Ici, le
par sa : loyer est un fruit civil. Les fruits n’entrainent pas une
altération pour le bien corporel sur lequel s’exercent l’usage
Destination (utilisation par sa nature : une maison à et la jouissance. Les produits, par contre, entrainent,
usage d’habitation sera utilisée ou occupée pour être habitée ; nécessairement une destruction du bien corporel sur lequel
un véhicule à usage particulier sera utilisé par le détenteur s’exerce l’usage (d’où ils proviennent).
pour lui et sa famille et ne sera pas utilisé en taxi).
La disposition matérielle : c’est agir directement,
Son agrément (usage autorisé par la loi : une fois bâti, accomplir des actes, directement sur la substance, sur la
un local à usage d’habitation ou encore une maison à usage matière, que cet acte soit positif (embellir le bien, une
d’habitation doit avoir une autorisation d’habiter ou un maison) ou d’une manière négative (détruire : abattre un
permis d’habiter ; un véhicule, automobile, autorisé pour être arbre, démolir une maison).
utilisé en taxi devra avoir une licence (forme de l’agrément)
La disposition juridique, c’est accomplir des actes en
La jouissance est le fait de récolter les fruits ou les aliénant (créer un lien juridique sur le bien corporel par
produits provenant d’un bien corporel immobilier ou mobilier. exemple, en le vendant car la vente est un contrat translatif
de propriété. Dans la vente, l’on a toutes les composantes du
Les fruits sont ce que donne la chose ou le bien
droit de la propriété qui sont transférés.
corporel sans altérer sa substance ou sa matière (fruit qui
provient, de manière saisonnière d’un arbre fruitier, de sorte Dans les contrats de louage par contre, les biens
que ses fruits sont périodiques : loyer. Les fruits naturels concernés sont assujettis, soit l’usage, soit la jouissance, soit la
seraient le fourrage obtenu à partir d’étendu ou … naturel. Les disposition matérielle ou la combinaison des trois, ou encore
fruits industriels sont obtenus à partir d’une industrie la disposition juridique d’usage du propriétaire, ou la
déterminée. disposition juridique de jouissance, ou la disposition juridique
de disposer matériellement des biens corporels ou la
Les produits entrainent nécessairement une altération,
composition de ces 3 et qu’on appelle démembrement de la
une destruction de la substance ou de la matière du bien
propriété, de sorte qu’il ne reste entre les mains du
corporel d’où ces produits viennent (les pierres précieuses ou
propriétaire. Le propriétaire garde alors la disposition
les minerais extraits du sol ou du soussol.
juridique du bien.
La disposition matérielle est le fait d’accomplir des
Le propriétaire qui ne possède qu’une seule
actions directement sur la matière : détruire ou démolir un
composante est appelée le nu-propriétaire. L’usufruit est
immeuble (contrat d’aménagement)
viagère, l’emphytéose par contre est limité dans le temps (18-
La disposition juridique est la prérogative accordée par 99).
la loi, à une personne d’accomplir des actes sur la chose et Paragraphe 1 . Contrat de bail :
notamment, d’aliéner ces choses. En matière de louage, quelle que soit la nature du
contrat de louage, le propriétaire conserve toujours entre ses
Section I. Les contrats non-translatifs : mains, la disposition juridique de son bien corporel donné en
Tout contrat est basé sur les biens car à partir du location.
moment où ces biens entrent en circulation, ils créent des
droits et obligations à l’endroit des contractants. Il y a l’usus, Dans la mesure où le locataire détient, pendant un
fructus, abusus. délai déterminé et convenu, le bien corporel du propriétaire,
par cette détention, il reconnait la chose d’autrui et sa
L’usage : C’est utiliser un bien avec une substance ou détention n’est que précaire, quel que soit le délai car c’est le
matière déterminée selon sa destination. Il faut respecter la propriétaire qui reste et demeure propriétaire absolue,
destination de ce bien selon l’affectation du propriétaire ou exclusive de la chose corporelle et même s’il décède, son droit
l’inventeur. Enfin, l’usage doit se faire, selon son agrément est transféré sur la tête de ses héritiers.
(affectation par la loi).
Le louage d’immeuble ou bail d’immeuble, dont l’objet L’intervention de la législation ou du tribunal constitue,
est une maison où un local est un « bail à loyer ». Par le pour le locataire, une protection contre la hausse non justifiée
contrat, l’une des parties, en principe, le propriétaire s’oblige des loyers et contre les difficultés de logement.
à procurer à l’autre ou à faire jouir l’autre d’une chose
pendant un certain temps et moyennant un certain prix - Le contrat de bail est synallagmatique car il fait naitre des
(article 1709 du code civil). obligations à la charge des parties : pour le bailleur de
procurer la jouissance, qui subsiste pendant toute la durée du
Celui qui met la chose à la disposition de l’autre est le contrat. Pour le locataire, de payer régulièrement le loyer.
bailleur. L’autre partie est le locataire, ou s’il s’agit d’un
immeuble rural, un fermier pour les baux à ferme ou le - Le contrat de bail est à exécution successive. Ce qui veut dire
preneur. Le prix payé est le loyer. que les parties sont tenues de leurs obligations respectives
pendant la durée du contrat (le locataire doit payer le loyer à
A. Les caractères généraux du bail : chaque date convenue par les parties. Il doit, en outre,
Le contrat de bail est un contrat consensuel, à titre onéreux, exécuter toutes les réparations locatives, nées de l’utilisation
synallagmatique, à exécution successive. normale de l’immeuble ou du local.
- Le contrat de bail est un contrat consensuel car il se forme dès Quant au bailleur, il a l’obligation de garantir le preneur
la rencontre des volontés des parties avant toute prise de contre les troubles qui peuvent provenir de son fait personnel
décision et sans aucune formalité, si bien que le bail verbal ou de sa famille ou les troubles provenant d’un autre
est valable. Dans les baux ruraux, la loi exige un écrit pour la locataire, à qui il a loué une partie de l’immeuble. Au bailleur
preuve des conditions du bail, mais l’absence de celui-ci incombe les gros travaux de réparation pour maintenir
n’entraine pas la nullité du contrat. l’immeuble en bonne état, tout au long du contrat (si les toits
ruissellent pendant la période de plus, le bailleur doit réparer
- C’est un contrat à titre onéreux car il suppose un prix conclu ce toit qui fait partie du gros de l’œuvre).
entre les parties et pour le service rendu par la mise de la
chose, à la disposition du preneur (en absence de prix, le bail A la fin du contrat de bail, le congé doit être donné par
est nul car il s’agit d’un autre contrat si la preuve est le bailleur et si le locataire veut rester dans les lieux, il doit
rapportée de l’intention libérale du bailleur qui est un autre aviser à l’avance le bailleur par lettre recommandée avec
contrat à titre régulier et dont les conséquences et les effets accusé de réception.
sont différents du bail au sens juridique du terme.
Le loyer des maisons anciennes dont le permis remonte Pour ces réparations, le locataire peut s’adressé au
à plus de 5 ans, le loyer doit être fixé en fonction de la valeur tribunal (juge des référés), à défaut d’accord amiable, pour
de l’immeuble, de son ancienneté (vétusté), de son confort, contraindre le propriétaire à ces grosses réparations et en cas
suivant des pourcentages et des critères, déterminés par la loi. d’urgence au frais du bailleur : durant la saison de pluie par
Pour ces maisons anciennes, la règle de la clause d’échelle exemple, le toit laisse passer l’eau, en inondant l’immeuble
mobile s’applique également. Il y a augmentation de loyer habité ou encore absence de canalisation, de sorte que l’eau
qu’en cas d’amélioration réelle et notable que le propriétaire stagne dans la cour et autour de la maison. Avant d’effectuer
a réalisé sur de telles maisons. les travaux, le preneur ou locataire doit se protéger par une
ordonnance du juge des référés et en invoquant l’urgence. Il
Mais il arrive également que des locataires occupent en est de même si les murs commencent à se fissurer.
l’immeuble avant la promulgation de l’ordonnance et ces
locataires ont un droit de maintien dans les lieux, et la Le bailleur doit assurer
procédure pour les expulser, en cas de reprise est rigoureuse
car il faut préciser, par le propriétaire, la nature de la reprise la jouissance paisible de la chose pendant la durée
des lieux. Le prix varie donc selon la qualité. La révision est en du bail. Cette obligation se traduit par la délivrance
hausse lorsqu’il y a amélioration de l’Etat général de de l’immeuble en bonne état de réparation de toute
l’immeuble. En baisse, lorsque le bien est usé. espèce, au moment de l’entrée en jouissance du
locataire.
3) Les obligations des parties : Il a également l’obligation d’entretien, en bonne état
Le contrat est synallagmatique car il fait naitre des de l’immeuble, pendant la durée du bail (des grosses
obligations à la charge du bailleur et à la charge du preneur ou réparations) et le terme en bonne état d’entretien
du locataire. signifie qu’aucune distinction n’est faite pour les
grosses et les petites réparations.
a) Les obligations du bailleur :
Cette obligation est maintenue pendant la durée du
Il y a lieu de remarquer que le propriétaire bailleur ne
bail, mais en plus, le bailleur doit garantir le preneur
peut refuser de louer, sous prétexte que le locataire a des
contre certains troubles de son fait personnel ou d’un
enfants. Un tel bailleur peut encourir des sanctions civiles en
tiers.
dommages-intérêts et pénales, de 1 à 6 mois et d’une
amende de 50.000 à 500.000 Francs Malgaches. Ceci, parce Les obligations de garantie du fait personnel du bailleur ou de
que la famille est protégée par la constitution, surtout les sa famille ou de ses gens s’entendent des actes qui ont pour
enfants par des lois particulières. Le refus pour le bailleur est effets de troubler le preneur dans sa jouissance : regarder
une atteinte grave à la vie d’une famille et de ses enfants. dans la cuisine les menus ou si les chambres sont balayées ou
entretenus, ou même, pénétrés dans la cour attenante au
Mais également, il y a à remarquer les problèmes de
local donné en bail car la délivrance de l’immeuble ou du local
réparation. Dans un contrat de bail, les parties doivent être
s’étend à ses accessoires : les clés, la maison, la cour, le jardin,
prudentes et doivent déterminer par écrit, avec précision,
garage et autre.
leurs obligations respectives, dans les réparations, en dehors
de celles, imposées par la loi et qui sont, les grosses Dans cette obligation de garantie, les garanties contre
réparations, à la charge du bailleur qui touchent le gros œuvre les tiers veut dire qu’ils ne doivent pas louer, ou donner une
: fondation de l’immeuble, les murs, les toits et réparation partie de l’immeuble, ou des accessoires de celui-ci pour être
locative née de l’usage par le locataire, sa famille et ces gens. utilisé par un tiers (exemple : autoriser un tiers à stocker
certaines marchandises ou pendant la nuit, garer la voiture).
En vertu de l’adage, nul ne peut se faire justice à lui-
Ces actes sont des atteintes aux droits du locataire, consenti
même, le locataire ne peut retenir, d’office les loyers pour
dans le bail.
contraindre le bailleur à faire les réparations qui sont à sa
Le bailleur doit garantir également contre les vices et locaux, dans l’Etat où ils étaient au moment de l’entrée en
les défauts de la chose qui en empêche l’usage jouissance.
normal. La jurisprudence, cependant, permet aux
parties de restreindre la garantie du fait des tiers ou b) Obligation du locataire :
du vice de la chose, mais, elle ne permet pas la clause Le preneur doit, en premier lieu, utiliser ou jouir
qui supprime cette garantie. De même, la normalement les lieux loués, en bon père de famille. Il a
jurisprudence écarte la clause d’exonération de l’obligation d’effectuer les réparations locatives, entretenir la
garantie pour les vices auxquelles le bailleur aurait pu chose et tenir les locaux, garni de meuble.
porter remède.
Obligation de payer le loyer au jour et au taux convenu
Le bailleur manquerait à son obligation de garantie
et à la fin du bail, restituer la chose comme il l’a reçu au
s’il permet ou s’il entame une sous-location qui est le
moment de l’entrée en jouissance.
fait de louer ou donner en location une partie de
l’immeuble et de ses accessoires. i) Le locataire doit respecter l’usage de la chose :
- Le locataire doit respecter l’usage de la chose, suivant la
On doit signaler qu’il est exonéré de cette garantie, si destination de celle-ci. S’il s’agit d’une destination
les troubles proviennent d’un tiers, sans qu’il y ait faute de la d’habitation, le locataire doit l’habiter. Si la destination des
part du bailleur (un ivrogne connait le locataire et que tous les lieux est commerciale, le locataire doit exercer son activité
soirs, il se met à lancer des pierres, soit sur les toits, soit commerciale. Donc, la destination des lieux doit être
contre les fenêtres de l’immeuble. Dans ces cas, il appartient respectée par ce qui lui a été donné dans le bail ou à défaut
au locataire de faire cesser ces troubles. ) de convention, destination que l’on peut présumer, d’après
les circonstances.
Ces garanties ont un caractère incorporel (interdiction de
gêner) et corporel (réparation). Cependant, le bailleur ne Exemple : Un locataire a été évincé par un autre et ce
répond pas des vices de la chose louée, quand-même, il ne les locataire évincé va chercher un autre local où une maison qui
aurait pas connu lors du bail et quand bien même, il n’y aurait lui convient. Lors de sa négociation avec le bailleur, la
eu de sa part, aucune faute à les avoir ignoré. La garantie destination des lieux sera connue, s’il s’agit d’un local ou une
s’étend aux vices nouveaux car le bailleur doit assurer la maison à usage d’habitation ou une maison à usage
jouissance des lieux pendant toute la durée du bail : dans le commercial.
cas des maisons neuves qui ont fait l’objet de réception et
dont les vices ou les défauts de la chose sont dus par le Il arrive souvent que les locataires évincés tentent de
constructeur ou l’entrepreneur. mentir au bailleur sur la destination des lieux. Si par
conséquent, la chose louée est une maison d’habitation ou un
De même, le bailleur n’est pas tenu des vices apparents appartement, le locataire doit y résider, non exercer une
car le caractère apparent fait présumer la renonciation du activité commerciale quelconque. S’il s’agit d’un local à usage
preneur à la garantie, sans qu’il soit besoin d’une clause commercial ou industriel, le locataire doit exercer jusqu’à la
expresse du bail. De même, si le preneur connaissait les fin du bail, le commerce ou l’industrie auquel, le local était
défauts de la chose, après une simple visite, cet acte antérieurement affecté.
n’exonère pas le bailleur d’exécuter les travaux pour faire
disparaitre les défauts surtout si ces défauts ne se révèlent Si le locataire ne respecte pas la destination des lieux,
qu’à plus âge de l’immeuble. Le vice apparent, connu du le bailleur peut obtenir des dommages-intérêts, suivant les
locataire n’emporte pas renonciation à la garantie car le circonstances et la résiliation du bail. Par contre, si la
preneur a pu légitimement croire que le bailleur ferait destination des lieux est mixte, une part de l’immeuble sera
disparaitre les défauts qui n’étaient que passagers. utilisée à usage d’habitation, l’autre, pour son commerce.
Dans ce cas, la législation applicable est l’ordonnance 60-050
Par contre, si le preneur ou le locataire laisse passer un en cas de mésentente et problème entre le bailleur et le
temps anormalement long (4 mois à 5 mois pour une location locataire, et non l’ordonnance 62-100 pour les baux à usages
d’une année), ceci veut dire qu’il a accepté l’immeuble ou les d’habitation, professionnel (sans but lucratif).
ii) Le locataire doit se conduire, à l’égard de la chose, qui correspondent à l’usage même qu’on fait de l’immeuble.
en bon père de famille : Ces réparations sont rendues nécessaires par un défaut
- Le locataire, dans ses actes, doit entretenir et prendre pour d’entretien ou de surveillance et en vertu de l’exécution
l’utilisation et la conservation de la chose, les mêmes soins successive des obligations des parties, tout au long du bail.
que prendrait un propriétaire diligent. Il doit faire attention Ces réparations sont dues par la faute du locataire ou de leur
et ceci, en respectant la destination de la chose, soigné ses gens.
actes (disposition matérielle) afin de ne pas endommager
le bien car il arrive que le locataire exerce son droit d’une Mais la loi exonère le preneur de l’obligation
manière abusive, non conforme à la destination de la d’exécuter les réparations locatives lorsqu’elles sont
chose. occasionnées par les maisons anciennes ou vétustes ou par
force majeure. Le terme vétusté est définit par la loi comme
- Il doit donc, éviter la détérioration de la substance ou de la l’usure de la chose louée, provenant de son usage normal et
matière, dont la chose a été faite par ses actes et ceux de prolongé, et sans que cet usure ait été aggravé par des faits
sa famille et de ses gens, et ceux, d’une manière ou négligence imputable au preneur.
volontaire.
- Obligation de payer les loyers :
- Le locataire doit respecter tout ce qui a été conclu dans le bail.
Cette obligation doit être acquittée au jour convenu et
D’une part, respecter l’usage et d’autre part, respecter la
au taux convenu. En cas de non-paiement, le locataire peut
chose qui a été donné en bail.
être assimilé à un locataire de mauvaise foi, mais sera assimilé
également comme tel celui qui paie d’une façon irrégulière ou
- Le locataire doit s’abstenir de toute modification à l’Etat
encore celui qui refuse de payer les frais entrainés par le
matériel de la chose louée. Il ne peut donc exécuter des
retard au paiement
travaux qu’il juge pour embellir les lieux. Il doit demander
le consentement du bailleur. Problème de la sous-location :
Cependant, sauf interdiction formelle du bail, il peut apporter La sous-location est la location d’une partie du local par (en
de légères modifications à la chose louée, pourvu que principe) le locataire où le locataire va autoriser une tierce
celle-ci ne nuise pas la chose, et ne soit pas contraire à la personne à occuper les lieux, moyennant un prix. Donc, la
destination de celle-ci et que les lieux puissent être remis sous-location concerne une partie du local qui a été obtenu en
en état en fin de bail. Donc, si le locataire a effectué des bail par le locataire, contre le bailleur, de sorte qu’on a 3
travaux, des constructions ou autres aménagements qui personnes : le bailleur principal, le locataire principal qui va
ont pour résultat d’augmenter la valeur de la chose, le jouer le rôle de bailleur, et le sous-locataire.
locataire n’a pas le droit de demander une baisse de loyer,
à cause des travaux qu’il a réalisé. Il a agi à ses risques et Dans le bail d’habitation, la loi interdit la sous-location pour
péril en effectuant les travaux et le propriétaire devient protéger le bailleur contre les spéculations de manque de
propriétaire des aménagements réalisés, en vertu du droit logement. Mais il arrive que le bailleur accepte la sous-
d’accession du propriétaire car le propriétaire est location et encore, le bailleur ignore cette sous-location.
propriétaire du dessus et du dessous.
* Dans le premier cas, où le bailleur accepte la sous-location,
Le propriétaire n’a aucun droit sur ce qui a été réalisé le locataire a le droit de sous-louer un certain nombre de
par le locataire car il s’est enrichi sans cause. A la fin du pièce ou de local, à condition que ces pièces aient été louées
contrat, les lieux doivent être restitués comme ils ont été nues (sans meuble à l’intérieur). Il faut que la location ne
reçus. porte pas sur plus de 2/3 du nombre total des pièces. Pour
sous-louer plus de 2/3 des pièces, même à titre gratuit, le
Exécution des réparations locatives : locataire doit pouvoir justifier, d’un accord express du bailleur
propriétaire de l’immeuble, et ceci, compte tenu des
Ces réparations sont les conséquences de l’obligation obligations qui incombent au locataire principal.
de jouir en bon père de famille. Ce sont les menus entretiens
Les notions de stipulation pour autrui et de porte-fort le sont La règlementation des baux commerciaux est d’ordre
pour le locataire principal, au profit du sous locataire, dans public dans le droit au renouvellement du bail, le droit de
l’exécution, par celui-ci de toutes ses obligations, nées de la céder ce bail, le congé.
sous-location et de l’occupation des lieux.
Sont soumis à l’ordonnance, quelle que soit leur statut
En cas de non-paiement des loyers, les débiteurs sont tenus juridique, :
de la solidarité conjointe, et en même temps, le bailleur
dispose, contre chaque débiteur, d’une action directe, ou une - bailleur ou locataire, les locaux à usages commerciales, mais
action oblique ou paulienne contre le débiteur du débiteur. également les accessoires de ses locaux comme les terrains,
bureaux, usine ou autres. L’usage commercial s’exerce sur les
*Si la sous-location n’est pas autorisée par la loi, surtout en locaux où sont exploités, un fonds de commerce. Le contrat
matière commerciale, sans l’accord du propriétaire, c’est une peut être écrit ou avec le consentement du propriétaire car
violation des obligations du contrat, d’où, application de la le bail est consensuel.
notion de locataire de mauvaise foi et expulsion des lieux, en - Également soumis à l’ordonnance, l’usage artisanal des lieux
référé, et aussi, nullité du contrat, avec possibilité d’obtenir sa ou des locaux, où l’exploitation du fonds artisanal est
résiliation. installée. La loi exige le consentement écrit du propriétaire
pour installer une telle exploitation dans un local à usage
- Quant au prix de la sous-location, si elle a été autorisée, il ne d’habitation (article 1728 du code civil).
peut dépasser le prix du loyer principal ou dépasser un - Également soumise à l’ordonnance, la profession libérale à
pourcentage équivalent au nombre de locaux ou pièce sous- but lucratif, tel docteur, avocat ou autres, de même, les
louée. Par exemple, le nombre total de pièce donnée en locaux utilisés pour l’enseignement avec les terrains nus.
location est de 5, le prix est de 500.000 par mois. Si 2 pièces Pour ce dernier, non à l’ordonnance s’il s’agit d’une école,
ont été sous-louées, la sous-location ne doit pas dépasser résultat d’une œuvre de bienfaisance, avec orphelinat.
200.000. Si le locataire principal demande par exemple
400.000 pour ces 2 pièces, ce qui est un prix excessif, il peut Ce qu’il faut retenir est le but lucratif dans l’usage des lieux.
obtenir le remboursement du loyer tropperçu sur la dernière
1. Le droit au renouvellement du bail
période d’un an.
Ceux qui occupent ces locaux ont droit au
- En fin de bail, le locataire doit restituer les lieux tel qu’il a renouvellement de leurs contrats commerciaux qui est un
reçu à son entré. droit à indemnité pour le locataire, dite, d’éviction, lorsque le
propriétaire bailleur refuse le renouvellement du bail sans
- Enfin, en cas d’incendie, le locataire répond de cet accident, motif, car l’absence de ce motif est posée comme une
à moins qu’il ne prouve qu’il est arrivé par in fortuit ou force présomption de concurrence déloyale à l’égard du locataire
majeur ou vice de construction ou que l’incendie a été commerciale. Le montant de cette indemnité peut être très
communiquée par la maison voisine. L’absence du preneur ou élevé car, durant le bail, le locataire a pris le temps d’avoir une
du locataire, au moment des faits n’est pas une cause clientèle, mais en même temps, d’asseoir son fonds de
d’exonération de sa responsabilité car il reste tenu de veiller à commerce et son activité D.
la conservation de la chose (garde).
a. Les bénéficiaires du droit au
C. Les baux commerciaux et les particularités de ces renouvellement :
baux commerciaux : ce sont les locataires, les cessionnaires, qui sont les
C’est la destination des lieux qui est le critère retenu personnes ayant achetées les droits au bail du locataire, ou
pour déterminer la nature d’un contrat d’habitation, soumis à leurs ayants-droits, le nu propriétaire du fonds de commerce,
l’ordonnance 62-100 et les contrats commerciaux soumis à ses ayants-droits et ayant-causes : héritiers ou les acquéreurs
l’ordonnance 60-50 du 22 juin 1960. Les deux, appliqués avec à titre onéreux. Mais il faut que l’exercice de la profession
le code de la santé publique, car il arrive que les locaux soient dans les lieux aient durée 2 ans en cas de baux écrits, et 4, en
insalubres ou dangereux, état matériel constaté par un acte cas de baux verbaux. Le délai est compté au jour de la prise
d’administration qui échappe au tribunal. de possession des lieux, et ceux, jusqu’au jour où le locataire
doit vider les lieux, à l’expiration de la période du congé (car le Dans la tacite reconduction, le délai est indéterminé, le
congé est obligatoire pour mettre fin au bail). locataire commercial continue à occuper les lieux, à exercer
son commerce, à remplir ses obligations, telles qu’elles
étaient déterminées dans le premier contrat, et même chose
pour le bailleur. Malgré son caractère indéterminé, le bail doit
toujours se terminer ou prendre fin, par un congé, par exploit
b. Les effets du droit au renouvellement de d’huissier. Ce congé doit contenir le délai donné au locataire,
bail : en principe 6 mois pour que celui-ci puisse aviser sa clientèle,
- Seul, celui qui a acquis le droit au renouvellement trouver un autre local pour exercer son activité, mais
bénéficie des règles protectrices de la législation des baux également, exercer son droit au renouvellement auprès du
commerciaux. Ainsi, le bénéficiaire peut réclamer une bailleur.
indemnité d’éviction, variable selon les motifs de congé ou
2. La sous location en matière commercial :
de refus de renouveler par le bailleur.
Dans le bail commercial, le principe est l’interdiction de
c. Cas où l’indemnité d’éviction est écartée : la sous-location. Mais le propriétaire bailleur peut donner son
Il y a lieu de remarquer que ces cas ne sont pas dus du fait du accord, soit d’une manière générale, au moment de la
bailleur qui a exécuté ses obligations tout au long du bail, mais conclusion du contrat, soit, directement avec le locataire
ce fait concerne uniquement l’Etat matériel des locaux d’une principal, pour négocier ce droit au renouvellement du sous-
part, et d’autre part, la mauvaise foi du locataire. Alors locataire. Il doit être prévenu, par lettre recommandée, avec
l’indemnité d’éviction est écartée pour les immeubles déclarés accusé de réception, de sous-louer, et peut, de ce fait,
dangereux et insalubre par l’autorité administrative (d’après participer à l’acte avec le locataire principal qui jouera le rôle
le code de santé publique). Le départ du locataire peut être de bailleur pour le sous-locataire, à qui, il doit l’indemnité
obtenu devant le juge des référés, s’il refuse de quitter les d’éviction. Donc, vis-à-vis du bailleur principal, le sous-
lieux, en réclamant l’indemnité, et malgré l’acte administratif locataire peut acquérir cette indemnité, si le bailleur a
constatant l’état matériel de celui-ci. accepté, dès le départ, la sous-location ou à accepter l’acte
L’indemnité est écartée pour motif grave et légitime qui peut sans poser de conditions, quant à l’indemnité d’éviction. Mais
être, par exemple, le mauvais état des lieux, ne pouvant plus le sous-locataire également, peut acquérir cette indemnité du
être occupé sans danger. locataire principal.
Cet Etat matériel est prononcé par décision
Quant aux obligations du locataire principal et sous-locataires,
administrative, mais sous réserve d’un droit de préemption du
ils sont tenus solidairement de leurs obligations nées du bail
locataire une fois que les lieux ont été remis en état.
principal à l’égard du propriétaire bailleur.
b. Cas de non-indemnité :
- L’inexécution, par le locataire, de ses obligations d’entretien Après le renouvellement qui est un acte d’ordre public,
locatif des lieux, entrainant des dégradations importantes ou le droit d’une indemnité qui est d’ordre public, ce terme
encore, non-paiement des loyers, après commandement et d’ordre public signifie que les clauses dans le contrat de bail
qui l’assimile à un locataire de mauvaise foi. commercial qui tendent à écarter l’indemnité est nulle. De
même, les clauses qui tendent à écarter la cession de bail.
C’est seulement après chaque période du bail et le
congé que le droit au renouvellement peut être demandé par 3. La cession de bail :
le locataire commercial. Après avoir reçu le congé, le locataire 1. Définition
commercial peut demander, soit, le renouvellement du bail, La cession est le droit du locataire commercial de
soit une révision du loyer. Mais le bailleur peut toujours vendre ou de céder son droit au bail, né du contrat car c’est
laisser le locataire dans les lieux et le bail se poursuit par grâce à cette possibilité de céder que l’exploitation
tacite reconduction après le délai accepté dans le premier commerciale et le fonds de commerce acquière une valeur.
mois.
Cette cession de bail est autorisée par la loi,
notamment par l’article 1917 du code civil.
La différence entre la cession et la vente, c’est que, dans la absence d’une clause du contrat écrit. Le congé peut être
cession, 3 composantes sont de la propriété, à qui, grâce au demandé, soit par le locataire, soit, surtout par le bailleur, par
contrat de bail, peuvent être cédés par le locataire un acte par lequel il avise le locataire de la fin du contrat et
commercial. Il s’agit de l’usage des locaux, de la jouissance, de qu’il compte reprendre l’immeuble ou les locaux.
la disposition matérielle. Ce sont ces 3 composantes qui
seront vendues par le locataire commercial, à un preneur Dans le congé, le bailleur doit mettre les motifs, à peine
appelé cessionnaire. de nullité. Soit, pour ne pas renouveler le bail, il reprend les
locaux pour habiter, lui et sa famille, non pour l’exercice
Dans la vente qui est un contrat distinct de la cession, commerciale, en cas de bail commercial ou encore, il met fin
le propriétaire transfert directement à l’acheteur, son droit au contrat, pour reconstruire ou améliorer, apporter d’autres
d’usage, de jouissance, disposition matérielle et juridique de constructions sur les lieux, donc, effectuer des travaux.
la chose.
En cas de contestation par les locataires, le problème
La cession est un contrat instantané. Le cédant devra être porté, surtout, si le contrat prend fin pour un
abandonne au cessionnaire sa créance contre le bailleur, son désaccord sur le montant du loyer, devant le tribunal civil du
droit au bail. Le locataire n’a plus à l’égard du cessionnaire lieu où se trouve l’immeuble, et par sa décision, le tribunal va
d’obligations autres que celles de garantie. Dans la cession, fixer les nouvelles conditions du bail, décision qui fixe la
seule la créance du preneur contre le bailleur est cédée, non nature, tous les éléments, et cette décision prend lieu de
sa dette envers le bailleur. Le cédant ou locataire principal nouveaux contrats entre les parties qui devrons l’exécuter
reste garant du paiement des loyers au bailleur, sauf si le (ordonnance 62-100 et 60-050).
bailleur a consenti à le libérer.
Ainsi, seul le droit d’usage, le droit de jouissance et le
On admet que par une stipulation pour autrui implicite droit de disposition matérielle sont cédés au locataire. La
lors de la cession, le cessionnaire bénéficiaire s’oblige, à côté disposition juridique reste entre les mains du propriétaire.
du cédant, locataire principal, à remplir toutes les obligations C’est pourquoi, on l’appelle nupropriétaire. Le contrat non-
du preneur, dont, payer le loyer, ce qui entraine, pour le translatif de propriété est caractérisé par le droit de
bailleur, d’avoir une action directe, contre le cessionnaire. disposition juridique qui reste entre les mains du propriétaire.
4. La fin du bail :
Le congé est obligatoire, quelle que soit la nature du
bail et à défaut, le bail se poursuit par tacite reconduction, en