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ISLAM,;
CAPITALISME
Préface à la nouvelle édition de
Islam et capitalisme
de Maxime Rodinson
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Préface à la nouvelle édition de
Islam et capitalisme
de Maxime Rodinson
V
Islam et c a pitalism e
VI
Préface
Vil
Is la m e t capitalism e
VIII
Préface
IX
Isla m et capitalisme
X
Préface
XI
Islam et capitalisme
XII
Préface
XIII
Islam et capitalisme
XIV
Préface
XV
Islam et capitalisme
XVI
Préface
XVII
AV ANT-PROPOS
7
Isla m et capitalisme
l’auteur a abordé son sujet de façon à éviter, autant que possible, les
m alentendus. Le reproche le plus courant qu’on fait à un auteur
(et m ême à un homme), c’est de n’avoir pas fait ce que jamais il
n’a entendu faire.
Ce livre n’est ni un manuel d’histoire économique du monde
musulman, ni l’exposé vulgarisateur de ce que pourrait être un tel
manuel. Je déplore d’ailleurs l’absence d’un manuel et d’un exposé
de ce genre'. Sur des points précis et qui m’ont paru fondamentaux,
j’ai résumé effectivement les données dont dispose actuellement (à
ma connaissance) la science historique. Mais je n’ai nullement en
tendu traiter l’ensemble du sujet. Autrement dit, il ne s’agit pas ici
principalement de description (complète ou incomplète) des faits
dans leur diversité multiforme. Les références que je fournis per
mettront, le cas échéant, à ceux qui désirent se renseigner sur ces
détails de se reporter aux ouvrages et articles qui en traitent.
J’ai voulu écrire un ouvrage théorique. Qu’est-ce que cela signifie?
Je pars des faits dégagés par la recherche scientifique et dont j’ai
essayé de me tenir informé autant que possible en utilisant mes con
naissances linguistiques et la familiarité plus ou moins grande que
j’ai acquise des techniques de l’orientalisme, de l’histoire et de la
sociologie. Mais j’ai surtout essayé d’en tirer des conclusions sur
le plan des problèmes généraux. Plus précisément de certains pro
blèmes généraux qui m’ont paru particulièrement importants. Où
peut se placer le monde musulman (aux différentes phases de son
histoire) dans la typologie générale des systèmes de production et de
redistribution des biens ? Les réponses qu’on peut donner à cette
question, les phénomènes observés peuvent-ils nous éclairer sur une
évolution éventuelle à l’intérieur de ces systèmes et d’un système
à l’autre ? sur les facteurs de cette évolution ou de ces évolutions ?
sur les relations entre les faits économiques et les autres aspects de
la culture totale d’une société, tout spécialement les aspects idéolo
giques, encore plus spécialement la religion ?
On peut situer à volonté ces grands problèmes dans la philosophie
de l’histoire ou dans la sociologie. Cette question de nomenclature
me paraît sans grand intérêt. Les problèmes se posent. C’est l’es
sentiel.
Il est clair aussi que ces problèmes ont un intérêt actuel, préci
sément parce qu’ils sont généraux. Quitte à faire frémir les spécia-
8
Avant-propos
listes, disons le mot, ils ont un intérêt politique. Cela ne signifie pas
que leur solution doive dépendre d’une orientation ou d’une activité
politiques, que celui qui les pose doive nécessairement se faire le
serviteur d’une telle orientation. Ce fut un grand malheur pour
l’activité scientifique (on l’appelait alors philosophie) d’avoir été
longtemps la servante de la théologie. Le malheur ne serait pas
moindre d’en faire maintenant la servante de l'idéologie politique
qui a succédé à la théologie. Les essais dans ce sens (auxquels j’ai
participé) ont mal tourné pour la science et même pour la politique.
Il est inutile d’insister ici. Les faits sont suffisamment clairs.
Simplement une politique éclairée a intérêt à tenir compte des
conclusions auxquelles, sur ces problèmes, les chercheurs peuvent
parvenir. Elle a même intérêt à ce que l’activité de ces chercheurs
ait été aussi indépendante qu’il est possible. Au-delà, toute idéologie
socio-politique a intérêt aussi à ne s’édifier qu’avec des matériaux
solides. Les dirigeants et les militants politiques, les citoyens qui
cherchent à s’orienter dans le dédale des faits et des idées prennent
souvent pour fondement de leurs options, de leurs idées, de leurs
orientations des notions déplorablement inexactes. Cest en bonne
partie inévitable. Mais, en bonne partie aussi, c’est dû à la carence
de ceux qui savent et qui pourraient mieux communiquer leur
savoir. Les spécialistes qui sourient ou grimacent devant les mythes
diffusés dans le public (sur les matières de leur domaine, car ils
sont public pour le reste) devraient avoir conscience qu’ils ne sont
pas toujours sans responsabilité dans ces engouements.
Je sais bien qu’on a souvent affaire à des idées dont les sources
affectives font la force et qui sont inaccessibles à tout raisonnement,
à toute expérience, à toute information. Mais ce n’est jamais vrai
qu’en partie et introduire un peu de conscience lucide et informée
dans un magma idéologique est encore une tâche digne qu’on s’y
attelle, pas si totalement désespérée qu’on soit dispensé quand on le
peut de l’entreprendre.
Je sais bien aussi que l’éducateur a grand besoin d’être éduqué,
qu’il n’est jamais, autant qu’il le croit, libre de présuppositions qui
orientent ses déductions. Mais là encore l’emprise n’est pas aussi
totalitaire que le croient les idéologues. Il est possible d’atteindre
un certain degré d’objectivité. Il est inexcusable, sous prétexte que
l’objectivité totale est un idéal inaccessible, de se soumettre de son
9
I s la m et cap it alisme
10
Avant-propos
16
Avant-propos
POSITION DU PROBLÈME
Cela est maintenant clair pour tous. Le problème des pays sous-
développés, du contraste grandissant entre le monde prospère et
repu des sociétés industrielles et l’univers famélique où se débat
le reste de l’humanité, est un des deux ou trois grands problèmes
capitaux de notre temps. En traiter, c’est soulever en chaîne une
masse d’autres questions clés. Tout ce Tiers Monde, comme on dit,
est hanté par le désir de s’aligner au plus tôt, du moins à certains
égards, sur le monde industriel sous un de ses deux aspects ou avec
un mélange des deux. Qu’est-ce que cela implique au juste? Jus
qu’où est-il nécessaire d’aller dans l’alignement pour atteindre cette
enviable prospérité ? Faut-il aller jusqu’à sacrifier des valeurs parti
culièrement chéries, qui ont fait la particularité, l’individualité, l’iden
tité des peuples en question? Et si c’étaient ces valeurs justement
qui avaient causé le retard à présent évident? Ou certaines d’entre
elles?
Le problème est débattu partout avec cette ardeur et cette pas
sion que soulève seulement ce qui est réellement vital pour tous.
Et en particulier dans cette très importante fraction des pays sous-
développés que représente le monde musulman. Précisons : le
monde où a dominé pendant les derniers siècles la religion musul
mane. Car on ne saurait trop préciser, et l’unité de ce monde sur
tous les plans est justement en question. Partout dans ces pays
donc le débat se noue autour des notions clés : développement
économique, socialisme, capitalisme, nation, Islam. Comment doi
vent être liés ces différents concepts ? La politique la plus immédiate,
la plus pratique, la plus quotidienne requiert des éclaircissements
et des solutions. Les gouvernants agissent, les idéologues et les
politiciens présentent des programmes en fonction des réponses,
19
Isla m et capitalisme
20
Position du problème
q u ’e s t - c e q u e le c a p it a l is m e ? l
I
21
Islam et capitalisme
car, s’il en est ainsi, la preuve sera faite que l’Islam en soi n’est
pas un obstacle aux premiers stades d’une évolution qui a abouti en
Europe à la formadon socio-économique capitaliste ou, si l’on
veut, au capitalisme moderne. Naturellement, dans l'affirmative, la
quesdon se posera de savoir pourquoi ces premiers stades n’ont
pas été suivis du même développement qu’en Europe et si l’Islam
en est, là aussi, responsable. Pour faciliter la discussion, je propose
d’appeler « capitalisdque » l’ensemble du secteur couvert par le
capital marchand et le capital financier dans ces sociétés précapita
listes. Il ne s’agit pas en effet d’un secteur capitaliste au sens où
celui-ci existait en Russie à l’époque de la N.E.P. Ledit secteur
capitaliste comprenait un nombre important d’entreprises indus
trielles petites et moyennes où fonctionnait le mode de production
capitaliste au sens strict, où fructifiait le < capital de production11 »
utilisant la force de travail d’ouvriers libres. Seule la force de l’Etat
soviétique empêchait ce capital de se développer jusqu’à contrôler
toute la production industrielle. Le capital commercial et le capital
financier ne dominaient en aucune façon ce secteur alors qu’au
Moyen Age c’était leur rôle, le capital de production étant réduit à
un rôle restreint.
L’existence d’un tel secteur « capitalistique », en particulier
« l’existence et le développement à un certain niveau » du capital
commercial, sont, selon Marx, la condition nécessaire (mais en
aucune manière suffisante, il y insiste beaucoup) pour le dévelop
pement de la formation socio-économique capitaliste Sur ce
point, il est probable que tous les économistes seraient d’accord,
quelles que soient leurs divergences de terminologie, quelle que
soit surtout leur divergence avec Marx sur la nature des condi
tions supplémentaires qui permirent en Europe le passage à la
formation socio-économique capitaliste. Il est donc nécessaire de
vérifier si ce secteur existait dans le monde musulman du Moyen
Age et avec une extension et une structure analogues à celles qui
ont permis, en Europe, le développement de la •formation socio
économique capitaliste.
Un problème des plus importants se pose ici. Avant la formation
socio-économique capitaliste, tout prêt à intérêt et tout commerce
(au sens le plus large, c’est-à-dire tout échange de biens) peuvent-
ils être considérés comme de nature à constituer un secteur « capi-
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I s l a m et capitalisme
LE CORAN ET LA SONNA
il s’agit de ceux qui ont pris une attitude nettement athéiste, voire
antireligieuse, les citent souvent comme des documents historiques
authentiques \ Or, nous savons que ces traditions n’ont été couchées
p ar écrit que deux ou trois siècles après le Prophète et il y a eu
toute une période de l’histoire musulmane où on n’accordait que
peu d’intérêt et aucune valeur à de tels récits \ Elles prétendent, il
est vrai, justifier leur valeur documentaire par la chaîne (is n â d ) de
garants qui, toujours, les accompagne. Le dernier rapporteur
déclare qu’il a reçu ce récit de quelqu’un qui, par plusieurs inter
médiaires (tous indiqués), le tenait en dernière analyse d’un contem
porain de Mohammad, témoin oculaire ou auriculaire. Mais il est
impossible de se fier à ces chaînes dont rien ne garantit l’authenticité.
De nombreuses traditions sont contradictoires, ce qui avait déjà
amené les auteurs arabes du Moyen Age à en rejeter un certain
nombre comme des inventions, à en classer d’autres comme sus
pectes ou douteuses suivant divers critères. Mais la méthode histori
que moderne est beaucoup plus radicale dans ses exigences légi
times. Une tradition ne peut être acceptée comme ayant des chances
d’être authentique que si des arguments très forts la démontrent telle.
C’est le cas d’une infime minorité, pour ce qui est des traditions
normatives du moins \ Mais elles restent des documents pour l’épo
que à laquelle elles peuvent remonter et les époques postérieures.
Elles indiquent ce que certains pensaient, ce que certaines tendances
voulaient faire adopter comme normes. Dans la mesure où elles ont
été suivies, elles représentent le code de conduite des musulmans.
Mais il faut toujours se souvenir que leurs contradictions laissaient
beaucoup de latitude à la pratique. Ceci d’autant plus qu’aucune
autorité centralisée n’existait (comme dans le cas de l’Eglise catho
lique) pour imposer avec autorité un jugement sur la valeur de
telle ou telle tradition ou sur son interprétation.
Voyons d’abord le Coran, parole de Dieu, donc en principe (mais
en principe seulement) autorité principale et irréfragable. Naturelle
ment, ce n’est pas un traité d’économie politique et il serait vain
d’y chercher une approbation ou une condamnation du capitalisme
en tant que tel. Du moins y trouve-t-on des appréciations concer
nant les institutions économiques qui sont considérées comme de
nature capitaliste ou constituant les bases ou les éléments de la
formation économico-sociale capitaliste? H est très clair d’abord
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Les prescriptions de l'Islam
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Islam et capitalisme
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Islam et capitalisme
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Les prescriptions de l'Islam
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Islam et capitalisme
CHAPITRE III
LA PRATIQUE ÉCONOMIQUE
DU MONDE MUSULMAN MÉDIÉVAL
LE SECTEUR CAPITALISTIQUE
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Islam et capitalisme
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La pratique économique du monde musulman médiéval
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La pratique économique du monde musulman médiéval
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r
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L’INFLUENCE DE L ’IDÉOLOGIE
MUSULMANE EN GÉNÉRAL
DANS LE DOMAINE ÉCONOMIQUE
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Islam et capitalisme
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L'influence de l'idéologie musulmane
l ’id é o l o g ie c o r a n iq u e
(parce) qu’il dit : Mon Seigneur est Allah! alors qu’il vous a
apporté les preuves? Si c’est un imposteur, son mensonge retom
bera sur lui. Mais, s’il est sincère (et que vous ne l’écoutiez pas),
(les catastrophes) dont il vous menace vous atteindront (au moins)
en partie » (40 : 29/28) *.
Le Coran ne cesse de développer les preuves rationnelles de la
toute-puissance d’Allah : les merveilles de la création, par exemple
la gestation de l’animal, les mouvements des luminaires célestes,
les phénomènes atmosphériques, la variété de la vie animale et
végétale si merveilleusement adaptée aux besoins des hommes'.
Tout cela, ce sont « des signes, â y â t , pour ceux doués d’esprit* »
(3 : 187/190).
Un exemple typique est celui de la polémique contre le dogme
chrétien de la Trinité. Le Coran le réfute par ce que Mohammad
croyait être l’histoire, par ce que Jésus est censé avoir dit lui-même
pour repousser la qualification d’être divin. Mais aussi les chrétiens
sont invités à ne pas être extravagants comme traduit R. Blachère,
littéralement à < ne pas exagérer » ( lâ ta g h lo û ), à ne pas dépasser
la juste mesure, les opinions raisonnables (4 : 169/171; 5 : 81/77).
Comment Allah pourrait-il avoir un enfant? Le Tout-Puissant qui
emplit le monde entier aurait-il besoin d’un parèdre? Jésus était
< messie » (marîh), prophète d’une qualité supérieure, sa mère était
une sainte, de grands miracles ont été accomplis en leur faveur ou
par leur entremise. Mais ils prenaient de la nourriture (5 : 79/75).
Cela indique bien qu’ils étaient soumis à la condition humaine, à la
génération et à la corruption et qu’Allah par conséquent pouvait les
faire mourir (5 ; 19/17).
Environ cinquante fois revient dans le Coran le verbe ‘a q a la qui
signifie < lier des idées ensemble, raisonner, comprendre un raison
nement intellectuel ». Treize fois revient comme un refrain après
un raisonnement l’exclamation ’a f a - lâ ta 'q ilo û n . « eh quoi! ne
raisonnerez-vous donc pas? » ou « ne comprendrez-vous donc
pas? » (2 ; 41/44, etc.). Les infidèles, ceux qui restent inacces
sibles à la prédication de Mohammad, sont stigmatisés comme des
gens qui ne raisonnent pas, incapables d’un effort intellectuel pour
secouer la routine (5 : 63/58, 102/103; 10 : 43/42; 22 : 45/46;
59 ; 14). A ce titre, ils sont comme le bétail (2 : 166/171; 25 :
46/44). Mohammad, comme le dit fort justement H. Lammens,
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l ' id é o l o g ie m usulmane po st c o r a n iq u e
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Islam et capitalisme
le Maroc, l’Iran. Elle est encore reprise souvent de nos jours Elle
est pourtant très contestable. « La question se pose très sérieusement,
écrivait C. H. Becker, de savoir si le fatalisme oriental, réellement
très répandu, n’est pas à attribuer dans une bien plus forte propor
tion au déclassement politique et à la détresse économique qu’à des
prescriptions religieuses ". » On ne peut entrer ici dans les complexes
détours de la théologie musulmane. Comme dans les autres religions,
le problème des rapports entre la Toute-Puissance et la prescience de
Dieu d’une part, la liberté et la responsabilité de l’homme d’autre
part a beaucoup préoccupé les théoriciens; des écoles se sont consti
tuées qui y apportaient des solutions différentes et des luttes ont eu
lieu entre ces écoles. Ce qui a dominé, c’est certes une insistance sur
la Toute-Puissance divine, la liberté totale de Dieu qui revêt aux
yeux humains l’aspect de l’arbitraire, sa transcendance inscrutable, le
caractère incompréhensible du choix de sa libre volonté. L’homme
apparaît donc comme un quasi-néant. Dès lors, tout le pousse à une
attitude de soumission (is lâ m ) et d’abandon confiant ( ta w a k k o ï) à
cette volonté qui le dépasse. Cette volonté n’a pas pu ne pas con
naître et ne pas déterminer à l’avance les actes humains et leurs
conséquences y compris la rétribution finale. Cette insistance a certes
pénétré profondément la conscience populaire. « Un homme en tue
un autre : m a q d o û r! cela était décrété par Dieu. Le peuple dira :
m a k to û b ! cela était écrit sur la ‘ tablette gardée ’ »
Mais, que cela fût logiquement contradictoire avec ces conceptions
ou qu’une conciliation fût possible dans le domaine du raisonne
ment, l’Islam historique a toujours, dans la ligne de son fondateur,
exhorté ses fidèles à l’action dans le monde. Du moins les tendances
dominantes de l’Islam. Et cela d’autant plus que la distinction du
temporel et du spirituel était sinon ignorée, du moins vue d’une tout
autre manière que dans la chrétienté. L’Islam « prend le temporel
à son compte pour l’organiser sur le plan temporel même, et per
mettre à ses fidèles d’y trouver, en conformité avec les lois de Dieu,
suffisance et jouissance raisonnable" ». La communauté musulmane,
par suite des circonstances historiques de sa naissance, a été essen
tiellement un Etat, non comme l’Eglise chrétienne une organisation
qui envisagea successivement de se voir tolérée par l’Etat, puis de
l’influencer, de le contrôler, de le dominer, mais qui presque jamais
ne s’y identifia. Le devoir religieux des chefs de la communauté
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LE CAPITALISME CONTEMPORAIN
DES PAYS MUSULMANS
ET L’ISLAM
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Le capitalisme contemporain des pays musulmans et l'Islam
A f g h a n is ta n 1958 13 0 0 0 (a)
> 1959 — 13 (A) 0,1
Iran 1958 19 68 0 (a) 2 0 8 ,: i (A) 1,05
Ira k 1952 4 871 (a)
> 1954 — 163 (A) 3 ,3 2
L ib a n 1958 1 550 (a) 21,2 1 (A) 1,36
E m p ir e o tt o m a n 1913 23 0 0 0 (c) 17 00 0 ,0 7
T u rq u ie 1957 25 500 (o) 613 (A) 2 ,4 0
E g y p te 1917 12 7 5 0 (e) 201 Cfl 1,57
» 1937 15 5 0 0 (e) 273 (fl 1,76
> 1958 24 600 (e) 2 80 (k) 1,13
F ra n c e 1815 29 3 8 0 01 1 6 00 W 5,4 4
» 1866 38 0 8 0 01 3 8 00 <*) 9 ,9 7
» 1906 39 2 7 0 01 4 00 0 (A) 10,18
Sources :
à) Annuaire démographique de l’O.N.U.
b) Tableau VI (compilé d’après des sources diverses) de Aziya i Afrlka
1950-1960 gg., statistitsheskiy sbornik, Moscou, Nauka, 1964, p. 18.
c) J. Birot, Statistique annuelle de géographie humaine comparée, 1913,
Paris, Hachette, 1913, p. 7.
d) Statistique industrielle des années 1913 et 1915, Istanbul, minis
tère du Commerce et de l’Agriculture, 1917, d’après O. Conker et E. Wit-
meur, Redressement économique et Industrialisation de la nouvelle Turquie,
Paris, Recueil Sirey, 1937, p. 58.
e) Hassan Riad, L ’Egypte nassérienne, Paris, éd. de Minuit, 1964,
p. 135, 137.
f) L. A. Fridman, Kapitalistftsheskoe razyitie Egipta ( 1882-1930), Moscou,
Izdatcl’stvo Moskovskogo Universiteta, 1963, p. 167.
g) H. Riad, ibid., p. 62.
h) Statistical Abstract o f Israël, 1958-1959, Jérusalem, tableau I, p. 7,
cité d’après Sh. Sitton, Israël, émigration et croissance, Paris, éd. Cujas,
1963, p. 106.
i) Sh. Sitton, ibid., p. 200, 219.
j) Annuaire statistique de la France, Rétrospectif, Paris, I.N.S.EJE., 1961,
p. 32, 34.
k ) E. Mossé, M arx et le Problème de la croissance dans une économie
j capitaliste, Paris, A. Colin, 1956, p. 153. i
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Les uns n’en doivent pas être punis ni les autres récompensés. Les
uns n’en doivent pas éprouver de sentiment d’infériorité ni les autres
d’orgueil. Des facteurs sociaux et historiques profonds contre les
quels ou en faveur desquels les hommes pouvaient peu de chose
allaient dans ce sens. Ce n’est pas que le rôle des décisions humaines
n’ait pas été très important. Mais ces décisions visaient des projets
particuliers dont nul, sauf exception, ne pouvait apercevoir la portée
dans cette évolution générale, du moins avant un certain stade. Et
quand ce stade fut atteint, on était avancé si loin dans l’engrenage
des facteurs et des événements que nulle volonté humaine ne pou
vait efficacement renverser le cours des choses, non en vertu de la
volonté souveraine d’une Histoire déifiée, mais par l’effet de la
force objective des mécanismes sociaux mis en marche.
Les arguments avancés par les auteurs soviétiques, en nette
contradiction, remarquons-le sans nous interdire l’ironie, mais sans
en tirer de conclusions pour ou contre, avec les thèses de Marx et
d’Engels, sont rien moins que probants. Loutsky et d’autres allè
guent le développement des manufactures, en Egypte par exemple.
Mais la manufacture (d’Etat aussi bien que privée) est un phéno
mène apparent dès l’Antiquité dans des sociétés diverses à secteur
capitalistique assez développé, mais qui ne débouchent nullement
sur une formation économico-sociale capitaliste. « La manufacture,
notait déjà Marx, peut se développer de manière sporadique, locale
ment, dans un cadre qui appartient encore à une tout autre période,
comme par exemple dans les villes italiennes à côté des corpora
tions. Mais les conditions de l’existence du capital, comme forme
dominant une époque en général, doivent se développer non seule
ment localement mais sur une grande échelle. Cela n’est pas
contredit par le fait que, par la dissolution des corporations, quel
ques maîtres de corporations se changent en capitalistes industriels.
Le cas est rare et cela conformément à la nature des choses. Là où
le capitaliste et le travailleur (salarié) apparaissent, la corporation
dans sa totalité, maître et compagnon, s’anéantit". »
Il en est de même des autres caractères proposés comme des
indices de préparation au capitalisme : développement urbain, évo
lution de la rente foncière, développement de la propriété foncière
privée... Ces phénomènes sont (au maximum) des conditions néces
saires pour le passage éventuel à la formation capitaliste. Ils peu-
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les faits, on soupçonne que n’y furent pas étrangers les usuriers
à l’ancienne mode, inquiets de l’empiétement éventuel des banques
sur leur domaine1*.
L’exemple marocain est instructif. En 1908, les notables et les
autorités religieuses de Fez proclamèrent la déchéance du sultan
‘Abd al-'azîz. Les griefs contre ce sultan étaient nombreux et en
grande partie justifiés. Essentiellement, sa légèreté et son goût du
plaisir avaient facilité la mainmise des financiers européens sur son
Empire, préparant la conquête politique qui devait être l’œuvre de
la France". Il avait dû, à Algésiras en 1906, accepter de créer
une Banque d’Etat pratiquement sous direction étrangère. De façon
beaucoup plus utilement innovatrice, il avait, dès le début de son
règne, vers 1901, voulu remplacer les impôts traditionnels, en
partie à fondement coranique, qui pesaient de façon inégale
sur les contribuables et étaient d'un rapport aléatoire", par le
ta rtîb , taxe égalitaire universelle et perçue de façon rationnelle.
Tous ces faits réunis, actes de soumission à la finance européenne
et velléités innovatrices utiles, suscitèrent l’opposition violente des
Marocains, emportés les uns par le sentiment nationalitaire, les
autres par la défense de leurs intérêts matériels, souvent par une
combinaison difficilement analysable de ces deux impulsions. Cela se
reflète bien dans les griefs des ’o la m â ’ de Fez attestant que « l’émir
actuel Moûlây 'Abd al-‘Azîz s’est rendu coupable d’actions contraires
au shra' (la Loi religieuse) et à la raison..., qu’il a changé la z a k â t
et le 'oshor (impôts coraniques) pour le ta rtîb et la Banque qui
produit l’intérêt de l’argent, ce qui est le plus grand péché qui se
puisse commettre" ». Beau mélange d’indignation patriotique, de
ferveur religieuse et d’hypocrisie bourgeoise! Il n ’est sans doute pas
un signataire de ce texte qui n’ait trempé dans une opération usu-
raire pour la commettre ou pour la couvrir de l’autorité du shra'!
Qu’on se reporte à ce qui a été dit ci-dessus et aux détails donnés
pas E. Michaux-Bellaire sur la pratique de l’usure au Maroc et la
façon dont elle était couverte par les autorités religieuses et on sera
édifié.
Le développement d’un système bancaire moderne, imposé par
l’Europe ou par des gouvernants indigènes modernistes à l’imita
tion de l’Europe ", devait pourtant offrir de plus en plus de tenta
tions aux musulmans même dévots. Si beaucoup ne se souciaient
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sociale. Mais cette attitude n'a rien contre l’idce que le fonctionne
ment des systèmes économiques puisse être affecté par la psychologie
des individus et des groupes, même si leur structure contribue forte
ment pour le moins à déterminer les caractères généraux de cette
psychologie.
Jusqu’à présent la psychologie économique ne semble pas avoir
abouti à des résultats intéressants sur le comportement différentiel
des communautés ethniques particulières en matière économique.
Elle s’est bornée en général à des constatations sur le comportement
économique de vastes catégories de populations comme, par exem
ple, l’ensemble des peuples sous-développés ou semi-développés, ou
à des notations disparates (et en général peu étayées d’une démons
tration scientifique) sur les tendances générales des entrepreneurs,
banquiers, etc., dans les sociétés européo-américaines Il n’y a lieu
de citer ici que pour mémoire les ethnographes qui, en général,
analysent le comportement des membres de sociétés où la fonction
économique leur paraît intimement liée à d’autres fonctions sociales.
Leur démarche me paraît souvent très critiquable. Mais, de toute
façon, les sociétés dont ils traitent ne trouvent d’analogues en pays
musulman que dans des communautés rurales relativement isolées
et emportées par le mouvement général de l’économie nationale.
Le fonctionnement du secteur capitaliste se trouve de toute évidence
en dehors et au-dessus des problèmes particuliers propres à ce type
de communautés.
Les auteurs qui ont essayé de mettre en relief des traits spécifiques
du capitalisme en pays musulman sont surtout quelques économistes
connaissant peu en général, et de seconde main, l’Islam. Il faut y
ajouter des idéologues musulmans bien décidés à retrouver partout
des traits de spécificité musulmane de préférence flatteurs. Plus
prudents ont été des sociologues et des historiens sociaux occiden
taux et d’origine proche-orientale, meilleurs connaisseurs des faits et
moins enclins aux conclusions téméraires. En cherchant bien, on
arrive à faire une petite récolte de ces particularités du capitalisme
musulman. Mais ce résultat se révèle, à l’examen, bien décevant et
bien peu spécifique.
Etant donné que « la mentalité traditionnelle de l’Islam n’a pas
favorisé le développement du capitalisme », écrit le jeune écono
miste J. Austruy, qui s’est aventuré avec témérité sur la te rra in -
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au niveau des groupes plus vastes qui les intègrent. Si des grou
pes, dans un entourage hostile (et il est bien improbable qu’à un
moment ou à un autre l’entourage ne devienne pas hostile ”), mani
festent une propension pour le suicide collectif par action ou par
refus d’action, ils sont éliminés par une sorte de sélection sociale.
De même, les groupes religieux qui ont adopté des thèses du type
du refus de procréation et qui les ont vécues ont disparu. L’histoire
du christianisme avec ses textes sacrés favorisant l’inaction et la
chasteté manifeste bien l’élimination constante (au moins comme
facteur historique tant soit peu important) des sectes qui veulent
vivre ces thèses au profit des sectes qui les adaptent à la dynamique
sociale t normale ». E t d’autre part, il ne faut pas confondre
(comme on le fait souvent dans l’étude des sociétés musulmanes)
la résignation à un état de soumission ou de misère que l’expérience
a démontré inébranlable avec une tendance à ignorer les luttes pour
le bien-être et la libre disposition de soi. Qu’une éclaircie se pro
duise, qu’un modèle de société meilleure ou d’action amélioratrice
soit offert et on voit peu à peu les « stagnants » redresser leur
échine courbée, s’habituer à la revendication, puis à la lutte, exiger
de plus en plus fort leur part de pain et de soleil.
Malgré tous les jeux de mots brillants et prétentieux qui font à
bon marché la gloire de leurs auteurs, il n’est pas de société sans
politique, c’est-à-dire selon le sens ordinaire des mots sans his
toire “ . Et l’histoire ou la politique sacrales sont encore de l’his
toire ou de la politique. Il est bien certain que des actes de nature
politique : luttes, compétitions, trêves, ont été et seront encore
accomplis pour des motifs purement idéologiques quoique la règle
soit un mélange inextricable d’idéologie et d’intérêt « rationnel »,
dans les sociétés archaïques de sacré et de profane. H est trop
simple, et les vulgarisateurs et idéologues marxistes devraient en
avoir une plus vive conscience, j’en suis tout à fait d’accord, de faire
toujours des motivations idéologiques la transposition, le « reflet »
des motivations * rationnelles ». Une des lacunes les plus graves du
marxisme tel qu’il a été pratiqué en général est l’insuffisante prise en
considération du niveau, du relais idéologique. Je vais y revenir.
Mais il est non moins injustifiable de considérer ce niveau comme
une donnée première et autonome. L’idéologie, on l’a dit, ne peut
avoir un développement qui en viendrait, de façon durable, à contre-
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nuances. Beaucoup ont tort d’en rester à cette étape. Mais, d’un autre
côté, vouloir tout conserver sur le même plan, c’est se donner la pos
sibilité de brillantes descriptions, ce n’est pas faire avancer la
connaissance.
Ici encore le modèle du langage, dont se sont tant entichés
les sociologues contemporains, s’il peut être invoqué, dépose contre
eux. Dans le système total de la langue, on l’a déjà indiqué en
passant, les systèmes partiels n'ont nullement le même rôle, la
même action, la même influence. Le système phonique, matériau
nécessaire de tout langage, a une évolution propre dont la causalité
est mal élucidée, mais qui agit de façon aussi formidable qu’incons
ciente sur tout le reste. Nulle langue ne se passe de système
grammatical. Mais celui-ci n’a qu’une action très limitée sur le
système phonique. Il est plus que vraisemblable que, dans le sys
tème total de la société, les systèmes partiels ont eux aussi chacun
eur action, leur rôle, leur influence spécifiques. Le système des
relations de production et de reproduction évolue lui aussi par une
suite de changements dont on a à peine conscience ou pas du tout,
qui sont souvent inévitables, dont les conséquences formidables sont
en tout cas rarement prévues. Il ne peut être totalement changé,
consciemment, que par une détermination révolutionnaire, de type
catastrophique comme quand un peuple change de langue (et par
conséquent de système phonique), non sans, là aussi, conséquences
imprévues et influence imprévisible du substrat abandonné. Et cette
détermination elle-même ne peut se comprendre que comme l’abou
tissement d’une évolution antérieure totale où les modifications
spontanées du système ancien des relations de production ont joué
un rôle capital. La grandeur de l’homme, la valeur éminente de la
conscience humaine ne gagnent rien, bien au contraire, à l’aveugle
ment volontaire sur les facteurs qui les conditionnent. La volonté
de dépassement n’exclut pas la lucidité. L’éthique du dépassement
l’exige.
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sacrés et camoufler s'il le faut des options sacralisées sous des noms
modernes, pleins de séduction pour les masses, comme celui de
socialisme musulman. Naturellement on peut combattre cette atti
tude sur le terrain même de ses prétentions à la caution du sacTé.
Mais il ne faut pas se dissimuler qu’elle dispose sur ce terrain d’un
avantage certain. Et l’imprécision des textes sacrés en matière
économique rend difficile d’opposer avec autorité à ces interpré
tations une interprétation nettement progressiste.
Si cette attitude domine, si la religion musulmane est monopolisée
par les éléments en fait réactionnaires, qu’arrivera-t-il ? Il n’est pas
difficile de le prévoir d’après notre expérience historique. La
conséquence fatale sera un détachement des masses à l’égard de
leur foi traditionnelle au fur et à mesure qu’elles émergeront de
leur misère matérielle, culturelle et morale, qu’elles rompront avec
leur résignation millénaire, que se fera sentir la pression déjà très
sensible des exigences du monde moderne et de l’idéal moderne
de justice sociale. L’Islam sera dans ce cas une barrière contre
la montée des forces de rénovation et cette barrière ne tiendra pas.
Il subira une crise comme celle du christianisme au xix* siècle
malgré la force supplémentaire que lui prêtera son rôle de religion
nationale.
L ’Islam ne pourra échapper (partiellement) à cette crise que s’il
accomplit une reconversion profonde, un a g g io rn a m e n to . D faudrait
pour cela qu’il se trouve des musulmans croyants pour lutter contre
les interprétations réactionnaires de l’Islam drapées dans les plis du
drapeau de la religion, de la tradition et de la morale traditionnelle.
Il faudrait qu’ils renoncent à toute intolérance envers ceux qui se
passent d’Allah pour guider leurs actions et qui répugnent à adhérer
du bout des lèvres à des dogmes que seule la nécessité sociale
justifierait. Il faudrait qu’ils s’attachent à dégager du Coran et de
la tradition musulmane des valeurs applicables au monde moderne
et au premier chef aux couches du monde moderne qui réclament
l’abolition des privilèges et des exploitations. Et cela non pas en
cherchant dans les textes sacrés des prescriptions économiques, un
système qui ne s’y trouvent pas et qui pourraient n’être qu’inadap
tés, mais en en extrayant des préceptes valables de morale sociale,
en réalisant dans le cadre religieux une synthèse organique (et non
une juxtaposition) entre les valeurs religieuses traditionnelles et
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ces faits n’existent pas ou qu’ils ont un autre sens que celui que je
leur attribue ou qu’ils sont démentis par d’autres, non m’opposer la
valeur des concepts weberiens. On peut aussi alléguer que ma criti
que est valable, mais que Weber a exprimé une vérité sous-jacente
de façon inadéquate ou trompeuse comme le pense J. Gabel (« Une
lecture marxiste de la sociologie religieuse de Max Weber », C a h ie rs
in te rn a tio n a u x de s o c io lo g ie , 49, 1969, p. 51-66) qui propose de
lire « réification » toutes les fois que Weber parle de « rationalité ».
Des recenseurs m’ont signalé à juste titre des lacunes bibliogra
phiques et, de toute façon, bien des travaux qu’il faudrait citer ont
paru depuis la rédaction de mon livre. Sur le rôle, exagéré par Louis
Massignon, des juifs dans la vie économique (et particulièrement
financière) de l'Islam (p. 270, n. 35), j’aurais dû renvoyer, comme
me l’a fait remarquer G. Vajda, à la contribution de W. J. Fischel,
Jews in th e E c o n o m ie a n d P o litic a l lije o f m é d ié v a l Is la m (London,
1937). Les travaux nouveaux qu’il faudrait alléguer et discuter sur
bien des points sont légion. Je ne puis faire des additions qui
devraient constituer une véritable révision partielle si l’on ne se
borne pas à aligner des titres, mais si l’on veut tenir compte de la
qualité de l’apport de chacun.
J’aurais pu discuter plus largement les nombreux auteurs musul
mans contemporains qui ont repris dans une veine apologétique le
thème de l’adéquation des principes < sociaux » musulmans à la
société moderne et à la cité idéale. Ils sont nombreux, certes, mais
les arguments sont toujours les mêmes que chez les deux ou trois
auteurs que j’ai cités et critiqués. Vu son influence et le rôle impor
tant, symbolique même, joué par sa vie et par sa mort, j’eus pu
analyser l’œuvre de l’idéologue des Frères Musulmans, Sayyid
Qorb, que Nasser fit pendre pour conspiration en 1966 (voir par
exemple Hassan Riad, L ’E g y p te n a ssérienne, Paris, Ed. de Minuit,
1964, p. 218 s.).
A propos encore de la bien plus vaste discussion sur les relations
entre idéologie religieuse et économie, certains, qui ont jugé inutile
de me lire avec beaucoup d’attention, se sont demandés comment je
pouvais avoir aussi peu de bon sens que de nier (apparemment)
l’influence d’un phénomène aussi considérable que la religion sur
tout l’ensemble de la vie sociale et donc sur l’économie. Je trouve
dans le compte rendu d ’un ami, Muhammed-Saleh Sfia, une réponse
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Postface
d ’u n e m o r a l e s o c i a l e d o n t e l l e s n e s o n t p a s l a s e u l e s o u r c e . D e p l u s ,
c e tte m o r a le s o c ia le , e lle - m ê m e , s e p r é s e n te à d e u x n iv e a u x . I l y a
d ’a b o r d u n e é t h i q u e t h é o r i q u e q u i , d a n s l ’I s l a m c la s s iq u e , e s t f o r
m é e s u r l a b a s e d u n o y a u d e l ’i d é o l o g i e m u s u l m a n e , d e t r a d i t i o n s
a ra b e s e t d ’i d é e s g r e c q u e s o u p e rsan es ( v o i r l 'a r t i c l e « a kh \& k »
p a r R . W a lz e r e t H . A . R . G ib b d a n s l a s e c o n d e é d i tio n d e l 'E n c y
c l o p é d i e de l ’Islam , t o m e I , é d i t i o n f r a n ç a i s e , L e y d e , B r i l l e t P a r i s ,
B esson, 1960, p . 3 3 5 -9 ). D e c e tte é th iq u e th é o riq u e d é riv e u n e
m o r a l e d if f u s e p r a t i q u e , é g a le m e n t in f lu e n c é e p a r le s e x ig e n c e s d e
la p ra x is s o c ia le et qui te n d , r é c ip ro q u e m e n t, à m o d ifie r c e tte
é t h i q u e t h é o r i q u e . L ’a t t i t u d e d e s i n d i v i d u s e s t u n c o m p r o m i s v a r i a
b le e n t r e le s im p é r a t if s d e c e tte m o r a le p r a t i q u e e t le u r s r é a c ti o n s
a u x s u g g e s tio n s d e la « ra tio n a lité » é c o n o m i q u e , c ’e s t - à - d i r e a u x
o p p o rtu n ité s de m a x im a tio n d e s b ie n s et a v a n ta g e s dont chacun
p e u t j o u i r e n f o n c tio n d e la m ê m e p r a x i s s o c ia le ( a d d i tio n d e l 9 7 5 ) . ]
S u r le p la n d e s fa its , je m e s u is a p e r ç u e n é c riv a n t c e t a rtic le
d ' u n e d o n n é e q u i m e s e m b l e i m p o r t a n t e p o u r l 'é l u c i d a t i o n d u c o n c e p t
d e rib â d a n s l e C o r a n e t p o u r l e s o r i g i n e s d e s o n i n t e r d i c t i o n . L e
p r o b l è m e d e l ’i n t é r ê t , e t n o t a m m e n t d e l ’i n t é r ê t c o m p o s é o u a n a t o
c ism e , in té re s s a it fo rt l ’O r i e n t c h ré tie n au m om ent où s u r g is s a it
l 'I s l a m . D a n s l e s i è c l e m ê m e o ù e s t n é l e P r o p h è t e , u n e f o r t c u r i e u s e
h o m é lie en s y ria q u e de l ’é v ê q u e m o n o p h y s ite s y rie n Jacob de
S a ro u g (c a . 4 5 1 -5 2 1 ), par e x e m p le , m e t e n scèn e S a ta n q u i se
la m e n te d e la c h u te d e so n p o u v o ir à la s u ite d e la d is p a ritio n ré c e n te
d u p a g a n i s m e . P o u r l e r e g a g n e r il v a u t i l i s e r l e p r ê t à i n t é r ê t (rebîthâ,
m o t a p p a r e n t é à rib â ) q u e p r ê t r e s e t m o i n e s p r a t i q u e r o n t e t q u i l e s
p erd ra. P e u im p o r te , d è s lo rs , le u r o rth o d o x ie , le u r c u lte d u v rai
D i e u : « D e l ’i n t é r ê t q u e l e p r ê t r e a u r a t i r é d e s o n a r g e n t , s ’é c r i e l e
d i a b l e , q u ’il a c h è t e u n e h a c h e e t q u ’i l b r i s e a v e c e l l e le s t a b e r n a c l e s
d e s d i e u x ( j ’y c o n s e n s ) ! L ’a m o u r d e l ’o r e s t u n e i d o l e p l u s g r a n d e
q u e c e l l e d e s d i e u x . . . S e u l e e l l e v a u t p o u r m o i a u t a n t q u ’e u x t o u s
e n s e m b l e ! » E t l ’é v ê q u e s y r i e n m e t d a n s l a b o u c h e d u M a l i n c e t t e
f o r m u l e tr è s « m a r x is te » : « O n a r e n v e r s é le s id o le s , o n n e r e n v e r
s e r a p o i n t le s é c u s q u e n o u s m e t t r o n s e n p l a c e » ( é d i t i o n e t t r a d u c
t i o n d e l ’a b b é M a r t i n d a n s Z eits c h rift der deutschen m orgenlàndi-
schen Gesellschaft, 2 9 , 1 8 7 5 , p . 1 0 7 - 1 4 7 ; a u t r e s r é f é r e n c e s i n d i q u é e s
d a n s A . B a u m s t a r k , Geschichte der syrischen L ite ra tu r, B o n n , M a r
c u s e t W e b e r, 1 9 2 2 , p . 1 5 0 , n . 4 ).
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c o m m u n d e l a m o r a l e c h r é t i e n n e e x p r i m é e p a r l e s P è r e s d e l ’E g l is e .
A u m o i n s e n O r i e n t , l e s c o n c i l e s , il e s t v r a i , r e s t r e i g n e n t l a p r o h i b i
tio n e n p r a tiq u e a u x c le rc s . M a is , s u r u n p la n p lu s ré a lis te , J u s tin ie n
( 5 2 7 - 5 6 5 ) a v a it, à p e u p r è s c e n t a n s a u m o in s a v a n t le P r o p h è te d e
l ’I s l a m , r é d u i t le s ta u x d ’i n t é r ê t , p r o h ib é l ’a n a t o c i s m e ou in té r ê t
c o m p o s é e t i n t e r d i t d ’e x i g e r t o u t i n t é r ê t à p a r t i r d u m o m e n t o ù l a
s o m m e p a y é e p a r le d é b i t e u r f e r a i t p l u s q u e d o u b l e r l e m o n t a n t d u
c a p i t a l . I l s ’a g i t l à d e t e x t e s d e 5 2 9 (C odex, 4 , 3 2 : 1 0 , 2 7 ) p r é c i s é s
e n 5 3 5 (n o v e lle s 1 2 1 e t 1 3 8 ) ( c f . G . C a s s i m a t i s , Les intérêts dans
la législation de Justinien et dans le d ro it byzantin, P a r i s , R e c u e i l
S ir e y , 1 9 3 1 , p . 6 1 s . e t A . B e r n a r d d a n s l e D ic tio n n a ire de
théologie catholique, t . X V , 2 , P a r i s , L e t o u z e y e t A n é , 1 9 5 0 ,
c o l. 2 3 2 2 s .) .
L a p r o h i b i t i o n d e l ’a n a t o c i s m e e s t d ’a i l l e u r s d é j à d a n s l e C o d e d e
H a m m u r a b i (§ 9 3 ). A p ro p o s du concept de d o u b le m e n t d e la
som m e p rê té e q u e b ie n des c o m m e n ta ire s in v o q u e n t a u s u je t d u
ribâ, i l c o n v i e n t p e u t - ê t r e d e s i g n a l e r q u e ce c o n c e p t j o u e u n g r a n d
•ôle d a n s l e s t r a d i t i o n s é c o n o m i q u e s d e l ’O r i e n t a n c i e n . A u d é b u t
d u II* m i l l é n a i r e a v a n t n o t r e è re , en B a b y lo n ie com m e dans le s
c o m p to irs a s s y rie n s de C appadoce, n o n o b s ta n t le s p ro h ib itio n s
é v e n t u e l l e s , o n p r a t i q u a i t b i e n l e p r ê t à i n t é r ê t s c o m p o s é s s e l o n le
m o d e s u iv a n t : le s in t é r ê t s é t a i e n t c a p ita lis é s t o u s le s a n s o u e n c o r e
c h a q u e f o i s q u ’e n s ’a c c u m u l a n t i l s a t t e i g n a i e n t u n m o n ta n t égal à
c e lu i d u c a p i t a l . P a r c o n s é q u e n t , a u t a u x d e 2 0 % , il y a v a i t c a p i
t a l i s a t i o n d e s i n t é r ê t s t o u s le s c i n q a n s ( c f . R . B o g a e r t , Les origines
antiques de la banque de dépôt..., L e y d e , A . W . S i j t h o f f , 1 9 6 6 ,
p . 8 2 - 8 3 ; p o u r l ’E g y p t e , c f . p . 4 3 ) . E n E g y p te , s e lo n D io d o re d e
S ic ile ( I , 7 9 ) , le p h a r a o n B o c c h o r i s ( 7 2 0 - 7 1 5 a v . J .- C .) a v a it é d ic té
u n e lo i in t e r d is a n t « à c e u x q u i p r ê t e n t s u r c o n t r a t d e p o r te r , p a r
l ’a c c u m u l a t i o n d e s i n t é r ê t s , l e c a p i t a l a u - d e l à du d o u b le » (tr a d .
F. H o e fe r). O n p o u rra c o n s ta te r d ’a u t r e p a rt, en c o n s u lta n t p a r
e x e m p l e l ’e x p o s é s u c c i n c t d ’E . S z l e c h t e r , t L e p r ê t d a n s l ’A n c i e n
T e s t a m e n t e t d a n s le s c o d e s m é s o p o t a m i e n s d ’a v a n t H a m m o u r a b i »
( d a n s L a B ib le et l'O rie n t, T ra va u x d u pre m ie r Congrès d'archéo
logie et d'orientalism e bibliques, P a r i s , P . U . F . , 1 9 5 5 , p . 1 6 - 2 5 ) q u e
le s « a s tu c e s » pour to u rn e r l ’i n t e r d i c t i o n de l ’i n t é r ê t s o n t a u s s i
a n c ie n s q u e c e tte in te r d ic tio n m ê m e .
NOTE SUR LA T R A N S C R IP T IO N
DES M OTS ÉTRANGERS
C e l i v r e s ’a d r e s s e à l a f o is a u g r a n d p u b l i c , à d e s s p é c i a li s t e s n o n
o r i e n t a l i s t e s e t a u x o r i e n t a l i s t e s . J ’a i e m p l o y é u n e t r a n s l i t t é r a t i o n q u i
v e u t n e p a s r e b u t e r le s n o n - o r i e n t a l i s t e s . E l l e r e n o n c e p o u r c e l a à
l ’e m p l o i d e s s ig n e s d i a c r i t i q u e s . E n r e v a n c h e , l 'e m p l o i s y s t é m a tiq u e d e s
l e t t r e s i t a l i q u e s ( o u d e s c a r a c t è r e s r o m a i n s d a n s le s m o t s e n i t a li q u e )
p e r m e tt r a a u x o rie n ta lis te s , p a rtic u liè r e m e n t a u x é tu d ia n ts e t a u x a u to
d i d a c t e s q u ’o n o u b l i e t r o p s o u v e n t , d e r e t r o u v e r a v e c s û r e t é l a f o r m e
o r ig in e lle d u m o t o u d u n o m tra n s litté ré .
L e s q u e l q u e s i n d i c a t i o n s d o n n é e s c i - d e s s o u s n ’o n t p o u r b u t q u e d e
p e r m e t t r e a u l e c t e u r n o n o r i e n t a l i s t e d e n e p a s t r o p s ’é l o ig n e r d e la
p r o n o n c i a t i o n o r ig i n e ll e . L e s v o y e l le s s o n t s o u m is e s e n a r a b e à d e m u l
t i p l e s v a r i a t i o n s e t il n e f a u d r a p a s s ’é t o n n e r d e le s t r o u v e r a ille u r s , p o u r
le s m ê m e s m o t s , n o t é e s d e f a ç o n s e n s i b l e m e n t d if f é r e n te . I l y a u n e
c e r t a i n e p a r t d e c o n v e n t i o n ( in é v ita b le ) d a n s le s s o lu ti o n s a d o p t é e s ic i.
O n a c o n s e rv é , p o u r c e rta in s a u te u rs m u s u lm a n s c o n te m p o ra in s ,
l ’o r t h o g r a p h e d e l e u r n o m e n g r a p h i e l a t i n e q u ’ils o n t e u x - m ê m e s a d o p t é e
p o u r l ’u s a g e e n m i lie u e u r o p é e n . O n a e m p lo y é M e k k a a u l i e u d e l a
f o r m e i n e x a c t e e t à s a v e u r m é d ié v a le L a M e c q u e .
251
Islam et capitalisme
d : d « e m p h a t i q u e » (d âd).
dh : th a n g l a is d a n s this ( d h âl) ; à d i s t i n g u e r d e d ’h : d + h.
gh : à p e u p r è s le r p a r i s i e n d i t « g r a s s e y é » ( g h ayn).
h : à p r o n o n c e r e n < a s p i r a n t » c o m m e o n d i t f a u t i v e m e n t e n f r a n ç a is
( c o m m e d a n s A lla h ).
h : h fo rt p ro n o n c é c o m m e dans la v o ix c h u c h o té e (c o m m e dans
M a /i m o û d ) .
i : b r e f ; î : lo n g .
j : r e n d c o n v e n t i o n n e l l e m e n t l e djîm a r a b e , l e t t r e q u i c o r r e s p o n d a i t
a n c i e n n e m e n t à g ( le g d e gare, n o n c e l u i d’âge) c o m m e a c tu e l le
m e n t d a n s le s v il le s d ’E g y p t e , m a i s q u i c o r r e s p o n d e n g é n é r a l à
d j o u à j f r a n ç a i s s u i v a n t le s r é g i o n s d u m o n d e a r a b e .
kh : à p r o n o n c e r à p e u p r è s c o m m e l ’a l l e m a n d ch d a n s Dach, Bach o u
c o m m e la jota e s p a g n o l e .
n : t o u j o u r s c o n s o n n e , c o m m e s ’il y a v a i t n n , j a m a i s c o m m e d a n s on,
an, brin, e tc .
o : r e n d c o n v e n t i o n n e l l e m e n t l a v o y e l l e ( d amma) d e l ’a r a b e p r o n o n c é e
le p lu s s o u v e n t ou d a n s l a p r o n o n c i a t i o n c l a s s i q u e ,
o û : l a v o y e lle lo n g u e c o r r e s p o n d a n t e ,
q : s o rte d e k « e m p h a tiq u e ».
r : à p r o n o n c e r < r o u lé > c o m m e d a n s le M id i d e la F ra n c e ,
s : to u j o u r s le s d e soleil, j a m a i s c e l u i d e rose,
sh : ch f r a n ç a is d a n s chat,
t : t < e m p h a t i q u e ».
th : th a n g l a is ; d a n s thing\ à d i s t i n g u e r d e t 'h = t + h .
tsh : tch f r a n ç a i s ; à d i s t i n g u e r d e t’s h = t+ s h .
w : ou f r a n ç a i s d a n s ouate.
y : y f r a n ç a i s d a n s y eux.
r : e n g é n é r a l e n a r a b e u n dh < e m p h a t i q u e > ( d h S d a n s d h o / m ) ; d a n s
b e a u c o u p d e ré g io n s p r o n o n c é z » e m p h a tiq u e ».
D e p lu s , d a n s le s m o t s e t n o m s t u r c s r e p r o d u i t s s e l o n l ’o r th o g r a p n e
la tin e a c tu e l le , a v e c d e s m o d i f i c a t i o n s m i n e u r e s i m p o s é e s p a r l e f a i t q u e
d e s c a r a c t è r e s m u n i s d e s ig n e s d i a c r i t i q u e s n ’é t a i e n t p a s d is p o n ib l e s :
c = d j fra n ç a is ,
ç = tch f r a n ç a is .
g = y ( d e yeux) a v e c e, i, ô, ü ; p e u t s e r e n d r e p a r u n s i m p l e a llo n g e
m e n t d e l a v o y e l le a n t é r i e u r e s i c e l l e - c i n ’e s t p a s u n e d e s p r é c é
d e n te s .
ï : r e n d r a ic i IV s a n s p o i n t d u t u r c , c ’e s t - à - d i r e u n é t r è s f e r m é in t e r
m é d i a i r e e n t r e l ’y a n g l a i s d e cherry e t l e yerï d u r u s s e ,
j : c o m m e e n fra n ç a is d a n s jo u rn a l.
252
Note sur la transcription des mots étrangers et citations coraniques et bibliques
o : eu d a m jeune,
sh : f r a n ç a i s ch.
u : f r a n ç a i s ou.
ii : f r a n ç a i s u d a n s buvard.
h , n , r , s, y c o m m e d a m la tra n s litté ra tio n a r a b e e m p lo y é e c i-d e s s u s .
O n a t r a n s l i t t é r é l e r u s s e p o u r le s r é f é r e n c e s d a n s l e s n o t e s e n p r e
n a n t p o u r g u id e le s y s t è m e i n t e r n a t i o n a l a d o p t é p a r l ’I .S - O . ( I n t e r n a t i o
n a l O r g a n i s a t i o n f o r S ta n d a r d i z a t i o n ) , m a is e n l 'a d a p t a n t p o u r é v i t e r le s
s ig n e s d i a c r i t i q u e s n o n d is p o n ib l e s . A i m i l e j e s t l a l e t t r e c o r r e s p o n d a n t
a u j f r a n ç a i s , l e y e s t l e i s kratkoy, ï le yefi, é , y u , y a r e n d e n t l e s t r o i s
d e r n i è r e s le ttr e s d e l ’a l p h a b e t , ish, sh, shtsh le s c h u i n t a n t e s . C o m m e d a n s
l a t r a n s l i t t é r a t i o n d e l ’I .S .O ., c e t u c o r r e s p o n d e n t a u x s o m f r a n ç a i s t s
e t o u , h a u c h a l le m a n d . D a n s le te x t e , l e r u s s e e s t t r a n s c r i t e n s e r a p
p r o c h a n t d e l ’u s a g e f r a n ç a i s h a b i t u e l . P o u r le s a u t r e s l a n g u e s , le s i t a l i
q u e s re m p la c e n t d e m ê m e d e s s ig n e s d ia c r it iq u e s . De m êm e e n c o re
l o r s q u 'o n t é t é c i té s d e s o u v r a g e s o ù ils é t a i e n t e m p l o y é s d a m l e t i t r e o u
p o u r le n o m d e l ’a u t e u r .
C IT A T IO N S C O R A N IQ U E S ET B IB L IQ U E S
L e s r é f é r e n c e s a u C o r a n c o m p o r t e n t , a p r è s le n u m é r o d e l a s o u r a t e
s u iv i d e d e u x p o in t s , d ’a b o r d l ’i n d i c a t i o n d u v e r s e t s e lo n l a n u m é r o
t a t i o n d e l 'é d i t i o n e u r o p é e n n e d e F lii g e l, s u iv ie p a r b e a u c o u p d e t r a
d u c t i o n s , p u is ( a p r è s u n e b a r r e o b li q u e ) é v e n t u e l l e m e n t l a m ê m e i n d i
c a t i o n s u i v a n t l 'é d i t i o n d u C a i r e .
O n a u ti lis é le s a b r é v i a t i o n s c o u r a n t e s p o u r le s li v r e s b ib liq u e s . A
l ’u s a g e d e s le c t e u r s q u i n 'y s e r a i e n t p a s a c c o u tu m é s , e n v o ic i l a c l e f :
P o u r l ’A n c i e n T e s t a m e n t : D t ( D e u t é r o n o m e ) , E x ( E x o d e ) , E z ( E z é c h ie l) ,
G n ( G e n è s e ) , I s ( I s a ïe ) , L v ( L é v iti q u e ) , M l ( M a la c h ie ) , N b ( N o m b r e s ) ,
P r (P ro v e rb e s ), P s (P sa u m es).
P o u r l e N o u v e a u T e s t a m e n t : 1 C o ( P r e m i è r e a u x C o r in t h ie n s ) , J n
( J e a n ) , L e ( L u c ) , M c ( M a r c ) , M t ( M a t t h i e u ) , R m ( R o m a in s ) .
NOTES
AVANT-PROPOS
1. C e t t e la c u n e a é t é e n p a r t i e c o m b lé e p e n d a n t q u e j e r é d i g e a i s c e
liv r e . L ’h is to i r e é c o n o m iq u e m o d e r n e f a i t l ’o b j e t d e l ’o u v r a g e r é c e n t d e
Z .Y . H e r s h la g , Introduction to the modem économie history o f the
M iddle East, L e id e n , B r ill, 1 9 6 4 , X 1 V - 4 1 9 p . C e m a n u e l n ’e s t p a s e n t i è
r e m e n t s a ti s f a is a n t, m a is c o n t i e n t b e a u c o u p d e d o n n é e s , d e c h iffre s e t
d e d o c u m e n t s . J e n 'a i p u m ’y r é f é r e r q u e p a r t i e l l e m e n t .
CHAPITRE I
1. C f . le s o p in i o n s d e s r é f o r m a t e u r s m o d e r n i s t e s M o h a m m a d 'A b d o h
e t R a r h î d R i dk d a n s J . J o m i e r , Le Commentaire coranique du M anâr,
P a r is , G . P . M a is o n n e u v e , 1 9 5 4 (c o ll. I s l a m d ’h i e r e t d ’a u j o u r d ’h u i , 1 1 ) ,
p . 2 2 6 s s .; p o u r la T u r q u i e , c f . A h m e d N a z m î , Nazer-i Islâmda zengln-
lighin mewqi'î, I s ta n b u l , 1 3 4 0 - 1 3 4 2 ( 1 9 2 1 - 1 9 2 3 ) d o n t o n t r o u v e r a d e s
c i ta t io n s d a n s W . B jô r k m a n , < Kapitalentstehung und -anlage im Islam »
( d a n s M itteilungen des Seminars f iir orientalische Sprachen, 3 2 , 1 9 2 9 , 2 .
A b te i lu n g , p . 8 0 -9 8 ).
25 4
Islam et capitalisme
p . 5 2 s, 6 1 s; to u te la l i t t é r a t u r e a p o l o g é t i q u e r é f o r m i s t e m o d e r n is te ,
cf. par e x e m p le J. J o m ie r , Le Commentaire coranique du Man&r,
P a r i s , G . P . M a i s o n n e u v e , 1 9 5 4 ( c o ll. I s l a m d ’h i e r e t d ’a u j o u r d ’h u i, 1 1 ),
p. 217 ss; to u te la litté ra tu re p a k ista n a ise o f f ic ie lle ( p a r e x e m p le le
r a p p o r t d e l a c o m m i s s i o n d e l a zakât d o n t j ’a i c i t é u n e x t r a i t d a n s m o n
a r t i c l e « La Vie de M ahom et et le Problème sociologique des origines
de l'Islam » ( d a n s Diogène, n ° 2 0 , o c t . 1 9 5 7 , p . 3 7 - 6 4 ) e t p r iv é e . C e la e s t
r é p é t é ad nauseam d a n s d e s m i l l i e r s d e li v r e s , d ’a r t i c l e s e t d e b r o c h u r e s .
255
Notes
e t in d iv id u a l is te ) , m a is r e s p e c t e la p r o p r i é t é ( l a q u e l l e 7 ) c o m m e l e c a p i
ta lis m e . J . A u s t r u y , L'Islam face au développement économique, P a r i s ,
E d . o u v r iè r e s , 1 9 6 1 , e x p o s e q u e « l a m e n t a l i t é t r a d i t i o n n e l l e d e l ' I s l a m
n ’a p a s f a v o r i s é le d é v e l o p p e m e n t d u c a p i t a l i s m e » ( p . 6 0 ) , m a i s e s t i m e
que « l a c o n c e p ti o n p ro fo n d e d e la p r o p r ié té » y e s t s p é c ia le m e n t
< a d a p té e à la n o u v e lle f o n c t i o n » q u e l u i a s s ig n e l a c r o i s s a n c e é c o n o
m iq u e m o d e rn e par o p p o s itio n < au rô le que lu i im p u ta it ie je u
é c o n o m iq u e lib é r a l » (p . 9 5 s ) d e s o r t e q u e « l e s e n s p a r t i c u l i e r d u
c o l le c tif q u i e s t c a r a c t é r i s t i q u e d e l ’I s la m p e u t a u j o u r d 'h u i d e v e n i r u n
m o te u r du p r o g r è s é c o n o m i q u e » (p . 9 8 ) d a n s u n sen s s u i g e n e ris ,
n i c a p ita lis te n i s o c ia lis te . C e s th è s e s s e r e t r o u v e n t d a n s s o n a u t r e l i v r e ,
Structure économique et civilisation, l ’Egypte et le Destin économique
de l ’Islam, P a r is , S .E .D .E .S ., 1 9 6 0 e t , c o n d e n s é e s , d a n s s o n a r t i c l e
t Vocation économique de l ’Islam » ( d a n s Cahiers de l ’I.S .E .A ., n " 1 0 6
[s é rie V , n " 2 ], o c t. 1 9 6 0 , p . 1 5 1 - 2 1 2 ) . O n a u r a p l u s i e u r s f o i s l ’o c c a s i o n
d e r e v e n i r s u r le s id é e s d e c e t a u t e u r q u i r e p r é s e n t e assez b ie n le
c o n t r e - p ie d d e s th è s e s s o u t e n u e s ic i. I l f a u t n o t e r d è s l ’a b o r d q u 'e l l e s
s o n t d é v e lo p p é e s s u r l a b a s e d 'u n e c o n n a i s s a n c e t r è s i n s u f f i s a n t e d e s
fa its , a v e c u n e d o c u m e n t a t i o n c o n s t i t u é e e n b o n n e p a r t i e d e m a u v a i s
liv re s d e p s e u d o - s a v a n t s , e u x - m ê m e s d e d e u x i è m e o u d e t r o i s i è m e
m a in . D e s c o n c lu s io n s a s s e z a n a lo g u e s , m a is s u r u n e b a s e d o c u m e n t a i r e
p lu s r i c h e e t s o lid e , s o n t é n o n c é e s p a r J . H a n s , H om o oeconomicus
islamicus, K la g e n f u r t - W ie n , J . L . S e n , 1 9 5 2 ; D ynam ik und Dogma
im Islam ’, L e id e n , B r ill, 1 9 6 0 ( c f . p . 7 1 s ).
4 . T h è s e s o u te n u e a p r è s b ie n d ’a u t r e s p a r l e m a g i s t r a t , i s l a m i s a n t
a m a t e u r e t m a l in f o r m é , R . C h a r l e s : < L 'a t t i t u d e f a t a l i s t e m u s u l m a n e
a e u , o n le s a it, d e s i n c id e n c e s e x t r ê m e m e n t g r a v e s ; e l le a e n r a y é l 'e s p r i t
d 'in it ia t iv e , p a r a ly s é l ’a c t i v i t é m a t é r i e l l e , p l o n g é le s p a y s d a n s l a l é t h a r
g ie » ( L ’Am e musulmane, P a r i s , F l a m m a r i o n , 1 9 5 8 , p . 7 1 ) . P l u s
la r g e m e n t, R e n a n d é n o n ç a i t le s c o n s é q u e n c e s « a b r u t i s s a n t e s » d u
r è g n e b r u t a l d u d o g m e m u s u l m a n ( E . R e n a n , L ’Islamisme et la
Science, P a r is , C a l m a n n - L é v y , 1 8 8 3 ) . C f . m a c r i t i q u e , L ’Islam, doc
trine de progrès ou de réaction?, P a r i s , U n i o n ra tio n a lis te , 1961
( = Cahiers rationalistes, n * 1 9 9 , d é c . 1 9 6 1 ) .
256
Islam et capitalisme
6. A in s i le g r a n d is la m is a n t C . H . B e c k e r d a n s u n tr o p c o u rt exposé,
« Islam und W irtschafl » ( d a n s A rc h iv f iir Wirtschaftsjorschung im
Orient, W e i m a r 1, 1 9 1 6 , p . 6 6 - 7 7 ; r é i m p r i m é d a n s s e s Islamstudien,
Vom Werden und Wesen der islamischen Welt, I , L e ip z ig , Q u e lle u .
M e y e r , 1 9 2 4 , p . 5 4 - 6 5 ) e t W . B j ô r k m a n , < Kapitalentstehung und
-anlage im Islam » ( d a n s M ilte ilu ng cn des Seminars f ïir orientalische
Spraclien, 3 2 , 1 9 2 9 , 2 . A b t e i l u n g , p . 8 0 - 9 8 ) , b i e n i n f o r m é s d u p o in t de
v u e is l a m o l o g i q u e , m a i s d e s s e r v is p a r l a f lu i d ité d e s c o n c e p ts é c o n o
m i q u e s q u ’ils u t i l i s e n t . L e p e t i t l i v r e d e l ’é c o n o m i s t e A l f r e d R iih l, Vom
Wirtschaftsgeist im Orient, L e ip z i g , Q u e ll e u n d M e y e r, 1925, V III,
9 2 p ., c o n s a c r é à l 'A l g é r i e , e s t v ic ié p a r c e r t a i n s p r é s u p p o s é s s c ie n ti
f iq u e s , m a is a u m o i n s e x e m p t d e p r é j u g é s p o li tiq u e s d ir e c ts . I l f a u t lire
le tr è s h o n n ê t e e t i n t e l l i g e n t a r t i c l e d e G . D e s t a n n e d e B e rn is , « Islam
et Développement économique » ( d a n s Cahiers de l'I.S.E.A., n ’ 106
[ s é r ie V , n ° 2 ], o c t . 1 9 6 0 , p . 1 0 5 - 1 5 0 ) q u i f a i t a p p e l à s a c o n n a is s a n c e
d u m i lie u r u r a l t u n i s i e n e t a u x e x p é r i e n c e s t e n t é e s d a n s c e m ilie u . M a is
il n e c o n n a î t q u e d e s e c o n d e m a i n l e s u b s t r a t h i s t o r i q u e e t le s a u tr e s
r é g i o n s m u s u lm a n e s .
257
Notes
8. B o n n e d is c u s s io n d ’u n c e r ta i n n o m b r e d e c e s d é f i n i t i o n s p a r
M . D o b b , Studies in the Development o f Capitalism, L o n d o n , R o u t l e d g e ,
1 9 4 6 , p . 1 -1 0 . D is c u s s i o n d u s e n s de d iv e r s e s « i n s t i t u t i o n s é c o n o
m i q u e s > c a p ita lis te s , p a r e x e m p le d a n s le m a n u e l d e R . H . B l o d g e t t ,
Comparative Economie Systems, N e w Y o r k , M a c m i l l a n , 1 9 4 4 , p . 2 4 - 4 2 ;
p lu s p r o f o n d é m e n t p a r F . P e r r o u x , Le Capitalisme *, P a r i s , P . U . F . ,
1 9 6 2 ( c o ll. Q u e s a i s - j e ? 3 1 5 ) , p . 9 - 2 9 . M a x W e b e r c o m b i n e le s d e u x
e s p è c e s d e d é f in itio n s : c T a n d i s q u ’u n c a p i t a l i s m e d e d i v e r s e s f o r m e s
n o u s a p p a r a î t d a n s t o u t e s le s p é r i o d e s d e l ’h is to i r e , l a s a t i s f a c t i o n d e s
b e s o in s q u o t i d i e n s s u iv a n t le m o d e c a p i t a l i s t e e s t p r o p r e à l ’O c c i d e n t e t
m ê m e l à c 'e s t u n e d o n n é e q u i n e s e r é a l i s e q u e d e p u i s l a s e c o n d e m o i t i é
d u X I X * s iè c le . » ( M . W e b e r , Wirtschaftsgeschichte, M ü n c h e n u .
L e ip z ig , D u n c k e r u n d H u m b l o t , 1 9 2 3 , p . 2 3 9 .)
9. C ’e s t la c o n f u s io n e n t r e le s n o t i o n s d iv e r s e s r e c o u v e r t e s p a r le
t e r m e d e « c a p ita lis m e » c h e z M a r x q u i e x p l i q u e d e s r é a c t i o n s c o m m e
c e lle d u g r a n d h is to r i e n , G e o r g e s L e f e b v r e , d e b o n n e v o l o n t é p o u r t a n t
e n v e r s le m a r x is m e (< Observations » , d a n s L a Pensée, n * 6 5 , j a n v . -
f é v r . 1 9 5 6 , p . 2 2 - 2 5 ; c f . p lu s b a s , p . 2 7 0 , n . 8 0 ) . M a r x p a r l e n e t t e m e n t d u
c a p ita l m a r c h a n d (K apital li v r e I I I , c h a p . 2 0 ) e t d u c a p i t a l u s u r a i r e (ibid.,
c h . 3 6 ) c o m m e f o r m e s < a n t é d i l u v i e n n e s > d u c a p i t a l , d a n s l 'A n t i q u i t é e t
a u M o y e n A g e . M a is il s e g a u s s e d e s « q u i p r o q u o s » a c c u m u lé s p a r
M o m m s e n ( Kapital, li v r e I , é d . K . K a u t s k y , 3* é d ., S t u t t g a r t , D i e t z 1 9 2 0 ,
p . 1 2 3 , n . 3 9 , Le Capital, t r . I . R o y , t. I , P a r i s , E d . s o c ia le s , 1 9 5 0 , p . 1 7 1 ,
n . 1), d e s n o n - s e n s d e c to u s le s p h il o lo g u e s » (Grundrisse der K r itik der
politischen Oekonomie, Rohentwurf, B e r l in , D ie t z , 1 9 5 3 , p . 4 1 2 ) q u i
p a r l e n t d u c a p ita l d a n s l ’A n t i q u i t é .
1 2 . L e s e c t e u r e s t c e q u e L é n i n e a p p e l l e « é l é m e n t » (élément) d a n s
s a b r o c h u r e d e 1 9 1 8 , La Tâche essentielle de nos fours sur tin fa n tilism e
« de gauche » et les idées petites-bourgeoises ( S o ts h in e m 'y a , 4* é d . , M o s
c o u , G o s u r d a r s t v e n n o e iz d . p o litiw A e s k o y l i t e r a t u r ï , t. 2 7 , 1 9 5 0 , p . 2 9 1 -
3 1 9 ), p . 3 0 3 , tr a d . f r . ( Œuvres, t. 2 7 , P a r i s , E d . s o c ia le s , M o s c o u , E d . e n
la n g u e s é t r a n g è r e s , 1 9 6 1 , p . 3 3 7 - 3 7 0 ) , p . 3 5 0 s. I l c i t e t e x t u e l l e m e n t c e
p a s s a g e e t le d é v e lo p p e d a n s s a b r o c h u r e d e 1 9 2 1 , Sur l'im p ô t en nature
258
Islam et capitalisme
q u i e s t p l u s r é p a n d u e e t p l u s a c c e s s i b l e ( p a r e x e m p l e d a n s Œuvres choi
sies, t . I I , M o s c o u , é d . e n l a n g u e s é t r a n g è r e s , 1 9 4 7 , p . 8 5 0 - 8 8 7 [v o ir les
p . 8 5 1 e t 8 6 5 ] , S o t s b i n e n i y a , 4* é d ., t . 3 2 , ibid., 1 9 5 0 , p . 3 0 8 - 3 4 3 [v o ir
l e s p . 3 0 9 s ., 3 2 2 s .] , Selected Works, v o l. I X , L o n d o n , L a w r e n c e a n d
W i s h a r t , 1 9 3 7 , p . 1 6 4 - 2 0 2 [ v o ir le s p . 1 6 5 , 1 7 9 ]) e n d é f i n is s a n t « é lé
m e n t > p a r < p a r t i e c o n s t i t u t i v e > ( sostavnaya t s h ast'). S ta l in e a r e p r i s c e
t e x t e d a n s s o n r a p p o r t d u 2 6 j a n v . 1 9 3 4 a u X V I I ” c o n g r è s d u P .C . (b .)
d e l ’U . R .S .S . ( t r a d u i t d a n s S t a l i n e , Les Questions du léninisme, P a r is , E d .
s o c ia le s , 1 9 4 7 , t. I I , p . 1 3 2 -1 9 2 ), p . 1 4 9 .
1 4 . Ibid., I I I , p . 3 5 8 ; t r a d . f r „ t . V I , p . 3 3 S .
1 6 . L e t e r m e e s t e m p r u n t é à J e a n B é n a r d , La Conception marxiste
u capital, P a r i s , S o c i é t é d ’é d i t i o n s d 'e n s e i g n e m e n t s u p é r ie u r , 1 9 5 2 ,
t. 2 4 4 .
1 7 . Das Kapital, B u c h I I I , p . 3 5 8 ; t r a d . f r . t . V I , p . 3 3 5 s.
1 8 . Ibid.
259
Notes
2 5 . Ibid., p . 2 2 5 ss.
2 6 . K . M a r x , Dos Kapital, B u c h I I I , p . 6 4 2 , 6 4 5 ; t r a d . f r . , t . V I I ,
p. 2 54, 257.
2 9 . H e r s k o v its , ibid., p . 3 0 4 .
3 0 . F . P e r r o u x , ibid., p . 3 5 .
chapitrb n1
260
Islam et capitalisme
2 . C e l a a é t é b i e n d é m o n t r é s u r t o u t p a r J . S c h a c h t , The Origins of
M uham madan Jurisprudence, O x f o r d , C l a r e n d o n P r e s s , 1 9 5 0 ; c o n c lu
s i o n s r é s u m é e s d a n s s o n Esquisse d'une histoire du d roit musulman,
t r a d . f r . , P a r i s , M . B e s s o n , 1 9 5 3 ( c o l l. I n s t i t u t d e s H a u t e s E tu d e s m a r o
c a in e s , N o te s e t d o c u m e n ts , 1 1 ).
3 . L e s t r a d i t i o n s s u r l e s f a i t s h i s t o r i q u e s p u r s , le s g é n é a lo g ie s , e tc .,
s o n t, s a n s d o u te , d u m o in s e n ce q u i c o n c e rn e le s c h é m a d e s fa its
q u 'e l l e s r a p p o r t e n t , p l u s d ig n e s d e c o n s i d é r a t i o n . C f . l a d is c u s s io n d a n s
m o n « Bilan des études mohammadiennes » ( d a n s Revue historique, 2 2 9 ,
1 9 6 3 , p . 1 6 9 -2 2 0 ), p . 1 9 7 ss.
6 . 8 ; 2 8 ; 1 3 : 9 e t l ’i n d e x d e l a t r a d u c t i o n B la c h è r e a u m o t : fortune.
7 . 2 8 : 2 6 s.
8. 18 : 7 6 /7 7 .
9 . 3 6 ; 2 0 / 2 1 ; 5 2 : 4 0 e t a i lle u r s .
1 0 . R é s u m é d e l a q u e s t i o n p a r W . H e f f e n in g , a u d é b u t d e l'a r tic le
« tidjâra » , d a n s Encyclopédie de l'Islam , 1 ” é d ., t. I V (é d . f r a n ç a is e ,
L e y d e , B r il l e t P a r i s , K l i n c k s i e c k , 1 9 3 4 , p . 7 8 6 ) .
1 2 . C f . s u r t o u t l ’a r t i c l e c ribâ » p a r J . S c h a c h t d a n s VEncyclopédie
de l’Islam, 1 " é d ., t . I I I ( é d . f r a n ç a i s e , L e i d e n , B r il l e t P a r i s , K lin c k s ie c k ,
1 9 3 6 , p . 1 2 2 7 - 1 2 3 0 ) e t le s th è s e s r e m a r q u a b l e s d e F . A r i n , Recherches
historiques sur les opérations usuraires et aléatoires en droit musulman,
P a r i s , A . P e d o n e , 1 9 0 9 , p . 1 3 - 2 2 e t d e B e n a li F e k a r , L'Usure en droit
musulman, P a r i s , A . R o u s s e a u , 1 9 0 8 . C f . a u s s i M . G a u d e f r o y - D e m o m -
b y n e s , Mahomet, P a r i s , A l b i n M i c h e l , 1 9 5 7 , p . 6 0 9 - 6 1 1 e t W . M . W a tt,
Muhammad at Médina, O x f o r d , C l a r e n d o n P r e s s , 1 9 5 6 , p . 2 9 6 -2 9 8 .
M a i s l a t h è s e d e c e d e r n i e r s e l o n la q u e l l e l a p o lé m iq u e d u C o r a n
c o n t r e l a p r a t i q u e d u ribâ v is e e x c l u s i v e m e n t le s ju i f s e s t in s o u te n a b le
261
N otes
à li r e s im p l e m e n t le s te x te s c o r a n iq u e s . S u r l 'e n s e m b l e d e s i n s t i t u t i o n s
fis c a le s d u P r o p h è te , v o i r s u r t o u t l a lo n g u e m o n o g r a p h i e d e L . C a e t a n i ,
Annali dell’ Islam, v o l. V , M ila n o , H o e p li , 1 9 1 2 , p . 2 8 7 - 3 1 9 .
1 3 . J e n e f a is d a n s c e p a r a g r a p h e q u e p a r a p h r a s e r j u s q u 'i c i l e c h a
p i t r e c o n s a c r é à la p r o p r i é t é p a r l e p h il o s o p h e c h r é t i e n i s l a m i s a n t ,
L . G a r d e t , La Cité musulmane, vie sociale et politique, P a r i s J . V r i n ,
1 9 5 4 (c o ll. E t u d e s m u s u lm a n e s , 1), p . 7 9 - 9 0 .
1 5 . C o m m e e x e m p le s d e t r a i t e m e n t d u d r o i t r e l i g i e u x d e l a l o c a t i o n
e t p a r t i c u l i è r e m e n t d u s a l a r i a t , d i s p o n ib l e s e n t r a d u c t i o n , c f . K h a l î l b e n
I s h ’ â q , Abrégé de la lo i musulmane selon le rite de l'im âm M âlek, t r a d .
G. - H . B o u s q u e t, t. I I I , Le Patrimoine, A lg e r , M a is o n d e s L iv re s e t
P a r is , A . M a is o n n e u v e , 1 9 6 1 , p . 1 2 8 - 1 3 3 ; s u r t o u t D . S a n t i l l a n a , Is ti
tuzioni d i diritto musulmano malichita, v o l. I I , R o m a , I s t i t u t o p e r
l ’O r ie n t e , 1 9 3 8 , p . 2 5 4 - 2 7 5 ; E . S a c h a u , Muhammedanisches Recht nach
schafiitischer Lehre, S t u t t g a r t e t B e r l in , W . S p e m a n n , 1 8 9 7 , p . 5 3 9 - 5 6 0 ;
A . Q u e r r y , D ro it musulman, P a r i s , 1 8 7 1 - 1 8 7 2 , t . I , p . 5 4 3 - 5 5 6 ;
H . L a o u s t , Le Précis de d ro it d 'Ib n Qudâma, B e y r o u t h , I n s t , f r a n ç a i s
d e D a m a s , 1 9 5 0 . p . 1 1 7 - 1 1 9 , e tc .
1 6 . C f . s u r to u t D . S a n t i l l a n a , ibid., I I , p . 5 6 , 2 5 9 s ., 2 7 0 ( e t & l ’i n d e x ,
p . 6 6 3 , s . v . aléa)-, c o m p . C . C a r d a h i , D ro it et Morale, t . I I , B e y r o u t h ,
I m p r . c a th o li q u e , 1 9 5 4 ( c o ll. U n i v e r s i t é d e L y o n . A n n a l e s d e l a F a c u l t é
d e d r o i t d e B e y r o u th ) , p . 3 5 3 s s.
1 7 . D â r i m î , Sonan, X V I I I , 8 e t d a n s d 'a u t r e s r e c u e il s a v e c d e l é g è r e s
v a r i a n te s ( r é f é r e n c e s d a n s W e n s i n c k , A
Handbook o f early M uham -
madan Tradition, L e id e n , B r ill, 1 9 2 7 , s . v . bar ter).
1 8 . C f . B . L e w is , The Arabs in History, 3* é d ., L o n d o n , H u t c h i n s o n ,
1 9 6 4 , p . 9 1 s .; W . H e f f e n in g , art. tidjdra, d a n s Encyclopédie de l ’Islam ,
t . I V ( c i té p . 2 5 5 , n . 1 0 ), é d . f r . , p . 7 8 6 ; b o n c h o i x d e h a d î t h - s d e c e
g e n r e a p . H . R i t t e r ( d a n s D e r Islam, 7 , 1 9 1 7 , p . 2 8 - 3 1 ) , d ’a p r è s S o y o û r î .
262
Islam et capitalisme
2 0 . a . H . R i t t e r , D e r Islam, 7 , 1 9 1 7 , p . 2 9 , 3 2 .
2 3 . C f . J . S c h a c h t , a r t i c l e c i t é ( p . 2 5 5 , n . 1 2 ); F . A r i n , Recherches
historiques, p . 2 2 s s . e t p a s s i m ; B . F a k a r , L'U sure en droit musulman,
p . 2 9 , 3 3 s s ., e t c . ; D . S a n t i l l a n a , Istituzioni, I I , p . 6 0 s s., p . 1 7 7 ss.;
X. S c h a c h t , The Origins o f Muhammadan Jurisprudence, O x f o r d ,
C l a r e n d o n P r e s s , 1 9 5 0 , p . 6 7 , 1 0 8 , 3 1 3 e t s u r t o u t p . 2 5 1 . O n tr o u v e r a
s u r t o u t d e s r é f é r e n c e s p r é c i s e s a u A a d îrij c h e z E . C o h n , Der Wucher
( r i b â ) in Qor'ân, Chadith und Fiqh, B e r l in , 1 9 0 3 . E x p o s é r é c e n t, c o n c is ,
m a i s c l a i r e t s û r p a r Y . L i n a n t d e B e l le f o n d s , Traité de droit musulman
comparé, t . I , P a r i s - L a H a y e , M o u t o n , 1 9 6 5 , p . 2 1 7 - 2 2 3 . L e s te n d a n c e s
a c t u e l l e s d ’i n t e r p r é t a t i o n s o n t a s s e z c l a i r e m e n t r e f l é té e s d a n s l e p e tit
e x p o s é d e Z a y d â n A b o û 1 - m a k â r im , biné' al-iqtiçâd f i l-Islâm, L e C a ir e ,
d â r a l - ‘o r o û b a , 1 9 5 9 , p . 1 0 7 s s . L ’i n t e r d i c t i o n d u ribâ a é té r e p o r t é e a u
d i s c o u r s d 'a d i e u d u P r o p h è t e e n m a r s 6 3 2 , t r o i s m o i s a v a n t s a m o r t.
C f . R . B la c h è r e , c L ’A llocution de Mahomet lors du pèlerinage d'adieu »
(d an s Mélanges Louis Massignon, t . I, D am a s, In s titu t fra n ç a is de
D a m a s , 1 9 5 6 , p . 2 2 3 -2 4 9 ), p . 2 4 2 , e tc .
2 5 . U n e a b o n d a n t e l i t t é r a t u r e d é v e l o p p e c e t h è m e . J e c i t e r a i s e u le
m e n t l e p l u s é r u d i t d e s e s r e p r é s e n t a n t s q u i a l ’a v a n t a g e d e l'e x p o s e r
d a n s u n e l a n g u e e u r o p é e n n e : M . H a m i d u l l a h , Le Prophète de l ’Islam,
P a r is , V rin , 1 9 5 9 , t. I I , p . 6 1 1 -6 2 5 .
263
S o les
l ’impôt foncier, t r a d . E . F a g n a n , P a r i s , G e u t h n e r , 1 9 2 1 , p . 1 3 3 - 1 3 9 . C f .
l a p o s iti o n m â lik i te d a n s S a n ti lla n a , Istituzioni, U , p . 2 4 7 - 2 S 4 ( r e n t e i n
t e r d ite s e u le m e n t si e l le c o n s is te e n u n e p a r t i e d u p r o d u i t d e l a t e r r e ,
a u t o r is é e e n a r g e n t o u b ie n s m e u b le s ) , l a p o s i t i o n h a n b a l i t e d a n s
H . L a o u s t , Le Précis de d roit d’Ib n Qudâma, B e y r o u t h , I n s t i t u t f r a n
ç a is d e D a m a s , 1 9 5 0 , p . 1 1 0 ( r e n t e e n p r o d u i t s d e l a t e r r e a u t o r i s é e ) , e t c .
R é s u m é a p . L . M illio t, Introduction à l'étude du d ro it musulman, P a r i s ,
S ire y , 1 9 5 3 , p . 6 6 6 ss.
29. E n u m é r a t i o n a p . H a m i d u l l a h , Le Prophète..., I I , p . 6 1 7 s s . ( à l i r e
a v e c e s p r i t c r itiq u e ) .
3 1 . C f . p a r e x e m p le l a t r a d u c t i o n B l a c h è r e a u x p a s s a g e s i n d i q u é s à
l ’in d e x s o u s le s m o t s riches, fortune, orgueil.
3 2 . H . G r im m e , Mohammed, M ü n s t e r i. W ., A s c h e n d o r f f , 1 8 9 2 - 1 8 9 5 ,
I , p . 1 4 s s ., ( m a is c f . I I , p . 1 3 9 s s .) . C r i t i q u é d e f a ç o n p e r t i n e n t e p a r
C . S n o u c k H u r g r o n je , « Une Nouvelle Biographie de Moham med »
( d a n s Revue de l ’Histoire des Religions, 3 0 , 1 8 9 4 , p . 4 8 - 7 0 , 1 4 9 - 1 7 8 ;
r é i m p r im é d a n s se s Verspreide Geschriften, D e e l I , B o n n e t L e ip z i g , 1 9 2 3 ,
p . 3 2 9 - 3 6 2 ) . C f. L . C a e t a n i , Annali delV Islam, v o l. V I I I , M ila n o ,
H o e p li, 1 9 1 8 , p . 2 3 q u i p a r l e a u s s i d e s < p r i n c i p e s s o c ia lis te s o u c o m m u
n is te s » d e M o h a m m a d a u q u e l c e lu i- c i, e s ti m e - t - il, e s t r e s t é f id è le j u s q u ’à
se s d e r n i e r s jo u r s , m a is q u e s e s d is c i p le s o n t tr a h i s ; F . B u h l , Dos Leben
Muhammeds', tr a d . a il., H e i d e l b e r g , Q u e l l e u . M e y e r , 1 9 5 5 , p . 1 4 9 ,
n . 5 8 e t M . R o d in s o n , « La Vie de Mahomet et le problème sociologique
des origines de l ’Islam » ( d a n s Diogène, n ‘ 2 0 , o c t . 1 9 5 7 , p . 3 7 - 6 4 ) .
3 3 . C ’e s t c e q u e j ’a i e s s a y é d e m o n t r e r d a n s m o n Mahom et, P a r i s ,
C lu b f r a n ç a i s d u L i v r e , 1 9 6 1 .
264
Islam et capitalisme
CHAPITRE UI
2 . J ’a i t i r é p a r t i e d ’u n e é t u d e i n é d i t e d e F r a n c i s c o B e n e t q u e c e lu i-c i
a b i e n v o u l u m e c o m m u n i q u e r , c e d o n t j e l e , r e m e r c i e b ie n v iv e m e n t.
3 . C f . H . L a m m e n s , s u r t o u t d a n s s o n o u v r a g e t La Mecque à la
veille de l'hégire » , B e y r o u t h , I m p r . c a t h o l i q u e , 1 9 2 4 ( = Mélanges de
l'U niversité Saint-Joseph, t . I X , f a s c . 3 ) , s p é c i a l e m e n t p . 1 3 5 ss.
G . - H . B o u s q u e t , « Une explication marxiste de l ’Islam par un ecclésias
tique épiscopalien » , d a n s Hesperis, 4 1 , 1 9 5 4 , p . 2 3 1 - 2 4 7 , m e t e n d o u te
d e f a ç o n r a d ic a le la v a le u r d e s a n a ly s e s d e L a m m e n s . C e rte s, b e a u c o u p
l ’o n t r e m a r q u é , l a m é t h o d e d e c e t a u t e u r n ’e s t p a s to u j o u r s im p e c c a b le ,
d e s t e x t e s s o n t s o lli c it é s , le s s o u r c e s in v o q u é e s s o n t s o u v e n t p e u s û r e s , la
p a r t i a l i t é e s t é c l a t a n t e , d e s d é d u c t i o n s h a r d i e s s o n t s o u v e n t t i r é e s in d û
m e n t , le s f o r m u l e s f r a p p a n t e s s u r « l a f i n a n c e à L a M e c q u e » s o n t e x a
g é r é e s e t i n d û m e n t m o d e r n i s a n t e s . M a i s t o u t c e c i a d m is , il r e s te u n
n o y a u d e f a i t s i n d u b i t a b l e s , c o n f i r m é s p a r le s t e x t e s é t r a n g e r s e t c o n
fo rm e s d ’a i l l e u r s à la n a tu re des choses. M ekka, v il le s itu é e d a n s
265
Notes
u n e v a l lé e a r i d e , n e p o u v a i t n o u r r i r se s h a b i ta n t s p a r u n e a u t r e a c t i v i t é
q u e l e c o m m e r c e e t l ’e x p l o ita tio n d e s p è l e r in a g e s r e l i g i e u x . Q u e c e l a
a i t f a i t p e u d 'a c t iv it é é c o n o m iq u e p a r r a p p o r t a u x c r i t è r e s d e l ’E u r o p e
m o d e r n e , c ’e s t b ie n e n t e n d u . M a is il f a u t e n v i s a g e r le s f a i t s s u r l e f o n d
d e t a b l e a u d ’u n e p o p u l a t i o n b ie n m o i n s n o m b r e u s e q u e d e n o s j o u r s .
N o u s c o n n a is s o n s a s s e z b ie n d e s c ité s c a r a v a n i è r e s m e n a n t u n e v i e
c o m p a r a b l e à c e lle d e M e k k a , p a r e x e m p le P a l r a y r e . S u r l a c o n f i a n c e
r e l a ti v e à ac co rd er à nos so u rc e s, v o ir ma d is c u s s io n dans m on
t Bilan des études mohammadiennes » ( d a n s Revue historique, t . 2 2 9 ,
f a s c . 4 6 5 , ja n v .- m a r s 1 9 6 3 , p . 1 6 9 - 2 2 0 ) , p a r t i c u l i è r e m e n t p . 1 9 6 s s . C f .
d a n s l e m ê m e s e n s J . C h e l h o d , Introduction d l a sociologie de f Islam ,
P a r i s , B e s s o n - C h a n te m e r l e , 1 9 5 8 (c o ll. I s l a m d ’h i e r e t d ’a u j o u r d 'h u i , 1 2 ) ,
p . 1 8 9 - 1 9 5 , o ù l a d is c u s s io n e s t p o u r t a n t u n p e u c o n f u s e . L a n é c e s s i t é
p o u r M e k k a d ’im p o r t e r s o n r a v i t a i l l e m e n t n ’e n t r e e n li g n e d e c o m p t e
q u e d a n s la m e s u r e o ù la v il le n e p o u v a i t l 'é c h a n g e r c o n t r e d e s p r o d u i t s
a r t i s a n a u x , o ù se s h a b i t a n t s n e p o u v a i e n t l ’e x i g e r à t i t r e d e p r o p r i é t a i r e s
f o n c i e r s d e d o m a in e s d e l a r é g i o n , e t c . D a n s c e t t e m e s u r e , ils d e v a i e n t
e f f e c tiv e m e n t le p a y e r p a r le r e v e n u d e l e u r c o m m e r c e c a p i t a l i s t i q u e o u
d e l e u r c o n t r ô l e d u s a n c t u a ir e .
5 . F a i t b ie n a t te s té , n o n s e u l e m e n t p a r le s te x te s a r a b e s , m a i s p a r
P lin e , Naturalis Historia, X I I , c h . 3 2 , § 6 5 . L 'e n c e n s , é t a n t t r a n s p o r t é
d 'A r a b i e d u S u d ju s q u ’à G a z a e n s o i x a n t e - c i n q é t a p e s d e c h a m e a u , é t a i t
g r e v é d e m u l tip l e s r e d e v a n c e s a u x c h e f s d e c l a n s b é d o u i n s d o n t l e
te r r i t o i r e é t a i t tr a v e r s é . < I l f a u t p a y e r ic i p o u r l 'e a u , l à p o u r l e f o u r
r a g e , p o u r le s s ta t io n s , p o u r le s p é a g e s , s i b ie n q u e le s f r a i s j u s q u ’à n o t r e
r iv a g e s ’é lè v e n t à 6 8 8 d e n i e r s p a r c h a m e a u . > C e l a f a i t p r è s d e 2 , 7 k g
d ’a r g e n t, s i j e n e m e tr o m p e .
266
Islam et capitalisme
7. Ib n X fta ld o û n , M oqaddim a, f a ç l 5 , c h a p . 9 , é d . Q u a tr e m è r e ,
p . 2 9 7 , é d . L e C a ir e , 1 3 2 7 , p . 4 4 1 , é d . W â f î .t . I I I (L e C a ire , 1 3 7 9 /1 9 6 0 ),
p . 9 1 5 , t r a d . D e S la n e , t. I I , p . 3 4 8 , tr a d . F . R o s e n th a l, t. I I , N e w Y o rk ,
P a n th é o n B o o k s , 1 9 5 8 , p . 3 3 6 s ., t r a d . G . H . B o u s q u e t , Les Textes
économiques de la Moqaddim a, P a r i s , R iv i è r e , s .d ., p . 3 2 s . P o u r n e
p a s ê t r e a c c u s é d e s o l l i c i t e r le s t e x t e s , j e t r a d u i s m âl p a r < f o n d s »
c o m m e B o u s q u e t, m a is le s e n s é v id e n t e s t < c a p ita l » c o m m e tra d u is e n t
D e S l a n e e t R o s e n t h a l . L a n o u v e l l e é d i t i o n W â f î p o r t e daq'iq < f a r i n e >
a u l i e u d e raqîq « e s c l a v e s » c e q u i a t o u t l 'a i r d ’u n e c o r r e c t i o n a p o l o
g é tiq u e m o d e r n is a n te . R o s e n th a l c ite , a v e c h u m o u r e t p e rtin e n c e , u n
l i v r e r é c e n t d ’u n c e r t a i n F r a n k V . F i s h e r , Buy L o w — Sell H igh :
Guidance fo r the General Reader in Sound lnvestment Methods and
Wise Trading Techniques, N e w Y o r k , 1 9 5 2 .
8 . I b n A T ia ld o û n , é d . W â f î , t . I I I , p . 9 2 3 s .; t r a d . F . R o s e n th a l I I ,
p . 3 4 3 s. ( p a s s a g e m a n q u a n t s o u s c e t t e f o r m e d a n s l ’é d . Q u a t r e m è r e e t
l a t r a d u c t i o n D e S la n e ) . L ’a t t i t u d e m é p r i s a n t e d u s o c io l o g u e a r a b e est
a n a l o g u e à c e lle d e P l a t o q ( Lois, I V , 7 0 4 A ; X I , 9 1 9 C ) e t d ’A r is to te
(Polit., V I I , 9 , 1 3 2 8 B ). C f . M . R o d i n s o n , < Le Marchand méditer
ranéen à travers les âges » ( d a n s M arkets and M arketing as factors of
development in the M editerranean basin, e d . b y C .A .O . v a n N ie u w e n -
h u ij z e , T h e H a g u e , M o u t o n , 1 9 6 3 , p . 7 1 - 9 2 ) , p . 8 3 s.
9 . I b n K f t a l d o û n , é d . Q u a t r e m è r e , I I , p . 3 0 3 , é d . W â f î, I I I , p . 9 1 6 ,
t r a d . D e S l a n e , I I , p . 3 5 4 , t r a d . R o s e n t h a l , I I , p . 2 4 2 ; t r a d . B o u s q u e t,
Les Textes économiques, p . 3 6 .
10. A b o û 1 -F ad l J a 'f a r ib n ‘A l î a d -D im ls â q î, K itâb al-ishâra a p .
H . R i t t e r , « E in arabisches Handbuch der Handelswissenschaft » (d a n s
D e r Islam, 7 , 1 9 1 7 , p . 1 - 9 1 ) , p . 1 5 s ., 2 7 , 5 8 , 6 6 s s .; v o i r s u r l ’o u v r a g e
le s n o t a t i o n s d e C l. C a h e n , Oriens, 1 5 , 1 9 6 2 , p . 1 6 0 - 1 7 1 .
1 1 . I b n X A a ld o û n , é d . Q u a t r e m è r e , I I , p . 2 7 4 ; é d . W â f î, I I I , p . 8 9 6 ;
t r a d . D e S la n e , I I , p . 3 2 1 ; t r a d . R o s e n t h a l , I I , p . 3 1 3 ; t r a d . B o u s q u e t,
Textes économiques, p . 2 3 .
12. A b o û 1 - F a d l J a ’f a r ib n ‘A l î a d - D i m i s h q î , K itâb al-ishâra, a p .
H . R i t t e r , d a n s D er Islam, 7 , 1 9 1 7 , p . 5 ; u n d é v e l o p p e m e n t a n a lo g u e se
t r o u v e a u s s i c h e z I b n A b î r - R a b î ’ (1 3 * s i è c l e ? ) , c f . R i t t e r , p . 9 , e t d o it
r e m o n t e r à u n e s o u r c e g r e c q u e , VEconomique ( p e r d u e s o u s s a f o r m e
o r i g i n e l l e ) d u n é o - p y t h a g o r i c i e n B r y s o n . ( C f . M . P le s s n e r , D er Oikono-
mikos des Neupythagoreers ‘ Bryson ’ und sein Einfiuss auf die isla-
mische Wissenschaft, H e i d e l b e r g , C . W i n t e r , 1 9 2 8 , passim.) M a is , s i l ’o n
a r e p r o d u i t c e s t h é o r i s a t i o n s g r e c q u e s ( e n le s m o d i f i a n t d a n s u n e c e r ta i n e
m e s u r e ) , c ’e s t q u ’e lle s p a r a i s s a i e n t e n c o r e v a l a b le s .
267
N o tes
15. I b n K é a l d o û n , é d . Q u a tr e m è r e , I I , p . 2 4 7 s s .; é d . W â f î, III,
p . 8 6 9 s .; tr a d . D e S la n e , I I , p . 2 9 1 s s .; t r a d . R o s e n t h a l , I I , p . 2 8 3 s s .
2 2 . A b o û D â ’o û d , X X I I , 4 9 ; T irm W A î, X I I , 7 3 ; I b n M â j a , X I I , 2 7 ;
D â r i m î , X V I I I , 1 3 ; A /im a d ib n t f a n b a i , I I I 8 5 , 2 8 6 .
268
Islam et capitaliste
2 3 . C e l a e s t b ie n v is ib le p a r e x e m p le s u r la b o n n e c a rte é c o n o m iq u e
d e l ’E u r o p e e t d u P ro c h e -O rie n t a u M o y e n A g e d a n s l ’a t la s s c o la ir e
s o v i é t i q u e A tlas is to rii srednih vekov, M o s c o u , G l a v n o e u p r a v l e n i e g e o -
d e z i i i k a r t o g r a f i i p r i s o v e t e m i n i s t r o v S S S R , 1 9 5 2 , c a r t e 18, p . 1 7 - 1 8 .
2 7 . M . H a m i d u l l a h , d a n s Cahiers de VI.S.E.A., s u p p l . n ” 1 2 0 ( s é r ie V ,
n ” 3 ), d é c . 1 9 6 1 , p . 3 5 .
2 9 . S u r t o u t c e c i, c f . J . S c h a c h t , a r t . c i t é (p . 2 5 5 , n . 12) e t D . S a n
t i l l a n a , Istituzioni, t . I I , p . 3 9 2 - 3 9 7 . C o m p . d é j à J . K o h le r , Moderne
Rechtsfragen bel islamitischen Juristen, W ü r z b u r g , 1 8 8 5 , p . 5 - 8 .
30. H . D e n z i n g e r , E nchiridion symbolorum ” , F r ib o u r g - e n - B r i s g a u ,
H e r d e r , 1 9 4 7 , § 1 1 9 0 . L e m o t ( d e l ’a r a b e bay' mokhâtara, l i t t é r a l e m e n t
« v e n t e o ù l ’o n c o u r t d e s r i s q u e s » ) e s t e n c o r e c o n s e r v é p a r l ’e s p a g n o l
o ù mohatra s ig n if ie « f r a u d e , t r o m p e r i e » c o m m e l e c o r r e s p o n d a n t p o r
t u g a i s mofatra.
3 1 . T a n d i s q u ’i l y a u r a i t u s u r e s i le s o b j e t s é c h a n g é s é t a i e n t id e n
tiq u e s e n espèce, m a is d iffé re n ts en p o id s . C ’e s t u n e d e s d é f in itio n s
269
N o te s
c l a s s i q u e s d u ribâ. A in s i s i je d o n n e d e u x b o is s e a u x d e b l é s e t q u e j 'e n
r e ç o is tr o i s .
3 2 . C e s e r a i t in te r d it, c o m m e il v ie n t d 'ê tr e d i t , s i c e t t e o p é ra tio n
é t a i t c o n s i d é r é e c o m m e u n é c h a n g e ; m a is, s i o n l a f a i t p a s s e r p o u r u n e
s u ite d e d e u x d o n a t io n s p a r e x e m p le , to u t c h a n g e !
3 3 . N a j m a d - d î n A b o û 1-Q âsim J a f a r ib n M o h a m m a d a l - H i l l î ( m o r t
e n 6 7 6 o u 7 2 6 ) , Kitâb sh ariS T al-Isiâm, C a l c u tt a , 1 8 3 9 , p . 1 7 0 , t r a d .
A . Q u e r r y , D ro it musulman, Recueil de lois concernant les m u s u lm a n s
schyites, P a r i s , I m p r . n a tio n a le , 1 8 7 1 -1 8 7 2 , t . I , p . 4 0 8 , § 3 7 1 .
3 4 . Ibid., p . 4 0 8 , n . 3.
3 5 . L . M a s s ig n o n , « L'influence de tlslam au M o y e n A g e s u r la
fondation et l'essor des banques juives » (d a n s Bulletin d 'é tu d e s o rie n ta le s ,
1, 1 9 3 1 , p . 3 - 1 2 , r é i m p r im é d a n s L . M a s s ig n o n , Opéra M in o ra , t . I , B e y
r o u t h , D a r a l - M a a r e f , L ib a n , 1 9 6 3 , p . 2 4 1 - 2 4 9 ) . L . M a s s i g n o n e s t
r e v e n u s o u v e n t s u r c e tte id é e . Il y a v a it é t é c o n d u i t d a n s u n e l a r g e
m e s u r e p a r l a le c tu r e d u liv r e d e W . S o m b a r t s u r l e r ô l e d e s j u i f s d a n s
l e d é v e l o p p e m e n t d u c a p ita lis m e o c c id e n ta l, li v r e d o n t S o m b a r t a , e n
p a r t i e , p a r l a s u ite , d é s a v o u é le s id é e s. C f. d é j à A . M e z , R e n a issa nce ,
p . 4 4 9 s.
3 6 . L e s i n t e r d ic tio n s in tr a - c o m m u n a u ta ir e s n e s o n t p a s v a l a b l e s en
g é n é r a l e n t r e c o m m u n a u té s .
3 7 . Gàh'iz, Le Livre des avares, tr a d . f r . C h . P e l l a t , P a r i s , G . P . M a i
s o n n e u v e , 1 9 5 1 , p . 1 5 0 , 1 9 7 -2 0 5 (o n tr o u v e r a le s r é f é r e n c e s a u x d i v e r
s e s é d i tio n s d u te x te a r a b e à la ta b le d e l a p . 3 6 2 - 3 6 3 ) ; c f . C h . P e l
l a t , Le M ilie u basrien et la formation de G é b iz , P a r i s , A d r i e n - M a i s o n
n e u v e , 1 9 5 3 , p . 2 3 4 s.
270
Islam et capitalisme
271
N o tes
272
Islam et capitalisme
273
N otes
274
Islam et capitalisme
71. G irard, ibid., p. 105 ss. = Descr. de l’Egypte, ibd., p. 595 ss.;
2* éd., t. X V II, P aris, 1824, p. 209 ss. Cf. F . M. Acamba, ibid., p. 10.
72. Le théoricien d u com m erce Ia ‘far ibn ‘Alî classe les modes
d'acquisition des biens en trois catégories : par la force comme font
l’E tat et les criminels, par l ’art com m e font les artisans, les membres
des professions libérales et les com m erçants et les modes mixtes. Dans
cette dernière catégorie, caractérisée par le mélange de la force et de
l’art, entrent le com m erce d’E tat mené à l’aide de mesures d’autorité
et le commerce des gros capitalistes qui dom inent le marché par des ven
tes massives, faussant ainsi le prix de m arché au détriment des pauvres
gens (ap. Ritter, dans D e r Islam, 7, 1917, p. 6). Sur le secteur étatique,
cf. W. Bjorkmann, Kapitalentsehung... (article cité, p. 248, n. 1), p. 93.
73. D. S. Goitein, article cité ci-dessus p. 260, n. 6. Dans le manuel de
commerce de l a ’far ibn ‘Alî ad-Dim ir/iqî cité déjà plusieurs fois et
q u ’on situe au xi* o u au xn* siècle, de façon caractéristique, des
conseils sont donnés au com m erçant entrepositaire suivant qu’il a
affaire à un E tat faible ou fort, juste ou tyrannique. Dans le cas d’un
gouvernement tyrannique et fort, il vaut mieux poursuivre son commerce
en cachette; si l’on vit sous un gouvernement juste et faible, il faut
disposer seulement de m archandises légères, faciles à dissimuler; sous
un gouvernement tyrannique et faible, il vaut mieux fuir le plus tôt
possible (H. Ritter, dans D e r Islam, 7, 1917, p. 15 s.).
74. Cf. Rodinson, article cité ci-dessus (p. 261, n. 8), p. 79 s.
75. Cf. M. Rodinson, « De l'archéologie à la sociologie historique,
notes méthodologiques sur le dernier ouvrage de G. Tchalenko »
(dans Syria, 38, 1961, 170-200), p. 195 ss.
76. Cf. E. Mandel, Traité d ’économie marxiste, Paris, R. Julliard,
1962, I, p. 109-152; The Transition fro m Feudalism to Capitalism,
a symposium by P . M. Sweezy, H . K. Takahashi, M. Dobb, R. Hilton,
Chr. Hill, London, F ore Publications, s. d. (réunion d’articles parus
dans Science and Society de 1950 à 1953).
77. M anuel d'économie politique (texte conforme à la 2* édition,
1955), Paris, Ed. sociales, 1956, p. 54 s.
78. A. Belyaev, dans Cahiers d ’histoire mondiale, 4, 1957-1958,
p. 233, avec la réponse de S. D. Goitein à la page suivante.
79. Voir l’histoire de la notion dans R. Boutruche, Seigneurie et
féodalité, I, Le Prem ier Age des liens d'homme à homme, Paris, Aubier,
1959 (Collection Historique), p. 11 ss.
275
Notes
276
Islam et capitalisme
m em bre inséparable de la com m unauté >; < cet individu est donc seule
m ent u n possesseur; il n ’existe qu’une propriété communautaire et
une possession privée » (.Grundrisse, 380, 1. 27-33). Naturellement, cette
« possession privée » peut se considérer comme propriété si l’on
accorde à < propriété » un sens plus large que celui du droit romain
com m e sont amenés à le faire la plupart des ethnographes. Il ne
s'agit pas de < com m unism e prim itif » en ce sens que toute appropriation
privée serait inconnue puisque la « possession > peut même être héré
ditaire et que la propriété collective dont il est question est essentielle
m ent celle de la terre. D ’où des phrases comme : « Cette propriété (par
l’individu des conditions objectives de son travail) médiatisée par
l’existence au sein de la com m unauté se manifeste comme propriété
com m unautaire où l'individu est seulement possesseur et où il n’existe
pas de propriété privée du sol » (ibid., p. 385, 1. 30-33). J’ai insisté
sur ces distinctions dans m on article « stalinien > sur l'Origine de la
fam ille d’Engels (dans L a Pensée, n" 66, mars-avril 1956, p. 13-15). Cela
répond aux ethnographes cités dans cet article comme à des attaques
plus récentes et plus développées contre le fantôme du « communisme
primitif », par exemple W. Nippold, D ie Anfange des Eigentums bei
den N aturvôlkern und die Entstehung des Privateigentums, ’s Graven-
hage, Mouton, 1954.
87. Grundrisse, p. 397, 1. 1-3.
88. Ibid., p. 385, 1. 43 à 386, 1. 10.
89. Ibid., p. 390, 1. 25 ss.
90. Ibid., p. 395, 1. 1-6.
91. Je me contenterai ici de l’exemple des Papous, agriculteurs pri
mitifs, très belliqueux, mais chez qui les guerres ne se terminent jamais
par l’assujettissement et l’exploitation de l’unité vaincue. On a pu dire
de l’un de leurs groupes (et cela semble valable pour tous) que « la
seule idée d'une terre sans propriétaire est (pour eux) tout à fait
étrange » (G. Landtm an, The origin o f the inequality o f the social classes,
London, Kegan Paul, Trench, Trubner, 1938, p. 6); cf. du même, The
K iw a i Papuans o f B ritish N ew Guinea, London, Macmillan, 1917, ch. x
et xn; R. M. Berndt, dans « New Guinea, The Central Highlands »
( = Am erican Anthropologist, vol. 66, n r.4 , part 2, August 1964), p. 183-
203; L. Pospisil, The Kapauku Papuans o f West New Guinea, New York,
Holt, Rinehart and Winston, 1964, p. 44 s., 49, 55 ss., etc.
92. Cf. surtout R. Boutruche, ouvrage cité (ci-dessus, p. 269, n. 79).
93. Cf. p ar exemple les essais de classification de R. Thurnwald,
277
Economies in P rim itive Communities, L o n d o n , O x f o r d U n i v e r s i t y
P r e s s , 1 9 3 2 ; t r a d . f r . L ’Economie primitive, P a r is , P a y o t , 1 9 3 7 .
9 4 . C f. R . B r u n s c h v ig , a r t . 'Abd (Encyclopédie de l ' I s l a m L I,
é d . f r a n ç a i s e , L e y d e , B r ill e t P a r is , M . B esso n , 1 9 6 0 , p . 2 5 - 4 1 ) , p . 3 4 .
95. L a m e i l l e u r e s y n th è s e s u r c e t a s p e c t d e s q u e s tio n s e s t c e l l e d e
C l a u d e C a h e n , « Contribution à t histoire de l’iqtâ' » ( d a n s Annales,
E c o n o m i e s , S o c ié té s , C iv ilis a tio n s , 8 , 1 9 5 3 , p . 2 5 -5 2 ).
9 6 . P a r e x e m p le , d a n s l a d is c u s s io n e n tre h is to rie n s s o v i é t i q u e s e n
j u i n 1 9 6 0 s u r le s o r ig i n e s d u c a p ita lis m e e n O rie n t, la p r is e d e p o s i t i o n
d e L . B . A l a e v ( d a n s O genezise kapitalizma v stranah Vostoka (X V -
X I X v v .) , materiati obsujdeniys, M o sc o u , iz d a te l’s tv o v o s to r s /in o y i i t e r a -
t u r ï , 1 9 6 2 , p . 3 9 6 s. e t c e lle p o r ta n t s u r le s p a y s a ra b e s d ’I . M . S m i l -
y a n s k a y a (ibid., p . 4 0 9 s .).
9 7 . K . M a r x , Grundrisse, p . 3 9 6 , 1. 3 2 ss.
9 8 . Ibid., p . 3 9 6 s.
9 9 . Ibid., p . 4 0 6 s.
1 0 0 . C ’e s t s a n s d o u te p a r m i le s n a ïf s q u 'e s t i c la s se r l ’a z h a r is te
Z a y d â n A b o û 1 - m a k â r im , d o n t le liv re Binâ' al-iqtiçâd f l l-lslâm (L a
s t r u c t u r e é c o n o m i q u e d a n s l ’I s la m ), L e C a ire , d â r a l-’o r o û b a , 1 9 5 9 ,
p r é s e n t e (p . 4 s .) l a s o c ié té m u s u lm a n e a r a b e b ie n o rg a n isé e s u iv a n t le
fiq h a v a n t l a < c o n g é l a t i o n » a p p o r t é e p a r l a d o m in a tio n tu r q u e , p u is
le c o l o n i a l i s m e . L e s T u r c s n e s e r a ie n t p a s d 'a c c o rd !
278
Islam et capitalisme
CHAPITRE IV
4 . C f . l a t r a d u c t i o n R . B la c h & re ( s o u s s e s d e u x f o r m e s Le Coran,
t r a d u c t i o n . . . , P a r i s , G . P . M a i s o n n e u v e , p u is B e s s o n e t C h a n t e m e r l e ,
1 9 4 9 - 1 9 5 0 , 3 v o l .; le Coran ( al-Qor'Ûn ), P a r i s , B e s s o n , 1 9 5 7 [ e n u n
v o l u m e ] ) a u x i n d e x , s. v . Preuves, p a r t i c u l i è r e m e n t 6 : 5 7 ; 4 0 : 2 9 / 2 8
e t l a S o u r a t e 9 8 a p p e l é e p r é c i s é m e n t al-bayyina' « l a p r e u v e » . C f . a u s s i
l e s baçâ’i r t r a d u i t s p a r B l a c h è r e « a p p e l s à l a c l a i r v o y a n c e » , p a r
K a z i m i r s k i c p r e u v e s é v i d e n t e s » . C o m p . O . P a u t z , Muhammeds
Lehre von der Offenbarung, L e ip z i g , W . D r u g u l i n , 1 8 9 8 , p . 8 0 - 8 1 .
279
Noies
5 . C f . H . G r i m m e , Mohammed ( ré f. p . 2 5 8 , n . 3 2 ) , t . I I , p . 7 1 s s .;
M . G a u d e f r o y - D e m o m b y n e s , Mahomet, P a r is , A lb in M ic h e l, 1 9 5 7 (c o ll.
L 'E v o l u t i o n d e l ’h u m a n i t é , 3 6 ), p . 3 3 0 s s .; O . P a u t z , Muhammeds
Lehre..., 1 2 2 ss.
6 . S u i v a n t l ’id é o lo g ie c o r a n i q u e e n e ffe t l ’I s la m e s t d e t o u t te m p s ;
o n t é t é m u s u l m a n s , c ’e s t- à - d ir e m o n o th é is te s c o n s é q u e n ts s o u m is à
D i e u , t o u s le s v r a i s p r o p h è t e s d e p u is A d a m e t c e u x q u i le s o n t é c o u té s .
7 . D a n s le m ê m e sen s, c f. 10 : 4 2 /4 1 .
8 . C f . p a r e x e m p le G a u d e f r o y - D e m o m b y n e s , Mahomet, p . 3 2 2 s s .
1 1 . C f . G r i m m e , Mohammed, I I , p . 1 0 5 .
1 4 . Ibid., p . 4 8 .
1 5 . C f . M . G a u d e f r o y - D e m o m b y n e s , « Le Sens du substantif g a y b
dans le Coran » ( d a n s Mélanges Louis Massignon, I I , B e y ro u th , I n s tit u t
f r a n ç a is d e D a m a s , 1 9 5 7 , p . 2 4 5 -2 5 0 ).
1 6 . H . G r i m m e , Mohammed, I I , p . 1 1 9 .
1 7 . C f. H . R in g g re n , c The Conception of faith in the Koran >
( d a n s Oriens, 4 , 1 9 5 1 , 1 -2 0 ) , p . 1 5 ss.
1 8 . M a i n t e s f o is r a c o n t é ; c f . p a r e x e m p le M . R o d in s o n , Mahomet,
P a r i s , C l u b f r a n ç a i s d u L i v r e , 1 9 6 1 , p . 7 3 ss.
1 9 . J e m e p e r m e t s d e c i t e r c e h&dîth, q u e lq u e p e u c h o q u a n t p o u r
l ’e x c e s s i v e p u d e u r o f fic ie lle d e s m ilie u x s a v a n ts , m a is q u e je tr o u v e d a n s
l e g r a v e e t p i e u x T a b a r î . I l r e m o n t e r a i t à l a p r e m iè r e é p o u s e d u P r o
p h è t e , c e lle q u i l a p r e m i è r e c r u t e n lu i , K h a d îj a . « E lle d it a u M e s s a g e r
de D i e u a u s u j e t d ’u n e c o n f i r m a t io n é v e n tu e lle d u d o n d e p r o p h é t ie
280
Islam et capitalisme
d o n t A l l a h l ’h o n o r a i t : C o u s i n , p e u x - t u m ’i n f o r m e r d e (1» p r é s e n c e ) d e
t o n c o m p a g n o n q u i t e r e n d v i s i t e q u a n d il v i e n t à to i? Il ré p o n d it :
O u i ! E l l e d i t : D o n c , s ’il v i e n t à t o i , in d i q u e - l e - m o i . E n s u i t e G a b r i e l
v i n t l e v i s i t e r c o m m e d 'h a b i t u d e . L e M e s s a g e r d e D i e u d i t a l o r s :
K / i a d î j a ! V o i c i q u e G a b r i e l e s t v e n u à m o i . E l l e d i t : B o n . A lo r s lè v e - to i ,
c o u s in , e t a s s ie d s -to i s u r m a c u is s e g a u c h e . L e M e ssa g e r d e D ie u se
l e v a e t s 'a s s i t s u r c e lle - c i. E l l e d i t : L e v o i s - t u ? I l d i t : O u i! E l l e d i t :
B o u g e -to i e t a s s ie d s -to i s u r m a c u is s e d ro ite . L e M e s sa g e r d e D ie u se
b o u g e a e t s ’a s s i t s u r c e lle - c i. E l l e d i t : L e v o is - tu ? I l d i t : O u i. E l l e d i t :
B o u g e - t o i e t a s s ie d s - to i s u r m o n g i r o n . 11 s e b o u g e a e t s’a s s it s u r s o n
g i r o n . E l l e d i t : L e v o i s - t u ? I l d i t : O u i. A l o r s e l le s e d é s h a b i lla e t s e
d é f i t d e s e s v o il e s a l o r s q u e l e M e s s a g e r d e D i e u é t a i t t o u j o u r s a s s is s u r
s o n g i r o n . E l l e l u i d i t a l o r s : L e v o i s - t u ? I l d i t : N o n ! E lle d i t a l o r s :
C o u s i n ! P e r s i s t e e t r é j o u i s - t o i d e l a b o n n e n o u v e l le ! P a r A lla h ! C ’é t a it
b i e n u n a n g e e t n o n l e d ia b le ! » ( Annales, é d . M . J . d e G o e je , e t c .,
1879-1901, t o m e 3 (1881-1882), p. 1152;
L e y d e , B r il l, éd. L e C a ire ,
1357-1358/1939, t . I I , p . 50).
20. Cf. Y. M oubarac, Abraham dans le Coran, Paris, Vrin, 1958,
p. 108-118. Dans mon « Bilan des études mohammadiennes » (dans Re
vues historique, t. 229, fasc. 465, janv.-mars 1963, p. 169-220), p. 215,
n. 1, critiquant la démarche de cet auteur sur la question des « influences i ,
je n ’avais pas examiné le fond du problème et avais supposé acquise
sa thèse d'une différence de nature entre la conception de la conversion
d’Abraham dans les textes juifs et dans le Coran. Mais, les choses vues
de plus près, il ne me semble pas que la différence soit si grande.
Il faut pourtant insister sur le fait que les textes juifs en question repré
sentent éminemment le Spatjudentum, imprégné d’un esprit hellénis
tique assez différent de la m entalité biblique. Comp. J. Bonsirven, Le
Judaïsme palestinien au temps de Jésus-Christ, Paris, Beauchesne, 1935,
II, 48-52.
21. G. von Rad, Théologie des A lten Testaments, Bd. I, 2’ éd.,
M ünchen, Kaiser, 1958, p. 61 ss., 422 ss.; trad. fr. Théologie de l'Ancien
Testament, I, Genève, Labor et Fides, 1963, p. 55 ss., 367 ss.
22. Ibid., p. 442; trad. fr. p. 384.
23. Les mots < croire » et « foi » sont surtout fréquents dans des
ouvrages tardifs, Cf. J. Bonsirven, L e Judaïsme palestinien au temps de
Jéus-Christ, t. II, p. 48, n. 3.
24. Cf. H. A. Wolfson, The Philosophy o f the Church Fathers,
vol. I, Cambridge Mass., Harvard University Press, 1956, p. 19 s.
281
Notes
2 5 . Ib id ., p . 9 7 ss.
2 6 . O n t r o u v e r a le s r é f é r e n c e s c o m m o d é m e n t r é u n ie s d a n s l e Voca
bulaire de théologie biblique p u b li é s o u s la d ir e c tio n d e X . L é o n -
D u f o u r , e t c . , P a r i s , E d . d u C e r f , 1 9 6 2 , p . 1 0 0 2 a (s. v . scandale).
2 8 . De praescriptione haereticorum ( V I I , 6 , 9 , 1 1 -1 3 ), é d . e t t r a d .
P . d e L a b r i o l l e , P a r i s , A . P ic a r d , 1 9 0 7 , p . 1 6 -1 9 (je m o d ifie u n p e u
c e tte tr a d u c tio n ) .
3 4 . W o l f s o n , op. cit., p . 1 4 0 .
3 5 . U n b o n r é s u m é d u p o i n t d e v u e th é o lo g iq u e c a th o liq u e a c tu e l p e u t
s e t r o u v e r c h e z L . G a r d e t e t M .- M . A n a w a ti, Introduction à la théo
logie musulmane, essai de théologie comparée, P a ris , V r in , 1 9 4 8 (c o ll.
E t u d e s d e p h il o s o p h i e m é d ié v a le , 3 7 ), p . 3 3 0 s., 3 4 5 ss.
36. C f. R. R o q u e s , ibid., p . 2 4 6 , 2 8 8 .
3 7 . e L e s a t t r i b u t s in v is ib le s d e D ie u , la f o i le s p e rç o it d 'u n e f a ç o n
p lu s é l e v é e q u e n e f a i t l a r a i s o n n a t u r e ll e lo rs q u 'e lle re m o n te d e s c r é a
tu r e s à D i e u » ( Summa tlteologiae, i l , 2 , q u . 2 , a r t. 3 (1 2 1 6 ) in fin e , A lb a
282
Islam et capitalisme
e t R o m a , £ d . P a u l i n a e , 1 9 6 2 , p . 1 1 0 2 b, t r a d . R . B e r n a r d , L a fo i, t . 1,
P a r is , D e s c lé e , 1 9 4 1 , p . 8 7 ).
3 9 . W . . M . W a t t , M uham m ad a t Mecca, O x f o r d , C l a r e n d o n P r e s s ,
1 9 5 3 , p . 2 4 s .; c f . M . R o d i n s o n , d a n s H istoire universelle, t . I I , P a r is ,
G a llim a r d , 1 9 5 7 (E n c y c lo p é d ie d e l a P lé ia d e , IV ), p . 2 6 .
283
Islam et capitalisme
5 7 . B o n e x p o s é d e v u l g a r i s a t i o n d a n s A . G u i l l a u m e , The Traditions
o f Islam, an introduction to the Study o f the hadith literature, O x f o r d ,
C la re n d o n P ress, 1924, p. 1 9 ss.
60. Wirtschaftsgeschichte, p . 2 8 9 .
6 1 . D ie protestantische E th ik und der Geist des Kapitalismus, p . 3 ,
t r a d . f r . , p . 1 4 ( r é f é r e n c e s c o m p l è t e s c i - d e s s u s , p . 2 5 3 , n . 1 9 ).
6 5 . Wirtschaftsgeschichte, p . 2 9 2 .
6 6 . F r . O l i v i e r - M a r t i n , Précis, § 2 4 6 s ., 5 6 0 s ., 5 8 5 , 5 9 1 ; c f . P . K o
s c h a k e r , Europa..., p . 7 6 s ., 1 2 0 s s ., 1 4 2 s s ., e t c .
6 7 . J e n e d é v e l o p p e p a s c e p o i n t p o u r l e q u e l l a c o m p a r a i s o n p r é c is e
e s t d e s p l u s d if f ic ile s . L a m e i l l e u r e s y n t h è s e p o u r l e m o n d e m u s u l m a n
est dueà C l . C a h e n , « The Body P o litic » ( d a n s U nity and Variety in
M uslim C ivilization, e d . b y G . E . v o n G r u n e b a u m , C h ic a g o , T h e
U n iv e rs ity o f C h ic a g o P re s s , 19 5 S , p . 1 3 2 -1 5 8 ).
285
Notes
69. C e l a a é t é d é v e lo p p é b ie n d e s fo is (e t s o u v e n t f o r t m a l) d a n s
d e s li v r e s d e v u l g a r i s a t i o n ( p a r t ic u l iè r e m e n t m a l d a n s dfeux d e J . C . R is le r
e t A . M a z a h é r i a b o n d a m m e n t r é p a n d u s e n F r a n c e e t, p o u r l e d e r n i e r ,
t r a d u i t m ê m e à l 'é t r a n g e r ) . O n tr o u v e r a d e s e x p o s é s p lu s s û r s d a n s
The Legacy o f Islam, e d . b y T . A r n o ld a n d A . G u illa u m e , O x f o r d ,
C l a r e n d o n P r e s s , 1 9 3 1 ; M . M e y e r h o f , Le Monde islamique, P a r is ,
R i e d e r , 1 9 2 6 , p . 2 9 - 4 4 ( tr è s d e n s e a p e r ç u d ’u n g r a n d c o n n a is s e u r ) ;
A . S . A t i y a , Crusade, Commerce and Culture, B lo o m in g to n , I n d ia n a
U n i v e r s i t y P r e s s , 1 9 6 2 , p . 2 0 5 - 2 5 0 , e tc . U n h o n n ê t e e x p o s é d ’u n n o n -
s p é c i a l i s t e e s t à r e c o m m a n d e r , M . V in té jo u x , Le miracle arabe, p r é f a c e
p a r L . M a s s i g n o n , P a r i s , C h a r i o t , 1 9 5 0 . C f . s u r to u t G . J a c o b , Der
Einfluss des Morgenlands aut das Abendland, vornehmlich w'àhrend des
M ittelalters, H a n n o v e r , L a f a ir e , 1 9 2 4 ; H . A . R . G ib b , The Influence
o f Islam ic culture in médiéval Europe (d a n s Bulletin of the John Rylands
Library, 3 8 , 1 9 5 5 , p . 8 2 - 9 8 ) d o n t l ’in f o r m a ti o n c o n s id é r a b le e t l a g r a n d e
in t e l l i g e n c e m e p a r a i s s e n t p o u r t a n t a b o u t i r ic i à d e s c o n c lu s io n s e n p a r t i e
d i s c u t a b l e s ; A . A b e l, « Le Problème des relations entre l'Orient mu
sulman et l'Occident chrétien au Moyen Age » (d a n s Annuaire de l'Insti
tu t de philologie et d'histoire orientales et slaves, 1 4 , 1 9 5 4 -1 9 5 7 , p . 2 2 9 -
2 6 1 ) e t l ’a p p r é c i a t i o n c o m p é t e n t e d e C h a r le s S in g e r e n c o n c lu s io n d ’u n
m o n u m e n t a l o u v r a g e (East and West in Retrospect, d a n s A History o f
Technology e d i t e d b y C h . S in g e r , E . J . H o lm y a r d , e tc ., v o l. I I , The Me-
diterranean Civilizations and the M iddle Ages, O x f o r d , C la r e n d o n P r e s s ,
1 9 5 6 , p . 7 5 3 -7 7 6 ).
286
Islam et capitalisme
7 8 . C f . l ’e x c e l l e n t a r t . « d)ihâd » p a r E . T y a n d a n s Encyclopédie de
l'Islam , 2* é d ., t . I I , l i v r . 3 1 , é d . f r . , L e i d e n , B r il l e t P a r i s , G . P . M a i s o n
n eu v e e t L a ro se , 1 9 6 3 , p . 5 5 1 -5 5 3 . C o m p . p a r e x . P . R o n d o t, d a n s
Cahiers de l ’IS .E .A ., n * 1 0 6 ( s é r i e V , n * 2 ) , o c t . 1 9 6 0 , p . 4 2 .
79. L. G a r d e t , ibid., p . 2 8 1 .
287
Notes
8 0 . C f . p a r e x e m p le l e r a p p o r t d e l a c o m m is s io n p a k i s t a n a i s e o f f i
c i e l l e q u e j e c i t e d a n s m o n a r t ic l e , « La Vie de Mahomet et le Problèm e
sociologique des origines de l'Islam > ( d a n s Diogène, n * 2 0 , o c t o b r e 1 9 5 7 ,
p . 3 7 -6 4 ), p . 4 5 , n . 14.
8 4 . G / i a z â l î , ibyâ’, li v r e 1 3 , t . 11, p . 5 6 (a n a ly s e § 5 4 ).
8 5 . G / i a z â l i , ibid., li v r e 3 5 , t. I V , p . 2 3 8 (a n a ly s e , p . 3 8 9 ) .
8 6 . B o n e x e m p le d ’u n e te lle a t tit u d e d a n s F . J . B o n je a n e t A h m e d
D e i f , Mansour, histoire d'un enfant du pays d'Egypte, P a r i s , R i e d e r ,
1 9 2 4 , p . 1 6 9 ss.
9 2 . C f. p a r e x e m p le O . L . B a r k a n r é s u m a n t e n f r a n ç a is s e s p r o p r e s
t r a v a u x d a n s l a Revue de la Faculté des Sciences économiques de
l'U niversité d'Istanbul, 1 1 ' a n n é e , n * 1 -4 (o c t. 1 9 4 9 -ju ille t 1 9 5 0 ), p . 7 7 ,
n . 9.
9 3 . C f . p a r e x e m p le L . M . G a m e t t , ibid., p . 6 8 ss.
9 4 . C f. A. G o u ill y , L'Islam dans l'Afrique occidentale française,
P a r i s , L a r o s e , 1 9 5 2 , p . 1 2 1 ss. P lu s e n d é t a il s u r le s m ê m e s morîd- s ,
q u i s e m b l e n t q u e l q u e p e u h é r é tiq u e s d ’a ille u r s d u p o in t d e v u e d e l'I s l a m ,
c f . A. B o u r l o n , « Mourides et Mouridisme 1953 » ( d a n s Notes et
288
Islam et capitalisme
9 5 . C . H . B e c k e r , Islamstudien, I , p . 6 4 s . C f . A . R ü h l , Vom
Wirtschaftsgeisl im Orient, p . 4 4 s s ., 8 1 ; R . B r u n s c h v i g d a n s L ’Evolu
tio n économique, sociale et culturelle..., I , p . 9 s.
9 6 . C f . R . B r u n s c h v i g d a n s Classicisme et déclin culturel..., p . 3 5 s.
9 8 . V u e s d ’e n s e m b l e s y n t h é t i q u e s s u r le s M z a b i te s d u p o i n t d e v u e
s o c io lo g iq u e d a n s A . R ü h l, Vom Wirtschaftsgeist im Orient, L e ip z ig ,
Q u e l l e u n d M e y e r , 1 9 2 5 , p . 8 4 - 9 2 ; P . B o u r d i e u , Sociologie de l'Algérie
( c o l l. Q u e s a i s - j e ? , 8 0 2 ) , P a r i s , P . U . F . , 1 9 5 8 , p . 4 3 - 5 8 ; 2 ’ é d ., p . 3 5 - 5 0
( m a i s p r e n d r e a v e c r é s e r v e s le s i n d i c a t i o n s s u r l a d o g m a tiq u e ) . R é s u m é
s u c c in c t, m a is s û r d e l a q u e s tio n de l ’i b â d i s m e p a r T . L e w i c k i d a n s
l’a r t ,ibâdiya d u H andwôrterbuch des Islam, L e id e n , B r ill, 1 9 4 1 ,
p . 1 7 9 - 1 8 1 (Shorter Encyclopaedia o f Islam, L e id e n , B r il l, 1 9 5 3 , p . 1 4 3 -
1 4 5 ) q u i r e m p l a c e le s a r t i c l e s Abâdites e t Ibâdiya d e l a p r e m i è r e é d i tio n
d e l 'Encyclopédie de l'Islam e n a t t e n d a n t l ’a r t i c l e d e l a n o u v e l le é d i tio n .
O n t r o u v e r a d a n s c e s t e x t e s le s i n d i c a t i o n s b ib l i o g r a p h i q u e s n é c e s s a i r e s .
1 0 0 . V o ir p lu s h a u t, p . 9 2 .
chapitre v
3 . A u m o m e n t o ù j e c o r r i g e le s é p r e u v e s d e c e li v r e v ie n t d e m e
p a r v e n ir le p r é c ie u x r e c u e i l c o m p i l é p a r le s é c o n o m is te s s o v ié t iq u e s ,
Rabotshiy klass stran A z ii i A frik i, spravotsbnik, M o s c o u , N a u k a , 1 9 6 4 .
289
Notes
L e s s t a t i s t i q u e s d o n n é e s s e r é f è r e n t d ’a p r è s d iv e r s e s s o u r c e s ( p a s t o u t e s
tr è s s û r e s ) a u x a n n é e s 1 9 5 9 - 1 9 6 3 e n g ro s . J e c a lc u l e d 'a p r è s e l l e s l e s
p o u r c e n t a g e s s u iv a n t s : A f g h a n is ta n 0 ,2 1 , I r a k 1 ,8 5 , L i b a n 3 , 0 9 , T u r
q u ie 4 , 1 9 , E g y p t e 4 ,5 1 , I s r a ë l ( to ta l) 7 ,6 0 , T u n i s i e 2 ,8 7 , A l g é r i e 3 , 6 0 .
8 . A . A b d e l- M a l e k , ibid., p . 2 2 .
9 . H a s s a n R ia d , L'Egypte nassérienne, P a r is , é d . d e M in u it , 1 9 6 4 ,
p . 7 6 - 8 4 ; c f . Z . Y . H e r s h la g , Introduction, p . 2 1 9 ss.
290
Islam et capitalisme
t u r é e e t « l ’é c h e c é t a i t p e u t - ê t r e i n é v i t a b l e » . L e s d é f a u t s s o n t c e r t a i n s ,
m a is o n n e p e u t p r é j u g e r d e l ’é v o l u t i o n u l t é r i e u r e q u ’a u r a i t p u a v o i r
l e s y s t è m e . C f . A . E . C r o u c h l e y , The Economie Development o f M o
dem Egypt, L o n d o n , e t c . , L o n g m a n s , G r e e n & C \ 1 9 3 8 , p . 7 3 ss. I l
d o i t p o u r t a n t r e c o n n a î t r e q u e l ’é c r o u l e m e n t d u s y s t è m e f u t le r é s u l t a t
d u t r a i t é d e L o n d r e s ( le m ê m e , A Century o f Economie Development,
1837-1937 [ d a n s L'E gypte contemporaine, 3 0 , 1 9 3 9 , n “ 1 8 2 - 1 8 3 , p . 1 3 3 -
1 5 5 ] , p . 1 4 5 ).
1 7 . G . D u c o u s s o , ibid., p . 1 2 3 - 1 2 8 .
291
Notes
2 4 . S u r t o u t c e c i, c f . d e r a r e s d o n n é e s d isp ersées d a n s A . M a l e k p u r ,
D ie Wirtschaftsverfassung Irons (th è se ), B erlin , 1 9 35; A m in B a n a n i ,
The Modernization o f Iran, 1 9 2 1 -1 9 4 1 , S ta n fo rd C a lif., S t a n f o r d U n i
v e r s i t y P r e s s , 1 9 6 1 , p . 1 3 7 s s .; Novayz istoriyi..., I , p . 3 7 5 s s .; XI,
p . 3 2 2 s s .; E . G . B r o w n e , The Persian Révolution of 1905-1909, C a m
b r i d g e , U n i v e r s i t y P r e s s , 1 9 1 0 , p . 31 ss., F . B ém ont, L'Iran devant le
progrès, p . 1 1 1 s s .; Z . Y . H e r s h la g , Introduction, p . 134 ss., e tc .
2 5 . M o ç r a f à K â m i l a l - F a la k î , T al'at H arb, balai al-istiqlil al-iqtiçâdt,
l e C a i r e , 1 9 4 0 , p . 1 8 , c i té p a r L . A . F rid m a n d an s O taherJti po istorii
arabskih stran, M o s c o u , 1 9 5 9 , p . 6 2 .
2 6 . Z i y a G o k a l p , iktisadî inkilap için nasil çalisbmatlylz (d a n s K iiçük
Mecmua, D i y a r b e k i r , n ' 3 3 , 1 9 2 3 ) d a n s Z . G o k a lp , Turkish Nationalism
and Western Civilization, Selected Essays..., tra n si, an d e d . b y N . B e rk e s,
N e w Y o r k , C o l u m b i a U n iv e r s it y P re s s , 1959, p . 31 0 .
3 0 . D i s c o u r s à I n e b o l u e n a o û t 1 9 2 5 q u e je tra d u is d ’a p rè s l ’a n t h o
lo g i e s c o la ir e d e R . E s A re f, M . S a d u lla h e t N . S a d ïk , Cümhuriyet
K ira a ti *, K ï s ï m 8 , I s ta n b u l , T e fe y y iiz , s. d ., p . 17 s.
3 1 . J . P a r k e r e t C h . S m it h , Modem Turkey, L o n d o n , G . R o u tle d g e ,
1 9 4 0 , p . 1 0 1 s . P l u s d e d é t a il s d a n s O . C o n k e r e t E . W itm e u r, Redres
sement économique et industrialisation de la nouvelle Turquie, P a ris ,
R e c u e i l S ir e y , 1 9 3 7 , p . 1 5 8 ss. C f. Z . Y . H e rsh la g , Introduction,
p . 1 8 7 ss.
292
F
Islam et capitalisme
3 8 . R a p p o r t d e m i s s i o n d u b a r o n d e B o is le c o m t e a u d u c d e B r o g lie ,
1 8 3 3 ( A r c h iv e s d u m in is tè r e d e s A ffa ire s é tra n g è re s c ité p a r E d . D r ia u lt,
dans Précis d'histoire d'Egypte, t. I I I , L'Egypte ottomane, Texpédi-
tion française en Egypte et le règne de M oham m ed-Aly (1517-1849), L e
C a i r e , I m p r . d e l ’I n s t i t u t f r a n ç a i s d ’A r c h é o l o g i e o r i e n t a l e , 1 9 3 3 , p . 3 1 1 s.
4 2 . H a s s a n R i a d , L ’Egypte nassérienne, P a r i s , é d . d e M i n u i t , 1 9 6 4 ,
p . 1 6 -1 9 .
4 3 . H . R i a d , ibid., p . 1 4 .
4 4 . L . A . F r i d m a n , ibid., p . 4 8 - 5 2 .
4 5 . K . M a r x , Das K apital, 3 . B d , B e r l in , D i e t z , 1 9 5 3 , p . 8 3 7 ;
Le Capital, t . V I I I , t r a d . p a r C . C o h e n - S o l a l e t G . B a d i a , P a r i s , E d .
s o c ia le s , 1 9 6 0 , p . 1 6 8 .
4 6 . C f. c i-d e s su s , p . 8 2 .
293
Noies
48. C f . Z . Y . H e r s h l a g , Introduction, p . 9 4 s s .; M o h a m e d Y o u s s e f
E l - S a r k i , La monoculture du coton en Egypte et le développement éco
nomique, G e n è v e , D r o z , 1 9 6 4 ( c o ll. T r a v a u x d e d r o it, d ’é c o n o m ie , d e
s o c io l o g ie e t d e s c ie n c e s p o li tiq u e s , 3 0 ).
5 0 . L e p h é n o m è n e a p a r t i c u l i è r e m e n t f r a p p é c e u x q u i, c o m m e l ' a u
te u r d e c e s lig n e s , o n t s u c c o m b é à c e tte te n d a n c e e t e n o n t s e n ti
a m è r e m e n t l a v a n i t é a p r è s le X X * c o n g r è s d u P a r t i c o m m u n is te d e
1 T J .R .S .S . E l le e s t n o m m é e < e x t r é m i s m e id é o lo g iq u e » o u < te n d a n c e
à l'i d é o l o g i e a b s o lu e » e t a n a ly s é e a s s e z h e u r e u s e m e n t p a r P ie r r e H e rv é ,
La Révolution et les Fétiches, P a r is , L a T a b l e r o n d e , 1 9 5 6 , p . 10.
C ’e s t une a ttitu d e a p p a re n té e à c e lle que J e a n - F r a n ç o is R e v e l (L a
Cabale des dévots, P a r i s , J u l l i a r d , 1 9 6 2 ) a p p e lle « d é v o tio n » e t e n c o re
p lu s à c e q u e G e o r g e O r w e ll a p p e l a i t « n a tio n a lis m e » {Notes on Natio
nalism p a r u e s d a n s Polemic 1 9 4 5 , r é i m p r im é e s d a n s s o n England your
England, L o n d o n , S e c k e r a n d W a r b u r g , 1 9 5 3 , p . 4 1 -6 7 ). U n tr a d u c te u r
f r a n ç a i s ( d a n s Echo, L o n d r e s , n* 1 , a o û t 1 9 4 6 , p . 6 6 -7 4 ) a v a it tr a d u it
( c e q u i n ’e s t p a s s a n s s ig n if ic a tio n ) p a r < c h a u v in is m e ».
294
Islam et capitalisme
5 6 . H is to ir e s o u v e n t ra c o n té e , p a r e x e m p le de fa ç o n v iv a n te par
H . C . A r m s t r o n g , L o rd o f A rabia, c h a p . 7 3 ( d a n s l ’é d . L e ip z i g , e tc .,
T h e A l b a t r o s s , 1 9 3 8 , p . 2 1 4 s s .) .
5 7 . C f . p a r e x e m p l e F . J . T o m i c h e , L ’A rabie séoudite, P a r i s , 1 9 6 2
( c o l l. Q u e s a is - je 7 n ” 1 0 2 S ) , p . 8 S s s ., b o n r é s u m é .
5 8 . L o t h r o p S t o d d a r d , The N ew W orld o f Islam, N e w Y o r k , S c r ib n e r ,
1 9 2 1 , p . 2 3 0 ; t r a d . f r . L e Nouveau M onde de l'Islam, P a r i s , P a y o t ,
1923, p. 244.
6 6 . W . W . L o c k w o o d , ibid., p . 2 9 5 s.
295
Notes
6 8 . Ibid., p . 2 7 1 .
6 9 . J ’a v a i s r é d i g é c e s li g n e s q u a n d j ’a i l u u n p a r a llè le p o u s s é e n t r e
l e s d e u x s i t u a t i o n s s o u s l a p l u m e c o m p é te n te d e l ’é c o n o m is te A . J . M e y e r ,
M iddle Eastern Capitalism, C a m b r id g e , M a s s ., H a r v a r d U n i v e r s i t v P r e s s ,
1 9 J 9 , p . 1 8 -3 1 .
7 2 . Ibid., p . 4 6 .
7 6 . T e x t e s o u v e n t r e p r o d u i t , p a r e x e m p le d a n s A . U b ic in i e t P a v e t d e
C o u r te ill e , Etat présent de l ’Empire ottoman, P a r is , J . D u m a i n e , 1 8 7 6 ,
p . 2 4 1 s.
7 7 . Ibid., p . 2 5 4 .
7 9 . B e l in , d a n s Journal asiatique, 6 ’ s é r ie , t. V (1 8 6 4 ), p . 1 4 9 s .; c f .
l ’a r t , i kâ'im c » ( p a r J . H . M o r d tm a n n ) d a n s l 'Encyclopédie de t Islam,
t. I I , 1 9 2 7 , é d . f r a n ç a is e , p . 6 8 4 o ù le ta u x in d iq u é e s t 1 2 % e t
Z . Y . H e r s h l a g , Introduction, p . 5 9 , q u i d o n n e 9 à 1 2 %. L e s c o n t r a -
296
Islam et capitalisme
d i c t i o n s d e s s o u r c e s é t a i e n t s i g n a l é e s d é j à p a r M o r d t m a n n . J e n ’a i p a s
e u le lo is ir d e p o u s s e r la r e c h e r c h e p lu s lo in s u r c e p o in t.
8 1 . M . B . C . C o l l a s , L a Turquie en 1861, P a r i s , A . F r a n c k , 1 8 6 1 ,
p . 8 4 s s .; L a Turquie en 1864, P a r i s , E . D e n t u , 1 8 6 4 , p . 1 2 3 ss.
297
Notes
8 $ . H p a r a î t i n u t i l e d 'a l i g n e r d e s r é f é r e n c e s s u r le d é v e lo p p e m e n t d u
s y s t è m e b a n c a i r e d a n s t o u s le s p a y s d ’I s la m . A u h a s a r d , n o to n s q u e ,
m ê m e d a n s le l o i n t a i n A f g h a n i s t a n , p a y s é c o n o m iq u e m e n t a r r i é r é e t
où l'in f l u e n c e ■ d e s c a d r e s r e l ig ie u x e s t tr è s f o r te , q u a t r e in s titu tio n s d e
c r é d i t o n t é té fo n d é e s d e p u is 1 9 4 8 e t c e la , « e n p r e m ie r lie u p o u r
r e n d r e a c c e s s i b le s d e s p r ê t s à f a i b l e t a u x d ’in t é r ê t a u x p e tits h o m m e s
d ’a f f a ir e s , p a y s a n s e t é l e v e u r s , à l ’i n d u s t r i e à d o m ic ile , a u x e n tr e p r e n e u r s
du b â tim e n t et aux p e tits u s in e s » (D . N. W ilb e r , Afghanistan,
N e w H a v e n , H . R . A . F . P r e s s , 1 9 6 2 , p . 2 1 7 ) . O n tr o u v e r a d e s n o ta tio n s
n u a n c é e s s u r l’a t t i t u d e d e s d iv e r s e s c o u c h e s d e l a p o p u la tio n m u s u lm a n e
s y r o - l i b a n a i s e v is - à - v is d e l ’i n t é r ê t b a n c a i r e d a n s le p r e m ie r tie r s d e
n o t r e s iè c le d a n s l ’o u v r a g e d e S a ’id B . H im a d e h , Monetary and Banking
System o f Syria, B e y r o u t h , A m e r i c a n U n iv e r s it y o f B e iru t, 1 9 3 5 (co ll.
P u b l i c a t i o n s o f t h e F a c u l t y o f A r t s a n d S c ie n c e s , n " 6 ), p . 2 1 s., 18 9 ss.
8 9 . C f . B e n a li F e k a r , L'Usure..., p . 1 2 8 s ., q u i d é p lo r e q u 'il n e lu i
a i t p a s < é t é p o s s i b le d 'a v o i r s o u s l a m a in le s felâwi... d e s s a v a n ts q u i
o n t p e r m i s a u x g o u v e r n e m e n t s m u s u lm a n s d e c o n t r a c t e r d e s e m p ru n ts
d ’E t a t » . C e s e m b l e ê t r e l a s o u r c e d ’I . G o ld z i h e r , Vorlesungen über
den Isla m \ H e i d e l b e r g , C . W i n t e r , 1 9 2 5 , p . 2 6 0 ; tr a d . Le Dogme et
la L o i de l'Islam, P a r i s , P . G e u t h n e r , 1 9 2 0 , p . 2 1 8 .
9 0 . D ’a p r è s B . F e k a r , ibid., p . 1 2 7 . L a c o n f é re n c e a p a r u d a n s
al-Liw â' ( L e C a i r e ) , « t o u t r é c e m m e n t > d i t c e lu i-c i s a n s a u tre p ré c isio n .
L a r e v u e e n q u e s t i o n m ’e s t in a c c e s s ib le .
9 1 . M o h a m e d K a m a l A m i n M a la c h e , Les instruments de circulation
et les institutions de crédit en Egypte ( th è s e d e d ro it), P a ris , P re s se s
U n i v e r s i t a i r e s d e F r a n c e , 1 9 3 0 , p . 1 4 5 s s .; E . A n to n in i, Le crédit et la
banque en Egypte. D i s s e r t a t i o n , L a u s a n n e , im p r . G . V a n e y -B u m ie r,
1 9 2 7 ( U n i v e r s i t é d e L a u s a n n e , E c o le d e s H a u te s E tu d e s C o m m e rc ia le s),
p . 7 9 . S e l o n c e d e r n i e r , le s p r e m i e r s b u r e a u x d e l a C a isse d ’é p a rg n e
p o s ta le , a u n o m b r e d e 2 8 , a u r a i e n t é té in a u g u r é s d è s le 1 " m a r s 1 9 0 1 .
I l e x i s t a it a u s s i, d a n s l e c a d r e d e c e tte C a is s e d 'é p a r g n e , u n se rv ic e d e
d é p ô ts s a n s d i v i d e n d e p o u r c e u x f e r m e m e n t d é c id é s à n e p a s tr ic h e r
a v e c l 'i n t e r d i c t i o n d u ribâ.
92. J . J o m ie r, Le Commentaire coranique du M anir, P a r is ,
G. P. M a is o n n e u v e , 1 9 5 4 ( c o ll. I s la m d 'h ie r e t d 'a u jo u r d 'h u i, X I ) ,
p . 2 2 2 s s . J e r e m e r c i e b ie n v iv e m e n t le R . P . J o m ie r d 'a v o ir r e p r is a u
C a ir e s u r m a d e m a n d e le s r e c h e r c h e s q u 'il a v a it a b a n d o n n é e s , à la
p o u r s u ite d e c e te x t e . M a is c e la a é t é e n c o r e u n e fo is s a n s s u c c è s. ( V o ir
m a in te n a n t son a rtic le « L ’i m a n M oham m ad 'A b d o h e t la C a is s e
d ’é p a r g n e , 1 9 0 3 - 1 9 0 4 » , Revue de fOccident musulman et de la Mé
diterranée, n ° ' 1 5 - 1 6 , 2* s e m e s t r e 1 9 7 3 , p . 9 9 - 1 0 7 .)
298
Islam et capitalisme
299
Notes
1 0 8 . L ’Express ( P a r is ) , n ° 6 9 2 , 2 1 a u 2 7 s e p t. 1 9 6 4 , p . 3 7 .
1 0 9 . N a s i r A h m a d S h e ik h , ibid., p . 2 2 6 s.
1 1 1 . A c c o r d f i n a n c i e r d u 2 9 j a n v ie r 1 9 5 0 (te x te tr a d u it d a n s Oriente
Moderno, 3 0 , 1 9 5 0 , p . 1 9 s .). I l e n a u r a i t é t é d e m ê m e d e l ’a c c o rd p o s té
r i e u r d u 9 n o v e m b r e 1 9 5 5 (ibid., 3 5 , 1 9 5 5 , p . 5 9 1 s .; 3 6 , 1 9 5 6 , p . 9 8 )
d ’a p r è s J . H a n s , D ynam ik und Dogma im Islam ’ , L e id e n , B rill, 1 9 6 0 ,
p . 103 ( q u i d o n n e l a d a t e d e 1 9 5 6 ). P a r c o n tr e , le jo u r n a l é c o n o m iq u e
b ie n in f o r m é de B e y r o u t h , Le Commerce du Levant, a n n o n ç a it le
3 1 a o û t 1 9 6 0 q u e l a S a u d i S o a m a T r a d i n g C o , d e D je d d a , q u i s e ra it e n
p a r t i e l a p r o p r i é t é d u r o i S a 'o û d , p r o p o s a it i l a T o k io M e tro p o lita n
B a n k , e n v u e d ’in v e s t is s e m e n t s a u J a p o n , u n p r ê t d e 1 00 m illio n s d e
d o lla r s p o u r 2 5 a n s à 8 % d ’i n t é r ê t a n n u e l ( Cahiers de l'Orient contem
porain, f a s c . 4 3 , m a i - a o û t 1 9 6 0 , p . 1 5 9 ). O n p e u t, p e u t-ê tre , v io le r l a
L o i v is - à - v is d e p a ï e n s !