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Mon irréel ( mon paysage) II

Je t'aime , Ô toi mon paysage ! En ton sein , tu m'as accueilli entre ton amour et ta
pitié . Je t ’ai habité au milieu de l'été – où je regardais vers tes larges bras –
aujourd'hui encore bleu: je me blottis dans tes bras pour oublier les ravages du temps
– tantôt triste , le gris se glisse sur tes iris… Je ressens soudain les tourments qui
nous hantent – toi et moi – malgré les rougeurs du soleil , je ne peux que te voir
pleurer. Tes douces larmes épousent inlassablement les miennes, celles qui illustrent
mon cœur accidenté , cette petite chapelle au cœur de ton pré . Vas-tu le réparer ?
Grâce à toi , j'ai goutté de considérable fois les fruits défendus d'Adam: rouges,
acides, sucrés, suintant bon les friandises de Noël de notre enfance – fouettant la
putridité des fins d'étés à l'ombre de ce pommier. Ce fruit, qui met un bien-aimé ,
me monte jusqu'à l'extase , bourdonnant dans ma tête l'allegro des oiseaux, le
craquement de sa peau, le sifflement des bourdons… De tes taches de rousseur face
aux miennes sur la surface joufflue au centre de cet absolu: je ma vois comme dans
mon miroir.

Je les sens… Tes deux orbes irréguliers sur ma petite personne , si étriqué que moult
personnes goguenardent… La où les fleurs ont échoué à me consoler de leur parfum,
tu étais là… Tu n'es pas mieux que moi: ton œil aveugle me fait pitié , minuscule
comme il est et d'une teinte fade à l'inverse du rouge flamboyant du second . La
concupiscence de celui-ci sifflant, semblable au soufflet sur ma joue qu'ils me
donnèrent, aux innombrables injures qu'ils me lancèrent… Tragique , tragique
époque sans te ressentir prés de moi ! Ne m'as-tu pas abandonné ? – non jamais –
Les échos dans mon crane , me rappel ceux passant à travers tes lointaines
montagnes escarpées…
L'herbe chatouillant joyeusement mes orteils, les fleurs murmurant des mots doux à
mon nez, les roses sont fanées... mon cœur saigne accompagné de mes poignets. Me
délectant du nectar maudit, je les vois passés, ses personnes qui me sont chers... que
je les aime mais rien n'est éternel , même pas toi ! – au milieu de ce vide désertique
mais vivant à la fois – un jour viendra où on devra partir… Tu le sais – toi et moi
– on ne fera qu'un ! Je t'aime , Ô toi mon paysage …

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