Introduction
Chapitre I- Aux origines de la communication humaine
1-1-le premier signé non-vocalement
1-2-le second signé vocalement
1-3-La communication
1-3-1-Les supports et modes de communication
Chapitre II- Du volumen au livre imprimé
2-1-Des origines de l'écriture au codex
Chapitre III- L’apparition des moyens de communications de masse
3-1- Un média
3-2- Un média de masse
3-3- les différents médias de masse
3-3-1- la presse
3-3-2- la radiodiffusion
3-3-4- la télévision
3-3-5- le cinéma
3-3-6- Internet
3-3-7- l’affichage
Chapitre IV : Médias et technologie numérique
5-1- Les différents réseaux sociaux et leurs spécificités
5-2-Les réseaux sociaux numériques et les enjeux de la visibilité
5-3- Le Duo Tic/Numérique comme une révolution sociétale
5-3-1-Comme un outil d’apprentissage
5-3-2- Au service de l’entreprise
Conclusion
Bibliographie
1
*L’objectif général
Ce cours vise à poser les bases d'une culture générale sur les origines et la traçabilité historique
de l’évolution de la communication en se familiarisant avec les grandes étapes de son évolution
ainsi que son importance dans l’histoire de l’humanité.
*Les objectifs spécifiques
A l’issue de la formation, les étudiants doivent être capables de :
- connaitre les phénomènes de la communication : la langue, l'écriture, l'imprimerie, le
téléphone, le cinéma, la radio, la télévision et Internet.
- connaitre les concepts de société traditionnelle, sociétés prémodernes et modernes ;
- Comprendre les formes de communication de chaque société et l'influence qu'elles exercent
sur l'évolution sociale.
Bibliographie
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INTRODUCTION
Les hommes ont un réel besoin de communiquer. Ils essaient depuis des siècles
de le faire le mieux possible et surtout le plus rapidement possible. Après l'âge de la
pierre, l'âge du fer et toutes les autres grandes étapes de l'histoire de l'humanité, le
troisième millénaire se déroule sous le signe de la communication. Il marque l'apogée
d'une époque où l'information est reine. Elle est dans la publicité, la radio, la télévision,
l'ordinateur, le satellite, le câble, etc. Tous les chercheurs s'accordent à dire que les
décennies à venir seront davantage marquées par d'incalculables révolutions.
Ce développement spectaculaire de la communication se caractérise par
l'explosion des moyens de communication en général et des médias en particulier.
Aujourd'hui, grâce aux médias, le monde est devenu un village planétaire. Il est
désormais facile pour deux ou plusieurs personnes se trouvant à chaque extrémité de
la terre, de communiquer en quelques secondes.
Mais quelles sont les origines de la communication humaines et qu'est ce qui
explique son évolution extraordinaire ? Ce cours se propose donc d'étudier la traçabilité
historique de l’évolution de la communication depuis l’antiquité jusqu’à nos jours afin
d’en comprendre son contexte d'émergence et ses impacts sur nos sociétés actuelles.
Chapitre I : aux origines de la communication humaine
Dans The Clan of the Cave Bear (1980), le premier tome de Earth’s Children, Jean M.
Auel avance que les hommes et femmes des cavernes de la branche
des Neandertals communiquaient au moyen de gestes et d’expressions faciales,
parfois ponctués par des articulations vocales (s’apparentant plutôt à des
grognements), qui permettaient de subtiles variations de signifiés. À l’inverse, son
héroïne, Ayla, représentante de la branche homo sapiens sapiens du Cro-Magnon, au
moment où elle est recueillie par les hommes et les femmes du Clan de l’ours des
cavernes, s’exprimait au moyen d’articulateurs vocaux, d’où son incapacité à
communiquer avec ses sauveteurs, aussi longtemps qu’elle n’eut pas acquise elle-
même ce langage gestuel. Cela se passait il y a environ 35 000 ans à la fin de la
dernière période glaciaire dans l’Europe préhistorique. Dans les deux cas, il est postulé
que l’un et l’autre groupe, Neandertals et homo sapiens sapiens, possédaient la faculté
de langage, le premier signé non-vocalement, le second signé vocalement.
Quoi que cela ne relève plus de l’évolution biologique d’une espèce particulière, mais
serait plutôt attribuable à une carence physiologique, une fraction non négligeable de
l’espèce humaine s’exprime naturellement et avec grande aisance et efficacité au
3
moyen d’un langage signé non-vocalement, les principaux articulateurs étant les
mains, les symboles et les expressions faciales, ponctué également d’articulations
vocales (il ne saurait s’agir de grognements cette fois cependant), permettant de
subtiles variations de signifiés.
À l’opposé, la très vaste majorité des Humains a recours pour communiquer à des
articulateurs vocaux, ce qu’on a pris l’habitude de désigner par la parole, un langage
signé vocalement. À cette expression vocale viennent se greffer variablement une
multitude de mouvements corporels : gesticulation des mains, expressions faciales, qui
à leur tour permettent de rendre de subtiles variations de sens. Or, ce que l’on observe,
c’est qu’il n’existe pas d’articulateurs spécifiques à un mode d’expression ou l’autre.
Seulement une question de degré : les Sourds font un grand usage des articulateurs
non vocaux, et dans une faible mesure des articulateurs vocaux ; les Entendant font
un fort usage des articulateurs vocaux, et dans une moindre mesure d’articulateurs
non vocaux; et cela, les uns et les autres selon une très grande variabilité.
Les questions liées à l’origine du langage humain sont simples et bien connues : où le
langage a-t-il commencé ? quand ? comment ? pourquoi ? Il est aujourd’hui évident
que les réponses satisfaisantes à ces questions triviales ne pourront être obtenues qu’à
partir d’un croisement de travaux provenant de disciplines diverses : généticiens,
neurobiologistes, archéologues, linguistes, philosophes, ethnologues et même
psychanalystes, doivent allier leurs points de vue. L’approche pluridisciplinaire pourrait
situer l’émergence du langage dans un contexte écologique global, ce qui devrait nous
permettre de mieux comprendre comment les langues ont pu se développer et se
propager.
1-3-La communication
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d’un individu à sa réception dans le cerveau d’un autre individu nécessitant plusieurs
processus d’encodage et de décodage. En communication verbale, en particulier, une
idée ou un concept élaboré(e) dans le cerveau d’un locuteur est téléporté(e) sous
forme d’ondes sonores par un canal physique, qui peut être l’air (ondes acoustiques)
ou un fil (ondes électriques) au moyen de l’appareil phonatoire, qui met en jeu
différents articulateurs, certains mobiles (cordes vocales, luette, langue, lèvres),
d’autres fixes (voile du palais, dents, etc. ), et qui est chargé de relayer l’information
jusqu’à l’oreille du destinataire, qui à son tour réinterprète conceptuellement la trame
sonore ainsi transmise. Ce modèle de communication nous est familier depuis plus
d’un demi-siècle (Weaver & Shannon, 1963) ; il a été adopté sous diverses formes,
puis développé et popularisé en linguistique en particulier par Roman Jakobson de
l’École de Prague, qui en a élaboré les fonctions.
5
- Les premières écritures
Les premières écritures datent de 6000 ans. On a l'habitude de dire que la Préhistoire
se termine avec la naissance de l'écriture. C'est effectivement avec ce changement
culturel que l'homme va rentrer dans l'histoire et commencer à laisser des traces
écrites. Les premiers écrits servaient surtout de livres de comptabilité ou d'inventaires.
Mais l'homme va rapidement utiliser ce nouveau moyen de communication pour
raconter des histoires.
- L’écriture à l’encre :
La première utilisation des plumes d’oiseaux taillées servait à écrire sur des parchemins
qui datent du IV siècle. On suppose que se sont les Chinois qui ont inventés l’encre.
La plume devait être trempée souvent dans l'encrier donc ça n’allait pas trop vite pour
écrire.
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- Le pigeon voyageur :
Les pigeons voyageurs servaient à envoyer des messages par lettre. Les déplacements
du pigeon voyageur ont constitué un moyen de communication courant et considéré
comme très fiable jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale.
7
- La machine à écrire :
Une machine à écrire est une machine mécanographique permettant d'écrire des
documents avec des caractères imprimés. Elle se présente sous la forme d'un clavier
comportant une cinquantaine de touches représentant les caractères qui seront
imprimés sur le papier. L’idée de la machine à écrire est ancienne puisqu’un premier
brevet a été déposé par l’Américain Henry Mill dès 1714. Elle peut être portative et
légère (pour travailler en voyageant), ou de bureau (plus lourde et encombrante).
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Entre le IIème et le IVème siècle de notre ère, le papyrus est peu à peu remplacé par
le parchemin, support plus souple fait de cuir de mouton ou de chèvre et dont les
deux faces peuvent être utilisées. À la même époque, le codex se substitue au
volumen : les feuillets de parchemin sont pliés pour former des cahiers qui sont ensuite
cousus entre eux. Plus maniable que le rouleau, le codex permet de parcourir plus
facilement le texte et ne mobilise plus qu'une seule main, l'autre pouvant désormais
feuilleter et annoter le texte.
Ces livres sont reproduits à la main. On parle donc de manuscrits1. Les copies sont
réalisées dans les scriptoria aménagés au sein des monastères, puis à partir du XIIème
siècle, dans des ateliers laïcs, afin de répondre aux besoins croissants des universités
et de l'administration générés par le développement de l'enseignement et de la lecture
silencieuse.
Après avoir fixé le feuillet sur un support, à l'aide de pointes qui laissent des petits
trous sur le pourtour du parchemin (les piqûres), le copiste délimite par des lignes
l'espace attribué au texte (la réglure), et recopie à la plume d'oie le modèle dont il
dispose.
Le livre est ensuite enluminé, c'est-à-dire richement décoré, et relié : les cahiers
obtenus par le pliage et le découpage des feuillets sont cousus
entre eux et recouverts, de manière à conférer une plus grande solidité à l'ensemble.
Le format de l'ouvrage dépend du nombre de fois que les feuillets sont pliés. Un livre
au format in-folio est composé de feuillets pliés une seule fois, les feuillets d'un in-
cuarto, d'un in-octavo et d'un in-seize sont pliés respectivement deux, trois et quatre
fois. Au XIVème siècle, la fabrication du papier se répand en Europe. La production
de papier étant plus rapide que celle de parchemin, l'apparition de papeteries favorise
la multiplication des manuscrits.
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CHAPITRE III : L’apparition des moyens de communication de
masse
3-1- Un média
Un média est un ensemble de supports techniques ou physiques de même nature, mis
au point et exploité par l'homme pour véhiculer des informations. Exemple : la
télévision, la radio, le tam-tam, etc
Remarque : il y a une différence entre un média et un canal (de
communication). Le canal se définit comme l'ensemble des
moyens par lesquels un message est acheminé d'un
émetteur A vers un récepteur B. Au vu de cette définition,
un média n'est pas un canal mais un élément du canal.
Exemple : le canal audio-visuel = le canal audio (son) et le
canal visuel (vue). La vue n'est pas un média par contre, la
télévision en est un.
3-2- Un média de masse
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considérée comme l'âge d'or de la presse. Elle a beaucoup participé à la réussite de
différentes révolutions. Ce n'est qu'à partir de 1930, avec l'apparition de la radio et
plus tard celle de la télévision, que la presse va connaître un déclin avec la baisse des
tirages.
En Côte d'Ivoire, le premier journal a été lancé en 1906. Par la suite, on verra se
développer en Afrique deux catégories de presse : une presse pour les colons destinée
à leurs compatriotes et une presse Africaine dite presse de combat ou presse
nationaliste.
3-3-2- la radiodiffusion
Plusieurs chercheurs ont travaillé de façon isolée sur la radio. Cependant, la
percée intellectuelle a été faite par l'allemand Henrich Hertz qui a travaillé sur la
capacité de transmettre les signaux dans les airs.
C'est en 1897 que l'Italien Marconi Guglielmo a déposé une demande de brevet
pour un téléphone sans fil (TSF). En 1899, il fait une démonstration en transmettant
un message sans fil entre la France et l'Angleterre. Ce n'est que beaucoup plus tard
qu'on a appris que POPOV avait réussi de son côté la même invention.
Malheureusement, l'armée de Tsar décida qu'elle devrait rester sécrète.
Jusqu'en 1914-1918, le TSF ne connut pas un développement normal. Le terme
radio apparaît vers 1910 parce qu'un autre Américain du nom de Lee de Forest
parvient à faire en sorte que le TSF transmette la parole.
En 1912, un français, Raymond BRAILLARD émet l'idée de la radio comme
instrument de communication de masse, doté d'un émetteur. Mais pendant la guerre
de 1914 à 1918, les militaires monopolisent le TSF. A la fin de la guerre, le premier
émetteur radio entre en fonction en 1918 à Pittsburg (USA). A partir de là, on assiste
à la multiplication des chaînes radio dans le monde.
En France, c'est en 1921 que débute la radio. En 1945, la France instaure le
monopole d'État sur toutes les radios car pendant la guerre, les radios privées ont
collaboré avec les Nazis. Pour échapper à la nationalisation, certaines radios privées
ont dû s'expatrier. C'est le cas de RTL (Radio Télévision Luxembourg) ou d’Europe 1.
En Allemagne, très rapidement la radio est devenue un instrument de
propagande Nazi. On a commencé par faire une purge de journalistes, modifier les
programmes dans le sens de la politique d'Hitler, multiplier les programmes destinés à
diffuser son idéologie politique, avant et pendant la deuxième guerre mondiale.
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En Afrique, la première station radio fut installée en Afrique du sud en 1924
puis la deuxième en 1929 au Kenya. Après le Kenya, se fut le tour du Nigeria et du
Ghana, respectivement en 1932 et 1939.
3-3-3la télévision
L'invention de la télévision se situe dans le prolongement de celle de la radio. Avec la
télé, on est passé à un stade supérieur : à la transmission du son, on associe celle de
l'image.
En Grande Bretagne, le couronnement de la reine d'Angleterre en 1952
constitue le point de départ de la télévision avec la chaine nationale exploitée par la
BBC (British Broad casting Corporation).
En France, le démarrage a été plus difficile. Il a fallu un problème politique pour
que la France développe sa télévision. En effet, les alsaciens ont suivi le couronnement
de la reine d'Angleterre sur les chaînes Allemandes. C'est alors que les français vont
décider de couvrir tout le territoire en télévision pour une question d'intégrité
territoriale.
En Afrique, les raisons politiques ont aussi joué (concurrence Côte
d'Ivoire/Sénégal), (Zaïre/Congo). La télévision est née ici avec les indépendances,
surtout dans les pays anglophones puisque la France ne s'y intéressait pas très bien.
Trois pays africains ont eu leur télévision avant leur indépendance. Il s'agit de :
- L'Algérie (c'était une télévision pour les pieds noirs)
- Le Nigeria (la partie occidentale)
- La Rhodésie Nyassiland (Zimbabwe).
Dans les autres pays, l'implantation de la télévision s'est faite après les
indépendances.
Dès 1960, le Sénégal et la Côte d'Ivoire ont décidé de se doter d'une chaîne
de télévision chacun. Cependant, le Sénégal qui avait commencé les démarches bien
avant la Côte d'Ivoire, sera devancé par celle-ci en 1962. Finalement, ce n'est qu'en
1970, que le Sénégal et la Guinée auront leurs télévisions.
Ailleurs en Afrique, le Cameroun a refusé la télévision pendant longtemps pour
des raisons d'équité. En effet, le président AHIDJO ne voulait pas d'une télévision
seulement pour la capitale. En 1986, la télévision commence au Cameroun mais avec
90% de couverture territoriale.
Quant à l'Afrique du sud, elle a refusé la télévision au départ, pour des raisons
d'Apartheid. Il ne fallait pas de télévision pour les nègres car cela pourrait changer les
mentalités. Ce n'est qu'en 1976 que l'Afrique du sud aura sa télévision mais avec trois
chaînes : une pour les blancs, une pour les Zulu et une autre pour les Xhosa.
3-3-4- le cinéma
De la fixation d'une image mouvante sur une pellicule est née une forme de
communication qui, en surmontant la barrière des langues, a vite fait de transmettre
des messages visuels jusque dans les coins les plus reculés du globe. Lorsque le son
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s'ajouta à l'image, il fit du cinéma un moyen de communication de masse encore plus
puissant pour le divertissement et la transmission des idées.
Aujourd'hui, le film, sous toutes ses formes, projette à la fois la réalité et l'illusion
de la réalité sur les écrans des salles de cinéma, des téléviseurs installés dans des
millions de foyers, de salles de classe et sur les murs des maisons dans les villages
isolés.
Pour son histoire, le cinéma a précédé la radio et la télévision en tant que moyen
de distraction des masses. L'illusion de mouvement créée par le projecteur, ajoutée à
l'impression de réalité ressentie par le spectateur, en fit une activité très prisée des
Américains durant les années 1920 jusque dans les années 1950 où ils restaient
encore très nombreux à aller au cinéma.
Avant que le cinéma parlant ne déferle dans les salles obscures à la fin des
années 1920, le muet va connaître ses dernières années de gloire et d'existence. À
partir de 1914, avec l'interruption de la production européenne durant la guerre, le
cinéma américain va assurer son triomphe planétaire.
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3-3-5- Internet
Internet est le dernier né de tous les médias de masse à ce jour. Il est défini
comme étant le réseau informatique mondial qui rend accessibles au public, des
services variés comme le courrier électronique, la messagerie instantanée et le World
Wide Web, en utilisant le protocole de communication IP (Internet Protocol).
La création d'internet est récente et se situe autour des années 1960, aux USA.
En effet, c'est précisément en 1962, alors que le communisme devenait de plus en
plus « menaçant » dans le monde, que l'armée de l'air américaine (US Air force)
demande à un petit groupe de chercheurs avec à leur tête Paul BARAN, de créer un
réseau de communication militaire capable de résister à une attaque nucléaire. Mais
c'est en 1964 que Paul BARAN, ayant réalisé qu'un système centralisé était
vulnérable car la destruction de son noyau provoquerait l'anéantissement des
communications, crée lui-même, un réseau sous forme de grande toile. Par la suite en
1965, un autre chercheur Américain du nom de Roberts testa avec Thomas Merrill, la
première connexion informatique à distance, entre le Massachusetts et la Californie.
Le résultat montra que les ordinateurs pouvaient travailler ensemble à distance, mais
que le mode de télécommunication par établissement de circuit du système
téléphonique était inadapté.
3-3-6- l’affichage
L’affiche est un support de publicité ou de propagande destiné à être vu dans la
rue et plus généralement dans les espaces publiques. Imprimé sur du papier, du tissu
ou des supports synthétiques, elle adopte des dimensions variables, pouvant aller
jusqu’à plusieurs mètres. L’affiche connaît un essor particulier à la fin du XIXème siècle
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avec des illustrateurs comme Jules Chéret, Alphonse Mucha ou des peintres
comme Toulouse-Lautrec.
La naissance de l’affichage remonte à l’apparition des premières grandes
agglomérations. Mais, l’analphabétisme va freiner le développement de cette technique
à laquelle on préférera longtemps celle de crieur public. C’est en 1450, avec l’invention
de l’imprimerie que l’affiche va entrer dans sa phase de modernité. Les premières
affiches imprimées sur le recto d’une simple feuille et collées sur un mur, sont apparues
dans la deuxième moitié du XVème siècle. Il s’agit notamment des affiches de
l’imprimeur Jean Mentel en 1469 à Mayence et à Nuremberg ou encore à Londres
avec William Caxton en 1477.
Au XVIème siècle, naissent les affiches destinées aux spectacles publiques, aux
loteries mais aussi aux protestations de nature politique et religieuse.
Cependant, le développement réel de l’affichage va se faire lors de la révolution
industrielle qui a bouleversé le monde du commerce. En effet, l’essor de l’industrie
ouvre une ère nouvelle où la production et la consommation sont mises en avant.
L’affiche jouera alors un rôle important en servant de moyen d’information des
consommateurs. Par la suite, naîtra la lithographie, moyen technique d’impression à
plat permettant la production de multiples exemplaires d’affiches. Cette nouvelle
technique d’impression va marquer le début de l’affiche publicitaire. À partir des années
60, les publicitaires vont utiliser de nouvelles méthodes (Sociologie, psychologie, …)
pour étudier les besoins de consommation des individus afin de créer des stratégies
de communication appropriées. Ces méthodes seront d’abord utilisées par les
Américains avant de s’étendre au reste du monde de la publicité. Cette époque marque
l’apparition des agences publicitaires. La création d’une affiche ne se fait plus par
l’initiative personnelle mais par les agences, c’est-à-dire par la collaboration de
plusieurs personnes.
Dans les années 80, l’affichage connaîtra un autre moment important de son
évolution avec la naissance de la photographie. En effet, ce nouveau moyen visuel
permettra aux créateurs de pouvoir donner du mouvement à leur image, et bien
évidemment des nouvelles idées de conception. À partir de 1990, on assiste à
l’émergence de nouvelles tailles d’affiches (les grandes bâches) qui permettront de
diversifier les modes d’affichages, leur donnant ainsi plus d’importance. Dans les
années 2000 avec l’apparition des NTIC, l’affichage papier est de plus en plus renforcé
par l’affichage électronique ou numérique à travers la télévision et l’Internet.
Désormais, il ne suffit plus de donner une image ou une apparence à une affiche
publicitaire mais il faut être original pour taper à l’œil et provoquer. Il faut lui donner
du caractère.
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Chapitre IV : Médias et technologie numérique
4-1- Les différents réseaux sociaux et leurs spécificités
La présence d’une association sur les réseaux sociaux ne relève presque pas d’un
choix, mais plutôt d’une nécessité. En revanche, pour que cette décision soit productive
et diffuse le meilleur de vous-même, il s’agit d’être pertinent quant à la qualité de votre
présence digitale. En effet, tous les médias sociaux ne se valent pas. Chacun fait même
valoir toutes ses spécificités. Le choix du réseau sur lequel être présent est directement
lié à votre ADN de votre association et aux types de contenus que vous voulez pousser
et à la présence ou non de vos publics. Réfléchissez bien aux médias que vous
considérez pertinents pour véhiculer vos contenus et toucher vos publics.
Facebook
- Plus de 26 millions d’utilisateurs en France. C’est un réseau social qui permet
de partager tout type de contenu (textes, vidéos, images, être en direct,
partager des liens, etc.) et animer une conversation avec vos publics.
Twitter
- Près de 6,8 millions de comptes actifs en France. Le public qui l’utilise est
généralement jeune de 15 à 34 ans. Près de 70-80% de journalistes sont sur le
twitter et la plupart des hommes politiques et autorités publiques, les acteurs,
sportifs, etc. ont un compte twitter. Il est devenu une des principales sources
d’information en temps réel. Tous les événements sont visibles et commentés
à la seconde, ce qui confère à cette plateforme autant de puissance que de
risques. C’est une plateforme de micro-blogging, ça veut dire que vos posts sont
limités en caractère – vous avez 160 symboles pour faire un message.
GooGle +
- Dès son lancement en 2011, ce réseau se voulait comme une alternative à
Facebook. Malgré les efforts de Google pour l’imposer, Google + n’a pas
vraiment rencontré son public. Bien qu’il revendique 300 millions de comptes
dans le monde et environ 10 millions en France, l’activité des utilisateurs
demeure relativement faible, sauf dans quelques secteurs comme le marketing
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digital ou les nouvelles technologies où la conversation est régulièrement
nourrie par des communautés de fans. Ce réseau se distingue essentiellement
par quelques services originaux comme le service de chat vidéo Hangout.
Pinterest et Instagram
- Applications concurrentes permettant de diffuser de l’information sous forme de
visuels qui connaissent une forte progression en termes d’usage par les
internautes en France. Très utile donc pour une association ayant une activité
visuelle et pour le E-commerce. Tout comme Twitter, les célébrités de la mode
et du sport (ainsi que la téléréalité) sont très présents sur Instagram, entre
autre, dans le but de faire suivre leurs activités à leurs publics. Les plateformes
vous permettent de créer vos contenus sous forme d’images, de vidéos, mais
aussi d’aller en direct pour transmettre directement l’image d’un évènem ent.
Possibilité de création de visuels, photos, etc. Très utilisés par les jeunes.
YouTube
- Depuis sa création en 2005 et son rachat dans la foulée par Google, la
plateforme n’en finit pas d’imposer sa domination sur les contenus vidéos.
Aujourd’hui, YouTube compte 1 milliard d’utilisateurs dans le monde et 22
millions en France. Une prééminence qui en fait un réseau incontournable dans
la vie quotidienne des internautes.
Snapchat
- Snapchat tire son intérêt dans la diffusion d’images et de vidéos prises sur le vif
et dans son partage à durée limitée. Utilisé principalement par un public jeune,
il permet d’exprimer via une photo ou une vidéo et une phrase de commentaire
un événement, son activité, une remarque, ou encore de tenir une conversation
par ce même biais. Snapchat a également étendu son offre en proposant
Discover, une fonctionnalité permettant à des chaînes médias (telles que CNN,
MTV, Vice, Daily Mail, etc.) de proposer un contenu d’actualité sous forme de
reportage.
VIne
- Vine est une plateforme de diffusion de mini vidéos (de 6 secondes)
spécifiquement formatées par Vine. Cette application permet, entre autre, une
utilisation originale et simplifiée de montage de vidéo. Très utile donc pour
réaliser des « shots » et faire découvrir votre produit sous forme ludique et
facilement viralisable puisque les vidéos peuvent être téléchargées sur
n’importe quel réseau social. À noter néanmoins que Vine est une application
détenue aujourd’hui par Twitter.
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- Le développement toujours croissant et mouvant de réseaux sociaux offre un
grand choix pour l’implémentation de votre présence digitale. Cependant, il ne
s’agit pas non plus de vous abonner à tout mais de bien choisir. En fonction du
code génétique de votre association, de vos contenus, de vos publics mais
également de vos moyens à gérer ensuite vos comptes sociaux. Selon la
disponibilité et le nombre de personnes au sein de votre équipe dédiée, il sera
ainsi techniquement possible, ou pas, de démultiplier votre présence. Sachez
enfin, qu’il vaut mieux faire peu mais bien, plutôt qu’être présent sur beaucoup
de réseaux sociaux et de mal animer votre communauté. En effet un compte
(quel qu’il soit) mal alimenté est instantanément visible et nuit à la qualité de
votre réputation sur internet.
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L’autre critère de différenciation des réseaux sociaux est la visibilité qu’ils offrent à
cette identité numérique. Schématiquement, on peut classer les réseaux sociaux en
quatre catégories selon les types de visibilité proposée.
- Les réseaux sociaux dits professionnels via lesquels les internautes partagent
leur CV en ligne, valorisent et diffusent leurs expériences et leurs compétences
professionnelles. Ces réseaux sociaux sont un outil pour les demandeur.euse.s
d’emploi, mais aussi pour les recruteur.euse.s qui, de plus en plus, se rendent
sur ces réseaux sociaux professionnels pour chercher des candidat.e.s. Les plus
connus en France sont LinkedIn et Viadeo.
- Les plateformes de partage de contenus par la diffusion de contenu interactif,
comme des photos ou des vidéos, à destination d’un large public, comme par
exemple YouTube ou Dailymotion où tou.te.s les internautes peuvent
potentiellement avoir accès aux vidéos publiées, sans même être inscrit.e.s sur
ces plateformes.
- Les sites de microblogging via la publication de très courts messages, le plus
souvent par le moyen d’un téléphone mobile. Le site le plus connu en France
est Twitter, réseau social qui permet d’envoyer des messages de 140 caractères
maximum.
Dominique Cardon a mis en exergue cet enjeu de la visibilité en distinguant les
plateformes qui invitent à se cacher pour mieux se rencontrer dans la vie réelle (se
cacher, se voir) alors que d’autres cachent ou métamorphosent les identités par le
truchement d’avatars pour éviter ou se substituer à la rencontre réelle (se voir caché).
Se dévoiler prend un sens différent dans un espace en clair-obscur, où il est possible
de “flouter” partiellement son identité pour se rendre peu reconnaissable ou
retrouvable (montrer caché), et dans la zone d’hyper-visibilité des plateformes
développées sur le modèle du phare qui visent à assurer le plus de notoriété possible
aux personnes et aux contenus qu’elles publient.
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4-3- Le Duo Tic/Numérique comme une révolution sociétale
4-3-1-Comme un outil d’apprentissage
Les TIC et le numérique, depuis leur apparition, n’ont cessé de jouer un rôle
prépondérant dans le domaine de l’apprentissage, notamment dans celui de
l’éducation et de la formation. Que ce soit les États, les acteurs du monde de
l’éducation et de la formation, les parents, les élèves ou étudiants, tous sont conscients
de l’apport de ces outils dans la formation. Le philosophe Dominique Lecourt reconnait
que « la révolution du numérique et des TIC a apporté des bouleversements dans
notre rapport à l’apprentissage et dans nos relations aux autres. »1
Ce fait est visible à travers l’introduction des TIC et du numérique dans
certains programmes de formation. En Côte d’Ivoire, depuis le début des années
2000, l’apprentissage de l’informatique et l’usage d’ordinateurs (de bureau comme
portables) ont été introduits dans les programmes des élèves dans beaucoup
d’établissements. Des programmes ou applications telles que « Microsoft Word » et
« Microsoft Excel » leur sont enseigné.
Les élèves et étudiants sont souvent amenés, dans le cadre de leurs exposés ou autres
recherches, à faire recours à Internet, donc au numérique. Pour preuve, certains
établissements scolaires et universitaires sont dotés de bibliothèques ou de salles
informatiques. Nous en avons pour preuve la bibliothèque de l’École normale
supérieure d’Abidjan (ENS), qui est dotée d’une bibliothèque numérique appelée
Polythèque .
De même, depuis plus de deux ans maintenant, on parle d’École numérique en Côte
d’Ivoire. L’État affiche une véritable volonté d’introduire les TIC et le numérique au
cœur de la formation de ses futurs citoyens. Il s’attèle donc à doter les écoles, en
partenariat avec certaines entreprises (la Fondation Orange Côte d’Ivoire par exemple)
ou institutions (la Banque Africaine de Développement), mêmes celles de la formation
primaire de salles informatiques, afin de permettre aux enfants le contact et le
maniement des TIC.
L’on pourrait reconnaitre aux technologies contemporaines de l'information et de la
communication ainsi qu’ au numérique trois avantages par rapport aux supports
classiques :
- l'accès théoriquement illimité à toutes les sources d'information et de
communication : le numérique permet un accès à la documentation de façon
pratiquement indéfinie ;
- la numérisation (textes, sons, images) qui évite le vieillissement et facilite le
transfert d'un support à l'autre : la plupart des travaux des élèves et étudiants, y
1
http//www.la-croix. com/Ethique/Sciences-Ethique/Sciences/Il-faut-encadrer-la-révolution-numérique/2013
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compris ceux des enseignants, sont contenus à la fois sur des supports papi er mais
surtout numériques ;
- l'interactivité qui permet aux utilisateurs de classer l'information, de la confronter
à d'autres informations et d'être guidés dans leur recherche (BORNE Dominique, « Le
manuel scolaire », Paris, Documentation française, juin 1998, PDF, p. 36).
En France, par exemple, Le Café pédagogique présente une étude de Jean HEUTTE
publiée dans la revue Spirale en 2008. Cette recherche scientifique, qui est l’une des
rares concernant l’impact de ces technologies et du numérique sur les résultats des
élèves -de plus, il semble bien qu’elle soit, en son temps, la première (et la seule) en
France concernant l'école primaire- a permis d’obtenir des résultats remarquables :
- Les élèves habitués à l'usage du numérique et des TIC en classe
réussissent significativement un meilleur apprentissage à long terme et
ce indépendamment du type de support ;
- Les élèves habitués à l'usage du numérique et des TIC en classe
comprennent plus vite et mieux ce qu’ils lisent ;
- Les connaissances et les résultats scolaires ont significativement
progressé pour les élèves habitués à l'usage des TIC et du numérique ;
Cette étude met donc bien en évidence que l’usage des TIC et du numérique en classe
participe à une amélioration des résultats scolaires des élèves de l’école primaire.
4-3-2- Au service de l’entreprise
- un outil d’information et de communication
Le premier service que rendent les TIC et le numérique à l’entreprise est celui de
l’information et de la communication. En effet, l’intégration des Technologies de
l’Information et de la Communication dans les entreprises s’apprécie à travers leur
système d’information et l’utilisation des outils technologiques. ARMAND (1992) définit
le système d’information comme un processus qui consiste à la création, à la collecte,
traitement, stockage et à la communication de l’information.
L’information et la communication doivent donc être bien ficelées et bien gérées.
L’information, qui est un produit très important, doit faire l’objet d’une grande attention
dans l’entreprise. Pour ce faire, les technologies de l’information et de la
communication permettent une meilleure gestion de l’information et de la
communication non seulement entre les agents ou employés de l’entreprise et leurs
responsables à une première échelle (communication interne), et entre l’entreprise et
ses cibles à une seconde échelle (communication externe).
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- un outil de visibilité et de promotion
L’on assiste de plus en plus de la dotation des entreprises (privées comme publiques)
d’outils de technologies de l’information et de la communication dans leurs politiques
de gestion. Tous ces outils leur permettent de s’assurer une meilleure visibilité dans
l’environnement dans lequel elles évoluent. L’Internet, notamment les réseaux
sociaux numériques tels que Facebook, Twitter… leur permettent d’être bien visibles
par leur cible.
Ils leur servent, par ailleurs, d’outil de promotion. En effet, La promotion est une
opération d’incitation à la vente d’un produit. Elle vise à inciter une certaine clientèle
(la cible) à l’achat d’un produit. En économie, la promotion commerciale vise à
développer les ventes d’un produit sous la forme d’actions intensives conduites par
l’offreur. L’objectif d’une promotion vise à attirer davantage l’attention du
consommateur en s’efforçant de mieux le faire connaître le produit, de le faire le mieux
apprécier, de le faire acheter.
Que l’entreprise soit privée ou publique, les dirigeants sont conscients de l’importance
des TIC et du numérique. Les entreprises publiques, notamment les collectivités
territoriales, s’attachent de plus en plus aux TIC et au numérique pour une promotion
de leur image et leurs atouts. Par exemple, certaines mairies ivoiriennes ont recours à
Internet et aux médias sociaux numériques. Elles ont des sites internet et des comptes
sur les différents réseaux sociaux numériques. Nous avons les communes de
Yopougon, Adjamé, Treichville, Attécoubé2, Marcory, Divo, Tiassalé, Korhogo, Dabou…
Les TIC et le numérique permettent aux entreprises d’atteindre un grand nombre de
cibles : clients (pour les entreprises privées) et usagers-administrés-citoyens-
investisseurs (pour les institutions publiques).
- un outil de veille
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Kouassi Raymond KRA, « Analyse de contenus des sites web de communes du District d’Abidjan», in Nodus sciendi, ISSN 2308-7676, ISO
3297, Abidjan, 2013, p. 5-24
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commandes urgentes, le niveau des coûts et prix dans l’entreprise, les parts de
marché, le chiffre d’affaires et les ruptures de stocks. Ici performance fait référence à
l’atteinte des objectifs ou des résultats bien que l’activité ne soit qu’un maillon d’un
processus de production, de vente, d’achat etc.
Ces technologies accélèrent les échanges de biens et services, et l’on constate que la
croissance des échanges de biens et services des TIC a été plus forte que celle de
l’ensemble des échanges. En outre, les TIC sont à l’origine d’échanges dans d’autres
secteurs en améliorant l’accès au marché, en élargissant le bassin de clientèle et en
facilitant les formalités douanières, les transports et la logistique.
Conclusion
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Bibliographie
-DOUZOU Sylvie, WILSON Kevin, Une histoire des médias de communication, Sainte-
Foy (Québec), Télé-université, 2009 (2e éd.)
-JEANNENEY Jean-Noël, Une histoire des médias. Des origines à nos jours, Paris, Le
Seuil, 2000
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