construction meme de la nomenclature, par regroupe- relativement indépendantes les unes des autres, ce qui n’est
ment d’intitulés de professions autour d’archétypes, suggère pas davantage le ca9. Ceci peut étre illustré par des représen-
que les catégories sont toujours des ensembles extremement tations graphiques permettant de situer les catégories
hétérogènes, des espaces dont l’étude interne révèle un four- sociales
millement de situations, qui peuvent parfois etre fort éloi- ‹le façon plus complexe que le long d’une simple échelle :
gnées de 1’« image modale implicite » évoquée par l’intitulé ‹les études portant sur des objets assez variés (consommations
de la catégorie. Il peut etre utile d’étudier localement ces -•t pratiques culturelles, marché matrimonial, structures
sous-espaces sociaux comme des « champs » ayant des spéci- sociales des quartiers urbains) permettent de dégager 3es
ficités, des critères de référence, des enjeux propres. Pour topographies des catégories sociales, relativement stables
chacun des groupes sociaux, une telle étude peut être menée, d’une étude à l’autre (Encadré p. 57). Mais il est alors souhai-
décrivant les grands axes par rapport auxquels se réfèrent, table d’utiliser le découpage le plus fin : la relative opposition
explicitement ou implicitement, les membres du groupe; entre catégories « cultivées » et « fortunées », déjà perceptible
de surcroît ces travaux sont précieux pour construire la avec la distinction entre salariés et non-salariés, est encore
nomenclature selon les principes analysés ci-dessus °. Tout plus visible si on utilise une décomposition assez fine du
cela pousse à étendre à l’espace social entier cette perspective salariat, altant au-delà de la simple hiérarchie.
multidimensionnelle, et l’articulation de la nomenclature
fine, en trente postes, suggère plutot une telle utilisation.
L’accent iris ainsi sur la multidimensionnalité ne saurait Courbes (‹ en U » et cohérences locales
bien sûr faire oublier que l’univers social est fortement
polarisé le long d’un « grand axe », mais on vise surtout ici
à nuancer [et diversifier les analyses des mécanismes Il est une autre façon de décelergqueq1’univers social est
complexes par lesquels les différences ou les inégalités se loin d"etre unidimensionnel et que maints comportements
manifestent ou se reproduisent. On peut comparer cette obéissent plus à des logiques locales, spécifiques à tel ou tel
démarche à celle de G. Lenski [19] sur 1’« ineohérence du milieu social, qu’à une logique universelle ou à la maximi-
statut » (status inconsistency) : constatant la forte corréla- sation sous contrainte de fonctions d’utilité générale : il
tion entre le revenu, le niveau scolaire, le « prestige », suffit pour cela d’étudier systématiquement les cas où des
observés sur une population d’individus, il s’intéressait à phénomènes ne varient pas de façon uniformément
ceux d’entre eux qui présentaient justement une « croissante ou décroissante le long du « grand axe » de
incohérence » entre les divers indicateurs et cherchait leurs l’espace social. S’il est clair que bon nombre des
caractéristiques spéci- fiques. Mais ces cas apparaissaier.t phénomènes sociaux liés 5 la distribution du pouvoir social
comme des exceptions, souvent liés à une forte mobilité, et de la richesse, varient de façon uniforme (comme par
ascendante ou descendante, et non comme des situations exemple les probabilités d’accéder aux grandes école ou aux
pouvant avoir des logiques propres de catégories, filières « nobles » de l’enseignement secondaire, ou les taux
suffisamment marquées pour pouvoir se reproduire en tant de possession de nom- breux biens), il n’est pas moins vrai
que telles. C’est ainsi qu’une analyse portant sur des que d’autres ne sont pas dans ce cas, et présentent un
catégories sociales fines peut faire apparaitre que des groupes minimum (ou un maximum) pour les catégories moyennes
sociaux entiers sont incohérents du point de vue du statut : des codrcs moyens ou dcs employés, au moins si on examine
artistes, clergé, enseignants, au savoir ou au prestige élèves, la hiérarchie du salariat : cadres supérieurs, cadres moyens,
mais au revenu souvent bas, commer- çants, au revenu élevé, employés, ouvriers. On dira que ces phénomènes présentent
mais au savoir plus l›as. On ne peut plus alors parler des variations
d’ineohérence, mais on doit au contraire chercher à « en U ».
comprendre les cohérences spécifiques de te.lles catégories. Une recension de ces cas fait apparaitre qu’ils sont souvent
Une démarche uniquement axée sur les notions de (mais non toujours) liés au fonctionnement de la cellule
corrélations, de cumul d’inégalités, aurait interdit de voir familiale. Ainsi, sont minima pour les catégories
ces situations, ou les aurait fait considérer comme des moyennes : la fécondité, l’âge au mariage des hommes, le
exceptions ne relevant pas d’une logique sociale, c’est-à-dire logement en maison individuelle, tandis que sont maxima
de catégorie 10.
Non seulement les indicateurs de revenu, de niveau
scolaire et culturel, ne sont pas parfaitement corrélés, mais 9. Parmi celles-ci on peut citer par exemple l’étude de P.
leur écart est à l’origine d’innombrables enjeux et luttes, Bour- dieu sur le pationat des grandes entreprises [17], celle de J.
portant sur la légitimité et la reproduction du « grand axe » Verdes- Leroux sur les travailleurs sociaux [18], et les travaux, à
de l’espace social : c’est donc sous ce rapport qu’il est utite paraître, de R. Zerre sur l’artisanat, nu de. I.. Thévenrit sirr les
de prendre en compte la multidimensionnalité, et non pour professions de la santé.
10. Ceci n’empeclie par que l’étude des trajectoires indivi-
56 duelles peu banales présente le plus vif intéret : elles sont souvent
révélatrices de cas frontières de catégories, et du fait que la
nomcn- clature « travaille », comme il a été vu ci-dessus.
DES TECHłgIQUES D’ANALYSE ET DE CUŁ•ł UL DES OBSERYATIONS
SUR LES RELATIONS ENTRE CATEGORIES
La perspective ndoptée ici, mvliidimensionnalitë de l’espoce sociol, remarqvob/e que ces diverres analyses conduisent toutes è situer /es
hèłêrogênêite interne des cotégories, nêcessitt du cumul des obser- cotégories dans un schèma dont /e grand axe est celui du stotot social
vations, est bien illustrée per des méthodes de stotistique et dont /e devxième axe oppose /es cotégories « è capita/ ct//ture/ »
descriptive tel/es qve l’analyse des données ’. Analysant (enseignonts, inte//ectue/s}, aux cotégories ‹ ö capita/ êconomique »
simultanêment de nombreuses caractêristiques observ4es svr des (patrons de l’industrie et du commerce).
nombreUses cotégories (ou miet/x, de nom6reux individus), celles-ci L’analyse des données peat donner lieu ö d’autres app/icotions, dont
permettent souvent de dégoger des oxes, et en porticulier le premier, l’usage est pectacu/oire moir tin peu trompeur : /es ana/yses de
qualiȘe ici de « grand axe », relotivement invorionts d’vne êtude b typ»/ogie construisent, ô portir des résu/tots d’une enqt/ête, des groupes
l’aotre, et /e long desqoe/s re situent les di/Țérentr gravies sociaux, d’individus tels qt/e /es variances soient minimales â /’inté- riet/r des
oo plutôt les centres de grovitć des sous-nuoges de points que groupes, et maximales entre /es groupes, qoi sont done /es plus
chocun constitue : une repré- sentotion de la dispersion de la homogènes possibles. Si /es regroopements ainsi opêrês sont cet/x qui
cotégorie outovr de ce p«i»t moyen peUt même être donnée. Un permettent de grčsenter av mieux /es rést//tots d*une enqt/ête, d’autont
avantage de ces mëthodes est de permettre de considérer plus qu’on /es a dotér d’intitu/és crées pour l’occasion, ils ont
simoltonément l’espace des individus (ou des catégories les l’inconvênient de ne pouvoir être cvmu/és d’une étude à /’outre,
regrovpant) et celni de levrs propriétés, et donc d’embrosser d’on puisqve /es regrot/Cements sont di/Țérents ô chaque (ois. Les réso/tots
see/ regord un ossez grand nombre de traits caractêrisant la cohe- ğrésentés par catë$ories socio-p oĘessionne//es en revonche sont
rence spéciȘque de chaque catégorie : /es frontières entre cotégories moins « Variants », car les inégalitês entre ces catêgories sont moins
et entre sşstemes de propriétés sont bien svr zones, et il (oudrail, en importantes qu’entre groupes conrtrui‹ i•stement pour maximises
toute rigueur, roisonner en termes de distribution de probability de ces inêgalitès, mois peuvent être intëgrés à d’ontres trovoux rèalisès
prtsence de telle on telle propriété autour du point moyen ovec /es mêmes déconpages. On conçoit que ces mét/iodes d’analyse
représentotiĘ de la catègorie, mois ce/o n’empêche pos les di}Țérences type/»gique aient grand succès par exemp/e aupr”es de boreoox
entre obser- motions re/olives aux diverses cotégories d’être d’études de marchè, dont /e souci principal est de (ournir à /evr c/ient
signi#cotives stotis- tiquement et pertinenter sociolo$iquemeni si on la typologie la plus pertinente pour son objet portico/ier (et sons dot/te
les envisage comme système. la plus e/Țicoce pour cet obi et I . mais qu*e/fes entrainent une certoine
Cette mèthode permet en portico//ier de préciser selon que/Ies carac- déperdition de /*énergie consacrée ô la co//ecte de I’in(ormation s*il
téristiqties s’opposent le plus /es cotégories fe long dev divers axes. n’est pos possible de mettre en relation ces enquêtes les unes avec
Le système des di/Țérences entre e//es opporoit alors comme relati( les autres, par l’intermédioire d’un découpage stable d’une enquête ü
ö te/ ou te/ sous-espoce, et non was valable pour l’espace entier . l’ovtre, que pourrait constituer /e découpoge socio-pro(essionnel.
tous les indicateurs d’inêgolitês ne sont pos uni%rmèment pertinents
pour toutes /es catégories. Des exemples d’un te/ usage de l’ono/yse
des données sont présentées per Pierre Bourdieu, dans t/ne ano/yse der
goûts et protiqi/es cv/ture//es des diverses catégories socio/es [25],
par X. Oebonneuil et ń4. Gollac [26], 1. Lebcrt et N. Tabard [27],
présentant la rłportition des cotégories se/on les qt/ortiers urbains, 1. U ne présentation claire et succincte de l’analyse des données est fournie
par M. Volle [29]. Un exposé plus complet eC des programmes informatiques
de villes moyennes [26] ou de Paris et de sa banfieue [27], et par peuvent être trouvés dans [30].
A. Oesrosières dons une analyse du marchê matrimonial [28]. II est
58
11. Données sociales, édition 1978, I ESKL, Paris, p. 325 à
327.
les contremaltres, les employés et eadres moyens et lee supérieurs, de médecins et avocats, d’artistes, de pretres et
membres de l’armée et de la police, tandis que les classes d’instituteurs 1*. Or les proportions relatives de ces di- verses
supérieures sont eonstituees de gros patrons, de eadres sous-catégories sont três différentes selon les tailles de
communes : alors que les fractions à capital économique, ou
traditionnelles (patrons, professions libérales) sont plus Fécondité et travail fémínin
représentées dans tes petites villes, tes fraetions salariées et
intellectuelles (fonctionnaires, enseignants, cadres de Cette nécessité d’articuler entre elles les explications des
grandes organisations) le sont plus dans les grandes, et les comportement.e, et d’en reehereher la cohérence dans des
normes eulturelles de ces diverses catégories sont três logiques spécifiques aux divers milieux sociaux, apparait
différentes. Ainsi tout regroupement porte en fui le danger bien dans l’étude des relations entre fécondité des familles
du renvoi semi-conscient d’une catégorie à une image et activité professionnelle des femmes. Cet exemple, qui
modale implicite attirant l’attention et polarisant la leeture paraitra peut être moins anecdotique que celui du café,
du tableau, cette image pouvant d’ailleurs différer selon les montre aussi que, là encore, les differences de rôles sociau x
lecteurs. Mais ceci reste vrai même si on utilise un des hommes et des femmes constituent un des points forts
découpage plus fin. Cette difficulté ne condamne pas des logiques locales de classes. Divers travaux, entre autres
1’utilisation des nomenclatures socioprofessionnelles, mais de J.-C. Deville ([20] et [21]) et de N. Tabard [22], rapprochés
contraint le chercheur à une bonne eonnaissanee du contenu les uns des autres, permettent ce cumul.
des eatégories manipulées. Celui-ci est constitui non
seulement du détail des métiers et emplois regroupés dans Si, comme il a été montré depuis longtemps, la fécondité
chaque catégorie et de leur pro- portion, mais aussi est minimum dans les classes moyennes, et croit lorsqu’à
d’indications sur tes taux de féminisation de ces métiers, sur partir de ces classes, on suit l’échelle sociale vers le haut ou
les âges de leurs membres, etc., (tableau, p. 60 à 62). vers le bas, ces fécondités plus élevées des classes
supérieures et populaires ont des significations sans doute
Toutefois 1’exemple de la fréquentation du café montre fort différentes. Ainsi, interrogés sur le nombre idéal
aussi les limites de cette exigence : un échantillon plus gros d’enfants d’une famitle, les parente de milieu populaire
aurait permis de croiser plus finement les catégories indiquent des nombres en moyenne inférieurs aux nombres
socioprofes- sionnelles avee revenus, diplômes, tailles de réets d’enfants de teur catégorie, alors que c’est 1’inverse en
commune, age, sexe, etc., mais les difiicultés d’interprétation milieu aisé [22 - p. 107]. On le voit aussi en comparant, à
seraient sans doute allées en se multipliant, et le phénomêne l’intérieur des trois classe», 1’effet du diplôme de la femme
isolé ici, ta fréquentation du café, n’aurait pas permis de sur le nombre d’enfants ce nombre est décroissant avec le
com- prendre ce qui fait vraiment probléme : de quelle façon diplóme en milieu popu- laire, et croissant en milieu
s’articu1ent entre elles les diverses « variables explieatives »? supérieur [20]. Ces deux résultats : enquete d’opinion et effet
On ne peut commencer à répondre à cette question qu’en du diplôme, suggêrent que, en milieu populaire, la
cumulant des observations sur un grand nombre de fécondité serait relativement subie, et décroitrait quand
pratiques et en eherehant des régularités dans leurs croissent les possibilités d’information des femmes, alors
variations; une telle étude de diverses pratiques de que, en milieu aisé, la fécondité, plus voulue, sembíe liée au
sociabilité fait apparaitre des « différences de diíférenees » statut social de la famille, qui est fui-méme croissant avec le
importantes si on compare les hommes et les femmes diplôme de la femme. De plus, en mitieu populaire, la
successivement au sein des divers milieux : l’écart entre les probabilité pour que la femme tra- vaille eroit avec te
deux sexes est maximum en milieu populaire peu diplômé et diplôme, en meme temps que croit la possibilité d’une
dans les communes rurales. Dans ce milieu, l’image promotion sociale pour tes enfants, tous facteurs contribuant
traditionnelle et « publique » de l’homme virit, social, à limiter le nombre d’enfants et à fairG tendre vers un
s’oppose à eelle de la femme, privée, centrée sur sa maison, comportement du type « classe moyenne ». En revanche, en
archétype des soeiétés méditerranéennes. Cette forme est milieu supérieur, le diplôme de la femme fui permet
maximum dans les communes rurales, oú est aussi d’exercer un métier bien rémunéré, et dont le revenu, ajouté
maximum la part des hommes allant au café pour la « à eelui du mari, permet d’é1ever un plus grand nombre
discussion ». Dans un tel milieu, un revenu plus élevé (toutes d’enfants en recourunt à des services domestiques.
choses égales par ailleurs) ne peut que faciliter cette
Mais la prise en compte de 1’activité de la femme nécessité
extériorisation de la vie sociale des hommes. A l’autre póle,
une analyse des différenoes profondes de signification de
les hommes plus diplómés s’éloignent de ce type d’image et
cette activité, selon les milieux sociaux : diverses questions
ont incorporé d’autres exemples des rapports entre les sexes,
d’opí- nion sur le « travail des femmes » ont montré [22 - p.
entre la maison et l’extérieur, entre le privé et le public. La
157 à 168] que cette expression n’est pas entendue de la
fréquentation du café renvoie à 1’ensemb1e de ces
même façon par les femmes des divers milieux. Celles de
diehotomies, et ne peut etre analysée que par référenee à
classes populaires parlent du travail en termes de nécessité
d’autres pratiques liées au partage des rôles sexuels, ce
écono- mique, tandis que celles de milieu aisé se centrent sur
qu’une analyse de cette fréquentation par les seuls hommes
le role et 1’autonomie de la femme; les unes ont entende
ne pouvait suggérer. L’arbitraire du commentaire ne pouvait
« travail », les autres « femmes ». Ceci éelaire les liens
donc reculer dans ce cas que dans une analise plus globale,
observés par A. Lery et J.-C. Deville [21] entre fécondité et
portant sur un ensemble de pratiques pour lesquelles les
aetivité des femmes. Ceux-ci peuvent être vus dans deux
différenees entre les sexes sont marquées, et marquées soeia-
sens
lement de façon différente.
MÉTHODES 59
be coritenu Yes catógories oocioprofeøølonnelleø err 1975
Entrepreneur de Cravau x agricoles (01.14) . . 5 680 4,6 Boulanger, pâtissier (+4.01) . . 39 360 4,6
An très tray. agri coles, ar bori c., hortic., mzrai• Boucher, charcutier (46.14, 46.16) . 52 180 3,2
chers (01.17) . . 1 636 140 34,4 Cad re sup. commercial. admin. (79.03, 14) . 10 980 18,4
one e ’b‘ tage (02.01) ......... 7 180 6,1 A gene d'assurances (80.03) .... 19 900 13,0
Buthå ‹es i%sd 2 720 57,4 Commerçant détaillan¢ et assimilés (84.16) . 516 040 53,7
— L ibraire, buraliste (84.17)..... 16 880 5S,8
Hötelier, restaurateur, cafetier (84.04) . 145 100 57,1
Total 1 6S1 720 34,2 Garagiste (19.16) ... 13 720 3,4
Coiffeur ec assimilés S3 53,9
Aucr uS proÎussiorts.................. 760 75,á
47 480
Total 40,3
9ł 5 400
Total 46,9
ł‘1éciers ouvriers : (06.15 à 73.01).. . 418 880 7,1
dont- métiers du bâtiment (09.01 à 11.02) .... 154 040 1,S
métiers des métaux (12.01 à 23.16) . 71 580 1,4
e e 2 30 500 1,4
mé:t ded tele.’“h:beII!1‘ź!4 ‹4 .o1, 45 960 4ü,3 CS 33 : I ngéneeurs
t oty
./ /: d., (57.01 à 62 440 1,8
60.15).
eur d’engins de transports Ingénieur (78.01 à 78.14) 238 500 4,1
°°:: 1 15 620 2,9 s s 01 7 12500 1,8
Cadre supérieu r administratif (79.14) . . 6440 14,3 ”duei dee statin i'cien {91.1 7)a 7 02... 1580 30,4
Gérant de soci eté (79.05) ... ............... 9880 15,4
lndustriel ec autre entrepreneur (84.14) .... 15 360 18,4 4,4
Eni en eur du bâtiment ec des travaux publics
4 1 ż3 ż80 6.3
Entre”preneur” de transports”ec” assimilés (84.02) 10 100 7.5
Autres professions . 47 2t0 55,6
CS 23 : patrons pêcheH rs
To*al
6S4 760 17,4
CS 26 : gros commerçants
60
Effectifs Proportion Effectifs Proportion
Professions (P) Professions (P)
totaux de fern mes totaux de femmes
CS 51 : employé de bureau
Jardinier, salinier (01.16). 5140
Employé de bureau non qualifié, adjoint Terrassier, carrier, tailleur de płerre (06.15;
admi- nistratif (81.02, 03) 07.01 ; 08.14, 15) ... 26140 1,0
................... 754 940 69,7 Néciers du batimenc et 1, ł
Secrétaire, dactylo, sténodactylo et assimilts dont OS du 8ros œuvre (09.01) 150 900 0,4
(81.04) . . 766 540 97,6 OS de la plomberie (10.01) .... 51 820 1,0
Encaisseur, caissier, aide-com ptable (81.06 214 420 78,1 peintre (11.02) 40 980 2,1
Opérateur, perforeur en trait. de l’inf. (81.10, 102 200 79,6 Ntcìers des métaux (12.01 à 24.01) . 360 560 1t
11)
Standardiste, cźlégraphiste manipulant (81.13). 49 36G 89,S done : ajusteur, monceur, répara¢eur... (19.14). 97 020 t ›
Emploi de bureau qualifié (81.14).. . . . . . . . . . . . . 44S 50,6 perceur, aff0teur, décolleteur, tourneur
120
Nagasinier (82.01).. . 20S 340 8,9 28 160 12,3
Préposé des PTT (82.03).. . .. . 78020 6,3 ouvrier de Ic soudure . 38 740 19,6
Ch d 3 6,6 I“łéciers de l’électricité (ż6.14 à ż7.15) . . 115 660 30,7
Clhecde, ’age/ t de eervice *'I (ser Î 17es publics) * l•łétiers du verre et de la céramique (28.01 ;
Autres rofes3tons .......................... 64,6 3 01 !
sso aøo
33 060 28,3
36,3 ł•łéti s* de raphie ec i mpression (30:14
à 32.16) . 22 620 22,6
.
65,0 Métiers du papier et du carton (33.01, 35.01) . . I"t4t de
Métiers de la chimie (37.01 ; 38.14, 15, 16) . . iers I’alimentation
(41.01 à 47.15). .... 27 140 4 9,7
done : boulanger, pâtissier (44.01)... . .... ... 43 140 9 36,0
aide de cuisine (45.15)... 88 140 , 10,1
bl 14 0ż0 ż 66,3
21 760 2
d sb’ 255 620 75,3
C é d I( 7n 1 67 960 /›,9
de s . ‘usr( route
Gérant de magasin à succursales multiples 37 460 46,3 5t01 499 400 1,1
(83.01).
Boucher. boucher-charcutier (46.14). ..... . 64 240 16ducteur de poids łourd (65.01) 472 440 0,8
Voyageur de commerce. inspecteur comm. 87 380 Conducteur d’appareil de levage (ś9.14) 2S 360 3,2
(83.16). 537 900 74,9 Garde-barrière (SNCF), éclusier (85.17) .. .. 12 480 70,8
Pompiste, vendeur, camelot... (83.05) . . . . . . . 10 680 45,3 Désinfecteur, plongeur (hôtel, restaurant). 13 900 26,9
Hôtelier, restao rateu r, cafetier (84.04). . Autres professions . 1 099 380 37,9
MÉTHODES 61
Effectifs Proportion Effectifs Proporcion
Professions (P) Professions (P)
totaux de femmes totaux de femmes
CS GS : m ineurs
CS 7t : femmea de ménages
Nineur, foreur-sondeur, spécial isce de l'ext raC-
tion du pécrole (06.1'4)........... 75 100 0,5 Femme de ménaga (86.14) .. ................. 153 280 98,3
CS G6 : marins et pêcheurs
CS 72 : autres personnels de service
Pêcheur en eau salée (04.14). 19 180 82
Marin du commerce (04.15)..... 18 960 0,3 Jardinier chez un particulier (01.15) ..... 7 960 J,S
Chauffeur de Caxi, autre chauffeur d'auto
38 640 10,9
Totcl 38 140 4,3 Coursier, porteur (69.17, 82.15). . 11 700 10,9
Concierge e¢ assimilés (85.14)................. 80 660 75,7
Gardien (85.15 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 340 15,8
Personnel de servce dvers (86.01, 02, 15, 18, 21). 269 140 65,9
Nourrice, garde-malade (86.16, 17) ..... 6060 80,2
.......
CS 67 : apprentis ouvrière Coiffeur et assimilés (87.02, 03)....... ........ 83 SOO 80,4
Infirmier non diplômés et assimilés (87.01,88.01). . 272 460 8J,S
Méciers du bâtiment (09.01 au J 1.02) . ... 21 320 0,8 Alda maternelle (89.14). ..... .......... 38 540 98,9
dont : maçon (09.01) 7 240 0,8 Autres professions. ......................... 3 360 60,7
ouvrier de la couverture,
(10.01) 0,5
peintre en batiment, 8 0,4 Total
l'ñétiers des méCaux (15.15 à 21.01) . . s32 0 0,5
dont- ajusteur, monteur, réparateur Métiers
+ ‹o 0,2
de I’éleccricité (26.14 à 27.15). 29 840 4,7
Nétiers de la photographie et de l’impression 21 020
(30.14, 32.15) . 10 280 8,8
Métiers de l’alimentation (44.01, 45.16, 46.16) . 2,5
dont ' boulanger, boulanger-pâtissier (4'I.01). 2 940 1,6
I“tétiers du textile, habillement, cuir (49.14, 1S, 19 540
9 920 Artiste pein tre, sculpteur ec assimilés (93.15) .
2 860 76,9 lecteur en scène (93.22)..................... 4 880 25,4
Métiers du bois (58.01, 59.01). ........ 7 240 1.1 Professeur d’éducation physique, guide de mon- tagne,
Apprentis (s.a.ti.) [67.04]. 3 760 17,6 sportif professionnel (94.01, 02).. . . . . . 1S 460 22,4
Autres professions .......................... 8 820 17,9 Autres professions ............. 15 220 50,1
CS68 : manoeuvres
Source : Recensement de la population en t975. Sondage au 20º. Ce tableau décrit la population active, occupée ou non. Le code des metiers ayant subi
quelques modificat1ons encre 1 968 et 1 975, ce tableau n’est pas parfaitement comparable à celui figurant dans « Données sociales » édition 1978, INSEE,
p. 7S-79. II a été élabore par Nicole Schmitz.
62
« effet » différentiel du nombre d’enfants sur le taux d’acti- Ainsi les observations faites ci-dessus sur la signification du
vité (baisse plus grande de ce taux, quand croit le nombre travail des feninies perniettent d’iiiterprćter Inc augmen- tations
d’enfants, pour Îes femmes d’ouvriers que pour les femmes des taux de féminisation des deux catégories, de professeurs
de ca‹lres), ou bien « effet » diíférentiel de l’activité sur la d’une part, et d’ouvriers non qualifiés d’autre part. Le fait que les
fécondité : l’écart de fécondité entre actives et inaetives est eatégories professionnelles soient iné- galement féminisées, et que
plus grand chez les ouvriers que chez les cadres. Le fait leur féminisation augmente
que ces effets puissent etre lus dans les deux sens (influence
du nombre d’enfants sur le taux d’activité, influence de l’acti-
vité sur la fécondité) montre les dangers des interpretations
de type causal, en terme de variables « explicatives » et «
expli- quées », qui, en l’occurence, apparaissent comme de
simples artifices de presentation.
Mais, de ce que l’écart entre nombres moyens d’enfants
à charge des actives et des inactives est plus élevé en milieu
ouvrier qu’en milieu aisé, on peut déduire que si la fécondité
des femmes d’ouvriers est élevée, celle des ouvrières (et des
employees) est basse. II est peut-être possible de distinguer
au sein de la elasse ouvrière deux types de famille : celle
où la femme est inactive, peu ou non diplômée, le mari
plutôt ouvrier spécialisé 13 , à la fécondité élevée, et celle
où la femme est ouvrière ou employee, un peu plus
diplômée, le mari plutôt ouvrier qualifié, à la fécondité
plus basse. II est possible que les premières soient plus
proehes du modèle paysan, tandis que les secondes seraient
de milieu ouvrier plus ancien : il faudrait pour verifier cela,
eroiser ces informations avec les professions des pères des
deux conjoints, et en particulier de celui de la femme. Des
recher- ches actuelles, menées par C. Thélot, suggèrent une
telle interpretation *4. Là encore, un cumul d’informations
per- met de distinguer, au sein cette fois de la classe
ouvrière, des fractions relativement différentes . il est
probable par exemple que les probabilités de faire des études
sont plus élevées eliez les enfants de ta seconde fraction que
chez ceux de la première.
[5] M. Foucxurz : Les rriois et les choses, Gallimard, 1966. [12] V. PARER O : Cours d’économie politique, édition 1964,
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64
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Paris 1965. [36] Pour une présentation de l’architecture du code PJ et de son
regroupement DPJ, voir M. CÉZxRD et A. Gov : « L’offre
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en sciences sociales, 1976, n* o.
i1’emploi par profession ••, Eco nomie et statistique, n° 01-
82, septembre-octobre 1976.
METHODES 65