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Visualisation : introduction
par Jean-Pierre PRENEL
Professeur à l’Université de Franche-Comté
Responsable de l’Équipe Métrologie Optique et Microtechniques de l’Institut
de Génie Énergétique de Belfort
et Paul SMIGIELSKI
Docteur ès Sciences Ingénieur ESO
Attaché à la Direction Scientifique de l’Institut franco-allemand de Recherches
de Saint-Louis
Cofondateur d’HOLO 3
Professeur conventionné ENSPS - Université Louis Pasteur de Strasbourg
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales AF 3 330 − 1
MÉCANIQUE DES FLUIDES _______________________________________________________________________________________________________________
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imagerie ; beaucoup d’entre nous ont déterminé, au cours de classi- tables (strioscopie), voire mesurables dans certaines conditions
ques travaux pratiques, la vitesse de chute d’un corps dans le (interférométrie).
champ de gravitation terrestre. Il suffit d’éclairer le mobile à inter- Les écoulements aérodynamiques, ou plus généralement gazeux,
valles réguliers (stroboscopie) et de mesurer les distances parcou- conduisent à un classement en trois groupes d’applications :
rues entre deux éclairs : c’est la chronophotographie. Le suivi de
traceurs entraînés par un écoulement peut faire appel au même pro- — à basse vitesse (jusqu’à quelques mètres par seconde), le
cédé, même s’il est plus évolué techniquement : c’est la vélocimé- fluide, considéré comme incompressible, permet une mise en
trie par imagerie. œuvre aisée des méthodes à base de traceurs : trajectographie en
régime laminaire, cartographie de tourbillons, de zones de recir-
On constate aisément que l’utilisation de traceurs est bien adap- culation, voire même du champ de vitesses. D’éventuels gradients
tée aux familles de méthodes 1, 2 et 4, que les méthodes optiques thermiques sont détectables, mais avec moins de sensibilité que
apparaissent clairement en 3, mais peuvent également intervenir dans les liquides en raison de la masse volumique beaucoup plus
en 2 (ondes de choc). Précisons enfin, que depuis les années 1990, faible. Par contre, le comportement incompressible rend inopérante
certains traceurs spécifiques, sensibles à la pression ou à la tempé- la restitution des pressions ;
rature, ont été mis en œuvre et qu’ils peuvent se substituer dans — à haute vitesse (régime supersonique essentiellement), toute
certaines conditions aux méthodes utilisant les variations d’indice référence à des trajectoires de traceurs devient très difficile, voire
[11] [12]. Tout parallèle entre les deux modes de classement est impossible. Par contre, toute méthode sensible aux gradients de
donc hasardeux. pression est susceptible de donner des informations : c’est le
domaine de prédilection des méthodes de visualisation des ondes
de choc ou des sillages très turbulents ;
— à vitesse intermédiaire (la gamme est très large), il est difficile
4. Domaines d’application de dégager des grandes lignes d’action ; chaque configuration cons-
titue un cas particulier suivant l’organisation de l’écoulement, la
présence d’obstacles, le caractère bi ou tridimensionnel. Dans ce
Le domaine de prédilection des méthodes de visualisation est domaine, l’expérimentateur devra faire preuve d’imagination, d’une
resté longtemps celui des grandes souffleries utilisées pour les bonne connaissance générale des phénomènes « probables » et
recherches en Aéronautique. La démythification du laser et l’expan- parfois faire appel à d’autres méthodes.
sion rapide des méthodes informatiques de traitement d’images ont Une autre façon, très pragmatique, de classer les domaines
démocratisé ce type d’analyse, même si l’usage d’un laser de puis- d’application, consiste à distinguer les techniques en fonction de
sance moyenne (quelques watts) demeure encore une opération l’échelle utilisée : maquettes à l’échelle réduite ou situation réelle.
relativement onéreuse et exigeant quelques connaissances en La première solution, malgré les problèmes d’interprétation liés aux
optique. lois de similitude, recueille le plus souvent la faveur des ingénieurs
Dorénavant, tout domaine industriel qui met en œuvre un écoule- pour des raisons évidentes de facilité de mise en œuvre et de moin-
ment liquide ou gazeux suffisamment transparent est théorique- dre coût. Mais il ne faut pas abandonner l’idée de mener des expé-
ment concerné, à condition toutefois que le phénomène étudié se riences à l’échelle 1, même pour des écoulements de volume
déroule en atmosphère libre ou soit confiné dans une structure éga- important (automobiles, trains ou avions). De nombreux problèmes
lement transparente. Les exemples d’application abondent : importants se présentent alors :
— circulation d’air dans les systèmes de climatisation et de — l’éclairage doit présenter une densité de puissance suffisante
chauffage ; dans un large champ ;
— refroidissement aérodynamique ou liquide des machines élec- — le système d’enregistrement des images doit combiner résolu-
triques et thermiques ; tion suffisante et distance d’observation importante ;
— écoulements internes dans les moteurs thermiques, de la — dans l’hypothèse de l’utilisation de traceurs, l’ensemencement
chambre de combustion à l’échappement ; doit être opérationnel dans un volume élevé ;
— écoulements externes autour des véhicules terrestres (routiers — dans l’hypothèse de l’utilisation d’une méthode optique, les
et ferroviaires) ou aériens ; dimensions des composants (lentilles ou miroirs) doivent être
— écoulements atmosphériques en Génie Civil et Environnement compatibles avec le champ étendu.
(comportement d’ouvrages au vent, dispersion de polluants). Malgré ce cahier des charges contraignant, de telles applications
La variété extrême des domaines d’application se prête mal à un ont vu le jour au cours de la dernière décennie notamment grâce à
classement ; toutefois, un moyen simple de mettre un peu d’ordre des générateurs de traceurs embarqués sur des avions ou des trains
dans ces listes d’exemples, concernant des disciplines aussi diversi- [13] [15], ou encore des souffleries de grandes dimensions [14].
fiées, consiste à utiliser la nature du fluide et/ou le domaine de Enfin, une dernière classification, déjà abordée implicitement
vitesse. dans ce texte, doit être signalée : la distinction entre méthodes
De manière synthétique, retenons que les écoulements hydrody- intégrantes ou tomographiques. Toute méthode optique, par
namiques constituent un domaine d’investigation sans problèmes principe, donne d’un écoulement tridimensionnel une image
de principe majeurs : les faibles vitesses généralement atteintes, les bidimensionnelle, en intégrant les variations d’indice sur le trajet de
turbulences modérées font qu’ils se prêtent bien au suivi de traceurs la lumière d’éclairage ; toute analyse réellement tridimensionnelle
(particules ou colorants). Les cas les plus simples sont ceux pour (en l’absence d’axisymétrie notamment) est donc exclue.
lesquels le régime laminaire est conservé : dans cette configuration, C’est ce défaut rédhibitoire qui a amené les chercheurs, dans les
de véritables trajectographies (visualisation des filets fluides), années 1970 [16] [17], à proposer les méthodes d’analyse tomogra-
sont possibles. L’accès au champ de vitesses est également envi- phique pour lesquelles l’éclairage est réalisé sous forme d’une
sageable, à condition toutefois que l’écoulement soit bidimension- mince nappe de lumière laser, donnant accès à différentes sections
nel ou faiblement tridimensionnel. Dans l’hypothèse où des des écoulements tridimensionnels. Cette distinction est à la base de
gradients thermiques apparaissent, ceux-ci sont aisément détec- l’organisation des articles suivants.
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Mécanique des fluides. Visualisation R
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et Paul SMIGIELSKI S
Docteur ès Sciences Ingénieurs ESO
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