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Tassements. Consolidation
T ous les sols se déforment sous les charges qui leur sont appliquées, avec
des amplitudes qui peuvent aller de quelques millimètres à quelques
mètres. La prévision de ces déplacements est demandée par les nouvelles nor-
mes de calcul, pour vérifier qu’ils seront acceptables par les ouvrages à
construire.
L’amplitude des déformations du sol dépend de la nature et de l’état du sol
et des charges appliquées. Ces charges sont limitées par les conditions de
stabilité qu’il faut respecter lors de la conception des ouvrages. En pratique, les
fondations superficielles de bâtiments sont construites sur des sols relative-
ment résistants et subissent des déformations faibles, que l’on peut habituel-
lement estimer par un calcul linéaire. Les déformations les plus importantes
sont celles des massifs d’argiles molles saturées, qui peuvent durer pendant
des périodes longues (quelques mois à quelques dizaines d’années). Dans ce
cas, on utilise une loi de déformabilité non linéaire (semi-logarithmique) pour
évaluer l’amplitude finale du tassement et des déformations horizontales, et
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∆σv
1 1
2 2 2 2
y
a charge de faible étendue b charge d'étendue importante
0
x σv (z) par rapport à l'épaisseur
du sol déformable
M 1 Déformation volumique importante
z 2 Déformation déviatorique dominante
2. Déformabilité des sols S’ajoute à cette première distinction des zones à déformations plu-
tôt volumiques et des zones à déformations plutôt déviatoriques, une
différenciation des déformations par leur durée : déformations ins-
tantanées (sables et graviers) ou déformations visqueuses (argiles),
2.1 Généralités déformations volumiques différées par la faible perméabilité du sol
(sols fins peu perméables : argiles, tourbes, limons).
La déformabilité prend des formes différentes selon la nature des Tout ceci laisse une large place à la coexistence de descriptions dif-
sols et le type des ouvrages, comme le montrent les quelques exem- férentes de la déformabilité des sols et de méthodes de calcul diffé-
ples suivants : rentes pour les tassements.
■ Sous une charge superficielle (figure 2), on peut distinguer, Nous allons examiner dans ce paragraphe deux descriptions clas-
comme le faisait L. Ménard pour les calculs pressiométriques, une siques de la déformabilité des sols : la compressibilité œdométrique,
zone située sous la charge où la déformation volumique domine et qui correspond aux zones de déformation volumique prédominante
une zone externe où la déformation est plutôt déviatorique (distor- (figure 2b ), et la déformabilité déviatorique, caractérisée par les
sion du sol sans changement significatif de volume). Les fondations modules de cisaillement que l’on détermine à l’appareil triaxial ou au
superficielles des murs et des poteaux correspondent généralement pressiomètre. Une description plus générale des lois de comporte-
à la situation de la figure 2a, tandis que les radiers et remblais sont ment des sols est présentée dans l’article [C 218] Lois de comporte-
plutôt de type 2b. ment et modélisation des sols.
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2.2 Compressibilité
Comparateur
Charge
2.2.1 Essais œdométriques
Piston Eau
L’essai œdométrique reproduit les conditions de déformation des
sols dans le cas d’un massif à surface horizontale chargé par une Réservoir
Pierre poreuse
pression uniforme et où le sol ne peut se déplacer que verticalement. supérieure
Le principe de l’œdomètre a été inventé au début du XXe siècle et cet Éprouvette
Anneau
appareil fait partie de l’équipement de tous les laboratoires de méca-
nique des sols. Pierre poreuse
inférieure
2.2.1.1 Œdomètre
L’œdomètre, utilisé pour réaliser les essais de compressibilité à a cellule ouverte
déformation horizontale nulle, comporte deux parties :
— une cellule contenant l’éprouvette de sol ;
Comparateur
— un système de mise en charge.
Charge
Évacuation supérieure
2.2.1.1.1 Cellule œdométrique de l'eau interstitielle
Deux types de cellules œdométriques sont utilisés à l’heure
actuelle. Ils se différencient par le fait que, dans un cas, on peut con- Anneau
Piston
trôler l’écoulement de l’eau qui sort de l’éprouvette ou la pression
de l’eau pendant l’essai, tandis que, dans l’autre cas, on ne le peut Pierre poreuse
pas. supérieure
Les cellules œdométriques ouvertes, qui ne permettent pas de Éprouvette
contrôler l’eau pendant l’essai, comportent (figure 4a ) :
Pierre poreuse
— une bague annulaire rigide contenant l’éprouvette de sol ; inférieure
— deux pierres poreuses assurant le drainage des deux faces Embase Évacuation
supérieure et inférieure de l’éprouvette ; inférieure
— un piston coulissant à l’intérieur de l’anneau et venant de l'eau
b cellule fermée interstitielle
charger l’éprouvette ;
— un réservoir d’eau dans lequel l’ensemble précédent est
immergé ;
— un ou deux comparateurs pour mesurer les déplacements Figure 4 – Cellule œdométrique
verticaux du piston.
Si l’on remplace la pierre poreuse inférieure par une bague métal-
lique, on peut réaliser les essais sur des éprouvettes drainées d’un s’avèrent souvent indispensables pour la réalisation des nouveaux
seul côté. types d’essais œdométriques.
Les cellules œdométriques fermées, qui permettent de contrôler Les systèmes de mise en charge utilisés pour les essais œdomé-
la quantité d’eau qui sort de l’éprouvette ou la pression de l’eau triques permettent, en général, de faire varier la pression appliquée
dans le sol, comprennent (figure 4b ) : entre 5 ou 10 kPa (poids propre du piston) et 2 500 kPa. Pour les
— une bague annulaire rigide contenant l’éprouvette de sol ; essais sur les sols raides (et les roches tendres), des œdomètres
— une embase comportant un logement pour la pierre poreuse spéciaux, permettant des charges dix fois supérieures, sont utilisés.
inférieure et un conduit pour l’évacuation de l’eau interstitielle ;
— un piston coulissant à l’intérieur de l’anneau et comportant 2.2.1.2 Essai œdométrique à chargement par paliers
un logement pour la pierre poreuse supérieure et un conduit pour
l’évacuation de l’eau interstitielle ; Cet essai, couramment appelé essai œdométrique, traduit dans la
— deux pierres poreuses assurant le drainage des deux faces de pratique l’idée qui vient à l’esprit quand on veut mesurer la
l’éprouvette ; compressibilité d’un matériau : on applique une charge, on mesure
— un ou deux comparateurs pour mesurer les déplacements la déformation jusqu’à ce qu’elle se stabilise, puis on applique une
verticaux du piston. charge plus forte et l’on recommence les observations, etc. L’inter-
prétation de l’essai consiste à tracer la courbe donnant la variation
Les éprouvettes œdométriques ont des dimensions variables de l’indice des vides de l’éprouvette en fonction de la contrainte
selon le matériel utilisé. Les dimensions les plus fréquentes sont les appliquée : c’est la courbe de compressibilité œdométrique ou
suivantes : courbe œdométrique.
— diamètre : 60 ou 70 mm ;
— hauteur : 20 ou 25 mm. L’exécution de l’essai comporte les opérations suivantes :
— taille de l’éprouvette et mise en place dans l’œdomètre ;
2.2.1.1.2 Système de mise en charge — saturation de l’éprouvette (dans le cas des sols fins pour les-
quels on s’intéresse à la vitesse de tassement, il est indispensable
Pour appliquer les charges nécessaires sur le piston de l’œdo-
que le sol soit saturé pour que l’on puisse interpréter les courbes
mètre, on utilise principalement :
de tassement au cours du temps sous chacune des charges appli-
— des systèmes mécaniques de chargement par poids, en géné- quées ; l’application d’une contre-pression est considérée comme
ral avec des bras de levier pour augmenter les efforts appliqués ; la technique de saturation la plus efficace ; elle implique l’utilisa-
— des systèmes pneumatiques ou hydrauliques. tion de cellules œdométriques fermées) ;
Ces deux types de systèmes sont également adaptés à la réalisa- — application de la charge sur le piston par paliers de 24 heures
tion des essais classiques de chargement par paliers. Toutefois, les et mesure du tassement au cours du temps sous chacune des char-
systèmes hydrauliques et pneumatiques, plus faciles à automatiser, ges successivement imposées à l’éprouvette ; on applique habituel-
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— la compression initiale ou instantanée, lors de l’application de La pression interstitielle est considérée comme dissipée au temps,
la charge (a ) ; noté t100 , correspondant au point d'intersection J de la tangente à la
— la consolidation primaire, qui correspond à la dissipation de courbe au point d'inflexion I, et de l'asymptote à la partie IC de la
courbe.
la pression interstitielle (b ) ;
— la compression secondaire, qui se poursuit dans le temps On note la valeur du tassement correspondant s100 , ainsi que celle du
après la dissipation de la surpression interstitielle (c ). tassement en fin d'essai sf , (indice des vides ef ).
En général, la consolidation primaire est le phénomène prépon-
dérant et, pour les épaisseurs habituelles des éprouvettes, elle se Figure 6 – Courbe de consolidation d’un sol fin
termine en moins de 24 heures (temps t100 sur la figure 6).
2.2.1.4.2 Courbe œdométrique des 24 heures. On peut alors tracer le diagramme donnant la varia-
Par convention, l’essai est réalisé en augmentant toutes les 24 heu- tion de l’indice des vides e (en réalité, l’indice des vides ef au bout
res la pression appliquée à l’éprouvette et l’on admet que la défor- des 24 heures) en fonction de la contrainte effective σ v′ (égale à
mation finale sous chaque charge est celle que l’on mesure au bout la contrainte totale, c’est-à-dire à la pression appliquée σv puisque la
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Pour définir complètement la déformabilité du sol, il faut indiquer σ 'p pression de préconsolidation
aussi son état initial ( σ v′ 0 , e 0 ). La donnée de l’indice des vides initial
rend inutile celle de l’indice des vides ep correspondant à la pression
de préconsolidation. Les cinq paramètres de compressibilité utilisés Figure 7 – Courbe œdométrique d’un sol fin
en pratique sont donc : e0 , σ v′ 0 , Cs , σ p′ et Cc .
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Charge appliquée
Échelle logarithmique
Piston
σ p' σ v'
ei
Drain central
Écoulement d'eau
Éprouvette
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e e
e0 e0 Cs
Cc Cc
z
La variation de l’indice des vides ∆ e est facile à calculer 2.2.3 Valeurs usuelles de l’indice de compression
connaissant les valeurs des indices de gonflement C s et de
compression Cc et celles de la contrainte effective initiale σ v′ 0 ’ de la L’indice de compression Cc est un paramètre sans dimension,
pression de préconsolidation σ p′ et de la contrainte effective finale dont les valeurs peuvent être très variables d’un sol à l’autre. Ces
σv′ f (figure 12) : valeurs sont en général comprises entre 0,1 et 3. À titre indicatif, le
— si le sol est normalement consolidé ( σ v′ 0 = σ p′ ) : tableau 1 donne les valeurs de Cc de différents sols.
(0)
σv′ f
∆ e = C c lg ----------
σ p′
Tableau 1 – Valeurs de l’indice de compression Cc
— si le sol est surconsolidé ( σ v′ 0 < σ p′ ) : de différents sols
H0 av
ou : ∆ H = ---------------∆ σ v′
1 + e0 2.3 Déformabilité déviatorique
et volumique
∆ σv′
ou : ∆ H = H 0 ------------
E oed
2.3.1 Généralités
On observe que ces formules ne tiennent pas compte des diffé-
rences de comportement du sol de part et d’autre de la pression de Lorsque les déformations des sols sont faibles et peuvent être
préconsolidation. Les valeurs des coefficients de compressibilité ou considérées comme linéaires, on les représente souvent au moyen
du module œdométrique doivent donc être adaptées à l’intervalle de la théorie de l’élasticité linéaire, qui prend différentes formes sui-
de contraintes effectives correspondant à la charge appliquée. vant le degré d’anisotropie du comportement observé.
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ε zz
ε xx
ε yy
=
ε xy
ε yz
ε zx
1/ E – ν vh / E v – ν vh / E v 0 0 0 0 Contrainte moyenne σm
v
– ν vh / E v 1 ⁄ Eh – ν hh / E h 0 0 0
– ν vh / E v – ν hh / E h 1/ E h 0 0 0 Figure 13 – Courbe de compressibilité volumique d’un sol argileux
0 0 0 ( 1 + ν hh )/ E h 0 0 à l’appareil triaxial
0 0 0 0 1/2 G vh 0
0 0 0 0 0 1/2 G vh
Dans les sols courants, la valeur du coefficient de Poisson est
généralement comprise entre 0,2 et 0,4, de sorte que le rapport K /G
σ zz varie entre 1,33 (pour ν = 0,2) et 4,67 (pour ν = 0,4). Les déforma-
σ xx tions volumiques sont donc toujours plus faibles que la distorsion
du sol, mais les modules restent du même ordre de grandeur.
σ yy
× L’amplitude des déformations des massifs de sols est souvent cal-
σ xy culée en simplifiant encore le modèle élastique isotrope, où l’on
σ yz impose la valeur de ν (souvent 0,3, notamment pour les sables), en
gardant un seul paramètre de déformabilité, le module d’Young. La
σ zx
détermination du module d’Young s’effectue en laboratoire au
moyen d’essais triaxiaux (ou d’essais œdométriques). Sur le terrain,
avec Ev module d’Young vertical, on peut réaliser des essais pressiométriques ou des essais de pla-
Eh module d’Young horizontal, que. On peut aussi utiliser des corrélations entre la déformabilité et
νvh coefficient de Poisson vertical-horizontal, la résistance au cisaillement de certains types de sols.
νhh coefficient de Poisson horizontal,
Gvh module de cisaillement dans un plan vertical.
2.3.2 Essais triaxiaux
Dans un sol isotrope, les modules d’Young et les coefficients de
Poisson sont égaux dans les différentes directions et l’équation
s’écrit : 2.3.2.1 Rappels
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0 Déviateur q = s1 – s3
et relie le module œdométrique Eoed et la résistance à l’enfonce-
ment du cône qc . Le paramètre α varie de 0,4 pour les tourbes de
teneur en eau supérieure à 300 % à 8 pour les argiles et limons orga-
Figure 14 – Courbe de déformation de l’éprouvette lors de la phase niques. Pour les sables, il vaut 1,5 ou 2 selon que q c est supérieur à
de compression axiale d’un essai triaxial 10 MPa ou inférieur à 1,5 MPa.
Pour l’essai de pénétration au carottier (SPT), le calcul des tasse-
ments des sables et graviers est lié de façon complexe à la valeur du
2.3.2.3 Déformations de cisaillement nombre N de coups nécessaires pour enfoncer le carottier.
Dans la phase de cisaillement de l’essai triaxial, lorsque l’on Ces deux corrélations sont décrites dans l’article [C 246] Fonda-
impose à l’éprouvette une vitesse de déformation constante en gar- tions superficielles .
dant la pression de la cellule constante, le sol subit une déformation
pour partie volumique et pour partie déviatorique. Si l’on représente
la déformation axiale en fonction de la contrainte axiale (contrainte 2.3.5 Valeurs usuelles des modules
effective dans les sols saturés), on peut définir la déformabilité du de déformabilité des sols
sol par la pente de la partie initiale de la courbe (figure 14). On en
déduit directement la valeur du module d’Young E : Les modules de déformabilité des sols dépendent beaucoup de la
nature et de l’état des sols étudiés, mais aussi de l’amplitude des
∆σ déformations. Ils sont aussi sensibles au remaniement du sol lors
E = ---------1-
ε1 des opérations préalables aux essais. L’influence de l’amplitude des
déformations a été méthodiquement étudiée à l’École Centrale de
En pratique, la détermination d’un module n’est pas toujours Paris sous la direction de J. Biarez. Elle fait passer le module sécant
simple : il faut choisir entre la tangente à l’origine, une droite d’une valeur de référence élevée pour les très petites déformations
sécante ou une tangente à un point de la courbe. Les pentes varient (de l’ordre de 10 –5) à 200 ou 300 fois moins pour les ouvrages cou-
très vite et les modules peuvent varier sensiblement. rants du génie civil. Pour ces ouvrages, les ordres de grandeur sui-
vants sont souvent rencontrés :
2.3.2.4 Modules — tourbe ................................................................ 0,2 à 0,5 MPa ;
— argile molle
La valeur représentative du module d’un sol doit correspondre à (récente, normalement consolidée) ............... 1 à 5 MPa ;
l’intervalle de contraintes qui provoquera la déformation. En prin- — argile raide (surconsolidée) ............................ 10 à 50 MPa ;
cipe, si le sol est réellement isotrope, toutes les méthodes de
— sable lâche ......................................................... 5 à 20 MPa ;
mesure doivent donner le même résultat. Dans la pratique, des dif-
— sable dense....................................................... 100 à 200 MPa.
férences parfois importantes peuvent être observées.
Mais ils ne peuvent remplacer les résultats des essais réalisés sur
chaque site.
2.3.3 Essais pressiométriques
2.3.3.1 Rappels
Les essais pressiométriques sont très fréquemment utilisés en 3. Calcul des tassements
France pour les calculs de fondations, tant pour la vérification de la
stabilité que pour le calcul des tassements. Cet essai est décrit dans
l’article [C 220] Propriétés mécaniques des sols déterminées en
place. Ses applications au calcul des tassements des fondations
3.1 Généralités
superficielles sont décrites pour leur part dans l’article [C 246] Fon-
dations superficielles. L’essai pressiométrique Ménard est réalisé Il existe trois classes de méthodes de calcul pour les tassements
dans un forage exécuté au préalable, par une technique adaptée à la des massifs de sols :
nature et à l’état du sol. Le gonflement d’une sonde cylindrique à — les calculs de type œdométrique, généralement appliqués
pression et volume contrôlés permet d’établir une relation expéri- pour les remblais, les radiers et les charges de grandes dimensions
mentale entre la pression appliquée sur la paroi latérale du forage et par rapport à l’épaisseur des sols déformables, en particulier les
la déformation volumique de la sonde. Cette relation est utilisée pour sols argileux saturés et compressibles ;
déterminer d’une part la résistance du sol et d’autre part sa déforma- — les calculs de type pressiométrique, utilisés de façon fré-
bilité. quente en France pour évaluer le tassement des fondations super-
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H0 σ p′ σ v′ f
1 + e0 1
s = ∆ H = --------------- C s lg ----------- + C c lg -----------
σ v′ 0 σp′ 2 0,2
0,05
qui admet deux cas particuliers :
0,1
— pour un sol normalement consolidé :
H0 σ v′ f
s = ∆ H = --------------- C c lg ----------- 0
1 + e0 σp′ 0
10–2 2 5 10–1 2 5 1 2 5 10
— pour un sol surconsolidé chargé en dessous de la pression de a /z
préconsolidation : a /z et b /z sont interchangeables
H0 σ v′ f
s = ∆ H = --------------- C s lg ------------
1 + e0 σ v′ 0
Figure 15 – Coefficient d’influence I donnant le supplément
Les notations sont les mêmes qu’au paragraphe 2.2.1. de contrainte verticale D sv (z ) en un point M situé sous un angle
Pour une succession de couches, on admet que le tassement total d’un rectangle uniformément chargé
est égal à la somme des tassements calculés pour chaque couche.
Pour pouvoir calculer le tassement au moyen des formules précé-
dentes, il suffit de savoir décomposer le dépôt de sols compressibles
en couches homogènes superposées et de calculer les suppléments tats de la théorie de l’élasticité, pour un massif semi-infini, élastique
de contraintes apportés dans chacune de ces couches par le charge- linéaire, homogène et isotrope (solution de Boussinesq).
ment appliqué. En intégrant la formule de Boussinesq donnant la composante ver-
ticale de la contrainte s’exerçant sur un plan horizontal en un point
du massif de sol sous l’effet d’une charge concentrée en surface, on
3.2.2 Décomposition du sol en couches a pu tracer les diagrammes d’influence d’une charge uniformément
homogènes répartie. La figure 15 reproduit l’abaque correspondant au cas d’une
surface rectangulaire uniformément chargée (fondation superfi-
On rencontre rarement dans la nature des sites constitués par un cielle). La figure 16 donne celui qui correspond à une bande infinie
sol compressible homogène et isotrope sur toute son épaisseur. Par de section trapézoïdale (cas d’un remblai).
exemple, pour un sol de nature donnée constante, normalement
consolidé, la pression de préconsolidation σ p′ et l’indice des Ces deux abaques permettent de calculer le coefficient d’influence
vides e 0 varient avec la profondeur. I de la charge en tout point du milieu, repéré par ses coordonnées
Enfin, le supplément de contrainte apporté par le chargement (profondeur z ) :
ne peut être considéré comme constant que sur des épaisseurs ∆ σ v (z ) = I ∆ σ
réduites, limitées à quelques mètres.
avec ∆σ la pression uniforme appliquée à la surface du sol.
On divise alors le site en autant de couches qu’il y a de sols de natu-
res différentes, et l’on subdivise chaque couche en sous-couches Dans le cas d’une charge rectangulaire, le coefficient d’influence
d’épaisseur réduite (3 à 4 m). On considère ensuite, pour le calcul du est donné sous l’un des sommets du rectangle. On peut combiner
tassement, le supplément de contraintes apporté par le chargement les valeurs des coefficients d’influence correspondant à plusieurs
au milieu de chaque couche ou sous-couche, et les caractéristiques rectangles pour déterminer les contraintes à la verticale d’un point
moyennes du sol ou de la sous-couche considérée. quelconque d’un massif de sol soumis à une charge uniformément
répartie sur une surface rectangulaire (figure 17) :
— en un point M intérieur au rectangle chargé (figure 17a ), on
3.2.3 Calcul des suppléments de contraintes
fait la somme des coefficients d’influence relatifs à chaque
Le calcul des suppléments de contraintes apportés par le charge- rectangle :
ment à différents niveaux dans le sol s’effectue en utilisant les résul- I (M) = I I (M) + I II (M) + I III (M) + I IV(M)
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1,6 1,8 2 b /z = `
0,5
I III
I
0,45 1,4 M
1,2 II IV
1
0,4
0,9
0,8 a M intérieur au rectangle chargé
0,35 0,7
0,6 M3
M2 M4
0,3
0,5
0,25
M1 M5
0,4 M8
0,2
0,3 M M6
b M7
0,15 a
b M extérieur au rectangle chargé M3M4M5M8
0,2 q
0,1 Figure 17 – Calcul du coefficient d’influence
A
dans le cas d’un rectangle uniformément chargé
0,1 ∆σv (z) z
0,05
0 M égaux à :
0 α
10–2 10–1
1 2
2 5 2 5 1 2 5 10 2 B
s d = ----------- qB 0 λ d ------
a /z 9 EM B0
α
s c = ----------- qλ c B
9 EM
Figure 16 – Coefficient d’influence I donnant le supplément
de contrainte verticale D sv (z ) en un point du plan vertical
passant par A dans le cas d’une bande infinie de section avec EM module pressiométrique,
trapézoïdale (remblai) q pression appliquée à la surface du sol,
B0 distance de référence, égale à 60 cm,
B diamètre ou largeur de la fondation,
— en un point M extérieur au rectangle chargé (figure 17b ), on
additionne ou soustrait les coefficients d’influence, comme on le λc et λd coefficients de structure,
ferait avec les surfaces des quatre rectangles pour retrouver la sur- α coefficient rhéologique.
face de la zone chargée :
Cette formule est dérivée de la théorie de l’élasticité, corrigée
I(M) = I I (M) + I II (M) – I III (M) – I IV(M) empiriquement par :
— un coefficient α, appelé coefficient rhéologique, lié à la granu-
avec I = MM2M4M6 lométrie du sol et à son état ; ce coefficient est généralement inférieur
II = MM1M8M7 à 1, sauf dans le cas des tourbes et argiles surconsolidées, pour
III = MM2M3M7 lesquelles il vaut 1 ;
IV = MM1M5M6 — des coefficients de forme λc et λd , qui dépendent de la forme
de la fondation et de ses dimensions.
D’autres abaques existent pour des zones chargées de forme
différente ou quelconque [2] [5] [3] [16] [11]. Le premier terme représente le tassement dû aux déformations
de cisaillement ou de distorsion. On l’appelle tassement déviato-
rique sd .
Le second terme sc provient de la compression du terrain sous
3.3 Méthode pressiométrique l’influence de la contrainte moyenne. On le calcule au moyen du
module de compressibilité volumique KM , analogue au module
La méthode pressiométrique est utilisée principalement pour le œdométrique et relié empiriquement au module pressiométrique
calcul des tassements des fondations superficielles et elle est expo- EM . Ce tassement est prépondérant dans le volume de sol situé juste
sée en détail dans l’article [C 246]. L’essai pressiométrique, qui four- au-dessous de la fondation, tandis que le tassement déviatorique
nit les valeurs du module pressiométrique nécessaires au calcul du s’étend à un volume beaucoup plus important dans le massif de fon-
tassement, est décrit pour sa part dans l’article [C 220] Propriétés dation.
mécaniques des sols déterminées en place. Nous nous limiterons ici
à un bref exposé de la méthode de calcul utilisée. Si l’on introduit le module de cisaillement GM et le module de
compressibilité KM dans la formule pressiométrique de calcul du
Le tassement s d’une couche de sol chargée en surface par une tassement, on obtient :
fondation de diamètre ou de largeur B est défini comme la somme α
de deux termes :
s = s d + sc
1
1 B
s = ---------------- qB 0 λ d ------
12 G M B0 2 α
+ ------------ q λ c B
9 KM
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Cette formule est utilisée dans le cas des sols homogènes. Pour
les sols hétérogènes, on utilise des formules de calcul complexes
qui tiennent compte de la répartition des valeurs du module pressio- α
ICD
métrique et de la nature des sols sur l’épaisseur de la couche défor-
mable. Les formules correspondantes sont données dans
l’article [C 246] Fondations superficielles.
Il faut garder à l’esprit que la méthode pressiométrique est avant D H
tout une méthode de calcul empirique des amplitudes des tasse-
∆ CD ∆
ments et que la valeur de ses prévisions est très étroitement liée au C
respect du mode opératoire de l’essai et de la procédure de dimen-
sionnement qui lui est associée, et qui a été étalonnée sur le sB s
B A
comportement réel des sols sous les ouvrages. A
IAB
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ω > 1/750 Le fonctionnement des mécanismes sensi- Figure 19 – Schéma de principe du phénomène de consolidation
bles aux tassements est perturbé.
ω > 1/600 Des désordres apparaissent dans les structu-
res aux entretoises. — par l’équation générale de l’écoulement de l’eau dans les sols
ω > 1/500 Des fissures apparaissent. (cf. article [C 212] L’eau dans le sol ) :
1 2
ω > 1/300 Les premières fissures dans les murs pan- ∂2 h ∂2 h ∂2 h ∂n
neaux peuvent apparaître ; des difficultés k ---------2- + ---------2- + ---------2 = – -------
∂x ∂y ∂z ∂t
sont possibles avec les ponts roulants.
ω > 1/250 L’inclinaison des constructions hautes et avec n la porosité,
rigides peut devenir visible. k le coefficient de perméabilité,
ω > 1/150 Des fissurations considérables peuvent h la charge hydraulique ;
apparaître dans les panneaux et les murs en — par les conditions initiales et aux limites.
briques : des dommages structuraux sont à
craindre pour tous les bâtiments. Au cours de cet écoulement, les surpressions interstitielles dimi-
nuent, les contraintes effectives augmentent et le volume du sol
diminue, à une vitesse compatible avec la vitesse d’écoulement de
l’eau hors du sol. Le phénomène est illustré par l’analogie représen-
tée sur la figure 19. Son évolution est résumée dans le tableau 3.
4. Consolidation
4.2 Théorie de la consolidation
unidimensionnelle
4.1 Phénomène de consolidation La théorie de la consolidation unidimensionnelle proposée par
Terzaghi, au début du XXe siècle, traite la consolidation d’une couche
On a défini, au paragraphe 2.2.1.4.1, la consolidation (ou consoli- dans laquelle les déformations et les écoulements sont uniquement
dation primaire) d’un sol fin comme le phénomène conduisant à la verticaux et où la charge est appliquée instantanément à l’instant ini-
dissipation des surpressions interstitielles et à la diminution du tial. Elle correspond aux conditions de l’essai œdométrique, sous
volume du sol au cours du temps sous les charges qui lui sont appli- chaque palier de chargement, et au schéma des couches de sols
quées. L’application rapide d’une charge à la surface d’un massif ou compressibles horizontales sans déplacements horizontaux. Malgré
d’une éprouvette de sol se traduit, à l’instant initial, par l’apparition des hypothèses simplifiant fortement certains aspects du
de surpressions interstitielles (excès de pression par rapport à la comportement des sols, cette théorie reste la référence pour les cal-
distribution d’équilibre, généralement hydrostatique) dans la phase culs de consolidation, car elle contient les composantes principales
liquide du sol. S’il existe des possibilités de drainage aux limites du du phénomène et représente correctement les phénomènes obser-
massif ou de l’éprouvette, il s’établit un écoulement transitoire régi : vés dans les sols saturés compressibles sous les ouvrages.
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DÉFORMABILITÉ DES SOLS. TASSEMENTS. CONSOLIDATION ___________________________________________________________________________________
(0)
4.2.1 Hypothèses — enfin, dans certains sols particuliers ou pour des valeurs très
faibles du gradient hydraulique, la loi de Darcy peut ne pas être rigou-
reusement applicable.
Les hypothèses de la théorie de la consolidation unidimen-
sionnelle de Terzaghi sont les suivantes :
1. Le sol est homogène. 4.2.2 Équation de la consolidation
2. Le sol est saturé et le reste pendant toute la consolidation ; Comme, par hypothèse, tous les phénomènes sont unidimension-
il est donc composé de deux phases seulement : le squelette et nels (nous les supposerons verticaux), nous pouvons limiter l’ana-
l’eau interstitielle. lyse au comportement d’une colonne de sol de section unité, dont
3. L’eau et les particules solides sont incompressibles. les plans horizontaux sont repérés par rapport à l’axe 0z (figure 20).
4. Les déformations du squelette sont uniquement verticales. L’équation de la consolidation unidimensionnelle de Terzaghi
5. Il existe une relation linéaire entre la contrainte effective s’obtient en combinant les équations de conservation de la masse
appliquée au squelette et ses variations de volume (qui sont de l’eau et de la masse des particules solides, la loi de Darcy et la loi
proportionnelles aux déformations verticales) ; cette compressi- de compressibilité du squelette, écrites sous forme unidimension-
bilité peut être décrite par la relation : nelle.
Les équations citées s’écrivent, en coordonnées d’Euler puis en
d e = – a v dσv′
coordonnées de Lagrange :
entre la variation de de l’indice des vides et la variation dσv′ de — conservation de la masse d’eau :
la contrainte effective verticale.
∂n
6. L’écoulement de l’eau interstitielle est uniquement vertical. div nv w + ------- = 0
∂t
7. La loi de Darcy (cf. [C 212] L’eau dans le sol ) s’applique ∂ nv w ∂ n
quelle que soit la valeur du gradient hydraulique. soit : -------------- + ------- = 0
∂x ∂t
8. Le coefficient de perméabilité k est constant dans la couche
de sol et pendant toute la consolidation. — conservation de la masse des particules solides :
9. Les déformations du sol restent petites pendant la consoli- ∂(1 – n)
dation. div ( 1 – n ) vs + --------------------- = 0
∂t
∂ ( 1 – n ) vs ∂ n
soit : ---------------------------- – ------- = 0
La plupart de ces hypothèses ne sont que des approximations ∂x ∂t
assez grossières de la réalité :
— l’homogénéité des sols est toute relative : dans les dépôts de
sols naturels, les propriétés physiques et mécaniques varient d’un
point à l’autre ; elles dépendent, en particulier, de l’état des
contraintes initiales, qui varie en fonction de la profondeur ; ∆σv
— pour les sols très compressibles, les propriétés du sol varient
au cours de la consolidation et ne sont pas indépendantes du temps ;
— pour la plupart des sols, l’indice des vides est une fonction z
linéaire du logarithme de la contrainte effective et non de la
contrainte effective elle-même. La linéarité de la loi de compressi-
bilité de l’hypothèse (5) n’est donc valable que pour des variations
de contraintes d’amplitude limitée ; 2H
— les sols naturels contiennent, en général, un certain pourcen-
tage de gaz, même très faible, qui fait que la compressibilité du fluide
(eau + gaz) qui remplit les pores du sol n’est pas tout à fait S=1
négligeable ; 0
— dans les dépôts de sols naturels, les déplacements horizontaux
ne peuvent pas toujours être négligés et l’écoulement de l’eau a sou-
S surface
vent une composante horizontale ;
— dans certains types de sols, les tourbes par exemple, on ne peut
pas négliger la compressibilité secondaire qui accompagne la Figure 20 – Couche compressible saturée chargée en surface
consolidation ; et drainée sur ses deux faces
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— loi de Darcy (la vitesse moyenne réelle relative de l’eau par Le coefficient constant cv de cette équation différentielle aux déri-
rapport au squelette est proportionnelle au gradient hydraulique) : vées partielles est appelé coefficient de consolidation (ou coeffi-
cient de consolidation verticale).
vw – v s = --k- i = – --k- grad h
n n
avec
u
h = ------- + x et
e
n = -------------
4.2.3 Solution de l’équation de la consolidation
γw 1+e
L’équation de la consolidation unidimensionnelle et les conditions
k ∂ aux limites de l’écoulement permettent de déterminer la fonction
soit : - ------ ( u + γ w x )
vw – v s = – ------
γ w ∂x u (z,t ) et, par suite, l’évolution au cours du temps des contraintes
effectives à l’intérieur de la couche de sol.
— loi de compressibilité du squelette : Pour des conditions initiales et aux limites suffisamment réguliè-
res, la solution est donnée par un développement en série. La réso-
d e = – a v d σ ′v
lution s’effectue, après transformation de l’équation différentielle en
une équation adimensionnelle, au moyen du changement de varia-
avec n porosité du sol,
bles suivant :
e indice des vides,
— le temps t devient le facteur temps :
vw vitesse moyenne réelle d’écoulement de l’eau (cf.
article [C 212] L’eau dans le sol ), cv t
T v = --------
-
2
vs vitesse moyenne réelle de déplacement des particules H
du squelette solide,
— la coordonnée verticale z devient la profondeur réduite :
k coefficient de perméabilité, constant dans tout le sol,
Z = z /H
i gradient hydraulique de l’écoulement de l’eau dans le
sol, avec H la distance de drainage de la couche, égale à l’épaisseur
h charge hydraulique, ou à la demi-épaisseur selon que la couche est limitée par
une surface drainante et une surface imperméable ou par
u pression interstitielle, deux surfaces drainantes.
γw poids volumique de l’eau interstitielle,
On obtient ainsi une équation différentielle de la forme :
av coefficient de compressibilité du squelette,
σ v’ contrainte effective verticale, ∂ u
2
∂u
---------2 = ---------
σv contrainte totale verticale, ∂Z ∂ Tv
z ordonnée initiale du point (plan horizontal) considéré
qui ne dépend plus des valeurs de cv ni H et peut être résolue une
(coordonnées de Lagrange),
fois pour toutes.
x ordonnée actuelle du point (plan horizontal) considéré
(coordonnées d’Euler). Exemple de conditions initiales et aux limites : pour une couche
compressible d’épaisseur 2H, comprise entre deux couches drainan-
Ces équations permettent d’établir l’équation différentielle sui- tes, à laquelle on applique instantanément au temps t = 0 une charge
vante : ∆σv , les conditions appliquées à la surpression interstitielle sont les
∂ k ∂u av ∂u suivantes :
------ ------------------------- ------- = -------------------
- -------
∂x (1 + e)γw ∂x (1 + e) ∂t
2
— conditions aux limites (pour tout temps t )
• z = 0 (bas de la couche) :
qui s’écrit finalement, en coordonnées fixes z :
∆u (0,t ) = 0
2
∂ ( 1 + e0 ) k 1 ∂ u ∂ u • z = 2H (surface de la couche) :
------ -------------------------- ------ ------- = -------
∂ z ( 1 + e ) γ w av ∂ x ∂t
∆u (2H,t ) = 0
La démonstration détaillée de cette équation a été donnée dans — conditions initiales (pour t = 0)
[4] [15]. Si l’on se limite aux petites déformations (jusqu’à des défor-
mations de l’ordre de 10 %), on peut admettre que l’indice des vides ∆u (z,0) = ∆σv
e reste voisin de l’indice des vides initial e0 pour écrire l’équation sauf pour z = 0 et z = 2 H.
précédente sous la forme :
Si l’on voulait trouver directement la valeur de la pression intersti-
∂ ( 1 + e0 ) k ∂ u ∂ u tielle u (z,t ) et non celle de la surpression interstitielle ∆u (z,t ), on
- ------- = -------
------ ----------------------- devrait donner les conditions initiales et aux limites suivantes :
∂z γw a v ∂ x ∂t
— conditions aux limites (pour tout temps t ) :
En introduisant le coefficient constant : • z = 0 (bas de la couche) :
( 1 + e0 ) k u (0,t ) = 2Hγw
c v = -----------------------
-
γw a v • z = 2H (surface de la couche) :
on obtient l’équation proposée par Terzaghi pour décrire le phéno- u (2H,t ) = 0
mène de consolidation unidimensionnelle : — conditions initiales (pour t = 0) :
∂ u
2
∂u u (z,0) = γw (2H – z) + ∆σv
cv --------- = -------
∂z
2 ∂t
sauf pour z = 0 et z = 2 H.
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Le degré de consolidation Uv est lié au facteur temps Tv par la Figure 21 – Degré de consolidation Uv en fonction
relation : du facteur temps Tv
∞
8 1 2 2 Tv
U v ( Tv ) = 1 – -----2- ∑ -------------------------2- exp – ( 2 m + 1 ) π ------
π m = 0 (2m + 1) 4
100
0 0
0,004 7,1 4.2.5 Isochrones de surpression interstitielle
0,008 10,1
La résolution de l’équation différentielle de la consolidation unidi-
0,012 12,4 mensionnelle de Terzaghi fournit la valeur de la surpression inters-
0,020 16,0 titielle ∆u (z,t ) en chaque point du maillage et à tout instant, sous
0,028 18,9 forme d’une série :
0,048 24,7
4∆ u 0 ∞
2 2T
------------------- sin ------------------- π Z exp – ( 2 m + 1 ) π -----v-
0,072 30,3 1 2m + 1
0,100 35,7
∆ u ( Z , Tv ) = --------------
π ∑ 2m + 1 2 4
m=0
0,150 43,7
0,200 50,4 Les courbes isochrones de surpression interstitielle correspon-
0,250 56,2 dant à cette expression sont représentées sur la figure 23. La figure
montre les variations du rapport adimensionnel ∆u /∆u 0 (∆u 0 = ∆σv )
0,300 61,3
en fonction du facteur temps Tv . Pour différentes raisons liées aux
0,350 65,8 approximations faites lors de l’établissement de la théorie, les pres-
0,400 69,8 sions interstitielles sont moins bien reproduites par la théorie que
0,500 76,4 l’évolution du tassement.
0,600 81,6
0,700 85,6
4.2.6 Coefficient de consolidation
0,800 88,7
0,900 91,2 4.2.6.1 Généralités
1,000 93,2 Le coefficient de consolidation cv n’est pas un paramètre auto-
1,500 98,0 nome, dans la mesure où il dépend à la fois de l’indice des vides e,
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Tv = 0 t 90
∆u 1
∆u0 0 1 2 3 4 5 6 t (min)
5
0,9 0,0 s0
150
160
0,8 ,1 sc
0 170
180
0,7
15
0,
190
0,6 2
0, 200
210
0,5 s60
0,3 220
0,4 230
L
0,4 s90
240
1,15 L
0,3
0,5 250
— ou la méthode de Taylor :
du coefficient de perméabilité k et du coefficient de compressibilité
2
verticale av . Comme chacun de ces paramètres varie au cours de la 0,848 H
consolidation, le coefficient de consolidation n’est pas constant non c v = -----------------------
t 90
plus. Néanmoins, pour pouvoir utiliser la théorie de la consolidation
unidimensionnelle de Terzaghi, on est conduit à adopter une valeur avec H la distance de drainage de l’éprouvette (épaisseur
moyenne du coefficient cv dans l’intervalle de contrainte effective si l’éprouvette n’est drainée que d’un côté ; demi-
correspondant à la charge appliquée. épaisseur si l’éprouvette est drainée par ses faces
supérieure et inférieure).
4.2.6.2 Détermination du coefficient de consolidation
Pour déterminer la valeur du coefficient de consolidation dans les 4.2.6.3 Valeurs du coefficient de consolidation
essais œdométriques à chargement par paliers, on utilise les courbes Les valeurs du coefficient de consolidation de la plupart des sols
de consolidation obtenues sous chacune des charges successive- fins sont comprises entre 10–6 et 10–9 m2/s. Le tableau 5 donne les
ment appliquées à l’éprouvette (§ 2.2.1.4.1). Ces courbes sont valeurs du coefficient de consolidation cv de quelques sols fins.
analysées au moyen de la solution de la théorie de la consolidation
unidimensionnelle de Terzaghi (courbes de tassement, § 4.2.4). (0)
Différentes méthodes sont utilisées pour déterminer la valeur de
cv . Les plus courantes sont : Tableau 5 – Valeurs du coefficient de consolidation cv
— la méthode de Casagrande, qui détermine le temps t 50 cor- pour différents sols fins
respondant à un degré de consolidation de 50 % sur la courbe de
consolidation représentée en fonction du logarithme du temps ; Type de sol Origine cv (m2/s)
— la méthode de Taylor, qui détermine le temps t 90 correspon-
dant à un degré de consolidation de 90 % sur la courbe de
Tourbe Caen 10–7
consolidation représentée en fonction de la racine carrée du temps.
Cette seconde méthode (figure 24) est celle que recommande le Argile vasarde très plastique Palavas 10–8
mode opératoire des Laboratoires des Ponts et Chaussées [6].
Argile molle très plastique Lanester 0,8 × 10–8
Selon le cas, on calcule le coefficient de consolidation au moyen
de la formule donnée par : Argile molle organique Cubzac 10–7
— la méthode de Casagrande : Argile peu plastique Narbonne 10–7
0,197 H
2 Limon argileux Plaine de l’Aude 5 × 10–7
c v = -----------------------
t 50 Limon Orly 5 × 10–6
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Puis, connaissant Uv , on utilise la courbe Uv = f (Tv ) pour détermi- caractérisée par un coefficient de consolidation isotrope cv , sous
ner la valeur du facteur temps Tv . une bande uniformément chargée. On détermine la valeur du fac-
Connaissant Tv , cv et H, on détermine la valeur du temps cherché. teur temps T correspondant au temps t et aux valeurs de cv et H,
puis on lit la valeur de U sur la courbe correspondant à la géométrie
du problème.
4.4 Autres théories de la consolidation Les abaques peuvent être utilisés en cas d’anisotropie (coefficient
de perméabilité verticale kv différent du coefficient de perméabilité
De nombreuses études ont été consacrées à la consolidation des horizontale kh ) en se ramenant au cas isotrope par une transforma-
sols fins, en modifiant tout ou partie des hypothèses (§ 4.2.1) de la tion de la largeur de la fondation :
théorie de la consolidation unidimensionnelle de Terzaghi. kh
On citera, à titre d’exemple : B isotrope équivalent = B réel -----
kv
— consolidation bi- ou tridimensionnelle ;
— répartition non uniforme des surpressions interstitielles ini-
tiales en fonction de la profondeur ; 4.4.2 Consolidation radiale
— variation en fonction du temps des propriétés des sols ;
— perméabilité anisotrope du sol ; Le calcul de la consolidation du sol autour des drains verticaux a
— combinaison des phénomènes de consolidation et de provoqué le développement d’une théorie de la consolidation tridi-
compression secondaire ; mensionnelle radiale et verticale inspirée de la théorie de la
— autre loi de comportement mécanique du sol ; consolidation unidimensionnelle de Terzaghi. On admet que le sol
— sol constitué d’une succession de couches de caractéristiques se déforme uniquement verticalement et que sa déformation est
différentes ; proportionnelle à la contrainte effective, que le sol est saturé, que la
— chargement progressif et non instantané ; loi de Darcy est valable, que l’eau interstitielle et les particules soli-
— calcul en grandes déformations. des sont incompressibles et que les déformations restent petites. La
Le développement des méthodes d’analyse numérique, en diffé- seule différence est que l’eau peut s’écouler horizontalement vers
rences finies ou en éléments finis, a permis de lever la plupart des les drains, et verticalement vers les extrémités drainantes de la cou-
hypothèses restrictives de la théorie initiale de Terzaghi et de modé- che compressible.
liser de façon plus précise le comportement au cours du temps des Dans ces conditions, on montre [8] que le degré de consolidation
sols fins [10] [7]. U est donné par la formule :
Nous nous limiterons ici à la présentation de quelques abaques
1 – U = (1 – Uv )(1 – Ur )
d’utilisation courante pour les études de déformation des sols fins
au cours du temps. avec Uv degré de consolidation verticale, défini au paragraphe
4.2.4, et lu sur l’abaque de la figure 21 (ou figure 22 ou
tableau 3),
4.4.1 Consolidation bidimensionnelle plane
Ur degré de consolidation radiale, défini de façon analogue
Les abaques de la figure 27 permettent de calculer le degré de pour un écoulement uniquement radial et donné par les
consolidation moyen dans une couche homogène d’épaisseur finie, abaques de la figure 28.
0 0
Degré de consolidation U (%)
10 10
20 2 20
/` 2
B
( `/
H
B
`Te 5
H(
30 30
(rTz
T`e 1
earg
(rTz 2
zha
earg
ig)h
2
zha
40 40
0
1
,5
i)
ig) h
0,
0,
i)
2
5
0,
50 50
1
0,
0,
05
2
0,
1
2B
60 60
/H
=
2
0,
B/
= 02
H
70 0, 70
05
2B 2B
80 80
90 H 90 H
100 100
10–3 2 5 10–2 2 5 10–1 2 5 1 0,25.10–3 10–3 2 5 10–2 2 5 10–1 0,25
T = cv t / H 2 T = cv t /H 2
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=
n
7
80 0 cv coefficient de consolidation verticale,
1
50
1
70 2 0 kh coefficient de perméabilité horizontale,
3 0
5 00
60 110 kv coefficient de perméabilité verticale ;
— du rapport : n = D /d
50
avec d diamètre du drain,
40 D diamètre de la zone d’influence du drain, égal
30 respectivement à 1,13 ou 1,05 fois la distance des
axes des drains selon que les drains sont
20 disposés en carré ou en triangle équilatéral.
10 La solution de la théorie de la consolidation radiale (de Barron)
0
peut s’écrire aussi sous la forme suivante :
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 8 cr t
D 2F ( n ) = – ---------------------------
Tr ln ( 1 – U r )
d diamètre du drain qui peut être mise sous forme d’abaques de détermination des va-
D diamètre de la zone d'influence d'un drain leurs de D et n qui fournissent un degré de consolidation radiale Ur
donné, au bout d’un temps t , dans un sol de coefficient de
consolidation radiale cr donné (figure 29). Cet abaque évite les cal-
Figure 28 – Degré de consolidation radiale Ur en fonction du facteur culs itératifs nécessaires avec l’abaque classique de Barron
temps Tr et du rapport n = D /d (abaque de Barron) (figure 28).
10–6
cr (m2/s)
4 s
s
s
is
1 8 s 6 m oi s
s
m 4 m is
oi 2 s
an
oi
an
an
m 1 oi
3 s mo
o
m
m
5
5 s 2
10
1
s
an
an
oi
2
8
t
10–7
t
n
io
at
id
5
ol
ns
co
2
de
ps
10–8
m
Te
5
10–9
40
0
99 9 95
60
10
50 0
20
90 8
3
,9
70
9
)
d (cm
ins
s dra
de
è tre
am
Di
)
(%
Ur
0
5
10
20
30
5040
Figure 29 – Abaque à lecture directe de la solution de la théorie de la consolidation radiale de Barron [1]
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5.1 Généralités
La maîtrise des méthodes d’essai et des méthodes de calcul,
même les plus modernes et complexes, est importante pour la réus-
site des études de tassements dans les projets d’ouvrages géotech-
niques. Toutefois, elle doit être complétée par quelques
connaissances « de bon sens » sur les événements possibles ou
impossibles, sur les ordres de grandeur et sur les relations des cal-
culs de tassements et de stabilité. Ce paragraphe est consacré à ces
connaissances issues de l’expérience ou du raisonnement de l’ingé-
nieur.
Tassement s
de calcul
Faibles Début des Vers la rupture
On peut classer les méthodes de calcul des déformations des sols déformations déformations
en deux grands ensembles : les méthodes linéaires et les méthodes linéarisables non linéaires
non linéaires. Les premières utilisent des modules constants, les
autres des lois de comportement non linéaires, dont la première est
la loi de compressibilité semi-logarithmique des essais œdomé- Figure 30 – Relation du niveau de chargement
triques sur sols argileux saturés. avec les déformations des sols
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P
O
U
Déformabilité des sols. R
Tassements. Consolidation
E
N
par Jean-Pierre MAGNAN
Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées
Directeur technique au Laboratoire Central des Ponts et Chaussées, Paris
S
Professeur de mécanique des sols et des roches à l’École Nationale
des Ponts et Chaussées, Paris A
V
Références bibliographiques
[1] BRU (J.-P.). – Abaques pour le dimensionne- [8] MAGNAN (J.P.). – Théorie et pratique des [14] SANGLERAT (G.). – The penetrometer and
O
ment des drains verticaux et les calculs de
consolidation unidimensionnelle. Bulletin de
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