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PRESENTATION GENERALE
1.1.1 Historique :
La multiplicité des vestiges éparpillés dans la zone d’étude témoigne d’une présence
phénicienne depuis le 12ème siècle av. J.C. Les Phéniciens, peuple tourné vers la mer, ont
développé une économie basée sur le commerce et l’agriculture et ont considérée l'archipel de
Kerkennah comme un comptoir et un lieu d'escale pour les navires venant de l'orient. Ensuite,
après la fondation de Carthage en 814 av. J. C., les phéniciens se sont installés à Kerkennah et
ont construit la ville et le port de Cercina (à El H'sar) sur la côte Ouest de Kerkennah.
L'historien grec Hérodote au 5ème siècle a qualifié Kyrannis (Kerkennah) d'île prospère et de
l'importance de ses vignobles et ses oliviers ainsi que son important port de commerce. Ainsi,
les vestiges puniques sont importants à Kerkennah tels que les tombes puniques au sous sol de
Karraba près de Borj El H'sar et à Mellita (Fehri A., 2000 et 2003).
Après les phéniciens, les romains ont occupé l'archipel et se sont installés dans les mêmes
sites que leurs prédécesseurs avec une extension vers d'autres zones. Ils ont effectué des
extensions dans le port de Cercina pour fonder un complexe commercial et militaire ainsi
qu'une grande ville appelée "ville libre : Tite Live). Ils ont aussi construit le pont (El Kantra)
entre les deux îles (Gharbi Mellita et Cherguia) pour faciliter le transport des produits
agricoles de l'île Gharbi vers le port de Cercina(Fehri A. 2003).
Après cette période de prospérité, l'importance stratégique de Kerkennah a diminué
progressivement durant la période islamique. En effet, à l'époque aghlabide et hafside (9ème
et 10ème siècles), Kerkennah n'avait pas perdu complètement sa place stratégique. Cependant,
au 11ème siècle période de l'invasion hilalienne, Kerkennah a été négativement impacté
économiquement puisque les tribus hilaliennes l'ont transformé en parcours pour leurs bétails.
A partir du 12ème siècle, l'archipel de Kerkennah a subit plusieurs attaques des italiens, puis
des espagnols et enfin des turcs ottomans (16ème siècle). Ces attaques ont poussé la
population à fuir la côte ouest pour s'installer sur la côte est connue par les faibles profondeurs
et par conséquent la difficulté de navigation et d'accostage des gros navires, ou à l'intérieur
des terres. C'est ainsi que le réseau villageois actuel a débuté sa formation (Kebaïli Tarchouna
M., 2014).