Cours de
Année 2019/2020
1. Introduction
2. But de l’analyse alimentaire. Point de vue hygiénique et Nutritionnel. Aspect légal.
3. Contrôle de la qualité
Législation alimentaire
Répression des fraudes
Expertise légale
4. Opérations préliminaires au contrôle alimentaire
Echantillonnage
Examen des propriétés organoleptique
Choix du principe des méthodes de dosage
5. Méthodes de dosages des différents constituants alimentaires
Eau
Eléments minéraux
Les glucides
Les lipides
Les protides
Les activités enzymatiques
Les vitamines
6. Toxicologie
Principes fondamentaux de toxicologie
Législation
Principes toxiques susceptibles d’être présents dans les aliments
Substances antinutritionnelles
Métaux lourd
Les mycotoxines
Les contaminants du sol
Les additifs autorisés et non autorisés
Les résidus d’emballage, de pesticides
Voies métaboliques de détoxication
Par ailleurs, le secteur des aliments de rue est important, informel et complexe. Il
représente un moyen d'existence et une source d'aliments accessibles et abordables pour
des millions de personnes. La sécurité sanitaire de ces aliments reste toutefois un
problème majeur car ils sont souvent préparés et vendus dans des conditions d'hygiène
douteuses, avec une disponibilité limitée d'eau saine, de services sanitaires, de
réfrigération et de poubelles. Par ailleurs, les ingrédients qui constituent ces aliments ne
font pas l'objet de contrôles appropriés. En conséquence, tous ces aliments vendus sur la
voie publique peuvent faire courir de graves risques d'empoisonnements alimentaires, par
L'augmentation du nombre de pays membres de l'OMC −qui sont donc liés par ces
accords −a créé une vague d'intérêt pour la révision des législations, leur mise en
conformité avec les obligations internationales et l'adoption des principes qui sous-
tendent ces accords, à savoir l'harmonisation, l'équivalence et la non-discrimination. De la
même façon, un certain nombre de pays, impatients d'adhérer à des groupes régionaux
comme l'Union européenne (UE) ont dû conformer leurs lois nationales aux exigences de
l'UE, sur toute une série de sujets.
3. Contrôle de la qualité :
De la même façon que la sécurité sanitaire ne peut pas être assurée seulement par
l’inspection du produit final, mais par la mise en place de procédures de contrôle tout au
long de la chaîne de production, l'utilisation sans risques de produits chimiques, pesticides,
médicaments alimentaires et aliments pour animaux ne peut être garantie que par
l'instauration d'une série de contrôles qui couvre toutes les étapes, depuis la fabrication
(ou l'importation) des aliments jusqu'à leur stockage, leur étiquetage, leur vente, leur
utilisation, leur application et leur élimination. Ces contrôles visent à protéger la santé
humaine d'effets qui pourraient résulter de l'ingestion de résidus toxiques.
Un autre secteur de réglementation en lien avec l'alimentation est la législation sur les
normes. Dans de nombreux pays, une réglementation de niveau parlementaire met en
place un dispositif d'élaboration de normes pour les produits, afin d'améliorer leur niveau
d'élaboration, de rendement, de sécurité, de qualité et de fiabilité et de renforcer la
confiance des consommateurs. Ces normes pourront être élaborées par les autorités
publiques, par une agence parapublique, ou par une organisation de normalisation
indépendante privée.
Toutefois, pour certains produits, les normes peuvent devenir obligatoires dès lors qu'elles
sont intégrées dans des réglementations (ce qui est souvent le cas pour les normes
alimentaires); elles peuvent aussi devenir obligatoires lorsqu'elles sont adoptées par tous
les partenaires commerciaux. Les normes prennent généralement la forme de
recommandations, de directives ou d'étapes de procédures et elles sont adoptées pour
s'assurer qu'un niveau minimal est atteint, en termes de qualité ou de sûreté. Cela
s'applique aux normes établies par l'ISO ou par la Commission du Codex Alimentarius.
Les normes peuvent porter sur la qualité (l'apparence, la propreté, le goût, par exemple) ;
la sécurité sanitaire (la présence de résidus de pesticides ou d'hormones ou de microbes,
par exemple) ; l'authenticité (la garantie d'origine géographique ou l'utilisation d'un
procédé traditionnel, par exemple) ; et la propriété du processus de production (s'agissant
notamment de la santé et de la sécurité des travailleurs ou de la contamination de
l'environnement). Les normes alimentaires classiques s'appliquent généralement à
l'étiquetage, aux additifs, aux contaminants, aux méthodes d'analyse et d'échantillonnage,
à l'hygiène alimentaire, à l'inspection des systèmes d'importations et d'exportations
alimentaires et aux résidus de médicaments vétérinaires et de pesticides.
Lorsque des normes internationales pertinentes existent ou lorsqu'elles sont sur le point d'être
mises en forme, elles sont utilisées comme base des règlements techniques et des normes
nationales, sauf si ces normes internationales s'avèrent inefficaces ou inappropriées pour réaliser
les objectifs légitimes recherchés, en raison notamment d'un niveau de protection insuffisant, de
facteurs climatiques ou géographiques fondamentaux ou de problèmes technologiques
fondamentaux.
Les règlements techniques et les normes nationales s'appliquent de façon non-discriminatoire aux
produits importés en provenance de tout autre Etat membre et aux produits similaires d'origine
nationale.
Les normes nationales sont élaborées par l'organisme national de normalisation.
L'organisme national de normalisation fait paraître tous les six (6) mois son programme de travail
indiquant les normes nationales en cours d'élaboration et celles adoptées dans la période
précédente.
4.1. Echantillonnage :
La préparation de l’échantillon et le prélèvement de la portion servant à l’analyse sont les
deux premières étapes d’une analyse physico-chimique. Ces étapes sont importantes pour
la réussite d’une analyse, car l’exactitude du résultat en dépend. Les techniques qui seront
utilisées lors de ces étapes devront permettre de respecter le principe suivant:
L’aliquote prélevé pour l’analyse doit être le plus représentatif possible du lot
Cette analyse comporte les critères de qualité les plus élémentaires de la dégustation,
considérés comme les principales caractéristiques impliquées dans le terme de « qualité »,
à savoir l’appréciation de : l'aspect, l'odeur, le goût et la texture des aliments
L'odorat nous apporte de nombreux renseignements sur l'état d'un aliment et sur sa
comestibilité. On pourra remarquer que naturellement, nous faisons confiance à un produit qui
émane des effluves sucrées alors que nous nous montrons méfiants envers les odeurs âcres.
L'odorat est aussi un élément qui permet d'anticiper le goût.
On peut regrouper les odeurs en grandes familles : végétales, florales, animales ou sauvages,
boisées, etc...
L'analyse stricte du goût se fait principalement sur la langue dès le contact physique. Les
principaux goûts sont : sucré, salé, acide et amer.
Le contact physique (le toucher) avec un aliment nous apporte deux types d'information :
Information mécanique : consistance du produit, onctuosité, croustillant, fondant, moelleux
ou gluant pour certains fromages par exemple ;
Information thermique : juger de la température du produit.
Même si l'oreille participe peu à l'analyse sensorielle, elle peut se révéler importante pour
certains produits : un pain doit croustiller, un biscuit trop craquant peut être déplaisant à l'oreille
lors de sa mastication.
Chaque critère comporte une échelle de notation (score) commune de 1 à 5, et le test est mené
par des panélistes professionnels (dégustateurs).
L’épreuve consiste à présenter d’une manière anonyme (codés par des lettres alphabétiques)
l’ensemble des différents échantillons de l’aliment aux panélistes qui devront les noter et exprimer
ainsi leur préférence.
Une fiche de dégustation est mise à la disposition de chaque dégustateur afin d’attribuer à chaque
caractère une note et établir un ordre d’appréciation. Après une première dégustation et avant de
passer à un autre échantillon, le dégustateur doit d’abord se rincer la bouche pour masquer le
goût précédant.
La différence statistique entre les lots est évaluée à l’aide de plusieurs tests. Quick Rank Test de
KRAMER (1960) est un test basé sur le calcul de la moyenne des scores (notes attribuées par les
panélistes pour chaque échantillon) et de la somme des rangs. Le seuil de probabilité est de 5% (p
= 0,05).
a. Méthodes-critère (Type I) :
Méthode qui définit une valeur qu’il n’est possible d’obtenir qu’aux termes de la méthode et qui
est, par définition, la seule utilisée pour établir la valeur acceptée de l’élément mesuré.
Les analyses de routine se pratiquent fréquemment ; elles sont le plus souvent rapides et
peu coûteuses. Mais elles constituent une valeur ajoutée lors des mises à jours mensuelles
en formulation (humidité, protéine, matières grasses, cellulose, amidon, cendres…).
L’utilisation d’un appareil d’analyse par infrarouge est un moyen économique de
multiplier ce type d’analyse. Les analyses approfondies (analyses faites à la hauteur d’ 1 lot
sur 5, 1 sur 10…) portent sur des critères plus complexes et coûteux (acides aminés,
minéraux, ..) ou sur des substances indésirables (mycotoxines, métaux lourds, …).
- L’eau est une substance qui a une forte propension à dissoudre d’autres éléments ;
- L’eau contenue dans le corps humain sert de support à la multitude de réactions et
d’échanges qui sont nécessaires à la vie ;
- L’eau vraiment pure n’existe pas ;
- Une propriété de première importance que l’eau possède est sa polarité spécifique
: la molécule est dipolaire et permet la liaison hydrogène ;
- Une autre opération chimique réalisable avec l’eau est sa dissociation en protons
H+ et en ions hydroxyles OH-. La répartition entre les deux se mesure avec le pH
(potentiel hydrogène) ;
- L’eau joue un rôle très important dans toutes les réactions chimiques qui
impliquent des matières chargées électriquement ;
- Outre ses qualités chimiques propres, l’eau est un excellent véhicule, notamment
pour les agents agressifs.
Electronégativité :
C’est la capacité d’un atome dans une molécule à attirer vers lui les électrons des liaisons qu’il
forme avec d’autres atomes (Linus Pauling).
Exemple :
H C : 2,55 δ+ δ-
« O » est plus électronégatif que le « C » ̶ C ̶ O ̶
H ̶ C ̶ O ̶ C :O O : 3,44
µ
H
Différence de l’électronégativité :
0 0,5 1,7
µ1 µ2
O
µ1 µ2 µ1 + µ2 = µ liaison covalente polaire
104,45°
H H µ2 µ Différence (δ) = 1,4
C’est sa propriété de la liaison hydrogène qui fait de l’eau un élément chimique si unique,
absolument indispensable à la vie terrestre.
Presque tous les aliments contiennent deux types d’eau : l’eau libre, facilement
évaporable, et l’eau liée par des ponts hydrogène aux macromolécules, tels les
polysaccharides et les protéines. Cette eau est beaucoup plus difficile à évaporer et son
élimination par la chaleur dépend des conditions expérimentales utilisées.
a. Méthode thermogravimétrique :
La méthode thermogravimétrique est la méthode de référence pour la détermination de
l’eau ou des solides totaux dans les aliments. L’analyse nécessite l’emploi d’une étuve
ventilée ou d’un four à vide, ainsi que d’un dessicateur contenant un agent desséchant.
Principe de la méthode :
On pèse l’échantillon. On élimine l’eau par chauffage dans des conditions prédéterminées
jusqu’à ce que la masse de l’échantillon demeure constante. On pèse l’échantillon sec,
c’est-à-dire les solides totaux :
b. Méthode thermovolumétrique :
Cette méthode est utilisée pour la détermination de l’humidité dans les aliments à faible
teneur en eau (graines, épices, etc). La méthode mesure directement la quantité d’eau
éliminée de l’aliment.
Principe de la méthode :
On pèse l’échantillon. On élimine l’eau par distillation avec un solvant immiscible avec
l’eau qui forme un mélange azéotropique avec l’eau (eau : T°C d’ébullition = 100°C ;
C6H6, toluène, xylène : T°C d’ébullition = 140°C ; eau + xylène : T°C d’ébullition < 100°C
le mélange va bouillir à une température plus faible (avantage)). L’eau éliminée de
l’échantillon est piégée dans un tube collecteur gradué. Lorsque toute l’eau est distillée, on
mesure le volume d’eau recueilli dans le tube collecteur gradué.
- on utilise un solvant immiscible avec l’eau et moins dense que l’eau, tel le
benzène, le toluène ou le xylène. Par exemple, le toluène (P.E. 110o C) forme à la
distillation un azéotrope avec l’eau ayant un point d’ébullition de 85o C.
- pour les calculs, on considère que la masse volumique de l’eau est de 1 g/ml à la
température ambiante.
a. Méthode de KARL-FISCHER :
La méthode du dosage de l'eau par le réactif de Karl-Fischer (un pétrochimiste allemand)
est celle qui est utilisée par la plupart des laboratoires. Elle permet le dosage de l'eau dans
les substances solides, liquides ou gazeuses. Elle est utilisée habituellement pour
déterminer des teneurs en eau de l'ordre de 0,5 à 5 %, mais elle peut s'appliquer en fait à
des échantillons contenant entre 10-4 et 100 % d'eau.
C’est une méthode chimique basée sur l’oxydation du dioxyde de soufre (SO2) par le
diiode (I2) en présence d’eau. Une faible quantité d’échantillon à analyser est placée dans
un mélange réactif contenant notamment du dioxyde de soufre et du diiode.
Le dosage n’est réalisable que pour des solutions de pH compris entre 5,5 et 8. En dehors
de cette zone, une correction de pH doit être effectuée avant l’analyse.
Karl Fischer a découvert que la réaction électrochimique réalisée en milieu non aqueux
(méthanol), en présence de dioxyde de soufre (SO2) en excès, permet de déterminer la
teneur en eau.
Le dosage peut être réalisé avec deux types d'appareillage : l'un, coulométrique, où le
réactif est préparé par électrolyse directement dans la cellule de dosage ; l'autre,
volumétrique, où le réactif est ajouté à l'aide d'une burette. La différence entre la
volumétrie et la coulométrie tient particulièrement à la méthode d’introduction de l’iode
pour la titration.
La cellule de dosage coulométrique dans laquelle se déroule la réaction comprend trois
électrodes : anode, cathode et électrode. Le diiode est généré par de l'iodure qui va subir
une oxydation à l'anode. Tandis qu'à la cathode, H+ est réduit en H2 (pour cette étape, il
est nécessaire que l'hydrogène s'échappe bien vers le haut pour éviter tout entrainement
de diiode). La dernière électrode sert à la détection du point final du dosage marqué par
une chute de la tension mesurée.
Anode : 2 I- I2 + 2 e-
Cathode : 2 H+ + 2 e- H2
Principe de la méthode :
La détermination des protéines par la méthode Kjeldahl s’effectue en trois étapes :
H2O
Formation de NH3 NH4OH + H2SO4 (NH4)2SO4
(En excès) Sulfate d’ammonium
(Sel stable)
On fait un blanc en mettant tous les réactifs sauf l’échantillon, pour soustraire l’ammoniac
contenu dans les réactifs de l’ammoniac contenu dans l’échantillon.
Le tableau suivant montre les principaux facteurs utilisés avec la méthode Kjeldahl :
Aliment Facteur
farine de blé 5,70
Pain 5,70
Produits laitiers 6,38
Amandes 5,18
Arachides 5,46
Les protéines sont constituées d’un enchaînement de plus d’acides aminés reliés par des
liaisons peptidiques. Les acides aminés (aa) sont considérés comme l’unité de base des
protides.
Comme leur nom l’indique, ils sont constitués d’une fonction acide (COOH) et d’une
fonction amine (NH2).
Les monomères : Acides aminées
Petits polymères de 2 à 100 aa : Peptides
Polymères de plus de 100 aa : Protéines
La méthode du biuret est une méthode chimique de dosage colorimétrique des protéines.
Principe de la méthode :
Cette méthode a été développée par Gornall et al. (1949) qui ont appliqué la réaction du
biuret pour obtenir une méthode quantitative de dosage des protéines.
En milieu alcalin, les protéines qui possèdent au moins 4 liaisons peptidiques forment avec
les ions cuivre II (Cu2+) un complexe bleu-violet dont l'intensité de la couleur est
proportionnelle à la concentration en protéines : Les ions Cu2+ (ajoutés sous forme de
sulfate de cuivre) se lient aux atomes d’azote des liens peptidiques de la protéine dans des
conditions de pH alcalin, produisant ainsi un complexe de couleur bleu-violet avec
absorption maximale à 540-550 nm.
Les ions Cu2+ se lie directement au squelette peptidique des protéines. La complexation
du Cu2+ ne dépend donc pas de la séquence des acides aminés.
Cuves B 1 2 3 4 5
Solution étalon de protéine pure à 0 0,4 0,8 1,2 1,6 2
concentration connue (mL)
Cette méthode peut être utilisée pour un dosage qualitatif, qui peut être quantitatif
lorsque l’on dispose de solutions de protéines pures. Enfin, elle est relativement rapide et
peu onéreuse face à la méthode de Kjeldahl qui requiert, au préalable,
une minéralisation des protéines.
La méthode est malheureusement peu sensible. Elle n’est applicable qu’à des milieux très
concentrés en protéines (plus de 0,8 mg/mL). C’est justement le cas du plasma sanguin.
D’où son utilisation en analyses médicales.
Principe de la méthode :
L’aliment solide est pesé et placé dans une capsule de cellulose (cartouche). Ces capsules
de cellulose sont perméables au solvant et à la matière grasse qui y est dissoute et sont
jetables.
Le ballon étant chauffé, le liquide est amené à l’ébullition, les vapeurs du solvant passent
par le tube de distillation et rentrent dans le réfrigérant pour être liquéfiées. Ensuite, le
condensat retombe dans le corps de l'extracteur sur la cartouche, faisant ainsi macérer le
solide dans le solvant. Le solvant condensé s'accumule dans l'extracteur jusqu'au niveau
du sommet du tube-siphon, suivi par le retour dans le ballon du liquide de l’extracteur
Dans cet appareil, une évaporation sous vide est réalisée en utilisant une pompe à vide
avec une vanne de contrôle. Pendant l’évaporation le ballon est mis en rotation et plongé
dans un bain liquide chauffé. L’appareil est muni d'un réfrigérant avec un ballon-collecteur
de condensat. La rotation du ballon crée une surface d’échange plus grande et
renouvelée permettant donc d’effectuer une évaporation rapide.
Principe de la méthode :
Le produit laitier est pesé puis dissout dans la phase aqueuse contenant de l’hydroxyde
d’ammonium et de l’alcool éthylique. La matière grasse est extraite à l’aide d’un solvant
organique immiscible avec l’eau, composé d’éther éthylique et d’éther de pétrole. La
phase organique est décantée dans un plat, le solvant évaporé et la matière grasse pesée.
Particularités de la méthode :
À cause de la teneur très variable en matière grasse dans les produits laitiers, la quantité
d’échantillon pesée, le nombre d’extractions et le volume de solvant utilisé doivent être
ajustés en fonction de chaque type de produits laitiers.
Précision de la méthode:
- ± 0,02% pour les laits écrémés ;
- ± 0,03% pour les autres laits ;
- ± 0,1% pour les crèmes.
Particularités de la méthode:
- Pour les laits, on utilise un butyromètre gradué jusqu’à 8% en divisions de 0,1%.
Pour le prélèvement de l’échantillon, on utilise une pipette de 17,6 ml, ce qui
équivaut à 18,0 g de lait. La précision de l’analyse est de ± 0,1%.
- Pour les laits écrémés, on utilise un butyromètre spécial gradué jusqu’à 0,5% en
divisions de 0,01%. Le prélèvement de l’échantillon est de 18,0 g (17,6 ml).
- Pour les autres produits laitiers liquides (crèmes, crèmes glacées, etc), on utilise un
butyromètre 0-20% (divisions de 0,25%) ou 0-50% (divisions de 0,5%). Le
prélèvement de l’échantillon est de 9,0 g. La précision de l’analyse est de ± 0,25%
ou 0,5% selon le butyromètre utilisé.
- Pour les produits laitiers solides, tels les fromages, on utilise un butyromètre Paley
0-20% ou 0-50%. Le prélèvement de l’échantillon est de 9,0 g. La précision de
l’analyse est de ± 0,25% ou 0,5% selon le butyromètre utilisé.
3. Prélèvement de l’échantillon :
Le prélèvement de l’aliquote doit se faire le plus rapidement possible, lorsque
l’échantillon perd facilement son humidité.
Les sucres simples ou oses portent le nom d’aldoses ou de cétoses selon que la fonction
réductrice est située en fin de chaîne ou sur un chaînon intermédiaire. Ils sont par ailleurs
classés d’après le nombre d’atomes de carbone contenus dans la molécule.
Principe de la méthode :
La méthode est basée sur la capacité des sucres réducteurs de réduire l’hydroxyde
cuivrique (Cu(OH)2) en oxyde cuivreux (Cu2O). On titre à chaud un volume donné de
réactif de Fehling (10 ml ou 25 ml) à l’aide d’une solution de l’aliment contenant le ou les
sucres réducteurs. L’indicateur Bleu de méthylène est utilisé pour rendre plus claire la
disparition de la couleur bleue du réactif de Fehling (point de virage). Le volume de
solution alimentaire utilisé pour le titrage est converti en mg de sucres réducteurs à l’aide
d’une table de conversion.
Principe de la méthode :
Les sucres possédant une fonction aldéhyde ou cétone libre peuvent réduire l’hydroxyde
cuivrique (réactif de Fehling) en oxyde cuivreux, un précipité de couleur rouge brique.
L’aliment est mis en solution et une portion de la solution est traitée avec un excès de la
solution de Fehling. Le précipité Cu2O formé par la réaction est récupéré
quantitativement, séché et pesé. La quantité de précipité est convertie en mg de sucres
réducteurs à l’aide d’une table de conversion (table de Hammond).
Principe de la méthode
On pèse l’échantillon. On le sèche puis on le pèse de nouveau si la teneur en cendres doit
être déclarée sur une base sèche. On incinère l’échantillon à haute température, puis on
pèse le résidu, c’est-à-dire les minéraux. Le % de cendres totales est calculé sur une base
humide, mais le plus souvent sur une base sèche pour plus de reproductibilité dans les
résultats.
Principe de la méthode :
Pour déterminer les cendres insolubles dans l’eau, on dissout la partie soluble des cendres
totales dans l’eau chaude qu’on filtre sur un papier filtre. Le résidu insoluble sur le papier
filtre est incinéré de nouveau pour brûler le papier filtre. On pèse les cendres insolubles.
Le % de cendres solubles est déduit par calcul.
3. Incinération incomplète :
- Une incinération sera incomplète si la température est trop basse ou si le temps
d’incinération est insuffisant. Les cendres doivent être de couleur blanche ou
grise, occasionnellement de couleur rougeâtre ou verte. Elles doivent être libres
de particules de carbone imbrûlées ou de morceaux liquéfiés.
Le deuxième principe est la nécessité d’une identification exacte des substances étudiées.
Le troisième principe est l’identification ou l’évaluation aussi précise que possible de la dose
absorbée.
6.2. Législation
L’acide phytique est une molécule végétale phosphorée, présente à l’état naturel, qui se lie par
combinaison biochimique, appelée chélation, à des minéraux et oligo-éléments pour former des sels
insolubles, les phytates. Ces phytates ont pour rôle de préserver une teneur suffisante en minéraux
pour la croissance ultérieure de la plante.
On trouve de l’acide phytique dans l’enveloppe des graines, céréales et légumineuses comme le blé, le
seigle, le riz, l'avoine, l'orge, le quinoa, le millet, le soja, les pois chiches, les lentilles, les haricots…
ainsi que leurs dérivés.
Lors de la germination de la graine, une enzyme est activée, la phytase, qui détruit les phytates pour
libérer les minéraux captifs destinés à la croissance de la plante. Cet acide est bénéfique pour la
plante: il empêche une germination trop précoce et constitue une défense naturelle face à ses
prédateurs.
Cependant, lorsque nous consommons des aliments qui contiennent de l’acide phytique, celui-ci a la
particularité de se combiner avec les autres minéraux du bol alimentaire. Ce phénomène empêche leur
assimilation, à l’origine d’un bon nombre de carences, car l’organisme humain ne produit pas de
phytase.
Ainsi, cette consommation de céréales et de légumineuses complètes apporte un grand nombre
des minéraux et oligo-éléments qui nous sont nécessaires, mais à cause de l’acide phytique, nous ne
pouvons pas les assimiler.
Lors de la digestion, l’acide phytique chélate dans l’intestin les oligo-éléments et minéraux comme le
calcium, le magnésium, le fer, le zinc et le cuivre.
Carence en calcium : induit des troubles du rythme cardiaque et à long terme, des problèmes
osseux comme l’ostéoporose.
Carence en magnésium : souvent associé à d’autres carences, participe aux troubles osseux et
dentaires, au risque de diabète, provoque tremblements, crampes, spasmes, difficultés
respiratoires, troubles cardiovasculaires, réactions allergiques, vertiges, migraines, anxiété,
hyperémotivité, fatigue psychique et musculaire…
Carence en fer : aboutit à une anémie, avec extrême fatigue, pâleur, essoufflement, diminution
des capacités physiques et intellectuelles et baisse des défenses immunitaires.
Carence en cuivre : est responsable de l’apparition d’ostéoporose et d’une anémie, laquelle est
aggravée lorsqu’elle est accompagnée d’une carence en fer, souvent présente lorsque le cuivre,
qui normalement facilite l’absorption du fer, fait défaut.
Trempage: Les céréales et les légumineuses sont souvent trempées toute la nuit dans
l’eau pour réduire leur teneur en phytate.
Pousse: La germination des graines, des céréales et des légumineuses, provoque la
dégradation du phytate.
Fermentation: Les acides organiques formés lors de la fermentation favorisent la
dégradation des phytates. La fermentation à l’acide lactique est la méthode préférée, un
bon exemple en est la préparation du levain.
Les métaux lourds sont les principaux représentants des contaminants chimiques minéraux, les plus
importants sont :
Le mercure :
Le plomb :
Toutes fois, certaines moisissures sont capables de synthétiser des métabolites toxiques, les
mycotoxines
Une mycotoxicose est connue depuis bien longtemps, il s’agit de l’ergotisme (gangrène des extrémités)
due aux alcaloïdes de l’ergot (toxines de Claviseps purpurea) qui se forme sur le seigle (et aussi sur le
blé).
Le but organoleptique est de modifier les caractères du produit comme son aspect (couleur, texture),
son odeur, sa consistance ou sa saveur.
Il peut être ajouté à chaque étape de la fabrication d’un produit : préparation, traitement,
conditionnement, emballage, transport et stockage.
Les réactions chimiques additifs/aliments qui entraînent une destruction des vitamines.
Les effets néfastes sur notre microbiote intestinal et parfois même la création de composés toxiques.
Des études sont faites pour évaluer certains effets : si le produit est cancérigène, embryotoxique ou
tératogène.
Ces expériences doivent se faire sur plusieurs générations de cobayes avec des tests sur la
croissance, le comportement, l’apparition de lésions sur les organes ou sur les cellules, sur l’analyse
des métabolites et sur son mode d’absorption.
Un additif est autorisé s’il n’y a pas eu d’effets toxiques après une administration prolongée (par voie
orale) et si l’expérience a eu lieu sur différentes espèces.
La détermination de la toxicité est évaluée par la concentration maximale d’additif ne provoquant aucun
effet toxique sur plusieurs espèces animales. Cela permet de déterminer une dose journalière
admissible (DJA).
La DJA est la quantité d’une substance qu’un individu peut ingérer chaque jour, sans conséquence
pour sa santé.
Ces données ont été utilisées pour établir des nomenclatures dites « listes positives » des
matières autorisées pour la fabrication des matériaux destinés à entrer en contact avec les
denrées alimentaires : Matériaux au Contact des Denrées Alimentaires (MCDA).
Seules les matières autorisées selon ces listes pourront être utilisées.
Lorsque l’on évalue la conformité d’un matériau au contact alimentaire, il est indispensable
de connaître les matières intervenant dans sa fabrication (le choix des matières doit se faire
d’après les listes positives). En outre, il faut tenir compte des substances toxiques, telles que
les métaux lourds par exemple, qui peuvent exister sous forme d’impuretés dans les
matériaux au contact des denrées alimentaires. On peut alors prévoir le risque éventuel de
libération, par le produit fini de composants toxiques.
La manière la plus sûre consiste alors à demander au fournisseur un certificat attestant que
le produit est apte à l’usage prévu.
Afin de pallier ce problème, certaines législations ont complété ce principe de « liste positive
» par des réglementations détaillées concernant les matériaux finis qui précisent entre autre
leur composition, leur mode d’obtention et leurs caractéristiques physico-chimiques :
Emballage
Aliment
Ces transferts s'expriment en poids de migrant(s) par surface de contact du film avec
l'aliment (mg/dm2) ou en poids de migrant(s) par Kg d’aliment (mg/kg) pour une température
et une humidité relative données.
Toute question de toxicité mise à part, l’évaluation des qualités organoleptiques d’un aliment
est affaire de convention et de sensibilité personnelle. Le facteur humain est important dans
ce domaine de l’analyse sensorielle (évaluation délicate) repose sur l’emploi de « panels de
goûteurs ».
Limites de migration
Les listes positives incluent des exigences concernant la teneur maximale admise dans le
matériau des additifs, la teneur maximale dans le produit final des substances susceptibles
de migrer ou la limite de migration dans la denrée alimentaire. Qu’une matière figure sur une
liste positive ne veut donc pas dire qu’elle est homologuée (officielle) sans réserve.
Paramètres d’influence :
Les deux principaux facteurs dans les phénomènes d’interactions contenant/contenu sont
bien entendu la nature du matériau (et donc ses composants) d’une part et la nature du
produit alimentaire (et donc sa composition), d’autre part.
Ainsi, la migration sera inexistante ou négligeable dans le cas d’un produit sec mis en
contact avec du verre. Au contraire, elle pourra être significative lors du contact d’un aliment
liquide gras avec un matériau plastique riche en additifs.
Contrôle de la migration
C’est la raison pour laquelle la législation a prévu des contrôles avec des simulants
alimentaires (ou simulateurs d’aliments). Les simulants sont choisis en fonction du type de
denrées alimentaires (grasse, aqueuse ou alcoolique) avec lequel le matériau est
susceptible d’être en contact. Ils peuvent être :
– de l’eau ;
– une solution alcoolique ou d’acide acétique ;
– de l’huile d’olive.
Les essais de migration doivent être réalisés dans des conditions de durée de contact et de
température aussi proches que possible de la réalité.
Pauling, L., « The Nature of the Chemical Bond. IV. The Energy of Single Bonds and the
Relative Electronegativity of Atoms », Journal of the American Chemical
Society, vol. 54, no 9, 1932, p. 3570–3582 (DOI 10.1021/ja01348a011).