Vous êtes sur la page 1sur 39

Cours de Stratigraphie

L2/S2: 2019-2020
Sections: A et B

Mme MOFREDJ I.
Programme:

I. Définition ,objectifs et fondement


de la stratigraphie

II. Paléogéographie et paléoécologie

III. Histoire de la terre et de la


biosphère
Chapitre I:

1. Définition et objectifs de la stratigraphie


2. Fondement et démarches stratigraphiques
3. La chronologie ( relative et absolue)
a) les principes de la chronologie relative
b) Méthode de la chronologie relative
La lithostratigraphie
La biostratigraphie
La relation entre la Lithostratigraphie et la
Biostratigraphie
La chronostratigraphie

c) Méthode de la chronologie absolue


Radiochronologie isotopique
Magnétostratigraphie
Sismostratigraphie
d) Méthodes stratigraphiques annexes
Exercice: ( suite des exercices faites en cours précédent ):

Exercice n°1: Retrouver…


-l’ordre chronologique des événements
-La nature des contacts e et f
-Le type de faille de « h »
Suite du cours ..
La biostratigraphie :

 La biostratigraphie est la caractérisation des couches par leur contenu biologique


(fossile (micro et macrofossiles + traces). Elle concerne évidemment les roches
sédimentaires ou les roches faiblement métamorphisées.
 L’unité de base est la biozone caractérisée par son contenue fossilifère. la biozone correspond
à un ensemble de couche dans les quelles une espèce fossile de valeur stratigraphique c’est
maintenue sans changer de caractère (= fossile de zone).
 Les limites de couches sont données par l’apparition et /ou la disparition de taxon(s)

 La biozone est donc une unité qui s’individualise par ses caractères paléontologiques et ses
limites propres vis à vis des autres biozones

 Le ou les taxon(s) caractéristique(s) de biozone est/ sont choisi(s) pour leur:


 évolution rapide,
 répartition stratigraphique courte,
 large répartition géographique,
 bonne préservation donc facilement identifiable .

LAD: Last Appearance Datum


FAD: First Appearance Datum
ATTENTION

Le terme Biozone représente une


épaisseur de sédiment dans laquelle on
trouve l’espèce alors que l’équivalent en
durée s’appelle une «chronozone». Les
biozones sont définies de plusieurs façons
en fonction du registre fossile disponible
Comment sont construite les unités
Biostratigraphiques ???

« Tout commence sur le terrain. On prélève les fossiles, banc par banc,
dans les séries sédimentaires. A partir de relevés de faunes replacés
dans la stratigraphie, on repère les apparitions et les disparitions
d’espèces, et l’on peut alors établir une succession stratigraphique des
espèces. C’est à partir de cette succession que l’on va définir des
biozones.
La construction des échelles biostratigraphiques paraît très facile ! Dans
la pratique, c’est bien plus compliqué car il ne faut pas perdre de vue le
fait, qu’un enregistrement paléontologique est rare et partiel, que de
grandes différences existent entre les organismes vivants et ceux à l’état
fossile et que les différentes échelles biostratigraphiques ne concordent
pas toujours, ce qui crée des distorsions qui obligent à utiliser les
échelles radiochronologique et paléomagnétique (à voir plus tard )»
Les différents types de biozone sont illustrés ci-dessous :
Cénozone (Koinos = commun) =Zone
d’association ou la biozone dite d’ Oppel :
C’est un ensemble de couche dont le contenu
en fossiles constitue une association naturelle
de taxons qui les distingue des couches
adjacentes
(association unique de fossiles que l’on ne
retrouve pas ailleurs )
La biozone d’extension totale ou biozone de
distribution totale d’un taxon :
C’est une couche définie par l'apparition et la
disparition d'une même espèce.(c-a-d ensemble de
couches caractérisées par la présence d’une espèce
bien précise )
La biozone d’extension concomitante ou
zone de distribution concomitante
Correspond à une partie concomitante où
coïncidente d’au moins deux taxons. Elle
concerne un intervalle de coexistence.
La biozone d’abondance ou zone d’apogée :
Cette biozone correspond à une couche ou à
un ensemble de couches dans la (les) quelle (s)
il y’a abondance d’un taxon sans être
obligatoirement absent en dessus et en dessous
La biozone d’intervalle:
La biozone d’intervalle est limitée par
deux événements ; apparition ou
disparition de taxons.
voici un résumé de l’extension de la plus part des groupes fossiles présentés en cours de paléontologie:
La chronostratigraphie

C est une branche de la stratigraphie qui abordent l’agencement des


couches dans le temps.

 La chronostratigraphie comporte deux notions :

 Unité stratigraphique théorique (unités chronostratigraphiques ) : comprend un


ensemble de couches formées durant un intervalle de temps géologique donné.

 Unité géochronologique : unité de temps


Unités Chronostratigraphiques Unités Géochronologiques
(Subdivision sédimentaire) (Subdivision temporelle)

Eonothème Eon
Erathème Ere
Système Période
Série Epoque
Etage Age
 Les unités géochronologiques correspondent
 L’unité de base en chronostratigraphie est
à des intervalles de temps, dont les âges sont
l’étage.
obtenus par les méthodes de datation absolue.
 Plusieurs étages forment une série,
plusieurs séries constituent un système,
 Ils correspondent à des unités de temps ; le
plusieurs systèmes composent un
millier, le million ou le milliard d’années
érathème et plusieurs érathèmes
forment un Eonothème.
Important à retenir !

L’unité chronostratigraphique représente un ensemble de


couches, la durée de leur dépôt est une unité
géochronologique
Exemple :
 L’ensemble des étages géologiques, depuis la formation de la Terre jusqu’à la période
actuelle, sont regroupés au sein d’un document appelé « Echelle des temps
géologiques » ou « Echelle chronostratigraphique ».
EONS =EONOTHEMES

 Intervalle de temps géologique le plus grand de plusieurs


centaines de millions d’années (Ma)
 On distingue 4 Eons:
 Le Hadéen (-4600 Ma à -3800 Ma )

 L'Archéen(-3800 Ma à -2500 Ma) :

 Le Protérozoïque (-2500 Ma à -542 Ma)

Hadéen +Archéen+ Protérozoïque = Précambrien

4 -Le Phanérozoïque (-542 Ma à aujourd'hui)


LES ERES =ERATHEMES

 Le mot érathème (de éra et de them : les dépôts d’une ère)


est la plus importante unité chronostratigraphique couramment
utilisée .Leurs limites sont marquées par de grands bouleversements
biologiques ( les 5 grandes extinctions ou crises ) ou
paléogéographiques (orogenèse)

Eon Phanérozoïque = 3 Eres


Cénozoïque(vie récente -65,5 Ma à aujourd'hui)
Mésozoïque(vie intermédiaire -251 Ma à -65,5 Ma)
Paléozoïque(vie ancienne -542 Ma à -245 Ma)

Eon Protérozoïque = 3 Eres


Néoprotérozoïque(-1000 Ma à -542 Ma)
Mésoprotérozoïque(-1600 Ma à -1000 Ma)
Paléoprotérozoïque(-2500 Ma à -1600 Ma)

Eon Archéen = 4 Eres


Néoarchéen(-2800 Ma à-2500 Ma)
Mésoarchéen(-3200 Ma à –2800 Ma)
Paléoarchéen(-3600 Ma à -3200 Ma)
Eoarchéen (-4000 Ma à -3600 Ma)
SYSTÈME/PÉRIODE

 Le système est défini à partir de discontinuités remarquables telles que les


lacunes liées à une émersion et les surfaces de discordance.
 La durée moyenne d’un système varie de 25 à 70 Ma (sauf pour le Quaternaire
qui est plus bref (2 Ma)).
 Certains systèmes (Cambrien) ont une durée supérieure à celle d’une ère
(Cénozoïque = 65 Ma).
 Le nom du système dérive parfois de celui de la région où il a été défini,
toutefois il peut avoir diverses origines :
 Position dans le temps = Quaternaire
 Référence lithologique = Carbonifère ''Charbon'', Crétacé ''craie''
 Paléontologique (Nummulite = paléogène)
 Ethnique (ordovicien, silurien = peuples du pays des Galles)
 Géographique (cambrien ''nom latin du pays du Galles'',
dévonien '' province du sud de l'Angleterre, Jurassique 'le Jura
entre la Suisse et la France)
 Le nom dérive d’une racine grecque ex; Paléogène, Néogène.
LES EPOQUES/ SERIES

 Une série est une unité chronostratigraphique


intermédiaire entre l’étage et le système.

 Elle est généralement divisée en étage( sa limite


inférieure correspond à celle de l’étage le plus ancien et
sa limite supérieure à celle de l’étage le plus jeune).

 Sa durée moyenne est d’environ 15 Ma sauf pour le


quaternaire (Pléistocène 2 Ma et Holocène 0.01 Ma (100
000 ans).

 Les séries ou époques sont désignées par les adjectifs inf.


moyen et supérieur accolés au nom du système, exp:
Crétacé inférieur. Ou par un nom dérivé de racine
grecque ex. Eocène . Ou du nom traditionnel d’une
carrière ex. Lias, Malm
L’ETAGE
 Il correspond à un ensemble de couche a contenu
paléontologique déterminé dont le type est pris dans une
localité ayant le nom de stratotype.

 Le nom des étages dérive d’un terme géographique (la


localité type ou la région type, avec une terminaison en
’’ien’’) ex. Turonien (Touraine)3.

 L’épaisseur des étages peut être variable de quelques mètres


à plusieurs millier de mètres leur durée = 2 à 10 Ma.

 L’étage est l’unité la plus couramment employée en


chronostratigraphie
Le stratotype :
 Pour identifier le contenu et les
limites d’un étage, il est
indispensable de prendre pour
référence une coupe type ou un
affleurement-type, servant
d’étalon (modèle) : le stratotype.

 Cette coupe est relevée dans une


localité déterminée ou localité
type.
Quelques exemples de stratotypes….
stratotype historique du Toarcien (Thouars, Deux-Sèvres)
Réserve naturelle géologique
du Toarcien
Le stratotype de l'étage Toarcien,
défini en 1849 par Alcide d'Orbigny, est
visible dans deux carrières situées à
Vrines près de Thouars (Deux-Sèvres).

 L'évolution rapide des ammonites a


permis d'établir une succession
biochronologique très fine dans ces
coupes.
 Chaque banc est repéré par un chiffre
(ici de 10 à 33) et chaque biozone
d'ammonite est positionnée par
un chiffre romain (ici de XVIII à
XXIV)sous la forme d'ammonite
correspondante.
 Le stratotype peut définir, soit l’unité dans son ensemble (stratotype d’unité , soit
la limite entre deux unités (stratotype de limite ou Global Boundary Stratotype
Section and Points (G.S.S.P).
Stratotype de la limite Cénomanien- Turonien
c) Méthode de la chronologie absolue

 Au fur et à mesure qu’ils se déposent, les sédiments enregistrent un certain


nombre de données physiques qui peuvent servir de marqueurs en
stratigraphie. Selon la nature du phénomène détecté, mesuré et mesurable ou
enregistré, les méthodes physiques conduisent à une chronologie absolue.

 Si la chronologie relative permet de savoir si un terrain est plus ancien


qu’un autre, la chronologie absolue (géochronologie) permet de connaître
l’âge des terrains (en MA ou en année). Plusieurs méthodes physiques ont
été développées.
 PRINCIPE DE LA RADIOCHRONOLOGIE
ISOTOPIQUE.

 Elle est basée sur la désintégration atomique de certains éléments, d’où la


nécessité de connaissance en physique nucléaire. Tout radioélément (ou
élément radioactif) se désintègre spontanément en un autre élément de
nature chimique différente tout en émettant des particules .Ce phénomène
est continu irréversible et se déroule à vitesse constante.

 Chaque élément radioactif est caractérisé par une période T (temps au bout
duquel la moitié de l’élément initial est désintégrée).

 Au moment de la cristallisation des minéraux certains éléments radioactifs


peuvent être intégrés à leur structure comme l’Uranium, potassium 40,
rubidium 87 et carbone 14. Parmi ces minéraux : micas, zircons, feldspath
potassique, amphibole, pyroxène ...
 Ces minéraux se trouvent essentiellement dans les roches magmatiques ou métamorphiques. Les
roches sédimentaires ne se prêtent pas à ce type de datation à cause des néoformations.

 La radiochronologie fournit des dates plus précises dans le quaternaire, cette précision est plus
faible pour le primaire ou le secondaire. Toutefois elle a le mérite d’avoir introduit l’unité de MA
dans l’échelle stratigraphique.

 On dispose aujourd’hui d’un certain nombre de méthode radiométrique, caractérisée chacune par
un domaine chronologique bien précis et qui ne sont applicable qu’à certain nombre de support
spécifique .
Applications
Différentes méthodes de datations
- Trace de Fission
- Rubidium/Strontium
- Potassium/Argon
- Uranium /Thorium
- Carbone 14
- Thermoluminescence
- Résonance de Spin Electronique (ESR ou RPE)
 LA MAGNÉTOSTRATIGRAPHIE
 Cette spécialité de la stratigraphie utilise le magnétisme récurrent. En effet, lors de la
formation de certaines roches (magmatiques), des particules ferromagnétiques enregistrent,
telle une bande magnétique, l’orientation des lignes du champ magnétique terrestre du
moment.

 Cette fossilisation du champ magnétique permet ainsi de révéler ses inversions de


polarité. Il existe des périodes de champ magnétique normal ou inverse. Chaque période a les
mêmes propriétés et forme une magnétozone (unité de base).

 Le temps que met une inversion pour se réaliser est de courte durée : on trouvera donc une faible
épaisseur de dépôt.
Toutefois, l’horizon ainsi formé donne un repère d’extension mondiale (surface isochrone).
Ces surfaces vont être datées par radiométrie (Potassium/Argon).

 Dans une magnétozone, on peut avoir des sous-magnétozones. La première échelle


d’inversions magnétiques date de 1963. Elle a été établie pour les 7 derniers millions
d’années. Elle a ensuite été mise au point pour le tertiaire, etc.…

 Pour les études magnéto-stratigraphiques, on repère sur l’affleurement les différentes


inversions, puis, on les compare avec l’échelle standard.
 SISMOSTRATIGRAPHIE
 Cette méthode utilise des données sismiques. Elle est basée sur des études des relations
géométriques des réflecteurs sismiques : elle est fondamentale pour comprendre la structure et
la répartition des ensembles sédimentaires dans les bassins.

 Elle est aussi très importante pour les explorations pétrolières. Si on lui rajoute les données de
la lithostratigraphie, on entre dans la stratigraphie séquentielle. Elle repose sur une analyse de
la propagation dans l’écorce d’un train d'ondes engendrées par des explosions, chocs ou
ultrasons dans les couches superficielles de l'écorce terrestre et à la surface de la mer. La
vitesse de propagation est différente selon le terrain traversé.

 Ces ondes se réfléchissent sur les discontinuités lithologiques, les surfaces de stratification, les
failles et les discordances. Elles permettront de
créer des profils sismiques.

 Pour interpréter ces profils, on aura besoin de connaître les types


de relations géométriques existant entre les récepteurs.

 L’unité de base en sismostratigraphie est la séquence génétique de dépôt. Cette séquence


correspond à un ensemble sédimentaire dont l’architecture est contrôlée par les variations
eustatiques, tectoniques et les limites sont les surfaces de discontinuité.
MÉTHODES STRATIGRAPHIQUES ANNEXES
LA CHIMIOSTRATIGRAPHIE :

 C’ est l’étude des éléments chimiques dans les sédiments permettant de reconstituer les
environnements (milieux de sédimentation). La composition du milieu peut être considérée comme
homogène à l’échelle géologique pour un instant donné.

 L’exemple de la teneur en bore renseigne sur la salinité de formation des roches. En milieu sursalé,
la teneur en bore des argiles est très forte alors qu’elle est quasi nulle en milieu d’eau douce et faible
 pour l’eau saumâtre. La concentration en bore permet donc de localiser les anciennes lignes de
rivage.
 Des observations montrent aussi que certains autres éléments chimiques, en traces dans les
sédiments, peuvent présenter momentanément des teneurs exceptionnelles et servent ainsi de
marqueurs. Par exemple, la teneur en iridium lors de la crise Crétacé/Tertiaire montre des variations
intéressantes.
 Au crétacé supérieur, on trouve une forte concentration en iridium qui forme une surface isochrone.
Les isotopes stables (de l’Oxygène 18 et du Carbone 13) renseignent sur les paléotempératures et
paléosalinités ainsi que sur l’eustatisme et l’anoxie des fonds océaniques.
A suivre …..

Vous aimerez peut-être aussi