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Cas n° 1 :
Des ressortissants d’un État tiers à l’Union Européenne qui subviennent de façon effective
et exclusive aux besoins de leurs enfants citoyens européens peuvent-ils se voir refuser le
droit de séjourner dans l’État membre ?
Les époux peuvent-ils voir le droit de l’Union Européenne s’appliquer à leur situation en
l’espèce ?
Un État membre de l’Union Européenne doit être concerné et doit se présenter un élément
d’extranéité.
L’article 52 du TUE dispose que « les traités s’appliquent aux 28 États membres ».
L’union Européenne est régie par un certain nombre de libertés tels que la liberté de
circulation de marchandises, la liberté de circulation des personnes et des services et la
liberté des capitaux.
Dans quelles mesure la liberté de séjour est applicable pour les parents des deux citoyens
européens ?
L’article 3.2 de la directive énonce que « Sans préjudice d'un droit personnel à la libre
circulation et au séjour de l'intéressé, l'État membre d'accueil favorise, conformément à sa
législation nationale, l'entrée et le séjour de ( … ) tout autre membre de la famille, quelle
que soit sa nationalité ».
Afin de savoir si un ressortissant étranger peut invoquer la directive, trois conditions doivent
être remplies.
Il doit exister un citoyen européen, les ressortissants étrangers doivent pouvoir être
considérés comme « membre de la famille » d’un citoyen au regard de la directive et le
citoyen européen doit avoir exercé sa liberté de circulation.
En l’espèce il existe bien des citoyens européens, les enfants des époux Djékou sont nés en
Belgique et ainsi naturalisés Belges. La première condition est remplie. Les époux sont
parents de ces deux enfants, ils sont bel et bien « membre de la famille ». La seconde
condition est remplie. Les enfants n’ont en l’espèce pas fait usage de leur liberté de
circulation puisqu’ils n’ont jamais quitté le territoire belge, la troisième condition n’est pas
remplie.
L’article 20 du TFUE dispose que « Les citoyens de l'Union jouissent des droits et sont
soumis aux devoirs prévus par les traités. »
La cour dans l’arrêt Zambrano du 8 mars 2011 énonce que « L’article 20 du TFUE doit être
interprété en ce sens qu’il s’oppose à ce qu’un État membre, d’une part, refuse à un
ressortissant d’un État tiers, qui assume la charge de ses enfants en bas âge, citoyens de
l’Union, le séjour dans l’État membre de résidence de ces derniers et dont ils ont la
nationalité et, d’autre part, refuse audit ressortissant d’un État tiers un permis de travail,
dans la mesure où de telles décisions priveraient lesdits enfants de la jouissance effective de
l’essentiel des droits attachés au statut de citoyen ».
L’arrêt Chavez Vilchez de 2017 estime que pour refuser un permis de séjour, « il ne doit pas
s’établir, entre l'enfant et le parent, ressortissant d'un pays non UE, une relation de
dépendance telle qu'une décision refusant le droit de séjour à ce dernier obligerait l'enfant à
quitter le territoire de l’Union. »
Les enfants des époux Djékou sont nés et résident en Belgique, ce sont des citoyens belges
et européens. Monsieur Djékou assumait matériellement la pleine charge de ses enfants
dépendants dû a leur bas âge grâce à un emploi dont il disposait à la naissance de ceux-ci.
Le fait de priver Mr. Djékou de son allocation chômage ne prive pas les droits des enfants
qu’ils sont sensés avoir du fait du droit de l’UE.
Les enfants ne sont pas dans l’obligation de circuler pour invoquer leurs droits
fondamentaux et un refus de séjour aurait pour conséquence de priver les enfants de la
jouissance effective de l’essentiel de leurs droits conférés par leur statut de citoyens
européens.
L’article 20 du TFUE s’oppose donc à ce que la Belgique refuse aux parents un droit de
séjour en l’espèce, les époux Djékou peuvent se prévaloir du droit de l’UE et plus
précisément de l’article 20 du TFUE pour obtenir leur titre de séjour.
Cas n°2 :
° Un français établi comme un commerçant en Suède risque une condamnation pénale pour
import et distribution de boissons alcoolisées en violation avec la réglementation suédoise
sur l’alcool. Toutefois il désire continuer son activité en Suède.
L’union Européenne est régie par un certain nombre de libertés tels que la liberté de
circulation de marchandises, la liberté de circulation des personnes et des services et la
liberté des capitaux.
En l’espèce, Michel est un citoyen français, État membre de l’UE donc c’est un citoyen
européen égalent et il souhaite séjourner dans un autre État membre qui est la Suède.
La directive 2004/38 donne en l’espèce, le droit à Michel de posséder un titre de séjour afin
de séjourner en Suède.
L’article 27 de la directive dispose que « Sous réserve des dispositions du présent chapitre,
les États membres peuvent restreindre la liberté de circulation et de séjour d'un citoyen de
l'Union ou d'un membre de sa famille, quelle que soit sa nationalité, pour des raisons
d'ordre public, de sécurité publique ou de santé publique. »
L’ordre public vise la protection des intérêts fondamentaux de la société de l’État membre
d’accueil en dehors des intérêts économiques et la sécurité publique couvre elle la sécurité
intérieur de l’État donc sa tranquillité et la sécurité physique de la population mais
également la sécurité extérieur
Dans un arrêt Orfanopoulos et Oliveri du 29 avril 2004, la Cour de justice a précisé que ces
conditions doivent être appréciée par les autorités de l’État d’accueil
En l’espèce Michel risque une condamnation pénale pour avoir violé le règlement suédois
sur l’alcool en important et distribuant des boissons alcoolisées dans le pays.
° Michel envisage de divorcer de sa femme péruvienne, ils ont deux enfants préviens âgés
de 16 et 23 ans.
Quels conséquence le divorce peut-il avoir sur le droit de séjour de l’ancienne compagne de
Michel péruvienne et sur celui de ses enfants péruviens également ?
L'article 13.2 de la directive 2004/38, permet de conserver son droit au séjour sur une base
individuelle en cas de décès du citoyen de l'Union Européenne, de divorce.
Le possible maintien du droit de séjour est possible pour les ressortissants étranger membres
de la famille à deux conditions ; une condition économique, ils doivent être salariés ou avoir
des ressources suffisantes et une couverture maladie et il doit y avoir eu 3 ans de vie
commune avant la rupture ou il doit exister des circonstances spécifiques tel que la garde de
l’enfant au ressortissant étranger ou l’attribution d’un droit de visite à un enfant mineur.
La jurisprudence Bombast du 12 septembre 2002 considère au regard de l’article 12.3 de la
directive 2004/38 que « le départ du citoyen européen n’entraine pas la perte du droit de
séjour de ses enfants ou du parent qui a effectivement la garde de ses enfants quel que soit
leur nationalité à la condition que les enfants résident dans l’État membre d’accueil et
soient inscrit dans un établissement scolaire pour y suivre un enseignement jusqu’à la fin de
leurs études ».
Dans l’arrêt Singh du 16 juillet 2015, la Cour a également précisé que le conjoint étranger
pouvait garder son droit de séjour sur la base de l’article 13. 2 si à la date de la procédure de
divorce il séjournait dans l’État membre d’accueil en tant que conjoint étranger
accompagnant ou rejoignant un migrant européen.