Le premier courant considère que les lois de fonctionnement économique sont des lois
naturelles ou encore universelles et éternelles, par conséquent le système capitaliste est
universel et éternel, répondant dans son fonctionnement à l’harmonie de la nature, c’set à
dire sans contradiction. Par contre le second courant considère que les lois de
fonctionnement économique sont historiques puisque l’activité économique est un fait
humain et donc social.
Nous étudierons d’une façon successive les mercantilistes, les physiocrates, les classiques,
les néoclassiques, les keynésiens et les marxistes.
I- Le mercantilisme
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Cours D’Economie Générale I
Ces mesures sont liées à un objectif ultime qui consiste à accumuler de l’or par le
biais d’un commerce extérieur excédentaire :
Le mercantilisme qui s’est prolongé sur une période de trois siècles à été caractérisé
par la naissance de l’Etat moderne qui s’enrichie à travers la monnaie, l’industrie et
le commerce. Certaines des théories développées sont aujourd’hui d’actualité.
A l’encontre des mercantilistes qui privilégient la raison d’Etat, ils avancent une
philosophie plus libérale.
a) Théorie de la production
Les physiocrates insistent sur la productivité exclusive de la terre « mère de tous les
biens » selon Mirabeau, seule richesse à pouvoir se multiplier et à fournir un produit net,
c'est-à-dire un surplus économique. Ils considèrent l’industrie et le commerce comme de
activités stériles.
b) Théorie de la circulation
F. Quesnay eut la pensée que l’activité économique toute entière était animée par la
circulation du produit net entre les différents groupes sociaux. Cette circulation du
produit net décrit le tableau économique établi par Quesnay.
Il propose d’éviter toute sorte d’imposition et d’empêcher tout ce qui limite la circulation
des biens et des services pour que le flux de richesse irrigue parfaitement tout le corps
économique.
c) Théorie de la répartition
w La classe des propriétaires fonciers : qui comprend le souverain, les propriétaires des
terres et les collecteurs d’impôt.
w La classe stérile : constituée par les artisans, les industriels et les marchands.
III- Les classiques
Au cœur de la révolution industrielle et principalement au royaume uni, se constitue la
pensée classique qui marque encore largement les théories économiques modernes.
L’apparition du courant classique dans la pensée économique s’est accompagnée par de
nombreuses transformations structurelles qui ont touché la mentalité, les techniques et les
modes de production.
Quatre économistes tiennent une place centrale dans le courant de pensée classique : A.
Smith, J. B Say, T. R Malthus et D. Ricardo.
1- Les apports de Smith
A.Smith a élaboré un système économique et social basé sur la liberté et l’intérêt
individuel. Pour comprendre les fondements du système de Smith, il y a lieu de savoir ses
idées sur la main invisible, la source de richesse te la notion de valeur.
a) Théorie de la main invisible
Smith affirme que « l’individu en poursuivant son propre intérêt sert de manière plus
efficace l’intérêt de la société sans y penser ». c’est la théorie de la main invisible de Smith
qui signifie que l’intérêt individuel permet d’assurer l’intérêt collectif.
b) La source de richesse
Dans son ouvrage « recherche sur la nature te les causes de la richesse des nations », Smith
montre que la véritable richesse réside dans la production matérielle. Les moyens
permettant d’accroitre cette dernière sont :
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Cours D’Economie Générale I
J. B Say souligne que « c’est la production qui ouvre des débouchés aux produits ». Il a
marqué la pensée économique par sa loi des débouchés largement reprise aujourd’hui par
les théoriciens de l’offre : « l’offre crée sa propre demande » ou encore « les produits
s’échangent contre les produits ».
Selon Say, l’achat d’un produit ne pouvait être fait qu’avec la valeur d’un autre produit :
Pour une marchandise qui est offerte sur le marché, des salaires ont été versés à ceux qui
ont contribué à la production de cette marchandise. Ces salaires vont être dépensés, ils
serviront à acheter d’autres marchandises, de nouveaux revenus sont ainsi payés et enfin la
marchandise offerte trouvera sa propre demande.
Les éléments les plus célèbres de l’analyse de Ricardo sont essentiellement : la théorie de
la valeur, la théorie de la rente, qui commande la répartition des profits et des salaires et la
théorie des avantages comparatifs.
a) La théorie de la valeur
Selon Ricardo, la valeur d’échange d’un bien la quantité de travail direct et indirect
incorporée dans sa production et sur sa rareté. Il s’agit donc des biens reproductibles car
pour les biens dits non reproductibles, le travail ne permet pas d’augmenter la quantité et la
valeur de ces biens ne dépend que de leur rareté.
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Cours D’Economie Générale I
b) La théorie de la rente
Ricardo cherche à expliquer comment le produit de la terre se partage entre les classes de
la société à savoir : les propriétaires fonciers, les débiteurs de fonds ou les capitalistes
entrepreneurs et les travailleurs.
La rente représente le revenu d’un facteur qui est la terre, c’est « la part du revenu de la
terre que l’on paie aux propriétaires pour avoir le droit d’exploiter les facultés productives
du sol ».
c) La théorie des avantages comparatifs
Cette théorie va constituer une justification importante du libre-échange qui reste la base
du raisonnement néoclassique actuel en matière d’échanges extérieurs.
Partisan du libre-échange, Ricardo démontre que la spécialisation entre deux pays doit se
faire selon le principe des avantages comparatifs : « chaque nation doit vendre aux autres
les biens pour lesquels les couts relatifs nationaux sont plus faibles qu’à l’étranger et
acheter aux autres les biens pour les couts relatifs nationaux sont plus élevés qu’à
l’étranger ».
Cette théorie tend à favoriser les pays les plus avancés déjà spécialisés dans des produits à
haute valeur technologique (prix élevé), tandis que les pays les moins développés sont
condamnés à exporter des produits primaires (prix faible).
Les apports de Malthus se résument essentiellement dans ses travaux : « essai sur la
population » et « principes d’économie politique ».
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Cours D’Economie Générale I
La solution pour Malthus est de procéder à une restriction des naissances, cette politique à
été suivie par plusieurs pays dans le monde y compris en Tunisie à partir des années
soixante.
Malthus à combattu la loi des débouchés de J. B Say dont l’expression courante est que
« les produits s’échangent contre les produits », c'est-à-dire qu’au départ de l’activité
économique, il y a la production ou l’offre et d’où l’idée de l’impossibilité d’une
surproduction générale, que cette offre crée sa propre demande.
Conclusion
Les arguments des théoriciens de l’école classique que nous venons de citer, en faveur de
la concurrence et du libre-échange restent des éléments essentiels de l’analyse néoclassique
actuelle. Mais ceci n’a pas mis à l’abri cette école des critiques adressées surtout par les
marxistes et les keynésiens.
Le courant néoclassique s’est développé à la fin du 19ème siècle en réaction contre l’analyse
marxiste. Les néoclassiques restent très marqués par la pensée classique puisqu’ils sont des
défenseurs du libéralisme et de la propriété privée.
1- Le marginalisme
L’individu rationnel raisonne non pas sur les quantités globales mais sur les quantités
additionnelles, c'est-à-dire à la marge.
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Les néoclassiques avancent alors leur théorie de l’utilité marginale décroissante qui
signifie que : l’utilité qui est accordée par le consommateur à une première unité
consommée d’un bien donné est supérieure à l’utilité que ce même consommateur
accordera à la seconde unité du même bien. On parle alors de l’utilité marginale
décroissante.
Exemple : lorsqu’on a soif, l’utilité que l’on accorde au premier verre d’eau est supérieure
à l’utilité que l’on accorde au deuxième verre.
Selon les néoclassiques, l’ajustement entre l’offre et la demande se fait par l’intermédiaire
des prix. C'est-à-dire qu’il existe un système de prix qui en situation de concurrence assure
l’équilibre sur tous les marchés.
Les néoclassiques montrent que l’ordre naturel ou l’équilibre général est respecté si les
conditions de la concurrence pure et parfaite sont réunies. Dans ces conditions, l’équilibre
peut être partiel, sur chaque marché à part ou général (walrasien) sur tous les marchés à la
fois.
Selon les néoclassique, tous les marchés sont efficaces, c'est-à-dire qui permettent le retour
automatique à l’équilibre par le mécanisme de la flexibilité des prix. Sur le marché du
travail, l’équilibre est un équilibre de plein emploi, c'est-à-dire que le chômage n’existe pas
et s’il existe c’est que celui-ci est volontaire (lié à la volonté des travailleurs qui refusent
de travailler pour certaines raisons).
La concurrence pure et parfaite signifie le libre jeu des mécanismes du marché, elle se
définit par cinq caractéristiques :
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Conclusion
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Cours D’Economie Générale I
Conclusion :
Il a mené une analyse en termes macroéconomique dans le but de trouver les déterminants
du volume d’emploi ou les politiques susceptibles d’éviter le chômage dans le cadre d’une
société capitaliste.
Keynes pense que le marché ne peut pas s’équilibrer automatiquement, il estime qu’une
intervention de l’Etat est nécessaire pour réguler l’économie : on parle alors de révolution
keynésienne. Les principaux apports de Keynes sont :
1- Equilibre de sous-emploi
Keynes rejette la théorie de l’équilibre de plein emploi classique et par la suite le chômage
volontaire. Pour lui, le déterminant majeur de l’emploi est l’investissement. Ainsi il se
demande : « comment faire pour qu’il y ait un volume d’investissement tel que toute la
main d’œuvre disponible soit utilisée.
Il avance plutôt une situation d’équilibre de sous-emploi dont les principales causes sont
essentiellement l’insuffisance de la demande effective et la faiblesse de l’incitation à
investir.
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De ce fait, on peut dire qu’un taux d’intérêt faible (inférieur au taux de rendement) incite
les entrepreneurs à investir ou encore, l’investissement n’est avantageux que si l’efficacité
marginale du capital est supérieure au taux d’intérêt.
Exemple : dans les pays ou les taux d’intérêt sont faibles, tels que le cas des pays
développés, on remarque que le taux d’investissement est élevé en comparaison avec les
pays où les taux sont élevés telle que la Tunisie. Ainsi un investisseur tunisien n’aura pas
la même motivation à investir en comparaison avec un japonais par exemple, car le taux
d’intérêt au Japon est largement inférieur à celui qu’en Tunisie.
La demande effective signifie la demande future anticipée par les entrepreneurs. Pour
Keynes, les entrepreneurs anticipent à la fois ce que les consommateurs vont décider de
consommer (biens de consommation) et ce que les entreprises et l’Etat vont décider
d’investir (biens de productions).
Le niveau d’emploi effectif est alors celui qui permet de réaliser la production
correspondante à la demande effective. Il peut ne pas correspondre au plein emploi (sous-
emploi).
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Keynes propose dans ce cas une intervention de l’Etat afin d’encourager cette demande
effective et par la suite diminuer le niveau du chômage.
2- Intervention de l’Etat
L’Etat doit alors stimuler la demande en agissant sur ses composantes : demande des biens
de consommation et demande des biens de production. Pour ce faire, l’Etat dispose de
multiples moyens se traduisant par différentes politiques :
a) Politique budgétaire
L’action de l’Etat se traduira par une politique budgétaire expansive (dépenses > recettes),
plus précisément, l’Etat va chercher à augmenter ses investissements publics.
Selon Keynes « mieux vaut payer des chômeurs à creuser des trous plutôt qu’à les laisser
absolument sans travail ».
b) Politique fiscale
Elle a pour objectif d’assurer une certaine distribution des revenus favorisant les
catégories les plus pauvres qui consacrent une plus grande partie à la consommation.
c) Politique monétaire
Cette politique doit favoriser la circulation d’une quantité assez abondante de monnaie
pour absorber la production et maintenir un taux d’intérêt assez bas, de nature à
encourager l’investissement.
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Keynes a contesté la loi classique de J. B Say qui signifie que l’offre crée sa propre
demande, c'est-à-dire qu’au départ de l’activité économique, il ya la production ou l’offre.
Pour Keynes, c’est le niveau de la demande effective qui devient l’élément moteur et actif
et non pas l’offre, c’est à dire que c’est la demande qui détermine l’offre et non pas
l’inverse.
Conclusion :
La pensée de Keynes à eu une très profonde influence sur les politiques économiques
menées par les grands pays capitalistes durant la période 1940-1970. Tout en restant dans
le cadre de l’économie de marché, Keynes se prononce en faveur d’une action menée par
l’Etat pour stimuler la croissance et lutter contre le chômage.
Toutefois, la crise des années 70 a relevé des insuffisances de l’analyse keynésienne, qui à
été fortement critiqué par un nouveau courant de pensée : l’école monétariste avec M.
Friedman, c’est la théorie néoclassique sous forme de la théorie monétariste.
La crise économique des années 70 a généré le phénomène de stagflation : crise qui frappe
à la fois les emplois (chômage) et la hausse des prix (inflation). Ce phénomène de
stagflation vient de mettre en cause l’explication keynésienne. Par la suite une vague de
libéralisme commence à apparaitre partout dans le monde et on vient d’assister à un
désengagement progressif de l’Etat de l’activité économique.
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a. La concurrence ;
b. L’agriculture ;
c. L’industrie et le commerce ;
d. Le travail.
a. La neutralité de la monnaie ;
b. La source de richesse ;
c. Les causes du chômage ;
d. Le rôle de l’Etat.
B- Répondez par VRAI ou FAUX en justifiant votre réponse dans les deux cas
(avec un maximum de trois lignes) :
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8- La théorie de la rente de Ricardo signifie que la valeur d’un bien est liée à la
quantité nécessaire pour produire ce bien.
9- Pour J. B. Say ainsi que pour Keynes, l’offre crée sa propre demande.
14- Les mercantilistes ont pris des mesures de politiques économiques favorisant
la dominance du marché et un rôle limité pour l’Etat.
15- Pour les physiocrates, l’accumulation physique de l’or est source de richesse.
19- Les mercantilistes ont une vision plus libérale que les physiocrates.
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