Dans ce 1er document, on met en avant la monnaie qui possède 3 fonctions distinctes et
complémentaires … la monnaie, c’est :
Elle permet de résoudre le problème du troc qui suppose « la double coïncidence des
désirs », c'est-à-dire que pour troquer, il faut trouver une personne prête à échanger ce que
moi je veux consommer et qu’il soit prêt à prendre en échange ce que je possède … Par
ailleurs, certains biens ne sont pas divisibles, comment échanger un ordinateur contre une
coupe de cheveux, un portable contre une heure de cours privé de maths, une bouteille d’eau
minérale contre une casquette etc.
Le 2ème document permet de faire la distinction entre épargne et monnaie en mettant en avant
la notion de liquidité.
On ne peut par exemple acheter avec l’argent contenu dans notre tirelire mais pas avec
l’argent qui est sur notre livret jeune. Il faut aller le convertir en monnaie par exemple en
retirant les billets au distributeur ou en faisant un virement sur notre « compte courant » ou
également appelé « dépôt à vue » … à vue car mobilisable à tout moment. Sur ce compte là,
on peut ainsi payer par carte bancaire, par chèque, faire un virement etc.
Sur un livret jeune, en revanche, on peut y déposer son épargne et gagner des taux d’intérêt
« créditeurs » (voir I dans ce thème, avec le 1er polycop). La monnaie sur un livret jeune
permet alors de répondre à sa fonction de « réserve de valeur ».
On est donc amené à définir la liquidité qui décrit la capacité d’un actif à être rapidement
transformé en monnaie, sans délai, sans coût ou sans risque de perte en capital. La
monnaie est par définition l’actif liquide par excellence, c’est pour cela que l’on parle
parfois « de liquide » pour désigner la monnaie que l’on peut posséder « en mains propres ».
On classera ainsi les actifs monétaires en fonction de leur degré de liquidité.
On peut ainsi classer les actifs suivants proposés dans le livre « du plus liquide au moins
liquide » :
Ces 2 documents non montrent que la monnaie va largement au-delà de sa seule fonction
économique.
On peut l’illustrer aujourd’hui par un repas et une invitation ou un cadeau que l’on « doit
rendre » ou la consommation ostentatoire dans certains biens qui permettent d’afficher un
statut (par exemple, les marques chez les jeunes qui permettent d’afficher un prestige.
La monnaie est aussi apparue historiquement comme une forme d’échange apaisée qui a
remplacée les sacrifices humains ou d’animaux.
La monnaie crée « des hiérarchies sociales » puisqu’elle est un bien particulier qu’on
accumule et qui met en exergues les inégalités sociales entre groupes sociaux. C’est un bien
recherché pour lui-même et ce qu’il permet de « faire ou d’être ».
La monnaie ne peut aussi reposer que sur la confiance que l’on a dans le pouvoir d’achat
immédiat qu’elle permet de libérer dans l’économie en tant qu’intermédiaire des échanges et
dans sa relative stabilité de valeur (inflation limitée).
La monnaie est donc un accord entre membres d’une même collectivité qui acceptent de se
donner un référent commun dans lequel on a confiance pour échanger mais qui a priori n’a
aucune valeur réelle. La confiance ne peut exister que par on fait aussi confiance à
l’institution qui émet cette monnaie : à l’époque les rois qui « battaient monnaie » et
aujourd’hui les Etats et leurs institutions monétaires (Banque nationales comme la Banque de
France et dans notre zone monétaire, la BCE, Banque centrale européenne).
On retrouve des signes qui garantissent la valeur de notre monnaie aujourd’hui par exemple
sur les billets en Euros : terme BCE, drapeau européen, signature de l’ancien Président Mario
Draghi, filigrane et diverses sécurités …
Le 1er document nous montre un ensemble de biens dont certains ont servi en tant
qu’intermédiaire des échanges. Ce sont donc des monnaies marchandises : des coquillages,
du tabac, des bœufs, du sel mais par le smartphone qui est un moyen de paiement uniquement.
Il y en a eu beaucoup d’autres comme l’huile le vin, des dents d’animaux, l’ambre, du blé, des
peaux d’animaux …
La monnaie métallique s’est ensuite peu à peu imposée pendant une période de notre histoire
monétaire. Des métaux précieux ont servi de support de circulation de ces monnaies
métalliques avec l’or et l’argent.
Cette monnaie était transportable, durable (non périssable), divisible (en différentes valeurs
entières et en centimes) et fusionnable (on pouvait fondre les métaux et refaire des pièces).
L’or avait aussi l’avantage d’avoir une forte valeur à partir d’un faible volume et une
grande valeur symbolique dans l’imaginaire collectif des sociétés occidentales.
La quantité de monnaie qui circule peut être mesurée au niveau macroéconomique grâce aux
agrégats monétaires déterminés par la BCE. Ils agrègent des actifs monétaires ou quasi-
monétaires avec :
B – La création monétaire
Le 1er document montre l’importance des transactions en « espèces » pour les petites sommes
mais dès que le montant progresse, la part régresse très vite. Par exemple, au dessus de 100 €,
le total montre que sur 100 euros :
En dehors des billets et pièces, le reste représente donc des supports de circulation de
monnaie scripturale.
La part de la monnaie fiduciaire se réduit logiquement avec la progression du montant des
transactions pour les inconvénients qu’elle comporte : encombrement, risques de perte, de
vols etc.
Au début du film, on évoque le « clou » comme monnaie créée par un individu qui distribue
des « bouts de papier » avec promesse de remboursement en « boite de clous ». Chacun
dispose d’une promesse de remboursement et s’en sert comme un pouvoir d’achat lui
permettant d’acheter autre chose en échange (fonction d’intermédiaire des échanges de la
monnaie). Elle peut être aussi conservée comme réserve de pouvoir d’achat et donc épargnée
(fonction de réserve des valeurs de la monnaie). Cette attitude est possible uniquement si la
confiance règne entre les membres de l’échange parce que chacun pense que la promesse de
remboursement sera respectée.
On voir apparaitre plusieurs monnaies dans ce film : monnaie « clous », les billets, les pièces,
la monnaie scripturale de la banque IZ ou AL, la monnaie Banque centrale qui circule entre
les comptes que les banque IZ et AL possèdent à la Banque centrale.
« Créer de la monnaie, c’est créer des promesses » car c’est un engagement à rembourser
qui repose sur de la confiance (pour ceux qui empruntent) et c’est aussi un engagement à
pouvoir utiliser une monnaie qui sera acceptée par tous dans l’économie. C’est en ce sens
que la monnaie constitue aussi une institution qui crée des règles et oblige chacun.
Dans le document 2, on voit le relevé de compte d’un client qui vient de voir son compte
créditer de 2500 euros grâce à l’obtention d’un crédit. Cette somme est déposée sur son
compte, dans la partie crédit (ou dépôt) d’où l’expression « les crédits font les dépôts ». On
parle ici des Banques de second rang (ou banques commerciales), c'est-à-dire celles que
l’on rencontre dans la rue, pour les différencier des Banques centrales (comme la Banque de
France ou la BCE).
Ce crédit permet de faire un certain nombre de dépenses dont 2525 euros sont réalisés dès le
21 avril après le paiement de 400 euros.
C’est sa banque qui lui a créé une capacité de dépenses en « créant de la monnaie
scripturale » par un jeu d’écriture, grâce au crédit qui se retrouve sur son compte courant ou
dépôt à vue …. à vue signifie bien ici « pour être utilisé et disponible à la vue du client ».
Quand son salaire tombera en fin de mois, ce montant comblera le « découvert » mais la
totalité de sa capacité de dépense sera amputée du montant de ce découvert, qui correspond
donc à une destruction monétaire.
Documents 3/4 P101 : activité à rendre sur Moodle pour le mercredi 8 avril à 12h : faire
les questions 1 à 4 (document 3) et 1 à 3 (document 4).
Le 1er document analyse les effets que peut avoir la politique monétaire dans l’économie
avec 2 effets très différents :
RELANCE DE L’INFLATION
Si la relance monétaire est réalisée dans une économie qui a du mal à satisfaire la demande et
proche de la saturation, la hausse de la masse monétaire en circulation (mesurée par les
agrégats, voir plus haut dans le doc 4 P99), alimente la hausse de la demande qui a du mal à
être satisfaite. La rareté relative des produits se traduirait par une hausse des prix et donc de
l’inflation, définie comme une hausse générale et cumulative des prix.
L’inflation réduit alors la valeur de la monnaie car tout produit coût plus cher et donc :
Le pouvoir d’achat d’une unité monétaire (l’Euro) se réduit donc comme vu dans le 1er
polycop avec les taux d’intérêt nominaux ou réels.
Le document 2 confirme cette relation avec une corrélation entre la croissance de la masse
monétaire nette de la croissance économique (axe horizontal) et le niveau d’inflation.
De ce fait, plus on va vers l’infini (la droite) sur l’axe des abscisses et plus on voit le taux
d’inflation progresser sur l’axe des ordonnées (vers le haut) :
par exemple, le chiffre entouré pour l’Argentine nous montre que la masse monétaire a
augmenté de 80% de plus que celle du PIB entre 1960 et 1990 et l’inflation a
progressé de 80% en moyenne par an.
pour la France, la MM a augmenté de 5% de plus que celle du PIB sur la même
période et l’inflation a augmenté de 6% en moyenne par an.
Les pays qui ont vu leur masse monétaire durablement augmenter plus vite que celle de
leur PIB ont connu beaucoup plus d’inflation.
La monnaie n’a plus aucune valeur et l’inflation détruit la monnaie et la confiance dans
l’économie.
Chaque banque de second rang ou banque commerciale, doit détenir un compte auprès de
la Banque centrale (en France, Banque De France). Dans ces comptes circule la monnaie
Banque centrale ou Base monétaire (sur le schéma) et les banques commerciales doivent
aussi y détenir obligatoirement des fonds appelées réserves obligatoires.
La monnaie centrale ou base monétaire est utilisée par :
La base monétaire représente 3212 Mds d’€ par rapport à 3408 Mds d’€ que représentent les
dépôts à terme soit 94.3%. Elle représente également 3212/12198 x100 soit 26.4% de M3.
Les banques de second rang doivent toujours conserver de la monnaie Banque centrale
auprès de la Banque centrale :
Le document 2 nous montre une hiérarchie claire qui s’établit dans le contrôle de la masse
monétaire en circulation. La Banque centrale va influencer la création monétaire par
l’intermédiaire de son coût. Si la banque de second rang a besoin de monnaie fiduciaire, elle
« se tourne » vers la Banque centrale qui lui prête alors les liquidités moyennant un coût :
le taux d’intérêt. La banque de second rang prêtera à son tour à ses clients ses liquidités à un
autre coût (toujours le taux d’intérêt appelé taux directeur de la Banque centrale) et l’enjeu
pour elle est évidemment de prêter au client à un taux supérieur au taux d’intérêt qu’elle
paie elle-même auprès de la BC. En se retournant auprès de la Banque centrale, on dit que la
banque de second rang se refinance ou fait une opération de refinancement.
La Banque centrale a ainsi la possibilité de rendre l’accès à la monnaie Banque centrale
plus ou moins onéreux. Cela correspond aux 2 objectifs de politique monétaire déjà vus dans
le document 1 P104 :
si elle veut encourager le crédit pour relancer l’économie, elle rendra ce crédit moins
onéreux et baissera le coût du refinancement des banques de second rang en
baissant ses propres taux d’intérêt directeurs.
si elle veut freiner la création monétaire, elle augmente ses taux directeurs ou elle
exige que les banques de second rang possèdent plus de réserves obligatoires, ce
qui limite leurs possibilités de distribuer du crédit.
On voit apparaître dans le document 3 la manipulation des taux d’intérêt par la Banque
centrale sur les 20 dernières années. Deux types de taux apparaissent :
On voit clairement apparaître une hiérarchie des taux et la BCE oriente le marchés des
taux en fonction des décisions qu’elle prend : par exemple, après la crise de 2008, elle
baisse massivement son taux directeur et maintient une politique de taux très faibles
depuis … tous les autres taux ont baissé dans la suite logique.
Le taux interbancaire est inférieur au taux directeur car les banques commerciales se
prêtent entre elles des fonds à des conditions plus avantageuses que lorsqu’elles se
« retournent » vers la Banque centrale, en denier recours.
Le taux immobilier est évidement le plus élevé car, c’est cet écart entre taux directeur et
taux de l’immobilier, qui permet aux banques de second rang de « gagner de l’argent » en
faisant leur métier naturel qui est de financer l’économie.
Cette baisse générale du crédit a un seul objectif depuis 10 ans : relancer l’économie et
permettre aux ABF d’accéder à un crédit moins onéreux.
Vous comprenez bien le problème dans lequel on se trouve aujourd’hui : comme les taux
sont très bas, il n’y a plus de marge de manœuvre pour relancer l’économie par la seule
baisse des taux d’intérêt face à la crise actuelle du Covid19.
Le document 4 évoque enfin la mission majeure des Banques centrales à travers le pilotage
de la politique monétaire. On définira la politique monétaire comme l’activité qui vise à
contrôler le niveau de liquidité de l’économie en se fixant des objectifs de lutte contre
l’inflation et de croissance économique (voir doc 1 P104).
La BCE est indépendante des pouvoirs politiques des gouvernements de la zone euro, elle
agit donc sans ordre et répond simplement à l’objectif du traité de Maastricht.
Mais elle est aussi de plus en plus pragmatique est tient compte de la réalité pour
relancer l’économie lorsque c’est nécessaire :
comme après la crise de 2008 avec une politique d’accès à un crédit quasiment gratuit
(voir document et graphique précédent).
comme en ce moment avec la crise Covid19 en ayant annoncé un plan colossal total
de 1050 milliards d’euros pour racheter les titres publics des Etats et financer les
dettes publiques qui explosent avec les dépenses destinées à soutenir l’économie et
faire face à l’arrêt de la production. Le plan prévoit aussi d’acheter des titres privés
(obligations) pour soutenir les entreprises en difficultés.