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Les roches

1. Généralités
Le mot roche vient du latin populaire rocca. La roche est un matériau
constitutif de l’écorce terrestre. Il est formé en général d’un assemblage de
minéraux et présente une certaine homogénéité statistique. Il est le plus souvent
dur et cohérent (pierre, caillou), parfois en plastique (argile), ou meuble (sable),
à la limite liquide (huiles) ou gazeux. La classification est complexe, car elle est
basée sur un grand nombre de critères. Les principaux groupes, aux frontières
souvent floues, sont de nature exogène ou endogène.

2. Roches exogènes
2.1.Définition
Les roches exogènes sont formées à la surface de la Terre. Elles
représentent 5% en volume de la croûte terrestre et en couvrent 75% de sa
surface. Elles constituent le plus souvent des dépôts stratifiés en lits superposés
(strates). On y distingue essentiellement les roches sédimentaires et les roches
résiduelles.

2.2.Roches sédimentaires
Le terme sédimentaire vient du mot sédiment qui signifie dépôt. Les roches
sédimentaires sont très variées car leur genèse dépend de nombreux facteurs :
-nature d’altération,
-types de transport,
-zone de dépôt,
-modalités de la diagenèse.
Elles sont représentées essentiellement par les roches détritiques et les
roches biogènes et/ou physico-chimiques.

2.2.1. Roches détritiques


Les roches sédimentaires détritiques sont également appelées roches
clastiques ou roches deutogènes. Ce sont les plus abondantes. Elles
correspondent à des assemblages de débris variés issus de roches préexistantes
(magmatiques, métamorphiques, sédimentaires). Ces débris sont, en général,
unis entre eux par un ciment d’origine chimique ou biochimique.

2.2.1.1.Roches terrigènes
Les roches détritiques terrigènes résultent de l’accumulation de débris de
roches arrachés à des terres émergées. Cette accumulation est suivie d’une
cimentation plus ou moins forte. Ces roches sont classées en fonction de la taille
des débris qui les composent en trois classes.

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Classe Rudites Arénites Lutites
Taille > 2 mm 1/16 < taille < 2 Taille < 1/16 mm
Nature mm
Roches meubles Agglomérats, Sables (quartzeux, Sablons, vases,
Cailloutis Micacés,…) Limons, loess
Roches Conglomérats Microconglomérats, Argiles, argilites,
consolidées (poudingues, Arkoses, pélites
brèches) Grauwackes, grès,
Grès quartzeux

2.2.1.2.Roches argileuses
Les roches argileuses sont des roches sédimentaires ou résiduelles à grain
très fin (classe des lutites). Elles contiennent au moins 50% de minéraux
argileux, auxquels peuvent s’ajouter d’autre minéraux très divers, détritiques ou
non, d’où des compositions très variées (argiles calcareuses, argiles sableuses,
argiles micacées,…). Ce sont des roches tendres et rayables à l’ongle, fragiles à
l’état sec, faisant pâte avec l’eau, et durcissant à la cuisson. Elles sont souvent
sans stratification apparente, mais peuvent aussi être litées, rubanées, varvées.
Le mot anglais « shale » est souvent utilisé pour désigner ces argiles litées. Les
argiles sont très abondantes dans les formations sédimentaires continentales ou
marines , soit en horizons alternant avec d’autres couches (calcaires,
gréseuses,…), soit en couches plus épaisses et continues. Du fait de leur
imperméabilité, elles jouent un rôle important dans les circulations et les
accumulations de fluides (eau, hydrocarbures).

Leur nomenclature, peu codifiée, est basée sur leurs propriétés, sur
leur genèse, sur leur composition minéralogique.

* Argiles grasses ou maigres suivant qu’elles sont très ou peu


plastiques.
* Argiles smectiques (ou terre à foulon) absorbantes et
dégraissantes.
*Argiles d’altération provenant de la désagrégation et de
l’altération chimique de roches très diverses selon des modalités liées en
particulier au climat.
*Argiles résiduelles restant sur place après lessivage ou dissolution
des roches les ayant contenues à l’origine (par exemple, les argiles de
décalcification provenant de la dissolution des calcaires).

Les marnes sont des roches sédimentaires constituée d’un mélange de


calcaires et d’argiles (pour 35 à 65 %). Elles forment la transition entre les
calcaires argileux (=calcaires marneux avec 5 à 35% d’argiles) et les argiles

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calcareuses (= marnes argileuses, avec 65 à 95 % d’argile). Les marnes sont
moins compactes que les calcaires et moins plastiques que les argiles. Elles sont
à grain fin, happent à la langue, et font effervescence à l’acide dilué (HCL 10%).
Elles sont d’aspect terreux ou se débitent en boulettes, ou encore en plaquettes à
bords arrondis. La cassure, plus ou moins conchoïdale, est souvent sombre alors
que la patine est claire (blanchâtre, grise, jaune, bleutée.
Les marnes sont abondantes dans les formations d’âge secondaire à actuel,
en association avec des calcaires, et présentent de nombreuses variétés (marnes
sableuses, glauconieuses, dolomitiques,..). Ces roches sont exploitées dans des
manières, surtout pour les amendements de sols.

2.2.1.3.Roches pyroclastiques
Les roches pyroclastiques résultent de l’accumulation de débris projetés
par les volcans, puis plus ou moins remaniés par les eaux courantes : cendres,
cinérites, lapillis, tufs.
La pouzzolane, de Pouzzoles, ville d’Italie, près du Vésuve, est un nom
italien de cinérites trachytiques, peu consolidées, de couleur claire, qui dans la
région de Na^les, servent à la fabrication de mortier et de ciment.

2.2.2.Roches biogènes et/ou physico-chimiques


Les roches biogènes sont également appelées par E. Haug roches
protogènes. Ces roches qui ne sont pas formées à partir de roches préexistantes
témoignent d’équilibres chimiques réalisées dans les conditions de température
et de pression externes ; température et pression de la surface des continents au
fond des océans.

2.2.2.1.Roches carbonatées
Les roches carbonatées sont formées pour 50% au moins de carbonates
(calcite, aragonite, dolomite) d’origine non terrigène. Représentant 20% des
roches sédimentaires, elles couvrent de vastes surfaces sur les continents et ont
une grande importance pratique. On y distingue deux groupes principaux
présentant des intermédiaires : les calcaires et les dolomies.

2.2.2.1.1.Roches bioclastiques
Les roches carbonatées bioclastiques résultent de l’accumulation de
squelettes et de fragments d’organismes animaux ou végétaux.

* Classe des calcirudites : brèches récifales, fausses brèches, calcaires


construits et récifaux (biolithites), calcaires pisolitiques et acrolitiques,
calcaires à entroques, lumachelles, travertins.
* Classe des calcarénites
- Roches meubles : sables coquilliers, sables oolitiques.
- Roches consolidées : calcaires bioclastiques, oolitiques, graveleux.

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* Classe des calcilutites : craie, marnes et calcaires lithographiques et
sublithographiques.

Remarque : toutes ces roches peuvent être plus ou moins dolomitisées


(dolomies secondaires).

2.2.2.1.2.Roches physico-chimiques
Les roches carbonatées physico-chimiques résultent de la précipitation
directe des carbonates : dolomies primaires, calcaires stalagmitiques et
stalactitiques, perles des cavernes et calcaires lithographiques et
sublithographiques .
Indépendamment des nomenclatures pratiques mentionnées à calcaire et à
dolomie, on utilise des classifications fondées surtout sur la structure de ces
roches, ce qui nécessite souvent l’emploi du microscope, ou au moins d’une
forte loupe.
La classification de R.J.Dunham (1961) se présente sous forme
dichotomique.

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Texture
sédimentaire non
reconnaissable : Texture sédimentaire reconnaissable
calcaires
cristallins
Composants organiques liés entre eux durant le Composants organiques non liés entre eux durant
dépôt : boundstone le dépôt
(calcaires construits)

Absence de particules Présence de particules


fines (boue) : fines
grainstone

Grains
jointifs,
Grains avec moins
jointifs : de 10% de
packstone boue :
wackestone,
et avec plus
de 10% de
boue :
mudstone

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ROCHES CALCALAIRES, CALCAIRES PEU DOLOMIES, DOLOMIES DOLOMIES SECONDAIRES
PRIMAIRES
CARBONATEES DE SUBSITUTION
Classification
De roches allochimiques roches allochimiques TYPE 4 TYPE 5
R.FOLK (1959) Roches
allochèmes > 10% microcristallines
de Avec fantômes Sans
allochèmes > 10% bioherme
d’allochèmes fantômes
TYPE 2 TYPE 3
TYPE 1 d’allochèmes
intraclastes > 25% Intrasparrudite
intrasparite
Composition volumétrique des allochèmes

oolites > 25%


(et pisolites)
R-fossiles, bioclastes / pellets

R>3

biolitite
intraclastes < 25%

1
<R<3
3
oolites < 25%

1
R<
3

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- Sparite (contraction de l’anglais spar calcite = calcite spatique pouvant
être francisé en spathite) en cristaux > 10µm, le plus souvent de 20 à 100 µm .
Les cristaux de sparite remplissent par précipitation directe les pores entre des
éléments déjà accumulés. Le milieu étant assez agité pour avoir empêché le
dépôt de particules plus fines. La présence de cette sparite indique donc, en
principe et sauf recristallisation, un milieu à haute énergie, peu profond. La
microsparite , à cristaux de 5 à 10 µm , résulte en général d’une recristallisation
de micrite.

* Les allochèmes (ou constituants allochimiques) [ de l’anglais allochem, du


grec allo, autre, et de l’anglais chemical, chimique] sont les éléments d’origine
chimique ou biochimique, formés dans le bassin de sédimentation et ayant
certain transport sous forme de fragments distincts. On y distingue quatre type :
 Les intraclastes (ou intraclasts) : fragments anguleux ou peu
arrondis, issus d’un sédiment voisin mal consolidés, et redéposés
à faible distance en formant un nouveau sédiment presque
contemporain (des fragments calcaires d’âge nettement plus
ancien que le sédiment les contenant sont de vrais galets, et
appartiennent aux débris terrigènes ; la distinction intraclaste –
débris n’est pas toujours aisée ou possible.
* Les oolites, avec lesquelles on regroupe les pisolites.
* Les fossiles, soit entiers soit en débris (bioclastes) à l’exclusion des
organismes constructeurs.
* Les pellets (ou boulettes, ou pelotes, ou granules) sont de petites masses
ovoïdes de 40 à 80µm en moyenne. Formés de boue microcristalline souvent
riche en matière organique, ils sont considérés comme d’origine fécale. La
distinction entre des pellets et des intraclastes de même aspect est basée sur la
taille, avec la limite à 200µm.
A chaque roche qu’on peut distinguer au moyen de ces deux caractéres,
on fait correspondre un nom construit fondamentallement en utilisant :
1°)un préfixe précisant le constituant allochimique (respectivement :
intra-, oo-, bio-, pel-) ;

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2°)un suffixe correpondant à l’orthochème (-micrite, -sparite), ex. : une
intrasparite (formée d’intraclastes réunis par un ciment cristallin) . Si la taille
des allochèmes est supèrieur à 2 mm on ajoute encore au nom de la roche le
suffixe-rudite, ex. : une intrasparudite. Enfin, les préfixes peuvent se composer
ex. : une biointrasparite.
Cas particuliers : une dismicrite est une micrite à plages recristallisées
sparitiques ; une biolithite est un calcaire construit par des organismes.
Si la roche contient 10% ou plus de dolomite, on le signale. Les cas sont variés :
 Intramicrite à dolomite primaire, micrite à dolomite primaire
(dolomicrite) ;
 Micrite dolomitique, si l’origine de la dolomite est incertaine
(primaire et/ou secondaire ?) ;
 Micrite dolomitisée , si la dolomite est secondaire.
 Les roches entièrement, ou presque dolomitisées forment un groupe à
part.
Enfin, d’autres précisions sont données s’il y a plusieurs types
d’allochèmes, ou du matériel terrigène (de 10 à 50%), par ex. oosparite à
intraclastes, intrasparite sableuse, micrite siliteuse,….

2.2.2.2. Roches siliceuses


Les roches siliceuses sont des roches sédimentaires riches en silice (≥
50%). Elles sont d’origine chimique, biologique ou biochimique. Elles sont à
distinguer des roches sédimentaires détritiques siliceuses ; par exemple, le grès
dont la silice est sous forme de grains de quartz terrigènes. Le plus souvent, la
silice provient de la dissolution d’organismes siliceux en certains points du
sédiments, et de sa précipitation en d’autres points, dans le même sédiment ou
dans des sédiments voisins. La silice peut provenir, par dissolution de roches
diverses et, en particulier, être liée à des émissions volcaniques.
L’enrichissement en silice de l’eau de mer favorise le pullulement d’organismes

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à test siliceux, tels les radiolaires, qui participent ensuite à la formation des
sédiments.
Principales roches de ce type : diatomite (et tripoli), gaize, jaspe,
lydienne, meulière, phtanite, radiolarite, chaille, silex, silexite, spongolite, chert.

2.2.2.3.Roches carbonées
Les roches carbonées sont constituées essentiellement de composées du
carbone organique. On distingue :
 Les charbons (houilles, lignites, tourbes)
 Les huiles minérales (asphaltes, bitumes, pétroles).

2.2.2.4.Roches salines
Les roches salines sont, la plupart du temps, représentées par des
évaporites. Ces dernières constituent un terme général désignant des dépôts
riches en chlorures et sulfates alcalins (avec les ions K, Na, Mg, Cl et SO4). La
précipitation de ces sels succède à des concentrations par évaporation intense.
Cette précipitation se fait généralement dans des lagunes peu ou pas reliées à la
mer, ou encore dans des lacs salées(sebkha, chott, daya). Par ordre de
cristallisation, on a les principaux minéraux suivants : le gypse, l’anhydrite, le
sel gemme (ou halite), la carnalite, la sylvine. Ils donnent soit des lits continus,
soit des masses lenticulaires, soit des cristaux ou des amas isolés au sein
d’argiles, de sables argileux , de dolomies. On a ainsi des formations complexes
appelées séries évaporitiques. Ces dernières consistent en des alternances de
sels, d’argiles souvent bariolées et gypsifères, de dolomies et calcaires
dolomitiques (qui pourront ensuite donner des cargneules). Ces dépôts
correspondent souvent à un épisode de régression et s’intercalent alors entre des
calcaires marins francs.

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Les évaporites jouent un rôle particulier dans la tectonique : couches-
savon, diapir et dôme de sel, halocinèse (tectonique salifère). Leur rôle
économique est important puisqu’elles fournissent le sel gemme, le plâtre et la
potasse.
Dans notre région, elle sont communes dans le Trias des Monts des
Tessala, dans le Miocène (Messinien) de la Méditerranée et de son pourtour, et
les lacs salées (chott, sebkha,…) du Maghreb.

2.2.2.5.Roches phosphatées
2.2.2.5.1.Phosphate
Le phosphate est une roche sédimentaire marine contenant des minéraux
phosphatés sous forme amorphe ou criptocristalline, ou sous forme finement
cristalline, en quantité suffisante pour être exploitée (industrie des engrais par
exemple). Ces phosphates dérivent de l’apatite des roches magmatiques, mise en
solution dans la mer et fixé par des végétaux et des animaux (par exemple, os
avec 60% de phosphate, dents avec 90% , excréments,…). A la mort de ces
organismes vivants, de nouvelles solutions de phosphates sont formées, et elles
peuvent soit précipiter directement, soit plus souvent épigéniser tout en partie
des sédiments.
Les roches phosphatées se forment sur la plate-forme continentale, ou à
son rebord (entre 50 et 200 m). Elle contiennent souvent de la glauconie et des
éléments détritiques (quartz, par exemple), ou encore des hydrocarbures.

2.2.2.5.2.Phosphorite
La phosphorite est une roche sédimentaire des cavités karstiques. Elle
correspond à un encroûtement compact, blanc à jaune, riche en phosphates, et
contenant en outre des argiles résiduelles et parfois des concrétions
ferrugineuses et manganésifères. Les phosphates proviennent du lessivage de
cadavres et d’excréments (de chauve-souris en particulier).

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2.2.2.6.Roches ferrugineuses, glauconieuses, alumineuses
Ces roches constituent des minerais de fer, de glauconite et de bauxite. Un
minerai est un ensemble rocheux contenant des substances utiles en pourcentage
suffisant pour justifier une exploitation . En pratique, le terme de minerai
désigne essentiellement les substances métalliques, et en sont exclus, en
particulier, les matériaux de construction et des matériaux combustibles.

2.3.Roches résiduelles
Les roches résiduelles sont constituées de matériaux formées sur place par
altération de roches préexistantes qui ont perdu par dissolution au contact de
l’eau une part importante de leurs constituants. C’est le cas des argiles
résiduelles résultant de la décalcification de craies ou de calcaires, des bauxites,
des paléosols, …

3. Roches endogènes
Les roches endogènes sont formées, au moins en partie, à l’intérieur du
globe, à des températures et à des pressions supérieures à celles régnant à la
surface.

3.1.Roches magmatiques
3.1.1.Définition
Les roches magmatiques sont également appelées roches ignées. L’emploi
de l’expression de roches éruptives est à éviter, car ces roches ne sont pas
toujours liées à des éruptions.
La roche magmatique résulte de la cristallisation d’un magma (roche
fondue, au moins en partie).

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Formant l’essentiel des croûtes continentales et océaniques, les roches
magmatiques sont endogènes et sont représentées fondamentalement par les
granites d’une part, les basaltes de l’autre, auxquels s’ajoutent des roches très
variées mais moins fréquentes.

3.1.2.Magmatisme
Le magmatisme constitue l’ensemble des phénomènes liés à la formation,
à la cristallisation et aux déplacements des magmas.
Le magma est un liquide à haute température (au moins 600°C) donnant des
roches par solidification. Cette solidification a lieu soit à une certaine
profondeur au cours d’un refroidissement lent (roches plutoniques), soit en
surface par refroidissement rapide de laves( roches volcaniques). Un magma
peut tirer son origine de niveaux plus ou moins profonds du manteau (magma
primaire) ou de la fusion de roches préexistantes (magma d’anatexie) ou encore
parfois d’une combinaison de ces deux phénomènes. On peut distinguer, selon
leur chimiste, deux types fondamentaux : le magma granitique et le magma
basaltique.

3.1.2.1.Magma granitique
Le magma granitique est acide ou saturé car riche en SiO2 . Il est de
composition chimique voisine de celle de la moyenne des granites. Formé vers
20 à 30 Km de profondeur sous les continents, de forte viscosité, il donne
surtout des massifs plutoniques de granitoïdes à quartz et feldspath abondants, à
minéraux ferromagnésiens secondaires.

3.1.2.2.Magma basaltique
Le magma basaltique est basique et sous-saturé car pauvre en SiO2. De
composition chimique voisine de celle de la moyenne des basaltes, il est formé
vers 40Km de profondeur ou plus sous les océans. De faible viscosité, il donne

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surtout des roches effusives, à quartz rare ou absent, à feldspath et souvent à
feldspathoïde, à minéraux ferromagnésiens abondants.

3.1.2.3.Chambre magmatique
Une certaine masse de magma définit une chambre magmatique. La
chambre magmatique est le siège de phénomènes complexes :
 déplacement de fluides,
 réactions chimiques avec les roches encaissantes (assimilation ou
contamination),
 solidification qui peut se faire progressivement par cristallisation
fractionnée. Celle-ci entraîne la formation de certains minéraux qui se
trouvent ainsi pris au sein d’un magma résiduel dont la composition
chimique diffère alors de celle du magma originel (appauvrissement en
Fe, Mg, Ca, et enrichissement en Si, Al, K , Na).
Diverses fractions des magmas, résiduels ou non, peuvent migrer vers la
surface, en subissant éventuellement des contaminations , et donner des roches
magmatiques variées définissant, dans le secteur considéré, une série
magmatique.

3.1.3.Classification
Les classifications des roches magmatiques s’appuient sur divers critères :
 mode de mise en place,
 cristaux représentés ou non
 composition minéralogique et/ou chimique.

3.1.3.1.Mode de mise en place


Le mode de mise en place des roches magmatiques conditionne en grande
partie leur structure.

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 Roche hyaline : si le refroidissement est rapide, les cristaux n’ont pas
le temps de se former, et la roche est surtout vitreuse.
 Roche holocristalline : si, au contraire, le refroidissement est
suffisamment lent ; la roches sera formée en totalité de cristaux.
Pour une même composition chimique et des assemblages minéralogiques
très proches, on donne en général des noms différents à la roche plutonique
grenue, à la roche hypovolcanique microgrenue et à la roche volcanique
microlitique (ex. : granite, microgranite, rhyolite).
On distingue ainsi :

3.1.3.1.1.Roches volcaniques
Les roches volcaniques sont également appelées roches extrusives ou
effusives. Mises en place à l’état liquide ou pâteux (laves) en surface, à l’air
libre ou sous l’eau, à refroidissement rapide, elles sont surtout riches en petits
cristaux (microlites) pris dans un verre plus ou moins abondant.

3.1.3.1.2.Roches plutoniques
Les roches plutoniques sont des roches magmatiques de profondeur ayant
cristallisé au sein de la lithosphère. Elles sont caractérisées par une structure
grenue du fait d’un refroidissement lent.

3.1.3.1.3.Roches hypovolcaniques
Les roches hypovolcaniques sont des roches magmatiques en situation
intermédiaire. Elles sont nommées selon le contexte roches de semi-
profondeur ou roches péri-plutoniques. Elles sont à structure microgrenue et
constituent fréquemment des filons. Leur vitesse de refroidissement dépend de
la différence de température entre les roches encaissantes et le magma.

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3.1.3.1.4.Roches hydrothermales
Les roches hydrothermales constituent une catégorie un peu particulière.
Ce sont des roches formées à partir de gaz ou de solutions à haute température,
ayant des relations variées avec les magmas.

3.1.3.2.Composition minéralogique et/ou chimique


En ce qui concerne la composition minéralogique, on distingue les grands
groupes selon qu’il y a excès de SiO2 (roches saturées, généralement avec du
quartz), ou déficit de SiO2 (roches sous-saturées, caractérisées par la présence
d’olivine et/ ou de feldspathoïdes). Ces groupes sont divisés en familles selon la
nature des feldspaths (alcalins ou basiques) et/ou des feldspathoïdes et, dans une
moindre mesure, des minéraux ferromagnésiens (olivine présente ou non par
exemple). Cela conduit à des tableaux qui donnent les roches principales, mais
d’où sont exclues des roches exceptionnelles constituées de minéraux
habituellement accessoires, ou d’un seul minéral. Dans ce cas le nom de la roche
en dérive alors ; par exemple : pyroxénolite, amphibololite, biotitite. Ces
tableaux sont commodes mais arbitraires, car les variations de composition
chimique ou minéralogique sont progressives et continues, ce qu’indique
d’ailleurs certains noms (granodiorite, trachyandésite,…). De plus, l’importance
relative des diverses familles n’apparaît pas, alors que 95% des roches
plutoniques sont des granitoïdes (à 70-75 % environ en poids de SiO2), et que
90% des roches volcaniques sont des basaltes ( à 50-55% environ de SiO2).
En pratique, nommer une roche consiste à l’associer à une case du
tableau ; ce qui n’est pas toujours aisé et nécessite souvent l’usage du
microscope, des analyses chimiques,….On ajoute souvent à ce nom diverses
précisions, par exemple granite rose à biotite, basalte à olivine,…. D’autres
appellations existent en grand nombre, mais bien souvent, elles ne désignent que
des variétés d’intérêt local.

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3.2.Roches métamorphiques
3.2.1.Métamorphisme
3.2.1.1.Définition
Le métamorphisme est la transformation d’une roche à l’état solide du fait
d’une élévation de température et/ou de pression, avec cristallisation de
nouveaux minéraux, dits néoformés, et l’acquisition de textures et structures
particulières, sous l’influence de conditions physiques et/ou chimiques
différentes de celles ayant présidé à la formation de la roche originelle.

3.2.1.2.Types de métamorphisme
Les phénomènes métamorphiques sont multiples et complexes, et les
roches métamorphiques très variées, d’où une typologie et une nomenclature
complexes elles aussi.
On distingue fondamentalement deux grands types de métamorphisme : le
métamorphisme général et le métamorphisme de contact.
 Le métamorphisme général (ou régional) : il affecte l’ensemble des
roches sur des épaisseurs et des surfaces importantes. Ainsi, dans les
domaines non plissés, la basse des séries sédimentaires épaisses de
plusieurs kilomètres subit un métamorphisme dit statique ou
d’enfouissement, peu marqué et sans déformations. Dans les grandes
chaînes plissées, le métamorphisme est responsable de la formation des
ensembles de schistes, de micaschistes et de gneiss. Ces roches
constituent, le plus souvent, le substratum. Ces roches ont subi des
déformations tectoniques marquées, et on parle de métamorphisme
général dynamothermique.
 Le métamorphisme de contact : il est localisé au contact des roches
magmatiques. Il affecte des enclaves et les terrains traversés. Surtout
lié à l’élévation de la température, et à la durée de cette augmentation,
il est souvent nommé métamorphisme thermique ou

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thermométamorphisme. Autour d’un massif intrusif, la zone
métamorphisée est épaisse de quelques mètres à quelques centaines de
mètres, et son affleurement dessine sur une carte une auréole de
métamorphisme de contact dont la limite externe est imprécise, du
fait de la décroissance progressive de la température et donc du
métamorphisme. Le métamorphisme thermique apparaît aussi aux
épontes de certains filons ou à la base de certaines coulées, mais
seulement sur des épaisseurs de quelques millimètres ou centimètres.
On connaît aussi trois types d’importance très secondaire.

 Le métamorphisme dynamique (ou dynamométamorphisme) : il est


surtout lié aux contraintes qui se développent dans les grands accidents
cassants où les roches acquièrent une schistosité et sont broyées plus
ou moins fortement.
 Le métamorphisme hydrothermal : il est lié à des circulations de
fluides (eau surtout) à température élevée, en relation avec des volcans
ou des massifs plutoniques. Ces circulations réchauffent, d’une part,
les roches traversées, et leur apportent, d’autre part, des éléments
chimiques particuliers.
 Le métamorphisme d’impact : il est exceptionnel et dû à la chute de
grosses météorites.

3.2.1.3.Facteurs du métamorphisme
Les subdivisions précédentes montrent que les facteurs du
métamorphisme sont la température, la pression et, dans certains cas, des apports
chimiques.

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 La température est le facteur principal. Elle augmente avec la
profondeur (degré géothermique) et/ou avec la mise en place de roches
magmatiques plutoniques ou volcaniques .
 La pression, elle aussi, augmente avec la profondeur (pression
générale hydrostatique). Elle peut, en outre, augmenter du fait des
contraintes (pression orientées). Cela permet, pour une température
donnée, la cristallisation de certains minéraux, et très souvent leur
orientation selon des plans définis, d’où l’aspect particulier feuilleté
des roches métamorphiques cristallophylliennes . Les pressions
partielles de certains fluides (H2O,CO2) sont souvent déterminantes
pour la cristallisation de tel ou tel minéral.
 Des apports chimiques : le métamorphisme est dit allochimique. La
composition originelle des roches est modifiée par des apports, et des
départs d’éléments, tels Si, Al, Na, K ,…Ce métamorphisme
allochimique est d’extension limitée, et concerne surtout le
métamorphisme de contact ou le métamorphisme hydrothermal.

3.2.1.4.Limites du métamorphisme
Etant liées aux facteurs énoncés précédemment, les limites du
métamorphisme sont peu tranchées. La limite inférieure correspond au
métamorphisme le plus faible. Ce métamorphisme se situe vers une température
de 100 à 200°C et vers une pression de 1 kbar. Les transformations qui affectent
les roches aux températures et pression plus faibles correspondent alors, soit à la
diagenèse, soit à l’altération. La limite supérieure est atteinte, par définition,
lorsque débute la fusion aux températures et pression élevées variables selon les
cas, avec en moyenne une température supérieure à 600°C et une pression
supérieure à 3 ou 4 kbar.

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3.2.1.5.Classification et nomenclature des roches
métamorphiques
La classification et la nomenclature des roches métamorphiques sont
complexes car interviennent les caractéristiques des roches originelles et celles
du métamorphisme. Ce dernier présente différents degrés, définis par les
conditions de température et de pression, et caractérisés par des faciès
minéraux, avec apparition et disparition de certains minéraux(compte tenu de la
composition chimique des roches considérées). Les principales distinctions sont
ainsi faites selon :
 Les faciès minéraux,
 Les zones et isogrades du métamorphisme,
 Les séquences métamorphiques ;
 Les séries métamorphiques.
En liaison avec les faciès minéraux précédents, une zone correspond à un
volume de terrain présentant un certain degré de métamorphisme. Sur une carte,
les limites de ces zones sont des isogrades. Les isogrades sont des courbes de
même degré que l’on nomme, en général, d’après un minéral. Par exemple :
l’isograde « chlorite - » correspond à la disparition de la chlorite au passage dans
une zone de plus fort degré ; l’isograde « biotite + » correspond à l’apparition de
la biotite. La reconnaissance et la représentation de ces zones est la
zonéographie. Classiquement dans le métamorphisme général, et en se référant
à la séquence pélitique, on distingue :
 L’anchizone, formant transition entre la diagenèse et le
métamorphisme net, pour une température de 100 à 200°C et une
pression de 1 kbar. C’est une zone difficile à déceler (études aux R X),
et marquée par l’évolution des minéraux des argiles : disparition de la
kaolinite et les interstratifiés au profit de l’illite et/ou de la chlorite,
puis recristallisation de l’illite qui passe à la muscovite. La plupart des
ardoises sont anchimétamorphiques.

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 L’épizone (métamorphisme faible) avec des roches riches en minéraux
hydroxylés (mica blanc , talc, chlorite , épidote, actinote). C’est la zone
des schistes sériciteux et chloriteux. La limite supérieure se situe vers
une température de 500°C, définie par l’isograde « biotite ».
 La mésozone (métamorphisme moyen) avec des roches à biotite et
muscovite, épidote, amphibole, staurotide, certains grenats, disthène
possible . C’est la zone des micaschistes et des gneiss à deux micas. La
limite supérieure se situe vers 600°C . Ces limites est définie par
l’isograde « sillimanite + feldspath potassique ».
 La catazone (métamorphisme fort) avec des roches à feldspath
potassique, plagioclase basique, sillimanite, pyroxène, grenat, biotite
encore stable. C’est la zone des gneiss à sillimanite et biotite. La limite
supérieure se situe au- delà de 700°C avec le début de la fusion
(anatexie).
 L’ultrazone (terme peu usité) avec leptynites à cordiérite et/ou grenat,
la biotite ayant disparu . Ces limites sont plus ou moins nettes, et les
corrélations avec les faciès minéraux sont plus ou moins aisées, si bien
que la zonéographie est complexe et que des flous importants
subsistent.

3.2.2.Caractéristiques des roches métamorphiques


Les roches métamorphiques se forment au sein de la croûte terrestre à
partir des roches magmatiques et sédimentaires, par leur transformation
profonde dans des conditions de températures et de pressions élevées. Cette
transformation s’accompagne :
 d’une recristallisation complexe des minéraux et des roches,
 de substitutions,
 de désagrégation de structures anciennes,

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 de l’apparition de structures nouvelles.
Les roches métamorphiques peuvent également subir des transformations
si elles se trouvent dans des conditions thermodynamiques correspondantes.
Les roches métamorphiques sont caractérisées par leur structure, leur texture,
leur composition minéralogique et chimique.

3.2.2.1.Structure
Les roches métamorphiques sont caractérisées par une structure dite
blastique. Cette structure est acquise à la suite de la recristallisation de la roche
initiale à la phase solide. La recristallisation de la roche initiale peut être
complète ou partielle. Lorsque la recristallisation de la matière initiale est totale,
la structure est dite cristalloblastique. Lorsqu’elle est incomplète, il reste des
traces de la structure ancienne. Dans ce cas, pour désigner la structure nouvelle,
on emploie le nom de la roche initiale suivi du suffixe blasto, comme par
exemple : une structure granoblastique, lépidoblastique, nématoblastique,
porphyroblastique.

3.2.2.2.Texture
Les roches métamorphiques peuvent avoir (suivant l’arrangement des
matériaux constituants) une texture schisteuse, rubanée, œillée ou compacte.
 Dans une disposition schisteuse, les grains de minéraux se présentent
sous la forme de lamelles allongées parallèles. Cette disposition est
rencontrée dans les schistes.
 La texture rubanée résulte d’une alternance de couches parallèles plus
ou mois minces de compositions minéralogiques différentes. Les
couches se distinguent par leur couleur. Cette texture se rencontre
surtout dans les gneiss.

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 La texture oeillée se caractérise par la présence de formations en
œillets sphériques ou allongées, noyés dans la masse de la roche à
grain fin. Cette texture se rencontre aussi dans les gneiss.
 Les formations compactes ne présentent généralement pas de traces de
schistosité ; elles sont alors, pour les roches métamorphiques, de
consistance homogène. Cet aspect est rencontré dans les marbres, les
quartzites, les cornéennes.

3.2.2.3.Composition minéralogique
La composition minéralogique des roches métamorphiques ressemble
beaucoup à celle des roches magmatiques et sédimentaires ayant subi une
métamorphisation. On y trouve en général du quartz, des feldspaths, des
pyroxènes, des amphiboles, des micas,…. Mais de nouveaux minéraux
caractéristiques du métamorphisme peuvent apparaître : grenats, wollastonite,
disthène, andalousite, sillimanite, cordiérite, chlorites, diopside, trémolite,
épidote,…

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