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02/12/2019

Année universitaire 2019-2020


L2-UPAB

Dr. N’DIAYE Ismaïla


Maître Assistant
FST/USTTB 1

Les mécanismes de mise en place de la minéralisation

Les facteurs de contrôle de la minéralisation

Morphologie des corps minéralisés

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I. Introduction

D’un point de vue géologique un gisement constitue un


volume de roche. Sa position, sa forme, son contenu minéral
et chimique sont en relation avec les traits géologiques
locaux et régionaux des terrains qui l’entourent.

La genèse du gisement doit en outre être interprétée à la


lumière de l’histoire géologique du district qui le contient,
c'est-à-dire les faits relatifs à la sédimentation, au
métamorphisme, à la granitisation, au volcanisme et à la
tectonique.
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II. Les mécanismes de mise en place de la minéralisation

II.1. Processus de genèse des gisements

Les gisements endogènes :

générés par les processus relevant de la dynamique interne du globe


comme le métamorphisme, le magmatisme et l’hydrothermalisme
connexe.

Les gisements exogènes :

se forment dans les conditions de surface et de sub-surface, en liaison


avec des phénomènes géologiques externes comme l’érosion, la
sédimentation, ou la ferruginisation; c’est le domaine de l’intempérisme
où les actions du climat et de la biosphère sont déterminantes.

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II. Les mécanismes de mise en place de la minéralisation

II.2. Modes de mise en place des gisements

Suivant leur relation avec les roches encaissantes, on distingue deux


modes de mise en place d’un gisement : syngénétique ou épigénétique

Un gisement syngénétique prend naissance en même temps que la


roche encaissante et dans des conditions analogues.

Un gisement épigénétique se forme postérieurement à la roche


encaissante et dans des conditions différentes.

Exemples :

Nous avons aussi les termes :

Stratabound : se dit d’une minéralisation qui est encaissée


uniquement par une unité de roche encaissante.

Stratiforme : corps minéralisé ayant la forme d’une strate soit


sous forme tabulaire et qui est concordant avec la stratigraphie
encaissante.

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II.3. Principales étapes de formation d’un gisement

Les gisements métalliques de la partie supérieure de la lithosphère, à


l’exception de ceux strictement liés à la cristallisation d’un magma, sont
pour la plupart associés à l’existence d’une phase fluide, qui a extrait
les métaux à partir d’une roche source, les a transportés puis déposés
dans un piège.

La formation des gîtes minéraux se décompose ainsi en trois étapes :

1) la collecte des éléments et des fluides au sein de la source;

2) le transport des éléments dans un fluide à travers un réseau de


failles, fractures, roches poreuses, c’est-à-dire de toute
discontinuité perméable, ou en surface;

3) le dépôt situé dans un volume très restreint par rapport à la zone


de source.

Les processus d’extraction, de transport et de dépôt sont


particulièrement efficaces puisque les teneurs en métaux des gisements
multiplient par des facteurs de 103 à 106 les concentrations initiales des
roches sources.
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II.3.1. LES SOURCES

La recherche des sources des éléments compte parmi les problèmes
les plus difficiles de la métallogénie.

Les méthodes géochimiques et, en particulier, isotopiques ont joué


un rôle essentiel.

La multiplication des analyses lithogéochimiques a permis de


disposer de banques d’analyses considérables.

L’un des paramètres essentiels d’une source est sa capacité à libérer


des éléments d’une manière spécifique =========> Lessivage

Zones de recharge
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II.3.2. LE TRANSPORT

a) Milieux de transport

Le transport des éléments peut se faire sur de courtes ou de longues


distances, depuis des systèmes clos, semi-ouvert à ouvert

- Si le système est clos, la mobilité des éléments est réduite dans un


contexte de très faible perméabilité ; la circulation se fait alors souvent
par diffusion à des échelles allant du micron au mètre. Ceci s’opère dans
la croûte profonde

- Si le système est ouvert, les transports sont alors canalisés dans les
zones de plus fortes perméabilités. Ex : grande porosité lithologique
(karst, contact lithologique), fractures ouvertes. Ces systèmes se
rencontrent dans la croûte superficielle.
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II.3.2. LE TRANSPORT

b) Mode de transport

1. L’advection correspond à la circulation des fluides dans un sens. La


déshydratation d’une plaque océanique produit ainsi des fluides qui ne
transitent qu’une seule fois au travers de la marge active (single pass).
De la même manière, la formation d’une chaîne de montagne entraîne
des circulations dans les bassins adjacents, les fluides étant mis en
charge hydraulique par le relief.

On note que les flux ne sont pas toujours verticaux ou horizontaux, mais
qu’ils peuvent être obliques. Les fluides auront tendance à remonter le
long des zones de cisaillement.

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Fig. II.1.

Jebrak et Marcoux 2008 12

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2. La convection correspond à la circulation répétée des mêmes fluides


(multiple pass) et demeure essentiellement un mécanisme thermique. La
convection peut être en équilibre ou non avec la surface, en contexte
hydrostatique, lithostatique ou, même, supra-hydrostatique. Les fluides
froids sont plus denses et s’enfoncent; en se réchauffant, ils deviennent
moins denses et remontent.

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Fig. II.2.

Jebrak et Marcoux 2008 14

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II.3.2. LE TRANSPORT

c) Nature du Fluide

Le transport des éléments peut s’effectuer dans des magmas généralement


silicatés, ou dans des fluides hydrothermaux, généralement liquides, mais
parfois gazeux.

La solubilité des éléments est généralement contrôlée par la concentration


en sels et la température

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On peut reconnaître différents types de fluides sur la base de leurs


compositions géochimiques assez distinctes :

1) - le fluide météorique, à sulfates alcalins et sels bicarbonatés. Son pH


est neutre, avec un faible contenu en soufre. L’eau météorique peut être
chauffée jusqu’à 350 °C dans des systèmes volcaniques;

2 ; 3) - le fluide marin-océanique (eau de mer évaporée et eau de mer),


riche en chlore, avec des sels de type halite (NaCl), carnallite
(KMgCl3•6H2O) et/ou anhydrite (CaSO4). Ces eaux également peuvent
être chauffées jusqu’à près de 400 °C dans les systèmes hydrothermaux
des fumeurs noirs;

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4) - le fluide diagénétique à chlorures de calcium et sylvite (KCl), parfois


à halite et hydrocarbures. Il s’agit de saumures de bassins présentes
dans presque tous les bassins et qui peuvent être âgées de plusieurs
dizaines de millions d’années. Elles sont issues de l’évaporation d’eau de
mer riche en calcium et pauvre en sulfates; en présence d’évaporites
fossiles, elles peuvent être plus concentrées en sels;

5) - le fluide magmatique-juvénile, reconnu dans de nombreux types de


gisements, montrant souvent une forte concentration en chlore. La
salinité peut atteindre 70 % éq. poids NaCl;

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6) - le fluide métamorphique, issu de la déshydratation des roches. Le


fluide est alors riche en bore et CO2, avec iode, ammoniaque,
hydrocarbures, et, habituellement, plus pauvre en chlore; il est souvent
confiné à la zone ductile-cassante. Un type particulier est produit par la
déshydratation et la fusion des plaques océaniques plongeantes;

7) - le fluide mantellique, avec CO2, H2O et hélium.

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Fig. II.3.
Les grands réservoirs de fluides de la lithosphère

Cathelineau et al 2011
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Tab. II.1.

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II.3.3. LE DEPÔT

Il correspond au dépôt de la minéralisation dans un piège suite


à la déstabilisation du fluide transportant celle-ci.

Cette déstabilisation est due à la combinaison d’un certain


nombre de facteurs déterminant dans le processus de dépôt.

Il peut s’agir d’un changement de température, de pression,


une interaction entre le fluide et la roche, ou un mélange de
fluides.

Zones de décharge

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Fig. II.4.

Les trois étapes de formation


d’un gisement illustrées dans
trois environnements :
hydrothermal, sédimentaire et
magmatique

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Jebrak et Marcoux 2008

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III. Les facteurs de contrôle de la minéralisation

Le dépôt et la concentration d’un minerai dans un piège nécessitent une


combinaison de facteurs. La précipitation des métaux à partir de la phase
fluide est avant tout un processus thermodynamique.

La déstabilisation des porteurs de métaux en solution est favorisée par la


modification de la phase fluide et par celle des conditions physico-
chimiques externe : réactions avec les roches encaissantes, mélange de
fluides, variation de température, pression, ébullition...

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Ainsi, des fluides en équilibre à relativement haute température et/ou faible


pH peuvent engendrer des concentrations hydrothermales s’ils migrent dans
des zones de plus faible température et/ou de pH plus élevé.

La précipitation en masse résulte souvent d’une combinaison complexe où


plusieurs de ces causes interagissent

L’action bactérienne peut aussi jouer un rôle au voisinage de la surface,


jusqu’à des températures pouvant atteindre 110 °C : les bactéries sulfo-
réductrices peuvent ainsi réduire les sulfates en sulfures (pyrite) avec
dégagement de H2S

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 Affinité des éléments

 Les éléments lithophiles sont des éléments à forte affinité avec l’oxygène.
Ex: Si, Al, Na, Mg, Ca, …

Les éléments chalcophiles sont des éléments ayant une forte affinité pour
le soufre. Selon une chalcophilie décroissante nous avons : Hg, Ag, Cu, Cd,
Bi, Pb, Zn, Ni, Co, Fe, Mn,…

Les éléments sidérophiles sont des éléments ayant une forte affinité pour
fer. Exemple : Au, Pt, Pd,….

Les éléments atmophiles : qui ont une affinité pour la phase gazeuse

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IV. Morphologie des corps minéralisés

Les principales sont :

Filons,

Gîtes stratiformes,

Amas,

Cheminées,

Disséminations et stockwerks,

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IV.1. Filons

Le terme filon n’est pas un terme spécifique des ressources minérales ; il


désigne une fissure ou une faille, le plus souvent verticale ou fortement
inclinée, colmatée par une roche magmatique, ou des minéraux
hydrothermaux. En métallogénie, les filons sont de plus en plus
fréquemment appelés veines, par assimilation de l’anglais vein.

Ils sont généralement sécants sur les formations géologiques


encaissantes, donc tardifs par rapport à celles-ci.

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Les filons sont définis par leur :

 direction,
 pendage,
 pitch,
plongement des colonnes
minéralisées dans le plan du
filon
 toit et mur (pour ceux dont
le pendage n’est pas vertical.
Ces dernier sont fréquemment
soulignés par une salbande
argileuse, ou gouge)

Fig. II.5.
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La morphologie des filons varie selon la profondeur, passant d’une


rupture en domaine cassant à une déformation ductile. Le quartz
devient ductile vers une quinzaine de kilomètres de profondeur et à
400 °C, en présence d’eau.

Les zones de cisaillement (shear-zones) qui portent nombre de


minéralisations aurifères sont des filons formés à cette profondeur.

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IV.2. Gîtes stratiformes

Les gîtes stratiformes ont en commun d’être contrôlés par la


stratigraphie, soit parce qu’ils appartiennent à la séquence
lithostratigraphique, comme les gisements de type VMS (Volcanogenic
Massive Sulfide = amas sulfuré volcanogène), soit parce que les corps
de minerais suivent plus ou moins régulièrement certains bancs de
roches appelés horizons porteurs ou horizons minéralisés. Ces
horizons porteurs sont de nature généralement sédimentaire ou
volcanique.

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IV.3. Amas

Les amas constituent une catégorie très polymorphe qui rassemble


les gîtes n’affichant pas de caractère stratiforme ou de caractère
filonien clairement marqué. Leur taille varie de quelques dizaines à
plusieurs centaines de mètres. Ils se rencontrent surtout dans les
roches carbonatées, parfois au contact d’intrusions formant les
skarns.

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Les amas
sulfurés à Po
des Jebilet
Centrales

Fig. II.6.
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IV.4. Cheminées

Les cheminées (pipes ou breccia pipes en anglais) sont des volumes en forme
de cylindre vertical ou sub-vertical, relativement peu développés dans deux
dimensions, d’un diamètre allant de quelques centimètres à plusieurs centaines
de mètres. Elles sont parfois remplies de brèches minéralisées en étain,
tungstène, molybdène, uranium ou or, et de roches plus ou moins transformées.

L’origine de ces structures est, pour l’essentiel, volcanique. Les kimberlites à


diamants sont des cheminées volcaniques.

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Fig. II.7.

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IV.5. Disséminations et stockwerks,

 Disséminations

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 Stockwerks

Quartz-pyrite stringers of the San Dionisio massive sulphide body (corta Atalaya, Rio Tinto)
B idem. detail showing rich-sulphide stringer veinlets (Marcoux et al 1996) 36

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