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RDST
Recherches en didactique des sciences et des technologies
12 | 2015
L’expérimental en sciences, réel ou virtuel
Le statut épistémologique de
l’expérience dans les nouvelles
approches préconisées pour
l’enseignement des sciences
The epistemological status of experience and the new approaches for science teaching
J -Y C
p. 59-85
https://doi.org/10.4000/rdst.1132
Résumés
Français English
Les nouvelles préconisations dans l’enseignement des sciences en France relatives à la démarche
d’investigation (DI) ainsi que celles concernant les tâches complexes (TC) posent la question du
recours à l’expérience et de son statut épistémologique dans le cadre de ces approches. Ses rôles
variés ont été discutés à différents moments de l’histoire des sciences : une analyse des propos de
différents auteurs permet d’envisager une catégorisation en cinq types d’expériences dans le
domaine de la recherche scientifique. Dans le champ de l’éducation, l’expérience qu’accomplit
l’enseignant devant ses élèves ou qu’il leur fait réaliser introduit une sixième catégorie. Dewey,
Piaget ou encore Bruner estiment que l’esprit expérimental ne se forme véritablement que lorsque
l’élève conçoit par lui-même une expérience pour éprouver ses hypothèses. Des auteurs ultérieurs
ont établi des typologies, qui se recouvrent en grande partie. La promulgation de la DI est
accompagnée de recommandations officielles favorisant le recours à l’expérience au sens
d’expérience de contrôle. Dans un état d’esprit proche, les TC sont fondées sur l’utilisation de
ressources, dont peuvent faire partie différents types d’expériences. L’analyse des exemples officiels
de DI et de TC comportant des expériences offre du point de vue du statut de l’expérience un
paysage contrasté. Ils ne correspondent que très partiellement aux textes de cadrage de ces
approches, ce qui interroge sur la manière dont divers prescripteurs envisagent le rôle de
l’expérience dans la formation scientifique.
The new recommendations in science education in France related to the investigative process and
complex tasks raise the question of the use of experience and its epistemological status in such
https://journals.openedition.org/rdst/1132 1/24
29/10/2020 Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches préconisées pour l’enseignement des sciences
approaches. Its varied roles have been discussed at various times in the history of science: an
analysis of several authors make it possible to build a classification with five types of experiences in
the field of scientific research. In the field of education, the experience accomplished by the teacher
in front of his/her pupils or the experience carried out by the latter under his/her supervision
introduced an extra category. Dewey, Piaget and Bruner considered that the experimental mind gets
truly developed when a pupil designs his/her experiment on his/her own to test his/her hypothesis.
Subsequent authors have developed typologies which overlap. With investigative process,
experience in the sense of control is likely to play a major part. Similarly, complex tasks are based on
the use of resources which may include different types of experiences. The analysis of official
examples of the investigative process and complex tasks which include experiments provides varied
viewpoints about the status of experiment. They correspond only partly to the official framing
behind the new approaches, which creates difficulties for teachers and questions the way various
prescribers consider the role of experience in scientific training.
Entrées d’index
Mots-clés: expérience, investigation, contrôle, méthodologie
Keywords: scientific experiment, investigation, test, methodology
Texte intégral
Introduction
1 Des formules fortes, dans les textes officiels les plus récents en France, attirent
l’attention des enseignants de sciences physiques et chimiques (SPC) comme ceux de
sciences de la vie et de la Terre (SVT) sur le caractère expérimental de leur discipline. En
SPC, « Les activités expérimentales sont au cœur de la formation1 », tandis que
l’enseignement des SVT nécessite, « pour être efficace », que lors de chaque séance l’élève
soit amené à réaliser des activités d’expérimentation2.
2 Les instructions scolaires évoquent régulièrement les liens entre les pratiques de classe
et la recherche scientifique, pratique sociale de référence où l’expérimental joue des rôles
variés, par exemple lorsqu’elles rappellent que les activités expérimentales « constituent le
fondement même de la physique et de la chimie3 ». Ces rôles divers ont été discutés à la
fois dans le domaine scientifique et dans celui de l’éducation, et l’on peut aujourd’hui
interroger leur intégration dans le cadre des nouvelles approches mises en avant dans
l’enseignement des sciences : démarche d’investigation (DI), généralisée au collège et au
lycée, et tâches complexes (TC) promues par le socle commun de connaissances et de
compétences.
3 Nous considérerons tout d’abord le statut de différents types d’expériences à partir de
distinctions historiques et actuelles opérées dans le domaine de la recherche scientifique.
Plusieurs catégorisations historiques peuvent être comparées à celles d’épistémologues
contemporains analysant la science actuelle. Un tel aperçu permet de vérifier que les
mêmes catégories générales se retrouvent à travers les âges, ce qui renvoie au lien établi
entre expériences historiques et DI par des textes officiels. Nous aborderons ensuite les
discours et les analyses portant, dans le domaine de l’enseignement scientifique, sur ces
diverses fonctions. Ces éléments nous permettront d’analyser de ce point de vue un corpus
d’exemples de mise en œuvre de ces nouvelles approches (DI et TC) proposés aux
enseignants dans des documents officiels, afin de déterminer dans quelle mesure ces
exemples se trouvent en adéquation avec les préconisations qui les concernent et les
ambitions qui y sont affichées.
https://journals.openedition.org/rdst/1132 3/24
29/10/2020 Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches préconisées pour l’enseignement des sciences
la troisième, ayant pour but de préciser la théorie, vise à opérer des déterminations
(constantes physiques telle la charge de l’électron) ou à permettre un choix entre
explications possibles (tests d’hypothèses) (ibid., p. 48-59).
11 De son côté, Van Fraassen déclare que si la fonction la plus connue de l’expérimentation
est le test d’hypothèses, une autre est la détermination de valeurs numériques inconnues
et non prédictibles (comme celle de la charge de l’électron, exemple déjà pris par Kuhn)
par laquelle l’expérience vient compléter la théorie (1989, p. 230-232).
12 Le tableau 1 résume les vues de ces différents auteurs, en tentant une mise en parallèle
des distinctions qu’ils opèrent.
Tableau 1 : mise en parallèle des distinctions entre sortes d’expériences opérées par
différents auteurs
Médecins Van
Bacon Rohault Cl. Bernard Duhem Kuhn
empiriques Fraassen
(1620) (1671) (1865) (1906) (1970)
(IIe siècle) (1989)
Simples
Simples
Expériences usages des
expériences,
incidentes sens sans
hasard
dessein
Épreuves
délibérées
Tâtonnements Expériences
Expériences sans idée Expériences
comme pour voir ce
improvisées de ce qui pour voir
dans la nuit qui en sortira
pourra
arriver
Expériences
imitatives
Expériences Expériences
savantes : lumineuses
quantification par leur
des succès quantité
Expériences Expériences
Expériences lumineuses qui font Expériences
savantes : par leur découvrir la portant sur Experiments :
Expériences Expériences
vérification genre, dont vérité ou la des means of
de contrôle d’épreuve
d’une celles de fausseté prédictions testing
analogie l’instance des théoriques
cruciale opinions
Expériences
fructueuses :
production,
résultat fixé
d’avance
Expériences
Experiments :
de
Expériences means of
Expériences : détermination
d’application : discovery
mesures, de faits
détermination, ex. charge of
dosages significatifs,
mesure a single
de
electron
constantes
13 Tous ces auteurs mentionnent la fonction de contrôle ou de mise à l’épreuve d’idées,
d’hypothèses. Les expériences pour voir sont citées à différentes époques, tandis que ce
sont les auteurs les plus modernes, aux préoccupations quantitatives sans doute plus
prononcées, qui évoquent les expériences destinées à déterminer ou à préciser des valeurs.
Seul Bacon évoque les expériences fructueuses, destinées à produire un effet recherché,
qui font le lien avec le domaine de la technique et des applications.
14 Cette unité d’ensemble fait écho au lien entre expériences historiques et DI signalé par
des textes officiels : les programmes de lycée de SVT5 indiquent immédiatement après la
présentation des « étapes types » d’une DI que « l’approche historique d’une question
scientifique peut être une manière originale de construire une démarche d’investigation »,
https://journals.openedition.org/rdst/1132 4/24
29/10/2020 Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches préconisées pour l’enseignement des sciences
tandis que les Ressources pour le cycle central en SPC préconisent d’introduire une DI sur
la vision (exemple 7 dans le corpus étudié en partie 2) par la considération des expériences
historiques d’Alhazen résumées dans un document annexe6. On peut de ce point de vue
songer que les élèves sont, vis-à-vis des expériences, plus près de situations comparables à
celles des chercheurs des temps passés que de l’usage des techniques de pointe modernes.
15 Nous proposons d’extraire de ce tour d’horizon, en laissant de côté les simples constats
sans interventions, les catégories (1) à (4) listées ci-dessous. Nous y adjoignons (5)
l’expérience analogique, chère à Empédocle et Hippocrate, qui n’est pas mentionnée par
les auteurs ultérieurs cités alors que la recherche scientifique a continué à l’utiliser dans
les cas où une expérimentation directe est hors d’atteinte : Buffon estime l’âge de la Terre
à partir du temps de refroidissement de boulets de fer chauffés à blanc (1774, p. 145-172)
et compare les effets de sa consolidation à ceux d’une masse de métal ou de verre qui se
refroidit en formant divers reliefs (1778, p. 71). Les géologues nomment expériences
analogiques certaines modélisations dynamiques (Boillot, Huchon & Lagabrielle, 2013,
p. 203), tandis qu’en physique les gaz d’atomes froids constituent des simulateurs pour
d’autres phénomènes, tels la supraconduction.
16 À l’issue de cette étude, nous envisageons donc cinq catégories d’expériences dans la
recherche scientifique :
(1). Expérience pour voir (ce qui se passe dans telles conditions, pour faire naître ou
préciser une idée) ;
(2). Expérience de contrôle ou expérience-test, de mise à l’épreuve d’une idée
(hypothèse) ;
(3). Expérience de détermination quantitative (mesure) ou qualitative (« mise en
évidence ») ;
(4). Expérience pour produire un effet visé (engendrer tel phénomène, parvenir à tel
résultat pratique).
(5). Expérience analogique (substitut à une expérience directe hors d’atteinte). Les
simulations entrent dans cette catégorie.
17 On peut signaler également l’expérience de pensée, qui n’est pas en soi une expérience
mais l’imagination des résultats qui s’en suivraient.
18 Dans le but d’explorer la traduction didactique du rôle de l’expérience dans la recherche
scientifique, Orange (2003) distingue, à partir de l’activité d’un chercheur en pétrologie
métamorphique et de témoignages écrits comme ceux du biologiste François Jacob, quatre
fonctions épistémologiques des investigations empiriques (IE) des chercheurs. La mise à
l’épreuve d’un modèle hypothétique (IE1), qui correspond au type (2) ci-dessus ; la mise
en tension critique des idées explicatives et des investigations empiriques (IE2), qui inclut
les expériences pour voir (type 1), mais dans un sens plus large que Cl. Bernard, car
comprenant aussi des interactions entre idées et données enrichissant les premières et
précisant les secondes (pistes inattendues, contraintes, etc.) ; « l’instanciation » des
modèles (IE3), où les expériences ont pour but de préciser un modèle établi
(caractéristiques, localisation, quantifications, etc.) ; et les expériences ou relevés
descriptifs (IE4), comme des expériences d’établissement d’une carte génétique. Les
fonctions IE3 et IE4 visent l’obtention de précisions, mais sans intention explicative pour
IE4 : le type (3) englobe ces déterminations, celles incluses dans un système explicatif
comme celles qui seraient faites pour elles-mêmes.
19 Les types (4) et (5) ne paraissent pas liés à ces quatre fonctions, probablement du fait
que le type (4) concerne des aspects plus techniques et que le type (5) se rencontre plutôt
dans des domaines scientifiques spécifiques, à échelle très grande (tectonique des plaques,
cosmologie, météorologie) ou très petite (physique quantique).
20 En dehors de ces types particuliers, on perçoit une bonne correspondance dans les
usages de l’expérience repérées.
21 Les pratiques dans l’enseignement des sciences sont susceptibles de concerner chacune
des catégories identifiées. Elles peuvent en favoriser certaines, mais également comporter
des expériences relevant d’une autre catégorie.
https://journals.openedition.org/rdst/1132 5/24
29/10/2020 Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches préconisées pour l’enseignement des sciences
29 Ce sont bien là les deux formes qui entrent dans la catégorie (6), dans la mesure où tout
le déroulement de l’expérience, à suivre visuellement ou manuellement, est exposé.
https://journals.openedition.org/rdst/1132 6/24
29/10/2020 Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches préconisées pour l’enseignement des sciences
30 Piaget prône ensuite « la spontanéité des recherches dans la manipulation de dispositifs
destinés à prouver ou à infirmer les hypothèses qu’ils auront pu faire d’eux-mêmes », et
met fortement l’accent sur la part d’initiative des élèves :
« Une expérience qu’on ne fait pas soi-même avec toute liberté d’initiative n’est, par
définition, plus une expérience, mais un simple dressage sans valeur formatrice faute
de compréhension suffisante du détail des démarches successives. »
« Si l’élève n’a pas l’occasion de prouver à ses risques et périls que son hypothèse est
raisonnable, la leçon, au point de vue progrès du raisonnement est pratiquement
nulle. » (Dewey, 1910/1991, p. 209).
« répéter des expériences déjà faites est encore fort éloigné d’une éducation de
l’esprit d’invention et même d’une formation de l’esprit de contrôle et de
vérification » (1969, p. 74).
33 Ces deux auteurs insistent ainsi à la fois sur l’importance d’expériences de la catégorie
(2) et sur l’initiative des élèves et la part d’invention qui préside à l’instauration de celles-
ci : le statut de l’expérience change suivant qui, de l’élève ou de l’enseignant, la conçoit, et
c’est un élément que nous prendrons en compte dans l’analyse des exemples de la partie
suivante.
34 Bruner, entre autres, les rejoint, privilégiant l’enseignement selon « the hypothetical
mode » et, considérant les bénéfices qui dérivent du fait de découvrir par soi-même, met
en avant « les processus de formation d’hypothèses » et « les techniques conçues pour leur
test. » (1979, p. X et 90).
35 La valeur accordée à une démarche expérimentale autonome dans les nouvelles
approches étudiées semble reposer sur les vues convergentes de ces auteurs.
36 De nombreuses études plus récentes réitèrent leurs critiques et réaffirment les mêmes
préceptes sur l’expérimentation, souvent en ignorant ces voix vigoureuses mais désormais
lointaines, sans ajouter beaucoup cependant à leur force.
37 D’autres travaux ont également mis en avant l’idée que la pratique elle-même d’activités
expérimentales permet de développer les capacités d’invention ou encore d’interprétation
attachées au travail expérimental.
38 Ainsi en 1983, l’unité de recherche en didactique des sciences expérimentales de l’INRP
présente un « essai de caractérisation » où sont définis trois types d’activités, qui peuvent
inclure des activités expérimentales (INRP, 1983) : activités fonctionnelles, activités de
résolution de problèmes et activités de synthèse ou de structuration. Cette caractérisation
est reprise dans le modèle pédagogique par investigation-structuration (Astolfi & Develay,
1989), adapté par Coquidé (1998) qui distingue trois modes didactiques d’activités
expérimentales : familiarisation pratique (explorations en initiation scientifique ou lors de
l’abord d’un nouveau sujet étude, expériences-actions), investigation empirique (mise en
œuvre d’une « réelle démarche d’investigation », expériences-objets) et élaboration
théorique (centrée sur le savoir théorique à construire, sa validation et son application,
expériences-outils ou expériences-validation). Bayram (2005, p. 21) qui met l’accent sur
l’acquisition de techniques de base, d’un référent pour les phénomènes, d’une familiarité
avec des faits ou des phénomènes, propose la catégorie « savoir d’expérience » pour « les
items faisant explicitement référence à ce qui ne peut pas s’énoncer, ce qui doit être
montré, ce qui relève d’une pratique personnelle » (p. 37).
39 Les types d’expériences des modes didactiques distingués par Coquidé peuvent être mis
en lien avec les types (1) à (6) déterminés précédemment. Astolfi, Perterfalvi et Vérin
(1998, p. 110-112) placent les expériences pour voir (type 1) dans le registre de la
familiarisation, les expériences pour tester (type 2) dans celui des investigations et les
monstrations (type 6) dans celui de l’élaboration théorique, où ils situent également les
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29/10/2020 Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches préconisées pour l’enseignement des sciences
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produire sans indiquer comment s’y prendre » : chacun a « le choix des procédures de
base présentes dans le répertoire de ses ressources et de leur combinaison selon sa propre
démarche intellectuelle ».
51 Ainsi dans le premier exemple retenu dans notre étude (tableau 4, exemple 29) leur
donne-t-on la mission de « réaliser l’extraction et l’identification de la caféine », ils
disposent d’une fiche sur « quelques propriétés des solvants extracteurs » mais le matériel
de chromatographie ne leur est fourni que sur demande.
52 Assez vigoureusement, le texte stipule : « On cesse de “robotiser” les élèves, de les
transformer en simples exécutants de la pensée du professeur ».
53 Éloigner beaucoup l’élève du rôle de simple exécutant ne paraît pas si aisé lorsque la
tâche comporte une expérience, dans la mesure où l’élève doit puiser dans le « répertoire
de ses ressources » : s’y trouvent des expériences connues et/ou des protocoles fournis,
susceptibles de laisser entrevoir la pensée du professeur sur la marche à suivre.
https://journals.openedition.org/rdst/1132 9/24
29/10/2020 Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches préconisées pour l’enseignement des sciences
SOURCES Exemples
de DI et/ou
TC
Documents Ressources d’accompagnement, SPC
AàF A Physique-chimie, collège, cycle central, projet de document DI 1 à 21
d’accompagnement (17 mars 2008)12.
B « Annexe LA DÉMARCHE D’INVESTIGATION »13 : précise les DI 4 et
exemples 4 et 19. 19 précisés
C Ressources en physique-chimie classe de troisième DI 22 à 28
(août 2008)14.
Exemples issus du lien actif : « Ressources pédagogiques en
sciences physiques et chimiques »15
D Ressources pour la classe de seconde, physique-chimie, thème DI 29
« santé » (20 juillet 2010)16. +TC
E Ressources pour la classe de première, physique -chimie, Série DI 30 et 31
S (juillet 2011)17.
Ressources d’accompagnement, SVT
F SVT, Collège, Ressources pour les classes du collège - DI 32
principes généraux (septembre 2009)18.
G Ressources pour la classe terminale, SVT Série S, thème 3-B TC 39
(juillet 2012)19.
Ressources pour le socle commun
H Banque de situations d’apprentissage et d’évaluation pour la TC 33 à 37
compétence 320.
Ressources disciplinaires
I Socle commun de connaissances et de compétences. La mise TC 38
en œuvre du socle et l’évolution d’une discipline, les sciences
de la vie et de la Terre (mai 2011)21.
63 Pour chacune des activités prévues dans ce corpus est relevé le ou les types
d’expériences envisagés parmi les catégories (1) à (6) décrites précédemment, ainsi que le
fait que leur conception revienne à l’enseignant ou aux élèves. L’étude concerne les statuts
conférés aux expériences dans ces nouvelles approches par leurs prescripteurs, statuts
repérables en fonction des exemples présentés dans les documents qu’ils fournissent ou
désignent. Les catégorisations sont par conséquent effectuées d’après les indications y
figurant, et non lors d’observations de séquences en classe au cours desquelles ces statuts
pourraient être modifiés.
64 Les indications présentes dans ces documents sont en général suffisamment explicites
pour déterminer s’il est prévu que ce soit l’enseignant qui propose des expériences ou les
élèves qui les conçoivent, ainsi que pour repérer quels sont leurs statuts relativement aux
catégories (1) à (6), et pour renseigner ainsi le tableau 3. Lorsqu’il y a une ambiguïté, elle
est signalée dans ce tableau par une croix entre parenthèses.
65 Ces indications sont relevées, selon le cas, dans le descriptif de l’activité prévue, dans les
consignes à donner aux élèves, dans les objectifs listés, dans les critères de réussite
affichés, etc. Des formulations indiquent dans la plupart des cas qui conçoit une
expérience et dans quel but : « le professeur demande aux élèves d’imaginer une
expérience pour... », « faire constater expérimentalement que... », « l’enseignant réalise
https://journals.openedition.org/rdst/1132 10/24
29/10/2020 Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches préconisées pour l’enseignement des sciences
une expérience de diffusion de deux gaz devant les élèves », « Je dois imaginer une
expérience pour... », « après avoir écrit les hypothèses, proposer une expérience qui va
permettre de les confirmer ou non », « l’élève propose un protocole afin d’identifier
chaque métal », « je leur montre alors une série d’expériences où l’on mesure... ».
66 S’il n’est pas possible de présenter l’analyse de chacune des 39 séquences formant notre
corpus, un exemple permet d’expliciter le processus de catégorisation : le descriptif de
l’exemple 1 (document A, page 12) précise « L’enseignant propose d’imaginer des
expériences qui permettent de répondre aux questions posées. [...] Les élèves, parfois
individuellement mais le plus souvent en petits groupes, formulent oralement des
hypothèses puis des protocoles destinés à valider ou infirmer les dites hypothèses. »
67 Il apparaît donc que dans cet exemple, les expériences sont proposées par les élèves et
qu’il s’agit d’expériences de contrôle de leurs hypothèses, la ligne correspondant à ce
premier exemple dans le tableau 3 est de ce fait cochée dans la partie « expériences
conçues par les élèves », catégorie (2).
68 Le tableau 3 présente ces données pour les DI, le tableau 4 pour les TC.
69 Une discussion plus précise de certains de ces exemples sera ensuite proposée.
2.3. Résultats
70 Dans les tableaux 3 et 4 de présentation des résultats, plusieurs catégories peuvent
correspondre à un exemple de situation : des expériences de différents types peuvent être
prévues dans la même séquence, ou encore une expérience peut correspondre en même
temps à plusieurs catégories.
71 Des numéros ont été attribués aux exemples pour faciliter leur repérage dans la
discussion.
72 Dans le corpus considéré, les types les plus fréquents sont (6) (monstration ou protocole
à suivre) et (2) (contrôle). Viennent ensuite les déterminations (3), notamment en chimie,
puis des expériences de type (4) visant à produire un effet donné (faire en sorte qu’une
lumière atteigne tel point…). Peu d’expériences analogiques (type 5) ont été rencontrées
(elles sont présentes cependant dans un exemple de DI en SPC (27) et de TC en SVT (38)),
et aucune expérience pour voir (type 1).
Tableau 3-A : types d’expériences dans les exemples d’activités proposées en lien avec la DI
dans les Ressources officielles en SPC et en SVT, au collège et au lycée
DEMARCHES Expériences proposées par l’enseignant
D’INVESTIGATION
physique-chimie et Expérience Expérience Expérience Expérience Expérience Monstration
sciences de la vie pour voir de contrôle de pour analogique ou
et de la Terre détermination produire un protocole à
collège-lycée effet visé suivre
En italiques :
exemples
explicitement
qualifiés de DI 1 2 3 4 5 6
↓
PHYSIQUE CHIMIE
1. Matériaux
laissant passer le
courant électrique
ou non A12
2. Sens de
branchement des
dipôles A29
3. Compressibilité
de l’eau par rapport
à l’air A29
4. Recueil et x x x
https://journals.openedition.org/rdst/1132 11/24
29/10/2020 Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches préconisées pour l’enseignement des sciences
identification du
dioxyde de
carbone A54+B
5. Chromatographie x
de colorants
alimentaires A55
6. Changements x x
d’état de l’eau A61
7. Visibilité d’un x
objet : prédiction-
vérification A69
8. Conditions de
visibilité d’un objet :
modification du
montage A70
9. Propagation de la x
lumière (laser) A70
10. Propagation de x
la lumière (fente) :
prédiction-
vérification A71
11. Les ombres : x
prédiction-
vérification A72
12. Modèle x x
particulaire :
compressibilité des
gaz A78
13. Introduction x
d’un modèle
particulaire :
diffusion de deux
gaz A80
14. Changements x x
d’état de l’eau et
conservation de la
masse A84
15. Conservation de x x
la masse lors des
transformations
chimiques A96
16. Influence d’une
résistance ajoutée
en série dans un
circuit A99
17. « Démarche
pédagogique
expérimentale sur
la loi d’Ohm » A100
18. Synthèse
additive des
lumières colorées
(téléviseur) A102+B
19. Synthèse x x x
additive (faisceaux
colorés) A102
20. Lentille et x x
formation
d’image A103
21. x x
astronomique A105
22. La pile : un x x
réservoir d’énergie
https://journals.openedition.org/rdst/1132 12/24
29/10/2020 Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches préconisées pour l’enseignement des sciences
chimique C
23. Les métaux les
plus couramment
utilisés C
24. Conduction x x
électrique dans les
solutions aqueuses
C
25. L’ion et la
conduction
électrique dans les
solutions aqueuses
C
26. Test de x
reconnaissance
d’ions C
27. Un récipient x
pour les cornichons
C
28. Réaction entre
l’acide
chlorhydrique et le
fer C
29. Extraction et
identification de la
caféine D20
30. Un entretien
d’embauche autour
du Dakin® E30
31. Préparation
d’une solution
ionique de
concentration
donnée E45
SCIENCES ET VIE DE LA TERRE
32. Respiration x
dans les milieux
(5e) F5
1 2 3 4 5 6
Totaux - 1 11 3 - 16
Tableau 3-B : types d’expériences dans les exemples d’activités proposées en lien avec la DI
dans les Ressources officielles en SPC et en SVT, au collège et au lycée
DEMARCHES Expériences conçues par les élèves
D’INVESTIGATION
physique-chimie et Expérience Expérience Expérience Expérience Expérience Monstration
sciences de la vie pour voir de contrôle de pour analogique ou
et de la Terre détermination produire un protocole à
collège-lycée effet visé suivre
En italiques :
exemples
explicitement
qualifiés de DI 1 2 3 4 5 6
↓
PHYSIQUE CHIMIE
1. Matériaux x
laissant passer le
courant électrique
ou non A12
2. Sens de x
branchement des
dipôles A29
3. Compressibilité x
https://journals.openedition.org/rdst/1132 13/24
29/10/2020 Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches préconisées pour l’enseignement des sciences
de l’eau par rapport
à l’air A29
4. Recueil et x (x) x
identification du
dioxyde de
carbone A54+B
5. Chromatographie
de colorants
alimentaires A55
6. Changements
d’état de l’eau A61
7. Visibilité d’un
objet : prédiction-
vérification A69
8. Conditions de x
visibilité d’un objet :
modification du
montage A70
9. Propagation de la x x
lumière (laser) A70
10. Propagation de x
la lumière (fente) :
prédiction-
vérification A71
11. Les ombres : x
prédiction-
vérification A72
12. Modèle
particulaire :
compressibilité des
gaz A78
13. Introduction
d’un modèle
particulaire :
diffusion de deux
gaz A80
14. Changements
d’état de l’eau et
conservation de la
masse A84
15. Conservation de
la masse lors des
transformations
chimiques A96
16. Influence d’une x
résistance ajoutée
en série dans un
circuit A99
17. « Démarche x
pédagogique
expérimentale sur
la loi d’Ohm » A100
18. Synthèse x x
additive des
lumières colorées
(téléviseur) A102+B
19. Synthèse
additive (faisceaux
colorés) A102
20. Lentille et
formation
d’image A103
21.
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29/10/2020 Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches préconisées pour l’enseignement des sciences
astronomique A105
22. La pile : un x
réservoir d’énergie
chimique C
23. Les métaux les x
plus couramment
utilisés C
24. Conduction
électrique dans les
solutions aqueuses
C
25. L’ion et la x
conduction
électrique dans les
solutions aqueuses
C
26. Test de x
reconnaissance
d’ions C
27. Un récipient (x) x
pour les cornichons
C
28. Réaction entre (x)
l’acide
chlorhydrique et le
fer C
29. Extraction et x x
identification de la
caféine D20
30. Un entretien x x
d’embauche autour
du Dakin® E30
31. Préparation x
d’une solution
ionique de
concentration
donnée E45
SCIENCES ET VIE DE LA TERRE
32. Respiration (x)
dans les milieux
(5e) F5
1 2 3 4 5 6
Totaux - 14 6 7 1 -
Tableau 4-A : types d’expériences dans les exemples d’activités proposées en lien avec les
TC dans les Ressources officielles en SPC et en SVT, au collège et au lycée
TÂCHES Expériences proposées par l’enseignant
COMPLEXES Expérience Expérience Expérience Expérience Expérience Monstration
physique-chimie et pour voir de contrôle de pour analogique ou
sciences de la vie détermination produire un protocole à
et de la Terre effet visé suivre
collège-lycée
↓ 1 2 3 4 5 6
PHYSIQUE-CHIMIE
29. Extraction et
identification de la
caféine D20
(exemple à la fois
de DI et de TC)
33. Le barbecue H
34. L’énergie
électrique et son
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29/10/2020 Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches préconisées pour l’enseignement des sciences
coût H
35. Oscilloscope H
36. Phares de
voiture H
SCIENCES ET VIE DE LA TERRE
37. ADN H x x
38. Étude des
mouvements
atmosphériques I27
39. Le réflexe
x
myotatique (TS) G5
1 2 3 4 5 6
Totaux - - 1 - - 2
3
Tableau 4-B : types d’expériences dans les exemples d’activités proposées en lien avec les
TC dans les Ressources officielles en SPC et en SVT, au collège et au lycée
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29/10/2020 Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches préconisées pour l’enseignement des sciences
viennent de ce point de vue combler un déficit dans la mise en œuvre des DI, dont la
définition comporte explicitement une part d’initiative conséquente laissée aux élèves.
74 Dans les DI, les expériences proposées par l’enseignant sont le plus souvent de type (6),
monstrations ou protocoles à suivre, et fréquemment de type (3), démonstrations à
réaliser. Celles conçues par les élèves sont essentiellement des expériences de contrôle (2),
elles sont plus rarement destinées à déterminer une caractéristique (3) ou à produire un
effet (4).
75 Le canevas officiel d’une DI prévoit que la conception de protocoles revienne aux élèves,
et que l’expérience conçue serve de contrôle à leurs hypothèses (catégorie 2) : moins de la
moitié des exemples analysés répond à ce critère, même dans les quinze exemples
spécifiquement étiquetés « DI » (en italiques dans le tableau 3 : exemples 1, 4, 7, 18, 22 à
32) où seuls six cas y correspondent, sept cas si l’on tient compte du fait que dans
l’exemple 32 « il n’est pas exclu » de mettre les élèves en situation de concevoir le
protocole.
76 Le statut de l’expérience dans les exemples officiels de DI ne correspond donc pas, dans
la plupart de ces cas, à celui qui est décrit par la définition de cette démarche (catégorie 2),
statut revendiqué pour l’enseignement scientifique dès les analyses de Dewey et de Piaget.
77 Dans les exemples de TC étudiés, les types d’expériences sont assez diversifiés, et celles-
ci sont le plus souvent conçues par les élèves qui ont à opérer des choix, la plupart du
temps celui d’un moyen pour déterminer une valeur ou produire l’effet requis par la
consigne. L’expérience paraît ainsi jouer le rôle qui lui est assigné dans la définition d’une
tâche complexe : celui d’une ressource à laquelle recourir.
78 On remarque cependant l’absence d’expériences de type (2), catégorie majeure dans la
recherche scientifique comme dans les préconisations d’éducateurs tels Dewey, Piaget ou
Bruner et de nombreux autres partageant leur point de vue.
79 Ces résultats d’ensemble méritent d’être nuancés par une discussion du contenu de
certains de ces exemples, qui permet de mieux discerner le statut qui s’y trouve conféré
aux expériences.
3. Discussion
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29/10/2020 Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches préconisées pour l’enseignement des sciences
90 Quand il s’agit d’identifier le gaz recueilli, les élèves disposent d’un document « avec les
tests de reconnaissances des gaz » : lorsqu’il est précisé qu’ils « élaborent un protocole en
utilisant les documents », l’élaboration se réduit à la proposition de ces tests.
91 Cette séquence modifiée en prévoyant la mise en œuvre d’une expérience issue de
propositions d’élèves correspondrait davantage à une investigation, mais ne répondrait
toujours pas au descriptif officiel d’une DI dans laquelle les expériences doivent contrôler
des hypothèses explicatives, qui ne peuvent trouver leur place dans la recherche d’un
moyen (ici de récupération de gaz).
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ces « simples exécutants de la pensée du professeur » que les textes cadrant les TC se
prévalent de prohiber.
104 L’expérience aurait eu un autre statut s’ils l’avaient conçue eux-mêmes, dans l’idée de
disposer du temps d’aller-retour du réflexe afin de déterminer, en s’enquérant de la vitesse
du message nerveux et du trajet à parcourir dans les deux hypothèses, laquelle
correspondait à ce temps (expérience de type 2).
3.2.3. Expériences-restitutions
105 Dans les exemples 34 et 35, les expériences consistent à utiliser correctement des
appareils pour effectuer les mesures utiles : il s’agit avant tout de restitutions de
connaissances sur leur usage, et d’applications.
106 Notons que dans l’exemple 35, la fiche de présentation comporte, comme « capacités à
évaluer en situation », uniquement « suivre un protocole donné, utiliser un appareil de
mesure ; mesurer ; calculer, utiliser une formule », capacités dans lesquelles ne
transparaissent pas celles avancées dans les textes définissant les TC.
107 Dans l’exemple 36, l’élève doit, à partir de l’exemple de voitures qui n’ont qu’un phare
qui fonctionne, « proposer une expérience », c’est-à-dire envisager un circuit dans lequel
une lampe peut griller sans affecter l’autre. Au moment de l’abord de cette tâche, si l’élève
a connaissance du circuit en dérivation, c’est une restitution, s’il n’en a pas connaissance,
c’est un tâtonnement.
108 Ces exemples de TC fournissent donc un ensemble contrasté en ce qui concerne l’usage
de l’expérience qui y est fait, depuis un emploi en pleine conformité avec les objectifs
affichés pour cette approche (exemple 29) jusqu’à des situations, nombreuses, qui
minimisent la signification et la portée d’un recours aux pratiques expérimentales.
Conclusion
109 L’expérience a connu, sous différentes formes, une longue carrière dans l’histoire des
sciences. Les catégorisations de ces formes dans le domaine de la recherche scientifique
ont conduit à distinguer différents types d’expériences. Ceux-ci ont été intégrés dans
l’enseignement des sciences, qui y a adjoint une forme spécifique, celle où le professeur les
montre directement aux élèves ou les leur fait réaliser en dirigeant leurs actes. Dans ce
domaine, les types d’expériences ont été également discutés, et leur emploi en classe
examiné en fonction de leur valeur éducative. Les points de vue convergents de Dewey et
de Piaget forment une base théorique qui, sur cette question, n’a pas été contestée : pour
eux, comme pour Bruner, c’est l’expérience conçue par l’élève pour tester ses propres
hypothèses qui a le plus d’impact sur sa formation scientifique.
110 Les nouvelles approches que sont la DI et les TC ont été mises en place dans le
prolongement de ces logiques : dans les deux cas, on souhaite que puissent être mises en
œuvre des expériences, et que les élèves mènent une investigation ou résolvent des tâches
complexes par eux-mêmes. L’expérience privilégiée dans une telle optique est bien celle
qu’élabore l’élève en fonction de ses idées : les textes de cadrage de la DI le mentionnent
expressément, l’esprit des TC y incite.
111 L’étude menée sur le corpus d’exemples mis à la disposition des enseignants montre
cependant sur ce point l’absence fréquente de conformité entre ceux-ci et les descriptifs de
référence, exemples et descriptifs étant pourtant tous deux officiels. Le plus souvent dans
ces exemples, quand les expériences ne sont pas directement imposées par l’enseignant,
elles s’imposent aux élèves du fait des consignes ou des données fournies dans le même
temps : dès lors, la part des monstrations, des protocoles à suivre, des expériences de
détermination de valeurs ou de mises en évidence et la restitution de protocoles y devient
https://journals.openedition.org/rdst/1132 21/24
29/10/2020 Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches préconisées pour l’enseignement des sciences
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Notes
1 En ligne : <http://cache.media.eduscol.education.fr/file/PC/03/9/LGT-ressources_PC_cycle-
TL-S_repere-formation_300039.pdf > (consulté le 2 septembre 2014).
2 En ligne :
<http://cache.media.eduscol.education.fr/file/SVT/85/3/intro_repreres_SVT_208853.pdf>
(consulté le 2 septembre 2014).
3 En ligne :
<http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Programmes/54/3/SPC_Ressources_CO_111543.pdf>
(consulté le 2 septembre 2014).
4 Aristote, « De la respiration », 473ab, Petits traités d'histoire naturelle, 1999.
5 Pour la seconde, la première scientifique et la terminale scientifique : Bulletin officiel de
l’Éducation nationale [désormais BOEN], numéros spéciaux des 29 avril 2010, 30 septembre 2010
et 13 octobre 2011.
6 En ligne :
<http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Programmes/54/1/SPC_DOC_DAC_CC_111541.pdf>,
p. 68 (consulté le 10 mars 2015).
7 « tout comme un cuisinier procéderait pour suivre une nouvelle recette ».
8 BOEN hors-série n° 5 du août 2005.
9 En ligne : <http://eduscol.education.fr/cid51827/temoignage-mise-en-oeuvre-dans-la-
classe.html#definition> (consulté le 10 mars 2015).
10 En ligne : <http://eduscol.education.fr/pid25509/ressources-accompagnement.html>
(consulté le 10 mars 2015).
11 En ligne : <http://eduscol.education.fr/pid28793/ressources-pour-le-socle-commun.html>
(consulté le 10 mars 2015).
12 En ligne :
<http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Programmes/54/1/SPC_DOC_DAC_CC_111541.pdf>
(consulté le 10 mars 2015).
13 En ligne : <http://artic.ac-
besancon.fr/sciences_physiques/guide_prof/college/doc_accomp_cycle_central/annexe_A.pdf>
(consulté le 10 mars 2015).
14 En ligne :
<http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Programmes/54/3/SPC_Ressources_CO_111543.pdf>
(consulté le 10 mars 2015).
15 En ligne : <http://artic.ac-besancon.fr/sciences_physiques/ressources/fiches_college.php?
niveau=3&theme=9&cadre=28> (consulté le 10 mars 2015).
16 En ligne :
<http://cache.media.eduscol.education.fr/file/SPC/93/0/LyceeGT_Ressources_2_Commun_SPC_Sante_149930.pdf>
(consulté le 10 mars 2015).
17 En ligne :
<http://cache.media.eduscol.education.fr/file/PC/57/7/LyceeGT_Ressources_PC_1_enseignement-
specifique_187577.pdf> (consulté le 10 mars 2015).
18 En ligne :
<http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Programmes/36/7/SVT_College_Ressources_Principes-
generaux_117367.pdf> (consulté le 10 mars 2015).
19 En ligne :
<http://cache.media.eduscol.education.fr/file/SVT/99/2/Systeme_nerveux_219992.pdf> (consulté
le 10 mars 2015).
20 En ligne : <http://eduscol.education.fr/pid23228-cid55510/banque-de-situations-d-
apprentissage-competence-3.html> (consulté le 10 mars 2015).
https://journals.openedition.org/rdst/1132 23/24
29/10/2020 Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches préconisées pour l’enseignement des sciences
21 En ligne :
<http://cache.media.eduscol.education.fr/file/socle_commun/47/6/Socle_SVT_mise-en-
oeuvre_178476.pdf> (consulté le 10 mars 2015).
Référence électronique
Jean-Yves Cariou, « Le statut épistémologique de l’expérience dans les nouvelles approches
préconisées pour l’enseignement des sciences », RDST [En ligne], 12 | 2015, mis en ligne le 15
novembre 2017, consulté le 29 octobre 2020. URL : http://journals.openedition.org/rdst/1132 ; DOI :
https://doi.org/10.4000/rdst.1132
Auteur
Jean-Yves Cariou
Université des Antilles, Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF)
Droits d’auteur
© Éditions de l’École normale supérieure de Lyon
https://journals.openedition.org/rdst/1132 24/24