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ECOLE MOHAMMADIA D’INGENIEURS FONCTIONS HOLOMORPHES 1

MATHÉMATIQUES APPLIQUÉES
FONCTIONS HOLOMORPHES

par
Rachid ELLAIA
Année scolaire 2010-2011

Dans tout ce qui suit, U désignera un ouvert de C


|

1 C-différentiabilité
|

1.1 Fonction holomorphes


1.1.1 Définition et propriétés

Définition 1 : Soit f : U −→ C.
| On dit que f est holomorphe dans U si pour tout z0 de U ,
il existe
f (z) − f (z0 )
f 0 (z0 ) = z→z
lim (1)
0
z6=z0
z − z0

Remarques
1o ) L’équation (1) signifie que
f (z) − f (z )
0 0
∀ε > 0, ∃η > 0, ∀z =
6 z0 , | z − z0 |< η =⇒ − f (z0 ) < ε (2)

z − z0

2o ) Cette définition est formellement la même que celle donnée pour les fonctions dérivables
d’une variable réelle. Il en résulte les propriétés suivantes des fonctions holomorphes dans U .
Si f et g sont holomorphes dans U , alors λf (λ ∈ C),
| f + g et f g sont holomorphes dans U .
Si f est holomorphe et ne s’annule pas dans U , alors la fonction inverse 1/f est holomorphe.
1
RACHID ELLAIA
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Si U ⊂ U 0 , f est holomorphe dans U si la restriction de f à U 0 est holomrphe dans U 0 .


Exemple.
| et on a f 0 (z) = exp z.
1o ) f (z) = exp z est holomorphe dans C
| ∗ ; en effet
2o ) f (z) = 1/z est holomorphe dans C
1 1 1 1
− =−
z − z0 z z0 zz0
donc
1
f 0 (z0 ) = − .
z02

1.1.2 Continuité des fonctions holomorphes

On pose z = z0 + h, on peut définir les fonctions holomorphes comme suit:

Définition 2 f est holomorphes si et seulement si pour tout z0 ∈ U , et h ∈ C


| avec z + h ∈ U
0

et une fonction complexe φ définie au voisinage de 0 tels que pour tout z0 + h ∈ U



f (z0 + h) − f (z0 ) = hφ + |h|φ(h)
 lim φ(h) = 0
h→0

avec f 0 (z0 ) = φ.

Il en résulte

Proposition 3 Si f est holomrphe dans U , alors f est continue sur U .

Démonstration. En effet, on a d’après la définition 2

∀z0 ∈ U : lim [f (z0 + h) − f (z0 )] = 0


h→0

Remarque. On peut facilement construire des fonctions continues qui ne sont pas holomrphes.
Exemple. la fonction f définie sur C
| par

f (z) = z̄.

Démontrer qu’elle est continue et non holomrphe.

n o
Proposition 4 Soit an z n une série entière de moyen de convergence ρ > 0. la fonction
n∈IN
f définie par:

X
0
f (z) = an z n pour |z| < ρ (3)
n=0

est holomorphe dans le dique de convergence. En plus, les dérivées f (p) existent quelque soit p
et sont holomorphes.
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1.2 Condistion de Cauchy


1.2.1 Caractérisation des fonctions holomorphes

Soit f : U ⊂ C | −→ C | une fonction holomorphe. On associe à f la fonction f˜ définie par


f˜ : Ũ −→ f˜(x, y) = f (z) ∈ C R2 ←→ z = x + iy ∈ U . et soient
| avec (x, y) ∈ Ũ ⊂ I

h = h1 + ih2 et φ1 (h1 , h2 ) + iφ2 (h1 , h2 ).

Pour tout z ∈ U et h assez petit, on a:

f (z + h) = f˜(x + h1 , y + h2 ) = f (z) + hf 0 (z) + φ(h)|h|

avec lim φ(h) = 0. Soit


h→0
 q
f˜(x + h1 , y + h2 ) = f˜(x, y) + h1 f 0 (z) + h2 if 0 (z) + φ̃(h1 , h2 ) h21 + h22

avec √ lim φ̃(h) = 0. Donc f˜ admet des dérivées partielles dans Ũ


2 2
h1 +h2 →0


∂ f˜
fx0 = (x, y) = f 0 (z)


∂x (4)
∂ f˜
0
f y = (x, y) = if 0 (z).


∂y

Ces dérivées partielles sont continues sur Ũ ( puisque f est continue sur U ), donc f˜ est de
classe C 1 et en plus, on a

∂ f˜ ∂ f˜
(x, y) + i (x, y) = 0 dans Ũ . (5)
∂x ∂y

Réciproquement, soit f une fonction de classe C 1 sur Ũ , on développe f en série de Taylor, on


a q
f˜(x + h1 , y + h2 ) = f˜(x, y) + f˜x0 (x, y)h1 + fy0 (x, y)h2 + φ̃(h1 , h2 ) h21 + h22

avec √ lim φ̃(h) = 0.


2 2
h1 +h2 →0

On suppose f˜x0 + ify0 = 0 dans Ũ , alors


  q
˜ ˜ ˜0
f (x + h1 , y + h2 ) = f (x, y) + fx (x, y) h1 + ih2 + φ̃(h1 , h2 ) h21 + h22

avec √ lim φ̃(h) = 0. Soit f définie dans U ⊂ C ˜, on a d’après l’égalité précédente


| associée à f

h21 +h22 →0


f (z + h) = f (z) + g(z)h + |h|φ(h)
 lim φ(h) = 0
h→0
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c’est-à-dire que g(z) = f˜x0 (x, y) est la dérivée de la fonction f et elle est continue puisque f est
de classe C 1 . Finalement, on a le résultat suivant:

Proposition 5 Une fonction f est holomorphe dans U ⊂ C si et seulement si f˜ est de classe


C 1 et vérifie
∂ f˜ ∂ f˜
(x, y) + i (x, y) = 0 Equation de Cauchy (6)
∂x ∂y
Remarque. On peut reformuler la condition (6) en séparant les parties réelles et imaginaire,
soit f (z) = P (x, y) + iQ(x, y) avec P et Q deux fonctions de IR2 dans C.
| On a

Proposition 6 Pour que f soit holomorphe il faut et il suffit que P et Q soient de classe C 1
dans Ũ et vérifie
∂P ∂Q


 =
∂x ∂y (7)
∂P ∂Q

 =− .
∂y ∂x

Démonstration. On a f (z) = f˜(x, y) = P (x, y) + iQ(x, y). En remplaçant dans (6) et en


identifiant les parties réelles et imaginaires entre elles, on a le résultat.

1.3 Exemples de fonctions holomorphes.


1.3.1 Fonction Logarithme.

Soi l’application de C
| dans C
| définie par l’exponentielle

 
Z = X + iY 7−→ z = exp(Z) où exp(Z) = exp(X) cos Y + i sin Y . (8)

Soit la relation réciproque ( qui à z fait correspondre Z définie par

z<Z ⇐⇒ z = exp(Z),

soit z ∈ C,
| on note E(z) l’ensemble définie par
n o
E(z) = Z ∈ C : exp(Z) = z
|

par ailleurs, on a
exp(X) exp(iY ) = z.

Ecrivons la donnée z sous la forme d’une représentation pôlaire

z = ρ exp(iθ) , ρ > 0, −π ≤ θ ≤ π
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alors, il vient
exp(X) = ρ, Y = θ + 2kπ, k ∈ ZZ

donc n o
E(z) = ln ρ + i(θ + 2kπ), k ∈ ZZ

Remarque. Pour z = 0, | exp(X) exp(iY )| = exp(X) = 0 est impossible. Donc E(0) = ∅.

Définition 7 Pour z 6= 0, on appelle détermination du logarithme de z tout élément Z de


E(z), c’est-à-dire tout Z vérifiant exp(Z) = z.

| ∗ dans C.
Remarque. La relation < ne définit pas une application de C | Si on restreint le
domaine d’arrivé de < à la bande
−π < Y < π,

alors pour tout z ∈ C R− , il existe une seule détermination de son logarithme, à savoir
| − I

Z = ln ρ + iθ −π <θ <π

R− , l’application
Définition 8 On appelle détermination principale du logarithme dans D0 = C\I
|

de D0 dans C,
| notée log

z −→ Z = log z = ln ρ + iθ où −π <θ <π (9)

Remarques.
1o ) On aurait pu soustraire à C
| n’importe quelle demi-droite ∆ ( ayant pour origine 0) pour
définir la détermination principale.
2o ) Pour z = x ∈ IR+∗ , alors log z = ln x.

Proposition 9 La fonction Logarithme f (z) = log z est holomorphe dand D0 et on a


1
f 0 (z) =
z

1.3.2 Fonction puissance

Proposition 10 On définit la fonction puissance λ ∈ C,


| à partir de la fonction log z par

z 7−→ fλ (z) = exp(λ log z) = z λ

fλ est holomorphe dand D0 et on a


fλ0 (z) = λz λ−1
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2 Transformations conformes

2.1 Définitions
Définition 11 On appelle chemin γ, toute transformation continue λ : [a, b] ⊂ IR −→ C.
|

D’autre part, on a
• γ est un chemin fermé si γ(a) = γ(b)
• γ(t0 ) est un point régulier si γ 0 (t0 ) existe et si γ 0 (t0 ) 6= 0
• γ est un chemin de classe C 1 si γ est dérivable et si γ 0 est continue.

Définition 12 Soit f : U −→ C.
| On pose f (z) = f˜(x, y) = P (x, y) + iQ(x, y). f est dite
transformation conforme dans U, si P et Q sont différentiables dans Ũ et si, en tout point de
Ũ , la matrice jacobienne de f˜ est celle d’une simulitude directe régulière.

2.2 Caractérisation des transformations conformes


Si f = P + iQ est une transformation conforme, alors P et Q sont différentiables dans Ũ et
pour tout z0 ∈ U (z0 = x0 + iy0 ), on a
∂P ∂Q
a1 = (x0 , y0 ) = (x0 , y0 )
∂x ∂y
∂Q ∂P
a2 = (x0 , y0 ) = − (x0 , y0 )
∂x ∂y
donc f est holomorphe dans U . De plus, on a pour tout z0 ∈ U , |f 0 (z0 )| = |a| 6= 0 ( avec
a = a1 + a2 ). La réciproque est vraie aussi. On a ainsi

Théorème 13 f est une transformation conforme dans U si et seulement si f est holomorphe


dans U et f 0 (z) 6= 0 pour tout z ∈ U .

Par ailleurs, pour un chemin γ tracé dans U , Γ = f oγ est un chemin tracé dans f (U ), dérivable,
et on a de plus, en posant γ = γ1 + γ2

∂ f˜ ∂ f˜
Γ0 (t0 ) = (x0 , y0 )γ10 (t0 ) + (x0 , y0 )γ20 (t0 ),
∂x ∂y
= f 0 (z0 )γ10 (t0 ) + if 0 (z0 )γ20 (t0 )

soit
Γ0 (t0 ) = f 0 (z0 ) · γ 0 (t0 )

Exercice 1 Montrer qu’une transformation conforme f conserve l’angle de deux chemins pas-
sant au point régulier z0 .
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3 Intégrales curvilignes

3.1 Intégrales sur un chemin

Définition 14 Soit γ un chemin de classe C 1 et f : γ([a, b]) −→ C


| une fonction continue. On
appelle integrale de f sur γ le nombre complexe
Z Z b
f (z)dz = f (γ(t))γ 0 (t)dt (10)
γ a

Exemple 1 Soit γ le chemin défini par

t ∈ [0, 2π] −→ γ(t) = z0 + Reit ∈ C.


|

n
Z le cercle de centre z0 et de rayon R. Soit la fonction f (z) = (z − z0 ) , n ∈ ZZ.
γ est alors
Calculer f (z)dz. On a
γ

Z 2π
[γ(t) − z0 ]n γ 0 (t)dt
R n
γ
(z − z0 ) dz =
Z0 2π
= Rn eint iReit dt
0
R 2π
= iRn+1 0 ei(n+1)t dt.

Pour n = −1 Z
1
dz = 2πi.
γ (z − z0 )
Pour n 6= −1 Z
(z − z0 )n dz = 0.
γ

Exercice 2 Soit f holomorphe dans U et γ un chemin de classe C 1 dans U . On suppose de


plus que f (z) = F 0 (z) où F est holomorphe dans U . Démontrer que
Z
f (z)dz = F (γ(b)) − F (γ(a)).
γ

On a
d
f (γ(t))γ 0 (t) = F 0 (γ(t)) · γ 0 (t) = (F (γ(t))
dt
donc Z Z b
d b
f (z)dz = (F (γ(t))dt = F (γ(t)) .

γ a dt a
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3.2 Propriétés
Soient f et g deux fonctions holomorphes
a) linéarité : Z Z Z
[af (z) + bg(z)]dz = a f (z)dz + b g(z)dz
γ γ γ

avec a, b ∈ C
| et f, g deux fonctions continues sur γ([a, b]).

b) Majoration
Z Z b
f (z)dz ≤ |f (γ(t))|γ 0 (t)|dt,

γ a

or la fonction t −→ f (γ(t)) est continue sur [a, b], soit

M = sup |f (γ(t))| = sup |f (z)|


t∈[a,b] z∈γ([a,b])

et soit L la longueur du chemin γ:


Z b
L= |γ 0 (t)|dt
a
on a Z
f (z)dz ≤ M L.

γ

c) Changement de variables.
Soit F une fonction holomorphe dans U et Γ un chemin de classe C 1 tracé dans U . Alors
γ = F oΓ est un chemin de classe C 1 et si g : γ([a, b]) −→ C
| est continue, on a

Z Z
g(z)dz = g(F (z))F 0 (z)dz
F oΓ=γ Γ

ceci est vrai car on a d’une part


Z Z b
g(z)dz = g[γ(t)]γ 0 (t)dt
F oΓ=γ Za b
= g(F (Γ(t)))F 0 (Γ(t))Γ0 (t)dt
a

et d’autre part
Z Z b
0
g(F (z))F (z)dz = g(F (Γ(t)))F 0 (Γ(t))Γ0 (t)dt.
Γ a

d) Chemins opposés:

Définition 15 Deux chemins γ1 et γ2 sont dits positivement C 1 équivalents s’il existe une
bijection de classe C 1 ainsi que sa réciproque θ : [a2 , b2 ] −→ [a1 , b1 ] avec θ0 > 0 telles que

γ2 = γ1 oθ
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Proposition 16 Soient deux chemins γ1 et γ2 positivement C 1 équivalents, ona alors le résultat


suivant Z Z
f (z)dz = f (z)dz (11)
γ1 γ2

Démonstration: Z b1
f (γ1 (t1 ))γ10 (t1 )dt1
R
γ1
f (z)dz =
Za1b2
= f (γ1 (θ(t2 )))γ10 (θ(t2 )dt1
Za2b2
= f (γ2 (t2 ))γ20 (t2 )dt2
a2

avec t1 = θ(t2 ), γ1 (θ(t1 )) = γ(t2 ), γ1 (θ(t2 ))θ0 (t2 )


0
= γ20 (t2 ).

Définition 17 Le chemin opposé à γ ( noté γ − ) est défini par

t ∈ [a, b] −→ γ − (t) = γ(a + b − t) ∈ C


|

et le chemin opposé à γ − est alors γ.

Proposition 18 Pour deux chemins opposés γ et γ − , on a


Z Z
f (z)dz = − f (z)dz. (12)
γ γ−

Démonstration. Appliquer la proposition précédente.

4 Intégrales sur un contour

4.1 Contour de Jordan


Définition 19 On appelle contour de Jordan C, une courbe définie par un chemin γ injectif
avec γ(a) = γ(b).

Remarques
1o ) On considérera seulement des contours de Jordan C 1 par morceaux ( exemple: cercle, tri-
angle, · · · , etc.)
2o ) On note C + le contour de Jordan orienté dans le sens direct.

Définition 20 Soit C un contour de Jordan C 1 par morceaux. Si γ est un chemin définissant


C + , on pose Z Z
f (z)dz = f (z)dz.
C+ γ
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10

Propriétés
Z
a) f (z)dz ≤ M L, avec L: la longueur du contour.
Z C+ Z
b) f (z)dz = − f (z)dz.
C− C+
Exercice
Soit un contour de Jordan C 1 par morceaux. Montrer que
Z
z n dz = 0, n ∈ IN
C+

5 Théorème de Cauchy
On considère un ouvert D de C de la forme

Co+
'$
D
'$

&%&%

D est formé des points intérieurs à un contours de Jordan Co extérieurs à des contours de
Jordan C1 , C2 , · · · , Cn . les contours Co , C1 , C2 , · · · , Cn étant deux à deux sans points commun
et de classe C 1 par morceaux.
Le bord orienté de D, noté C + , est alors formé des contours orientés Co+ , C1− , C2− , · · · , Cn− et
on a
C + = Co+ ∪ C1− ∪ C2− ∪ · · · ∪ Cn−

Remarque importante: L’orientation choisie, à savoir C + est telle qu’un observateur parcourant
C garde toujours l’intérieur de D sur sa gauche.

5.1 Premier théorème de Cauchy


Théorème 21 Soit f une fonction holomorphe dans l’ouvert D (défini plus haut) et continue
dans D̄ = D ∪ C. Alors Z
f (z)dz = 0. (13)
C+

Démonstration. Ce théorème a été démontré par Goursat. On se contente ici de donner une
démonstration lorsque f est holomorphe dans un ouvert contenant D̄.
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On peut écrire
Z Z Z
f (z)dz = P (x, y)dx − Q(x, y)dy + i P (x, y)dy + Q(x, y)dx
C+ C+ C+

pour chacune des intégrales curvilignes du second membre, on utilise la formule de Green-
Riemann, on a Z Z Z 
∂Q ∂P 
P (x, y)dx − Q(x, y)dy = − + dxdy
C+ D ∂x ∂y
Z Z Z 
∂Q ∂P 
P (x, y)dy + Q(x, y)dx = − − dxdy
C+ D ∂y ∂x
Les intégrales doubles étant nulles par suite des conditions de Cauchy.

5.2 Deuxième théorème de Cauchy


Théorème 22 Soit f une fonction holomorphe dans l’ouvert D et continue dans D̄ = D ∪ C.
Alors pour tout z ∈ D, on a
Z
1 f (u)
f (z) = du = 0. (14)
2πi C+ u−z

dite formule intégrale de Cauchy.

Démonstration Soit D0 ⊂ D, un cercle centré en z, de rayon ρ0 , tel que


f (u)
alors, la fonction u −→ satisfait aux hypothèses du premier théorème de Cauchy pour
u−z
u ∈ D \ D0 . Donc
Z
f (u)
du = 0.
C + ∪C 0 u − z

Soit Z Z Z 2π
f (u) f (u)
du = du = i f (z + ρ0 eit )dt
C+ u−z C0 u−z 0
Z
f (u)
puisque du ne dépend pas de ρ0 , on a
C+ u−z
Z Z 2π
f (u)
du = i lim f (z + ρ0 eit )dt
C+ u−z ρ0 →0 0
R 2π
= ı 0 lim f (z + ρ0 eit )dt
ρ0 →0
Z 2π
=i f (z+)dt = 2πif (z)
0

en tenant compte de la continuité de f . D’où le résultat.


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12

6 Analyticité et holomorphie
Définition 23 Une fonction f : U −→ C
| est dite analytique dans U si et seulement si pour
tout z0 de U , il existe un disque B(z0 , R), R > 0, contenue dans U tel que

X
f (z) = an (z − z0 )n ∀z ∈ B(z0 , R) (15)
n=0

Les coefficients an peuvent dépendre de z0 .


n o
Exercice Soit an z n une série entière de rayon de convergence ρ > 0. La fonction f
n∈IN
définie par

X
f (z) = an (z − z0 )n |z| < ρ
n=0
est une fonction analytique dans le disque de convergence.

6.1 Identité des fonction analytiques et des fonctions holomorphes


Théorème 24 Une fonction f est holomorphe dans un ouvert U si et seulement si elle est
analytique dans U .

Démonstration
? condition suffisante: on vérifie facilement que si f est analytique, alors elle est holomorphe.
? condition nécéssaire: soit z0 ∈ U et D0 un disque contenu dans U de centre z0 de rayon ρ0 > 0,
de frontière C 0 . Alors, d’après le deuxième théorème de Cauchy, on a pour tout z ∈ D0
Z
1 f (u)
f (z) = du,
2πi C + u − z
mais ∞
1 1 1 X (z − z0 )n
= z−z0 =
u−z u − z0 1 − u−z 0 n=0
(u − z0 )n+1
où la série converge uniformément pour u ∈ C 0 , puisque
|z − z0 | |z − z0 |
= <1
|u − z0 | ρ0
par suite, pour |z − z0 | < ρ0 , on a
∞ h Z
X 1 f (u) i
f (z) = n+1
du (z − z0 )n
n=0
2πi C + (u − z0 )

dite série de Taylor de f au point z0 .


Ainsi f est analytique dans U , de plus, nous avons
Z
(n) n! f (u)
f (z0 ) = du. (16)
2πi C 0+ (u − z0 )n+1
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6.2 Conclusion
Résumons les caractéristiques obtenues par les fonctions holomorphes dans le théorème suivant:

Théorème 25 Soit f une fonction définie sur un ouvert U ⊂ C.


| Les propositions suivantes
sont équivalentes:
a) f est holomorphe dans U
b) f est analytique dans U
c) f est de classe C 1 dans Ũ et on a

∂ f˜ ∂ f˜
(x, y) + i (x, y) = 0 dans Ũ (17)
∂x ∂y

avec f˜(x, y) = f (z)


d) P et Q sont de classe C 1 dans Ũ et on a
∂P ∂Q
(x, y) = (x, y)
∂x ∂y
∂P ∂Q
(x, y) = − (x, y)
∂y ∂x
avec f (z) = P (x, y) + iQ(x, y).

7 Série de Laurent
Théorème 26 Soit f une fonction holomorphe dans une couronne D

R < |z| < R0 .



D= z∈C
| : tel que

Alors, il existe une et une seule décomposition de f dans D sous la forme de somme de série
convergente dans D et on a
∞ ∞
X A−n X
f (z) = + An z n ∀z ∈ D (18)
n=1
zn n=0

avec z = reiθ Z 2π
1
n
An r = f (reiθ )e−inθ dθ
2π 0
∞ ∞
An z n et A−n z −n sont normalement convergentes dans
P P
où r ∈]R1 , R2 [, n ∈ ZZ et les séries
n=0 n=1
tout compact contenu dans U .
Démonstration Soit f holomorphe dans une couronne circulaire D de centre O, avec

D= z∈C
| : R1 < |z| < R2 .
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14

On note I =]R1 , R2 [.
Pour r ∈ I, la fonction θ −→ f (reiθ ) est continue (puisque f est continue) et périodique de
période 2π, donc possède une série de Fourier

X

f (re ) = An (r)einθ
n=−∞

avec Z 2π
1
An (r) = f (reiθ )e−inθ dθ.
2π 0

Comme f est continuement dérivable dans D, la fonction

g : (r, θ) −→ g(r, θ) = f (reiθ )

est continuement dérivable dans I × IR, d’où il résulte d’après le théorème de Dirichlet que
p=n
X 
f (reiθ ) = lim Ap (r)eipθ
n→∞
p=−n

et les coefficients An (r) sont continuement dérivables sur I ( dérivation sous le signe somme),
avec Z 2π
1 ∂
A0n (r) f (reiθ ) e−inθ dθ.

=
2π 0 ∂r
Par ailleurs, on a g(r, θ) = f (reiθ ) = f˜(r cos θ, r sin θ) et comme f˜ vérifie la relation (17), la
fonction g vérifie
∂g ∂g
(r, θ) = ir (r, θ).
∂θ ∂r
il suffit d’appliquer les résultats sur la dérivation des fonctions composées

gθ0 = −f˜x0 r sin θ + f˜y0 r cos θ

gr0 = f˜x0 cos θ + f˜y0 sin θ

d’où
−gθ0 + irgr0 = (f˜x0 + if˜y0 )(r cos θ + ir sin θ) = 0.

On a donc Z 2π

irA0n (r) 1
f (reiθ ) e−inθ dθ

= 2π
∂r
h0 i2π Z 2π
1 iθ −inθ
= 2π f (re )e in
+ 2π f (reiθ )e−inθ dθ
0 0
= inAn (r)
donc
rA0n (r) = nAn (r) sur I
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d’où
An (r) = An rn An ∈ C
|

ce qui implique, finalement



X
f (z) = An rn einθ
−∞

X
= An z n .
−∞
n o
Reste à montrer que la série An rn est convergente pour r ∈ I. En fait on va montrer
n∈ZZ
qu’elle est même normalement convergente sur tout segment [r1 , r2 ] ⊂ I.
On se donne [r1 , r2 ] ⊂ I et on choisit ρ1 et ρ2 tels que R1 < ρ1 < r1 ≤ r2 < ρ2 < R2 . Quel que
soit r ∈ I, on a
1 Z 2π
n
f (reiθ ) e−inθ dθ ≤ Mr (f ) = sup f (reiθ )

|An r | =

2π 0 θ

donc pour tout r ∈ [r1 , r2 ], on a



X ∞
X ∞
X  r n
n 2
|An |r ≤ |An |r2n ≤ |An |ρn2
n=0 n=0 n=0
ρ2
∞ 
X r2  n
≤ Mρ2 (f ) <∞
n=0
ρ2

et ∞ ∞ ∞
X X X  r n
1
|A−n |r−n ≤ |A−n |r1−n ≤ |A−n |ρ−n
1
n=1 n=1 n=1
ρ1
∞ 
X r1 n
≤ Mρ1 (f ) < ∞.
n=1
ρ1
   
n −n
Finalement, les séries An r et A−n r sont normalement convergente dans tout
n∈IN n≥1
compact contenu dans D et on a

X ∞
X
f (z) = An z + n
A−n z −n
n=0 n=1

pour tout z ∈ D.
Corollaire 1 Pour r ∈ I, on a les inégalités

|An rn | ≤ Mr (f ) = sup |f (reiθ )|, ∀n ∈ ZZ (19)


θ

Corollaire 2 Si f est holomorphe dans le disque D = {z : |z| < R}, la série de Laurent de

X
f est, dans ce cas, une série entière An z n ( avec n < 0 =⇒ An = 0) convergente dans le
n
disque D.
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16

Démonstration On a pour n ∈ ZZ, |An |rn < Mr (f ). Lorsque r tend vers 0, Mr (f ) reste borné
et donc An = 0 pour n < 0.
Corollaire 3 Soit f une fonction holomorphe dans une couronne D centrée sur z0 , c’est-à-dire

D = {z ∈ C
| : ρ < |z − z | < ρ ,
1 0 2 0 ≤ ρ1 < ρ2 < ∞ }.

Alors il existe une et une seule décomposition de f dans D sous la forme de somme de séries
convergentes dans D

X ∞
X
f (z) = n
An (z − z0 ) + A−n (z − z0 )−n ∀z ∈ D
n=0 n=1

De plus, si on pose z = z0 + h, avec h = reiθ , alors


Z 2π
1
n
An r = f (z0 + reiθ )e−inθ dθ .
2π 0
Pour démontrer ce corollaire, il suffit d’appliquer le corollaire 2 à la fonction h 7−→ f (z0 + h).

8 Propriétés des fonctions holomorphes


Définition 27 Une fonction holomorphe sur C
| tout entier est dite fonction entière. On a alors


X
f (z) = An z n
n=0
avec Z 2π
1
n
An r = f (reiθ )e−inθ dθ .
2π 0
et donc
|An |rn ≤ Mr (f ) = sup |f (reiθ )|, ∀r > 0
θ

Théorème 28 de Liouville Soit f une fonction entière. Si Mr (f ) ≤ M rk ( M constante),


alors f est un polynôme de degré inférieur ou égal à k.
En particulier, une fonction entière bornée f est constante.

Démonstration Si Mr (f ) ≤ M rk , on a

|An |rn ≤ M rk ∀r > 0

donc

(∗) |An |rn−k ≤ M ∀r > 0

pour r → ∞, l’inégalité (*) n’est possible que si

An = 0 ∀n > k

en particulier, si k = 0, alors Ap = 0 pour tout p ≥ 1.


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Théorème 29 (d’Alembert)
Un polynôme non constant admet au moins une racine dans C.
|

Démonstration Soit S(z) = az n +· · ·+a0 avec a0 6= 0. Si S n’a pas de racine, alors la fonction
1
inverse est holomorphe dans C
| tout entier
S(z)
 an−1 a0 
S(z) = an z n 1 + + ··· +
an z an z n

il existe s ∈ IR+∗ tel que


1
|z| > s =⇒ |S(z)| ≥ |an z n |
2
1
soit M = sup , on a

|z|≤s S(z)
1  2 
sup ≤ max M,

| S(z)
z∈ C |an |sn
1
donc est constant d’après le théorème de Liouville, donc aussi S(z) admet donc au moins
S(z)
une racine dans C.
|

9 Théorème des résidus

9.1 Points singuliers isolés


Définition 30 Soit z0 ∈ U , on dit que z 0 est un point singulier de f si f est holomorphe dans
U \ {z0 }.

Remarques
a) Cette définition s’étend sans difficulté à un nombre fini de points singuliers: f est holomorphe
dans U privé des points z0 , · · · , zn .
zi sera dit point singulier isolé si zi est un point singulier et en plus il est le centre d’un disque
inclu dans U ne contenant aucun autre point singulier de f .
b) Soit zp un de ces points singuliers isolés de f . Alors il existe une couronne centrée en zp , soit

D = {z : 0 < |z − zp | < R }

où f peut être représenté par la série de Laurent:


∞ ∞
X A−n X
f (z) = + An (z − zp )n
n=1
(z − zp )n n=0
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18

9.2 Pôles d’ordre q de f


Définition 31 Soit z0 un point singulier isolé de f . On dit que z0 est un pôle d’ordre q
(0 ≤ q < ∞) de f
A−n = 0 ∀n > q avec A−q 6= 0 (20)

Remarques
a) Si tous les coefficients d’indice négatif sont nuls (q=0) est un cas à part. En effet, on peut
prolonger f en z0 par f (z0 ) = A0 et on obtient une fonction holomorphe dans le disque

D0 = {z : |z − z0 | < R}

b) Si l’un au moins des coefficients d’indice négatif sont non nuls, on dit que z0 est un point
singulier essentiel.

9.3 Notion de Résidu


Soit f une fonction holomorphe dans la couronne

D = {z : 0 < |z − zp | < R }

Définition 32 On appelle Résidu de f en z0 le coefficient A−1 ∈ C


| dans le développement en
série de Laurent de f au voisinage de z0 . On note

Res(f ; z0 ) = A−1

avec ∞
X
f (z) = An (z − z0 )n
−∞

Proposition 33 L’intérêt du coefficient A−1 vient du fait que


Z
1
f (z)dz = A−1 (21)
2πi C0+

où C0+ est le cercle centré en z0 de rayon r0 (0 < r0 < R), orienté dans le sens direct.

Démonstration On a
Z Z ∞
X
f (z)dz = An An (z − z0 )n
C0+ C0+ −∞
Z 2π
r0 eiθ idθ
Z
dz
= A−1 = A−1 dθ
C0+ z − z0 0 r0 eiθ
= 2πiA−1
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az + b d
Exemple Soit f (z) = , c 6= 0 est holomorphe pour tout z différent pour de z0 = − .
cz + d c
On note h = z − z0 , on a
a az0 + b 1
f (z) = + ·
c c z − z0
donc  d  az0 + b bc − ad
Res f ; − = =
c c c2

9.4 Théorème des résidus


On considère un ouvert D de C
| ayant pour bord le contour de Jordan C. Soit f holomorphe
dans D sauf en des points singuliers isolés z0 , z1 , · · · , zn situés dans D ( et non sur C).
Soient les disques deux à deux disjoints, contenus dans D, de centres z0 , z1 , · · · , zn et de
frontières C0 , C1 , · · · , Cn . Soit D0 formé de D privé des disques (désignés ci-dessus) et ayant
0
pour bord orienté C + = C + ∪ C0− ∪ C1− ∪ · · · ∪ Cn− représenté par

D
D0 C+
C0−

Ci−
6
z0 · · · Cn−
zi · · · 
6zn 6



On applique alors le premier théorème de Cauchy au domaine D0 et on a


Z
f (z)dz = 0
C 0+
soit Z Z Z Z
f (z)dz = f (z)dz + f (z)dz + · · · + f (z)dz
C + ∪C0− ∪C1− ∪···∪Cn

ZC + ZC0

ZCn

= f (z)dz − f (z)dz − · · · − f (z)dz


C+ C0+ +
Cn
=0
c’est-à-dire Z h i
f (z)dz = 2πi Res(f, z0 ) + · · · + Res(f, zn )
C+
d’où le résultat fontamental suivant
Théorème 34 (Théorème des résidus)
Soit f satisfaisant aux hypothèses des théorèmes de Cauchy, sauf en des points singuliers
z0 , z1 , · · · , zn situés à l’intérieur de D. (c’est-à-dire non sur C). Alors
Z X n
f (z)dz = 2πi Res(f, zp ) (22)
C+ p=0
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20

10 Calcul pratique des Résidus


La méthode générale pour calculer le résidu de f en un point singulier isolé z0 consiste à écrire
(partiellement) le développement en série de Laurent au voisinage de z0 et le résidu est alors le
coefficient A−1 du développement.
Cette méthode est la seule utilisable lorsque z0 est un point singulier essentiel. Pour le cas des
pôles, on peut se ramener à une formule simple qui permet un calcul facile du résidu.
Cas des pôles. Soit z0 un pôle d’ordre q, alors on a (par définition)
q
X A−n
f (z) = + h(z)
n=1
(z − z0 )n

avec h holomorphe au voisinage de z0 . D’où

(z − z0 )q f (z) = A−q + A−(q−1) (z − z0 ) + · · · + A−1 (z − z0 )q−1 + h(z)(z − z0 )q ≡ g(z)

où g est holomorphe au voisinage de z0 et g(z0 ) 6= 0.


Nous avons donc pour évaluer A−1 la règle pratique suivante:
• Le résidu A−1 est le coefficient aq−1 de la série de Taylor en z0 de la fonction

g(z) = (z − z0 )q f (z).

On formera donc un développement de g en z0 limité à l’ordre (q − 1), après s’être ramené par
translation à z0 = 0.
1
• Puisque aq−1 = g (q−1) (z0 ), on a aussi
(q − 1)!
1 dq−1  q

A−1 = (z − z0 ) f (z) (23)
(q − 1)! dz q−1

z=z0

Cas d’un pôle simple (q = 1). C’est le cas le plus fréquent dans la pratique. D’après l’équation
(23), on a donc
A−1 = lim [(z − z0 )f (z)] (24)
z→z0
g
avec z0 pôle simple (d’ordre 1); en effet, si on pose f =avec g holomorphe dans un voisinage
h
de z0 et g(z0 ) 6= 0, h holomorphe dans un voisinage de z0 et admettant z0 comme zéro simple,
alors la formule (24) devient encore plus simple; en effet, pour z − z0 petit et différent de 0, on
peut écrire
g(z) 1 1
f (z) = · = u(z) ·
h(z) − h(z0 ) z − z0 z − z0
z − z0
En appliquant la formule (23), on a
g(z0 )
Res(f, z0 ) = A−1 = lim u(z) =
z→z0 h0 (z0 )
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Exemples
az + b
1o ) Soit la fonction f (z) = avec c 6= 0.
cz + d
 d  bc − ad
Res f, − =
c c2
eπz
2o ) Soit f (z) =
1 + z2
eiπ i
Res(f, i) = =
2i 2
e−iπ i
Res(f, −i) = =−
−2i 2
3o ) Soit
1
ez 1
f (z) = 2
= g(z)
(1 − z) (1 − z)2
? Résidu au point 1:
1
g(1) + (z − 1)g 0 (z) + · · ·
 
f (z) = 2
(1 − z)
donc
Res(f, 1) = −e

? Résidu au point 0. pour z assez petit et différent de 0, on a


"∞ #" ∞ #
X z −n X
f (z) = mz m−1
n=0
n! m=1

on calcul le coefficient de z −1 dans le développement de ce produit de séries, on obtient

Res(f, 0) = e

11 Calcul d’intégrale par résidus


On ne verra qu’un aspect simple de cette technique (les types les plus simples d’intégrales
calculables par cette méthode)
a) Intégrale de type
Z 2π
I= R(sin t, cos t)dt
0

où R(x, y) est une fraction rationnelle n’ayant pas de pôle sur le cercle

C = {(x, y) : x2 + y 2 = 1}.
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22

On pose z = eit . L’intégrale I est égale à l’intégrale curviligne (C étant orienté dans le sens
direct) Z  
1 1 1 1  dz
I = R z− , z+
C 2i z 2 z iz  i
X h 1 1 1 1 1
= 2πi Res R z− , z+ , zk
iz 2i z 2 z
|zk |<1

Exemples
1o ) Calculer Z 2π
dt
I= .
0 2 + cos t
On a Z
2 dz
I = 2
i C (z +  4z + 1)
2 2 √  2π
= 2πi Res , ( 3 − 2) = √
i (z 2 + 4zi + 1) 3
seule une racine est à prendre en compte car l’autre est extérieure au cercle.
2o ) Calculer

ecos t cos(sin t)dt
Z
I= .
0 2 + sin t
L’intégrale I est la partie réelle de l’intégrale
Z 2π cos t+i sin t
e dt
I1 =
0 2 + sin t
donc I = Re (I1 ). On a
Z
2ez  2ez √  2π i(√3−2)
I1 = 2
dz = 2πi Res , ( 3 − 2)i = √ e
C z + 4iz − 1 z 2 + 4iz − 1 3
d’où
2π √
I = √ cos( 3 − 2)
3
b) Cas des intégrales de type Z ∞
I= Q(x)dx
−∞
ou Q est une fraction rationnelle sans pôle réel.
Soit D le domaine dont le bord orienté est constitué par le demi-cercle γr de centre 0 et de
rayon r situé dans le demi plan supérieur et par le segment [−r, r] de l’axe réel. D’après le
Théorème des résidus, on a pour r assez grand
Z X
Q(z)dz = 2πi Res(Q(z), zk )
Γr k

où les zk sont les pôles de Q situés dans le demi-plan supérieur {z, Im z > 0}. Or on a
Z Z r Z
Q(z)dz = Q(z)dz + Q(z)dz
Γr −r γr
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il nous faut des résultas sur les intégrales telles que


Z
Q(z)dz.
γr

On a le résultat (très utile) suivant


Lemme 1 (de Jordan) Soit f une fonction continue définie dans un secteur défini par θ1 ≤
arg z ≤ θ2 et telle que
sup |zf (z)| −→ 0 quand r −→ ∞ . (25)
|z|=r
θ1 ≤arg z≤θ2

Alors Z
f (z)dz = 0 quand r −→ ∞
γr

γr désigne l’arc de cercle défini par |z| = r et θ1 ≤ arg z ≤ θ2 .


Démonstration. On a la majoration suivante
R
f (z)dz ≤ r(θ1 − θ2 ) sup |f (z)|

γr
z∈γr
≤ (θ2 − θ1 ) sup |zf (z)|.
z∈γr

On peut utiliser cette même argumentation pour démontrer le résultat suivant


Lemme 2 (de Jordan) Soit f une fonction continue définie dans un secteur défini par θ1 ≤
arg z ≤ θ2 et telle que
sup |zf (z)| −→ 0 quand r −→ 0 (26)
|z|=r
θ1 ≤arg z≤θ2

Alors Z
f (z)dz = 0 quand r −→ 0
γr

γr désigne l’arc de cercle défini par |z| = r et θ1 ≤ arg z ≤ θ2 .


Conséquence. Pour le cas qui nous concerne, utilisant le premier lemme de Jordan et supposant
xQ(x) tendant vers 0 quand |x| tend vers l’infini, on a
Z +∞ X
Q(z)dz = 2πi Res(Q(z), zk )
−∞ Im zk >0

Exemple. Calculer Z +∞
dx
.
0 1 + x2n
On vérifie que le lemme 1 s’applique et on a
Z +∞
dx X  1 
2I = 2n
= 2πi Res 2n
, zk .
−∞ 1 + x Im z >0
1 + x
k
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24

dx
Les pôles de sont les zéros de 1 + z 2n , c’est-à-dire les nombres
1 + x2n
iπ kπ 
zk = exp +i , 0 ≤ k ≤ 2n − 1
2n n
 1  1 −zk
Res 2n
, zk = 2n−1 =
1+x 2nzk 2n
d’où
n−1
−iπ X −iπ iπ 1 − eiπ
I= zk = e 2n iπ
2n k=0 2n 1−en
c’est-à-dire
π
I= π
2n sin 2n
c) Cas des intégrales de type Z +∞
Q(x)eix dx,
−∞

Q étant une fraction rationnelle sans pôle réel. Pour r assez grand, on a
Z +r Z X
iz
Q(z)e dz + Q(z)eiz dz = 2πi Res(Q(z)eiz , zk )
−r γr Im zk >0

avec y 6

@
r@ γr
@
@ - -
-r O r x
Z
On est amené alors à étudier l’intégrale J(r) = Q(z)eiz dz. Pour ce faire, on a besoin du
γr
résultat suivant
Lemme 3 Si sup |Q(z)| −→ 0 quand r −→ ∞, alors
|z|=r

Z
lim Q(z)eiz dz = 0.
r→∞ γr

Démonstration. On a
Z Z
iz
J(r) = Q(z)e dz = πQ(reiθ )eir cos θ−r sin θ ireiθ dθ
γr 0

d’où Z π
J(r) ≤ sup |Q(z)| e−r sin θ rdθ
|z|=r 0
Z π/2
2rθ
≤ 2 sup |Q(z)| e− π rdθ ≤ π sup |Q(z)|.
|z|=r 0 |z|=r
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2rθ
car sin θ ≥ π
pour 0 ≤ θ ≤ π/2.
Ce qui entraine le lemme.
Pour le calcul de l’intégrale I et dans l’hypothèse du lemme 3, on a
Z +r X
lim Q(x)eix dx = 2πi Res(Q(z)eiz , zk )
r→∞ −r Im zk >0

d’où
X
I = 2πi Res(Q(z)eiz , zk )
Im zk >0

Exemple. Calculer Z +∞
cos x
I= dx.
0 1 + x2
On a +∞
eix
Z
1
I = Re dx.
2 −∞ 1 + x2
1
On trouve donc le cas c) avec R(z) = , donc
1 + z2
1
lim sup =0

r→∞ |z|=r 1 + z 2

donc   eiz 
1 π
I = Re 2πi Res 2
,i =
2 1+z 2e
Remarques.
1o ) Dans le cas a), b), c), il est possible de calculer l’intégrale par les résidus dès que les
conditions requises pour l’existence de cette intégrale sont vérifiées.
2o ) Dans le cas b), on peut (en changeant les signes) faire le calcul de l’intégrale en utilisant
Z ∞{z ∈ C : Im z < 0}. Mais dans le cas c) il n’en est pas
un contour situé dans le demi plan |

de même. En effet pour calculer eiαx R(x)dx avec α réel différent de zéro, on utilisera un
−∞
contour situé dans le demi-plan supérieur ou inférieur selon que α est positif ou négatif.
d) Cas des intégrales de type Z ∞
R(x)eix dx ,
−∞

avec R possédant un pôle simple sur l’axe réel (on suppose que c’est 0). Pour étudier le
comportement de l’intégrale au voisinage de 0 (pôle simple), on utilise le résultat suivant
Lemme 4 Soit g une fonction holomorphe dans un disque pointé de centre O, admettant 0
pour pôle simple, et γ le chemin défini par {z : |z| = , θ1 ≤ arg z ≤ θ2 }, orienté dans le sens
direct. On a Z
lim g(z)dz = i(θ2 − θ1 ) · Res(g, 0)
→0 γ
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26

a
Démonstration. On peut écrire g(z) sous la forme g(z) = + h(z), où h est holomorphe
z
dans un voisinage de l’origine, donc
Z Z Z
dz
g(z)dz = a + h(z)dz (27)
γ γ z γ

Puisque h est bornée dans un voisinage de 0, l’intégrale


Z
h(z)dz −→ 0 quand  → 0.
γ

Par ailleurs on peut calculer la première intégrale su second terme de l’équation (27), on a
Z
dz
a = ia(θ2 − θ1 ) = i(θ2 − θ1 ) · Res(g, 0)
γ z

d’ou le résultat annoncé.


Exemple. Calculer Z +∞
sin x
I= dx.
−∞ x
On supposera ici que l’on sait comment démontrer l’existence de cette intégrale. On peut le
faire en étudiant Z − Z r
sin x sin x 
lim dx + dx
r→0 r→∞ −r x  x
Solution. on considère le bord orienté Γr (de domaine D) constitué par les courbes γ1 , γ2 , γ3 , γ4
( voir figure ci dessous.
On a d’après le Théorème des résidus
y 6

eiz
Z @
dz = 0 r@ γr
Γr z @ 
@ - -
-r -1 O r x
soit − r
eix eix eiz eiz
Z Z Z Z
dx + dx = dz + dz
−r x  x −γr z −γ z
donc − r
Z eiz
Z
sin x sin x  1
lim dx + dx = lim dz.
r→0
r→∞ −r x  x i r→0
r→∞
z
Puisque l’intégrale sur γr tend vers 0 quand r tend vers ∞ d’après le lemme 3. En appliquant
le lemme 4, on trouve donc
 eiz 
I = π Res , 0 = π.
z

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