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Cette situation est notamment celle des écoulements des fluides dans les
canalisations droites ou présentant des singularités comme des coudes, des
changements de sections, des vannes, etc. Dans la plupart de ces canalisations
industrielles, les fluides s'écoulent en régime permanent ou pseudo-permanent
avec, souvent, des variations faibles, sinon nulles, de leur masse volumique. On
a alors affaire aux « écoulements permanents des fluides incompressibles dans
les conduites » qui sont extrêmement fréquents dans un très grand nombre de
situations industrielles, notamment du secteur de l'énergétique.
C'est l'étude en moyenne de ces écoulements particuliers et notamment celle
des pertes de charge qui fait l'objet de cet article. Dans cette étude, qui corres-
pond à ce que l'on appelle aussi l'hydraulique en conduites, on traitera tout
d'abord de l'écoulement d'un fluide dans les conduites cylindriques longues,
c'est-à-dire dont la longueur dépasse 30 à 50 fois le diamètre, et dont la section
d'entrée considérée est située à une distance d'au moins 20 fois le diamètre à
l'aval de toute singularité. Les pertes de charge déterminées dans de telles
conditions sont dites régulières ou réparties. Dans une deuxième partie, l'étude
sera relative aux écoulements dans les singularités ou « accidents » existant
dans les conduites (coudes, changements de section, branchements, vannes,
etc.). Les pertes de charge correspondantes sont dites singulières. La dernière
partie est réservée à l'étude des réseaux de canalisation et à la résolution des
problèmes qui y sont attachés.
Bien qu'applicables, en toute rigueur, aux seuls fluides incompressibles en
écoulement isotherme, les résultats de cet article pourront être étendus aux flui-
des compressibles à condition que, dans ce cas, les variations de pression d'un
point à l'autre de la canalisation considérée soient relativement faibles (inférieu-
res à 50 % environ).
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1. Écoulements en conduites
cylindriques A
vA
B
vB
ΩA' ΩB'
1.1 Charge moyenne dans une section
droite de conduite
Figure 1 – Écoulement d’un fluide dans une conduite cylindrique
∫
2
Entre le point A et un point B situé en aval sur la même ligne de . ρ v ------ + P + ϖz v dΩ
courant que A, on peut écrire, pour un fluide pesant incompressible W 2
Cm = .-
----------
= --------------------------------------------------------- (3)
∫
en régime permanent, l'équation de Bernoulli ([BE 8 153], § 3.4.2,
ϖV ϖ v dΩ
équation (69)) :
2 2
vA P *A vB P *B avec v la vitesse normale à la section droite.
------- + ---------- - + J AB
= ------- + --------- (2)
2g ω 2g ϖ Cette notion de charge moyenne est liée au théorème de Bernoulli
généralisé ([BE 8 153], § 4.4), valable pour un écoulement perma-
avec JAB la perte de charge (toujours positive) entre A et B, nent) dans lequel interviennent la puissance du fluide et la perte de
P*/ϖ = P /ϖ + z, la hauteur piézométrique.
.
puissance mécanique (à ϖ près) )12 , due à la viscosité, dans un
Dans le cas de l'écoulement d'un fluide parfait, la conduite étant volume compris entre deux sections droites d'un tube de courant :
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.
où W t est la puissance mécanique, dite puissance technique, α ne peut être atteint qu'expérimentalement. Cependant, dans cer-
échangée entre le fluide et les éléments mobiles d'une machine qui tains cas particuliers comme par exemple l'écoulement de Poi-
peuvent éventuellement se trouver sur le parcours du fluide. seuille, le coefficient d'énergie cinétique peut être déterminé
En utilisant la notion de puissance du fluide à travers une section théoriquement sans difficultés. Dans ce cas ([BE 8 157], § 3.1), on a :
. 2
droite W , l'équation (4) peut encore s'écrire : ϖjR
U = -------------
. . . 8µ
W W2 Wt .
----------1- = ----------
- – ---------- + )12 (5) et :
ϖ ϖ ϖ
ϖj 2 2
Grâce à cette notion, il sera possible d'écrire (cf. § 1.2), entre deux v = ------- ( R – r )
sections droites Ω1 et Ω2, c'est-à-dire de manière globale, une équa- 4µ
tion analogue à celle de Bernoulli entre deux points d'une même avec j la perte de charge par unité de longueur,
ligne de courant.
R le rayon de la canalisation,
r la distance du point considéré à l’axe de la canalisation,
1.1.1 Écoulement strictement permanent µ la viscosité dynamique du fluide.
Un écoulement ne peut être strictement permanent que lorsqu'il On a alors :
est laminaire ([BE 8 157], § 1). On peut alors appliquer simplement
la définition de Cm. Le flux d'énergie mécanique volumique du v r
2
k = ---- = 2 1 – -----2-
fluide à travers la section, ou puissance mécanique de l'écoulement, U R
est :
Comme :
. . ϖ 3
∫ ∫
2
ρ v dΩ = 2π r dr
W = ------ + P * v dΩ = P * V + ------- v dΩ
2 2g et :
Ω Ω
Ω = πR 2
Alors :
R 3
r
∫
2
16
α = -----2-
∫
P* 1 1 – -----2- r dr
Cm . - v 3 dΩ
= ------- + -------------
ϖ 2 gV
(6) R 0 R
Ω
soit :
Comme il n'est pas toujours possible de déterminer de manière α=2
simple l'expression théorique de la vitesse en fonction de la position
du point sur la section, on modifie cette expression en faisant inter- Ainsi, pour un écoulement de Poiseuille, la charge moyenne est
venir des grandeurs que l'on peut atteindre plus facilement de façon donnée par la relation :
expérimentale : la vitesse capable du débit v d ([BE 8 153], § 2.2.1) et 2
un coefficient k variable tel que : U P*
C m = ------- + ------- (11)
g ϖ
v = k vd (7)
Afin de simplifier la notation de la vitesse moyenne capable du 1.1.2 Écoulement permanent en moyenne
débit, on notera dans la suite cette vitesse moyenne par U ≡ vd .
Dans ces conditions, la charge moyenne devient : Les écoulements turbulents ne sont jamais permanents du fait
des fluctuations des divers paramètres qui les caractérisent
∫
3
P* U ([BE 8 157], § 4). Cependant, dans certains cas, assez fréquents en
ϖ 2 gV
. - k 3 dΩ
C m = ------- + -------------
pratique, la composante moyenne de ces paramètres peut être
. constante dans le temps ([BE 8 157], § 4.3.1). On a alors affaire à des
En notant que, par définition, V = UΩ , on obtient : écoulements permanents en moyenne ou pseudopermanents. Dans
de tels écoulements, le débit instantané est :
∫k
2
P* U 1 3
C m = ------- + ------- ---- dΩ (8) .
soit :
ϖ 2g Ω V =
∫v
Ω
dΩ (12)
∫ ∫
1 3 1 3
α = ---- k dΩ = ------------3- v dΩ (10) où v est la valeur moyenne de la vitesse normale en un point et v ’
Ω ΩU sa fluctuation.
Ainsi, la vitesse étant variable, en toute rigueur, le débit doit éga-
Ainsi, la charge moyenne a une forme analogue à celle de la charge
lement subir des fluctuations temporelles autour d'une valeur
en un point en remplaçant v par U, qui est déterminée très simple-
ment par une mesure du débit et la connaissance de la section Ω, et moyenne V̇ telle que :
en multipliant le terme énergie cinétique par le coefficient α, appelé
t +T t +T t+T t +T
1 1
∫ ∫ ∫ ∫ ∫ ∫
coefficient d'énergie cinétique. 1 1
V̇ = --- V̇ dt = --- v dt d Ω = --- v dt + --- v ′ dt dΩ
Dans la plupart des écoulements, et si on veut éviter une détermi- T T T T
t t t t
nation plus ou moins complexe par les équations locales de bilans, Ω Ω
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∫
1 d'un écoulement strictement permanent, les résultats de ce cas
--- v ′ dt = 0
T s'appliquent ici, et en particulier, on peut écrire :
t
on a : 2
Ẇ m = α r ------- + ------- ωV̇
U P*
(18)
2g ϖ
V̇ =
∫v Ω
dΩ (13) où U est définie par l'équation (14) et αr, qui ne dépend que de la
répartition des vitesses moyennes v dans la section, par :
Ce débit moyen est effectivement celui qui est atteint lors des mesu-
∫
1 3 v
res classiques de débit. La vitesse capable du débit U est alors défi- α r = ---- k dΩ avec k = ---- (19)
nie à partir de ce débit moyen : Ω U
Ω
V̇
U = ------ (14) L'expression de Ẇ tu , deuxième terme de l'équation (17), est
Ω
De même, dans ce type d'écoulement, la charge moyenne du moins évidente que celle de Ẇ m . Alors, par analogie, on pose :
fluide dans une section à l'instant t est peu intéressante pour les 2
Ẇ tu = α f ------- ϖV̇
applications pratiques de l'hydraulique. Il importe davantage de U
(20)
connaître sa moyenne dans le temps. On définit alors une charge 2g
moyenne dans l'espace et dans le temps :
où αf est un coefficient sans dimension qui dépend de la valeur des
fluctuations et qui ne s'annule qu'avec elles (cas de l'écoulement
Ẇ
C m = ---------- (15) laminaire). On a :
ϖV̇
∫
2
Ω 2 P ′* 3
α f = -------- 3 v ′ v + 2 --------- v ′ + v ′ d Ω (21)
où Ẇ est la puissance mécanique moyenne de l'écoulement à tra- ρ
vers une section droite : V̇ 3 Ω
2 2
α = αr + αf
v 2 = v + 2v v ′ + v ′
avec αr qui dépend de la répartition des vitesses moyennes dans la
Dans les expressions ci-dessus, il conviendrait en fait de faire une section,
différence entre les valeurs des termes de fluctuation de la vitesse αf qui dépend des fluctuations de la vitesse et de la pression.
pour la vitesse intervenant dans l'énergie cinétique et pour la pro-
jection de la vitesse sur la normale à la section droite. Dans le pre- En général, la détermination théorique de α est très délicate. On
mier cas, le terme de fluctuation est de direction quelconque alors utilise alors pour obtenir sa valeur des méthodes semi-empiriques.
qu'il est axial dans le deuxième cas. Nous négligerons cette diffé- α est toujours supérieur ou égal à 1. Il vaut rigoureusement 2 dans
rence. Ainsi : le cas d'un écoulement de Poiseuille (où αf = 0) et est de l'ordre de
1,1 dans le cas des écoulements turbulents rencontrés en pratique.
t +T
∫ ∫ ∫
1 ρ 2 2
Ẇ = --- ( P * + P ′* ) (v + v ′ ) dt + --- (v + 2 vv ′ + v ′ ) (v + v ′ ) dt d Ω
T 2
t
Ω 1.2 Pertes de charge moyenne entre deux
∫ ∫P ∫v P ∫P ∫P sections droites
1
= --- * v dt + ′* dt + * v ′dt + ′* v ′dt
T
Ω
∫ ∫ ∫ ∫ ∫ ∫
ρ
+ --- v d t + v v ′ dt + v v ′ dt + v ′ dt + 2 v v ′ dt + 2 v v ′ dt d Ω
3 2 2 3 2 2 Ayant défini une charge moyenne dans une section droite d'un
2 écoulement (laminaire ou turbulent), on peut, comme dans le cas de
la charge entre deux points d'une même ligne de courant, définir la
3
∫
2 3 perte de charge moyenne entre deux sections droites 1 et 2 d'une
v v v′ v′ 2
= P *v + P ′* v ′ + ρ ------ + ρ ----------- + ρ -------- + ρv v ′ d Ω canalisation. En effet, la division de l'équation (4) ou de sa valeur
2 2 2
Ω moyenne par le débit volumique V̇ , s'écrit :
2
∫P ∫
3
v′
* + ρ ------ v dΩ + 3
--- ρv ′ v + P ′* v ′ + ρ -------- d Ω
v 2 w )˙ 12
Ẇ = (17) C m 1 = C m 2 – ------t + --------
2 2 2 - (23)
g
Ω Ω V̇
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P* 1 – P2
* ∆ P* 12
- = J 12 = – -------------
------------------- - (28)
v ϖ ϖ
v
v v Dans l’écoulement de Poiseuille :
Ω1 Ω2 ∆ P*
12 = – a, (29)
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Ainsi :
0 Plan de charge relative amont
8 ν,
J 12 = ----------2 U (31)
gR
Perte de charge
La perte de charge par unité de longueur j est :
J 12 8ν U2 Lig
j = -------
- = ----------2 U = KU (32) g ne
, gR de
Lig ch
ne arg
A B pié er
La perte de charge par unité de longueur dans un écoulement de zo ela
mé tiv
Poiseuille est proportionnelle à la vitesse capable du débit. triq e
ue
Nous verrons au paragraphe 1.2.2.2 que la perte de charge linéi- P 2* rel
ati
que peut s'écrire sous la forme : ϖ M ve
2 Sortie
λ U C
j = ---- ------- (33)
D 2g
Figure 4 – Tracé des lignes de charge et piézométrique
avec D le diamètre de la canalisation, pour l’écoulement de Poiseuille dans une canalisation sortant
λ un coefficient dit coefficient de pertes de charge. d’un réservoir de grandes dimensions
Sous cette forme, l’équation (32) s’écrit : profilée de façon à ne pas introduire de perte de charge singulière,
on a :
2
64 ν U 2
j = -----------2- ------- U 8ν U
UD 2 g J AB = 0,16 ------- + ------2 , e ----
2g R g
ce qui, compte tenu du nombre de Reynolds de cet écoulement Entre la section A et une section M quelconque :
défini par : 8ν
2
J AM = 0,08 + -----------2 , -------
U
UD UR g
Re = ---------
ν avec , la longueur séparant M de A.
s’écrit : Le tracé de la ligne de charge relative (charge moins la pression
atmosphérique Pa divisée par le poids volumique) est obtenu en
2 retranchant au plan de charge relative amont cette valeur de la perte
64 1 U
j = ------- ---- ------- (34) de charge qui après la section B augmente linéairement avec , . La
Re D 2 g
ligne piézométrique doit varier d'abord très rapidement dans la
Cette relation montre que, dans le cas de l'écoulement de Poiseuille, zone de mise en vitesse du fluide puis, le profil des vitesses étant
le coefficient de pertes de charge λ est égal à 64/Re. constant, à partir de B elle est simplement décalée de la ligne de
2
Notons enfin que la combinaison des équations (29) et (30) per- U
charge de la quantité ------- qui représente le terme d'énergie cinétique
met d'écrire que la vitesse de l'écoulement de Poiseuille est propor- g
tionnelle à la variation de la pression par unité de longueur : dans l'équation de Bernoulli. Notons que la ligne piézométrique
relative doit passer par la section C. En effet, en cette section, la
U = – k grad P* (35) pression relative (Pr = P – Pa) est nulle, ce qui conduit à l'égalité entre
C'est la loi de Darcy qui est applicable également à l'écoulement des l'altitude et la hauteur piézométrique relative :
fluides dans les matériaux poreux consolidés (roches...) ou non
P r *
--------
-
P–P
= ---------------a- – z = z C
(sables...). ϖ C ϖ C
■ Application À titre de comparaison, on donne sur la figure 5 la ligne de charge
Cherchons à représenter la ligne de charge et la ligne piézométri- et la ligne piézométrique relatives dans le cas d'un écoulement de
que ([BE 8 153], § 3.4.2) d'un écoulement de Poiseuille. Pour cela, fluide parfait dans la même canalisation. On peut remarquer que
considérons une canalisation cylindrique à base circulaire de lon- dans ce cas, la pression relative (différence entre la ligne piézométri-
gueur L débouchant d'un réservoir de grandes dimensions que relative et la ligne des altitudes) est négative dans la totalité de
(figure 4). La section de la canalisation étant constante, U est la conduite.
constante entre B et C. Entre A et B, l'écoulement de Poiseuille n'est
pas encore réalisé car la couche limite n'est pas développée dans Ligne de charge
toutes les sections correspondantes. La distance séparant les points
A et B est appelée longueur d'entrée de la canalisation , e , ou lon-
gueur d'établissement. On admet généralement que :
,e
----- = 0, 03 Re
D
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∫P
— de son débit (niveau de turbulence) ; R axe = ( – P 2 ) d Ω + ρg,Ω sin α – τ 0 χ, = 0
— de la forme et de la taille de la section droite et de la longueur 1
de la conduite ; Ω
— de la nature des parois internes de la conduite. avec χ le périmètre de la section droite,
À titre d'exemple, nous donnons (§ 1.2.2.1 et § 1.2.2.2) deux types τ0 la contrainte de cisaillement à la paroi.
de raisonnement suivis pour établir certaines des nombreuses for-
mules semi-empiriques trouvées dans la littérature. Comme ces En notant que , sin α = z1 – z2, on a :
∫
résultats ne sont applicables qu'aux pertes de charge réparties dans
une canalisation de section constante, la détermination de la perte [ ( P 1 + ϖz 1 ) – ( P 2 + ϖz 2 ) ] dΩ – τ 0 χ, = 0
de charge revient à la recherche d'une expression de la variation de
pression [équation (28)]. Comme P * = cte quel que soit le point considéré dans la section
droite Ω, on a :
1.2.2.1 Formulation de Chézy
1 – P 2 ) Ω = τ 0 χ,
(P * *
La formulation de Chézy est basée sur la détermination de la
variation de la pression par le théorème d'Euler ou théorème de la soit :
variation de la quantité de mouvement du fluide entre deux sections τ 0 χ,
droites de canalisation conduisant à l'équation intégrale du bilan de ∆P *
12 = – -----------
- (36)
Ω
la quantité de mouvement ([BE 8 153], § 3.3.1).
Soient une conduite cylindrique et deux sections droites Ω1 et Ω2
(figure 6). Appliquons le théorème d'Euler au volume compris entre On notera que dans tout ce paragraphe les différentes gran-
Ω1 et Ω2 : deurs telles que vitesse, pression, débit, etc. devraient toujours
être surlignées. On évite ici de le faire pour ne pas surcharger
∫v
l'écriture. Cependant, il va de soi que toutes ces grandeurs sont
dṀ = R en fait des moyennes.
Ω
∫v
Ω
dṀ = 0
∆P * 12
j = – ------------
-
ϖ,
car du fait de l’identité de l’écoulement dans les sections Ω1 et Ω2 :
soit :
∫v
Ω2
dṀ = –
∫v
Ω1
dṀ τ0 χ
j = ----- ----
ϖ Ω
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L'hypothèse faite par Chézy dans le cas d'un écoulement turbu- On cherche ensuite à exprimer les exposants ei des paramètres de
lent (vérifiée expérimentalement) a été que la contrainte τ0 est pro- base xi en fonction des exposants ej des autres paramètres xj. On
portionnelle au carré de la vitesse capable du débit : écrit ensuite le système d'équations suivant qui traduit le respect
2 des dimensions :
U
τ 0 = C f ρ ------- (38)
2 e2 + e4 = 1
Alors, l’expression des pertes de charge linéiques est :
e1 – 3 e2 + e3 – e4 + e5 + e6 = –1
4 Cf U2
j = --------- ------- (39) – e1 – e4 = –2
DH 2 g
e1 = 2 – e4 g1 = 2
Pour une canalisation à base circulaire, on a :
4 Cf U2 e2 = 1 – e4 soit g2 = 1
j = --------- ------- (40)
D 2g e3 = –e4 – e5 – e6 g3 = 0
où Cf, appelé coefficient de Chézy, est un nombre sans dimension En définitive, on peut écrire :
qui dépend de la nature du fluide, des caractéristiques de l'écoule- e4 e5 e6
µ ,
( ∆ P * ) n = ρU ------------- --- ---
ment et du type de canalisation employée. Il est déterminé expéri- 2 k
- -
mentalement. UρD D D
Dans le cas d’une conduite à base circulaire, le coefficient de soit :
Chézy est lié au coefficient de pertes de charge λ [équation (33)] par
, k
la relation : ∆ P * = ρU f Re, ----, ----
2
(42)
Cf = λ /4 D D
ρUD
avec Re = ------------- le nombre de Reynolds.
1.2.2.2 Formulations déduites de l’analyse dimensionnelle µ
Il est possible d'aboutir à une formule analogue à celle de Chézy En notant que ∆P *doit, logiquement, être proportionnel à la lon-
en partant de la théorie de l'analyse dimensionnelle. Pour mettre en gueur de la canalisation considérée, on peut écrire l’expression des
œuvre cette méthode, on peut admettre que, en écoulement en pertes de charge moyennes entre les sections 1 et 2 :
conduite, les pertes de charge ou la variation de pression piézomé-
2
trique P * pour une conduite cylindrique est fonction (en fluide ∆P* , U
J 12 = ----------- = ---- ------- F Re, ----
k
incompressible) : (43)
ϖ D 2g D
— de la nature du fluide, c'est-à-dire de sa masse volumique ρ, de
sa viscosité µ ; k
— de la vitesse du fluide U ou de son débit V̇ ; Pour des conduites réputées lisses ---- ≈ 0 , la fonction F ne dépend
D
— du diamètre de la canalisation D ou de son diamètre hydrauli- plus que du nombre de Reynolds. On a alors :
que DH ;
— de la longueur de la canalisation , ; , U
2
— enfin de la rugosité de la canalisation ou de la hauteur des J 12 = ---- ------- F ′ ( Re ) (44)
D 2g
aspérités.
L'application est faite ici au cas d'une canalisation cylindrique à k
base circulaire. Par ailleurs, on considère qu'il y a deux échelles géo- La fonction F (Re, ---- ), souvent notée λ, est appelée coefficient de
D
métriques dans l'étude implicite d'écoulements semblables : l'une pertes de charge. On retrouve alors la formulation (33) des pertes de
pour la dimension générale de la conduite (diamètre D, longueur , ), charge :
l'autre pour la hauteur k des aspérités. On peut alors écrire, pour
deux sections distantes de la longueur , : λ U
2
J 12 = ---- ------- , (45)
∆ P * = f (ρ , µ , U , D , , , k ) (41) D 2g
Le phénomène physique considéré ∆P *dépend de p = 6 paramè- C’est la formule fondamentale des pertes de charge dites régulières.
tres indépendants et nécessite q = 3 unités fondamentales. L'appli- Le problème pratique revient alors à déterminer la fonction
cation du théorème de Vaschy-Buckingham ([BE 8 159], § 1.1)
k
entraîne l'écriture d'une équation implicite de p – q + 1 = 4 nombres λ (Re, ---- ). Plusieurs auteurs ont proposé des relations. Citons, par
sans dimension. Pour mettre ces nombres en évidence, on procède D
exemple, les expressions suivantes :
d'abord au choix des paramètres de base (voir Nota (1)) : U, ρ, D,
puis à la constitution du tableau des unités (tableau 1). ■ Expression de Blasius : valable pour 2000 < Re < 105 et des
Nota (1) : on reprend ici, à titre d'exemple, la méthode générale de détermination des
k –3
équations adimensionnelles. En réalité, ce raisonnement n'est pas indispensable, et en pra- conduites lisses : ---- < 10
tique l'ingénieur procède plus rapidement en recherchant directement les nombres sans D
dimension qu'il peut former avec les paramètres intervenant dans son problème. Ici, on
remarquera que deux nombres sans dimensions peuvent être formés avec les trois lon- 0, 316
gueurs D, , , k. Les deux autres nombres sans dimension sont le nombre d'Euler, formé λ = -----------------
0, 25
(46)
avec la pression, la vitesse et la masse volumique, et le nombre de Reynolds qui utilise la Re
viscosité. (0)
■ Expression de Kármán et Prandtl :
k –3
Tableau 1 – Tableau des unités — pour Re > 105 et ---- < 10 .
D
Dimension ∆P * U ρ D µ , k
1 2, 51
M 1 0 1 0 1 0 0 ------- = 2 lg ( Re λ ) – 0, 8 = – 2 lg --------------- (47)
λ Re λ
L –1 1 –3 1 –1 1 1
Cette relation, dans laquelle la rugosité n’intervient pas, est valable
T –2 –1 0 0 –1 0 0 pour les écoulements dits hydrauliquement lisses (conduites
exposant e1 e2 e3 e4 e5 e6 lisses) ;
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kx /D
p = 0,1 D /x
k = 10 (N1)
0,1
0,09 (N 1)
0,08
(C2) k /D
p = 0,05 D /x
k = 20 (N2)
0,07
Régime
0,06 (N 2) (N turbulent
(C3) ) rugueux
k /D
p = 0,02 D /k = 50 (N3)
0,05 Régime
laminaire (N 3)
(C4) (N4)
0,04 k /D
p = 0,01 D /k = 100
(N 4)
(C5) (N5)
k /D
p = 0,005 D /k = 200
0,03 Zone
(N 5)
de (C6)
k /D
p = 0,002 D /k = 500 (N6)
transition )
(P)
(N 6 (C7) k /D
p = 0,001 D /k = 1000 (N7)
0,02
(N 7) (C8) k /D
P = 0,0005 D /k = 2000 (N8)
(N 8) (C9)
k /D
p = 0,0002 (N9)
Régime
turbulent (N 9) (C10) k /D
p = 0,0001
lisse
(N 10)
0,01 (M)
(VK
)
(B
)
0,005
200 500 103 2 5 104 2 5 105 2 5 106 2 5 107 2 5 Re
k
Figure 8 – Diagramme universel des pertes de charge : λ = f (Re, ---- )
D
τ 0 vy y y F v , y , ----, --- = 0
+ + y y
--------- ; ------- ; --- ; ---- D k
ρv ν k D
2
Le nombre d'Euler peut être remplacé par l'inverse de sa racine Cette fonction peut être mise sous forme explicite :
carrée :
v = f y , ----, ---
+ + k y
(52)
v ρ D k
-----------
τ0 Toutes les formules de répartition des vitesses doivent vérifier cette
expression.
ou encore, en définissant la vitesse de cisaillement v* = τ 0 ⁄ ρ , par :
Les expériences permettent ensuite de préciser la relation. En
v + = v /v * général l’étude est divisée en deux régions :
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— le voisinage immédiat de la paroi où on peut supposer que v 1.3.1.2 Dans la région centrale
ne dépend pas de D :
On constate, dans cette région (notée 4) et toujours expérimenta-
y
v+ = f1(y+, --- ) (53) lement, que la vitesse varie peu avec y et que, de plus, la valeur de
k
la viscosité n'influence pas le résultat. Dans cette zone, la loi géné-
On admet que cette zone est limitée à : rale doit être :
2y
------- < 0,15
v 4 = f ----
D + y
— la région centrale où il est légitime de supposer que la rugosité D
n’intervient plus : L’expérience montre qu’une loi parabolique donne de bons
y résultats :
v+ = f2(y+, ---- ) (54)
D
r 2
v 4 = v max – 7 ----
Pour la zone proche de la paroi, on subdivise encore cette classi- + +
(58)
fication en deux parties : l’écoulement est hydrauliquement lisse ou R
hydrauliquement rugueux. où r et R sont respectivement la distance du point à l’axe et le rayon
de la canalisation.
1.3.1 Écoulement hydrauliquement lisse
La rugosité de la paroi n’intervient pas. On notera que τ0, donc v*, peut être déterminé à partir de la
connaissance des pertes de charge. En effet, l’équation (37)
1.3.1.1 Au voisinage immédiat de la paroi s’écrit :
On a : 2
jϖD λ U
τ 0 = -------------H- avec j = ------- -------
v+ =f (y + ) (55) 4 DH 2 g
Expérimentalement, on constate que cette zone est elle-même Ainsi :
séparée en trois parties (figure 9) :
2
— une région contre la paroi où l’écoulement est laminaire. Cette U λ
zone (notée 1), appelée sous-couche limite laminaire, étant de très τ 0 = λρ ------- et v * = U ---
8 8
dv
faible épaisseur, on peut y supposer τ = cte = τ0 et comme τ = µ ------- où λ est déterminé sur les abaques de Nikuradse ou de Cole-
dy
(en module) on a : brook, par exemple.
τ0
v 1 = ----- y
µ
c’est-à-dire une variation linéaire de v avec y. On a alors : 1.3.2 Écoulement hydrauliquement rugueux
v τ0 ρ τ0
------1- = --------- ------- y = ----------- y kv *
v* τ0 µ ν ρ Si ---------- > 5 , c'est-à-dire si k est supérieur à δ ’ (figure 10), épais-
ν
soit : seur de la sous-couche limite laminaire théorique, l'écoulement ne
+ + peut plus être considéré comme hydrauliquement lisse.
v1 = y1 (56)
Cette formule est vérifiée expérimentalement tant que y+ < 5 ;
1.3.2.1 Au voisinage de la paroi
— une région à une distance de la paroi telle que y+ > 25 et à con-
y La couche laminaire n'existe plus car elle est « brisée » par la hau-
dition que 2 ---- < 0,15 (zone notée 3), la répartition des vitesses est
D teur des aspérités (l'épaisseur théorique δ ’ est donnée la relation
logarithmique :
+ + δ′ 5 8
v 3 = 5,65 lg (y ) + 4, 9 (57) ---- = ------- --- ). Les expressions de la vitesse sont les suivantes :
D Re λ
— entre les deux régions (zone notée 2), la variation de y étant
très faible, la loi de variation de v2 est mal connue. On prend fré-
quemment une loi de vitesse permettant de respecter la continuité
sur v+ et sur sa dérivée.
y
r 4 v
Parabole Parabole (2)
v
Logarithme (1)
3 Logarithme
δ'
2
δ' droite 1 Sous-couche limite laminaire
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v 1 = 4, 9 + 5, 65 lg y – h k -------
+ + v* U 21
Js
(59) α1 Lig
ν 2g
ne d
e c h arg
e
où h est une fonction qui dépend de la forme des aspérités ;
L i gne p i ézomé t r i q u e U 22
— pour ---------- > 70 , la fonction h k ------- tend vers la valeur
kv * v* α2
ν ν 2g
kv * B' C'
5,65 lg ---------- – 3,1, on a alors :
ν
+ y A'
v 1 = 5, 65 lg --- + 8 (60)
k
Cette expression étant indépendante de la viscosité, donc du nom- x
bre de Reynolds, c'est seulement à ce stade que l'écoulement se A
comporte comme un écoulement hydrauliquement rugueux.
B C
1.3.2.2 Dans la zone centrale Fluide mort
La distribution des vitesses est la même que dans le cas des écou-
Figure 11 – Écoulement d’un fluide dans l’élargissement brusque
lements hydrauliquement lisses (zone 2 sur la figure 10).
d’une canalisation. Évolution de la charge du fluide
Enfin, notons que le rapport entre la vitesse capable du débit et la
vitesse maximale atteinte par une particule de fluide dans la canali-
sation : U /Vmax, qui valait 0,5 dans le cas de l'écoulement de section AA’ et la section CC ’. L'élargissement étant situé à l'aval de
Poiseuille, vaut environ 0,8 à 0,85 dans le cas d'un écoulement tur- AA’, dans cette section les trajectoires sont encore rectilignes. Pour
bulent. qu'elles soient rectilignes en CC ’, il faut que cette section soit suffi-
samment éloignée de AA’, c'est-à-dire à une distance de l'ordre de
20 fois le diamètre.
2. Écoulement La perte de charge singulière d'un élargissement brusque est due
à la transformation en chaleur d'une partie de l'énergie par les chocs
dans les singularités et les tourbillons qui sont produits par l'éclatement de la veine fluide
à l'aval de AA’. En effet, on constate, entre AA’ et CC ’, une zone
tourbillonnaire extérieure à la veine d'écoulement que l'on appelle
Les résultats relatifs aux pertes de charge exprimés dans la pre- zone de fluide mort. Il s'ensuit immédiatement que la contrainte de
mière partie ne sont applicables qu'aux tronçons de canalisation cisaillement habituelle à la paroi n'existe quasiment pas entre AA’ et
ayant une forme cylindrique. Cependant, il a été aussi précisé (§ 1.2) CC ’ puisque sur BC le fluide au contact n'a pratiquement pas de
qu'il n'est pas nécessaire que, entre deux sections droites situées mouvement global dans le sens de l'axe. Dans les sections BB ’
dans des portions cylindriques de canalisation, la conduite reste d'une part, CC ’ d'autre part, les pressions étoilées restent constan-
cylindrique. Dans tous les cas, entre 1 et 2 ; l’équation (26) donne : tes (filets fluides rectilignes en CC ’, filets fluides rectilignes sur AA’
2 2 et fluide quasi immobile sur la section en couronne entre BB ’ et AA’.
U P* U P* w
α 1 ------1- + ------
1
- + J 12 – ------t
- = α 2 ------2- + ------
2
Si on fait l'hypothèse simplificatrice que la vitesse a un profil
2g ϖ 2g ϖ g
constant sur une section droite (ce qui s'écarte peu de la réalité en
Si entre 1 et 2 la conduite comporte des portions cylindriques régime turbulent), l'équation intégrée de la quantité de mouvement
mais aussi des singularités (changements de section, changements (appelée aussi équation d'Euler) appliquée à l'élément de fluide
de direction, vanne, etc.), dans l'expression de J12, il faudra ajouter compris entre BB ’ et CC ’ s'écrit :
des pertes de charge propres à ces singularités. Ce sont les expres-
sions relatives à ces pertes de charge, dites pertes de charge singu- R = Ṁ (U2 – U1) (62)
lières (ou du moins à quelques-unes des plus typiques d'entre elles) Si cette hypothèse n'est pas acceptable, il suffit de multiplier chacun
qui sont données ci-après. des vecteurs vitesse moyenne de l'équation (62) par le coefficient
Par analogie avec les pertes de charge régulières ou linéaires, les d'impulsion de la section considérée (voir le paragraphe 3).
pertes de charge singulières sont toujours mises sous la forme : Les vitesses étant dirigées selon l'axe de la canalisation, la résul-
2 tante R des forces, qui s'appliquent sur le fluide, a la même direc-
U
J s = K -------- (61) tion. On considère ainsi uniquement la composante axiale des
2g forces constituant R, soit seulement les forces de pression sur les
où K est appelé coefficient de perte de charge de la singularité. On sections BB ’ et CC ’. On a :
supposera dans toute cette analyse que l'écoulement est toujours
de type turbulent pseudopermanent.
Pour plus d'informations relatives aux diverses expressions prati-
Rx =
∫P
Ω BB ′
1 dΩ –
∫P
Ω CC ′
2 dΩ
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1 – P 2 ) Ω2
Rx = Ṁ (U2 – U1) = (P * * U 21
α1
2g
Comme, par ailleurs :
Lig
ne d
Ṁ = ρ Ω1 U1 = ρ Ω2 U2 e cha
rge
on a :
i é zomé t r i q u e U 22
ne p α2
Ω 2 (P *
2 2 L ig 2g
2 – P 1 ) = ρ ( Ω1 U1 – Ω2 U2 )
*
B
Cette valeur de la différence des pressions étoilées est reportée
dans l'expression de la perte de charge singulière déduite de l'équa- A C
tion de Bernoulli :
2 2 σ
U1 – U2 P * 1 – P2
*
J s = -------------------- + -------------------
-
2g ϖ A' Ωc C'
ce qui donne :
Tourbillons Ω2
2 2 Ω1 B'
U 1 – U 2 1 2 Ω 1 2
J s = -------------------- + --- U 2 – ------- U 1
2g g Ω2
Figure 12 – Écoulement dans un rétrécissement brusque. Évolution
Avec : de la charge du fluide
Ω1 U
------- = ------2- (conservation de la masse)
Ω2 U1 de ce col, on rencontre des zones tourbillonnaires analogues à cel-
les rencontrées dans le cas des élargissements brusques. De plus,
On obtient : l'expérience montre qu'entre Ω1 et Ω2 la perte de charge est très fai-
ble (de l'ordre des pertes de charge linéaires) devant la perte de
1 2 2 2
J s = ------- ( U 1 – U 2 + 2 U 2 – 2 U 1 U 2 ) charge qui a lieu après le col de section σ = Cc Ω2 (avec Cc coefficient
2g de contraction). La section CC ’ correspond à l'endroit où les filets du
fluide « recollent » à la paroi.
soit :
Le problème d'un rétrécissement brusque est ainsi analogue à
( U1 – U2 )
2 celui d'un élargissement brusque de la section σ à la section Ω2. En
J s = ---------------------------
- faisant toujours la même hypothèse sur les profils de vitesse, on
2g peut écrire :
On peut alors donner à Js l'expression générale (61) avec : 2 2
( Uc – U2 ) U2 Ω 2
- = ------- ------2- – 1
J s = ---------------------------
2g σ
2 2
U1 U 2 Ω 1 2 U 1 2g
J s = ------- 1 – ------2- = 1 – ------- ------- (63)
2g U1 Ω2 2 g soit :
soit : 2
U2 2
K = ------ – 1
1
2 J s = K ------- avec (66)
U1 Ω 2 2g Cc
J s = K ------- avec K = 1 – ------1- (64)
2g Ω2
Le coefficient de contraction Cc est toujours inférieur à 1. Il
ou : dépend du rapport Ω1 / Ω2 et de l'angle de raccordement, au niveau
de la section BB ’, entre les deux canalisations. Cc varie de 0,6 à 1
2 quand Ω1 / Ω2 varie de l'infini à 1. Si le raccordement est arrondi en
U2 Ω 2
J s = K ------- avec K = ------2- – 1 (65) forme de tuyère, ce coefficient est toujours égal à 1 et, dans ce cas,
2g Ω1 le changement de section se fait sans perte de charge singulière.
En réalité, K est légèrement différent de la valeur ci-dessus, à Pour ce cas également, les évolutions qualitatives de la ligne de
cause notamment de la non-uniformité des vecteurs vitesse sur une charge et de la ligne piézométrique sont tracées sur la figure 12.
section droite. Il s'approche d'autant mieux de cette valeur que
Ω2 /Ω1 est grand et que le nombre de Reynolds Re est élevé. 2.1.3 Entrée d’une conduite reliée à un réservoir
Les évolutions qualitatives des ligne de charge et ligne piézomé- de grandes dimensions
trique sont représentées sur la figure 11.
Ce problème a déjà été traité pour un écoulement de Poiseuille.
Dans le cas d'un écoulement turbulent, il se rapproche de celui du
2.1.2 Rétrécissement brusque rétrécissement brusque et la perte de charge dépend beaucoup de
la forme de l'entrée de la canalisation. Le coefficient de contraction
L'expérience montre que, au passage d'un rétrécissement brus- de la veine varie de 0,5 (dans le cas d'un orifice de Borda ([BE 8 155],
que, un fluide accuse une certaine perte de charge. Une visualisa- § 2.1) à 1 pour le cas d'un orifice parfaitement bien profilé
tion de l'écoulement montre que la veine fluide se contracte après (figure 13). Les pertes de charge correspondantes sont importantes
son passage au droit même du rétrécissement (figure 12). A l'aval dans le premier cas et pratiquement nulles dans le second.
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A'
v
θ B
2θ
A
Ω1
Ω2 Rc
Décollement de veine
Décollement
0
Figure 14 – Évolution de la ligne de charge et de la ligne
piézométrique dans un divergent Figure 15 – Écoulement dans un coude de conduite
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moyennes (dans le temps et sur une section droite) dans ces bran- ne s'applique qu'aux seuls écoulements permanents, car pour son
ches (suffisamment loin de l'intersection pour que les trajectoires obtention on a supposé que la dérivée partielle par rapport au
soient bien rectilignes dans les sections considérées). temps de la quantité de mouvement était nulle. Dans le cas d'un
La perte de puissance mécanique (moyenne pour un écoulement écoulement quasi (ou pseudo) permanent, ceci n'est plus vrai.
pseudopermanent) au niveau du branchement se calcule par la rela- Cependant, la moyenne sur une période de temps T (considéré dans
tion : les problèmes de turbulence) de cette dérivée est nulle. Ainsi, en
appliquant le théorème de la dérivée de la quantité de mouvement
∆ Ẇ = gC m 0 Ṁ 0 – g ( C m 1 Ṁ 1 + C m 2 Ṁ 2 ) (68) « en moyenne », on obtiendra l'expression suivante, analogue à
En ajoutant à cette relation, l'équation de conservation de la masse : (70) :
∫ v Ṁ
Ṁ 0 = Ṁ 1 + Ṁ 2
R = d (71)
on obtient :
Ω
∆ Ẇ
---------- = Ṁ 1 ) 01 + Ṁ 2 ) 02
g où R représente la moyenne dans le temps de la résultante R des
La différence de charge est notée ici ) et non J car effectivement, forces appliquées au fluide qui se trouve dans le volume fixe V déli-
elle n'a pas la même signification qu'habituellement. Entre 0 et i, il
ne s'agit pas de la perte de charge du fluide qui est en 0 mais bien mité par la surface Ω, v dṀ étant la moyenne dans le temps de la
de la différence entre la charge de chacune des canalisations. quantité v dṀ . On note, en effet, que :
La perte de charge globale due au branchement s'exprime par :
∆ Ẇ
J b = ------------
gṀ 0
(69) ∫ v Ṁ ∫ v Ṁ
Ω
d =
Ω
d
∫ ∫ ∫ ∫
1
ρvv dΩ = ρvv dt d Ω
de mouvement v dṀ = ---
T
t
Ω Ω Ω
∫ T ∫ ρvv
3.1 Établissement de l’équation d’Euler 1
+ ρvv ′ + ρ vv ′ + v vρ ′ + ρv ′ v ′
= --- (
en régime pseudopermanent
Ω
Comme il a été établi une équation de Bernoulli applicable à la
charge moyenne entre deux sections droites d'une canalisation, + vρ ′ v ′ + vρ ′ v ′ + ρ ′ v ′ v ′ ) dt dΩ
dans ce paragraphe on donne une expression simple de l'équation
intégrale de la quantité de mouvement, encore appelée équation
d'Euler, applicable à un tube de courant d'un fluide réel en écoule-
ment permanent (écoulement laminaire) ou pseudopermanent
(écoulement turbulent). Ω1
G1
1
1 v1 Ω2
U1 v2
G2
U0
0
U2
2
2
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En remarquant que les termes qui ne comprennent qu'une seule Pour un écoulement laminaire, βt = 0 (pas de fluctuation). Si cet
grandeur de fluctuation ont une valeur moyenne nulle, on a : écoulement laminaire a lieu en conduite cylindrique à section cir-
culaire (cas de l'écoulement de Poiseuille), le coefficient k est donné
R =
∫ ρvv Ω ∫ ρv v
d + [ ′ ′ + vρ ′ v ′ + vρ ′ v ′ + ρ ′ v ′ v ′ ] dΩ (72) par la relation :
Ω Ω
r
2
Dans cette relation, le premier terme du membre de droite repré- k = 2 1 – -----2-
R
sente le flux de quantité de mouvement calculé sur des termes
moyens, alors que le deuxième terme correspond à la partie du flux soit :
moyen de quantité de mouvement due à la turbulence.
R 2
r
∫
2
Dans une canalisation, les trajectoires moyennes étant normales 1
β = ---------2- 4 1 – -----2- 2πr dr
à la section droite (dans une zone où il n'y a pas de variation de sec- πR 0 R
tion), en tout point on a :
4
v = kU β = --- = 1, 33
3
avec k le coefficient de répartition des vitesses dans la section
Dans le cas des écoulements turbulents, la valeur de β est encore
droite,
plus faible :
U la vitesse moyenne capable du débit répondant aux
1 < β < 1,3.
équations (19) et (14).
Dans l'application de l'équation d'Euler à l'élément de fluide com- Très souvent dans ce cas, on peut faire l'hypothèse que β = 1,
pris entre deux sections droites d'une canalisation, les intégrations l'erreur commise étant de l'ordre de quelques pour-cent.
sont à faire, pour chaque terme du membre de droite de (72) sur Ω1
et sur Ω2 en prenant en compte la convention de signe sur le débit
(+ si le fluide sort de l'élément, – s'il rentre). Ainsi, le premier terme 3.2 Calcul de l’action d’un fluide
du membre de droite de (72) s'écrit :
sur un coude de conduite
∫ ρk U U ∫ ρk U U
2 2
– 1 1 1 dΩ 1 + 2 2 2 dΩ 2
La résultante R des forces extérieures appliquées au fluide
Ω1 Ω2 contenu entre les sections Ω1 et Ω2 comprend :
= – βr 1 U1 U1 Ω1 ρ + βr 2 U2 U2 Ω2 ρ — l’action de la paroi de la canalisation sur le fluide (forces de
pression et contraintes visqueuses) : – F ;
— le poids du fluide : P ;
= ( β r 2 U 2 – β r 1 U 1 ) M˙ (73) — les forces de pressions exercées par le reste du fluide sur le
volume considéré.
où M˙ est le débit massique moyen et :
On peut écrire :
∫
1 2
β ri = ------- k i dΩ (74)
Ω1
Ωi
R = –F+P–
∫P n
Ω1
1 1 dΩ 1 –
∫P n
Ω2
2 2 dΩ 2 (78)
( β t 2 U 2 – β t 1 U 1 ) M˙ (75) F = M˙ ( β 1 U 1 – β 2 U 2 ) + P – P 1 Ω 1 n 1 – P 2 Ω 2 n 2 (79)
avec :
∫ 4. Réseaux de canalisations
1
β ti = -------------- [ ρv ′ v ′ + v ′ ρ ′ v ′ + vρ ′ v ′ + ρ ′ v ′ v ′ ] dΩ
˙
M Ui
Ωi
βt est un coefficient d'impulsion résultant de la turbulence du fluide Dans de nombreuses applications (adduction d'eau, chauffage
alors que βr n'est relatif qu'aux termes moyens. Ainsi, on peut urbain, chauffage central, distribution d'air conditionné, réseau de
écrire : distribution d'huile de lubrification sur un véhicule, etc.) le fluide
(généralement incompressible ou considéré comme tel) est distri-
∫ v Ṁ
bué par un ensemble de conduites appelé réseau. Ce réseau peut
d = M˙ ( β 2 U 2 – β 1 U 1 ) (76) alors être :
Ω — ramifié (figure 18) afin de permettre la distribution en diffé-
rents points (ou « utilisateurs ui ») à partir d'un point « source » S
où :
sans que les points soient reliés entre eux d'une autre manière que
βi = βri + βti = coefficient d’impulsion par l'unique série de conduites qui les unit à la source. Dans ce cas,
il n'existe qu'un seul parcours possible de la source à l'un quelcon-
L'équation d'Euler en régime quasi permanent pour une canalisa-
que des utilisateurs ;
tion s'écrit alors simplement :
— maillé (figure 19), afin de permettre la distribution en tous
points à partir d'une source, mais également en permettant une ali-
R = M˙ ( β 2 U 2 – β 1 U 1 ) (77) mentation par divers chemins.
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1
1,D
Si . V2
,
4.1 Calcul des réseaux ramifiés V1
. C
A V3
.
3
3,D
V4
,
On se place dans le cas où la charge, pour un débit donné, est
connue pour chaque utilisateur. On dispose ainsi d'une série de D
valeurs Cui, V̇ ui en chaque point extrémité (utilisateur) ui. La lon-
gueur de chaque canalisation , i et leur topographie (coudes, singu- Figure 20 – Analyse de l’écoulement dans une maille
larités, altitude, etc.) étant connues, on peut, avec le débit V̇ ui d’un réseau maillé
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Les éléments à calculer sont : Le bilan des pertes de charge sur une maille s’écrit, avec ces
— les débits V̇ i dans chaque branche (module et sens) ; notations :
( V̇ i′ + ∆ V̇ i )
n
— les charges aux différents nœuds (ou les pertes de charges Ji λi ,i
dans chaque branche), et au niveau des utilisateurs ou des sources ; ∑ --------- + ∑ K ij ---------------------------
Di 4
- V̇ i′ + ∆ V̇ i = 0 (85)
— éventuellement, s'ils n'ont pas été fixés a priori, les diamètres i=1 j Di
des diverses canalisations. où n est le nombre de branches dans la maille considérée. Dans
La résolution d'un tel problème, comme la résolution des problè- cette équation, V̇ i′ et ∆ V̇ i sont à prendre avec leur signe : positif si
mes de réseaux électriques, est basée sur les lois de Kirchhoff qui le fluide s'écoule dans le sens de parcours choisi, négatif si le fluide
traduisent : s'écoule dans le sens contraire.
— le bilan des débits en chaque nœud : Mais, le bilan des nœuds implique qu'une modification ∆ V̇ 1 du
débit dans la branche 1 entraîne la même modification ∆ V̇ 2 = ∆ V̇ 1
∑ V̇i = 0 (82) dans la branche 2 et ainsi de suite. On peut donc écrire :
∆ V̇ i = ∆ V̇ j = ∆ V̇ (en grandeur et en signe)
— et le bilan des pertes de charge sur chaque maille :
Ainsi, l’équation (85) devient :
∑ Ji = 0 (83) n
λi ,i ( V̇ i′ + ∆ V̇ )
∑ --------- + ∑ K ij --------------------------
Di 4
V̇ i′ + ∆ V˙ = 0 (86)
Pour l'écriture de ces relations, il faut respecter les conventions de i=1 j D i
signe suivantes : C'est une équation à une seule inconnue ∆ V̇ dont la solution en
— pour la loi des nœuds, les débits sont positifs lorsque le fluide général nécessite l'emploi de méthodes numériques. Le coefficient
se dirige vers le nœud considéré ; λi pouvant dépendre du nombre de Reynolds, donc du débit, la solu-
— pour la loi des mailles, les pertes de charge sont positives dans tion exacte doit être adaptée à la valeur réelle du débit, ce qui néces-
toute canalisation parcourue par un fluide s'écoulant dans le sens de site de procéder à des itérations.
parcours choisi, a priori et arbitrairement, sur la maille. Le débit sera
La « vraie » valeur V̇ i du débit de chaque branche de la première
compté positivement si le fluide s'écoule dans la branche suivant le
maille étant déterminée, la même opération est réalisée sur la
sens de parcours sur la maille, négatif dans le cas contraire. La maille
deuxième maille, puis la troisième et ainsi de suite. Mais, la détermi-
de la figure 21 met en évidence une perte de charge positive entre A
nation des valeurs de V̇ i pour la deuxième maille par exemple
et B et une perte de charge comptée négativement entre C et D.
conduit en général à un débit dans une branche commune avec la
La méthode générale de résolution est celle de Hardy-Cross. C'est première maille différent de celui qui a été calculé à partir de l'équa-
une méthode itérative de résolution maille par maille. Soit une tion du bilan des pertes de charge de la première maille. Il faut alors
maille constituée de p branches (figure 22). On fixe a priori des recommencer le calcul relatif à cette première maille en prenant
valeurs de débits V̇ i quelconques dans chaque branche de la maille comme valeurs de V̇ i′ les valeurs déduites des calculs relatifs aux
en respectant la condition des nœuds (égalité des débits aux autres mailles et ainsi de suite jusqu'à obtenir une convergence
nœuds) et en supposant connus les débits V̇ j′ dans les canalisations totale. Cette convergence peut être obtenue plus ou moins rapide-
joignant des nœuds de la maille, mais ne faisant pas partie de la ment selon les valeurs initiales de V̇ i′ choisies et l'ordre de résolu-
maille considérée. tion des mailles.
Pour chaque branche, V̇ i est la valeur vraie du débit. La méthode La présentation ci-dessus est celle du problème direct, c'est-à-dire
de Hardy-Cross consiste, dans un premier temps, à chercher la celui où les caractéristiques géométriques des canalisations sont
valeur ∆ V̇ i de l'écart entre V̇ i et V̇ i′ . On note : connues, en particulier Di. Si tel n'est pas le cas, la résolution est évi-
demment encore plus complexe. Il faut cependant noter qu'il existe
∆ V̇ i = V̇ i – V̇ i′ (84) aujourd'hui des logiciels commerciaux qui permettent de résoudre
ce type de problème.
B Vj'
.
V1 ,i D
A i B
.
A C Vi'
.
V3
E D
Figure 21 – Signe des pertes de charge sur une maille Figure 22 – Schématisation d’une maille
Références bibliographiques
[1] IDEL’CIK (I.E.). – Mémento des pertes de charge. Collection de la Direction des Études et recherches
d’Électricité de France, Eyrolles, 1986.
[2] CARLIER (M.). – Hydraulique générale et appliquée. Collection du Centre de Recherches et d’Essais
de Chatou, Eyrolles, 1972.
[3] MILLER (D.S.). – Internal Flow Systems. BHRA Editor, 1990.
[4] KREITH (F.). – Fluid Flow Data Book. Genium Publishing Corporation, 1984.
[5] BOUSSICAUD (A.). – Calcul des pertes de charge. Éditions parisiennes, 1990.
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique BE 8 161 − 19