Vous êtes sur la page 1sur 4

Il y a des choix qui s’imposent sous l'effet de la Covid-19.

La réforme de l'administration et
du secteur public est l'un de ces impératifs, tant retardés, dont le Maroc ne peut plus faire
l'économie. Et il incombe à Mohamed Benchaâboun, déjà au four et au moulin, de faire
aboutir ce chantier identifié comme levier de relance à partir de 2021.

Et autant dire que ce sera David contre Goliath ! Cela fait 65 ans, depuis l'indépendance du
Maroc, que le dossier de la réforme de l'administration revient de manière récurrente. Bref,
depuis toutes ces décennies, la mise à niveau du secteur public et de l'administration a été
une patate chaude que se passaient allègrement les différents gouvernements. Même la
crise économique mondiale de 2008 et les fameux enseignements tirés n'y ont rien fait.

Des mesures par ci, des décisions par-là, ou encore des chantiers comme le e-gov, la
digitalisation. Aussi, la constitution 2011 a-t-elle consacré le principe de transparence et de
la reddition des comptes pour l'ensemble des entreprises et établissements publics et des
collectivités territoriales.

Le cadre réglementaire a été renforcé, mais censé être un élément de compétitivité du


pays, l'administration publique s'est vite transformée en boulet.

Mais aujourd'hui, les choses ont changé, pour la volonté politique du changement on verra,
mais le fait est que face à la rareté des deniers de l'Etat, l'administration publique étant
particulièrement budgétivore, et la montée en puissance des besoins aussi bien des citoyens
que des entreprises, le tout dans un contexte de crise sanitaire et crise économique
systémique, la réforme administrative est une fois de plus posée sur la table.

Elle même identifiée comme un levier de relance devant être enclenchée (ou plutôt
réenclenchée) en 2021.

En effet, le Roi n'a eu de cesse de rappeler l'importance de l'efficience de l'administration


publique et son impact sur le développement aussi bien social qu'économique du Royaume.

Dans ce sens, le PLF 2021 vient répondre aux orientations royales contenues dans le discours
du Trône du 29 juillet 2020, à savoir la relance de la croissance, l'exemplarité de l'Etat et
l'optimisation du fonctionnement du secteur public et la prise en charge de la question
sociale.

Ainsi, comme l'a rappelé Mohamed Benchaaboun, le ministre de l'Economie, des Finances et
de la Réforme de l'administration, La sphère publique connaitra dès 2021 l'amorce d'une
dynamique de réformes et de restructurations au profit d'une meilleure contribution à la
croissance ». Dans ce sens deux textes de loi sont en cours de finalisation dont celui relatif à
la création de l'agence

Loi 55 19 : ADOPTÉE LE 6 MARS 2020, LA LOI N° 55 19 RELATIVE À LA SIMPLIFICATION DES


PROCÉDURES ET FORMALITÉS ADMINISTRATIVES
COMPORTE UN ENSEMBLE DE CHANGEMENTS ENCADRANT LA RELATION ENTRE
L’ADMINISTRATION ET LES USAGERS DANS L’OBJECTIF DE PERMETTRE À CES DERNIERS
D’ACCOMPLIR LEURS FORMALITÉS DANS DES CONDITIONS OPTIMALES ET DANS LES
MEILLEURS DÉLAIS.

#essentiel_à_retenir_loi_5519

Par ailleurs, les principaux changements introduits par cette loi :

– La définition des principes généraux encadrant la relation entre l’Administration et


l’usager;

– Le recensement, le classement, la documentation de l’ensemble des décision


administratives et leur intégration dans des matrices devant être publiées sur le portail
national;

– La simplification des procédures administratives et l’adoption de l’échange numérisé des


documents et informations entre administrations;

– La fixation de délais maximum de réponse des administrations pour l’ensemble des


demandes des usagers relatives aux décisions administratives;

– La considération du silence de l’Administration comme approbation et la mise en place de


dispositifs simplifiés pour la présentation des recours administratifs;

– La création de la Commission nationale de simplification des procédures sous la présidence


du Chef du gouvernement.

Troisièmement : Renforcement de l'exemplarité de l’État et la rationalisation de sa


gestion : à travers l'accélération de la mise en œuvre des Hautes orientations Royales par
le lancement d'une réforme profonde du secteur public, le traitement des
dysfonctionnements structurels des établissements et entreprises publics dans le but de
réaliser davantage de complémentarité et de cohérence dans leurs missions et
l’amélioration de leur efficience économique et sociale.
Dans ce cadre, il sera procédé à l'élaboration de deux projets de loi, le premier porte sur la
création d'une Agence nationale dont la mission sera de gérer stratégiquement les
participations de l’État et d'assurer le suivi des performances des établissements publics,
alors que le second projet de loi porte sur la réforme des établissements et entreprises
publics.

L’idée est de renforcer l’efficience du service public en


matière d’organisation et de
gouvernance des administrations publiques, des
régions et des collectivités locales, à travers:
– la mesure de la qualité des services publics d’une
manière continue pour évaluer le degré de satisfaction des
usagers;

– le renforcement de la communication avec les citoyens;

– l’amélioration des conditions d’accueil, notamment pour


les personnes à besoins spécifiques;

– la dématérialisation des formalités administratives;

– l’amélioration de la qualité des prestations;

– le bon traitement des réclamations des citoyens;

– le renforcement des règles éthiques et déontologiques


(neutralité, assiduité, intégrité…);

– l’adoption de la déconcentration en tant que règle


générale;

– le renforcement de la coordination entre les différents


services et de la coopération avec le secteur privé et la
société civile;

– l’évaluation des réalisations des différents services et la


publication des résultats;

– l’audit interne régulier des services publics;


– l’adoption de nouvelles techniques de gestion des
ressources humaines (guide des métiers et des
compétences, cartographie des postes et bilan des
compétences, plans prévisionnels de gestion…);

– le renforcement de la continuité à travers les services de


permanence…

Un observatoire des services publics sera créé pour


assurer le suivi de l’application de la Charte, des
performances des services publics, de l’évaluation des
plans et stratégies et de la proposition de mesures pour
améliorer la qualité des prestations.

Vous aimerez peut-être aussi