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Les marchés de capitaux permettent la rencontre entre les agents économiques ayant un
excédent de capitaux et les agents ayant des besoins de financement. Concrètement, les
entreprises s'adressent aux investisseurs des marchés de capitaux par l'émission d'actions,
d'obligations ou de billets de trésorerie.
Le marché des capitaux comprend un marché à long terme et un marché à court terme.
Sur les marchés de capitaux, on échange aussi, et de plus en plus, des risques. Les crises des
années 90 pourraient expliquer le besoin qui s’est fait ressentir à ce moment-là de
s’intéresser plus rigoureusement au risque avec notamment la mise en place du Comité de
Bâle permettant de réguler les activités des institutions financières. Le risque est lié à la
notion d'incertitude (variabilité des gains ou pertes). Ces deux aspects de la notion de risque
sont contenus dans les mesures de risque habituellement utilisées. La variabilité des gains
est mesurée par la volatilité, alors que les conséquences négatives d'un risque sont
mesurées par la VaR (Value at Risk).
Qu’est ce qu’un risque ? et quels sont les risques qui peuvent menacer le marché de
capitaux ?et finalement quels sont les moyens d’y remédier ou de bien couvrir ces risques ?
* Seules les banques centrales et le FMI, dans leurs rôles de prêteur en dernier
ressort, sont à même d’y remédier quand il se matérialise.
EXEMPLE : le plus classique débouchant sur l’effet dominos d’une crise du système est
lorsque les banques transforment « en abusant », les dépôts à court terme en dettes à
long terme. L’insolvabilité d’une banque peut éventuellement envoyer un signal sur
l’insolvabilité d’autres banques, ce qui peut entraîner une crise bancaire systémique…
Une distinction doit en outre être faite entre l’effet de « domino » et la crise systémique.
Un effet de domino existe si la faillite d’une banque met directement en péril la
solvabilité des autres institutions. Ce genre de risque est assez faible aujourd’hui car la
banque contrôle d’une manière assez conséquente le risque de contrepartie et qu’un
système de compensation est vite déclenchée avant même la propagation de la crise. Un
risque systémique se produit lorsque, en l’absence d’information, des retraits précipités
se font dans un nombre important de banques.
* Il faut noter que tout système financier est basé sur la confiance. Le rôle de la
confiance dans la pérennité du système bancaire demeure la clé de voûte de la finance
moderne. Il faut noter aussi que le problème de détournement des fonds par les
dirigeants induit une perte assez conséquente de la confiance dans le système bancaire.
*Selon Dominique Plihon, le risque du système se réalise lorsque les interactions entre
les agents individuels et les marchés conduisent à une situation d’insécurité et
d’instabilité générales qui affecte l’ensemble du système financier et se propage à
l’économie tout entière. Le risque de système n’est pas la juxtaposition de risques
individuels, c’est un processus macroéconomique se traduisant par un risque global. Le
marché monétaire interbancaire joue un rôle très important dans le financement à court
terme et à très court terme des banques. Le marché monétaire des titres de créance
négociables (les certificats de dépôt) peuvent à leur tour être d’un secours primordial.
Les émissions obligataires et/ou d’actions quant à elles ne peuvent être utiles que si la
banque le faisait par précaution en anticipant la crise.
Par ailleurs, les crises de nature systémique se caractérisent par trois séries de
mécanismes. +Le premier mécanisme a trait au fonctionnement des marchés financiers
qui sont en fait des marchés aléatoires ou de promesses et donc incertains. Aucune
garantie quant à la valeur fondamentale des produits financiers ne peut réellement
assurée. La spéculation, qui est l’essence même de l’activité des marchés de capitaux, en
est le premier responsable.
+Un deuxième mécanisme concerne le caractère procyclique de la prise de risque de la
part des acteurs bancaires et financiers. Ce caractère procyclique reflète le degré de
confiance dans le système bancaire et financier Marchés sur lesquels, les banques jouent
un rôle essentiel (1).
(1): Ceux-ci ont tendance à prendre d’autant plus de risques que la conjoncture
économique est bonne ; en sens inverse, ils sont amplement avers au risque lorsque la
conjoncture est mauvaise. L’aversion au risque des banques qui se matérialise par le
rationnement du crédit peut avoir des conséquences catastrophiques à moyen terme car
il entretient la mauvaise conjoncture. Ce constat reflète le processus d’« accélérateur
financier », théorisé par Ben Bernanke, président de la Réserve Fédérale américaine.
+Un troisième mécanisme est celui relatif à la propagation des déséquilibres d’un marché
à un autre par un effet amplificateur de la crise.
Section 2 : Les différents types des risques des marchés des
capitaux
1.Le risque de crédit :
Le risque de crédit est la forme la plus ancienne du risque sur les marchés de capitaux.
La naissance de risque de crédit fait référence aux défaillances des emprunteurs c’est-à-dire
à leur incapacité à honorer leurs engagements. Ce risque a fortement augmenté en raison
d’une forte augmentation des faillites d’entreprises après les deux chocs pétroliers ou d’une
forte baisse de la valeur des actifs des sociétés sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt
nominaux et réels. En distingue trois types du risque de crédit :
A- Le Risque de taux d’intérêt : Le risque de taux d'intérêt est le risque que fait courir
au porteur d'une créance ou d'une dette à taux fixe ou variable l'évolution des taux
entre la date de l'engagement et la date du règlement. En effet, il existe Le risque de
taux d'intérêt pour les établissements bancaire, pour les entreprises dans leurs
opérations, et pour les particuliers.
B- Le Risque de modèle : Le risque de modèle est un type de risque qui se réalise
lorsqu’un modèle financier, utilisé pour mesurer un risque de marché d’une
entreprise où la valeur de transactions financières, n’accomplit pas les tâches ou ne
reflète pas correctement les risques pour lesquels il a été conçu.
5.Risque de change :
Le risque de change d'un actif financier est le risque pesant sur une position concernant une
devise par rapport à une autre au sujet de la variation future du cours de change.
EXEMPLE : le fait de se faire payer en Europe, à terme, en dollars, peut, selon le cours euro-
dollar, faire évoluer la valeur de la créance éventuellement accordée à un client américain.
Toute société qui effectue des opérations commerciales ou financières avec des pays dont la
devise est différente de la devise de comptabilité de la société est exposée au risque de
transaction. La moindre variation de quelques points de base du cours de change peut
remettre en cause la rentabilité d’une transaction d’autant plus lorsque les montants en jeu
sont élevés et que les marges commerciales sont, de base, relativement serrées.
De façon générale, la Value-at-Risk correspond au montant des pertes qui ne devraient pas
être dépassées pour un niveau de confiance donné sur un horizon temporel donné.
Autrement dit, la Value-at-Risk correspond à une perte maximale potentielle qui ne devrait
être atteinte qu’avec une probabilité donnée sur un horizon temporel donné. Exemple : si
une banque annonce une VaR quotidienne sur son portefeuille de 50 millions de dollars pour
un niveau de confiance de 99%, cela implique qu’il y a seulement une chance sur 100, sous
des conditions normales de marché, que la perte associée à la détention de ce portefeuille
sur une journée excède 50 millions de dollars.
La VaR peut être utilisée de façon passive dans le cadre d’un reporting régulier sur les
risques. Ce fut historiquement la première utilisation de la VaR en vue de mesurer un risque
agrégé (JP Morgan).
Elle est une mesure du risque simple à interpréter exprimée en unité monétaire et sur
laquelle on peut communiquer de façon non technique. Elle permet de synthétiser en une
seule mesure une appréciation sur le risque global.
La VaR peut être utilisée de façon défensive dans le cadre d’un contrôle des risques dans la
mesure où elle est utilisée pour déterminer des positions limites qui seront imposées aux
traders (limites individuelles) ou aux business units (limites collectives). Le principal avantage
de la VaR est qu’elle fournit un dénominateur commun permettant de comparer les risques
engendrés par les activités menées sur différents marchés, différents produits etc.
La VaR peut être utilisée de façon active dans le cadre d’un management des risques. Elle est
utilisée notamment dans l’allocation du capital entre les traders, les business lines, les
produits et ou les institutions.
La VaR est généralement retenue pour le calcul des rendements ajustés du risque ou Risk-
adjusted performance measures (RAPM) comme elle peut être également pratiqué dans
optimisation de portefeuille avec des critères de type moyenne-VaR.
En raison de ces très nombreuses utilisations possibles, les utilisateurs de la VaR sont très
différents : Institutions financières, Régulateurs, Entreprises non financières …. Etc.
La VaR peut être utilisée par différents agents, Tout d’abord, celle-ci peut être utilisée par les
institutions financières, ce qui leur permet de surveiller le risque auquel elles font face et
d’optimiser leurs portefeuilles.
Les régulateurs utilisent également la VaR pour surveiller l’exposition des banques en
contrôlant leurs capitaux propres disponibles et en vérifiant que ces derniers soient
suffisants pour que les institutions bancaires puissent être capables de faire face à leurs
engagements.
Si ses capitaux
ne sont pas suffisants lorsqu’un évènement rare mais grave se passe, alors l’institution
financière pourrait se retrouver dans une situation où elle est incapable de faire face à ses
engagements. Par contre, si elle détient trop de capitaux, alors cela se fera ressentir sur sa
profitabilité. C’est pour cette raison qu’il est très important de bien estimer le risque sous-
jacent
La VaR est une mesure homogène permettant de mesurer différents risques, sur différents
marchés, différents actifs (change, actions, dérivés…). L’objectif de la VaR fournit une mesure
du risque total de portefeuille. Par conséquent, la VaR doit tenir compte des effets de levier
et de diversification (corrélation). Les risques financiers sont généralement classés en
grandes catégories :
Risque de marché : Le risque de marché désigne le risque de perte lié à l’évolution des
niveaux ou des volatilités des prix de marché. Ces risques peuvent être exprimés sous deux
formes : risques absolus (mesurés en unité monétaire) et risques relatifs (exprimés par
rapport à un benchmark5). La VaR a été conçue comme une mesure de risque de marché qui
demeure aujourd’hui le principal champ d’application de la VaR, même si ce n’est plus de
façon exclusive.
Risque de crédit : Le risque de crédit désigne le risque de pertes engendrées par une
situation dans laquelle les contreparties sont incapables ou ne désirent pas remplir leurs
obligations contractuelles. Le risque de crédit peut être exprimé sous forme d’exposition
(exposure) c’est à dire de montant soumis au risque ou de taux de recouvrement (recovery
rate) qui désigne la proportion remboursée par l’emprunteur.
3- Risque de portefeuille :
• comment calculer la VaR d’un portefeuille composé de plusieurs actifs ?
Cette question peut admet deux réponses possibles :
• La première réponse consiste à considérer le rendement global du
portefeuille comme celui d’un actif particulier et calculer la VaR
directement sur ce rendement agrégé. Cette méthode représente
l’avantage de simplicité. Mais elle a également l’inconvénient qu’elle
néglige les covariances entre les rendements des actifs et par conséquent
elle néglige toute diversification potentielle des risques.
• La deuxième consiste à prendre en compte explicitement les corrélations
entre les actifs du portefeuille pour le calcul de la VaR : approche
multivariée de la VaR.
4 - Limites de la Value-at-Risque :
Il y a même un transfert ou/et une syndication croissante des risques vers les clients
bancaires via les lettres de crédit, les assurances et garanties sur obligations, les « puts
options » implicites, les netting, la colaréralisation, le suivi en mark-to-market des
engagements, les remboursements anticipés ou les ré-assignations via des covenants
spécifiques.
Une fois le sous-jacent défini, la création de formes différentes de dérivés de crédit devenait
possible.
L'acheteur de la protection paie une prime au « vendeur » du swap afin de recevoir toutes
différences de prix du sous-jacent liées à quelque élément contractuel précisé dans la
documentation juridique.
On comprend donc que, contrairement à son nom, le CDS est une option de défaut et non
pas un swap.
Titrisation synthétique
Cette catégorie intègre les instruments sécurisés par des actifs ( Asset-backed Securities), par
des opérations hypothécaires ( Mortgage-backed Securities), par des obligations ( collateral
debt obligation) par un portefeuille de CDO ( CDO²) etc…Un CDO est conçu, par tranches, à
partir de, plusieurs sortes de risques avec des probabilités d’occurrences différentes. Bien
sûr, plus grand est le risque, plus grand est la rémunération ou le coût.
Total Return Swap
Ce type de swap protège contre les variations de prix d’un instrument sous-jacent doté
d’une référence de marché connue et d’un spread. Il s’agit, pour simplifier d’éliminer tous
risques mentionnés contractuellement sans devoir vendre l’actif ou le passif sous-jacents.
En conclusion, la gestion du risque de crédit est tout à fait possible et permet, dans certains
secteurs de protéger les marges de certains sous-traitants voire d’éviter leur disparition. Ces
produits ne sont pas techniquement invraisemblablement compliqués. Toutefois, avant tout
recours à ces instruments, il faut bien avoir compris leurs caractéristiques, ses propres
besoins d’entrepreneurs ; avoir des outils et des cabinets de conseil, de prévisions, de suivi,
de reportings comptable et de gestion irréprochables (autant qu’ils peuvent l’être).
Elles sont sensiblement les mêmes qu'il s'agisse d'un risque de traduction ou de transaction.
Au demeurant, « le premier résultat des recherches en risque de change montre qu'une
diversification est profitable et qu'il ne faut couvrir que partiellement un bilan. La partie à
couvrir peut l'être relativement facilement en raison du développement des produits de
couverture.
Elle se fait par des opérations symétriques d'achat/vente au comptant ou à terme des
devises concernées. Ainsi, au comptant ou à terme on:
- financera par des emprunts dans la même devise, les positions de change portant sur
les titres étrangers, libellés en devises, et dites positions structurelles.
-
2) La couverture du risque de traduction
Pour ce type de risque par contre, l'établissement fera périodiquement par l’achats de
devises si l'on fait des pertes en devises
Conclusion :
Le risque dans sa dimension générale recouvre tout événement susceptible d'empêcher une
organisation de réaliser ses objectifs ou de maximiser ses performances. La notion de risque
en finance se rapproche de celle de l'incertitude. Le risque d'un titre financier, un actif ou un
passif financier peut ainsi avoir plusieurs origines.
On a distingué notamment les risques économiques (politiques, naturels, d' inflation...) qui
menacent les flux liés aux titres et relèvent du monde économique, et les risques financiers
( capital, change, taux, durée...) qui ne portent pas directement sur ces flux et sont propres à
la sphère financière. Quelle que soit sa nature, tout risque se traduit par une évolution de la
valeur du titre financier.