Vous êtes sur la page 1sur 11

CULTURE DE PAMPLEMOUSSE

INTRODUCTION
Les agrumes représentent le groupe de fruits le plus cultivé au niveau mondial :
plus de 90 millions de tonnes en 1999. Ils sont essentiellement cultivés pour
leurs fruits destinés à la consommation en frais ou à la transformation :
extraction du jus principalement (oranges, pomelos, mandarines, citrons). La
richesse en vitamines A, B et C, la teneur en jus et en fibres équilibrent la ration
alimentaire de base. On peut également élaborer des confitures ou des fruits
confits à partir des fruits. Dans les régions les plus arides, les agrumes (souvent
des limes ou des citrons) sont séchés pour être conservés avant d’accommoder
les plats cuisinés.
I. GENERALITE
1. ORIGINE

Le pamplemoussier est un arbre de 8 à 10 m avec une circonférence de 1 à 3 m


qui est originaire du Sud-Est asiatique. La diversification a eu lieu dans un
milieu vaste. Au cours de cette lente migration des types nouveaux sont apparus
comme le pomelo aux Antilles.
Aujourd’hui, l’aire de culture des agrumes est comprise entre 40° de latitude
nord et de latitude sud et les plus grandes régions de production se situent en
zones subtropicales, hors de l’aire d’origine. Les conditions climatiques y sont
variées, allant du tropical humide à des climats plus contrastés avec une saison
fraîche marquée.024714
2. SYSTEMATIQUE

Le pamplemoussier ou le pomelo est une plante du nom latin Citrus paradisi


Macfadyen ou Citrus grandis (L.) Osbeck de la famille des rutacées et du genre
citrus.

3. IMPORTANCE ECONOMIQUE

Le pamplemoussier ou pomelo bien qu’il soit un agrume aves plusieurs vertus


est malheureusement peu vulgarisé au niveau de la côte d’ivoire. Les fruits de
cet arbre que l’on trouve rarement sur le marché ivoirien sont des fruits issus de
quelques pieds installés dans les moyennes et grandes plantations de cacao et
café dont le prix sur le marché varie de 50 à 100f l’unité en fonction de la
forme.
II. BOTANIQUE

Le pamplemoussier est issu de deux espèces et la deuxième espèce comporte


quatre variétés.

La première espèceCitrus grandis, c’est le véritable pamplemoussier, mais il


n’est quasiment pas cultivé en Afrique. C’est un arbre très vigoureux et grand,
avec de grandes feuilles, très larges, vert foncé et de très grosses fleurs
blanches. Ses fruits sont énormes : ils pèsent entre 500 g et 8 kg et mesurent
entre 10 cm et 30 cm de diamètre. Ils sont en forme de poire ; leur peau est
épaisse, de couleur jaune ou verdâtre ; leur goût est très acide ; leur chair est peu
juteuse.

La seconde, Citrus x paradisi, est celle que nous consommons couramment et


qui est cultivé dans tout le bassin méditerranéen et aussi en Afrique. Ses fruits
viennent du pomelo qui est un hybride du pamplemoussier (Citrusmaxima ou
Citrus grandis) et de l’oranger (Citrus sinensis) et présente les quatre
principales variétés ou catégories suivantes :

Pamplemousse blanc

 Chair : Croquante et juteuse, blanche ou jaune. Divisée en une douzaine


de quartiers. Le 'Marsh d’Israël' et le 'Blond' ont une chair bien jaune.
 Goût : Acidulé, plus ou moins sucré, un peu amer. Le 'Royal sans pépins'
est doux et sucré. Le 'Marsh d’Israël' a une légère amertume.
 Qualités : Aspect bien jaune de la peau. Forme plutôt ronde aux
extrémités aplaties. Il a peu de pépins.

Pamplemousse rosé

 Chair : Croquante et juteuse, rose ou rouge clair. Le 'Thompson', le


'Shambar' ou le 'Pink Marsh' ont une chair bien rose. Le 'Ruby' a une
chair rouge.
 Goût : Sucré, délicatement acidulé, bien parfumé, moins amer que le
pamplemousse blanc. Le 'Ruby' est très sucré. Le 'Red Blush' est sucré et
très juteux.
 Qualités : Aspect jaune vif et parfois un peu rosé de la peau.

KOUAME BOHOUSSOU INGENIEUR AGRONOME INP-HB YAMOUSSOUKRO 2


Pamplemousse rosé

Pamplemousse sanguin

 Chair : Croquante et juteuse, rouge vif. Le 'Burgundy' et le 'Star ruby' ont


une chair rouge foncé.
 Goût : Plus sucré, délicatement acidulé, bien parfumé.
 Qualités : Aspect jaune vif et parfois un peu rosé de la peau

Pamplemousse sanguin

Pamplemousse pomelo

 Chair : Croquante et juteuse, chair blanche ou rose. Divisée en quartiers


charnus, moins réguliers que le pamplemousse blanc.
 Goût : Sucré et parfumé.
 Qualités : Aspect plus large de la base du fruit. Possède une pulpe ferme,
granuleuse, avec quelques filaments.

KOUAME BOHOUSSOU INGENIEUR AGRONOME INP-HB YAMOUSSOUKRO 3


Pamplemousse pomelo

Cet agrume peut atteindre dix mètres de hauteur. Les rameaux sont étalés,
portant ou non, selon les variétés des épines.

Le feuillage du pamplemoussier est persistant, les feuilles sont grandes ovales,


et les pétioles sont largement ailés.

Les fleurs sont disposées en grappes très légèrement duveteuses. La corolle est
blanche, fortement odorante, composée de quatre à cinq pétales.

Fleurs de pamplemousse

Le fruit, le pamplemousse peut mesurer entre 10 et 30 cm de diamètre, il est


arrondi, soit aplati soit en forme de poire. Il ne faut pas le confondre avec le
pomelo, que l'on trouve beaucoup plus fréquemment sur les étals de fruits.

Son écorce, jaune, rosée ou verdâtre, est lisse, très épaisse et se pèle facilement.
La chair est acide et amère, en raison de la présence de naringoside. La
naringine est le principal flavonoïde hétéroside du pamplemousse et du pomélo
et donne aux jus de pamplemousse une saveur amère.

KOUAME BOHOUSSOU INGENIEUR AGRONOME INP-HB YAMOUSSOUKRO 4


Fruit du pamplemoussier de la variété rosé

III. ECOLOGIE
Le pamplemoussier a besoin d’une terre légèrement calcaire mais surtout sans
excès et acide dont le pH varie entre 4 et 6. Aussi humifère, sablonneux et bien
drainé.
Il apprécie également le terreau spécial agrume.Il préfère surtout les régions
chaudes et ensoleillée doncla température idéale de cette culture se situe entre
24° et 29°C. Le soleil est la meilleure manière d’amener la terre en bonne
température. Une précipitation de 120 à 150 mm/an.Cette culture est sensible au
vent, alors il convient de mettre en place des brises vent avant la plantation.

IV. TECHNIQUE CULTURALE


1. CHOIX DU TERRAIN

Le sol doit être profond et meuble. Le pamplemousse peut se développer sur des
sols sableux humifère, acides, très bien drainés et à faible pente pour éviter le
lessivage ou le phénomène d’érosion du sol.

2. PREPARATION DU TERRAIN

Une préparation du terrain est essentielle à la réussite de la culture :

 Labourer le sol à l'aide d'une fourche ou d'un motoculteur en fonction de


la taille du terrain ;
 Retirer racines, cailloux et mauvaises herbes (enlevez bien les racines) ;
 Fertiliser votre sol durant cette opération.
 Griffer le sol à l'aide d'un croc de jardin afin de retirer les derniers
cailloux et d'ameublir la terre.
 Émietter les mottes de terre à l'aide d'une serfouette.
KOUAME BOHOUSSOU INGENIEUR AGRONOME INP-HB YAMOUSSOUKRO 5
 Finir en ratissant le sol pour l'égaliser.

3. MULTIPLICATION

Le pamplemousse se multiplie par semis, par bouturage, par greffage et par


marcottage.

a. Le semis

Le semis se fait au mois de mars et en plein air, mettre deux graines par poquet
et refermer de 2cm ou 3cm de terre. Faire une ombrière, arroser tous les matins
et la germination s’effectue au bout de 3 ou 4 mois. Lorsque les plantules
apparaissent après deux mois, les transplanter en pépinière avec des sachets de
polyéthylène de 30cm les espacer les unes des autres et les repiquer en
plantation au bout de 10 à 12 mois après germination.

b. Le bouturage

Le bouturage se fait du mois de mai jusqu’au mois d’août. C’est une méthode
simple et rapide qui permet d’obtenir des pieds identiques au pied mère.

- Couper avec un sécateur propre et bien tranchant un rameau terminal de


l’année, mesurant 15cm de long ;
- Supprimer les feuilles et garder uniquement 3 feuilles en haut du rameau
coupé ;
- Préparer des sachets rempli d’un mélange moitié tourbe, moitié sable ;
- Badigeonner la base de la bouture avec de la poudre d’hormone ;
- Creuser un trou au centre du sachet et placer délicatement le rameau ;
- Tasser bien et arroser afin de détremper la terre ;
- Placer les sachets sous une ombrière pour éviter que les rayons détruisent
les bourgeons ;
- Arroser abondamment chaque matin ;
- Repiquer saison des pluies.

KOUAME BOHOUSSOU INGENIEUR AGRONOME INP-HB YAMOUSSOUKRO 6


Prélèvement et préparation de la bouture

Bouture prêt pour la mise en sachet

c. Greffage en fente simple

Cela se fait au mois de mai et juin. C’est une méthode fiable et qui donne des
sujets les plus vigoureux. Pour se faire prévoyez une préparation du porte-
greffe, 15 jours avant la réalisation de la greffe.

- Choisir des rameaux jeunes d’environ 1,5 cm de diamètre pour le greffon


et le porte-greffe ;
- 15 jours avant, rabattre le porte-greffe à 20 cm environ au-dessus du sol ;
- Le jour du greffage, tailler en biseau un morceau de greffon ne
comprenant pas plus de 3 ou 4 yeux ;
- Fendre le milieu du porte-greffe et maintenir ouvert l’échancrure, à l’aide
d’une cale ou d’un outil propre ;
- Insérer le greffon dans la fente, en veillant à placer l’œil inférieur du
greffon juste au-dessus de la partie du porte-greffe ;
- Entourer toute la zone fendue et un peu au-delà du raphia ;
KOUAME BOHOUSSOU INGENIEUR AGRONOME INP-HB YAMOUSSOUKRO 7
- Poser le mastic sur le raphia ;
- Maintenir le sujet greffé à la lumière et à une température de 20°C ;
- Retirer le raphia lorsque la jeune pousse commence à prendre.

Mastic

Œil de la
tige greffée

Greffage en fente

d. Marcottage aérien

Le marcottage se fait au mois d’avril et de mai. C’est la méthode la plus efficace


de multiplication. Pour se faire il faut :

- Choisir une branche verticale et robuste ;


- Supprimer les feuilles en gardant quelques-unes sur la partie haute ;
- Prélever un morceau d’écorce sur 2cm à l’aide d’un couteau propre et
tranchant ;
- Recouvrir la plaie avec de la sphaigne humidifiée ;
- Entourer l’ensemble avec un plastique qu’on maintiendra aux deux
extrémités par le raphia ;
- Au bout de 3 à 4 mois, lorsque les racines sont bien apparentes, couper la
tige pour la détacher du pied mère et enlever le plastique ;
- Préparer un sachet rempli de terreau et planter la tige ;
- Arroser et attendre le mois de mai suivant pour installer la plante dans la
plantation.
4. PLANTATION

Les plants sont installés, six mois à un an après le greffage, marcottage ou le


bouturage sur le terrain préalablement aménagé pour éviter toute inondation
temporaire (nivellement et fossés de drainage) et pour assurer une protection

KOUAME BOHOUSSOU INGENIEUR AGRONOME INP-HB YAMOUSSOUKRO 8


contre les vents dominants (brise-vent). Dans le cadre de la mise en plantation
plusieurs étapes sont à observer :

a. Le piquetage

Le piquetage se fait pour indiquer l’endroit exact où seront mis les plants tout en
observant les distances suivantes : 10 m x 5 m qui fait 50m2 soit 10 m entre les
lignes et 5 m entre les plants qui donne une densité 200 plants à l’hectare.

b. La trouaison

En l’absence de mécanisation, des fosses ou des trous de 0,8 x 0,8 x 0,8 m sont
ouverts deux à trois mois avant plantation. Les amendements et fumures de fond
y sont incorporés suivant les recommandations, basées si possible sur des
analyses de sol.
c. Planting

Il est préférable de planter sur butte pour maintenir une zone saine autour du
collet, de tasser puis d’arroser le sol à proximité du plant, juste après la
plantation.
5. ENTRETIEN
a. Désherbage

Le désherbage de la ligne de plantation, sous la frondaison, peut se faire au


moyen d’herbicides avec une sélectivité de position (de contact ou
systématique).
b. Taille

Tailler de façon légère à la fin de la période d’harmattan, pour conserver à


l’arbre une forme régulière. Il est conseillé de tailler les jeunes pousses à la
moitié, un mois après leur transplantation. Cela fortifiera l’arbre et lui donnera
un port équilibré. Aussi en mars et avril, penser à aérer l’intérieur du feuillage, à
supprimer les gourmands des branches principales et du tronc et à éliminer le
bois sec si nécessaire. Pour se faire, il faut utiliser un sécateur bien propre, afin
d’éviter toute transmission de maladies.

c. Fertilisation

Fertiliser en apportant de l'azote, du phosphore et du potassium 3 fois par an,


début mars, en mai-juin afin d'améliorer la fructification et la saveur des fruits.
Apportez de l'engrais à l'aplomb du feuillage, où se situent les radicelles.Les
KOUAME BOHOUSSOU INGENIEUR AGRONOME INP-HB YAMOUSSOUKRO 9
apports sont réguliers pour éviter tout stress responsable d’éclatement et de
chute de fruits.

V. MALADIES, ENNEMIS ET MOYENS DE LUTTE


Il faut veiller aux attaques des ennemis et aux maladies qui sont assez courantes
chez les agrumes.

1. MALADIES
- La gommose parasitaire est une maladie provoquée par le
champignon Phytophtora. L'écorce se craquelle et produit de la gomme,
les feuilles jaunissent et finissent par chuter.
- La chlorose sévit lorsque les feuilles deviennent jaunes à l’exception de
leurs nervures
- L’anthracnose se manifeste par des tâches noires sur le feuillage
- Les viroses déforment les rameaux et les fruits et affaiblissent tout
l’arbre.
Moyen de lutte :
- Faire une pulvérisation à l’aide d’un produit fongicide
- Pour le cas de la virose il faut abattre l’arbre, l’éloigner du champ et le
brûler pour éviter une contamination à grand échelle.
2. ENNEMIS
- Les araignées rouges : Ils attaquent le feuillage du pamplemoussier qui
perd de sa couleur ;
- Les pucerons ou les mouches blanches : Ils envahissent les feuilles et les
jeunes pousses ;
- Les cochenilles : Ils se massent sur les feuilles, les rameaux et même les
fruits en laissant des traces grises et poisseuses ;
- Les chenilles de la teigne des fleurs : Ils dévorent leurs étamines, leur
pistil, empêchant ainsi la fructification

Moyens de lutte :

- Nettoyer le tronc de l’arbre à l’aide d’une brosse et dégager le sol autour ;


- Pulvériser un mélange d’eau et de savon noir ou de purin d’orties ou un
insecticide et bassiner le feuillage ;
- Couper les parties trop envahis ;
- Faire des lâchers de coccinelles
KOUAME BOHOUSSOU INGENIEUR AGRONOME INP-HB YAMOUSSOUKRO 10
VI. RECOLTE
Le pamplemousse se récolte à la main, lorsqu’il est bien coloré et
qu’il se détache facilement au bout de trois mois après la floraison.
Une fois cueilli, il se conserve en une quinzaine de jours.
CONCLUSION
En somme, la côte d’ivoire qui est l’un des pays où certaines cultures sont
beaucoup prisées tant sur le plan national que international est laisser en marge
dans la vulgarisation de la culture des agrumes. Pour une vulgarisation et une
mise en place de ces agrumes en particulier la culture du pamplemoussier il
faut, avant tout suivre et connaitre l’itinéraire technique établit.

BIBLIOGRAPHIE :

MOMENTO DE L’AGRONOME, WILKIPEDIA, CNRA 2012.

KOUAME BOHOUSSOU INGENIEUR AGRONOME INP-HB YAMOUSSOUKRO 11

Vous aimerez peut-être aussi