I-/ GENERALITES :
L’amplificateur opérationnel se présente, en général, sous la forme d’un amplificateur à entrée
différentielle et à sortie unique (figure : 1)
Remarque :
Si l’une des entrées sert de référence de potentiel, la sortie est en phase (si V− =
référence) ou en opposition de phase (si V+ = référence). Le signe « – » qui peut
affecter le gain indique une opposition de phase entre la sortie et l’entrée.
Afin de permettre l’obtention des tensions de sortie positive et négative, l’alimentation
en énergie de l’amplificateur opérationnel s’effectue souvent de façon symétrique
(+VCC et −VCC).
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Figure : 3 Amplificateur opérationnel sous forme d’un quadripôle.
III-/ CARACTÉRISTIQUES
Alimentation :
Le constructeur indique souvent les tensions d’alimentation « supply voltage » « +VCC » et
« −VCC » et leur valeur maximum à ne pas dépasser « absolute maximum ratings » « +VCC(max)
» et « −VCC(max) ». Généralement aucune borne n’est reliée à la masse et l’alimentation est de
type symétrique.
Certains amplificateurs opérationnels sont conçus pour pouvoir fonctionner aussi bien en
symétrique qu’en dissymétrique, c’est le cas par exemple du « LM 124 ».
Le constructeur indique aussi dans la rubrique « absolute maximum ratings », la tension
différentielle à ne pas dépasser « max input differential range » ainsi que la tension du mode
commun à ne pas dépasser « max input common range ».
Courants d’entrées :
Les entrées « + » et « – » sont les bases des transistors de la paire différentielle. Les courants
d’entrées sont les courants continus des bases qui permettent la polarisation des transistors.
Ces courants se ferment à la masse directement ou à travers les résistances du montage. Le
constructeur indique la valeur moyenne du courant de base « input bias current ».
Le constructeur indique toujours la différence entre les courants de base I0S pour une tension
nulle sous la rubrique « input offset current ».
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Les courants d’entrées doivent être les plus faibles possible. Ces données sont importantes car
les courants d’entrées peuvent fausser la valeur de la tension de sortie comme indiquée sur les
figures 4 (a) et 4 (b).
Si la sortie n’est pas saturée, la tension différentielle d’entrée uD étant très faible, les entrées «
+ » et « – » sont pratiquement au même potentiel qui est la masse. R1 ayant la masse à ces
deux extrémités n’est parcourue par aucun courant.
Le courant IB2 traverse R2 et impose le potentiel de sortie. VS = R2 IB2. Si ce courant vaut
par exemple 200 nA et R2 vaut 1 MΩ alors VS = 200 mV.
Cette tension de sortie est une tension de décalage « offset » qui est d’autant plus grande que
R2 et (ou) IB2 sont élevés. Pour remédier à cet inconvénient et en supposant que les deux
courants d’entrées IB1 et IB2 sont égaux, on peut ajouter entre la masse et l’entrée « + » une
résistance de valeur égale à la mise en parallèle de R1 et de R2.
En pratique, si nous réalisons le montage Ve = V+ = V−, nous observons une tension de sortie
Vs proportionnelle à Ve. On définit alors une amplification en mode commun (puisque V + est
commun à V−).
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En fonctionnement normal, la sortie Vs dépend donc de deux termes :
le terme différentiel Vs = Ad (V + − V−) ;
le terme de mode commun Vs = AmcVe.
Une caractéristique importante de l’amplificateur est le rapport de ces amplifications appelé
rapport ou taux de réjection en mode commun (RRMC). En pratique, on exprime souvent ce
rapport en décibels soit :
RRMC = 20 log(Ad/Amc), l’ordre de grandeur est 100 dB.
Montage inverseur :
C’est le montage à amplificateur opérationnel le plus utilisé. L’entrée + est reliée à la masse,
Donc V+ = 0
Comme V+ = V-, on a aussi V- = 0, on dit qu’on a une masse virtuelle sur l’entrée -, ce qui
permet d’écrire :
Ve = R1 I
et VS = - R2 I
D’où
Cette fois, l’entrée + est reliée à la tension d’entrée, cela implique que V+ = Ve
Comme V+ = V- , on a aussi V- =Ve, ce qui permet d’écrire:
Ve = R1 I
VS – Ve = R2 I
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D’où
Montage suiveur :
Dans le montage précédent si l’on fait R2=0 ou bien R1=∞, l’on aura un gain AV=1, la sortie
sera identique à l’entrée (Vs=Ve), le montage est alors appelé suiveur.
V1 = R1 I1 I1 = V1 / R1
V2 = R2 I2 I2 = V2 / R2
VS = -RB I = -RB(I1 + I2) = -RB(V1/R1 + V2/R2)
Si on fait R1=R2=RA
Alors :
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Si R1=R2=R, l’expression devient :
Ou encore
Si on fait
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L’expression précédente devient :
Le signal d’entrée est VE(t). Dans le modèle idéal, VA = 0 ; donc : i(t) = VE(t)/R.
Le courant dans le condensateur est : i(t) = – C.dVS/dt
Remarque :
En fait, ce montage ne fonctionne pas correctement : le faible courant d’entrée de
l’amplificateur produit dans R une chute de tension qui est elle aussi intégrée : la sortie se
sature car le condensateur reste chargé. Pour obtenir une intégration satisfaisante, on peut
placer une résistance R’ en parallèle sur C afin de permettre l’écoulement de son courant de
décharge. Cette résistance doit être assez grande pour ne pas perturber l’intégrateur mais pas
trop pour pouvoir jouer son rôle. En pratique on prend R’≈10 R.
Dérivateur idéal :
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VS(t) = –R.i(t)
Donc :
Remarque :
La tension de sortie est proportionnelle à la dérivée de la tension d’entrée. En pratique, R et C
sont choisis en fonction de la fréquence du signal pour obtenir un gain compris entre 0,1 et 10.
Ce montage est insensible à la dérive mais il a tendance à osciller en haute fréquence.
Pour y remédier, on peut placer une résistance R’ en série avec le condensateur (R’ < R/10)
qui limitera le gain aux fréquences élevées et donc les possibilités d’oscillation.