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Chapitre 7
Réponses des systèmes linéaires
1. Réponse temporelle
1.1. Généralité
Par définition de la fonction de transfert
S p
H p
E p
S(p) = H(p) . E(p)
==> s(t) est l'image de S(p)
On peut observer que la réponse s(t) est directement liée à la fonction de transfert mais
également à la fonction d'entrée.
La méthode d'étude consistera à déterminer S(p) pour une entrée E(p) et ensuite de
déterminer s(t).
1.2.1. L'impulsion
e(t) = E . (t)
avec (t) = impulsion de Dirac dont la transformée vaut 1
E(p) = E
S(p) = H(p) . E
Exemples d'impulsions :
décharge brutale d'un condensateur
choc mécanique sur un système élastique
choc brutal de pression dans un conduit
1.2.2. Echelon
e(t) = E . y(t)
1
avec y(t) = cste. La transformée est immédiate Y(p) =
p
E
E p
p
E
S p H p .
p
Le gain du système k est multiplié par la constante E (amplitude de l'entrée).
S(p) possède un pôle à l'origine en plus des pôles de H(p)
67
Chapitre 7 : réponses des systèmes linéaires
Exemples d'échelon :
variation brutale de la position angulaire d'un arbre
variation brutale d'une tension électrique
1.2.3. Rampe
e(t) = E . t . y(t)
Transformée
E
E p
p2
E
S p H p .
p2
ajout d'un pôle double à l'origine
Exemples :
accouplement brutal d'un arbre à un moteur tournant à vitesse constante
générateur de tension en dents de scie
E
S p H p . 3
p
Exemple :
système mécanique soumis à une accélération constante
Remarques
La réponse à une impulsion s'appelle réponse impulsionnelle.
La réponse à un échelon s'appelle réponse indicielle.
68
Chapitre 7 : réponses des systèmes linéaires
Voici un montage simple utilisé par exemple en instrumentation lorsque l'on veut filtrer un
signal de mesure électriquement bruité. Il est composé d'une résistance électrique R et d'un
condensateur parfait de capacité C. La tension d'entrée Ue(t) est une tension continue et le signal de
sortie est la tension Us(t) . Les valeurs numériques sont: R = 500 et C = 5 mF. Les conditions
initiales sont :
Ue(0) = Us(0) = 0 V et I(0) = 0 A.
Comme on a
uR t Ri t
et
du C
i t C t ,
dt
on obtient l'équation différentielle décrivant ce système, soit
du s t
ue t RC t us t
dt
Le gain statique est K = 1 V/V ; cela signifie qu'en régime permanant la variation de la
tension de sortie sera la même que celle de l'entrée.
Les conditions initiales étant nulles, la fonction de transfert de ce système peut s'écrire :
Us p 1
F p
U e p 2,5 p 1
69
Chapitre 7 : réponses des systèmes linéaires
On cherche à établir l'équation différentielle entre h(t) et qe(t) puis à déterminer la fonction
de transfert de ce système.
Les débits Qe et Qs et la hauteur H sont constants au début de l'étude avant toute variation de
Qe, les variations qe, qs et h de ces grandeurs sont donc nulles. Comme les conditions initiales sont
nulles, la fonction de transfert de ce système peut s'écrire :
H p 12,5
F p
Qe p 50 p 1
70
Chapitre 7 : réponses des systèmes linéaires
Observation
Qu'il soit réellement du premier ordre comme le circuit RC, ou assimilé comme tel autour
d'un point de fonctionnement comme le réservoir de l'exemple, le système du premier ordre est très
rencontré industriellement. Une vanne de régulation à commande progressive ou un capteur ont
souvent comme fonction de transfert celle d'un premier ordre. Le procédé instrumenté sera alors
souvent constitué de plusieurs systèmes du premier ordre disposé en série. C'est pourquoi il est
important de connaître le comportement dynamique d'un système du premier ordre, à savoir ses
réponses temporelles et fréquentielles.
71
Chapitre 7 : réponses des systèmes linéaires
Remarques
pour t=0 s(t) = 0
t=T s(t) = 0,632 S( )
t = 2T s(t) = 0,865 S( )
t = 3T s(t) = 0,95 S( )
t = 4T s(t) = 0,98 S( )
Si on regarde l'écart entre l'entrée e(t) et la sortie s(t) on définit l'erreur dynamique (t)
t t
t e t s t E K.E 1 eT E 1 K K . E .e T
72
Chapitre 7 : réponses des systèmes linéaires
Si le gain statique est différent de l'unité, le système ne suit pas, les pentes de l'entrée et de la
sortie ne sont pas les mêmes.
Par contre si le gain statique est égal à l'unité, la sortie va suivre l'entrée avec un retard T.
t
En effet, lorsque t le terme e T 0 et il reste :
s t E t T
t
Si k = 1 l'erreur dynamique E .t E t T E .T . e T tend vers une erreur statique ou
d
erreur de trainage lorsque t
lim t d E .T
Le montage électrique présenté ici est un circuit très classique d'étude. Il est composé d'une
résistance électrique R, d'une bobine d'inductance L, d'un condensateur de capacité C. La tension
d'entrée Ue(t) est une tension continue et le signal de sortie est la tension U s(t). Les conditions
initiales sont : Ue(0) = Us(0) = 2 V et I(0) = 50mA. Les variations sont donc : ue(0) = us(0) = 0 V et
i(0) = 0 A.
73
Chapitre 7 : réponses des systèmes linéaires
avec
du c du
i t C t C s t
dt dt
On obtient alors l'équation différentielle de ce système :
2
du s du s
u e t LC 2 t RC t us t
dt dt
Les tensions et le courant sont stabilisés et constants avant t = 0 : les conditions initiales
pour les variations sont donc nulles, et la fonction de transfert de ce système peut s'écrire :
2
US p 1 K. 0
F p
U e p LC p 2 Rc p 1 p2 2 . 0 p 2
0
Le gain statique est K = 1 V/V ; cela signifie, qu'en régime permanent, la variation de la
tension de sortie sera la même que celle de l'entrée. En identifiant terme à tenne on a :
1
0
LC
R C R
et
2 L 2L 0
Observation
Pour tout automaticien le système du second ordre est très important à connaître puisqu'il
sert de base d'analyse au comportement d'un système régulé en chaîne fermée. En effet, le cahier
des charges d'une boucle de régulation sera souvent décrit par comparaison à un système du second
ordre comme par exemple pour le temps de réponse ou l'amortissement exigés. L'étude fréquentielle
du système du second ordre servira lors de l'étude de la stabilité d'une boucle de régulation.
74
Chapitre 7 : réponses des systèmes linéaires
2
p2 . 0 0 1
Implantation des pôles
avec 2 . . T = T1 + T2 et T² = T1 . T2
Le système apparait comme une cascade de 2 systèmes du premier ordre.
75
Chapitre 7 : réponses des systèmes linéaires
1
H p 2
1 R1 .C 1 R2 . C 2 R1 . C 2 . p R1 . R2 .C 1 .C 2 . p
T1 T 2 T1 T2
Remarque
Cette réponse est aussi appelée réponse apériodique car elle ne présente aucun dépassement
par rapport à sa valeur finale.
76
Chapitre 7 : réponses des systèmes linéaires
Sans démonstration
. .t
e 0
2
s t K.E 1 2
. cos 0 . 1 .t arcsin
1
77
Chapitre 7 : réponses des systèmes linéaires
78
Chapitre 7 : réponses des systèmes linéaires
Ai 2
1
. . t2
K . E.e 0
Ai 1 2
1
a
= pulsation propre =
0
1 2
avec t2 = t1 + Ta (période apparente)
Ai e . . t 0 1
e . t t e . .T 0 1 2 0 a
Ai 1 e . . t 0 2
Ai
ln . 0 .Ta
Ai 1
2. 2.
or T a a
0. 1 xi 2
Ai 2. 2.
ln . 0 . .
Ai 1 0. 1
2
1 2
Ai
on pose X et on élève au carré
Ai 1
2
2 .4. 2 2 2 2 2
ln X 2 ==> . 4. ln X ln X
1
ln X
2
4. ln 2 X
79
Chapitre 7 : réponses des systèmes linéaires
Il est à noter qu'un système comportant un système du second ordre dans sa fonction de
transfert a un comportement dynamique de même nature que le coefficient d'amortissement impose.
80
Chapitre 8 : réponse harmonique des systèmes
linéaires
Chapitre 8
Réponse harmonique des systèmes linéaires
1. Introduction
Lorsque l'entrée est sinusoïdale, le régime permanant est caractérisé par la tansmittance
isochrone qui s'obtient à partir de la transmittance isomorphe en faisant p = j .
S j
H j H0 . e j 0
E j
Ou encore
H j H j j. H j
On voit donc que H(j ) est une grandeur complexe caractérisée par
un module
2 2
H j
une phase
tg avec = argument
Différentes représentations de ces fonctions sont utilisées en automatique.
Représentation de :
Bode
Nyquist
Black
Nichols
Remarque
pour les systèmes en cascade
H H 1 . H 2 . H 3 ....
1 2 3 ...
2. Représentation de Bode
On représente H et en fonction de ou f. On obtient les courbes de gain et de
phase qui permettent de déterminer H et pour toute valeur de .
L'axe des fréquences est de type logarithmique ==> log ( ).
L'axe du module H est gradué en dB (decibel = 20 . log H ).
L'axe des phases est gradué en degrés.
81
Chapitre 8 : réponse harmonique des systèmes
linéaires
1
2.2. Représentation d'un terme p
La courbe de gain est une droite oblique passant par le point = 1 ==> H dB 0 , et
de pente -20dB par décade. On appelle décade un intervalle de pulsation tel que la rapport entre les
pulsations extrèmes soit égal à 10.
Pour
= 1 ==> H 1 ==> 20 . log 10 1 0 dB
1
= 10 ==> H ==> 20 . log10 0,1 20 dB
10
La courbe de phase est une droite horizontale d'ordonnée 2 .
1 1 et
En effet : H j ==> Module = H j
j
j
argument = arctg 90 °
0 2
82
Chapitre 8 : réponse harmonique des systèmes
linéaires
1
2.3. Représentation d'un terme 2
p
La courbe de gain est une droite oblique passant par le point =1, H dB 0 et une pente
-40 dB par décade.
La courbe de phase est une droite horizontale d'ordonnée .
= 1 ==> H dB 0
2
= 10 ==> H dB 20 . log10 10 40 dB
=-
Remarque
1 1 1
. , on peut tracer les courbes en faisant la somme graphique des courbes de ces
p2 p p
2 facteurs. L'utilisation du dB permet de transformer le produit des modules en sommes.
La courbe de gain est une droite oblique passant par le point = 1 , H dB 0 et une pente
+20 dB par décade.
La courbe de phase est une droite horizontale d'ordonnée 2 .
83
Chapitre 8 : réponse harmonique des systèmes
linéaires
= 1 ==> H dB 0
= 10 ==> H dB 20 . log 10 10 20 dB
j
arctg
0 2
La courbe de gain est une droite oblique passant par le point = 1 , H dB 0 et une pente
n . 20 dB par décade (n contient son signe).
La courbe de phase est une droite horizontale d'ordonnée n . 2 .
= 1 ==> H dB 0
= 10 ==> H dB n. 20 . log10 10 n. 20 dB
n.
2
1
2.6. Représentation d'un terme p.T 1
La courbe de gain est une courbe tangente (asymptotiquement) aux basses fréquences à la
droite d'ordonnée 0 et tangente (asymptotiquement) aux hautes fréquences à la droite oblique
1
passant par le point , H dB 0 et de pente -20 dB par décade.
T
La courbe de phase est une courbe tangente aux basses fréquences à la droite horizontale
d'ordonnée 0 et tangente (asymptotiquement) aux hautes fréquences à la droite horizontale
d'ordonnée 2 .
1 1
H j tg T. H 20 . log10 2 2
1 j .t 1 T
Si la fréquence est basse
. T << 1 H dB 20 . log 10 1 0
donc H dB tend vers 0 aux basses fréquences.
84
Chapitre 8 : réponse harmonique des systèmes
linéaires
Remarque
2
pour la droite asymptote à une ordonnée de – 6 dB on dit que la droite à une pente
T
de – 6 dB par octave (octave = fréquence double de ).
Etude du déphasage
tg T.
Si la fréquence est basse
. T << 1 tg 0 0 tend vers 0 aux basses fréquences
Si la fréquence est haute
. T >> 1 tg 2 tend vers 2 aux hautes fréquences
Pour
1
tg 1 45 °
T
1
tg 2 63 ° 20 ' soit à 26°40' de la valeur finale 90°
2. T
85
Chapitre 8 : réponse harmonique des systèmes
linéaires
2 1
tg 26 ° 40'
T 2
1
2.8. Représentation d'un terme 2 2 a < 1
1 2.a.T . p T . p
86
Chapitre 8 : réponse harmonique des systèmes
linéaires
1
avec H j 2 2 2 2 2 2
1 T . 4.a .T .
2 . a . .T
et tg 2 2
1 .T
1
H dB 20 . log 10 2 2 2
1 T . 4 . a2 . T 2 . 2
Si la fréquence est basse . T << 1 et H dB 0 donc H dB tend vers 0 lorsque
est très faible.
1
Si la fréquence est haute . T >> 1 et H dB 20. log10 2 2
H dB tend à
T .
1
suivre la droite oblique qui passe par le point et dont la pente est de – 40 dB par décade.
T
Les valeurs intermédiaires dépendent du coefficient d'amortissement a.
2 . a . .T
tg 2 2
1 .T
Si la fréquence est basse . T << 1 tg 0 0 0 aux basses
fréquences.
Si la fréquence est haute . T >> 1 tg 0 180 ° aux
hautes fréquences.
De plus pour
1
tg 2
T
Les valeurs intermédiaires dépendent du coefficeient d'amortissement a.
87
Chapitre 8 : réponse harmonique des systèmes
linéaires
1
2.9. Représentation d'un terme 2 2 a > 1
1 2.a.T . p T . p
3. Représentation de Nyquist
Nyquist condense les informations de gain et de phase en un seul diagramme dessiné dans le
plan complexe.
H j H j j. H j
88
Chapitre 8 : réponse harmonique des systèmes
linéaires
On obtient le diagramme de Nyquist en portant les valeurs correspondantes aux parties réelle
et imaginaire respectivement en x et y.
Le lieu des points représentatifs de H j lorsque varie est appelé courbe de Nyquist.
On peut lire sur ce diagramme le module |H| et la phase .
K j. K . . T
H j 2 2 2
1 .T 1 .T 2
K . .T K
y 2 2 et
x 2
1 .T 1 .T2
La courbe de Nyquist à pour équation x² + y² – K .x = 0.
C'est donc lorsque varie de 0 à + , un demi cerlce de diamètre K et centré sur l'axe x au
K
point C ( , j 0)
2
89
Chapitre 8 : réponse harmonique des systèmes
linéaires
Au départ : pour =0
H 0 K
Angle de départ : sans démonstration
==> 2 . signe de a 1 b 1 arctg . b1
A l'arrivée : = ==> H( ) 0
arg H j ==> 2 . n m
Exemples :
90
Chapitre 8 : réponse harmonique des systèmes
linéaires
phase .
2
Arrivée :
K . am 1
H j ==> . n m ==> |H| pour =
bn p
phase . n m
2
91
Chapitre 8 : réponse harmonique des systèmes
linéaires
Le diagramme des gains permet de déterminer le module |H|. La lecture du diagramme des
phases permet de déterminer l'argument. Il suffit alors de porter les points correspondants à dans
un diagramme polaire.
1 2 ...
3
Les différents points correspondant à une pulsation donnée , donnant le point de la
transmittance globale par simple addition des modules et des phases. Cela se traduit sur les
diagrammes par deux translations.
92
Chapitre 8 : réponse harmonique des systèmes
linéaires
Actuellement, seules les coordonnées de Nichols sont utilisées mais de nombreux auteurs les
appellent les coordonnées de Black.
H p H1 p . H 2 p et 1 j 2 j
Chacune des 2 courbes H1(j ) et H2(j ) étant graduée en . Pour obtenir, pour une pulsation
1 donnée, la valeur de H(j ), on doit additionner H1(j 1)dB et H2(j 1)dB (translation verticale) et
1(j 1) avec 2(j 1) (translation horizontale).
93
Chapitre 8 : réponse harmonique des systèmes
linéaires
Remarque
Un changement de gain statique revient à multiplier le gain par une constante . Cela
correspond à une translation de 20 . log
H dB dB H 1dB
1
94
Chapitre 9 : étude des systèmes asservis
Chapitre 9
Etude des systèmes asservis
1. Système à retour unitaire
=e–s
s=Y.
s Y
H
e 1 Y
Y est la transmittance en boucle ouverte. Cette transmittance peut être relevée
expérimentalement.
Exemple de calcul d'une transmittance en boucle fermée.
K
Y
p. T . p 1
K
p. T . p 1 K 1
H 2
K T.p p K T 2 1
1 .p .p 1
p. T . p 1 K K
On voit apparaitre un terme du second degré.
= e – Y2 . s
s = Y1 .
s Y 1 Y 1. Y 2 1
.
e 1 Y 1 . Y 2 1 Y 1 .Y 2 Y 2
Ce système est équivalent à un asservissement de transmittance Y1Y2 placé en cascade avec
1
la transmittance .
Y2
95
Chapitre 9 : étude des systèmes asservis
1
Système à retour unitaire en cascade avec . ( Inverse de la transmittance de retour )
Y2
3. Règles de transposition
Lorsque les chaînes de réaction secondaires ne peuvent être dessinées sans se croiser à
l'intérieur de la boucle principale, il faut transformer le système avant de pouvoir écrire la
transmittance.
96
Chapitre 9 : étude des systèmes asservis
Conclusion
Le comportement du système asservi est entièrement déterminé dans la bande
passante du système par la transmittance inverse des éléments qui figurent dans la chaîne de
réaction et en dehors de cette bande passante par la transmittance des éléments de la chaîne d'action.
97
Chapitre 10 : stabilité des sytèmes asservis
Chapitre 10
Stabilité des systèmes asservis
Le tout premier rôle d'un régulateur est d'assurer la stabilité du procédé contrôlé en chaîne
fermée car cela concerne directement la sécurité de l'installation. Les autres rôles du régulateurs,
certes nécessaires, qui sont de garantir les précisions statique et dynamique et d'obtenir le temps de
réponse désiré, ne peuvent être valides si le procédé régulé est instable. Un régulateur contrôlant un
procédé intégrateur, donc naturellement instable en chaîne ouverte, doit rendre stable le procédé
régulé. Bien entendu, un procédé, naturellement stable en chaîne ouverte, doit le rester une fois
corrigé par le régulateur.
Il est donc primordial qu'un régulateur garantisse la stabilité du procédé qu'il contrôle et cela
quels que soient les changements structurels intrinsèques du procédé modifiant sa fonction de
transfert ou ses coefficients. L'automaticien doit donc être conscient que l'étude de la stabilité des
systèmes asservis est incontournable.
1. Stabilité
1.1. Définition
Qu'il soit asservi ou non, un système est stable si à une variation bornée du signal d'entrée
correspond une variation bornée du signal de sortie. Une variation d'un signal est dite bornée
lorsqu'elle est constante en régime permanent.
Remarque
La stabilité d'un système ne dépend ni de la nature du signal d'entrée appliqué ( impulsion,
échelon, rampe, ... ) ni de l'entrée prise en compte ( consigne ou grandeurs incidentes ).
On constate que ces deux fonctions de transfert ont les mêmes dénominateurs et par
98
Chapitre 10 : stabilité des sytèmes asservis
Conditions d'oscillations.
Puisque e = 0 on a = -s. Donc le signal entrant dans la chaîne d'action a une amplitude
égale à celle du signal de sortie mais en opposition de phase avec lui.
La chaîne d'action déphase de ainsi que le détecteur d'écart.
L'égalité = -s peut se mettre sous la forme K . G = -1 puisque s = K . G . .
L'égalité complexe K . G = -1 est équivalente à 2 égalités scalaires :
20 . log (K . G) = 0 dB et arg (K .G) = ±
Autrement dit, on a instabilité lorsque la courbe de gain coupe l'axe 0 dB pour une valeur de
la pulsation p qui correspond à un déphasage de ± .
p
La fréquence est la fréquence propre du système.
2.
99
Chapitre 10 : stabilité des sytèmes asservis
3. Critères de stabilité
Des critères algébriques ou graphiques, peuvent être choisis pour juger de la stabilité d'un
système.
À noter que les outils numériques actuels permettent d'observer la stabilité, par simulation,
d'un système sous de nombreux aspects dont les réponses temporelles ou fréquentielles sont les plus
courantes. Les critères définis ci-dessous restent cependant à la base de la compréhension des
mécanismes de la stabilité des systèmes asservis.
Méthode de résolution
A partir de la fonction de transfert en chaîne ouverte C(j c) . H(j c), on écrit les conditions
limites de stabilité c'est-à-dire :
la condition d'amplitude :|C(j c) . H(j c)| = 1
la condition de phase : arg (C(j c) . H(j c)) = -
On détermine la pulsation c à partir de la condition de phase.
On calcule le gain critique Gc à l'aide de c et de la condition d'amplitude.
Le système en chaîne fermée est stable si pour la pulsation critique c on a
|C(j c) . H(j c)| < 1.
Le système en chaîne fermée est instable si pour la pulsation critique c on a
|C(j c) . H(j c)| > 1.
100
Chapitre 10 : stabilité des sytèmes asservis
Exemple
Etude de la stabilité d'un système dont la fonction de transfert en chaîne ouverte du système
Gr
est C p . H p 3 , Gr étant le gain du régulateur.
1 p
avec :
a n 1 . an 2 an . an 3 an 1 . a n 4 an . an 5
A1 A2
an 1 an 1
an 1 . an 6 an . an 7 A1 . a n 3 a n 1 . A2 A1 . a n 5 a n 1 . A3
A3 B1 B2
an 1 A1 A1
N 1. M 2 M 1 . N 2
O1
N1
Routh a établi que le système est stable si tous les termes de la première colonne sont de
même signe. Dans le cas contraire, le nombre de changements de signe, donne le nombre de pôles
instables.
Exemple
On souhaite statuer sur la stabilité des trois systèmes dont les fonctions de transfert en
chaîne fermée sont :
p 1 5p 1 p 1
F1 p F p F3 p 3 2
2
p3 3 p 1 p 3 2 p2 3 p 1 p 2p 3p 1
101
Chapitre 10 : stabilité des sytèmes asservis
Règle
Un système asservi linéaire est stable si, décrivant le lieu de transfert en boucle ouverte dans
le sens des fréquences croissantes on laisse le point critique à sa gauche. Il est instable dans le
cas contraire.
Règle
La condition de stabilité sera réalisée si en parcourant le lieu de Black dans le sens des
croissants, on laisse le point critique de coordonnées 0 dB et – 180° à sa droite.
102
Chapitre 10 : stabilité des sytèmes asservis
4. Degré de stabilité
Apprécier le degré de stabilité d'un système c'est caractériser son éloignement de la juste
instabilité.
On définit :
la marge de phase
Un système asservi pour être stable doit, pour la pulsation qui correspond au
passage de la courbe de gain par l'axe 0 dB, avoir une phase inférieure d'une
certaine valeur n par rapport à la valeur absolue .
Cette valeur n est la marge de phase et elle est souvent prise à 45°.
la marge de gain
Un système asservi pour être stable doit, pour la pulsation qui correspond au
passage de la courbe de phase par l'axe - avoir un gain inférieur à un certain
nombre A de dB.
Cette valeur A ( négative ) est la marge de gain |Gm| et elle est souvent prise à
-10 dB.
103
Chapitre 10 : stabilité des sytèmes asservis
Remarques
La marge de gain est une garantie que la stabilité persistera malgré des variations imprévues
du gain en boucle ouverte.
La marge de phase est une garantie que la stabilité persistera malgré l'existense de retards
parasites dont on n'a pas tenu compte dans le réglages de l'asservissement.
104
Chapitre 10 : stabilité des sytèmes asservis
Pour K = 1
On trouve une marge de phase d'environ 90°.
2 T
Posons T ' avec T = 0,1 => T'² = 0,1 et T' = 0,31
K
1 1
2aT ' et a 1,5
K 2 . 0,31
1
La transmittance en boucle fermée 2 peut se mettre sous la forme d'un
0,1 p p 1
produit de deux facteurs du premier degré. Les constantes de temps T 1 et T2 sont données par
l'égalité.
1 1 4 .0,1 1 1
p Soit 0,9 => T1 = 0,11 et 1,1 => T2 = 0,9
0,2 T 1 T 2
La réponse indicielle présente un retard mais aucune résonance le système est très amorti.
Diagrammes de Bode en boucle ouverte
Pour K = 10
Le diagramme des gains est translaté de 20dB vers le haut. La marge de phase ( pour
G = 0 dB) est d'environ 52°.
105
Chapitre 10 : stabilité des sytèmes asservis
0,1
T '2 ==> T' = 0,1
10
1 1
2aT ' ==> a 0,5
10 2 . 10. 0,1
La réponse indicielle présente un taux de dépassement de 15 % ( bon amortissement ) et la
rapidité de la réponse est bonne.
Pour K = 100
On trouve une marge de phase de 17°.
Résumé
Le fait d'augmenter le gain en boucle ouverte du système asservi
fait augmenter la bande passante en boucle ouverte
fait diminuer la marge de phase
fait augmenter la bande passante en boucle fermée
fait apparaitre puis augmenter le pic de résonance de la courbe de gain en boucle
fermée
106
Chapitre 10 : stabilité des sytèmes asservis
Le réglage optimum est donc atteint pour la valeur de K la plus forte, celle qui sans porter
atteinte à la stabilité assure un temps de réponse assez faible.
6. Conclusions
107