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CLI1 

– CM7 Le développement psychosexuel.

1. L’organisation œdipienne.
1.1 Le stade phallique.
Ce stade est organisé autour de la présence ou de l’absence du pénis et s’établie environ
sur la troisième année de l’enfant.
La zone érogène est l’urètre, avec le double plaisir de la mixion et de la rétention.

C’est à ce stade que se manifeste pour Freud, la curiosité sexuelle infantile et la prise de
conscience par l’enfant de la différence anatomique des sexes.
Le désir de savoir se manifeste avec force et se traduit par les théories sexuelles
infantiles. Ces théories sont des tentatives de réponse apportées par l’enfant à des
quêtions qui le préoccupent, la question centrale étant celle de la procréation. L’enfant
va alors proposer une solution en affirmant que les enfants viennent du sein, du
nombril, du ventre, de la nourriture de la mère etc.

Une autre question importante porte sur la différence des sexes, et selon Freud, la
théorie construite par les enfants tourne autour de la présence ou de l’absence du sexe
du garçon que se soit pour les garçons ou pour les filles : complexe de castration.

Le complexe de castration est centré sur les fantasmes de castration venant apporter
une réponse à l’énigme que pose à l’enfant la différence anatomique des sexes. Cette
différence est attribuée à un retranchement du pénis chez la femme.
La petite fille, si elle n’a pas de pénis, c’est qu’elle l’a perdu ou qu’on le lui a enlevé.

1.2 Le complexe d ‘Œdipe.


1.2.1 Selon Freud.
Selon Freud, le complexe d’ Œdipe joue un rô le central dans le développement affection.
 Organisateur central du fonctionnement psychique. C’est une des étapes les plus
importantes.
Le conflit en cause est un conflit sexuel inscrit dans une problématique à trois
personnes (triangulaire) alors qu’auparavant la relation de l’enfant était
essentiellement de nature duelle, c’est à dire centrée sur la mère.
L’ Œdipe se déroule entre 3 et 5 ans et conditionne pour une part importante
l’orientation du désir par le choix d’objets d’amour.

1.2.2 Chez le garçon.


Le garçon reste attaché à son premier objet d’amour ; la mère et il souhaite la conquérir
mais rencontre dans le même temps un rival, son père.
Le garçon jalouse son père à cause de sa supériorité, ce qui va renforcer ses fantasmes
de castration.
Le père est à la fois un rival dont il faudrait pouvoir se débarrasser mais il est aussi un
modèle à imiter, à qui on voudrait ressembler.
 Le garçon cherche à s’identifier à son père, ce qui lui permet de combattre
l’angoisse de castration et de renoncer à la mère.
Le complexe de castration chez le garçon annonce la fin du complexe d’ Œdipe.

1.2.3 Chez la fille.


Chez la fille, le développement serait plus compliqué puisqu’elle doit accomplir un
changement d’objet d’amour (investissement de mère vers celui du père).
La fille va se détourner de sa mère suite à plusieurs déceptions (sevrage, naissance de
ses frères et sœurs) mais surtout parce qu’elle pense que, comme le garçon, elle avait un
pénis et qu’on le lui a enlevé et que c’est sa mère qui le lui a pris.
Son but sera de chercher à obtenir du père ce qu’elle ne peut pas obtenir par sa mère,
c’est à dire du dédommagement par rapport à la perte du pénis et en particulier l’envie
d’un enfant du père.

S’ajoute à cela une jalousie hostile envers la mère, mais l’attachement à celle ci perdure
ce qui sera à l’origine d’une attitude ambivalente de la fille envers sa mère.
Le renforcement du complexe d’ Œdipe est plus graduel chez la fille que chez le garçon
et il proviendrait plus de la peur de perdre l’amour de la mère que de l’angoisse de
castration pour le garçon.
Chez la fille, le complexe de castration favorise le développement du complexe d’ Œdipe
alors que chez le garçon, ce complexe de castration termine l’ Œdipe.

1.2.4 La forme complète du complexe d’ Œdipe.

 Forme positive (directe) : désir amoureux envers le parent du sexe opposé et


sentiments de rivalité et de haine envers le parents du même sexe (courant
hétérosexuel).
 Forme négative (indirecte) : désirs amoureux envers le parents de même sexe et
sentiments de rivalité et de haine envers le parents de sexe opposé (courant
homosexuel).
Le complexe d’ Œdipe se caractérise bien par les deux formes et se définit comme
l’ensemble organisé des désirs amoureux et hostiles que l’enfant éprouve à l’égard de
ses parents.

1.2.5 L’ Œdipe structure le psychisme humain.


• Le complexe d’ Œdipe conditionne le choix d’objet homosexuel ou hétérosexuel et
aboutit à la formation du surmoi qui est pour Freud la source de la morale et de la
religion.
• Le dépassement de l’ Œdipe introduit l’enfant à la différence des sexes et à la
différence des générations.
• Le conflit œdipien est la première grande crise traversée par l’enfant qui peut parfois
s’accompagner de la formation de symptô mes.

L’ Œdipe est étroitement associé à la prohibition de l’inceste qui existe dans toutes les
sociétés. L’enfant renonce à ses désirs sexuels du fait de son immaturité.

L’enchainement de ces différents stades est très progressif et permet des aller retours
entre les stades. Chacune des problématiques affectives liées au stade laisse des traces
qui peuvent se cristalliser et pourront donner lieu ultérieurement à des régressions se
traduisant par la formation de symptô mes.
Aucun stade n’est purement et simplement dépassé.

2. La période de latence.

Elle suit le complexe d’ Œdipe et se déroule entre 6 et 12 ans.


C’est une période considérée comme aconflictuelle. Au moment du déclin de l’œdipe se
produit une désexualisation des relations d’objet et une prévalence de la tendresse sur
les désirs amoureux et sexuels.
Pour Freud, la pulsion sexuelle est mise en veilleuse, c’est à dire qu’elle entre en latence.
Cette période coïncide avec l’entrée à l’école primaire et elle permet un développement
intellectuel et l’investissement des apprentissages scolaires : la curiosité de l’enfant et
l’énergie pulsionnelle est tournée vers des activités éducatives, sociales, culturelles etc.
Ce processus est favorisé par l’identification de l’enfant au parent de même sexe.
Ce processus est capital pour que les pulsions sexuelles viennent alimenter les
apprentissages et la curiosité de l’enfant.
Dans certains cas on se rend compte que des enfants ne sont pas encore rentrés dans
cette période de latence à l’école.
3. Puberté et adolescence (13/14 ans).

• A la puberté, le complexe d’ Œdipe est réactualisé sous l’effet de la poussée


pulsionnelle qui est consécutive aux bouleversements physiologiques.
A la puberté se produit une disparition de l’immaturité infantile au niveau du corps
puisque le corps se transforme et devient sexué, semblable à un corps d’adulte.

L’immaturité qui représentait un barrage à la réalisation des désirs incestueux a


disparu.
 L’adolescent se retrouve confronté à l’exercice possible de la sexualité génitale et
les transformations du corps souvent brutales et rapides occasionnent des
remaniements psychiques importants.

La problématique de l’adolescent est conflictuelle car il est confronté à des


remaniements psychiques de différents ordres :
 Narcissiques : l’adolescent s’interroge sur son identité. Angoisses narcissiques.
 Identificatoire : remise en cause des figures parentales et importance accordée
aux pairs.
 Objectaux : à l’adolescence, va être réactualisé et remis en question le choix de
l’objet sexuel.

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