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Série éducation
environnementale 20
L’éducation relative
à l’environnement :
Principes d’enseignement
et d’apprentissage
@ Unesco, 1986
EDl85MS39
-.
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"On ne doit pas seulement éduquer les enfants
d'après l'état présent de l'espèce humaine,
mais d'après son état futur, possible et
meilleur."
Kant
- VII -
PREFACE
L'Unesco avait entrepris, en 1975, une enquête sur les besoins et les priorités
en matiere d'éducation relative à l'environnement, 3 laquelle participaient 20 %
des Etats membres. Dans le même but, furent organisés, a Belgrade, en 1975, un
colloque international, ainsi que des réunions régionales et sous-régionales en
Afrique, en Asie, dans les Etats arabes, en Europe et en Amérique latine. Enfin,
l'on entreprit des études expérimentales dans toutes les régions et un reseau
international d'informations fut créé. En 1977, la première Conférence inter-
gouvernementale sur l'éducation relative 3 l'environnement, tenue a Tbilissi (RSS
de Géorgie, URSS), permettait de faire le point de toutes ces activités préparatoires.
C'était le point fort d'un programme international d'Éducation, réalisé avec le
concours du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et unanimement
souhaite par les Etats membres. La nature particuliere de l'éducation relative .3
l'environnement, ses objectifs et ses caracteristiques furent clarifiés a Tbilissi
ainsi que les moyens de l'appliquer aux niveaux national et international.
L'étude au milieu comme écosystème retrouve ainsi une 'vertu" pedagogique que
l'éducation fonctionnelle avait depuis longtemps pressentie. La nécessité d'un
apprentissage heuristique, découlant des besoins spécifiques de comprehension des
élèves, avait, en effet, conduit théoriciens et praticiens des 'méthodes actives'
a privilégier l'étude du milieu proche, comme s'ils répondaient aux motivations
intellectuelles "spontanées". De même, la prise en consideration de la dimension
sociale et l'importance reconnue de la communication dans les apprentissages
cognitifs avaient fait considérer la technique des projets comme particulièrement
adaptée 3 la mise en oeuvre des activités intellectuelles, en réponse a des besoins
de communication (information, justification, contestation). Ces techniques ne sont
donc pas a inventer, mais a réactiver compte tenu des perspectives ouvertes par
l'etude de l'environnement et aussi des progres en sciences de l'éducation.
- VIII -
C'est dans cette direction que ce Livre du maître a été conçu. Après avoir
rappelé les finalités, les caractéristiques et les objectifs de l'éducation relative
à l'environnement, il propose donc un certain nombre d'exemples et d'expériences
pédagogiques 21 introduire dans le cadre‘& l'éducation scolaire autant qu'extra
scolaire. Il consacre aussi un chapitre important à la formation des enseignants,
pour tenir compte des nouvelles exigences de l'éducation relative à l'environnement.
Adaptée aux situations nationales particulières, dans son contenu et dans ses
modalités d'insertion aux systèmes éducatifs en place, l'éducation relative à l'envi-
ronnement traite néanmoins de problèmes communs à de nombreux pays. C'est là une
raison supplémentaire pour coopérer, échanger les expériences, la méthodologie, les
informations et la documentation, les résultats de recherches, et aussi les
personnels. Le développement de ces échanges est, en particulier, naturel entre
pays voisins par la géographie et la culture, où les problèmes de l'environnement
sont analogues. L'éducation relative à l'environnement sera un domaine privilégié
de la coopération régionale et sous-régionale, ainsi que de la coopération inter-
nationale la plus large, à laquelle 1'Unesco attache une importance particulière.
Ce Livre du maître est d'abord destiné aux enseignants et aux formateurs, mais
il peut concerner aussi les planificateurs et les administrateurs de l'éducation,
il a été conçu pour s'inscrire dans un processus de formation initiale ou permanente.
Malgré des limites, q ui tiennent à la nouveauté et à la difficulté du thème,l'Unesco
espère que ce livre rendra des services aux enseignants de toutes les disciplines,
convaincus de son importance pour la formation de l'homme contemporain. L'utilisa-
tion de cet ouvrage devrait contribuer à améliorer le déroulement des activités
du Programme d'éducation relative à l'environnement, conduit par 1'Unesco et le PNUE.
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
INTRODUCTION
Cette formation des éducateurs rendra souvent nécessaire une réorientation des
pratiques pédagogiques habituelles. En effet, les enseignants et futurs enseignants
ne devront plus être les simples exécutants d'instructions formulées par d'autres.
Chercheurs et praticiens devront concourir en commun à la transformation des
pratiques éducatives. Une formation ne saurait se limiter à une information des
enseignants par des formateurs, coupés les uns des autres et coupés des réalités
sociales. Dès la formation initiale, il faudra tourner le dos à la fois aux stages
de recyclage théorique (faits de conférences et de cours magistraux) et aux stages
dits pratiques (faits de recettes) pour constituer des équipes interdisciFlinaires
de formateurs et organiser des stages centrés sur une analyse cohérente de situations
concrètes. Dans cette optique, un autre facteur essentiel propre à assurer la forma-
tion adéquate des enseignants sera leur participation, avec d'autres groupes socio-
professionnels, à des actions précises visant à la préservation et l'amélioration
Ce guide essaie, en outre, de proposer aux maîtres une synthèse des différents
travaux élaborés dans les Etats membres de l'unesco, et des recommandations des
conférences régionales ou internationales organisées par 1'Unesco et le Programme
des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), dont celle de Tbilissi fut l'événement
déterminant.
Cette éducation ne vient pas s'ajouter aux programmes éducatifs, comme une discipline
séparée ou un sujet d'étude particulier, mais comme une dimension qui doit lui être
intégrée. L'éducation relative a l'environnement est le r6sultat d'une réorientation
et? d'une articulation des diverses disciplines et des différentes expériences édu-
catives (sciences naturelles, sciences sociales, art et lettres, etc.) permettant
d'avoir une perception intégrée de l'environnement et d'entreprendre a l'égard de
celui-ci une action plus rationnelle et propre à répondre aux besoins sociaux.
"Il aura donc fallu attendre le 17 octobre 1973 pour que le grand public...
et les hommes politiques au pouvoir en Europe occidentale commencent à
prendre conscience d'un elément essentiel de la crise de l'environnement
contemporaine : la relative rareté de certains combustibles fossiles et le
mauvais usage qui en est fait. L'apparente prospérité économique de nos pays
est, à vrai dire , pour une grand part factice, car elle implique le gaspillage
de ressources naturelles peu abondantes et non renouvelables."
"le gaspillage des ressources est implicitement érigé au niveau d'une institution
dans les pays occidentaux et cela au stade même de la production industrielle :
l'usure est incorporée dans la chaîne de fabrication, depuis l'instrument le
plus modeste jusqu'à l'automobile. Ainsi, les réfractaires résistant à l'action
des mass média publicitaires n'ont même pas la possibilité d'entretenir un ma-
tériel irréprochable et conçu pour un renouvellement rapide. On nous explique
que cela fait croître le PNB. Les écologistes, quant à eux, considèrent qu'il
s'agit plutôt d'une scandaleuse dilapidation de force de travail humain, de
matière et d'0nergie."
sont graves et étendues, mais on ne peut pas non plus ignorer que, l'homme a réussi
souvent à améliorer son environnement naturel, a le transformer en obtenant un épa-
nouissement culturel et social, un mieux-être physiologique, ou encore une amélio-
ration sérieuse de la productivité sans dilapider ses ressources. Ces exemples
méritent d'être soulignés, face aux multiples dégradations et aux atteintes causées
par les activités humaines.
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C'est au début des années 1960 que l'on s'est demandé si le produit national
brut (PNB)/l comme indicateur d'une croissance, améliorait réellement la qualité de
la vie. En effet, dans une économie de marché, les systèmes de comptabilité ne
mesurent que les activités du marché ; toutes les activités hors marché, comme les
prélevements de biens gratuits (eau, air, etc.), ne sont pas mesurées, même si elles
ont une importance capitale pour l'environnement. Les nuisances et les dégradations
de l'environnement ne sont donc pas prises en compte et n'apparaîtront jamais en
flux négatifs. Ainsi, la transformation d'une forêt en parking ou d'un site classé
en bureaux ne font qu'augmenter le PNB. Par contre, la réduction de la pollution,
quand elle est entreprise, est considérée comme un renversement du PNB, dans la
mesure où elle entraîne des servitudes sociales. L'utilisation des équipements col-
lectifs gratuits et l'action associative bénévole , qui contribuent pourtant a amé-
liorer la qualité de la vie des usagers, n'apparaissent pas dans la comptabilité
nationale, en dehors des coûts de leur réalisation.
Les difficultés des pays industrialisés h résoudre par le marché les problemes
de la sauvegarde de l'environnement, tendent a renforcer le rôle des pouvoirs publics
en économie de l'environnement. A ce niveau, deux approches sont possibles. La pre-
mière consiste a évaluer très schématiquement le prix que les agents économiques
sont prêts à payer la sauvegarde de leur environnement avant d'adapter la politique
de l'environnement à ces préférences. Mais la société n'est pas une structure sociale
homogène et le prix accordé à l'environnement variera avec le pouvoir d'achat des
différents agents économiques, leur sensibilité face aux atteintes à l'environnement,
leurs intérêts économiques. Il est clair que les groupes sociaux les plus favorisés
accepteront un coût plus élevé pour la sauvegarde de leur environnement. D'autre
part, la notion de préférence suppose que l'information des agents économiques sur
les problèmes de l'environnement est identique, ce qui est loin d'être le cas. Cette
approche, en reprenant les mêmes principes que l'économie de marché, ne peut aboutir
qu'aux mêmes impasses. La seconde approche est la prise en compte par les pouvoirs
publics d'un certain nombre de mesures evaluant les problèmes a long terme, pour
donner un cadre strict au marché et interdire toute degradation abusive de l'envi-
ronnement. Ces mesures se caractérisent par le refus du raisonnement en termes éco-
nomiques de moindre coût. Mais la fixation de normes par la collectivité ne peut-
être efficace que si celle-ci a les moyens de les faire respecter, elle nécessite
par ailleurs, un effort financier considerable, qu'il faudra assumer sur le plan
politique et social.
dont l'analyse et le réglement font intervenir toutes les disciplines des sciences
exactes et naturelles, sociales et humaines, ainsi que les arts, la dimension éthique
de ces problèmes n'étant pas moins importante que les autres.
Les grands moyens de communication ont joué un rôle important dans la sensibi-
lisation du public aux problèmes de l'environnement. Cependant ce type d'information
est limité, car il met souvent l'accent sur le superficiel ou l'anecdotique. De plus,
il n'informe réellement que les individus déja formés. Une éducation relative a
l'environnement est donc indispensable. Elle doit non seulement sensibiliser, mais
aussi modifier les attitudes et faire acquérir de nouvelles démarchesetoonnaissancès.
Une telle conception a évidemment des incidences importantes sur l'Éducation en
général.
Pour faire face aux problèmes de l'environnement, l'accent a d'abord été mis,
dans les programmes nationaux ou internationaux, sur la formation ou la reconversion
d'experts ou de techniciens de manière à satisfaire les besoins urgents en personnel
spécialisé. Mais il est devenu de plus en plus clair que les problèmes ne pouvaient
être résolus uniquement par les spécialistes, si compétents soient-ils, et que des
solutions viables aux problèmes de l'environnmeent ne pouvaient intervenir sans une
transformation dans tous les domaines et à tous les niveaux de l'enseignementgt!néral.
Les difficultés inhérentes à un tel changement conceptuel et institutionnel nepeuvent
être surmontées que par une évolution graduelle. Il faut préparer le renforcement
d'une conscience et d'une éthique de l'environnement à l'échelle mondiale et favo-
riser le développement de capacités scientifiques et techniques pour affronter les
problèmes que soulève l'amélioration du cadre de vie. Il faut aussi s'engager sur
la voie de la participation effective des secteurs actifs de la population au pro-
cessus de conception, de décision et de contrôle des politiques inspirées par les
nouvelles options du développement.
Jusqu'en 1975, les enquêtes faites par 1'Unesco et le PNUE montrent que l'intérêt
des Etats membres pour l'éducation relative à l'environnement est très inégal et que,
parmi les besoins le plus souvent exprimés, figurent l'établissement de programmes,
l'élaboration d'auxiliaires pédagogiques et, surtout, la formation de personnel.
En 1975 eut lieu le premier échange de vues international sur l'éducation relative a
l'environnement : le Colloque de Belgrade, organisé par 1'Unesco et le PNUE,réunis-
sait des spécialistes de soixante-cinq pays. Il fut suivi, en 1976-1977, de réunions
d'experts pour les différentes régions du monde, ainsi que de réunions nationales
ou sous-régionales organisées par les Etats membres. On a pu ainsi élaborer les
concepts d'une éducation relative à l'environnement. La Conférence de Tbilissi, en
structurant l'ensemble de ces réflexions, a constitué le point de départ d'une nou-
velle phase.
La biosphère n'a pas besoin d'être protégée en soi. C'est notre place dans la
nature qui est menacée par notre méconnaissance ou notre refus de prise en compte
des mécanismes de fonctionnement des systemes naturels, lh oh nous produisons et
consommons. La survie de l'Homme, actuel élement de ces systèmes passe obligatoire-
ment par le maintien de la nature dans un état favorisant l'existence de la vie
humaine. Mais tous les moyens sont-ils bons pour sensibiliser a ces problèmes d'envi-
ronnement ? Certains ne risquent-ils pas de bloquer, voire de fausser l'approche
globale nécessaire ? Il y a peu de temps encore, dans le cadre des campagnes natio-
nales pour "les grandes causes", une chaîne de télevision montrait une forêt en
train de brûler et faisait entrendre son "cri" de souffrance qui se voulait intole-
rable ! Laissons la, voulez-vous, ces effets faciles : ce n'est pas à notre sensi-
blerie, à notre instinct de conservation, à notre affectivité, a nos capacités
émotionnelles qu'il faut faire appel en l'occurence, mais, beaucoup plus fondamenta-
lement, à notre instinct de conservation, a notre intelligence et a notre inagina-
tion. Ce sont nos capacités de raisonnement a moyen et a long termes, dans le cadre
de situations complexes, qu'il faut developper. Et ce, dans une approche qui ne soit
plus ni sectorielle, ni ponctuelle mais qui réintègre l'individu, ses actes et leurs
conséquences dans le milieu où ils se développent.
Implanter des logements, une usine, exploiter une forêt, une carriere, un champ,
tracer une route, vider des ordures ou rejeter des eaux usées, toutes ces actions,
courantes et nécessaires, se réalisent en fonction d'impératifs de rentabilité éco-
nomique et - nous 'le savons maintenant - sans analyse suffisante des caractères,
possibilités et limites des milieux récepteurs. Ces actions mal preparées entrarnent,
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Cette éducation était trop souvent abstraite, elle cherchait trop exclusivement
à apporter des connaissances sur la nature et négligeait souvent de valoriser et de
développer des comportements responsables à son égard. La conception même de l'envi-
ronnement, réduite à ses seuls aspects naturels, ne permettait pas d'apprécier la
contribution des sciences sociales à la compréhension et à l'amélioration de l'envi-
ronnement humain. Les disciplines qui, comme la géographie, auraient pu fournir
le cadre d'un enseignement intégré sur l'environnement étaientgénéralementenseignées,
dans le meilleur des cas, comme des "sciences naturelles".
Plus récemment, l'attention s'est concentrée en premier lieu sur les problèmes
de conservation des ressources naturelles et de préservation de la vie animale et
végétale, ou sur des thèmes apparentés. S'il est vrai que les aspects biologiques
et physiques sont le fondement de l'environnement humain les dimensions socio-
culturelles et économiques définissent, quant à elles, les orientations et les
instruments conceptuels et techniques permettant à l'homme de comprendre et de mieux
utiliser les ressources de la nature pour la satisfaction de ses besoins. Un mouve-
ment de réflexion s'est alors développe ces dernières années, aux niveaux national,
régional et international, sur le rôle et les objectifs d'une éducation relative à
l'environnement. Le Colloque international de Belgrade, en 1975, les réunions
d'experts organisées en 1976 et 1977, en différentes régions du monde, dans le cadre
du Programme international Unesco/PNUE d'éducation relative à l'environnement ainsi
que les réunions nationales ou sous-régionales organisées par les Etats membres,
ont permis d'élaborer des concepts, qui devraient donner à la pratique de cette édu-
cation une orientation nouvelle.
Malgré ces efforts et ces réalisations bien des difficultés subsistent. Les
résultats obtenus paraissent moins bons dans les établissements scolaires du second
degré que dans ceux du premier degré. On ne s'est guère préoccupé de former du
personnel en particulier pour l'éducation extra-scolaire relative à l'environnement.
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Pour ce qui est de ces dernières, l'éducation devra fournir, a différents dégrés
de profondeur et de spécificité selon le public choisi, les moyens de percevoir et
de comprendre les rapports des divers facteurs biologiques, physiques et socio-
économiques, dont le jeu, dans le temps et dans l'espace, détermine l'environnement.
Ces connaissances devant aboutir à des comportements et à des actions favorables à
la préservation et à l'amélioration du milieu, elles pourraient s'acquérir, autant
que possible, par l'observation, l'analyse et "l'expérience pratique" des environ-
nements spécifiques.
Pour ce qui est des compétences, l'objectif est de dispenser à tous les membres
de la collectivité, selon des modalités et des degrés de complexité différents, une
vaste gamme de démarches scientifiques et techniques pour agir rationnellement sur
l'environnement. Il s'agit de faire acquérir l'aptitude à se procurer, analyser,
synthétiser, communiquer, appliquer et évaluer les connaissances relatives à l'envi-
ronnement, pour élaborer des solutions aux problèmes que pose sa défense. C'est par
la pratique directe et concrète des activités tendant à préseyer et à améliorer
l'environnement, que ces capacités se développeront le mieux/ .
Elle doit plutôt être considérée comme une nouvelle approche des rapports de
l'homme avec son environnement, et de la manière dont il affecte le monde qui
l'entoure et est affecté par eux ; c'est-à-dire comme un processus intégré, qui
traite de l'environnement naturel de l'homme et de celui qu'il a façonné.
C'est un enseignement fondé sur l'expérience, qui utilise, dans le cadre d'une
collectivité, la totalité des ressources humaines, naturelles et physiques de
l'école et de l'entourage comme laboratoire éducatif, en même temps qu'une approche
interdisciplinaire , qui relie chaque sujet d'étude à un ensemble d'objectifs
éducatifs.
Elle est avant tout, orientée vers le développement de la collectivité par une
approche visant à la formation de citoyens responsables, motivés et ayant confiance
d'abord en eux-mêmes. Elle repose sur un processus rationnel destiné à améliorer la
qualité de la vie par l'action démocratique et responsable.
1. Nous ne développons pas ce point plus longuement ici, les lecteurs intéressés
par cette approche voudront bien se référer au sous-chapitre Objectifs (p. ).
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L'élève n'arrive pas en classe, vierge, mais avec une foule de connaissances
empiriques sur les questions traitées. Dans la relation pédagogique, le premier
problème n'est pas de faire acquérir des connaissances à l'élève, mais plutôt de le
faire changer de niveau de culture. Il s'agit de l'aider à construire un savoir
correspondant aux besoins et aux nécessités présentes et futures. Pour cela, il
paraît utile, dans un premier temps, d'élargir le champ étroit' de l'expérience de
l'élève, en multipliant ses possibilités d'investigations ; d'augmenter l'effort
personnel et collectif de construction des représentations/2 à partir de leur vécu,
des informations venuesdesmédias, d'amener les élèves à prendre du recul par
rapport à leurs présentations en leur demandant, soit de les confronter a celles
des autres élèves, ouà cellesde leurs livres, c'est-à-dire de les clarifier. Par
la suite, le maître devra aider l'élève à dépasser ses représentations, a modifier
ses habitudes de pensée. Il devra donc multiplier les types d'arguments et per-
mettre à l'élève de structurer un nouveau savoir. A chaque niveau de aonceptuali-
sation, ce savoir n'a pas de sens s'il est simplement mémorisé. Il devra être réin-
vesti c'est-à-dire qu'il devra servir à diriger de nouveau l'éleve vers l'explora-
tion, l'aménagement de l'environnement pour vérifier si cette connaissance est utile
pour résoudre les problèmes de celui-ci./3
Une telle éducation relative a l'environnement devra être donc orientée vers
la solution des problèmes concrets de l'environnement humain. Elle implique une
approche interdisciplinaire, sans laquelle on ne saurait étudier les systèmes et
les inter-relations qui constituent l'environnement, ni ouvrir l'éducation à la
communauté en incitant ses membres à l'action. Enfin, elle se situe dans une pers-
pective régionale et mondiale et doit être dirigée vers l'avenir afin d'assurer
la permanence de la globalité des actions entreprises. (Voir figure 1 ).
1. Il est d'ailleurs souhaitable que l'enseignant intègre les mass-média dans ses
pratiques pédagogiques.
2. Les représentations constituent un ensemble de regles pratiques, d'idées,
d'images mentales, d'énoncés, de procédures et de symboles qui permettent d'il n-
tégrer l'expérience du sujet face à une famille de problème.
3. Une telle approche permet d'ailleurs de consolider l'appropriation de la con-
naissance.
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RÉSOLUTIONSDES PROBLÈMES
DE L’ENVIRONNEMENT INTERDISCIPLINARITÉ
OUVERTURESUR PERSPECTIVESRÉGIONALES,
LA COMMUNAUTÉ MONDIALESDIRIGÉES
VERS L’AVENIR
Pour donner une pertinence et une efficacité nouvelles aux processus Educatifs,
l'éducation relative à l'environnement devra échapper a deux inconvénients. D'une
part, il faudra s'écarter d'une conception pédagogique classique, centrée sur des
notions preétablies et consistant a faire transmettre celles-ci par l'enseignant
soit directement sous forme de discours, soit indirectement sous forme d'un dialogue
impliquant trop de passivité de la part des élèves. De plus, il faudra faire en sorte
que ce savoir, souvent fragmentaire et cloisonné au sein de disciplinesparticulières,
ne soit pas présenté selon les habitudes intellectuelles de l'enseignant, mais tienne
compte des modes de pensée de l'enfant, de l'adolescent et même de l'adulte non
initie. D'autre part, il 'faudra éviter les inconvénients d'une pédagogie exclusive-
ment informative. Certes, l'éducation se doit d'informer, mais l'information pure ne
saurait conférer a elle seule une formation suffisante. Celle-ci n'est pas la somme
d'une séried'informations. Si l'information joue un rôle important pour sensibiliser
le public, elle ne suffit pas a enseigner la manière de résoudre les problemes.
L'éducation relative a l'environnement ne doit donc pas se borner a diffuser de
nouvelles connaissances, mais elle doit aider le public à mettre en question ses
idées fausses sur les divers problèmes de l'environnement et les systèmes de valeurs
où ces idées s'insèrent.
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Les valeurs et les choix sont les principes organisateurs de l'action. Une
éducation relative à l'environnement ne peut donc pas se développer pleinement sans
inciter les individus à clarifier les choix qui sous-tendent les décisions. L'ana-
lyse n'est pas aisée si l'on admet qu'il est plus que jamais nécessaire de respecter
les modes de vie, même minoritaires. La solution est dès lors non pas dans la trans-
mission d'un ensemble de valeurs, mais plutôt dans l'explication systèmatique des
valeurs prévalentes , qui doit intervenir à tous les niveaux du processus éducatif.
Son but est de permettre aux personnes , quel que soit leur groupe ou leur
niveau social, de prendre conscience des problèmes faisant obstacle au bien-être
individuel et collectif, d'en analyser les causes et d'évaluer les voies et les
moyens propres à les résoudre. Il s'agit également de faire participer l'individu
à une définition collective des stratégies et des actions pour s'attaquer aux pro-
blèmes de la qualité de l'environnement. En effet, une éducation traditionnelle trop
abstraite et trop parcellaire a mal préparé les individus à affronter la complexité
changeante de la réalité. Il est donc nécessaire d'entraîner les jeunes élèves eux-
mêmes à l'analyse de situations problématiques complexes, en vue de les aider à
poser un certain nombre de problèmes. On peut ensuite essayer d'analyser chacun
d'entre eux. Il est souhaitable de partir du vécu, champ d'appréhension étroit mais
immédiat de l'élève ; des problèmes qui le concernent ou le motivent. Si cette
motivation n'existe pas, il est préférable de le sensibiliser au préalable. Ensuite
le champ d'approche des problèmes pourra être élargi.
Ces différentes phases ne sont pas successives, elles sont en interaction cons-
tante ; à chaque phase, le problème demande a être réanalysé et le plan d'action
révisé. Aussi semble-t-il souhaitable que les stratégies pédagogiques à mettre en
oeuvre fassent intervenir : des phases d'investigation, où les élèves par groupes
de travail autonomes sont amenés à poser le problème, à identifier et à rechercher
des informations pour le traiter (enquête, observations, expériences, documen-
tation, etc.), sans oublier les solutions et les plans d'action. Des phases de
structuration suivront où les élèves sont amenés à confronter leurs informations,
---...- ----
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On a longtemps cru qu'il était possible de faire assimiler le savoir par petits
fragments se juxtaposant les,uns aux autres pour former ce qu'on appelle une culture.
Cela a donné les institutions scolaires actuelles avec leur succession de disciplines
dans le temps. Les théories actuelles sur l'apprentissage montrent que le savoir ne
se juxtapose pas, mais se construit progressivement en un systeme oti chacun des
éléments a besoin d'interagir avec tous les autres. L'information nouvelle s'intègre
au savoir, non pas en s'y additionnant, mais en réorganisant l'ensemble. L'éducation
relative à l'environnement devra alors s'efforcer d'établir une complémentarité
structurée de savoir, de savoir-faire et de comportements.
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L'école , par exemple, ne doit plus être un bâtiment isolé, construit à la peri-
phérie, mais elle doit être implantée au coeur même de la communauté pour que les
elèves ne s'y sentent pas exilés, mais y trouvent au contraire des conditions favo-
rables pour toutes les investigations, expérimentations et prises de contact qui sont
au centre d'une éducation relative a l'environnement. En retour, l'école doit s'ouvrir
a la vie du quartier et accueillir dans ses locaux des activités communautaires :
réunions de quartier, associations culturelles, clubs.
L'action dans et sur l'environnement implique une maîtrise (et non plus de
simples connaissances) du savoir-faire concernant le cadre physique, humain, écono-
mique, culturel et politique. Des conflits sont prévisibles, mais ils seront féconds,
dans la mesure où la rétrocation des initiatives menées a bien dans l'environnement
pour sa sauvegarde et son amélioration conduira a clarifier les valeurs au nom des-
quelles l'action avait et6 entreprise. Au-del3 d'une simple technique pédagogique,
l'Éducation relative a l'environnement peut donc être le vecteur d'une formation
fondamentale, tant au plan de la personne qu'a celui du futur citoyen.
On voit que cette éducation ne vient donc pas s'ajouter aux programmes éducatifs
comme une discipline séparée ou un sujet d'étude particulier (à la façon des mathé-
matiques, de la physique ou de la biologie), mais comme une dimension qui doit leur
être intégrée. L'éducation relative à l'environnement est le résultat d'une réorien-
tation et d'une articulation des diverses disciplines et des différentes expériences
éducatives (sciences naturelles, sciences sociales, arts et lettres), permettant
d'avoir une perception intégrée de l'environnement et d'agir d'une façon plus ration-
nelle pour répondre aux besoins sociaux.
Dans ce contexte, une éducation ayant pour but la solution des problemes de
l'environnement se doit d'être continue. Afin d'éviter que le savoir acquis par les
populations ne soit dépassé et afin d'assurer la permanence d'efficacité des actions
à entreprendre, l'éducation relative à l'environnement doit formuler constamment
ses orientations, son contenu et ses méthodes tout en assurant la mise a jour des
connaissances des individus et des groupes ainsi que l'adaptation continue de ces
connaissances à des situations nouvelles. Après une phase d'initiation, l'action
éducative devra être poursuivie tout au long de la vie. Chaque stade dece processus
continu devra avoir sa valeur éducative propre et remplir une fonctioncomplémentaire,
et ce aussi bien durant la scolarité que pendant la vie active.
ÉVALUATION
ACTIONSUR L'ENVIRONNEMENT
PLANIFICATION 4
ÉTUDEDu CHANGEMENT
4%
PRÉVISIONS 4
I I
1
RECHERCHE
DESSOLUTIONSALTERNATIVES
DONNÉESACTUELLES 4
il n'en va plus de même a notre époque. Aussi doit-on développer la capacité des
systèmes éducatifs à s'ajuster aux circonstances changeantes. Certains estiment
même qu'il ne suffit plus de répondre aux changements, mais qu'il convient d'accé-
lérer la vitesse de réponse du système éducatif, de manière a prévoir autant que
possible les problèmes futurs ; a cet égard, l'éducation mésologique doit devenir
ilélément dynamique du système éducatif.
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.-----. ..-.
- 31 -
Les exemples de stratégies qui vont être présentes peuvent "reussir" avec des
moyens limités, si l'on tient compte d'un certain nombre de parametres, notamment
ils développeront avec quelques details les objectifs, les pratiques éducatives, et
donneront quelques idées d'évaluation.
Ces exemples ne sont donc pasdesmodèles, mais seulement des idées d'actions
éducatives possibles. Elles sont présentées ici comme des situations éducatives
concrètes permettant au maître seul de comprendre les caractéristiques d'une éduca-
tion relative a l'environnement ou mieux, comme des éléments a discuter en situation
de formation pour les enseignants.
possible de donner a l'enfant des instruments efficaces sur le plan des connaissances
et des méthodes de travail pour éviter des comportements stéréotypés ; que les
concepts relatifs a l'environnement pouvaient être acquis en même temps que les
notions de biologie, de physique, de sciences humaines, qui leur servent de support,
a condition que l'effort de structuration permettant la formulation de ces concepts
se situe au terme d'une démarche active, motivee, orientée par un problème formulé
clairement.
En outre, l'environnement doit faire appel aux ,sens des enfants (perception de
l'espace, des formes, des distances, des couleurs) et comporter des visites et des
jeux. A cet égard, l'étude de l'environnement immédiat de l'enfant (maison, école,
trajet entre l'école et la maison, etc.) revêt beaucoup d'importance. D'autre part,
l'éducation relative à l'environnement devra contribuer à développer le sens des
responsabilités chez l'enfant, a qui pourra être confié le soin, par exemple,
d'élever des animaux ou de ranger des jouets et des livres.
Il faut éviter de se limiter a des exemples ponctuels, ou, de façon plus géné-
rale, de se cantonner a des milieux particuliers (la rivière, le fleuve) qui
finissent par ennuyer les enfants de 5 a 13 ans, si on les conduit aux mêmes lieux
d'exploration, et qui, surtout, ne permettent pas de mobiliser l'acquis pour résoudre
les problèmes posés par des situations complexes de vie. Il est surtout important
de centrer les élèves sur leur milieu de vie réel : la rue qu'ils prennent pour
aller a l'école, la circulation automobile au carrefour le plus proche, la déeerti-
fication de leur "campagne", les conséquences du manque d'hygiène sur leur santé
par exemple... Il n'est pas question, a cet âge, d'étudier de façon exhaustive ces
problèmes, mais il importe de retrouver a l'occasion des sorties ou des études docu-
mentaires (presse, émissions télévisées), des notions établies antérieurement en
situation simplifiée et de saisir leur interférence avec les autres facteurs (éco-
nomiques, par exemple) , qui orientent les décisions de l'homme.
L'étude d'un tel écosystème est d'une approche facile et motivante avec de
jeunes élèves. C'est également un microsystème fragile à protéger.
b) Activités pédagogiques
- Sur le "terrain"
. Phase d'observation au bord de l'eau : pendant une heure environ, les enfants
observent librement. La mobilité des ani.maux sur l'eau et surtout dans l'eau les
intéresse immédiatement. Ils aimeraient bien ne pas attendre pour en capturer quel
quelques-uns. Mais on leur a demandé de ne pas troubler l'eau et d'observer les
animaux dans leur habitat normal. "Où ils se trouvent ?" "Qu'est-ce qu'ils y font ?".
De nombreuses observations intéressantes sont faites par ces enfants qui découvrent
un monde inconnu.
. Récolte des animaux aquatiques : le maître laisse alors les enfants capturer
les animaux. Ils se servent des filets comme d'une épuisette, jusqu'au moment où
certains d'entre eux s'aperçoivent qu'en fouillant dans la vase ils peuvent trouver
des êtres vivants qui n'étaient pas directement visibles. Le maître donne alors des
indications plus précises pour l'utilisation du troubleau et la technique de capture
des animaux aquatiques ; les enfants poursuivent plus efficacement leur récolte.
- Le retour en classe
Les enfants installent les aquariums et regardent vivre les animaux. Les enfants
versent le contenu de leurs bocaux dans deux grands aquariums a moitié remplis d'eau
et le plancton est mis à part dans un cristallisoir. Le maître leur demande de re-
constituer en miniature la mare observée.
Les premières observations libres ont bien Sûr commence des le retour de la
sortie, mais elles se sont surtout développées au cours des jours suivants,
Des animaux sont trouvés partiellement mangés, coupés en morceaux, deux jours
après la sortie. Par qui ont-ils été mangés ? Le maître propose : "Quand l'un de
vous verra un animal qui en mange un autre, qu'il me le dise aussitôt".
Le maître passe successivement auprès de chaque groupe pour confirmer une iden-
tification ou souligner l'importance de certaines observations. Beaucoup d'animaux
sont déja connus depuis la précédente sortie, mais il y a de nouveaux pensionnaires :
écrevisses, vers de vase, anodontes, larves d'éphémeres. Tous prennent place a la
fin de la séance sur les tables d'élevage, et sont fichés comme les autres.
- un aquarium contenant des guppys ; l'une des femelles donne naissance quelques
jours plus tard a une dizaine de petits ;
- un aquarium avec une quinzaine de tanches ;
- une carpe installée pour une journée dans un grand baquet plein d'eau constitue
un événement important. Par groupes, les élèves viennent la toucher, la regarder.
- 37 -
t
nombre % remarques
Insectes adultes
- notonectes
- dytiques
- m---e---
- --------
Larves
- aeschnes
- libellules
Crustacé
- aselles
I *
Certaines questions posées "Qu'est-ce qui nourrit les animaux ?", "Est-ce que
les bouteilles plastiques polluent la mare ?', 'Est-ce que les boîtes de conserves
peuvent nourrir les animaux ?", trouvent des réponses au cours d'exercices d'obser-
vation et d'expérimentation simples. Ces exercices sont réalisés collectivement.
Au cours d'une même séance de travail, tous les enfants cherchent ensemble la solu-
tion d'un probleme qui a été posé au cours des observations précédentes. Il s'agit
de mettre les enfants en condition de recherche, et aussi d'amener tous les enfants
à faire des observations précises.
Le maître propose aux enfants de nouvelles recherches qui les obligent h réflé-
chir, les habituent à approfondir les observations et a les organiser. Il remet en
question certaines affirmations. Des propositions sont faites et des expériences
simples réalisées. Il s'agit d'habituer les enfants a la prudence dans leurs affir-
mations et de les obliger a des observations plus rigoureuses du comportement de
l'animal. L'acquis se limite aux notions dégagées par l'approche de ces jeunes
enfants.
-.
- 38 -
Les groupes d'élèves peuvent faire des expérimentations identiques avec des pesti-
cides ou des herbicides utilisés dans l'agriculture habituelle.
1 ml 1 ml de 1 ml de 1 ml de
, 2 d’eau, , y-$ssive, , zive , , sive ,
1 ml de 1 ml de 1 ml de
, ssive , , zive , I y”ive,
Des travaux identiques peuvent être effectués en mettant une certaine quantité
constante des divers polluants rencontrés lors du travail sur la mare. Une simple
agraphe de cuivre fait mourir tous les animaux en un jour.
Un groupe d'élèves parcourt les cours d'eau qui arrivent à la mare pour repérer
et photographier les points d'aboutissement des émissaires déversant les eaux
usées, ainsi que pour noter la nature de ces déversements et leur origine
(usine, petits artisanats, eaux domestiques).
On peut faire des cultures dans les boîtes de Pétri : on ensemence sur des
milieux de culture l'eau de la mare ; on incube les boîtes dans une étuve
(35 à 45O C), couvercle en bas. On constate le développement de colonies :
Pour chercher la présence de gaz dans l'eau, on fait dégager les gaz dissous en
chauffant légèrement. Une eau favorable à la vie contient 25 à 35 cm" de gaz par
litre. L'eau d'une rivière polluée est pauvre en gaz et particulièrement pauvre
en oxygène. On peut déterminer également le pourcentage de sels calcaires et
alcalins contenus dans l'eau, en procédant par évaporation. Un excès de sels
calcaires (de gypse) la rend impropre à la consommation (plus de 0,3 g/l). L'eau
ne doit pas de même contenir de matière organique. On peut l'observer directement
au microscope ou la rechercher dans le dépôt de décantation.
- 39 -
tube gradué
ballon
d’essais cristallisoir
1
eau de la mare
. Explicitation de l'acquis
Une séance-bilan permet au maltre d'aider les enfants à structurer les connais-
sances qu'ils ont acquises au cours de leur travail. Ils devront s'exprimer a tour
de rôle,enessayant d'enchaîner leurs idées avec ordre. On part d'observations,
enrichies des connaissances nombreuses qui ont été acquises. Dans l'eau, on trouve
beaucoup d'herbes (les enfants les citent), beaucoup d'animaux (qu'on sait également
identifier). Mais de nombreux problèmes se posent pour ces animaux : ils respirent,
se déplacent, se nourrissent et se reproduisent. Les explications fournies prouvent
que tous les enfants ont su dégager les notions essentielles de cette vie dans l'eau.
Très vite, on souligne l'importance d'un équilibre de ce milieu aquatique en parti-
culier au point de vue alimentaire. L'instituteur peut inscrire alors au tableau :
herbes, limnées et demande de trouver la signification de la flèche. La réponse fuse
"sont mangés par" et la classe précise : "mais on peut continuer avec d'autres
flèches et faire une chaîne". Voici ce que, d'eux-mêmes, les enfants peuvent établir
au tableau :
dytiques, notonectes
Ainsi une Premiere approche des réseaux alimentaires est effectuée. Dans un
travail ultérieur de nouveau en groupe cette fois d'autres chaînes alimentaires
pourront être établies.
Les élèves pourront également lors d'une autre séance de structuration, faire le
point sur les pollutions constatées : influence des divers poliuants sur les êtres
vivants (animaux, plantes).
Le maître peut leur fournir une liste et une fréquence des animaux et des plantes
présents dans des mares non polluées. Par comparaison, les élèves constatent la dispa-
rition (ou la moins grande fréquence) d'un certain nombre d'espèces aux dépens
d'autres et mettent cela en rapport avec les sources de pollution possibles.
- 40 -
Une information des autres élèves de l'école peut être envisagée, sous forme
de petite publication, ou d'exposition. Elle peut comprendre :
(cl Xvaluation
Peu après ces séances-bilan, le maître présente aux enfants des petites épreuves
d'évaluation, pour faire le point des acquis ou, au contraire, des incompréhensions
des enfants, et leur permettre de transférer leurs connaissances aun support nouveau.
A titre d'exemple, voici une &Valuation sur l'approche de la notion de chaîne ali-
mentaire. Mais une évaluation plus formatrice se fera au stade ultérieur en essayant
de dégager des indicateurs dans la progression des élèves.
Que mangent-ils ?
Nom :
Prénom :
Ces dessins représentent des êtres vivants qui vivent dans une mare.
Les flèches indiquent ce qu'ils mangent (-> = mange).
vers de vase
vairon
1. Colorier :
- les plantes en vert ;
- les animaux qui mangent des plantes en jaune ;
- les animaux qui mangent d’autres animaux en rouge.
2. Colorier en bleu les flèches de l’une des chaînes alimentaires.
3. Écris-la :
4. Cet aquarium, sans le brochet, a été abandonnépendant plusieurs semaines.
Entoured’un trait jaune les animaux qui trouveront toujours de la nourriture.
Envisageles différentes possibilités.
- 41 -
Dans cet exemple également, l'accent peut être mis sur un petitnoyaud'objectifs.
. Objectifs conceptuels
_----___--__-_-------
Concept d'écosysteme :
. Objectifs méthodologiques
_---__--________-_-_-----
. Savoir réaliser une observation comparée et imaginer des hypothèses permettant
d'expliquer les différences ;
. Savoir inventer une expérience permettant de vérifier une hypothese ;
. Savoir isoler les facteurs pour n'en faire varier qu'un lors de la réalisation
d'une experience, sans oublier l'expérience témoin ;
. Rédiger un compte-rendu d'expérience de façon scientifique.
Objectifs d'attitude
. __--_~--_--~--_~--__
. Curiosité ;
. Créativité ;
. Pensée critique ;
. Envie de chercher.
Première sortie :
Deuxième sortie :
Retour sur le terrain à la demande des élèves. Le problème est posé de façon
claire. Il faut alors voir de plus près quelles sont les différences essen-
tielles entre la pelouse et la friche.
Au début, la comparaison porte uniquement sur le peuplement végétal : réparti-
tion, densité, variété des espèces. Les élèves font des relevés en délimitant
des carrés avec une corde et quatre piquets. Ils comptent les principales
espèces de la friche. Au retour en classe, les inventaires sont faits et les
différences sont constatées nettement.
Les élèves, en accord avec le maître, décident alors de nommer CiIVl Plantes
qu'ils sont parvenus a déterminer facilement : pissenlit, bourse a Pasteur' séneconl
plantain, pâquerette.
pelouse friche
1 0 17 16 A 4 6 13 12
2 0 3 15 B 33 4 19 2
3 3 90 14 C 36 2 25 8
4 9 32 9 D 48 13 19 4
12 142 54 0 121 25 76 26 20
-
- 43 -
Le maître propose de vérifier les hypothèses avancées par les élèves. Il leur
indique simplement qu'on peut essayer de faire germer des graines en classe. C'est
le maître qui a choisi les graines à mettre en germination ; ceci en fonction de la
rapidité de la germination. Des graines de radis et de gazon sont utilisées. Les
élèves proposent les experiences suivantes et se mettent en groupe en fonction de
l'intérêt qu'ils portent à telle ou telle expérience.
- "Pour voir si c'est bien la quantité qui a une importance, on va prendre trois
bacs : dans le premier, on mettra à germer 5 graines,danslesecond20graines
et dans le troisième 30 graines. On verra alors si elles se gênent."
Ces expériences sont suivies chaque jour. Les élèves notant leurs observation
par groupe. A la fin du travail, les élèves sont surpris de constater que plusieurs
facteurs interviennent pour expliquer les différences entre les peuplements de la
friche et de la pelouse. Ils veulent savoir d'ou viennent les plantes trouvées sur
la friche en grand nombre. Ils vont voir les jardins du voisinage et y trouvent en
abondance du sédum cultivé, puis des mauvaises herbes (bourses à pasteur, séneçon).
Ils peuvent faire le rapprochement entre le peuplement de la friche et la légèreté
des semences des plantes composant ce peuplement.
Chaque groupe rédige une fiche d'observation continue sur laquelle sont noté
les résultats des expériences en cours. Chaque élève fait, sur son classeur, un
histogramme représentant le peuplement de la friche (résultat du comptage indivi-
duel), puis un autre histogramme exprimant l'ensemble des résultats (voir fig. 3).
- 44 -
180
170
160
150
140
130
120
110
100
90
60
70
eo
50
40
30
20
REPRÉSENTATION
DESPEUPLEMENTS
PAR HISTOGRAMME
. . . .,.,.,.,
;:g:;::::::::
....~.~.‘.~.~.bourse à pasteur
.lII.l
Friche
. ..*.
.. ... plantain
a.
<..‘...,>,
:;.;.
.‘,-L;:
#,...:*;.,.:.
.;.,...
r.:.i.. pissenlit
El ..
.* . . .
: : :: :; pâquerette
i.7.
x x
x x skneçon
1I lc
divers
III
AUTREMODEDE REPRÉSENTATION
A l'aide de documents photographiques, cet aspect des problèmes peut être étendu
à l'action humaine néfaste : incendie de forêt, agriculture intensive ouindustrielle ;
surpâturage, érosion du sol, ou bénéfique : reboisement, irrigation, etc.
d’un espacevierge
Causesdes
différences
Comparaisonavec
des pelousesvoisines
Y J Milieu
non entretenu
Recherchesexperimentales Étude des sols I > par l’homme
1 Milieu
I >
Rapports entretenu
entre espèces Concurrence par l’homme
d’un écosystème \L
w - Action de l’homme
d
Action des êtres vivants F
sur le milieu
- le point de départ est pris dans le milieu proche de l'école ; le sujet a été
été inspiré par les élèves ;
Quel que soit le système socioculturel, une telle approche est a isément possib le
et bénéfique à condition de dépasser la simple étude monographique du milieu
(a) Objectifs :
Ou bien :
La zone d'étude doit pouvoir être assez vite delimitée a partir d'un ensemble
géographique, administratif et économique assez homogene. Dans une utilisation di-
dactique, il est possible de se contenter de l'approche structurale et fonctionnelle
de l'unité étudiée, la quantification en unité d'énergie représentant alors une
étape ultérieure. En ce qui concerne l'étendue des territoires étudiés, on considère
genéralement en éducation relative a l'environnement que l'étude de zones de grande
dimension et assez complexes ne peut s'effectuer qu'avec des enfants assez âgés,
capables d'un certain pouvoir d'abstraction ; dotés de bons moyens de lecture des
différents modes de représentation des données (cartes, tableaux statistiques,
rapports économiques, etc.). Ainsi l'unité rurale a étudier sera :
Première phase
-----_--~----- :
Après une investigation sur l'unité rurale a étudier se déroulera une discussion
avec le ou les enseignants (surtout géographie et sciences naturelles). A partir
d'éléments fragmentaires de réponses aux questions posées, on s'attachera essentiel-
lement à délimiter la zone d'étude, afin qu'elle corresponde à une unité de fonction-
nement (notion de système). Par système, on entend un ensemble d'éléments en inter-
action les uns avec les autres et constituant une structure distincte. Il peut s'agir
d'une région agricole, homogène si possible au plan ethnique.
Pour l'élevage, selon les animaux, des données sont recueillies sur :
- la conduite du cheptel ;
- les zones pâturées et leur végétation ;
- les autres aliments du b&ail (residus de récoltes, aliments achetés ou
importés, etc.) ;
- les problèmes sanitaires et frais vétérinaires ;
- les produits obtenus : lait,viande.
Les autres activites sont plus sommairement décrites, sauf en ce qui concerne
la fabrication artisanale d'outils en agriculture;
- 49 -
Deuxième
-------------- phase :
Elle consiste à établir un schéma représentant les flux d'énergie à travers les
différents échelons trophiques. Ce schéma matérialise ainsi les relations entre les
activités de l'unité et les échanges avec l'extérieur. Il s'agira d'établir un
tableau traduisant les entrées et les sorties d'énergie (voir figure 5).
1. Flux entrant.
2. Flux sortant.
PRODUCTION PRODUCTION
PRIMAIRE SECONDAIRE
+-----------------; I
Arachide
128,7
r
E Mil
+-_____
----------
27,l
Énergie
lumineuse
Feuilles
Parmi tous les problèmes possibles concernant le milieu urbain, nous avons
choisi celui-ci car il s'agit d'une question souvent évacuée par l'École. Or, il
est très révelateur et très facile d'accès, même pour de jeunes élèves.
(a) Objectifs
. Objectifs d'éducation
------------------------------ générale :
. Méthodes de travail
-------------em---- :
. Objectifs conceptuels
_____--__-------_---_ :
- dans une grande ville, la quantité d'ordures produite par habitant et par
jour est très importante ;
- la vie dans une grande ville deviendrait impossible si l'enlèvement des
ordures n'était pas assuré régulièrement ;
- l'enlèvement et la destruction des ordures posentbeaucoupplus de problèmes
qu'autrefois :
. parce que la quantité globale d'ordures produite est plus grande (davantage
d'emballages perdus, d'objets mis au rebut, de moins en moins de récupéra-
tions possibles) ;
. parce que de nombreux produits actuels ne se détruisent pas dans le sol
(matières plastiques) ou dégagent en brûlant des gaz toxiques ;
. Modalités de travail
-----------w----v---
- travail par classe entière : entretiens conduisant à la formulation des
problèmes, à la mise au point d'un protocole expérimental, a l'organisation
de l'acquis ;
- travail de groupe (expérimentation) ;
- travail individuel (comptes-rendus écrits et dessin) ;
- sorties et enquêtes sur le milieu.
L'entretien permet de préciser les questions des élèves. Elles portent essen-
tiellement sur :
Les enfants énumèrent tout ce qui est en matière plastique dans ce qu'on jette
a la poubelle : les bouteilles de lait (avant c'était en verre ou en carton), les
bouteilles d'eau minerale, d'huile, divers produits. Ensuite ils font de même avec
les.autres matériaux. Puis les enfants décrivent comment les éboueurs prennent les
ordures. A la fin de l'entretien, en regroupant ce qui a Bté dit par les élèves, on
peut faire formuler dif.férents aspects du problème des déchets :
- 53 -
- Qu'est-ce qui se passerait dans une grande ville si on n'enlevait pas les
ordures ?
- De quni sont faites les ordures ? (Quels sont les produits les plus
encombrants, les plus dangereux, ceux qui pourrissent le plus vite, ceux
qui ne pourrissent pas) ;
- En quoi consiste le travail des éboueurs ? Et d'une façon plus générale, en
quoi consiste le travail de tout le personnel travaillant, soit à l'évacua-
tion, soit à la destruction des ordures ménagères ?
Cette dernière question seule, par exemple, peut donner lieu à cinq séances de
travail :
Sans qu'ils connaissent forcément tous les termes, les enfants ont le choix entre le
schéma saggital, le tableau cartésien, le diagramme et l'arbre séquentiel. Au bout
de 15 jours, les enfants observent lespremiers résultats puis trois mois après.
Structuration de l'acquis
Au cours d'un entretien d'une heure environ, les enfants retracent les diffé-
rentes phases de leur travail (compte-rendu oral enregistré). A cette occasion,
l'instituteur aide les enfants à exprimer clairement les notions les plus impor-
tantes (voir Objectifs). Elle peut se faire également lors de travaux individuels
ou collectifs.
- Travaux individuels
------------------- :
Au cours du thème, les enfants ont souvent dessiné ; certains d'entre eux ont
représenté le travail des éboueurs, le nettoyage de la place du marché, et. Ils
ont indiqué par des flèches le trajet de la benne. Au fur et à mesure du dérou-
lement du thème, les enfants constituent un dossier avec leurs travaux. Ces
travaux peuvent être repris pour les séances de mathématiques :
ou de langues maternelles :
- Travaux collectifs
-_---------------- :
(c) Evaluation
l-l
1
u 2
- 55 -
Du temps de tes grands parents, on vidait les poubelles sur un terrain, la dé-
charge municipale, là les ordures se détruisaient petit à petit. Pourrait-on faire
la même chose maintenant ? Si tu avais à organiser la destruction des ordures, quels
produits ferais-tu brûler ? Quels produits ferais-tu enfouir dans la terre ?
produits h mettre
produits à brûler
dans la terre
Dans l'expérience avec la terre, l'eau pure, l'eau salée, le sable, quels sont
les produits qui n'ont pas du tout changé ? Parmi toutes ces substances, quelles
sont celles qui n'existaient pas il y a cinquante ans ? Quelles sont les solutions
que tu proposes pour éviter une tropgrandequantité d'ordures ? Ces travaux peuvent
être suivis par des discussions contradictoires ; que faire des ordures ? Comment
les réutiliser ?
papiers et chiffons
déchets
i’ orgamques
., nat;;yorigine zage incontrô,é
restes de repas
\ A
lesquels ? (contenu de poubelles)
H quantité\
personnelle pour
limitation
usine de traitement
de la consommation
des ordures m6nagi2res
J
rôle fonctionnement
les dkpôts d’ordures
Les pages suivantes vont permettre aux enseignants, maintenant qu'un certain
nombre d'exemples a été, bien que de façon rapide, décortiqué, de se faire une idée
des différents aspects des stratégies pédagogiques facilitantes, en particulier en
ce qui concerne les étapes successives de la démarche et les activités et les moda-
lités concrètes du travail des élèves. Pour illustration, nous avons mis en regard
les différents exemples proposés (voir tableau 1).
De telles études peuvent avoir des prolongements dans le cadre des disciplines
traditionnelles, ainsi la langue maternelle est const.amment présente pour faire ex-
pliciter les élèves, leur permettre de noter leur observation, d'élaborer leurs
compte-rendus.
Les mathématiques peuvent avoir comme point de départ également ce type d'ac-
tivités. Au lieu de faire reposer cet apprentissage sur des exercices purement ar-
tificiels, souvent très éloignés du quotidien des élèves, le maître peut appréhender
les relations a partir des chaînes alimentaires, les ensembles a partir d'un travail
sur le contenu d'une poubelle, la combinatoire des facteurs à partir du travail ex-
périmental sur la pollution, et même pour des élèves plus jeunes ancrer un appren-
tissage sur l'appréhension de l'espace ou du temps a partir d'une Etude suruneunité
rurale ou urbaine.
L'instruction civique peut se développer apres une approche d'une unit6 rurale
a propos des mécanismes de décision et de gestion : raie de l'assemblée, des autori-
tés, etc... ou a partir d'une campagne de recyclage du verre (ordures), d'uneactivité
de reboisement (peuplement d'un espace vierge!, etc...
Tableau 1 - EXEMPLES D'ACTIVITES EDUCATIVES EN MATIERE D'ENVIRONNEMENT
Etude du peuplement d'un espace vierge Etude d'une unité rurale L'enlèvement des ordures ménagères
Premier entretien, d'abord informel Choix de questions et discussions Entretien en classe pour cerner
et ne débouchant sur aucune question sur la façon d'y apporter des ré- l'importance du problème. Mise en
précise, puis guidé par l'instituteur. ponses. Quelles enquêtes faire ? forme des questions posées. Pourrait-
Qui rencontrer ? Où ? Quels do- on vivre dans une grande ville si I
Deuxième visite qui permet de poser cuments consulter ? on n'enlevait pas les ordures ? De
le problème. Pourquoi les plantes de quoi sont faites les ordures qu'on z
cette friche sont-elles différentes jette ? Que deviennent-elles ? En I
des plantes de la pelouse ? quoi consiste le travail des
éboueurs ?
TRAVAIL COLLECTIF
TRAVAIL COLLECTIF
TRAVAIL COLLECTIF
”
Etude du peuplement d'un espace vierge Etude d'une unité rurale L'enlèvement des ordures ménagères
-i.
I I TRAVAIL INDIVIDUEL
Les pla.ntes qui poussent sur la friche Dans une grande ville, la vie des
sont différentes de celles qui poussent habitants ne serait pas possible si
sur la pelouse (peuplement végétal l'enlèvement des ordures ménagères
caractéristiques). n'était pas assuré.
Ceci s'explique par certaines pro- L'accumulation des ordures ménagères
priétés de ces espèces (par exemple, pose des problemes sur le plan
légèreté des semences), en relation pratique, sur le plan esthétique, sur
avec certains caractères du milieu. le plan de l'hygiène et de la santé
de l'homme.
Le peuplement de la friche est cons-
titué par un certain nombre d'espèces, La quantité d'ordures rejetée par
que les relevés faits sur le terrain habitant et par jour est élevée. Elle
ont permis de dénombrer. Le develop- entraîne un gaspillage énorme et
pement de certaines plantes peut gêner inévitable de matières premières et I
ou empêcher celui des plantes voisines : d'énergie. 0-l
+
il y a concurrence entre elles. I
L'enlèvement des ordures ménagères
Les changements (les variations) d'un pose beaucoup plus de problèmes
caractère du milieu (température, éclai- qu'autrefois : parce qu'on jette plus
rement, etc:), sous l'action de l'homme facilement les choses ; parce les
par exemple, peuvent entraîner des nouveaux matériaux (matières plastiques,
changements dans tout le milieu, des etc.) nepourrissent pas dans le sol,
changements en chaîne. grâce à des fermentations dues à des
êtres vivants (ils ne sont pas
TRAVAIL PAR GROUPES
biodégradables).
Fiches d'observation, comptes-rendus Premier essai de présentation d'en- Mise en place des comptes-rendus,
d'expériences. semble des données, grâce à un dessins, exercices dans le classeur ;
schéma simplifié (proposition du panneaux d'exposition (plans du
professeur). Nouvelle distribution quartier, dessins, etc.).
du travail pour l'élaboration d'un
Etude du peuplement d'un espace vierge 1 Etude d'une unité rura1.e I l'enlèvement des ordures m&nagéres
TRAVAIL COLLECTIF
Rédaction des différentes parties
d'un texte, élaboration de schémas.
Application à des situations diffé- TRAVAIL PAR GROUPESOU INDIVIDUEL Epreuves écrites.
rentes mais comparables.
Discussion d'ensemble sur les résul- Application à des situations
TRAVAIL INDIVIDUEL tats, possibilités de réinvestisse- différentes.
ment de la méthode d'étude dans
d'autres situations.
TRAVAIL COLLECTIF
Présentation à la communauté des Action d'information sur le ramassage
Conséquences bénéfiques ou néfastes de recherches entreprises. sélectifdesordures, surlaconsommation.
l'action de l'homme sur des éléments
Discussion sur les caracteristiques Que faire des ordures ménagères ?
de l'environnement : rapport homme-
de l'unité : (3\
écosystème. Comment les réutiliser ? h)
. Ensembleavecles structuressociales I
Comment les limiter ?
qui assurent la gestion et la régu-
lation des activités. Action de ramassage et de recyclage
en liaison avec l'administration
. Conséquences des modifications de
locale.
chaque élément, au niveau du vécu.
Utilisation des déchets :
. Possibilité de transformation.
. Pour construire du matériel
scientifique ;
. Pour construire des objets artis-
tiques ou des décors de théâtre
Etude du peuplement d'un espace vierge Etude d'une unit6 rurale
TRAVAIL INDIVIDUEL
. .
Génerallser, proposer des actions, agir IXAVAIL INDIVIDUEL OU PAR GROUPES Information des autres élèves ; des
1
m
et évaluation des résultats des actions, enfants : W
- imaginationde solutionalternative I
- petite publication ;
- proposition d'aménagement.
- exposition sur :
J!RAVAIL COLLECTIF
. les équilibres d'un écosystème,
- discussion des solutions ou des
Dropositions d'aménagement ; . les pollutions et les propositions
pour y remédier.
- discussiondesactions aentreprendre ;
- réalisation des actions et évaluation
de leur impact.
Tableau 1 (suite) - EXEMPLE DE STRATEGIE PEDAGOGIQUEAPPLIQUEE
A UN THEME SPECIFIQUE (LA MARE)
Partir d'une situation vécue permettant L'enfant explore et agit en situation Sortie dans le milieu (dans la
de poser un problème précis, qui motive d'autonomie (point de départ spontané forêt et au bord de la mare).
l'ensemble du groupe et qui a une si- ou provoqué).
gnification scientifique, technique ou
humaine. Il s'étonne et pose des questions. Sortie demandée et décidée par
l'ensemble des élèves de la classe
(intérêt tres général des élèves
pour le milieu qui les entoure et
intérêt plus particulier pour la
pêche - plusieurs enfants sont allés
à la pêche avec leur père).
TRAVAIL COLLECTIF
I
Il participe à un entretien, une
discussion permettant la confronta- E
tion libre des points de vue ; l'in-
tervention du maître oriente cet
échangevers un problème expérimental.
Enquêtes et interviews.
ETAPES SUCCESSIVES,DE LA DEMARCHE ACTIVITES ET MODALITlz:S DU TRAVAIL LA MARE : h-k écosystème fragile
DES ENFANTS
,
Activités extrascolaires libres. Observation des milieux aquatiques
rencontrés. Dans la mesure du possible,
récolte de quelques animaux ou plantes
aquatiques pour les rapportsenclasse.
TRAVAIL INDIVIDUEL ET STRICTEMENT
FACULTATIF
Expliciter, organiser et contrôler Au cours d'un entretien qui concerne En écologie :
l'acquis. la classe, les enfants, aidés par le
Découverte du peuplementdelarivière :
maître explicitent les principaux
on ne trouve pas ces animaux et ces
concepts découverts, compris,
plantes ailleurs que dans des mares,
structurés.
des 6tangs.
On peut observer ce que mangent les
animaux, construire le diagramme
saggital, qui représente les relations
l
alimentaires.
La vie des animaux et des plantes dans E
I
la mare (dans un milieu précis) dépend
de tout ce qui se passe autour d'eux.
Pour la pollution :
Faire un inventaire récapitulant le
produit polluant, leur fréquence, leur
action essentielle, leur origine.
Les enfants réalisent des travaux Mise à jour des documents écrits et
individuels ou collectifs. des dessins réalisés par les enfants.
- 67 -
Il conviendra alors pour le cas des élèves non initiés aux problèmes de l'envi-
ronnement de proposer des activités, conduisant l'enfant, l'adolescent, a s'appro-
prier, en les construisant, les instruments necessaires à un début de maitrise de
l'environnement naturel et social. Ces activités favoriseront chez l'enfant une
prise de conscience et un sens des responsabilités. Dans cette perspective, les
pédagogies ne devront être, ni pédagogies de l'utopie, ni du papier gras, mais des
pédagogies qui essaient d'apporter quelque chose a l'élève, a court terme dès la
situation de classe et, porter parfois a plus long terme, dans la résolution d'un
problème rencontredans son milieu vécu.
Pour les éleves qui ont déjà approché ces problèmes à l'école primaire, leur
savoir déjà acquis devra être réinvesti et l'attitude développée afin d'être conso-
lidee. En effet, celle-ci ne s'acquiert pas en une seule fois, elle a besoin d'être
affinee, de même que le savoir doit être diversifié.
Ces études peuvent déboucher sur des exercices de simulation, qui sont de bons
instruments de formation (projet d'aménagement d'une ville nouvelle, de réamenage-
ment d'une ville ancienne, de plan de circulation), ou sur des projets d'aménage-
ment réels, en relation avec les administrations locales. Il est nécessaire d'attirer
l'attention des élèves sur les diverses atteintes à l'environnement et sur les
dangers qu'elles font courir au monde entier (disparitions d'especes animales et
végétales, raréfaction des matières premières et de l'énergie "fossile", désertifi-
cation, famine, vulnérabilité de l'espace urbain ou des relations sociales.
- 68 -
Cet espace de vie est également un espace vécu, donc ressenti et pensé par l'in-
dividu ou par le groupe. Sa maîtrise par ceux qui y vivent passe par la claire con-
ception de son état et de son fonctionnement. Dès lors, l'initiation a l'environnement
comporte une indispensable formation aux pratiques de manipulation de l'espace que
représente la cartographie. Cette formation préalable constitue la première phase
du travail, au terme duquel les élèves auront acquis, par une démarche essentielle-
ment autonome, la conscience de deux notions fondamentales dans la structuration de
leur environnement : la contrainte économique et la contrainte ecologique.
Objectifs d'attitude
Objectifs de démarche
Objectifs de connaissances
. prise en compte des choix qui ont eté fait en matière d'utilisation et
d'aménagement de l'espace ;
. en fonction de quels paramètres et par qui ces choix ont été faits ?
Premier
_-----__-__--temps : lire l'espace.
Deuxième
-_---------m-s temps : penser l'espace.
Troisième
--------------- temps : construire l'espace.
Pour cela, chaque élève reçoit un fond de carte au format 21 x 29,7. La liste
des unités industrielles ou des éléments de l'habitat est dictée, ainsi que le mode
de représentation (carrés ou rectangles, aux dimensions et couleurs convenues,
découpés sur place dans la feuille cartonnée). Les carrés decarton figurant les
usines et l'habitat sont ensuite collés dansleur disposition définitive en fin
d'heure. Les infrastructures, dessinées sur la carte, sont laissées au choix des
élèves quant à leur direction et leur nombre. L'impératif annoncé est de produire
un paysage industriel et urbain fonctionnel.
- Toujours sur le même plan, délimiter les quartiers, déqager leur typologie
(quartiers anciens, résidentiels, industriels, etc.). -
- Comment a voté la ville ? Y a-t-il des nuances selon les quartiers ? Comparez
au vote du pays tout entier ;
Pour que les élèves prennent conscience eux-mêmes des choix et des erreurs
en matière d'aménagement de l'espace, deux exercices complémentaires sont proposés :
- un "jeu de simulation" où sur l'espace étudié, les élèves sont amenés à faire
des propositions d'aménagement et a envisager les conséquences à court et a
long terme pour la population (besoin d'école, de loisir, plan de circulation,
etc.) et sur l'économie, etc.
Les supports de ces analyses peuvent être très variés. L'école constitue l'espace
le plus facile à examiner, même si l'analyse n'est pas toujours très aisée et les
modifications difficiles à réaliser ; l'analyse permet cependant d'aboutir à des
représentations symboliques (schémas) ; elle peut porter sur la répartition et l'uti-
lisation de l'espace, sur les relations physiques et économiques avec l'environnement
(eau, gaz, électricité, alimentation, enlèvement des ordures) ; on peut alors com-
prendre sa structure, son fonctionnement, sa gestion (en relation avec son tissu
social et institutionnel).
- 72 -
- analyse d'un plan de remembrement, d'un projet d'irrigation avec des agri-
culteurs et des agronomes ;
- analyse des espaces verts : les jardins, les bois (étude systématique).
Une telle analyse peut également porter plus spécialement ou simultanément sur
la répartition et l'utilisation de l'espace, sur les activités et les fonctions, sur
la gestion, sur les centres d'intérêts-de chaque partie de l'espace, ou sur les
problèmes en liaison avec cette gestion (surpeuplement, alimentation, hygiene,
transport, sécurité, etc.). On peut comparer différents espaces, en liaison avec des
modes de vie, des systèmes économiques distincts, par exemple :
- des projets d'aménagement utopiques, mais considérés comme des outils de for-
mations (aménagement d'une ville nouvelle, réaménagement d'une ville ancienne,
plan de circulation) ;
(a) Objectifs
Première
---_---------- phase (en classe).
Après discussion par petits groupes, puis mise en commun au niveau de la classe
entière, les éleves regroupent leurs questions selon trois rubriques :
- L'eau est-elle vendue ? Combien coûte-t-elle ? Quel est réellement son prix
de revient quant elle arrive dans nos maisons 7 ;
- Combien consomme-t-on d'eau dans la ville par an ? Par jour, selon les
saisons ? Combien consomme par jour une famille de 4 ou 5 personnes ?
Combien consomme le lavage d'une voiture ? Quelle est l'époque et l'heure
de la consommation de pointe ? De combien est cette consommation ? Arrive-t-il
que l'eau soit coupée ? Arrive-t-il que les étages élevés n'aient pas d'eau ?
- choix des lieux d'enquête : aupres de la société qui gère le service des eaux,
dans un chantier de construction pour voir une tranchée ouverte pour amener
l'eau, dans les familles des élèves pour évaluer la consommation d'eau (bain,
douche, lessive, etc.).
1. Cet exemple s'inspire des études élaborées par C. Souchon, J. De Félice et coll.
Paris, 1980.
._.” -- .____
- 74 -
- un appareil photographique ;
- un mètre pliant (pour mesurer les distances, les hauteurs de tranchée, les
tailles de tuyaux, etc.) ;
- des fiches d'enquête mises au point par les élèves pour les données numériques
et les réponses.
Deuxième
-------____e--phase (sur le terrain).
Sorties sur les différents terrains d'enquête, après prise de rendez-vous par
le maître avec un responsable de la société concessionnaire (deux heures d'entretien
environ) et le chef de chantier (1 heure d'entretien environ) ; observations faites
par chacun dans sa famille pour noter la consommation d'eau et recherche de l'exis-
tence de compteurs enregistrant cette consommation, ainsi que de factures relatives
au paiement de cette consommation.
Troisième
--------____--_ phase (en classe).
châteaud’eau
immeuble
- I
usine I
maisons --+ l1 maison
--i.+-r--Y--r- .--Y I
+
- -- - ,
-- --------Y\ - --_
nappe phréatique
Quatrième
----_---------_ phase (en classe).
Par exemple, montage par les élèves d'une expérience pour comprendre le méca-
nisme de la distribution d'eau 21 partir du château d'eau (principe des vases commu-
nicants, notions de pression et de débit). Deux tuyaux d'arrosage pour jardin ; un
court (60 cm), un long (3 m environ), un entonnoir s'adaptant à un bout des tuyaux,
de petits trous à percer à l'une des extrémités de chacun des tuyaux et à ouvrir
les uns après les autres (comme a chacun des étages d'une maison), en partant du
plus bas.
jets sortant
1
Faire varier :
Cinquième
--------------- phase.
Sixième
----_------_- phase.
Des travaux complémentaires peuvent être effectués :
Ces points peuvent faire l'objet de travaux collectifs en classe dans différents
cours :
- en géographie ;
- en biologie ;
- en sciences humaines, mais aussi en langue maternelle ;
- en physique etenchimie ;
Eau,debouches,
Accroissement dechetsindustriels
Industriels du profit main-d’ceuvre
I
Eau, xl
.J
Niveaudevie espaced’habitat
Population qualitede la vie espacede loisir
alimentation
Ameliorationet Espacenaturel,
Eauxet maintiendu patrimoine forêt, ressources
forêts naturelexploitation hydrologïques
Municipalite ? ?
C. IDENTIFICATION DES PROBLÈMES
Autorites
localeset ? 7
regionales
Élements Acteurs Problemes
identifies
J. P. PERIER,enda, 1978
- 78 -
(b) Objectifs
Première
----w--v------ phase (en classe)
La réalisation d'un tel plan nécessite au moins trois excursions sur le terrain
et.deux enquêtes.
Deuxième
_------------- phase (sur le terrain)
En début de saison sèche, une excursion d'une matinée est organisée avec un
des troupeaux de chèvres et son berger. Les élèves observent ce que mangent les
bêtes, la façon dont elles se nourissent et ils notent les plantes qu'elles refusent
de manger. De nombreuses questions sont posées au berger sur :
Troisième
_-------------- phase (en classe)
Les élèves préparent deux enquêtes. La première est effectuée auprès d'autres
bergers du village, pour obtenir des renseignements complémentaires sur les ovins,
les bovins et les camelins. Une fiche est établie pour chaque groupe d'animaux, en
fonction des premières informations données par le bergerdeschèvres (soit 4 fiches).
Cette fiche concerne le comportement alimentaire des bêtes adultes : plantes mangées,
refusées, type de pâture ou de broutage, volume consommé par jour, distance maximale
d'éloignement d'un point d'eau, etc. Les élèves apprendront ainsi que, à part les
rares plantes refusées et les troncs d'arbres, l'ensemble de la végétation peut être
consommé sur un pâturage. Chaque type d'animal exploiteuneniche écologique déter-
minée et les bergers fournissent du fourrage supplémentaire par élagage des arbres
et arbustes.
La deuxième enquête a lieu auprès des parents pour connaître l'évaluation des
effectifs globaux du cheptel et celle de l'effectif actuel autour de la station de
pompage. Elle montre que le décompte exact des têtes de bétail pâturant autour de
la station de pompage est presque impossible à établir. D'une part, les bêtes appar-
tenant aux habitants du village sont très dispersées ; suivant le type, l'âge et le
sexe, elles sont gardées dans des secteurs différents, souvent fort éloignés du
lieu d'abreuvement, où certaines ne se rendent que tous les deux jours (bovins) ou
trois jours (camelins) ; mises bas ; mortalité et vols peuvent modifier l'effectif.
D'autre part, l'abreuvement gratuit offert par la station de pompage attire des
troupeaux de passage et retient des troupeaux venus d'autres villages, qui restent
dans un rayon de 5 à 15 km autour du point d'eau, tant que leur alimentation est
possible. Enfin, cette eau a permis aux éleveurs habituels d'augmenter leur cheptel
et à d'anciens bergers de devenir éleveurs (surtout chèvres et moutons), la contrainte
de l'abreuvement manuel ayant disparu. Au total, l'enquête fait ressortir :
- 80 -
Quatrième
--------------- phase (sur le terrain)
Afin de vérifier l'état de la végetation, les élèves font des observations dans
l'aire entourant la station de pompage et effectuent un relevé des formations végé-
tales rencontrées le long d'un transect d'un kilomètre.
Partant de l'ère de pompage, dont le sol est dénudé et durci par les piétine-
ments des animaux, les élèves se déplacent suivantuneligne droite, pour observer la
densité et la composition dela végétation existante. Une boussole leur permet de
rester dans l'axe fixé. Une ficelle de 10 m, graduée de mètre en mètre, aide à
repérer les plantes le long de ce transect. Les informations sont notées sur un
carnet au fur et à mesure du relevé. Le schéma simplififé de l'état de la végétation
le long de ce transect est élaboré en classe : il montre, par exemple, que le sol
est totalement nu sur 200 m, qu'on trouve ensuite des plantes refusées parlebétail
sur une distance de 250 m environ , puis quelques buissons épineux, et, à la fin du
transect, quelques arbustes ainsi que des touffes très espacées de plantes herbacées.
Ainsi, les effets d'un surpâturage localisé sont constatés par les élèves. La
poursuite des observations pourra consister à protéger , par des épineux coupés, un
carré de 10 m de côté, dontonobservera l'évolution de la végétation pendant quelques
saisons, par rapport au reste du secteur. On pourra alors constater les avantages
de la mise en défenseetévoquer les techniques d'aménagement rationnel des terrains
de parcours : pâturage différé, rotation de la pâture, disposition des points d'eau,
gestion du troupeau, etc.
(a) Objectifs
Point de départ
_--------------
Etude d'un texte sur les approvisionnements énergétiques et discussions sur le
manque de combustible en Inde, et en particulier dans la région considérée :
- Oi3 y a-t-il des forêts dans notre région ? Quelle est leur surface ?
- Comment sont-elles exploitées ? Par qui ?
- .Produisent-elles beaucoup de bois ?
- Comment obtenir davantage de bois ?
Première phase
_-------------
Elle porte sur la recherche de réponses ou d'éléments de réponses aux questions
précédentes. Quant aux solutions pour accroître la production de bois, deux idées se
dégagent ; faire des plantations, et mieux protéger le capital existant. A propos
d'éventuelles plantations, une discussion peut faire ressortir les contraintes
suivantes :
1. Cet exemple s'inspire de travaux de Julien (1979) sur les forêts sèches du sud
de l'Inde, en particulier autour de la ville de Mysore (dans 1'Etat du
Karnataka).
Approche pour élèves de 14-16 ans.
- 82 -
- difficulté d'implantation sur les terres peu fertiles (ou déjà dégradées) ;
Deuxième
_---------_--- phase
Une excursion permet de rapporter des données concrètes sur :
Troisième
__-_--_--_----- phase
Les résultats de l'excursion sont traduits sous la forme d'un document carto-
graphique (fig. 8 ; l'analyse de documents historiques (cartes des services fores-
tiers) permet de juger de la régression de la surface des forêts depuis 1876, de
constater que des zones actuellement érodées étaient autrefois couvertes de forêts
(rôle de la forêt dans la conservation des sols). L'utilisation actuelle de l'espace
est également schématisée (fig. get 10). On constate ainsi que la proximité de la
ville ou de, zones rurales fortement peuplées favorise l'apparition des stades de
dégradation.
Les causesde larégressiondela forêtetdeladégradationdeslambeaux relictes sont
envisagées commedenatureclimatique etanthropique. Encequiconcerneleclimat, ona
observé, d'aprèslesdonnéesmétéorologiques anciennes, une concomitanceentre sécheresse
etdéforestation,maisilestdifficilede dissocier les causes et les effets ; unepluvio-
sitéplus élevée favorise, eneffet, lemaintiendela forêtdeteck.Unerecherche sur
l'histoire économiquedela forêtfaitressortirlesétapes suivantesdel'évolutionde
la forêt :
- à l'époque de la construction des chemins de fer, utilisation importante du
bois pour la confection des traverses ;
Les effets des activités humaines sur la forêt sont précisés par des entretiens
avec les forestiers et avec les paysans installés dans des zones défrichées ou proches
des forêts. Ces derniers expliquent les modes d'utilisation des produits de la forêt.
réservoir
GB
KRIFHNAVAJASAGARA
\
\ l%i&p
\ .\ fleuve
\ nwere Cauvery SRIRANGAPATNA
\
/ \ \ ELIWALA
0
ERIYAPATNA 0 \
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J
69
CHAMUNDIHILL
. .
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l
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.a l RC
0
/ ’
HEGGADAVANKOTE
/// GP
tzsl Boisfourrés
VEERANAHOSHALLI Forêt
ll2zEi
- -- Limitede l’ancienneforêt
FORÊTNATURELLEET PROCESSUSDE DÉGRADATION
I
Forêt sèche décidue Bois fourré
Écosystèmesmodifiés
EU
El
Forêt sèche décidue Bois fourré Cultures irriguées en terrasse Fourré relique Plantation Cultures sèches Sous-arbrisseaux
relique disséminésreliques
Tg = Teak (Tectona grandis) TI = Terminalia tormentosa Ag = Anogeisous A = Acacia Eu = Euphorbia E= Eucalyptus Al = Albittia
ÉcoSYSTÈ~~ES
momwx sEcs
Densitéhumaine
(hab./km’) 11 f1p
n
0 100 150 200 fg
7D
SDUS-arbriSSeaUX
1,500I- Forêtsèche décidue naturelle Bois fourré I Fourré Fourré bas discontinu disséminés
du à une surexoloitation
Pluviosité1 500-I 000 mm
Sol transition-ferrugineux Résultatexcessif de l’abattageet du pâturage
DensitB< 50 hab./km’
PluviositB1 000-800 mm
Sol ferrugineux-transition
DensitB> 50hab./km* I
600 W
4 I u-l
m
.l
PluviositB800-700 mm PluviositB700-800 mm
‘aa
.= Sol ferrugineuxtropical Sol ferrugineux tropical
I
Tg = Teak (Tectona grandis) TI = Terminalia tomentosa Ag = Anogeisous A = Acacia Eu = Euphorttia E= Eucalyptus Pm = Palmyra Palm T = Tamarinier C = Cocotier
- 86 -
Des propositions sur la gestion, voire même des actions concrètes, comme la
participation des élèves à des plantations , peuvent être discutées et formulées.
- équilibre agro-sylvo-pastoral ;
- intégration agriculture et élevage ;
- systèmes de production agricole ;
- rôle de la forêt.
Elle s'opère en vérifiant la capacité des élèves à décrire les stades de dégra-
dation, à les ordonner dans la succession. L'établissement des transects et des
schémas cartographiques permet d'apprécier les aptitudes à l'expression graphique,
de même que la rédaction des comptes-rendus fragmentaires ou finals témoigne des
capacités d'expression écrite. La compréhension des interrelations entre facteurs
(et de liens de cause à effet) est vérifiée par la construction de schémas élaborés
lors de la discussion de ces aspects. Une évaluation complète ne pourrait résulter
que de l'application de la méthodologie d'ensemble à un autre cas, par exemple, à
l'agriculture de la région étudiée.
- 87 -
(a) Objectifs
Une telle étude peut se centrer à côté des objectifs d'attitude, plus particu-
lièrement sur l'acquisition de certains moments de la démarche expérimentale. En
particulier, sur l'imagination d'hypothèses pour comprendre les phénomènes, la
recherche d'expériences pour infirmer ou corroborer ces hypothèses, la recherche
d'informations par l'observation, à l'analyse de documents pour proposer des éléments
de solution.
- _________-__--_-_---------------------
les plantes résistent-elles aux fumées ?
On fait germer des graines de "ray grass", par exemple, dans des bouteilles
en matière plastique, selon le dispositif suivant :
plantes en culture
1. A partir des travaux de M. Giordan et des élèves du club du lycée Carnot (Paris)
Document recherche INRP-Unesco, 1976.
Etudes pour élèves de 12-14 ans. Une approche plus exhaustive peut être conçue
pour les élèves de 16-18 ans en insistant sur l'étude d'un cas spécifique et en
exigeant une méthodologie plus rigoureuse.
- 88 -
1 - culture témoin,
2 - culture avec fumée de cigarette,
3 - culture avec vapeur d'essence,
4 - culture avec vapeur d'acide nitrique (ou d'ammoniac),
5 - culture avec vapeur de soufre,
6 - culture avec gaz d'échappement.
On dispose une lame de microscope sur le rebord de la fenêtre penant deux jours.
Une fine couche de poussiere se dépose. En observant au microscope, on découvre :
On peut peser directement la poussière déposée sur des papiers dans des sou-
coupes placées en différents endroits de la ville, à l'aide d'une balance de préci-
sion. On peut également retenir la poussière de l'air avec le dispositif suivant :
robinet - c
mur. --- dispositif 1 - - -
I I
0 1
- Combien y a-t-il
------------------------~- de germes ?
Pour dénombrer les germes, il suffit d'aspirer le volume d'air coutenu dans
une bouteille à travers un bouillon gélatiné à 35' C, qu'on étale ensuite sur la
paroi de la bouteille. Après refroidissement, la gélatine se fige et chaque microbe
se développe en formant une colonie, visible à l'oeil nu. Il suffira de compter les
colonies pour connaitre le nombre de germes dans le volume d'air aspiré.
colonies
enfoncéaprèsavoir bactériennes-71
chauffel’extrémité
aspirerl’air
(fermer
à la flamme
ou boucher
hermétique-
ment)
I
bouillon
gélatiné
(35” C) AVANT APRÈS48 HEURES
On peut ainsi constater que l'air des rues des villes peut contenir jusqu'à
600.000 germes/m3 d'air, l'air des parcs 10,000 germes/m3 et l'air de la campagne
500 germes/m3. La plupart des bactéries sont inoffensives. Néanmoins, après colora-
tion, on peut parfois observer au microscope des germes infectieux.
De même des études euvent se faire à partir de coupures de presse lors d'évé-
nements tels que Seveso/ Y ou Three Miles Island/2. Des études similaires seront
portées sur d'autres types de pollution :
- pollution des eaux,
- pollution par le bruit, etc.
(a) Objectifs
Dans le cas présent les textes des responsables politiques vantant le charme
et l'avenir des "villages-jardins" sont en totale contradiction avec les projets
officiels du tracé de l'autoroute, laquelle éventre carrément la zone pavillonnaire
et fonce droit à travers la zone irriguée. Le rapprochement du texte de l'homme
politique responsable, nationalement connu, et de la carte qui dégage à l'évidence
l'erreur d'aménagement émeut les élèves, les motive et les pousse à chercher une
autre solution. C'est "l'énergie" (intellectuelle, psychique, morale, etc.) libérée
par la contradiction qui peut être utilisée afin de les engager dans un travail
à base de Sciences humaines et sociales (géographie, économie, instruction civique
et politique)/l.
1. La fécondité problématique
_--_--------__---__-------
Le "scandale" dans l'esprit des élèves naît du fait de la perception claire
d'un gaspillage de deniers publics, d'un gâchis d'espace agricole riche qu'on leur
dit être rare donc précieux, face au silence ou à l'approbation tacite ou auto-
satisfaite et bruyante des adultes qui réclament de leurs pairs une délégation de
pouvoirs pour gérer en leur nom et ces deniers et cet espace. 11s voient un PROBLEME
là où l'opinion - et ceux qui la flattent, pour la conquérir - n'en voit pas.
Compte tenu des leçons de ce passé récent, il faut centrer les élèves à trouver
un tracé qui ne juxtapose pas à l'ensemble rail-voie d'eau-autoroute mais qui per-
mette au contraire la desserte, l'innervation de la zone la plus vaste possible.
La carte (fig.11) montre l'effort des élèves pour adapter les analyses générales
concernant l'implantation des autoroutes au problème local, particulièrement par
la tentative de créer des carrefours générateurs de développement économique.
Lorsqu'elle est intégrée dans cet exercice d'aménagement, les élèves approfondissent
leur culture économique en élaborant un dossier de presse et de lecture consacré à
l'automobile (qui fait l'objet d'un affichage ou de comptes-rendus oraux en classe).
Alors que les médias et l'opinon érigent la voiture en quasi valeur, l'élève, au cours
de sa collecte critique de documents, est amené a constater que la valeur de l'auto-
mobile (de la technique, des produits de consommation en général) n'est pas aussi
absolue et définitive que la publicité le lui affirme. Rattachant cette découverte
au goût qu'il a pour la nature, pour le "travail au pays!', c'est à un véritable
réajustement, réaccordement de ses valeurs qu'il est invité au moment même où il
reconsidère sa position "pro-voiture", pro-progrès, pro-technique, pro-consumériste.
Cette remise en cause ne s'est faite qu'après un examen des points de vue les plus
variés sur la question. Cette volonté systématique de diversifier l'information se
traduit par l'ouverture intellectuelle du dossier de presse et de lecture. Une large
utilisation de la presse permet ce pluralisme.
TOIJLOUSE
1,
I
w
I
- \ I I
J Pamiers RAZES l
m Tracé prévu
- - Tracé dont la mise à étude
est souhaitable
--.-. Axe permettant :
H Collines 0 l’aménagement
d’un carrefour ;
L
El Plaines, vallées,
couloirs
‘0 le désenclavement
de l’Ariège’
- 94 -
Les élèves peuvent ainsi commencer à faire l'inventaire des nuisances de leur
agglomération :
Pour faciliter l'approche des problèmes, les élèves peuvent se répartir les
tâches et travailler en groupes, qui se consacrent chacun à l'étude d'un foyer de
nuisance. Celui-ci fait l'objet d'un reportage argumenté , photographique et sonore,
qui aboutit à la réalisation d'un montage présenté en classe ; les élèves doivent
poser les problèmes le plus clairement et le plus objectivement possible. De tels
thèmes concernent le professeur de physique et chimie (indices de pollution :
demande biologique et oxygène, en 5 jours, à 20 OC ; demande chimique en oxygène,
matières en suspension, etc.) ; le professeur de sciences économiques (coût social
de la pollution, investissements en cause, recherche d'une solution alternative) ;
le professeur de géographie (recherche des sites adaptés au type d'activité con-
testée ; évolution des techniques de production) ; le professeur de biologie (aspects
écologiques), mais aussi l'enseignant artistique (activité théâtrale clarifiant les
choix) et le linguiste (communication, aspect du problème dans d'autres pays).
UN TERRAIN DEJEU :
LA VILLE
\ \\\’
\ \ ‘.’ \
>
des événements
Dès lors on voit plus nettement que l'éducation relative à l'environnement n'a
pas pour but de dispenser des connaissances éparses sur l'environnement, ni
d'atteindre un certain nombre d'objectifs méthodologiques indépendants de la réalité.
Elle est essentiellement une pédagogie "de l'action et par l'action". Les connais-
sances, attitudes et savoir-faire ne trouvent leur pleine signification qu'au contact
.deç cproblemes de l'environnement, donnant aux individus concemt5s la possibilité de
participer aux décisions sociales qui modèlent leur cadre de vie.
L'école seule n'est pas capable de mener à bien une telle entreprise éducative,
qui a pour but de modifier profondément les mentalités etlesattitudes. D'autres
relais doivent exister pour compléter les efforts de l'éducation formelle. On pré-
sentera dans ce chapitre les possibilités éducatives offertes par des structures
extrascolaire, ainsi que par les grands moyens d'information, afin de poser les
bases d'une éducation intégrée.
Ces principes de base généraux laissent une grande part d'initiative pour des
expériences à adapter en fonction des situations nationales, c'est-à-dire de la plus
ou moins grande ouverture du système éducatif sur l'extérieur, de l'état des struc-
tures d'appui sur le terrain.
Les activités physiques, les disciplines de base et les activités d'éveil sont
associées dans le cadre d'une journée continue centrée sur l'étude du milieu
d'accueil. L'étude d'un écosystème, où l'homme intervient plus ou moins directement,
par exemple, lac, forêt, prairie, constitue le point de départ exemplaire de l'illus-
tration des notions d'interaction de nature écoloqique. Des moyens variés d'investi-
gation ou d'analyse peuvent être utilisées : collecte di'nformations, enquêtes,
expérimentation. La confrontation de connaissances met en oeuvre les capacités de
synthèse et d'évaluation critique des élèves, leur suggère de nouveaux comportements
face à l'environnement ainsi que des propositions sur une autre utilisation de
l'espace.
Radio
---mm
La radio est le moyen le plus souple parmi les grands moyens de communication.
Du point de vue technique, l'achat et le fonctionnement d'un poste émetteur sont à
la portée d'un grand nombre de groupes humains. D'autre part, les progrès techniques
des transistors permettent d'avoir des récepteurs autonomes (grâce a leurs piles)
et de faible encombrement. C'est aussi un moyen souple au niveau humain : il n'est
pas nécessaire d'avoir une équipe importante pour pouvoir l'utiliser. Ce moyen a
l'avantage, enfin, de pouvoir s'adresser à une aire géographique limitée, à condition
qu'on restreigne ses ambitions. La radio peut, en effet, permettre une communication
avec l'environnement immédiat de la station émettrice, dont les auditeurs paritcipent
alors à la défense de cet environnement. Cela permet, en outre, des rétroactions
très courtes : une émission de sensibilisation aux problèmes de pollution d'une
région bien délimitée géographiquement peut engager les auditeurs a répondre, a
téléphoner, à écrire ; ils pourront apporter des témoignages et proposer d'autres
modes d'action, de rencontres, sans mettre en avant les difficultés de déplacement,
par exemple.
Les radios nationales peuvent compléter une telle approche. Ces radios ont,
en effet, les moyens de fournir des produits très élaborés, en utilisant les compé-
tences des spécialistes, qui proposent des mises au point à partir des observations
,faites par chacun. La prise de conscience s'élargit, la solidarité aussi. Mais il
ne faut pas que ce "changement de niveau" conduise à un changement d'attitude. En
effet, les interventions radiophoniques doivent traiter des problèmes qui recoupent
ceux des radios plus proches de l'environnement immédiat. Radio locale et radio
nationale peuvent conduire à une sensibilisation des auditeurs au concept d'environ-
nement. Les problèmes débattus au niveau local et ceux examinés au niveau national
sont différents et la manière de les poser est également distincte. Mais, dans un
cas comme dans l'autre, c'est un début de sensibilisation aux problèmes de l'envi-
ronnement, qui peut s'adresser à l'ensemble de la population ou à des groupes plus
restreints au cours de la journée, comme les enfants et les adolescents.
Cinéma
_--_--
C'est grâce à des films dits "documentaires" qu'on a pu diffuser des impressions
sur une nature, qui était souvent inaccessible au plus grand nombre. Ils attiraient,
en effet, l'attention sur certains faits que l'observation directe ne permettait pas
de relever. Aussi critiquables fussent-ils, ils avaient le mérite de mettre l'accent
sur des phénomènes naturels extrêmement importants pour la prise de conscience de
quelques problèmes de l'environnement. Ce type de cinéma peut avoir un effet inté-
ressant sur le public. Continuer à fabriquer ce genre de films et peut-être les
améliorer en les rapprochant davantage des problèmes de l'environnement, contribuera
à sensibiliser des spectateurs, qui ne'sont pas obligatoirement des spectateurs de
télévision. Mais les réseaux de distribution de film sont pratiquement tous dépendants
des grandes centrales de production, et introduire des produits nouveaux, issus
d'autres dispositifs de production, est une opération qui relève du défi, car il
faut sensibiliser par tous les moyens possibles les populations du globle aux pro-
blèmes de l'environnement.
Il reste un problème d'insertion dans le temps , puisqu'il est clair que les
films documentaires ne peuvent passer simultanément dans toutes les salles et dans
tous les pays. Il faut un certain délai pour que tous les spectateurs aient vu le
même film. Ceci est un inconvénient du cinéma par rapport à la télévision. Mais il
existe alors, entre ceux qui ont vu et ceux qui n'ont pas vu le film, un réseau
de communication de bouche à oreille des impressions sur le film. On peut, d'autre
part, envisager de faire de longs métrages consacrés aux problèmes de l'environne-
ment. Il faut, en outre, souligner que le film seul ne peut tout faire et que les
discussions engagées après la projection contribuent à faire ressortir son rôle
éducatif.
Livres
_-----
Le livre reste le moyen principal de présentation des idées : les résultats des
recherches concernant l'environnement, les comptes-rendus d'enquêtes écologiques, les
propositions nouvelles de réaménagement du cadre de vie sont proposés par écrit. Mais
le livre ne s'adresse qu'aux populations alphabétisées et il doit être écrit dans
des langues différentes.
Le premier aspect est important, car l'utilisation du livre doit être accompàgnée
par une stratégie de lutte contre l'analphabétisme, et une littérature consacrée à
l'environnement, proposant par exemple des études de cas, serait tout à fait adaptée
à un programme d'alphabétisation. D'autre part, les problèmes de l'environnement ne
sont pas réservés aux seules élites ; bienaucontraire, c'est toute la population de
chaque pays qui doit être sensibilisée et s'intéresser à l'élaboration des projets ;
- 105 -
d'où l'importance des livres écrits dans les langues nationales, et non pas unique-
ment dans les quelques langues à extension mondiale. Le livre devrait permettre une
stratégie plus individuelle de sensibilisation ; il est, en effet, le produit de
la réflexion d'un homme ou d'une équiped'hommes ayant un objectif commun.
Presse
------
La presse présente des formules varïées dans le mode de présentation, la pério-
dicité et le choix des thèmes. Mais chaque formule peut contribuer à une stratégie
de sensibilisation du grand public à l'environnement. Le journal quotidien accorde
souvent une place importante aux informations concernant les grandes pollutions,
à cause de leur caractère sensationnel : échouage de grands pétroliers, accidents
industriels ayant des conséquences sur la population d'une ville, pannes de centrales
nucléaires. Mais cette manière d'insister sur l'événement du jour entraîne l'abandon
du problème de la ville, alors que la diffusion d'une information suivie sur l'évo-
lution d'un événement permettrait de faire progressivement prendre conscience de
l'ampleur du problème. En effet, écrire, en première page qu'un pétrolier de
20.000 tonnes s'est échoué ou que 100 km de côtes sont polluées, voilà qui inquiète.
Ne plus rien dire le lendemain voilà qui rassure. Or, si chaque jour le journal
donne des informations, les lecteurs perçoivent mieux l'étendue de l'effort à faire
et à poursuivre. En outre, on imagine volontiers une rubrique de synthèse sur
"l'état des plages polluées six mois après”. A ce moment là, les lecteurs sensibi-
lisés peuvent mieux se rendre compte des efforts faits pour lutter contre le fléau,
et de la notion de rythme écoloqique. Malgré les difficultés économiques évidentes,
le quotidien local, à faible tirage, interessant . .
une regron, peut proposer a ses
'
lecteurs, des sujets demoindre ampleur, mais tout aussi formateurs pour leur éduca-
tion mésologique.
Sensibilisés au thème, les lecteurs voudront alors se tourner vers des revues
plus spécialisées, susceptibles d'apporter des éléments à la réflexion sur
l'environnement.
Télévision
-----_-___
La télévision, dont l'impact est considérable, est convoitée par tous ceux
qui ont quelque chose à dire et à faire connaître. En effet, une déclaration ou une
manifestation télévisée a plus de chances de toucher un maximum de spectateurs que
n'importe quel autre média. Outre la possibilité de transmettre immédiatement un
événement en direct, la seconde qualité de la télévision est sa précision. Mais
cela entraîne de nouvelles représentations du réel et il ne faudrait pas que l'habi-
tude de contempler des émissions consacrées à l'environnement conduise à des repré-
sentations erronées de cet environnement.
La télévision est un merveilleux outil, mais qui n'est qu'un outil au service
des hommes qui l'utilisent. Il peut sérieusement contribuer à sensibiliser les télé-
spectateurs aux problèmes de l'environnement et dispenser les rudiments d'une édu-
cation écologique.(notamment dans les pays scandinaves et en URSS).
Un exemple peut montrer cette combinaison des médias tournée vers l'action.
Dans le cas de la pollution d'une plage par une marée noire, la radio donne une
information très rapide sur le phénomène, alors que pour la télévision ou la presse
écrite, il faut attendre quelques heures avant la diffusion d'un journal télévisé
ou d'une édition spéciale. La radio, en alertant tout de suite et en donnant,
d'heure en heure, des précisions sur l'évolution de la catastrophe, touche des popu-
lations d'auditeurs différentes : celles de la tranche horaire de diffusion 6-9 h,
ne sont pas les mêmes que celles de la tranche horaire 9-12 h. Ainsi, une partie
importante de la population est progressivement informée. Un appel à l'aide et aux
bonnes volontés peut être lancé à la même occasion. Pendant ce temps, la presse
écrite réalise des reportages plus détaillés et plus analytiques. Elle peut aussi
dresser un bilan de l'aide reçue pour une période de temps plus longue que celle
évoquée à la radio. De même, le journal peut présenter une rubrique plus approfondie
sur le thème de la pollution des plages par le pétrole, proposer un dialogue avec
ses lecteurs pour suggérer les moyens de prévention de la pollution. Enfin, la télé-
vision apporte, en premier lieu, un témoignage immédiat sur l'événement : elle
organisera, d'autre part, des tables rondes accompagnées de films plus élaborés
sur la catastrophe, sur les conséquences immédiates et prévisibles de celle-ci,
c'est-à-dire une série d'émissions moins proches de l'événement, mais s'en inspirant.
Elle présentera aussi des reportages sur l'action des personnes engagées dans la
lutte contre le fléau. Toute l'action d'information devra faire appel à l'opinion
et au jugement des téléspectateurs , pour discuter des solutions permettant d'éviter
pareil incident.
Même si les grands moyens d'information peuvent apporter une lecture du monde
et proposer des modèles d'approche, ils ne remplacent en aucune manière le contact
direct avec la réalité ; à partir de ces modèles et de sa propre analyse, chacun
construira sa problématique personnelle de l'environnement. D'autre part, pour con-
cevoir une sensibilisation utile aux problèmes de l'environnement, il faut que les
grands moyens de communication ne cèdent pas aux effets de la mode. En effet, s'ils
s'intéressent à un problème de pollution pendant le laps de temps où il attire
l'attention et n'y reviennent plus ensuite, leur influence est alors faible. Il
est préférable de revenir régulièrement sur le thème, de manière à conférer aux
renseignement sur l'environnement un caractère éducatif, en insistant sur leur
nature interdisciplinaire.
Enfin , quelles que soient les possibilités des grands moyens de communication, ils
ne doivent pas prétendre remplacer le contact direct avec la réalité : ils doivent,
au contraire, inciter à rechercher ce contact avec le milieu de vie pour le
connaître, le comprendre et l'améliorer. Ils doivent donc être resitués dans un
processus éducatif, donnant en même temps une certaine cohérence à cette foule
d'informations quidetoutemanière a tendance à envahir les élèves quel que soit le
niveau de développement du pays. De son côté, l'école doit en parallèle fournir des
instruments d'analyse de lecture de ces informations.
Un tel processus doit donc aller à l'encontre de l'un des principaux problèmes
auxquels l'éducation se trouve confrontée etquiest la séparation établie entre
l'éducation formelle et l'éducation non formelle. Car cette séparation va à l'en-
contre des objectifs d'une éducation permanente et entrave, par des frontières arti-
ficielles incompatibles avec le caractère global de l'éducation, l'utilisation opti-
male des ressources humaines, matérielles et financières. Par sa nature et ses
caractéristiques, l'éducation relative à l'environnement peut être un excellent
moyen d'établir la liaison entre l'éducation formelle et l'éducation non formelle.
Elle tend en effet, à faire participer les divers groupes d'une communauté (enfants,
adolescents, adultes) àla prévention et à la solution des problèmes de l'environne-
ment, ce qui constitue un objectif commun pour l'éducation formelle et pour l'édu-
cation non formelle et implique l'articulation de leurs ressources respectives.
- 109 -
,.-- ---
- 111 -
Cependant il ne faut se leurrer là non plus. Cette mise en place n'est pas
spontanée : les enseignants ont besoin d'être formés , puis soutenus dans leurs actions
et leurs innovations, tant au niveau de l'analyse des problèmes éducatifs, que dans
la recherche de solutions possibles. Ce pourrait être le rôle de professeurs de
méthodologie animant la réflexion pédagogique et fournissant ou favorisant l'élabo-
ration commune d'instruments d'analyse des situations pedagogiques ou de ressources
pédagogiques, éléments servant aux enseignants non pas en tant que consignes à
appliquer mais d'instruments d'autorégulationdeleur pédagogie.
On doit rechercher avec les maîtres en formation les démarches pédagogiques qui
permettent une action avec un véritable état d'esprit créé par la prise de con-
science du rôle éducatif de 1'EE dans sa préparation à la vie individuelle et surtout
à la vie en société.
- 112 -
En première approximation, les pédagogies qui semblent les plus efficaces dans
les contextes actuels pour l'éducation relative à l'environnement sont :
3.1.1 Interdisciplinarité
L'incorporation d'une telle approche n'est pas simple. Les différentes for-
mules possibles ne sont pas ni exclusives les unes des autres, ni obligatoirement
successives. Les solutions possibles peuvent être combinées. Cependant, elles
doivent être adaptées dans chaque pays, aux différents niveaux de l'éducation
formelle.
1. Au chapitre 1 a été déjà récusé cette pratique dont la logique n'est apparente
que pour celui "qui sait".
2. L'aspect analytique par son unicité dans l'enseignement crée un manque pour
les élèves face au monde dans lequel ils vivent : sans supprimer cette
approche, on peut considérer qu'il s'agit d'une phase exagérément développée
qu'il faudrait resituer.
- 115 -
Une première étape, dans cette perspective pourrait porter sur la révision et
la restructuration de l'ensemble des contenus des différentes disciplines. Cette
étape est la plus facile à réaliser car elle se situe aux niveaux des directives
nationales ou régionales.
Comme d'une part les objectifs disciplinaires doivent être couverts de façon
impérative, et d'autre part il faut éviter d'allonger ou de multiplier (vu l'impossi-
bilité matérielle et temporelle), les enseignements disciplinaires à un palier donné,
il est souhaitable d'infléchir la conception des programmes pour introduire cette
dimension d'initiation aux problèmes du monde contemporain dans les matières
habituelles.
Actuellement, d'une manière générale, on évite que les élèves affrontent des
problèmes complexes, tels que ceux issus de leur milieu de vie. Pourtant quelle
belle motivationoffriraitune rencontre avec la réalité d'une opération nécessaire
bien qu'imparfaitement connu ! Quelle amorce vivante pour l'explication dès lors
greffée sur un besoin vécu ! Quel apprentissage que d'essayer de poser des problèmes
avant de les résoudre ! Exercices indispensables et pourtant rarement retenus par la
pédagogie classique.
En nous limitant aux domaines et aux concepts essentiels les tableaux suivants
mettent en évidence les points sur lesquels pourraient porter les réorientations
de programmes, en conservant les frontières disciplinaires actuelles.
1. Les 3/4 des exercices de lecture portent sur des textes décrivant les travaux
encore manuels de la campagne, alors quelamécanisation s'y répand. De plus,
la plupart des élèves vivent de nos jours dans les villes.
- 117 -
Sciences naturelles
Ecosystèmes/l
I <
structure fonctionnement
- éthologie Comportement
- démographie Population
- mécanique - Espace/'
- Temps/'
- Système/2
- Interactions/2
- chimie - Ressources matérielles/'
- cycle de matière (transforma-
tion, renouvellement,
épuisement)
- Ressources énergétiques/'
- transformation, épuisement,
stockage
- technologie - Energies nouvelles
- Etudes des systèmes technologiques
actuels :
- système de distribution : eau,
gaz, électricité
- télématique et informatique
(apprentissage des techniques
de construction)
Sciences humaines
- Economie - Production
- Consommation
- Distribution
- Aménagement
Mathématiques
- Combinatoire :
séparations, combinaisons (inter-
actions) des facteurs.
- Différences significatives
- 121 -
Langues maternelles
- ,- -----
- 122 -
Arts nlastiaues
Instruction civique
Néanmoins ce qui est primordial, c'est de concevoir des programmes reposant non
pas sur une succession de sujets mais proposant une série de supports possibles en
vue de réaliser un ensemble d'objectifs cohérents.
Un tel tableau devra être conçu de manière à faire ressortir les objectifs
d'une EE et leur traduction en indicateurs repérables pour les enseignants afin
qu'ils fondent leurs activités éducativees sur la réalisation de ces objectifs. Il
devra, bien sûr, être construit à partir d'un dialogue entre les disciplines, mais
sans qu'il soit l'objet de négociation, de compromis disciplinaire : les finalités
d'une EE interdisciplinaire étant prioritaires. Il devra être fourni en même temps
que le programme et si possible mis en avant par rapport à celui-ci : le programme
n'étant qu'un instrument vers la réalisation de ces objectifs.
Dans un second temps, des regroupements peuvent être effectués entre les disci-
plines que l'on pourrait qualifier de conceptuelles car fournissant les concepts de
base pour l'approche de l'environnement/1 et les disciplines instrumentales servant
de support d'expression (la langue maternelle mais aussi les langues étrangères),
ou de support d'opération et de raisonnement (les mathématiques). Les combinaisons
possibles sont regroupées dans le tableau cartésien suivant, le nombre de croix
indiquant la fréquence avec laquelle de telles liaisons peuvent être établies :
Disciplines
Langue Langue
Mathématiques
maternelle étrangère
Disciplines
Arts plastiques X X X
Education corporelle X X X
Mais les disciplines conceptuelles peuvent à leur tour jouer un rôle instru-
mental pour d'autres disciplines conceptuelles. Ainsi l'éducation corporelle peut
avoir un rôle de base dans la perception de l'espace (concept construit généralement
en physique) chez de jeunes élèves. Les arts plastiques peuvent servir les sciences
humaines (économie) en tant que moyen de lecture des images publicitaires ou télé-
visuelles. La technologie est un support primordial pour la construction de matériaux
concernant les énergies douces, mais également de maquettes permettant la compréhen-
sion de l'aménagement de l'espace en arts plastiques.
1. Nous ne voulons pas dire que les mathématiques ne sont pas des disciplines
maniant des concepts,mais pour l'environnement ceux-ci sont relativement moins
féconds, ils permettent essentiellement des opérations.
- 126 -
Dès lors d'autres regroupements sont possibles .entre pratiquement toutes les
disciplines prises deux par deux. Ce qui nous amène au troisième temps. Il est
constitué par la mise en commun de 3 ou 4 disciplines entre lesquelles peuvent
s'établir des réseaux cognitifs ou méthodologiques en vue d'étudier un problème
donné. Si l'on envisage l'études des déchets urbains, cette activité pourra se
faire conjointement en sciences avec la physique (recyclage des matériaux), la
biologie (hygiène et microbiologie) et en sciences humaines avec l'économie (coût
de la manutention, gain de recyclage), la sociologie (main d'oeuvre et ses problèmes)
etc. Le repeuplement d'une zonedévastéepar un incendie de forêt pourra être abordé
en sciences (biologie avec les problèmes de cultures, géologie avec la pédologie),
en sciences humaines (problème de coût économique), en arts plastiques (aménagement
du futur espace forestier).
Le système environnemental n'est pas la simple somme des facteurs qui consti-
tuent un écosystème donné par exemple, il naît de leur interaction. Ainsi se struc-
.
ture un systeme . . . q ualitativement
integre, différent des divers él'ments qui le
f
compose et "qu'on ne peut ramener à ceux-ci sauf à la détruire"/ .
Nous verrons ultérieurement que les modalités pratiques pour une telle conver-
gence disciplinaire tant au niveau primaire qu'au niveau secondaire seront possibles
et favorables non seulement si les objectifs a réaliser sont communs, mais également
si un certain nombre de points méthodologiques sont conformes.
Parmi ceux-ci deux moments sont essentiels : d'abord, des moments initiaux
communs pour que les professeurs de l'équipe confrontent leurs points de vue afin
de clarifier le problème à étudier, décident les objectifs visés par ce travail,
se répartissent les tâches, de manière complémentaire. Ensuite des moments terminaux
en vue de mettre en commun les apports disciplinaires, pour synthétiser les résultats
et décider de la fin de l'investigation. Cependant il serait préférable que tout au
long du travail, cette concertation se poursuive pour faire continuellement l'état
des questions, rectifier la répartition des tâches, profiter des apports inattendus
et des points non prévus par l'équipe des enseignants.
Certes, les approches sont conjuguées mais il n'est pas souhaitable que chaque
discipline perde la particularité qui en fait sa valeur. Chaque matière doit garder
son approche, seul un "esprit d'équipe" doit régner pour coordonner les travaux. Cet
état d'esprit ne doit pas exclure sous prétexte de convivialité les contradictions,
au contraire elles devront être approfondies, le plus important étant une concerta-
tion permanente commune de la réalisation des objectifs mis en avant pour une EE.
Pour les programmes, il suffira que dans chaque secteur une place soit faite
à des points susceptibles de participer à l'EE, soit à un ensemble de directives
incitant aux activités dans cedomaine, les deux procédés pouvant bien sûr coexister.
niveau 6”
analysedes composants
I--I- du systèmeet
de son fonctionnement
m - réflexions
- conceptualisation
L'élève trouvera donc des moments consacrés à 1'EE à la fois dans les classes
des différentes disciplines et lors des périodes spécifiques d'EE (activités sur
le terrain, compte-rendu d'analyse, expression des résultats...).
L'ensemble des maîtres forme une équipe éducative mais il serait illusoire de
considérer qu'elle puisse être constamment présente sur toute activité d'EE. Il est
plus réaliste d'envisager une telle équipe à partir d'un noyau de base de deux
maîtres par exemple (soit formés à des disciplines a priori déjà tournées par
essence vers l'EE, soit fortement motivés à titre personnel pour une action d'EE
quelle que soit alors leur spécialité) , qui assureraient l'encadrement permanent
des temps plus spécifiques d'EE, sans exclure évidemment les autres maîtres dispo-
nibles. Des séances de coordination et de synthèse entre maîtres, ou pour l'ensemble
enseignants-enseignés complèteront un tel dispositif et assureront l'inter-
disciplinarité/'. Des réunions plus larges encore peuvent être organisées pour
réaliser une ouverture vers la communauté.
Quelques principes généraux peuvent guider dans le choix des programmes, des
méthodes pédagogiques et des activités. Dans les classes accueillant les plus jeunes,
la part de découverte du milieu, même au niveau de la simple perception, restera
importante ; l'analyse systémique des fonctionnements prendra de plus en plus d'impor-
tance dans les classes de plus haut niveau et ce n'est que pour les niveaux élevés
que l'on pourra envisager les aspects théoriques des problèmes de l'environnement
(analyse de la gestion, rôle des systèmes économiques, vues philosophiques sur les
systèmes de valeur et idéologiques... ) et les démarches plus abstraites de réflexion
sur certains concepts (systèmes par exemple...).
1. Il sera extrêmement important qu'en début d'année une telle équipe puisse rapi-
dement dégager les thèmes et directions d'étude, et apprécier valablement les
chances de bonne fin.
2. Il n'est pas utile pour démarrer que toutes les disciplines soient représentées,
les problèmes communs sont alors trop difficiles à gérer pour des enseignants
non habitués.
- 130 -
Cette formule est relativement facile à mettre en 9lace car elle ne demande pas
l'accorddenombreuxco!.lècues,toujoursmalaise àobtenir/ . Ellepermethcl-aque pro-
fesseur de compléter ses connaissances en les enrichissant par l'apport des autres
disciplines, elle permet de mieux appréhender les difficultés des élèves en proie
aux exigences - souvent exagérées - de chaque matière. L'enseignant d'une discipline
ne juge qu'en spécialiste et sous-estime toujours les difficultés de sa matière.
Une autre possibilité est offerte par la discipline pilote (ou le orofesseur
chef d'orchestre). La phase de motivation et de classification du problème est
abordée dans une discipline, les phases de mise en commun s'y déroulent également,
les autres disciplines interviennent à la demande et accordent une partie de leur
temps et leurs methodologies pour traiter les problèmes qui se posent dans la disci-
pline pilote (voir schéma). L'étude se développe ainsi dans une discipline, mais elle
prend appui sur les autres matières. Cela permet à l'enseignant - mais aussi aux
élèves - de faire appel à tout moment à un professeur d'une autre discipline si un
besoin méthodologique ou technique s'est fait sentir, mais également de satisfaire
la curiosité momentanée des élèves.
Une troisième possibilité est offerte par la coanimation, deux (ou plusieurs)
enseignants interviennent sur la même classe. Elle peut se dérouler de manière suc-
cessive : un sujet est abordé dans une discipline puis poursuivi dans une autre etc.
Chaque professeur jouant à la fois un rôle d'animateur pour faire avancer l'étude et
un rôle de spécialiste pour répondre aux demandes spécifiques des élèves.
1. Il est souhaitable que ce soit d'ailleurs les élèves qui aillent demander au
professeurd'uneautre matière le renseignement dont ils ont besoin pour réaliser
leur travail. La concertation entre professeurs a pour but d'en préparer le
terrain.
2. Un emploi du temps plus souple et un encouragement à de telles pratiques par
l'institution favoriseront cet accord.
3. Surtout s'il enseigne aux jeunes élèves. La difficulté est accrue car tout
un travail d'interprétation doit être mis en place ; les jeunes élèves ne
possèdent pas ni le même cadre de référence, ni la même logique.
- 131 -
. la colonne 3 : les activités réelles des élèves (par des exemples de travaux
individuels et de groupe) et les modalités de ce travail (en
groupe ou seul, nature et support de l'investigation ou de la
confrontation),
Resoonsabilité commune :
Dans l'emploi du temps des élèves et des enseignants sont prévus des plages où
deux enseignants (ou plus) prennent la classe ensemble.
Une partie de l'emploi du temps est supprimé (15 %). Cela permet pendant soit
une journée par semaine, ou 10 jours par trimestre de faire fonctionner des groupes
d'élèves et de professeurs en dehors de contraintes habituelles. Un temps est libéré
en vue d'une activité, dans le contexte de 1'EE : résoudre un aspect du problème
étudié. Pendant ce temps, dl-autres activités parallèles pour d'autres professeurs
et d'autres élèves peuvent se dérouler.
Structure atelier :
1/2 classe I
- séance de biologie Présentation des travaux sous forme Créer une structure d'échange
(2 h) 1/2 classe d'exposés documentés par des photos, qui amène les élèves :
des échantillons, des analyses - à se décentrer par rapport à
d'interviews (1/4 h par groupe) leur représentation,
- questions et critiques poséesparles
- à chercher et à confronter des
autres élèvespourlesamener 5 préciser
arguments pour justifier leurs
leur étude
représentations,
ou a affiner leurs méthode d'analyse ;
- à passer du stade de la simple
croyance à celui de la supposi-
tion (hypothèse) qu'il s'agit
de justifier.
ler niveau de structuration sur le
concept d'espace vert
Etapes successives Activite et modalité
Semaines Intervention du maître
de la démarche de travail des élèves
Semaine VII Mise en commun des Ex : réalisation d'un questionnaire pour apport de technique
travaux réaliséspourles mieux connaître "les motivations
- séance de langue
amener à une Ire syn- des utilisateurs de l'espace vert",
maternelle (1 h)
thèse faisant ressortir etc.
1/2 classe
la nécessité :
+ élèves par groupe
(en dehors tenue - d'un approfondissement
de classe) de l'étude,
- d'un retouraumilieu
pour l'aborder à
l'aide de questions
plus précises,
- de l'acquisition de
certaines techniques...
I
- séance de langue EX : recherche des sources possibles de apport d'information
t:
maternelle et documentation (mairie - archives - m
1/2 classe bibliothèque - association - I
d'histoire géo- presse)
graphie (1 + 2 h) recherche de l'information en apport de technique
fonction du point à traiter
(apprentissage)
- séance de mathé- - acquisition de notions concernant apport de notion
matique (2 h) - l'exploitation d'une carte (échelle,
1/2 classe repérage, surface)
- séance de biologie - apprentissage du microscope pour apport de technique
(1 h) l'observation du sol et du plancton
de la mare
- utilisation de flore
- séance de biologie amenant à de nouvel .les - confrontation des différents points - créer une structure d'échange
(1 h) questions déjà étudiés pour essayer de voir des (facilité par des tableaux)
points manquants : "Comment est faite
la répartition des différentes
plantes ?".
Etapes successives Activités et modalité
Semaines Intervention du maître
de la démarche de travaildes élèves
Structure stage :
L'accent cependant doit être mis pour que les enseignants travaillent de façon
coordonnée et ne se limitent pas à des classes - promenade. Une formule panachée
existe durant ces stages avec des matinées consacrées à l'étude des disciplines
classiques et l'après-midi à l'étude de sujets extrascolaires - au sens habituel
du terme, l'environnement étant un des domaines aisément abordables.
Des stages spécifiques pourraient être conçus sur l'approche des problèmes de
l'environnement à condition de ne pas se limiter, comme c'est souvent le cas actuel-
lement, à des environnements privilégiés : parcs nationaux, etc. De tels stages
pourraient être également conçus in situ pour aborder les problèmes posés par l'envi-
ronnement immédiat de l'élève, en particulier ceux qui se posent dans les milieux
urbanisés et industrialisés.
Structure modulaire :
La pratique des maîtres devra donc être modifiée pour qu'ils interviennent
sur la démarche des élèves en mettant les disciplines au service de la résolution
du problème de l'environnement , pour qu'ils prévoient des phases interdisziplinaires
consacrées à la maturation du problème ou à la synthèse.
Les trois solutions préconisées pour la scolarité secondaire ont leur place
également ici : nécessité d'introduire la dimension mésologique, convergence disci-
plinaire et pédagogie de projet. La pratique d'un temps consacré à l'éveil de l'élève
permet largement l'introduction d'une pédagogie de projet, les contraintes étant
moins grandes en particulier en ce qui concerne la répartition du temps.
certain moment que plusieurs classes se regroupent avec les maîtres correspondants
dans un système de classes ouvertes : chaque groupe d'élèves pouvant alors travailler
non pas avec le maître habituel, mais avec le maître qui, par choix ou par spéciali-
sation, possède les instruments favorables pour répondre aux questions particulières
du point étudié par les groupes d'élèves. Pendant ce temps d'autres élèves tra-
vaillent complémentairement avec d'autres enseignants.
Perspective systémique
2. Quels sont les points-clé où doit porter l'intervention pour modifier les
résultats préjudiciables de l'activité étudiée ?
A la complexité due aux nombreux aspects abordés s'ajouter celle qui est
issuedesmultiples liaisons les unissant les uns aux autres de façons variables dans
le temps et l'espace. Quelque soit le degré de finesse atteint, l'analyse restera
bien sûr imparfaite. Mais pour réduire au maximum cette marge d'imperfection, la
collaboration de spécialistes des différentes disciplines impliquées est nécessaire.
C'est l'utilisation d'un outil commun, bâti ensemble qui peut permettre de
remédier à ces inconvénients en rendant opérationnel l'apport des disciplines.
3. Enfin, un objectif étant fixé - compte tenu d'un choix politique et écono-
mique-déterminationdesmeilleures solutions - lesmoins dommageables à
l'environnement - aux actions imposées par l'atteinte de cet objectif/l".
Cette approche est sans aucun doute la meilleure manière d'appréhender les
situations pédagogiques considérées comme système, s'opposant ainsi à la perspective
ethnologique de la recherche en éducation, ou aux pratiques de la psychologie expé-
rimentale. Elle permet, en outre, de dépasser les approches cybernétiques.
Par ailleurs l'environnement est souvent caractérisé par une grande variablité
des facteurs observés et un plus grand nombre de choix possibles. Notre système édu-
catif, même dans les périodes de transformation officielle (réformes) s'est toujours
manifesté par une très importante inertie. A l'inverse, que ce soit dans le cadre
d'une unité écologique, d'un système administratif comme la commune, bien des envi-
ronnement fournissent des exemples d'une importante variation d'un bon nombre des
caractéristiques initiales.
A l'inverse, la vie interne et externe d'une ferme peut être faite plus aisément
en terme de variations des relations économiques, des communications ou des déplace-
ments, etc. Le jeu entre les niveaux, décrit par les interactions, peut faire émerger
de nouveaux plans, de nouveaux facteurs susceptibles d'établir des relations de cause
à effet probables.
D'autre part, on voit souvent les maîtres prendre par eux-mêmes conscience de
telle ou telle interaction, mais faute d'outillage conceptuel et méthodologique,
abandonner cette perspective, voire en refuser par la suite l'existence même ou
plus précisément la remise en cause qui en résulte. Cette régression est particuliè-
rement fréquente dans un premier temps chez les enseignants qui se lancent dans un
projet pédagogique tendant à une approche plus globale de la situation pédagogique,
avec des objectifs généraux, éloignés des pratiques didactiques.
Mais il faut insister sur le confort nécessaire à cette formation qui doit
aboutir à une prise de conscience de la réalité multidimensionnelle de la situation
éducative dont les faits ne peuvent s'appréhender que par l'intermédiaire de varia-
tions et s'exprimer en termes de territoire et d'interaction. La complexité même
peut être source de blocage, même en partant d'exemples plus simples, si une aide
particulièrement riche pendant la formation ne peut être donnée et si un suivi ne
peut être effectué en termes de compétence disponible pour l'enseignant après la
formation.
En résumé, l'étude d'une structure et de son environnement, faite dans une pers-
pective systémique constitue un exemple concret, plus simple, d'une approche possible
de la situation pédagogique. La complexité des situations décrivant un environnement,
l'idée même d'environnement, de frontière, l'étude des variations caractérisant la
communication, les champs de force, l'étude des espaces, les interactions entre les
divers partenaires, la notion de stratégie, sont des éléments essentiels à la des-
cription de l'activité éducative et indispensable à sa compréhension.
Les problèmes de l'environnement ne sont pas une fatalité. Leurs causes sont
de moins en moins au niveau des contraintes et de plus en plus au niveau des choix.
L'intervention humaine étant générale dans la biosphère, même dans des écosystèmes
jugés impénétrables ("vierges"), comme certaine,s pluviisylves équatoriales, on
peut considérer la biosphère comme un cadre humain , présentant dans sa structuration
un triple aspect politique, social et économique. Dès lors les conditions de l'envi-
ronnementsontplus la résultante de causes socio-politico-économiques que de con-
traintes physiques. Une éducation relative à l'environnement doit donc faire prendre
conscience des choix possibles en matière d'environnement. Elle a aussi et surtout
pour but de faire progresser l'invention d'un nouvel ensemble de valeurs,
susceptible de faire face aux problèmes actuels.
Comment aborder ces problèmes en classe ? La solution est, non pas dans la
transmission d'un système de valeurs, mais plutôt dans l'explicitation des valeurs,
qui doit intervenir à tous les niveaux selon le schéma suivant :
4
APPROCHEDE LA SITUATION
PROBLÉMATIQUE
l
Prévision de l’action
et évaluation CI
des différentes possibilités
= IpJGdiq L
1
ACTIONS
I ANALYSEDU PROBLÈME
yi&jiE&
Discukions
à l’intérieur de la classe
t
Production de l’information
4Evaluation
de l’action
Réalisationconcrète
Rétroalimentation
- 149 -
Dans ce texte nous nous centrons d'une part sur le "quoi" enseigner : c'est-
à-dire sur les objectifs éducatifs à rechercher pour une éducation relative à l'envi-
ronnement, d'autre part, nous envisageons un certain nombre d'outils permettant
d'analyser le "comment enseigner", c'est-à-dire les interventions pédagogiques. Il
s'agit d'instruments permettant aux enseignants de prendre conscience du style des
interventions qu'ils pratiquent avec les élèves, d'en évaluer l'efficacité et éven-
tuellement d'envisager de modifier leur pédagogie.
1. Les modalités d'action peuvent être diverses. Elles sont fonction des néces-
sités locales. La partie II présente des exemples possibles.
- 150 -
Une pédagogie par objectifs doit rendre opératoire des stratégies éducatives
débouchant vers une éducation véritable de l'environnement. Par exemple, pour per-
mettre un effort d'investigation autonome des enfants, en partant des problèmes
qu'ils ont posés eux-mêmes à partir de leur vécu, le maître ne peut pas suivre un
programme linéaire, mais doit pouvoir orienter leur activité vers la réalisation
des objectifs qui lui donnent une signification. Pour arriver à un savoir construit,
le maître doit aider les élèves à réorganiser les savoirs ponctuels en structures ;
le va-et-vient entre le milieu de vie et la traduction des données de l'expérience
par des relations est indispensable pour arriver à un savoir réinvestissable.
Pour réaliser ces deux conditions, le maître doit avoir à l'esprit un tableau
d'objectifs possibles à long terme. De plus, ces tableaux d'objectifs doivent répondre
à une condition impérative : ils déterminent des directions, des cheminements qui
sont réalisés progressivement au cours de la scolarité, qu'il s'agisse de capacités
ou de structures conceptuelles. Par exemple, un tableau des objectifs conceptuels
vise à montrer comment les connaissances ponctuelles, liées à un exercice déterminé,
sont organisées progressivement en une structure par des exercices de comparaison,
mettant en évidence les analogies et les différences de façon à définir avec préci-
sion la signification et le champ de validité d'un concept.
l'observation d'une mare, mais par comparaison de plusieurs cas concrets ; d'autre
part, elle est appelée à être intégrée dans d'autres concepts plus généraux,
ceux de la conservation de la matière, de l'énergie, etc. De même, la méthode expé-
rimentale comporte des facettes multiples, en particulier en ce qui concerne les
différents aspects de la séparation des variables, et l'idée d'une méthodologie
générale ne peut se dégager que peu à peu, par un effort de synthèse. Le travail
de structuration ne s'appuie pas seulement sur le travail collectif de la classe ;
comme il résulte d'un effort actif de chaque élève, il intègre nécessairement son
expérience individuelle, son acquis extrascolaire, en particulier les informations
des médias. Un tableau d'objectifs attire l'attention sur le fait que l'école donne
à l'enfant et à l'adolescent les clés, qui lui permettent de construire un savoir
individualisé à partir de la totalité du vécu.
. 4
Points de départ Démarches
liés au milieu Objectifsà long terme,
orientées
et à l’événement indépendants
par le maître
I de la situation
Début de
l’étude Éducation
. générale
Attitudes
Méthodeset
techniques
Fin
provisoire
de l’étude Connaissance
.
. Système
y\ de valeurs
Pour chacun des ensembles, il sera présenté dans les tableaux suivants :
tableaux 3, 4, 5 et 6 une description des divers sous-objectifs qui composent
l'objectif recherché, ainsi qu'une définition de chacun d'entre eux. Un certain
nombre de comportements, de démarches, de savoirs seront présentés afin de permettre
aux enseignants de repérer lorsque ceux-ci seront en voie d'être atteints.
Les objectifs d'attitude peuvent être à leur tour subdivisés en trois grands
ensembles :
. curiosité,
. créativité,
. pensée critique,
. envie de chercher ;
Interrogation et Savoir s'interroger sur un milieu (naturel, rural - Apprécier les caracteres d'harmonie d'un site ;
prise de conscience ou urbain) et prendre conscience de sa structure - Se poser des questions pour savoir "coursent une ville est faite ?"
et de ses pCOblhIes ; "pourquoi a-t-on choisi de
construire une route ?"
-.Prendre conscience des effets sur le milieu de l'introduction ou la
destruction d'une espke.
Comprehension Avoir envie de chercher a analyser une situation - Avoir envie d'analyser "comment une ville fonctionne ?H
ou un probleme ; "quelles sont les consequences d'une pollution ?".
ResponsabililA Avoir envie d'agir de façon efficace pour - Ne pas detruire ou polluer sous l'effet de stereotypes et de reactions
proteger ou ameliorer les differents milieu instinctives (papiers, ddtritus) ;
de vie ; - Eviter le gaspillage de matieres premieres et d'énergie, par la
réflexion, la maitrise des techniques et le refus de la negligence ;
- Comprendre que l'interêt~enéral n'est pas la somme des interéts
particuliers ;
- Proteger la vie ;
- Defendre les caractéres d'harmonie , qui font la qualite d'un paysage,
d'un site, d'une ville et qui font partie du patrimoine culturel ;
- Participer efficacement aux decisions de la vie publique, qui se
repercutent sur l'environnement en fonction de donnees objectives,
sans subir la pression des interets personnels ou immediats ou des
prises de position irrationnelles.
Curiosite Etre capable de se poser des questions au cours - Etre capable de s'étonner, m&ne en dehors du cadre scolaire, d'un fait
du travail ou du jeu devant un probleme ou une qui contredit l'acquis et savoir traduire cet etonnement par des questions
situation donnee : precises ; chercher a trouver la repense par un effort personnel ;
- Prendre plaisir à manipuler un objet technologique, a modifier un phéno-
mene naturel ;
- Prendre plaisir A maitriser le fonctionnement d'un appareil inconnu, a le
demonter et a le remonter ;
- Etre capable de se degager des activites repétitives au cours du jeu,
pour déboucher sur un tatonnement experimental.
Crbativité Savoir envisager des directions multiples - A l'occasion d'un probleme technologique, savoir recombiner les données
(intelligence divergente) et trouver les idees de de l'experience personnelle pour imaginer une solution nouvelle, au lieu
solutions nouvelles devant une situation donnée ; de reproduire ce qu'on voit ;
- Etre capable de concevoir un grand nombre d'hypotheses ou de solutions
differentes devant un probleme donne de l'environnement.
Tableau (suite)
DEFINITION GENERALE DE L'OBJBCTIF EXFMPLES DE COMPORTEMENTCARACTERISANT DIFFERENTS ASPECTS DE L'OBJECTIF
Pensee critique : Etre dispose A s'appuyer sur l'expkience (au sens - Chercher a verifier, avant generalisation, si une donnee ponctuelle de
autocritique et large) pour remettre en question les representa- l'observation et de l'experience peut &tre gendralisee ou si les resultats
inddpendance d'esprit tions personnelles ainsi que les affirmations obtenus sont semblables a ceux des autres (chercher la cause des
reçues d'autrui ; diffdrences) ;
- savoir reconnaitre ou circonscrire la part de pensee rationnelle qui
intervient dans une decision.
Socialisation..et Savoir prendre en canpte sur le plan de la pensde - Savoir travailler de façon cooperative, soit en rependant a un besoin
cosmnrnication (communication) comme de l'action (cooperation) : occasionnel, soit en participant A un travail d'6quipe organise ;
- les relations avec autrui ou avec le groupe - savoir respecter les regles de la communication B l'interieur d'un groupe
d'eleves ; (ecoute, tour de parole, refus de la contrainte) et savoir tenir compte
- l'impact de la societe par son action immediate des donnees de la discussion pour reformer son propre jugement ;
ou globale (Bconomie, technologie, culture, - respecter l'outil et l'objet technique considere comme un produit @labore
langage, media, valeurs) ; de l'intelligence humaine ;
Prise de conscience et prise de responsabilites ; - respecter le travail humain : eviter les degradations, le désordre ;
menager le travail personnel de service.
- 156 -
Observation Etre capable, avec ou sans instruments, d'orienter - Savoir orienter l'activité sensorielle spontanee vers des fonctions
et d'organiser les donnees de la perception, à objectives :
partir des cadres logiques et des connaissances
. developper l'acuité sensorielle pour caracteriser une perception avec
anterieures :
précision ;
. pour assurer la régularite et l'efficacite de . s'etonner devant un fait, qui contredit ce qu'on attendait en fonction
l'action ; des representations spontanées ou du savoir antérieur.
. pour construire ou utiliser les categories qui _
Savoir observer une situation en cours d'une activite technique pour
permettent a la pensee scientifique de fonc-
arriver a une action efficace :
tionner (proprietes, substances, fonctions,
etc.) ; . savoir reconnaftre que la situation, a laquelle on s'apprête a appliquer
. pour découvrir des relations causales possibles, une recette technique, est differente de la situation habiutelle ;
qui feront l'objet d'une verification . savoir reconnaitre a temps les indices de fonctionnement anormal d'un
eerimentale. système.
Une éducation relative A l'environnement consiste : - Savoir realiser une observation portant sur une situation ponctuelle en
suivant un critere precis, en bvitant de confondre ce qu'on attend et
. a orienter l'observation par un critere exterieur
ce qu'on constate, en employant les instruments adequats :
aux interèts objectifs pour y substituer la
Savoir traduire le resultat de l'observation par une relation precise ;
recherche de relations entre objets ;
Savoir décrire la situation spatiale relative des elements qui constituent I
. A rdorganiser explicitement la perception A partir -
un systeme ;
des cadres logiques du sujet : observation et
Savoir decrire les stades successifs d'une transformation et degager
c
pratiques opératoires (classement, rangements, - U
eventuellement le caractere cyclique des bvenements ;
substitutions, permutations) sont toujours liées ; _ I
Savoir constater une correlation : correlation organe/fonction technique ;
. A preciser et observer les donnees sensorielles A
correlation laissant supposer un lieu causal ;
l'aide d'instruments.
Savoir reconnaftre l'appartenance a une classe ou la position dans une
série ; savoir proceder A une determination, en s'appuyant sur un arbre
de determination ;
Savoir coordonner des observations par comparaison de situations differentes
pour etablir une relation 1
Savoir articuler les observations faites dans des conditions differentes
(difference de point de vue, d'dchelles.; confrontation des donnees de
l'observation globale avec les produits de l'activite instrumentale1 ;
Savoir organiser les élbments d'observation discontinue en une trame
temporelle coherente ;
Savoir communiquer les rdsultats de l'observation sous une forme, qui
n'approuvait pas l'information et qui exclut des interprdtations subjectives;
Savoir articuler schdma et compte-rendu écrit ;
Savoir choisir le cadrage et l'angle de prise de vue, qui permet d'obtenir
des photographies significatives ;
Savoir interpreter des observations en les confrontant A l'ensemble de
l'expérience ;
Savoir coordonner des observations actuelles et anciennes, afin d'imaginer
les conditions nécessaires pour reproduire une transformation donnee
(chercher a installer un système pour etablir les variables possibles ou
pour arriver A l'idee d'une loi par demarche inductive) ; la vdrification
experimentale est nécessaire pour verifier les hypothàses sugger&es.
Tableau (suite)
Mesure Savoir rep&er une grandeur pour preciser une - Savoir reconnaître la necessite de donnees quantitatives au cours d'une
proprietd ou une technique ; activite technique ou d'une investigation experimentale ;
Savoir présenter les resultats sous une forme - Savoir reconnaitre éventuellement l'utilite d'un reperabe communicable ;
permettant la compréhension et la communication - Savoir substituer au critere subjectif (perceptif), permettant de definir
des resultats 1 une grandeur, un critère instrumental, objectif et fidele, et une technique
Savoir etablir une relations quantitative entre operatoire, qui consiste à noter une colncidence (index sur une graduation);
deux grandeurs pour etablir ou preciseruneloi ;.
Savoir maitriser les tableaux de nombres et les - Savoir exprimer une mesure par un encadrement obtenu :
statistiques.
. soit a partir d'une unit6 usuelle ;
. soit a partir d'une unite arbitraire susceptible d'être définie sous une
forme d'etalon en cas de communication a distance ;
- Savoir realiser pratiquement la mesure en evitant les erreurs systématiques
et les imprécisions (instrument usuel ou instrument arbitraire) :
. eviter de modifier le phéno&ne du fait de l'intervention de la mesure
et définir des conditions demesurereproductibles ;
. savoir choisir l'instrument et le verifier avant l'usage (precision,
sensibilite, échelle) ;
. savoirappliquerune strategiecorrecte et effectuer une lecture exacte ;
. savoir interpreter les fluctuationsduesA plusieurs mesures se rapportant
au mAme cas : l'ecart est-il dU au phenomene ou à lamesure? Peut-il
Gtre reduit ?
- Savoir lire ou traduire graphiquement les resultats de plusieurs mesures.
Wmarche Maitriser un ensemble de relations causales, en - Savoir dégager les variables possibles A partir de tdtonnements successifs
experimentale d&erminant les conditions permettant de ou grke a la confrontation de resultats differents obtenus A partir de
reproduire le phenomene : en séparant l'action "montages" se rapportant a un mAme objectif ;
de diffdrentes variables ; - Savoir imaginer une expérience faisant varier une seule variable, ou
retoucher par tâtonnement le systeme initial ou en concevant un montage
nouveau ;
- Savoir imaginer des hypotheses ;
- Savoir imaginer un ensemble d'experiences t6moin pour infirmer ou
corroborer un corpus d'hypotheses ;
- Savoir réaliser des montages expdrimentaux, qui correspondent au projet
sans introduire de cause d'erreur, par exemple un parametre non maitrise
ou une deficience technique ;
- Savoir interpreter les resultats particuliers, lorsque le resultat n'est
pas celui attendu, ou rechercher le facteur expliquant la différence entre
les resultats de l'experience et les donnees du livre.
Tableau (suite)
En@te Etre capable de rechercher des informations - Savoir recueillir les informations, les classer, les interpreter ;
par diverses méthodes : questionnaires, - Savoir exploiter toutes les sources de documentation pour en récuperer
interviews, documentation ; les informations utiles ;
- Savoir rechercher et interroger les personnes competentes :
- Savoir motiver, prdparer et exploiter une enquête.
Prise de ddcision Etre capable, en utilisant toutes les - Savoir acquerir le plus de connaissances necessaires pour une prise
connaissances possibles et en explicitant de decision.
son systeme de valeurs, de faire des choix - Expliciter les valeurs qui sous-tendent le choix ;
et d'essayer d'y donner suite ; - Confronter connaissances et valeurs ;
- Mettre en oeuvre un systeme où tous les interesses peuvent exprimer leur
opinion ;
- Mettre en place les structures ou rechercher les moyens pour essayer de
donner suite aux choix effectues.
Construction de Etre capable de traduire les donnees ponctuelles - Savoir realiser une synthese par regroupement ou confrontation 8
modeles explicatifs obtenues sous forme de loi ou modele permettant - Savoir etablir une loi a partir de donnees portant forcdment sur un
de prdvoir une structure, un fonctionnement, nombre illimite de mesures ;
gr&ce A un raisonnement deductif ; - Savoir construire un mod&le, qui permet de prevoir les rdsulats d'une I
Savoir degager les structures generales h partir experimentation ou de regrouper les resultats d'une enquete ;
des relations causales simples ; - Savoir structurer des relations causales simples, soit par mise en dvidence t:
de classes ou de cycles, soit par gdneralisation ou mise en dvidence des rD
structures. I
Relations humaines Etre capable decoopbrer et de confronter ses - Savoir se repartir le travail en groupe ;
opinions, en vue de la resolution d'un probleme - Savoir avancer des arguments pour confronter les points de vue, etd.
ou de la realisation d'un projet ;
N&hcdes de travail Etre capable d'organiser un travail pour la - Savoir planifier son travail i
realisation d'un projet, l'acquisition d'un - Savoir integrer l'acquis ponctuel dans le systeme de connaissances d6jA
savoir 1 maftrisees ;
Etre capable de "réinvestir" les connaissances - Savoir reconnaftre la possibilitd d'appliquer un savoir a une situation
ou les demarches acquises dans la solution de de vie complexe pour resoudre un probleme pratique, par exemple.
probl&mes concrets ou l'analyse de questions
nouvelles ;
Espace L'espace est une etendue definie ; chaque espace - Savoir situer un objet dans l'espace, caracteriser sa forme et le
est caracterise par des proprietes physiques, representer sur le plan ;
geographiques, economiques, qui interviennent
dans sa structure ;
L'espace n'est pas a amenager au hasard, mais - Savoir définir et amenager la structure d'un espace a travers l'analyse
pour repondre A un certain nombre de besoins de sa chambre, de sa classe, d'une ville ;
(travail, habitation, commerce, loisir, et
les interactions : voies de communication) ;
L'espace comporte toujours des systemes - Savoir decomposer, caracteriser et representer la structure d'un espace ;
d'administration ; - Savoir analyser le fonctionnement d'un espace et agir sur ce dernier ;
- Savoir modifier la structure d'un espace, en fonction des besoins des
differents membres de la communaute (quels en sont les choix ?l ;
- Connaitre les problemes fonciers, les plus-values, les programmes
d'occupation des sols possibles, ainsi que les infrastructures necessaires
(transport, eau, gaz, Blectricite, egoûts).
Temps Le probleme general consiste a situer un - Savoir dater un bvenement, repdrer une donnee ou un mouvement ;
phdnomene dans une chronologie pour laquelle - Connaitre des cycles de croissance, les cycles biologiques, les pdriodes
il faut avoir une origine et une echelle de de quelques produits radioactifs ;
mesure constante ; - Savoir repartir les activites dans le tempsj Btaler ces activites pour
une meilleure gestion de l'espace (horaires de travail, occupation
rationnelle des locaux, etc.).
F0RMDLATION DE L'OBJECTIF SAVOIR PERMEXTANT DE S'ASSURER DE LA SATISFACTION DE L'OBJECTIF
Ressources Les minerais, l'eau, l'air sont des ressources - Apprendre que le recyclage des ddchets, l'utilisation des dnergies solaire,
matdrielles limitdes ; le recyclage des dechets est une dolienne, gdothermique, les pratiques agricoles dcologiques, sont des
solution pour faire reculer, de façon non solutions possibles ;
ndgligeable, le moment de la rarefaction ;
Les matieres organiques sont transfoxmdes sous - Savoir mettre en dvidence la disparition des matieres organiques (par
l'action des ddcomposeurs en matieres mindrales transformation en substances mindrales) et la prdsence de certains
(sels mindraux et gaz carbonique) dans le sol ddcomposeurs ;
et les eaux douces et marines ;
Dans le sol, la formation de l'humus resulte de - Savoir que la degradation de la matiare organique appauvrit le sol en
la ddccauposition des matieres organiques ; humus ;
Un Wzre vivant, par la respiration, mindralise - Savoir que la respiration est le principal phdnomene physiologique de
les matigres organiques qu'il a synthétisees ddgradation de la matiere organique ;
(vdgdtaux) ou qui lui ont et6 fournies par son
alimentation (animaux) ;
Cet Atre vivant peut ainsi mindraliser son propre - Savoir interpretei. le rapport entre la masse des matieres organiques
poids en un temps relativement court (deux jours ingdrées quotidiennement et la masse du corps ;
h six mois, selon les animaux) ;
Les plantes vertes sont pratiquement les seules - Savoir etablir que toute matike organique (en particulier alimentaire)
productrices de matigre organique ; elle est a pour origine l'activitd d'un vdgétal (directement ou indirectement).
elaborde ZL partir de matieres minerales du sol,
d'eau et de gaz carbonique ;
Des matikes mindrales peuvent Btre soustraites
21 l'bcosyst&me (lessivage par les eaux courantes,
exportation par l'hcxmae, etc.1 ; leur manque peut
diminuer la fertilitd du sol et compromettre le
rendement des cultures, par exemple ;
Ressources L'dnergfe peut @tre fournie par le courant - Etre capable de determiner l'origine des diffdrentes dnergies utilisdea
6nerg&iques blectrique, une chute d'eau, des combustions, dans la vie quotidienne )
etc., qui sont des sources d'dnergie : la source
- Savoir que le chauffage, le fonctionnement d'un moteur, etc. exigent une
d'dnergie la plus usuelle est la combustion
ddpense d'dnergie ;
de matikres organiques (d'origine vdgdtale) :
bois, houille, pdtrole ;
L'dnergie fournie par les casbustions provient - Savoir retrouver d'o0 proviennent rdellement les matibres combaetibles
de l'bnergie solaire, absorbee par les plantes (c'est-a-dire qui brUlent en ddgageant de la chaleur) ;
au moment de la formation de leurs matikes
- Constater que ce sont des matikes organiques qui se transforment en
organiques (photosynth&e) ; elle a bt6
charbon ;
fossilis& 8
Au courm de la photosynthese, lee plantes vertes
fixent donc une dnergie extdrieure I la biosphere
et msttent ensuite une grande partie de cette
dnergfe "à la disposition" des animaux i
FORMULATION DE L'OBJECTIF SAVOIR PERMETTANT DE S'ASSURER DE LA SATISFACTION DB L'OBJECTIF
Etres vivants
Relations des Les individus de certaines especes peuvent EtrecapabledereconnaTtre,,pour un animal donne, les conduites liées à la
individus a posseder un territoire pendant toute leur possession du territoire (conquWe et prise de possession, affirmation de
l'interieur de existence ou pendant certaines pdriodes : la sa prdsence sur le territoire) ;
l'espêce possession de ce territoire correspond a des Au cours de l'introduction d'un animal dans un nouveau milieu (dans un
comportements de marquage et de defense ; nouvel dlevage), savoir observer que certaines luttes, defenses de
territoire, aboutissent au depdrissement ;
Certains comportements sont lies aux cycles Etre capable de reconnaftre les situations lides aux cycles sexuel8 :
sexuels ; dans de nombreux groupes, la canpdti- compdtitifs entre &les, refus du partenaire sexuel, defense de la
tion entre tiles entralne une sdlection progdniture ;
sexuelle ; Etre capable de prendre les mesures ndcessaires au cours d'un elevage ;
Ddcouvrir les causes de perturbation de l'instinct maternel chez les
Chez certaines especes, la mêre ou les adultes -
mammiferes ou les oiseaux dans un dlevage.
prennent soin des oeufs et des jeunes ; dans
ce cas, on observe souvent la formation de petits
groupes familiaux (couples ou familles polygames);
Dans une socidtd animale, on constate : Etre capable de reconnaitre la spdcialisation morphologique et/ou
fonctionnelle des individus 8
- des indicateurs permettant aux individus de
Savoir reconnaftre les ph&omGnes de hidrarchie sociale ;
reconnaftre l'appartenance au groupe ;
Savoir reconnaltre les réactions d'agressivitd determinant la plage
- une spdcialisation des r&les et dventuellement -
dans la biochie ; bviter de perturber pour raison scientifique le
des formes ;
fonctionnement d'une socidtd obligatoire 3
- une hidrarchie (dventuellement) ;
si seules des contraintes physiques maintiennent - Dans les cas typiques, savoir distinguer un groupe d'une vdritable
réunis un certain ncmbre d'animaux, il ne s'agit socidtd animale ;
pas d'une soci&d r
Les migrations irrdversibles sont liees a une Etre capable d'interprker les conduites successives se rapportant aux
densitd de population ddpassant le seuil critique migrations.
ou a un simple changement de territoire en cas de
conditions de vie ddfavorables ;
FOfU4ULATION DE L'OBJECTIF SAVOIR PERMETTANT DE S'ASSURER DE LA SATISFACTION DE L'OBJECTIF
Les migrations saisonnieres (cycliques) sont - Savoir reconnaftre et expliquer les mesures locales de protection de
inserees dans les cycles sexuels, et/ou sont en certaines espkes migratrices ; importance des etapes ;
rapport avec des variations des facteurs - Savoir reconnaftre les oiseaux qui hibernent ;
externes ; - En cas de capture d'un animal bague, savoir executer les opdrations
prescrites.
La population (potentielle), calculee a partir - Savoir calculer, a partir de la féconditd reellement observde dans le cas
du taux de fecondite, est bien supkieure a la d'une espke precise, la population theorique apres un nombre de gdndra-
population réelle ; tions ou d'un temps donne: ; comparer la population theorique à la
population rdelle et chercher a expliquer la diffdrence ;
La mortalité des jeunes joue un rble ddterminant - Savoir que la feconditb des animaux familiers ne permet pas de laisser
dans l'Établissement et le maintien de llequi- survivre tous les jeunes et prdvoir les mesures necessaires ;
libre des populations ; - Dans la lutte contre les espkes nuisibles a l'agriculture, savoir
intervenir avant la prolif&ation massive ;
Un Wre vivant vit toujours dans un milieu don& - Savoir ddcouvrir les caractdristiques prdcises d'un habitat ;
et, dans ce milieu, il occupe un habitat ; - Savoir reconnaitre, par l'observation et par 1'exp6rimentation, les
l'habitat est le lieu normal de vie de l'animal, conditions optimales caractéristiques de la vie d'une espke dans le
dans lequel il doit trouver de bonnes conditions milieu ;
d'alimentation, de reproduction, de sdcurite,
compte tenu de ses instincts et de ses
comportements ;
Les correspondances entre milieu et habitat, - Savoir reconstituer, dans toute la mesure du possible, ces conditions au
d'une part, et organisation de l'etre vivant, niveau de l'dlevage fait en classe ;
d'autre part, definissent l'adaptation de
l,f!tre vivant a son milieu ;
L'action de certains facteurs du milieu - Rechercher les conditions optimales pour les plantes d'appartement, les
physique peut être dvalude quantitativement: plantes de la classe (semis, etc.1 ; rechercher les conditions optimales
valeurs extrémes incompatibles avec la survie pour les animaux d'dlevage ;
de l'espke ; valeurs optimales ;
Les relations alimentaires permettent de - Savoir reconnaitre dans un milieu (litiere, aquarium) les relations
classer les esp&ces en : vdgdtaux verts alimentaires entre certaines especes et etablir des chaines alimentaires,
(producteurs primaires), vdgetariens (consom- en particulieur en reconnaissant les besoins spdcifiques (par exemple :
mateurs primaires), carnivores (consommateurs quels sont les vegdtaux acceptds par une chenille donnee ?) ;
secondaires, tertiaires), parasites I - Savoir reconnaftre l'importance des ddcomposeurs (vers de terre) et dviter
leur destruction intempestive.
FORMULATION DE L'OBJECTIF SAVOIR PERMETTANT DE S'ASSURER DE LA SATISFACTION DE L'OBJECTIF
Des Atres vivants peuvent ddpendre de la presence Savoir reconnaitre le r6le de support et de couvert necessaire a certaines
d'autres espkes : espkes et savoir dviter de leur porter prejudice en modifiant le support ;
par exemple savoir reconnaitre et expliquer les effets de la suppression
- qui constituent leur support,
d'une haie, en particulier par la recherche du rdle de support et de
- qui contribuent a crder les conditions caracte-
couvert qu'elle exerce vis-a-vis de certaines espkes ; dviter de retourner
risant leur milieu de vie (couvert vdgfkal, par
exemple) ; les pierres et d'arracher leshe&esaubordde la mer ;
Exemple de compétitions : Se rendre compte des phenomenes de comp&ition entre espikes a l'intdrieur
Regne animal d'un milieu ;
: lorsque plusieurs espkes ont
Savoir ddcouvrir les causes qui expliquent le remplacement d'une espke,
sensiblement les memes exigences et les mémes
comportements, l'ensemble des repercussions sur l'ecosysteme ; quand et pourquoi
une seule subsiste dans un habitat
donne ; arrache-t-onles "mauvaises herbes" ?
Savoir reconnaftre les effets de l'abattage d'un bouquet d'arbres.;
Regne vdgétal : la stratification des diffdrentes Savoir chercher, a l'occasion de l'introduction accidentelle ou volontaire
especes est due B la lumiere ; la cca@tition d'une espke, ou encore de la tentative de suppression d'une espke,
vis-a-vis de l'eau (plus rarement pour certaines l'ensemble des rdpercussions sur l'Bcosyst&me ;
substances minerales) peut intervenir de façon Savoir decrire les stades successifs de la vegdtation, qui s'installe h
décisive ; la suite d'une modification du milieu (par exemple, par le feu).
La plupart des systemes naturels se suffisent B Savoir rechercher les facteurs limitants, qui contralent les dcoeyst&aes,
eux-mémes, tandis que la majoritd des syst&nes et savoir analyser comment la technologie et les activitds humaines
cre& par l'homme necessitent l'injection peuvent influer sur eux.
d'dnetgie et de matériaux ; les facteurs limitant
qui contralent les systemes contrblent, en fin de
compte, les activitds haines i certains facteurs
limitants sont particuliers h l'homme, c-e par
exemple :
- acquisition et transmission des connaissances,
- niveau de ddveloppement technologique,
- type de structure politique et sociale,
- limitations politiques de l'actes aux ressources
naturelles,
- niveau de puissance dconomique,
- tendances culturelles 8
La technologie et les institutions sociales
influent sur les facteurs limitant* :
- la pollution peut altdrer la santkde l*hc5mae
et perturber le fonctionnement des Bcosystimes 8.
- l'exploitation des ressources par l'hoasse et
les dtablissements humains peuvent ditruire les
habitats d'autres espikes 8
- les hommes peuvent, dans une large mesure,
contraler la croissance ddmographique 8
- la technologie peut retarder l'impact des
facteurs limitants, mais pas l'dliminer totale-
ment ; l'homme peut apporter des changements
iaxnddiats et i.rrdversibles de grande amplitude
et trks rapidement 1
FORMULATION DE L'OBJECTIF SAVOIR PERMET-I'ANT DE S'ASSURER DE LA SATISFACTION DE L'OBJECTIF
Production, L'equilibre entre les besoins et les ressources Prendre conscience des limitations actuelles de la production d'eau
consommation est menace par l'augmentation de la population potable, des denrees alimentaires, des matieres minerales, des combustibles
et de ses besoins, ainsi que par la difficulte et de l'énergie ;
d'augmenter les productions d'aliments et de Savoir remettre la publicité en question et faire des achats en fonction
matieres premieres. parce que leur quantite des besoins reels ;
est limitde, soit parce que les investissements Savoir prendre des mesurés individuelles pour limiter la consosnuation
ne permettent pas aux techniques d'evoluer d'dnergie et de matiere (dteindre les lumieres inutiles, regler les
rapidement ; appareils de chauffage, ne pas laisser couler inutilement l'eau des
robinets, eviter tous les gaspillages) ;
Etre capable de comprendrg, et de proposer des',mesures collectives destinées
a assurer l'équilibre entre les reserves disponibles et les besoins ;
Envisager les divers aspects de 1'6volution demographique dans le monde :
I
Le ddveloppement non contr816 de la production ou Constater les pollutions : P
de la consommation s'accompagne de pollutions et
. importance de l'elimination des ordures en milieu urbain ; 00
conduit a un epuisement des ressources ;
l'accroissement de la production, indispensable . limitation de l'emploi des détergents ;
I
. importance du reglage des appareils de chauffage, des moteurs de
dans bien des cas, pour satisfaire les besoins
voitures, de façon a reduire au maximum les pollutions ;
minimaux des populations, n'est pas le recours
. pollution des eaux ;
unique ; il est possible de mieux vivre, a condi-
. pollution de l'atmosphere (foyersdomestiques, circulation automobile,
tion de produire, de consommer autrement, de
activités industrielles) ;
répartir les biens différemment ; les biens
produits doivent Btre utiles, durables, sans Rechercher leur origine, les moyens de les eliminer ou de les limiter
danger pour l'environnement, ils doivent etre (dans les cas de pollution individuelles et de pollutions industrielles) ;
_ _.
faciles à r4parer et a recycler ; l'accent devra - Savoir rechercher objectivement des solutions, compte tenu de l'enSemble
Btre mis sur des services collectifs gratuits et des facteurs ;
de qualite (Éducation, santd, communication, - En particulier apprendre a produire autrement et a consommer mieux en
transport, loisirs). analysant les systemes de consowtion et de production (criteres, qui a
decide ? Quels sont les financements nécessaires ? Profils réalises par
qui ? Pour qui ?) ;
- Appliquer les decisions collectives.
Amenagement Les amenagements rdalises par l'homme ont des - Dans toute intervention humaine, ne pas se contenter d'apprecier les effets
consequences directes et indirectes, 2 court et immediats, chercher aussi a prevoir toutes les consequences, mémes
a long terme (notamment les coûts sociaux), qu'il indirectes ;
convient d'analyser avant toute prise de decision ; - Savoir analyser les coDts sociaux ;
FORMULATION DE L'OBJECTIF SAVOIR PERMETTANT DE S'ASSURER DE LA SATISFACTION DE L'OBJECTIF
L'amenagement de l'environnement urbain ou rural - IntGgrer les donndes ecologiques, dconomiques, sociales, esthetiques,
exige la prise en compte des facteurs ecologiques, dans l'amenagement du cadre de vie, sur le plan de l'action individuelle
economiques, sociaux, esthdtiques. et des ddcisions collectives, à l'occasion d'un probleme posd par l'amd-
nagement du milieu urbain ou rural ; exemples : espaces verts, problemes
architecturaux, amdnagement des voies de circulation routiere et des
moyens de transport, problemes de remembrement, reduction de la surface
des terres arables.
- 170 -
Quant aux objectifs concernat les valeurs, il n'est pas question d'imposer
des valeurs bien précises tant sur le plan esthétique, cognitif, éthique, économique
que social. L'objectif recherché est d'expliciter les valeurs qui sous-tendent les
actions ou les choix, dz les faire discuter par le groupe d'élèves, d'amener ceux-ci
a imaginer d'autres systèmes de valeurs, d'analyser enfin l'interaction possible
entre valeurs et connaissances dans la prise de décision.
Clarification des valeurs Expliciter les valeurs (normes . Analyser dans un aménagement de l'Environnement,
esthétiques, cognitives, écono- les valeurs, les priorités qui ont prévalues.
miques, éthiques, sociales) qui
déterminent les choix, les . Analyser dans un problème d'Environnement pour en
aci5as en matière de gestion comprendre les ressorts.
de l'environnement.
. Expliciter les décideurs, les groupes d'intérêts,
les facteurs de pression, et les mécanismes mis
en place.
I
. Expliciter des propres choix, pouvoir en discuter
en avançant des arguments opératoires. t;
P
I
. Imaginer d'autres choix possibles, en envisageant
les conséquences à court et à long terme sur
l'Environnement, ou sur les modes de vie.
Dès lors pour rendre une telle pédagogie par objectifs efficaces,il faut
prendre en compte :
t objectifs temporaires 1
reprkentation objectif conceptuel
initiale de I’BIève final recherch6
avec un passage progressif d'une formulation à une autre plus complète, plus
englobante.
Concept d'écosystème/' :
T
- Stade 1 : sur la terre, il y a des animaux, des plantes, de la terre (sol),
le soleil apporte de la lumière et de la chaleur.
- Stade 2 : . la terre est uhe sorte de "vaisseau spatial contenant des êtres
vivants, de l'eau, de l'air, de la terre nécessaire à la vie des
êtres vivants",
. la plante se nourrit grâce a la lumière du soleil,
. les animaux (herbivores) grâce aux plantes,
. les animaux (carnivores) grâce à d'autres animaux.
- Stade 3 : . un écosystème est l'ensemble des êtres vivants d'un milieu donne
qui interréagissent les uns sur les autres et avec les éléments
du- milieu,
. les plantes et les animaux de ce milieu forment des réseaux
alimentaires,
. ces réseaux alimentaires sont formés par des petits animaux,
plantes et microbes qui détruisent les cadavres et transforment
la matière vivante en sels minéraux,
. l'homme, en intervenant en un point des mécanismes, risque de
détruire l'écosystème.
- Stade 4 : un stade ultérieur peut être envisagé avec les notions d'équilibre,
de cycle de matière et d'énergie, de perte d'énergie lors des
transformations, etc./2.
1. Faute de place, les formulations des élèves n'ont pas été conservées, elles
sont plus imagées, moins extensives.
2. Lire également à ce propos : A. Giordan et al., Vers une Education environne-
mentale, Recherche INRP-Unesco, Paris, 1978 ; Stapp, Environmc ?ntal Education
Activities, Books no 1 to 6, Farmington Hill, 1974.
Voir également tableau des objectifs conceptuels dans ce livre.
Tableau 8 - LA VILLE : INVENTAIRE DES OBJECTIFS EDUCATIFS RECHERCHES
A. Giordan, Recherche-INRP-Unesco.
Mener l'éleve a prendre sa place dans la structure urbaine, Amener l'eleve à participer A l'organisation et au fonctionnement
en participant directement à la gestion ou par le biais des des groupes sociaux auxquels il appartient (en particulier au
associations ; niveau scolaire et parascolaire : foyer socio-educatif) ;
Concepts Amener l'eleve au concept de causalite multiple (en reseau), Amener les eleves A etablir quelques relations entre les problemes ;
mdthodologiques dependant de contraintes "naturelles" et de choix ; amener
l'eleve A analyser ces contraintes et ces choix, en parti-
culier comment et par qui a et6 fait Ile choix, en fonction
de quels critkres, de quels besoins, de quels criteres mis
en jeu 1 court et B long terme ;
Concepts Amener les eleves A l'idde que la ville est un systeme Amener les dleves à construire quelques dldments du syst&me :
rdfdrentiels construit, donc en dvolution, determiné historiquement, il semble interessant de depasser le stade negatif de la simple
sociopolitiquement, dconomiquement, presentant une disso- -
critique et d'amener les eleves h proposer des solutions, en
ciation spatiale par ses fonctions de production, de analysant les moyens nbcessaires pour les mettre en oeuvre et
transport, de gestion et de culture : traduction dans les difficultes qu'ils risquent d'affronter ;
l'espace de ces rapports sociaux, Bconcmiques, etc. - les dleves raisonnent le plus souvent en termes de : une cause-
un effet I on pourra depasser ce stade, en mettant en &idence
Amener l'eleve 24 mettre ce savoir en relation avec la l'interpdn&cration des causes multiples et la difficultd A les
resolution de probl&mes et la participation A une gestion 2
ddceler I
- la ville semble pour les eleves une donnde, irmmrable et
intemporelle, dont le seul probl&me est l'absence d'espace vert ;
il faut mettre en dvidence la multiplicité des problties et
leurs liaisons, ainsi que la relation entre espace, fonction et
origine socio-historico-dconanique .
Valeurs Amener les dleves b clarifier les valeurs qui ont sous- - Amener les eleves a deceler quelques choix qui ont induit un
tendu les choix en matike d'urbanisation ; type d'urbanisation r
Amener les dleves A clarifier et b discuter leurs propres - Amener les dleves à presenter et 1 discuter leurs iddes, leurs
systbmes de valeurs qui sous-tendent leurs propositions propositions face un aspect du probleme.
ou leurs alternatives.
- 176 -
Objectifs et évaluations
Cette étude peut se faire de deux façons, soit d'une manière informelle, soit
de façon armée, c'est-à-dire avec l'aide de grilles/l.
1. Observations informelles :
à l'organisation de la
. _-------_-~~-~-~---~~---~~--~ classe :
Comment travaillent les élèves (en grand groupe, petit groupe) ? Comment
sont constitués les groupes ? Qui décide du moment où on travaille en
grand groupe ou petit groupe ? ;
-
- 178 -
. à__----_----~-----------~
la démarche des élèves :
. au mode d'intervention
------------------------~--~-~~----~. du professeur :
2. Observations Structur%es :
HYPOTHESE 1 HYPOTHESE II
L'hypothèse II correspond aux grandes lignes d'une pédagogie qui semble souhai-
table pour une éducation relative à l'environnement, dont la priorité est de déve-
lopper, rappelons-le, une attitude environnementaliste, puis d'acquérir des méthodes
d'investigation heuristique et des concepts primordiaux. Le point de départ est alors
représenté par des situations vécues, permettant, après un temps de maturation, de
dégager des problèmes intéressant l'ensemble du groupe d'élèves. Interviennent
- 180 -
3.2.2.2 Taxonomies
Par rapport aux pratiques pédagogiques les plus communes, une telle utili-
sation des taxonomies aurait l'avantage de "rationnaliser, systématiser, évaluer
une action éducative trop longtemps abandonnée à l'intuition, à la sensibilité,
au bon sens" (de Landsheere, 1975). Ainsi, l'étude des taxonomies devrait prendre
place dans la formation des enseignants, alors qu'elle y est généralement limitée
ou le plus souvent inexistante.
Le maître répond à une demande d'élève par une longue explication dépas-
sant son objet, si la question entre dans le cadre qu'il s'est fixé. Il
utilise la question pour "faire un cours".
A Il peut également répondre en renvoyant à une page ou à un paragraphe
précis du livre.
Au contraire, il refuse de répondre, ou renvoie à plus tard, si laquestion
est "hors sujet" pour lui.
le comportement
la la situation
taxonomie pédagogique
théorique b ;;g;“isé susceptible
de l’obtenir
L'enseignant , qui souhaite préparer ses élèves à l'action sur leur environne-
ment, a intérêt à utiliser la taxonomie de Gagné-Merrill, qui distingue huit types
de comportements hiérarchisés et conduit à la résolution de problèmes. Pour y
parvenir, l'élève devra d'avord maîtriser l'apprentissage des signaux, des liens
stimulus-réponse, des chaînes motrices, d'une discrimination multiple, d'un concept
et d'un principe, pour, enfin , pouvoir aborder l'étape de la résolution de problèmes.
- la définition,
- les éléments observables et les conditions psychologiques qui lui
correspondent.
crayon pour noter une observation sur son plan-guide, l'incitation spécifique, qu'il
a reçue delarue, a déclenché une série de réactions automatiques rapides résultant
d'un apprentissage préalable : c'est la phase des chaînes motrices du tableau de
Gagné-Merrill.
Ainsi, l'élève suit l'itinéraire (prévu par le professeur ou imaginé par les
élèves), en relevant les faits intéressants des points de vue géographique, écolo-
gique, historique, économique, social, politique, Il a un comportement habile,
puisqu'il exécute une série de gestes coordonnés, sans instruction précise venant
du maître ; il interprète l'itinéraire,.se repère dans l'espace urbain, puis sur
la carte, marche, s'arrête, observe, note, en utilisant les outils mis au point par
le maître pour la préparation de cette séquence, à savoir le fond de carte avec
l'itinéraire et l'emploi du temps. Ce décodage de l'itinéraire, doublé d'une obser-
vation active de l'environnement, est une combinaison complexe, qui suppose que
l'élève a bien assimilé les règles du travail proposé au groupe. Il exécute correc-
tement des chaînes psychomotrices coordonnées , par exemple en choisissant un empla-
cement d'observation judicieux et en réalisant sur le papier un schéma exact de la
situation réelle étudiée.
Ainsi, l'élève doit être capable, après les avoir parcourus, de classer les
d.ifférents quartiers de la ville selon leur fonction dominante : les immeubles
d'une rue d'après leur standing ; les commerces d'après le type de produit vendu.
Pour parvenir à ce comportement, l'élève devra d'abord avoir maîtrisé les concepts
de fonction, de standing, etc., et, de façon plus générale, les concepts constitu-
tifs de la realité urbaine. Il faudra ensuite apprendre à l'élève à établir les
relations existant entre les concepts constitutifs, c'est-à-dire à découvrir les
principes qui organisent l'espace urbain. Cette notion de principe, définie comme
l'énoncé d'une relation entre deux ou plusieurs classes de concepts, s'est révélée
extrêmement féconde pour l'analyse de l'espace urbain. La préparation du professeur
en classe consiste à expliquer, expliciter et illustrer les différents principes,
qu'il trouvera précisément dans la taxonomie de Gagné-Merrill. Il pourra vérifier
que l'élève a réellement compris ce qu'est un principe de causalité, d'inter-
dépendance, d'action réciproque, d'opposition mutuelle, d'origine commune, etc.,
en lui demandant de les reconnaître à l'occasion de travaux pratiques organisés
en classe, à travers une série de documents adéquats concernant les réalités urbaines
en général, puis d'être ensuite capables de les identifier sur le terrain. Par
exemple :
CAUSEDE
l RELATIONDECAUSALITÉ: la démographie - la densité
la concentration
des entreprises
. RELATIOND’OPPOSITION
MUTUELLE:
crrculatron < t ruellesétroitesdu vieux
des poids lourds centrehistorique
Ainsi, pour comprendre sa ville, l'élève devra être capable de dégager, par
inférence de la situation qu'il a sous les yeux, les principes, qui permettent
d'établir des relations correctes et fécondes entre ces faits logiquement regroupés
parce qu'articulés en concepts constitutifs. Il est passé de l'observation à la
compréhension de son environnement , puisqu'il en saisit simultanément toutes les
données. La taxonomie de Gagné-Merri permet au professeur de planifier les exer-
cices de préparation et même les exercices d'évaluation. Par exemple, l'élève saura
analyser sa ville, lorsqu'après l'avoir étudié sur le terrain, il sera capable d'en
isoler les éléments constitutifs sur un fond de carte détaillé, de regrouper ces
éléments en ensembles cohérents, puis d'établir des relations entre ces ensembles.
Il sera alors prêt à aborder la phase la plus difficile, mais aussi la plus féconde
du point de vue de sa formation, celle de l'identification et de la résolution des
problèmes.
Dans cette dernière séquence, l'enseignant doit créer une situation susceptible
de réveiller la capacité d'étonnement, puis de réaction de l'élève. Il devra prévoir,
à cet effet, sur l'itinéraire un problème, qui pourrait être caricatural ou specta-
culaire, mais qui est resté sans solution. Mis en face de cette situation étonnante,
les élèves ont un comportement ouvert. Pour pouvoir l'étudier, le professeur doit
- 193 -
préparer une série de grilles d'observation permettant de noter leurs réactions sur
le vif : mimiques, gestes, déplacements, actes. Cette phase fondamentale du travail
se subdivise en deux sous-séquences :
3. Taxonomies et évaluation
Dès lors, que faire avec ces représentations ? Le maître, connaissant les
structures de pensée de l'élève, pourrait très bien faire un exposé en tenant compte
du cadre de référence et des difficultés que les élèves pourront rencontrer. Une
telle démarche pédagogique risque d'aboutir à un placage et à la passivité. Ou bien,
dans le cadre d'une pédagogie strictement basée sur les représentations à propos
d'un problème à résoudre, il peut les faire exprimer puis, par discussion, il incite
les élèves à les dépasser progressivement pour formuler un concept ou proposer une
nouvelle démarche. Une telle pédagogie est un point de départ mais elle est limitée
car elle suppose qu'on peut passer d'une manière continue des représentations aux
concepts ; en fait, le détour nécessaire est plus ample et l'apport du maître ne
peut se limiter à une seule mise en communication.
I
I
Activités fonctionnelles "activités de vie" (exploration, expression, création, communication) 1
I f
I
- initiative de l'enfant prédominante 1 Activités de production et
- priorité des objectifs généraux sur i d'utilisation de documents I
les objectifs spécifiques I
i
- équipe éducative élargie (milieux culturels) C.A.CJ2 l
- réalisées en partie en dehors de l'emploi l Foyer
I du temps disciplinaire Centre audio- l
I
(création, lecture, écoute libre) visuel
I I I
1
I I
t
, maturation du problème : expérience 1 cadre disci- cadre inter-
i l
1 observation du maître : objectifs 1 plinaire disciplinaire
I possibles I
l l I I
I
I I
I 1 -
Résolution 1 Activité de résolution de problèmes lecture de
l
Id'un problème I l'image
( - formulation du problème l
'pratique I apprentissages
- Analyse donnant lieu à des apprentis-
l(projet) l techniques
sages préalablement rendus nécessaires I
l prise de notes
Discussion (concepts techniques) I recherche
'sur un l . observation ' préparation de
documentaire
problème I - expérimentation I documents
montage
. documentation , (photos) l
l exposition
enquête sources
I -. interview 1 documentaires
I
I I l
Réinvestis- 1 - Enonciation de l'acquis (classe relation, '
[sement de modèle) et recherche du mode d'énoncia- , I
l'acquis l tion (énoncé, dessin, graphique)
I I
'conceptuel I rl
lexplicita- I I
tion des l I I
Ivaleurs ou
,des stéréo- l l
types sociaux 1
Activités de synthèse
- Exercice systématiques (concept technique)' Apport d'informations
I (contrôle extension,
I application)
1. D'après V. Host dans A. Giordan et coll. Vers une éducation relative à l'environnement.
INRP, Paris, 1978.
2. Centre d'autodocumentation.
1t
- 198 -
ET DES INTERVENTIONS
FACILITANTES:
mkthodes, structures Educatives
L
I RÉACTION
DE L'ÉLÈVE
I
OUTILSD'ANALYSE
DESINTERVENTIONS
DU PROFESSEUR
1. =Projet n'est pas seulement de définir une typologie globale du niveau des
élèves dans les classes, mais de repérer aussi le niveau de chacun des
élèves, afin de faciliter une pédagogie differenciée. Trois composantes sont
utiles à l'équipe éducative dans cette analyse :
- observation et analyse du comportement de l'éleve en situation ;
- analyse des productions des élèves ;
- entretien individuel ou discussion collective. Il s'agit de mettre en
évidence des indicateurs caractéristiques, des démarches, des attitudes,
des images, des symboles que maîtrisent les élèves.
- 201 -
Tableau 19
Niveau 1 : L'élève accepte tels quels les événements qui se produisent sans
en chercher la cause.
Ou bien il suggère une raison sans rapport avec ce qui se passe
et qu'il ne justifie pas. Il reste au stade de la croyance.
1:
..^..... ^ _----
II_
- 202 -
Tableau 20
~ ACQUISITION DE DEMARCHED'IN"ESTIGATION/l
S. Stade 1 :
S. Stade 2 :
Tableau 21
OUVERTUREA L'ENVIRONNEMENT 11
Niveau 1 : Ne manifeste aucun intérêt pour le milieu extérieur (du moins dans
le contexte scolaire) ;
Niveau 2 : S'intéresse aux êtres vivants, aux objets ou aux machines de son
milieu séparement, les "caresse" ou les manipule (intérêt affectif
sans analyse, ni action constructive) ;
I I
,- -.-- .._.~_.--._-
- 204 -
- tous les livres, des manuels scolaires aux divers ouvrages des bibliothèques
ou centres documentaires de classe ou d'établissement ;
En ayant pour objectif pratique une construction ordonnée d'un plus grand
nombre d'aides didactiques utilisables par un plus grand nombre d'enseignants, on
peut tenter d'élaborer une typologie des aides documentaires, basée sur les fonctions
par rapport aux différentes étapes du travail des élèves en situation d'investigation
autonome. Cette classification est essentiellement un outil de travail pour les
enseignants qui s'intéressent aux aides didactiques ; elle situe aussi les aides
didactiques dans le cadre du travail documentaire des élèves, car les documents
élaborés par les enseignants n'excluent évidemment pas les documents existant par
ailleurs (livres, films, diapositives, etc., (cf. fig.14).:
- 205 -
I SOURCEDE MOTIVATION
1
2. Identifier un problème
I
SOURCED’IDÉES,DE QUESTIONS,D’ACTIVITÉS
I D’UN TRAVAIL
- I I
4. Comparerce qu’on a
trouve soi-mêmeavecles k
resultatsdessciences
naturellesou humaines
r SOURCEDE 1
CONNAISSANCES
Une réflexion sur les aides didactiques est très formatrice pour les professeurs,
qui s'efforcent ainsi de préciser leur démarche pédagogique de manière rigoureuse.
Ceux-ci doivent aussi procéder a des observations permettant de juger de l'efficacité
des moyens Elaborés. Il existe, en outre, des documents d'évaluation, qui sont des
exercices d'autocontrôle standardises , portant sur les techniques, les méthodes et
les connaissances. Ces exercices permettent aux élèves de tester leurs acquisitions,
en fonction des activités qu'ils ont reellement pratiquees.
- 207 -
NIVEAU
DE LA PRATIQUE INDIVIDU b-+ ENVIRONNEMENT
PÉDAGOGIQUE
-P
NIVEAU
DE LA RECHERCHE
EN ÉDUCATION
Les mêmes pr blèmes sont étudiés dans des classes mises à la disposition des
P
élèves-enseignants/ . Avant de les aborder, les stagiaires ont reçu une initiation
aux méthodes d'observation des enfants et des situations de classe. L'analyse
durable des situations de classe par le psychologue, d'une part, et le spécialiste
de la discipline, d'autre part, qui analyse les progrès ou les blocages de l'élève
sur Leplan de la tâche à accomplir , permet de cerner les problèmes pédagogiques
spécifiques qui se posent au niveau des enfants, des adolescents ou des adultes en
formation. L'éducation relative à l'environnement se prête particulièrement bien à
l'analyse de la pratique de classe, des difficultés d'apprentissage des élèves,
ainsi que des progrès réalisés sur le plan des attitudes et des méthodes de travail.
La formule la plus efficace semble être celle des stages courts, alternant
avec des périodes d'enseignement , qui permettent de tester les hypothèses de travail
et de collecter des données. L'essentiel est d'articuler effectivement la pratique
individuelle avec un travail de formation, de confrontation, d'analyse, et d'aborder
un problème pédagogique dans sa globalité. L'éducation relative à l'environnement
comporte une exploration de l'environnement par les stagiaires eux-mêmes, indispen-
sable pour ne pas étouffer l'esprit de recherche chez les maîtres, car cette explo-
ration implique une ouverture à des expériences et des points de vue différents. Il
existe une relation réciproque entre les projets d'introduction de l'éducation
relative a l'environnement dans la formation des maîtres et les projets tendant à
renouveler la formation initiale ou permanente des martres et des animateurs/z.
Tableau 22
PARTICULARITES DE LA FORMATION DES ANIMATEURS
Quels que soient les themes autour desquels s'organise une activité extra-
scolaire, le rôle des animateurs, des responsables de l'encadrement des groupes
de jeunes apparaît primordial.
Ceux-ci ont en effet pour mission d'organiser le travail pratique du groupe, tout
en créant une ambiance propice au développement des capacités de chacun.
En affrontant des problèmes concrets, les jeunes sont amenés à prendre leurs
responsabilités au sein d'une collectivité. La qualité de l'encadrement oriente
très largement leurs attitudes et leurs comportements. D'où l'importance de la
formation des animateurs qui doit être pratique et accélérée, et se distingue
nettement de la formation du maître en milieu scolaire.
L'animateur doit en effet faire face à des problèmes d'encadrement nécessitant
une connaissance des techniques de gestion, d'administration, liées au fonction-
nement du groupe ou de l'association.
Il doit également être formé à l'animation de groupe et à ses méthodes pédago-
giques (initiation à la prise de responsabilité, utilisation de l'audiovisuel,
travail en groupe, autocritique, etc.).
Il doit enfin posséder les bases d'une connaissance minimum de l'écologie générale,
des composantes de l'environnement naturel, des effets de l'action de l'homme sur
cet environnement.
En fonction de la spécificité des activités pratiquées, l'animateur peut également
recevoir une formation technique adaptée.
Les animateurs sont en grande partie des bénévoles, issus eux-mêmes des groupes
de jeunes volontaires et militants des associations.
Aussi se pose le problème de leur situation dans la société, des limites de toute
action de bénévolat, en particulier dans le contexte général de crise économique
et de chômage quelespays développés connaissent actuellement.
Certains groupes ont tenté une expérience d'autogestion de chantier sans respon-
sable nommé oti toutes les décisions se prenaient collégialement. La plupart
maintiennent la nécessité de responsables expérimentés et formés. Toute la subti-
lité du rôle de l'animateur consiste à doser le rythme de travail et les temps de
- 211 -’
I
- 212 -
- la découverte du problème ;
- la conception du projet d'action ;
- le montage administratif et financier de l'opération ;
- l'information du public et la diffusion du projet dans les journaux locaux.
Pour susciter chez les élèves des attitudes actives et responsables, l'uti-.
lisation des taxonomies (cf. pages 183 à 198) est très féconde. Ainsi, si les
enfants parlent de la tristesse des bâtiments, ce choc émotionnel partagé par la
classe sera explicité et déclenchera tout un ensemble de comportements. Ces compor-
tements psychomoteurs sont essentiels à la découverte de l'environnement avec les
professeurs d'arts plastiques et d'éducation physique ; l'équipe d'enseignants et
de stagiaires peut entraîner les enfants à réaliser des peintures et des maquettes,
à exprimer leur vision delaville, etc. La conception et la réalisation d'itiné-
raires différents avec la classe sont des activités , qui développent des comporte-
ments habiles, où la réflexion s'allie aux jeux des déplacements. De plus, toute
démarche de classification, d'organisation des observations et d'analyse, qui
conduit les élèves à rechercher les causes des atteintes a l'environnement urbain,
suscite un comportement cognitif complexe incitant à la recherche. Ces recherches
et ces interrrogations devraient aboutir à une décision d'action collective, que
ce soit une action de réfection dans les classes ou à l'extérieur de l'école, ou
bien la diffusion d'un article de presse : l'action recherchée doit concerner la
communaute,. puisque les problèmes d'environnement sont collectifs et impliquent
différents milieux.
- 213 -
Une partie des stages peut être consacrée à l'analyse critique des conditions
éventuelles de transfert des expériences observées (formation continue des maîtres
enexercice), OU la prise en charge par les stagiaires, avec l'assistance de leurs
collègues de la recherche, d'un groupe-classe, sur un nouveau sujet d'étude, ou avec
de nouveaux objectifs (formation initiale). Pour les collègues en exercice, le
retour dans l'établissement d'origine s'accompagne de la mise en oeuvre des innova-
tions analysées en stage, de l'envoi aux collègues stagiaires et chercheurs d'un
rapport portant sur les conditions du transfert des expériences et formulent d'éven-
tuelles contre-propositions et innovations.
Au terme de ces démarches, le professeur doit être capable de mettre sur pied
une stratégie pédagogique adaptée aux objectifs visés. Celle-ci consiste à prévoir,
pour une classe donnée, à un moment donné de l'année :
INTERVENANTS
EXTÉRIEURS
1 l témoignage
OBJECTIFS
PÉDAGOGIQUES
S
E
0
écologistes décorateurs N
0 compétence D
économistes architectes A
spécifique fin de la sbquence
I
administrateurs médecins CONSTRUCTIONDE R
l aide pour
l’action sur SÉQUENCES E
chefs d’entreprises syndicalistes
l’environnement PÉDAGOGIQUESEFFICACES
L J
-
CONCLUSION
Conférence de Tbilissi.
- 219 -
Face a l'évolution des sciences et des techniques, nous sommes à la croisée des
chemins. Dès aujourd'hui, il faut :
Cette éducation est un des éléments capital à mettre en place face aux problèmes
de l'environnement et aux possibilités qu'il offre.
Cependant les systèmes éducatifs qui ont modelé les générations antérieures et,
même actuelles, étaient généralement statiques. D'une manière générale, l'éducation
avait uniquement pour rôle de transmettre le savoir reconnu et les valeurs établies
dans un univers qui évoluait peu. Tout cela a bien changé, la biosphère est en
perpétuel changement, les systèmes éducatifs se doivent de se réorienter pour prendre
en compte les nouveaux paramètres qu'imposent les civilisations industrielles et
urbaines.
Un nouveau paradigme éducatif doit donc se mettre en place dans la ligne des
recommandations présentées à la Conférence intergouvernementale sur l'éducation
relative à l'environnement de Tbilissi. Ce livre du maître a tenté de préciser
et de concrétiser ce paradigme sur le plan de l'éducation formelle tant au niveau
des objectifs éducatifs primordiaux, qu'au niveau des stratégies pédagogiques
heuristiques : interdisciplinarité, résolution des situations problématiques et
recherche de solution alternative, passage à l'action, clarification des valeurs,
éducation dans le cadre des communautés humaines.
La détermination des bases d'une stratégie, à tous les niveaux éducatifs cons-
titue la première étape nécessaire. Cependant l'éducation relative à l'environnement
ne devrait pas faire l'objet d'une "compétition" de la part des divers éléments
actuellement inscrits au programme scolaire, elle devrait représenter un moyen
d'apporter une certaine unité au processus éducatif dans l'esprit des élèves et
leur permettre de gérer le milieu dans lequel il se trouve par une utilisation
judicieuse des ressources et des modes de vie. Elle devrait insuffler un mouvement
de rénovation pour aller à l'encontre de la monotonie et parfois de la stérilité
que produit encore trop souvent la tradition dans nos systèmes éducatifs.
C'est dans cette optique que ce livre du maître a été conçu. Il s'agit cependant
que d'une première étape. D'autres tâches plus larges incomberont par la suite pour
tenter d'effacer toutes les limites qui séparent les aspects institutionnalisés de
l'acte éducatif.
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BIBLIOGRAPHIE
GIORDAN A., HORST V., Vers une Cducation relative à l'environnement - Projet
COULIBALY A. et coll. pilote INRP-Unesco Ire phase - INRP-Ministère de
l'environnement - Paris 1977 - 256 p.
SAMUEL P., GAUTHIER Y., L'homme et son environnement - Retz - Paris - 510 p.
SACHS 1. (sousladirection)
Coordination LAB/88