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Objectifs
Plan
1. Généralités
2. Physiologie de la lactation
3. Composition du lait maternel
4. Avantages de l’allaitement maternel
5. Conduite pratique de l’allaitement maternel
6. Politique de l’allaitement maternel
1. Généralités
1.1. Définitions
- Le lait maternel est le produit élaboré par les glandes mammaires des femelles après la
naissance. Le lait est l’aliment biologique par excellence.
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comme les substituts du lait maternel, les céréales, l’eau sucrée ou non, ou toute autre
nourriture.
1.2. Intérêt
- Epidémiologique : le taux d’allaitement exclusif est bas, il est de 40% dans le
monde et de 39 % au Mali. Selon une étude réalisée en 2017 dans le département
de pédiatrie du CHU Gabriel Touré, ce taux est de 10,43%
- Nutritionnel : le lait maternel est l’aliment idéal pour une croissance optimale du
nourrisson de 0 à 6 mois
- Economique : l’allaitement maternel réduit les dépenses de la famille
- Psychoaffectif : l’allaitement maternel renforce la relation affective mère enfant et
augmente chez la mère, le sentiment d’estime de soi et de confiance
Chaque sein est formé de 15 à 26 lobes, composés eux-‐mêmes d’un ensemble d’alvéoles.
C’est un tissu glandulaire, entouré de tissus de soutien et adipeux. Chaque alvéole est
constituée de cellules sécrétrices qui vont élaborer les différents constituants du lait. L’alvéole
est entourée de vaisseaux sanguins qui drainent les éléments indispensables à la synthèse du
lait, des cellules musculaires et des tissus dont la contraction entraîne l’expulsion du lait vers
la cavité centrale de l’alvéole; puis vers les canaux galactophores. Avant d’atteindre le
mamelon, ces canaux s’élargissent en forme d’ampoules ou sinus lactifères où le lait est
collecté. Partant de ces sinus, des canaux très fins se dirigent vers le mamelon et là
débouchent à l’extérieur par une dizaine de pores. Cet ensemble est enrobé de tissus graisseux
et conjonctifs plus ou moins importants suivant les femmes. Le mamelon est cerné par
l’alvéole où l’on peut voir de petites boursouflures (les glandes de Montgomery) qui secrètent
un liquide odorant.
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Figure1 : anatomie de la glande mammaire
2. Physiologie de la lactation
C’est au moment de la grossesse que la glande mammaire atteint son plein développement, en
particulier le tissu sécrétoire sous l’influence d’hormones. Les œstrogènes permettent le
développement des canaux galactophores et la progestérone agit sur la croissance et la
prolifération des alvéoles, qui s’épanouissent et se forment. La progestérone s’oppose à
l’augmentation de la production lactée. Dès la 16éme semaine de la gestation, les seins
peuvent secréter du lait en très petite quantité. Après la naissance, on entre dans la période de
la montée laiteuse. Elle est déclenchée par l’expulsion du placenta et la baisse rapide du taux
de progestérone. Les seins vont d’abord produire du colostrum, puis du lait mature dont la
composition va progressivement se modifier pour mieux répondre à l’évolution des besoins de
l’enfant.
La prolactine est une hormone lactogène. Elle déclenche la production initiale de lait, agit
sur la synthèse du lactose par l’intermédiaire de l’alpha lactalbumine. La montée laiteuse est
régulée par la succion. La production laiteuse est donc liée à un phénomène neuroendocrinien
réflexe. C’est un mécanisme somatique, c’est à dire plus la succion est active et fréquente plus
la sécrétion lactée est importante (Cf. Figure 2)
L’ocytocine est une hormone post-‐hypophysaire qui contrôle l’excrétion du lait. Elle est
secrétée grâce à la stimulation qu’exerce l’enfant en suçant le mamelon. L’ocytocine entraîne
la contraction des cellules musculaires et permet ainsi la vidange des alvéoles, la dilatation
des canaux galactophores et le jaillissement du lait.
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D’autres hormones comme l’hormone placentaire lactogène, l’hormone de croissance et
l’insuline interviennent sur la multiplication des cellules sécrétrices et leurs protéines à la fin
de la grossesse. En définitive, la lactation est due à cinq réflexes qui agissent simultanément.
D’abord trois réflexes somatiques du nourrisson qui fouille avec la bouche, suce et déglutit.
Le réflexe de fouissement amène l’enfant à rechercher activement le mamelon, bouche
ouverte afin de prendre une partie du sein. Le réflexe de succion consiste à un mouvement
rythmé des mandibules qui permet à l’enfant de former dans sa bouche une dépression puis
par un mouvement péristaltique de sa langue, de tirer le lait et de l’envoyer vers l’œsophage.
Le réflexe de déglutition lui permet d’avaler le lait (Figure 3).
Le reflexe somatique du nourrisson qui est sous l’influence de l’ocytocine, ainsi plus la
succion est fréquente et active plus la production lactée est abondante. Le réflexe d’éjection
est psychosomatique, c’est à dire qu’il est extrêmement sensible aux perturbations d’ordre
émotionnel et psychologique. L’anxiété, la fatigue, l’émotion, la douleur, le stress peuvent
l’inhiber alors que la confiance en l’allaitement au sein, la conviction dans la qualité de ce
type d’alimentation, le sentiment de sécurité peuvent l’améliorer. Ainsi le réflexe d’éjection
répond non seulement à des stimuli tactiles mais aussi olfactifs, auditifs, visuels. La vue de
l’enfant, son cri, son odeur, son contact avec la mère sont autant de stimuli qui, non
seulement, favorisent l’établissement d’une relation étroite mère -‐enfant mais aussi
déclenchent et augmentent la sécrétion lactée (Cf. Figure 4).
Le lait est le produit élaboré par les glandes mammaires des femelles après la naissance du
jeune. Le lait est l’aliment biologique par excellence. Il est depuis plus de 10.000 ans,
synonyme de fertilité, de richesse et d’abondance. Le lait occupe une place de choix dans
notre société moderne grâce à l’étonnante variété de ses produits.
Figure 2
4
Figure 3
Pulsions
sensorielles
venant
Ocytocine
dans
le
du
mamelon
sang
Figure 4
Le lait maternel est parfaitement adapté aux besoins du bébé. Pendant les six (6) premiers
mois de vie, il apporte non seulement en quantité mais aussi en qualité, tous les nutriments
nécessaires au développement optimal de l’enfant. Aussi il se présente sans risque de carence
ni de surcharge sous la forme la plus digeste et la plus facilement assimilable pour le
nourrisson.
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3.1. Le colostrum
C’est le liquide annonciateur du lait définitif. Il apparaît en général vers le troisième trimestre
de la grossesse et s’écoule durant les deux à trois jours qui suivent la naissance. Le colostrum
est très riche en vitamines, en protéines, en sels minéraux et surtout en immunoglobulines qui
assurent la défense immunitaire du nouveau-né. Il est pauvre en lipides et parfaitement adapté
au bébé au début de sa vie. De plus, il permet au bébé d'éliminer de son intestin les dernières
traces de méconium (substances accumulées au cours de sa vie intrautérine) et met en route le
système digestif du nouveau-né.
3.2. Le lait de transition : du 5eme au 15eme jour. Sa composition est intermédiaire entre le
lait colostral et le lait mature.
3.4. Le lait mature : après le 15eme jour. C’est celui dont on donne la composition
lorsqu’on parle de lait maternel.
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4. Avantages de l’allaitement maternel
4.1. Avantages pour l’enfant
• Digestion facile ;
Le nouveau-né doit être mis au sein le plus précocement possible après la naissance, au mieux
dans la salle de travail, idéalement dans les 30 premières minutes après la naissance. Une
telle attitude permet de lui faire bénéficier du colostrum (particulièrement riche en
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macrophages et en IgA sécrétoires), supprime une période de jeûne dangereuse, et facilite la
montée laiteuse.
- Mesures locales
La mère doit se laver les mains à l’eau et au savon avant chaque tétée. Elle doit nettoyer le
mamelon et l’aréole avec de l’eau avant chaque tétée et les faire sécher après la tétée.
Il est recommandé le port d’un soutien-gorge adapté pour éviter la compression des seins
- Mesures générales
La nourriture de la mère doit être saine, riche en protides et en calcium. Il est recommandé
une alimentation équilibrée avec 500 ml de lait par jour. Il est recommandé d’éviter des
aliments tel que : ail, navet, céleri, choux fleur qui modifient le goût du lait, les boissons
fortement alcoolisées, le café, le thé et le tabac.
La mère doit être confortablement installée assisse ou allongée, mais toujours le dos appuyé.
Le poids du bébé soutenu par un oreiller ou les genoux de la mère, Il faut amener le bébé au
sein et non le sein vers bébé.
La tétée répond à une technique précise. Après s’être confortablement installée, la mère
positionne l’enfant en le tournant complètement vers elle, sa tête étant dans le prolongement
de son corps, et lui offre un premier sein, alternativement différent lors de chaque tétée, puis
ne passe au second qu’après avoir vidé le premier, si toutefois le nourrisson a encore faim. Si
l’enfant est repu, il n’est pas nécessaire de lui proposer l’autre sein.
Pour éviter les crevasses, l’enfant doit prendre dans la bouche la presque totalité de l’aréole et
pas seulement le mamelon, de telle sorte que la lèvre soit retroussée. Pendant la tétée, la mère
doit veiller à ce que les narines de son enfant plaquées sur le sein ne soient pas obturées ; pour
ce faire, elle appuie de part et d’autre de l’aréole avec son pouce et son index.
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- il y’a plus d’aréole visible au-dessus de la lèvre supérieure du bébé qu’en dessous de sa lèvre
inférieure
- la lèvre inférieure est éversée vers l’extérieur
Les succions sont efficaces si elles sont profondes, lentes et entrecoupés de pauses.
L’allaitement maternel est adapté à la pratique d’un régime libre, « à la demande » c’est aussi
souvent que l’enfant le réclame, de jour comme de nuit. Ainsi, c’est l’enfant lui-même qui
doit fixer la quantité ingérée, la durée et le rythme des tétées. La quantité ingérée est très
variable d’une tétée à l’autre, leur durée est de 10 à 20 minutes environ et leur rythme
généralement de six à huit par jour le premier mois, puis s’espace.
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• Tuberculose active non traitée chez la mère,
• VIH dans les pays développés
• Chimiothérapie anti-cancéreuse
• Certains médicaments pris par la mère comme l’amiodarone, le
cyclophosphamide, le méthotrexate, le choramphénicol, l’ergotamine… )
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8. Aider les mères à reconnaître les signaux de faim de leur nouveau-né et à y répondre.
9. Conseiller les mères sur l’utilisation et les risques des biberons, tétines et sucettes.
10. Coordonner la sortie de l’hôpital de sorte que les parents et leur nourrisson continuent
d’avoir un accès en temps utile à des services de soutien et de soins
Conclusion
Le lait maternel est l’aliment idéal naturel pour une croissance optimale de par ses qualités
nutritives et anti-infectieuses.
Les mères doivent être soutenues et encouragées pour que leurs bébés bénéficient d’un
allaitement exclusif jusqu’au 6 mois.
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